En cours au Siège de l'ONU

CS/732

CONSEIL DE SECURITE : LES DELEGUES INVITENT LE PREMIER MINISTRE ISR'LIEN ET LE PRESIDENT DE L'AUTORITE PALESTINIENNE A SE RENCONTRER DANS LES PLUS BREFS DELAIS

27 septembre 1996


Communiqué de Presse
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CONSEIL DE SECURITE : LES DELEGUES INVITENT LE PREMIER MINISTRE ISRAELIEN ET LE PRESIDENT DE L'AUTORITE PALESTINIENNE A SE RENCONTRER DANS LES PLUS BREFS DELAIS

19960927 APRES-MIDI & SOIR CS/732 Réuni sous la présidence de M. Alfredo Lopes Cabral (Guinée Bissau), le Conseil de sécurité a examiné la question de la situation dans les territoires arabes occupés, dans le cadre d'un débat au niveau ministériel. Les délégués ont invité le Premier Ministre israélien et le Président de l'Autorité palestinienne à se rencontrer dans les plus brefs délais.

Le Conseil de sécurité a entendu les représentants des Membres du Conseil suivants : Italie, Chine, Etats-Unis, République de Corée, Botswana et Guinée Bissau.

Le Conseil a également entendu les déclarations des ministres suivants : MM. Abdelatif Filali, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Maroc; Abdulkarim Al-Eryani, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Yémen; Ahmed Attaf, Ministre des affaires étrangères de l'Algérie; Sabah Al-Ahmad Al Jabar Al-Sabah, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Koweït; Datuk Abdullah Haji Ahmad Badawi, Ministre des affaires étrangères de la Malaisie; Moustapha Niasse, Ministre d'Etat des affaires étrangères du Sénégal; Habib Benyahia, Ministre des affaires étrangères de la Tunisie; Lloyd Axworthy, Ministre des affaires étrangères du Canada; Alexander Downer, Ministre des affaires étrangères de l'Australie; Khaled Madadha, Ministre des affaires étrangères de la Jordanie; Farouk Al- Shara, Ministre des affaires étrangères de la République arabe syrienne; Ali Osman Mohamed Taha, Ministre des affaires étrangères du Soudan; Yusef Bin Al- Alawi Bin Abdulla, Ministre des affaires étrangères d'Oman; Mohammed Bin Mubarak Al-Khalifa, Ministre des affaires étrangères de Bahreïn; Ali-Akbar Velayati, Ministre des affaires étrangères de la République islamique d'Iran; Guido de Tella, Ministre des relations extérieures de l'Argentine; Al-Noaimi, Ministre des affaires étrangères des Emirats arabes unis; Ould Cheikh Ahmed, Ministre des affaires étrangères de la Mauritanie; Abdulrahman Mansouri, Vice- Ministre des affaires étrangères de l'Arabie saoudite; et Omar Mustafa Muntasser, Secrétaire général du Comité populaire pour les affaires étrangères et la coopération internationale de la Libye.

(à suivre - 1a)

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Les représentants des pays suivants sont intervenus : Turquie, Norvège, Japon, Pakistan, Irlande (au nom de l'Union européenne), Djibouti, Liban, Cuba, Inde, Costa Rica et Brésil.

Le Président de l'Organisation de la Conférence islamique et le Président du Comité sur l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien sont intervenus.

- 2 - CS/732 27 septembre 1996 Débat M. PAOLO FULCI (Italie) a rappelé que demain sera le jour anniversaire d'un grand moment de l'histoire contemporaine : le 28 septembre 1995, le Premier Ministre israélien Yitzhak Rabin et le futur Président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat, se sont serré la main devant la Maison-Blanche pour marquer le début du processus de paix qui jusque-là avait semblé impossible. Lorsque le nouveau gouvernement israélien a été mis en place, son engagement en faveur de la mise en oeuvre des accords de paix a été salué avec une profonde satisfaction par la communauté internationale. Malheureusement au cours des trois derniers jours, une spirale d'événements s'est déclenchée qui menace les fondements même du processus de paix. C'est une des valeurs les plus profondes de l'humanité, le sentiment religieux, qui est entrée en lice. De toute évidence, de tels sentiments risquent d'entraîner de puissants réflexes émotionnels, comme l'ont confirmé les graves affrontements de la semaine dernière. Pour la toute première fois, la police palestinienne et les soldats israéliens, qui sont supposés tracer la voie de la paix, ont échangé des coups de feu. Il va sans dire que de tels affrontements constituent un obstacle au processus de paix et retardent l'horloge qui a jusqu'ici marqué les heures d'espoir.

Le délégué a indiqué que la "Troïka européenne" (l'Irlande, l'Italie et les Pays-Bas) a rencontré le Ministre des affaires étrangères d'Israël mercredi 25 septembre et lui a exprimé sa profonde inquiétude sur une possible escalade de la violence. Elle a également rappelé la Déclaration de Florence de juin dernier qui stipule que les Accords d'Oslo sont la seule voie pour parvenir à une paix durable. Le représentant a estimé que le Gouvernement israélien peut prendre des mesures concrètes unilatéralement pour mettre en oeuvre ses engagements de façon pratique et pour dissiper les doutes et la profonde inquiétude non seulement des Palestiniens et des Arabes, mais aussi de nombreux autres pays, dont les voix viennent de se faire entendre.

Comme le faisait observer hier le Ministre des affaires étrangères de l'Italie, le fait troublant est qu'aux yeux des pays arabes de la région, la crédibilité du gouvernement israélien et son engagement en faveur de la paix est remise en question. Ceci est dangereux et il ne faudrait pas le laisser se poursuivre. Israël doit envoyer un message qui montrera qu'il reste engagé en faveur de la paix. Comme l'écrasante majorité des pays, l'Italie émet l'espoir que tous les efforts inlassables déployés en ce moment même pour sauver le processus de paix seront couronnés de succès et aboutiront rapidement, car nous ne devons perdre aucune minute, a souligné le représentant.

M. HUASUN QIN (Chine) a déploré les événements regrettables survenus dans les territoires arabes occupés. Il a lancé un appel pour que les actes de violence cessent immédiatement. La délégation chinoise invite les parties concernées à respecter les engagements pris dans le cadre des accords de paix. Pour sortir de l'impasse actuelle, les parties concernées devraient redoubler d'efforts pour réduire la violence et pour s'acquitter de leurs engagements. La Chine réitère qu'un règlement pacifique du conflit qui oppose les deux parties est essentiel pour instaurer la paix entre elles et dans l'ensemble de la région.

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Mme MADELEINE K. ALBRIGHT (Etats-Unis) a souligné que l'objet de la séance du Conseil de sécurité est de rechercher les voies et moyens de mettre un terme à cette violence, qui a-t-elle dit, représente une tragédie pour les espoirs placés dans le processus de paix. Nous voulons rétablir ce processus, a ajouté Mme Albright, en précisant que le premier objectif doit être de restaurer le calme. Le second objectif, a-t-elle poursuivi, est d'accélérer le processus de négociations, seul moyen de résoudre les questions principales encore en suspens dans la mise en oeuvre de l'Accord intérimaire. Les deux parties doivent se rencontrer en véritables partenaires et tenir compte des intérêts de chacun. Les Etats-Unis travaillent activement avec les deux parties pour rétablir la paix et donner un élan propre à assurer une évolution tangible et positive sur le terrain.

Les mots ne sauraient remplacer une action dans la région. Seule l'action peut contribuer à faire renaître cet élément essentiel du processus de paix : l'espoir. La réthorique ne saurait offrir aucun réconfort pour les victimes palestiniennes comme israéliennes. La rhétorique ne fait pas avancer la cause de la paix. Au contraire, elle encourage l'extrémisme et détourne l'attention de la tâche à accomplir : rétablir des conditions favorables au progrès vers une paix complète et durable. Ne nous concentrons pas sur des condamnations mais adressons des signes d'encouragement aux parties pour qu'elles reprennent le processus de paix et déploient des efforts pour aboutir à des progrès concrets, a conclu Mme Albright.

M. SOO GIL PARK (République de Corée) a fait observer que si des mesures ne sont pas prises pour mettre fin aux affrontements, la situation actuelle en Cisjordanie pourrait compromettre gravement les efforts déjà fragilisés visant à instaurer une paix juste, durable et globale dans la région. Le catalyseur de la tournure explosive et tragique des événements survenus a été l'ouverture d'un tunnel qui passe sous un important site religieux à Jérusalem. Etant donné la situation extrêmement fragile et sensible à Jérusalem, l'ouverture du tunnel a été perçue par les Palestiniens comme un défi délibéré au statu quo dans la Ville sainte. Le représentant a réitéré qu'il incombe aux parties concernées de rechercher une solution viable aux problèmes qui les opposent. Le gouvernement de la République de Corée émet l'espoir que les tensions actuelles pourront être désamorcées promptement grâce à une réunion au sommet entre les deux parties, et apprécie les efforts diplomatiques en cours visant à faciliter ce dialogue direct.

M. LEGWAILA J. LEGWAILA (Botswana) a déclaré que les affrontements armés entre les forces de sécurité israéliennes et la police de l'Autorité palestinienne constituent un développement malheureux qui pourrait empoisonner gravement l'esprit de coopération entre Israël et l'Autorité palestinienne sur des questions de sécurité importantes. Israël et l'Autorité palestinienne ont besoin l'un de l'autre pour régler les questions sensibles. Le climat de confiance entre les deux forces de sécurité constitue un élément important de la mise en oeuvre du processus de paix. Ces forces de sécurité ont un rôle

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crucial à jouer dans le processus de paix et le conflit qui les oppose devrait être évité autant que possible. Il incombe au Conseil de sécurité d'assurer la réduction des tensions dans la région. Il devrait assister les parties concernées à donner l'élan nécessaire au processus de paix. Dans ce contexte, la délégation du Botswana lance un appel au Gouvernement d'Israël pour s'acquitter de ses obligations en vertu des Accords conclus avec l'Autorité palestinienne. La reprise de l'Accord intérimaire de mise en oeuvre, notamment le retrait d'Israël d'Hébron, est crucial pour le rétablir la confiance et relancer le processus de paix.

M. ALFREDO LOPES CABRAL (Guinée-Bissau) a déclaré qu'à cause des affrontements des deux derniers jours, à Jérusalem et à Ramallah, la paix et la sécurité dans cette région du monde sont gravement menacées et que le processus de paix au Moyen-Orient risque d'être remis en question. Il a noté que le symbolisme de la mosquée Al-Aqsa ne pouvait échapper à personne. Il convient de respecter le caractère sacré des lieux de culte.

Il convient, a-t-il indiqué par ailleurs, de reconnaître clairement et à haute voix la validité des accords signés et de les respecter scrupuleusement. On ne peut pas s'arrêter à mi-chemin car il n'existe pas de demi-paix. Mon pays estime qu'une rencontre urgente entre le Président Arafat et le Premier Ministre Nétanyahou est nécessaire mais qu'il est également souhaitable qu'elle soit précédée d'actes concrets. La fermeture du tunnel en est un et nous pensons que d'autres gestes d'apaisement doivent suivre immédiatement.

M. AHMED ATTAF, Ministre des affaires étrangères de l'Algérie a déclaré que les provocations israéliennes font preuve du mépris et de l'intransigeance du gouvernement d'Israël. Le refus de la reprise des négociations, la confiscation des terres arabes et la paralysie de l'économie dans les territoires constituent des violations graves des engagements pris dans le cadre des accords conclus avec l'Autorité palestinienne. Les Accords d'Oslo et de Washington, de même que les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité ne sont pas respectés par Israël. Le Gouvernement d'Israël menace gravement la poursuite du processus de paix. Etant donné le refus par Israël de respecter ses engagements, les pays arabes voisins sont exposés à l'insécurité.

Le Ministre a souligné qu'il incombe au Conseil de sécurité de garantir le respect des engagements pris dans le cadre des Accords et d'en condamner toute violation. Il faudrait exiger qu'Israël renonce à sa politique actuelle à l'égard des Palestiniens et qu'il reprenne la voie de la négociation.

M. SHEIKH SABAH AL-AHMAD AL-SABAH, Premier-Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Koweït a déclaré que le fait que le Conseil de sécurité ait répondu favorablement à la requête du Groupe Arabe aux Nations Unies de convoquer sa présente session, montre que le Conseil mesure le danger que constitue le projet de tunnel pour la sécurité physique de la Mosquée Al-Aqsa. Cela démontre aussi la sensibilité du Conseil vis à vis de l'actuelle phase du processus de paix dans la région.

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Le communiqué final adopté à l'issue du Sommet Arabe tenu en juin dernier au Caire approuve le processus de paix en tant qu'option stratégique ancrée dans les traités internationaux, les résolutions du Conseil de sécurité, la formule de Madrid et le principe terre contre paix. Par conséquent, nul ne devrait être surpris par la réaction de colère après la découverte par les Arabes et par les nations musulmanes ainsi que par la communauté internationale, que des politiques d'extrémisme se substituent à la raison et à la vision et que l'oppression et l'agression sont en train de remplacer les obligations juridiquement contraignantes et les accords signés.

Tout en condamnant ces graves mesures Israéliennes qui pourraient bien détruire le processus de paix, le Koweït en appelle au Conseil de Sécurité pour adopter sans délais et à l'unanimité une résolution visant à obliger Israël à fermer le tunnel et à cesser toutes actions et pratiques qui ont conduit à cette très grave situation.

M. DATUK ABDULLAH HJ. AHMAD BADAWI, Ministre des affaires étrangères de la Malaisie, a estimé que la situation dangereuse qui prévaut actuellement dans les territoires occupés a pour origine l'acte de provocation irresponsable des autorités palestiniennes tendant à ouvrir un tunnel dans l'emplacement même de la Mosquée Al Aqsa de Jérusalem et à permettre la pratique de rites religieux juifs dans le sanctuaire sacré d'Al-Haram Al- Sharif. Cet acte, outre le fait qu'il compromet le processus de paix, a exacerbé la colère des Etats musulmans et de la société musulmane toute entière. La Malaisie condamne cet acte de provocation et lance un appel à Israël pour qu'il respecte le caractère sacré de ces sites et qu'il annule sa décision d'ouvrir ce tunnel. Poursuivant, le Ministre des affaires étrangères a qualifié de nulles et non avenues les mesures prises par Israël pour créer de nouvelles données démographiques et changer le statut de Jérusalem.

Le Ministre des affaires étrangères a ajouté que depuis l'élection du nouveau Gouvernement israélien, le processus de paix a connu un retour en arrière. La Malaisie appelle le gouvernement israélien à honorer tous les accords de paix et lance un appel aux Etats-Unis, qui ont déployé tant d'efforts dans le dernier processus de paix, pour qu'ils encouragent Israël à honorer ses engagements en vertu des accords de paix. La Malaisie souligne la nécessité immédiate de remplacer le climat de suspicion par une nouvelle foi dans la paix.

M. MOUSTAPHA NIASSE, Ministre des affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur du Sénégal, a déclaré que les nombreux morts et blessés dénombrés au cours des affrontements à Jérusalem ont plongé le Moyen-Orient dans une tension que le processus de paix déclenché à la Conférence de Madrid semblait avoir écartée à jamais. Jérusalem, étymologiquement "Cité de la paix", devrait être le réceptacle de tous les efforts menés par les dirigeants

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palestiniens et israéliens, ainsi que par la communauté internationale, pour créer et entretenir une dynamique de paix au Moyen-Orient. Il est regrettable que la vocation originelle de Jérusalem continue d'être trahie du fait de pratiques que l'ONU, dans plusieurs résolutions, a condamnées, en particulier celles visant à modifier le statut démographique, historique et culturel de la vielle.

De l'avis du Ministre, la décision qui a conduit à la percée d'un tunnel dans la zone de la Mosquée d'Al-Aqsa est loin d'être guidée par la sagesse. Aussi, le Sénégal condamne cette mesure et lance un appel au Gouvernement israélien pour qu'il infléchisse sa position. Rappelant que son pays préside, depuis sa création, le Comité spécial de l'ONU pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, le Ministre a réaffirmé son soutien à toutes les résolutions de l'ONU concernant le Moyen-Orient et la question palestinienne en particulier. Malgré les difficultés, inhérentes à toute construction de la paix, il ne faut pas baisser les bras. Nous fondons notre conviction, a-t-il dit, sur la volonté de la communauté internationale de ne pas laisser s'évanouir tous les espoirs nés des Accords intervenus depuis 1993, entre Israël d'une part, les Palestiniens et certains pays arabes d'autre part, mais aussi l'existence, en Israël comme dans le monde arabe, d'un courant majoritaire en faveur de la paix.

M. HABIB BENYAHIA, Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, a regretté que le Conseil de sécurité ait à se réunir dans ces circonstances à la suite des événements sanglants qui ont endeuillé le peuple palestinien. Les actes de provocation commis par le Gouvernement d'Israël constituent une grave menace au processus de paix. La modification géographique de la ville de Jérusalem va à l'encontre des engagements pris dans le cadre des Accords de paix conclus entre le Gouvernement d'Israël et l'Autorité palestinienne. Sur la rive occidentale, un certain nombre de logements appartenant à la population palestinienne ont été détruits. En outre, le Gouvernement israélien laisse mourir de faim toute une population en imposant un bouclage des territoires. La Tunisie est un pays épris de paix qui a contribué au processus de paix, a rappelé le Ministre. Le Gouvernement tunisien invite Israël à mettre fin à toutes ses pratiques arbitraires. Israël devrait se retirer de tous les territoires occupés. Le Ministre a estimé que le Conseil de sécurité devrait prendre les mesures nécessaires pour amener le Gouvernement israélien à renoncer à sa politique actuelle et à reprendre la voie des négociations.

M. LLYOD AXWORTHY, Ministre des affaires étrangères du Canada, s'est déclaré préoccupé quant à l'avenir du processus de paix au Moyen-Orient tant il est vrai qu'une paix réelle ne peut se fonder que sur la confiance. La communauté internationale doit savoir que l'on ne gagne rien à répartir le blâme. Il convient d'appuyer plutôt les dirigeants de la région et de leur dire clairement qu'il n'existe qu'une seule voie, celle de la paix. Les deux parties doivent démontrer leur attachement à la paix en honorant les

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engagements pris en vertu des accords de paix. Le Canada demande au Gouvernement israélien de renoncer à sa décision d'ouvrir un nouveau tunnel sous la vieille ville de Jérusalem et de reconnaître que l'extension des colonies n'est pas une mesure appropriée dans les circonstances actuelles. La confiance dans la région doit être rétablie, a insisté le Ministre des affaires étrangère, en ajoutant que seules les négociations peuvent relancer le processus de paix. La communauté internationale a une responsabilité à l'égard du processus de paix et doit se demander honnêtement si elle met tout en oeuvre pour encourager les initiatives pouvant aider à le relancer.

M. ABDULKARIM AL-ERYANI, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Yémen, a déploré les événements tragiques survenus dans les territoires arabes occupés, à la suite de la décision par le gouvernement israélien de modifier la configuration géographique de la ville sainte de Jérusalem. De plus grandes tensions et une escalade de la violence pourraient avoir lieu si Israël ne révise pas sa politique. Le Ministre a invité le Conseil de sécurité à exiger qu'Israël renonce à sa politique actuelle et mette fin à ses actes de violence. Il incombe au Gouvernement d'Israël de s'acquitter de ses obligations en vertu des Accords de paix, afin d'instaurer une véritable paix dans la région, a dit M. Al-Eryani.

M. ALEXANDER DOWNER, Ministre des affaires étrangères de l'Australie, a déclaré que la meilleure réponse que l'on puisse apporter au sentiment de frustration qui prévaut actuellement est la paix. L'objectif de paix doit être poursuivi avec énergie et être accompagné de sérieuses actions tendant à éliminer les sources fondamentales d'injustice et à diffuser un message de tolérance. L'Australie lance un appel au Gouvernement d'Israël et à l'Autorité palestinienne pour qu'ils mettent tout en oeuvre pour mettre un terme à la violence. Fervent défenseur du processus de Madrid, l'Australie appelle les parties à honorer leurs obligations et les engagements pris concernant notamment la reprise des pourparlers sur les questions du statut final et du redéploiement des forces.

M. KHALED MADADHA, Ministre d'Etat aux affaires étrangères de la Jordanie, a déclaré que les événements sanglants survenus dans les territoires autonomes et dans les territoires arabes occupés menacent gravement le processus de paix. Sa délégation s'était, dès le début, félicitée de la décision prise par le nouveau Premier Ministre d'Israël de respecter les engagements pris dans le cadre des Accords de paix. Malheureusement, les slogans qui ont été lancés pendant la campagne électorale n'ont pas été mis en pratique.

Son pays avait pourtant mis en garde contre la violation des lieux saints ou contre celle du statut de la Ville sainte de Jérusalem. L'ouverture d'un tunnel parallèle au site de la Mosquée Al-Aqsa a été le détonateur des affrontements que nous connaissons. Il est important que la résolution qui sera adoptée par le Conseil de sécurité exige le retrait israélien de la ville d'Hébron. Il est nécessaire que le gouvernement israélien lève immédiatement le siège imposé aux territoires palestiniens. Le Ministre a souligné la nécessité d'instaurer la paix dans l'intérêt de nos enfants.

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M. FAROUK AL-SHARA, Ministre des affaires étrangères de la Syrie, a rappelé que son pays est partie directe au processus de paix. Depuis la Conférence de Madrid, la Syrie joue un rôle important dans la voie d'un processus de paix globale. L'ouverture du tunnel aujourd'hui symbolise la volonté de fermer la porte de la paix. Le nouveau Gouvernement israélien conduit une politique sans stratégie de la paix. Son véritable objectif est d'enterrer le processus de paix par tous les moyens. Les observateurs internationaux constatent que ce gouvernement ne manque aucune occasion pour changer les règles de jeu. Il déclare qu'il ne se retirera d'aucun territoire occupé et veut encourager l'implantation de colons dans ces territoires. Les accords, les ententes et les engagements ne revêtent aucune valeur aux yeux de ce nouveau gouvernement. Les événements de ces derniers jours apportent une preuve manifeste de la tragédie du peuple palestinien et de sa détermination. Les tentatives visant à diminuer le rôle du processus de paix n'y feront rien. Le peuple palestinien ne marchandera pas son droit légitime à l'autodétermination.

La Syrie ne renoncera pas à son option stratégique pour la paix. Elle n'acceptera que le retrait total des troupes israéliennes aux frontières de 1967. Les engagements du précédent gouvernement représentent une base essentielle à la reprise des négociations. Or aujourd'hui le gouvernement israélien actuel semble ne vouloir déclarer en aucun cas respecter ces engagements. Comment une partie arabe peut-elle reprendre les négociations sans de tels engagements, dans une atmosphère lourde de menaces? Ce qui se produit aujourd'hui doit être une mise en garde pour la communauté internationale. Le processus de paix se meurt. L'arrogance et l'intransigeance ne servent pas la paix. Israël en fait preuve comme jamais auparavant, en se fiant à sa toute puissance dans la région.

Le Conseil de sécurité doit aujourd'hui plus que jamais adopter toutes les mesures nécessaires pour relancer le processus de paix et condamner les pratiques sanglantes des autorités israéliennes. La Syrie estime que la question du tunnel ne doit pas constituer le seul point de discussions. Tous les pays arabes ont qualifié d'inacceptable le fait que la paix ne soit pas une option stratégique pour Israël. Aucune paix n'est possible si Israël ne restitue pas les territoires qu'il occupe actuellement.

M. ABDELATIF FILALI, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Maroc, a estimé que le bouclage des territoires palestiniens et les privations du peuple palestinien constituent des provocations qui menacent gravement la poursuite du processus de paix. Le Maroc a pris toutes les initiatives visant à encourager le processus de paix. Le Gouvernement du Maroc avait émis de grands espoirs à la suite des Accords d'Oslo et de Washington. M. Filali a regretté que le gouvernement dirigé par M. Netanyahou ait interrompu le processus de paix. Les mesures unilatérales prises par Israël constituent une violation grave du droit international. Sa Majesté le Roi du Maroc a déploré les attaques perpétrées par les forces de sécurité israéliennes qui créent une nouvelle situation faisant fi de tout l'acquis de

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la Conférence de Madrid. Le Ministre a insisté pour que le Conseil de sécurité exige du Gouvernement israélien le respect de ses engagements.

M. OMAR MUSTAFA MUNTASSER, Secrétaire général du Comité populaire pour les affaires étrangères et la coopération internationale de la Libye, a dénoncé les relations privilégiées qu'entretient Israël avec un Etat qui oublie ainsi son rôle important de superpuissance et sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité, organe garant de la justice et de l'équité pour tous les peuples. Les Etats-Unis sont, en conséquence, responsables du génocide perpétré aujourd'hui contre le peuple palestinien. Les Israéliens continuent de traiter les Palestiniens comme un troupeau de moutons et ce, avec la complicité du plus grand pays du monde. Il est temps de mettre le Conseil de sécurité devant ses responsabilités et de lui demander s'il est juste que certains Etats demandent à la fois à l'agresseur et aux victimes de faire preuve de retenue et de modération. Les Palestiniens n'ont aucun droit et voient aujourd'hui les attaques porter non seulement sur les territoires occupés mais aussi sur les territoires autonomes. De quelle paix parle-t-on? De paix entre un agresseur et sa victime, entre le désarmé et le détenteur de l'arme nucléaire? La Libye ne voue aucune haine au peuple juif mais souhaite répondre aux intérêts des deux parties. Les derniers événements démontrent l'esprit visionnaire de la Libye qui n'a jamais cru aux termes de ce processus de paix. La Libye rappelle aujourd'hui cette parole de Dieu : les puissants ne seront pas toujours puissants et les faibles ne seront pas toujours faibles. Le Conseil de sécurité doit empêcher Israël de judaïser Jérusalem et de commettre de nouvelles agressions. Il faut contraindre Israël à s'asseoir à la table des négociations et ne pas se contenter de lancer un appel à la retenue. Cela ne fait que conforter les Arabes et les Musulmans dans leur conviction que le Conseil n'a pour vocation que de punir les Arabes.

M. ALI OSMAN MOHAMED TAHA, Ministre des affaires étrangères du Soudan, a souligné que la paix est un objectif qui doit être fondé sur le respect et la justice. Les mesures prises par le Gouvernement israélien visant à judaïser la ville sainte de Jérusalem et la construction d'un tunnel parallèle à la mosquée Al-Aqsa constituent une violation grave des engagements pris par Israël dans le cadre des Accords de paix. La ville de Jérusalem, carrefour des trois religions monothéiste, devrait être préservée dans l'intérêt de tous. Il convient de rappeler les actes de pyromanie commis contre la même Mosquée en 1968. Les mesures unilatérales prises par Israël auront des répercussions négatives sur le processus de paix. Le Ministre a estimé que le Conseil de sécurité devrait prendre des mesures concrètes pour faire cesser ces actes de provocation. Il est nécessaire de garantir une paix durable sur tous les fronts.

M. YUSEF BIN AL-ALAWI (Oman) a souligné que la paix et la sécurité internationales sont aujourd'hui en péril. La ville de Jérusalem connaît une effusion de sang alors qu'elle est le lieu même où ont vécu Moïse, Jésus, Ibrahim et bien d'autres prophètes. Les Palestiniens continuent d'être

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victimes d'agressions et d'actes de provocation insensés. La violence ne pourra être évitée que par la reprise du processus de paix.

Israël doit admettre les conditions préalables à la reprise des négociations acceptées, par ailleurs, par le gouvernement précédent. Oman ne demande pas l'impossible mais attire l'attention sur les idées et propositions intéressantes présentées ce matin par le Royaume-Uni. Les pratiques d'antan doivent cesser. Lorsque les Palestiniens descendent dans la rue pour exprimer leur refus des pratiques du Gouvernement israélien, ils ne font qu'exercer un droit légitime reconnu à tous les peuples par la majorité des Etats. Que devient l'esprit prétendument démocratique d'Israël lorsqu'il répond à de telles manifestations par les armes?

SHEIKH MOHAMMED BIN MUBARAK AL-KHALIFA, Ministre des affaires étrangères de Bahreïn, a déclaré que les mesures prises par Israël visant à judaïser Jérusalem ont été condamnées par l'ensemble du monde arabe. Il a condamné la politique israélienne qui a provoqué la mort de civils innocents et a invité le gouvernement israélien à fermer le tunnel, qui porte atteinte à l'intégrité de la Mosquée Al-Aqsa. Bahreïn a lancé un appel à la communauté internationale et aux Etats membres de l'Union européenne afin qu'ils exigent d'Israël qu'il mette fin aux mesures de judaïsation et de modification du tracé géographique de la ville sainte. Le Ministre a par ailleurs demandé au Gouvernement d'Israël de respecter ses obligations et les principes de justice.

M. ALI-AKBAR VELAYATI, Ministre des affaires étrangères de la République islamique d'Iran, a déclaré que la tentative par Israël de profaner les lieux saints, au mépris de la communauté musulmane tout entière, constitue un affront pour le peuple palestinien et le monde musulman dans son ensemble. Cette mesure est une violation flagrante des principes fondamentaux de conduite et des engagements pris dans le cadre des accords de paix. La mort de près d'une centaine de civils palestiniens qui manifestaient contre ces actes d'agression montre le véritable visage du régime sioniste qui se dissimule derrière la façade de la paix. Ces événements marquent une nouvelle étape dans la longue série de comportements intransigeants de la part du nouveau gouvernement israélien qui compromet le fondement même du processus de paix.

Le refus par Israël de respecter ses engagements en faveur de la paix, la reprise de sa politique de colonies de peuplement et la modification du tracé de la Ville sainte de Jérusalem ne sauraient être perçus indépendamment. Il s'agit d'éléments de la politique générale d'occupation continue et de l'imposition de faits accomplis. L'adoption par le Conseil de sécurité d'une politique de "deux poids, deux mesures" et d'appuis aveugles ont donné au régime d'Israël un sentiment d'impunité.

Le Ministre a souligné qu'il incombe au Conseil de sécurité de réagir résolument et énergiquement aux crimes commis par Israël contre des innocents

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dans les territoires occupés. Le monde musulman ne saurait accepter davantage d'indifférence de la part du Conseil de sécurité.

M. GUIDO DE TELLA, Ministre des relations extérieures de l'Argentine, a noté que son pays n'est pas indifférent aux événements de la région du Moyen-Orient car il a avec cette région de nombreux liens culturels et ethniques. L'Argentine a toujours appuyé les accords de paix issus des Conférences de Madrid ou d'Oslo. Aujourd'hui des attitudes rigides et obstinées compromettent la bonne marche du processus de paix. Il est incontestable que l'instabilité jouera en faveur des factions extrémistes. L'Argentine estime qu'il faut créer à nouveau des conditions de dialogue. La principale responsabilité repose sur ceux qui doivent agir avec équité et prudence.

M. AL-NOAIMI, Ministre des affaires étrangères des Emirats arabes unis, a déclaré qu'Israël continue par ses pratiques discriminatoires, à refuser de respecter les engagements pris en vertu des Accords de paix. Les Emirats arabes unis expriment leur profonde préoccupation devant la situation qui prévaut actuellement dans les territoires occupés. Le délégué a demandé aux promoteurs du processus de paix de faire pression sur le Gouvernement israélien pour qu'il renonce à sa politique actuelle. Il incombe au Conseil de sécurité de prendre les mesures nécessaires pour assurer le respect des résolutions pertinentes et inviter Israël à reprendre immédiatement les négociations en vue de trouver un règlement pacifique.

M. OULD CHEIKH AHMED, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la Mauritanie, a dénoncé les provocations et les harcèlements dont est victime la population au Moyen-Orient. La paix ne saurait être durable tant qu'Israël ne reconnaît pas le droit du peuple palestinien à l'autodétermination. La Mauritanie demande au Conseil de sécurité de prendre des mesures efficaces en vue de contraindre Israël à revenir sur sa décision concernant l'ouverture du tunnel. Les parrains du processus de paix et les membres du Conseil doivent assumer leur responsabilité et garantir une paix équitable au Moyen-Orient.

M. HUSEYIN E. CELEM (Turquie) a souligné que dans l'atmosphère de tension qui sévit actuellement dans la région, certaines décisions relatives aux lieux sacrés ou aux lieux de culte sont particulièrement lourdes de conséquences. L'ouverture du tunnel sous la vieille ville de Jérusalem étant de celles là, a eu des répercussions qui vont bien au delà du Moyen-Orient. Il est difficile de comprendre la raison qui a conduit Israël à abandonner l'approche prudente qu'il a jusqu'ici adoptée.

La Turquie regrette que le gouvernement israélien ait choisi d'user de la force contre la population palestinienne. La réaction palestinienne doit être prise en compte et la communauté internationale ne peut se permettre de voir le processus de paix au Moyen-Orient remis en cause. A la lumière des informations recueillies aujourd'hui faisant état d'une montée de la tension,

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la Turquie lance un appel aux deux parties pour qu'elles s'abstiennent de prendre des mesures susceptibles d'être exploitées par ceux qui s'opposent au processus de paix. Il est urgent que le Premier Ministre d'Israël et le Président de l'Autorité palestinienne se rencontrent pour rechercher ensemble les moyens de sortir de la crise.

M. JAKKEN BIORN LIAN (Norvège) a déploré les pertes tragiques en vie humaines enregistrées lors des derniers événements. Il est de la plus haute importance d'éviter une autre escalade de la violence. Les deux parties doivent faire preuve de retenue et s'abstenir de prendre des mesures qui soulèveraient de nouveaux obstacles à la poursuite du processus de paix. Le Gouvernement norvégien invite les deux parties à tenir une réunion de haut niveau, dans les plus brefs délais, pour discuter des moyens d'éviter l'escalade de la violence et pour examiner les termes d'une reprise rapide des discussions sur le processus de paix. La Norvège est disposée à aider les parties et se félicite qu'elles aient gardé des contacts directs.

Il est également de la plus haute importance, a dit le représentant, que des discussions de fond soient tenues sur la question du statut final et qu'un accord soit conclu sur le redéploiement des troupes israéliennes d'Hébron. Il incombe maintenant au Gouvernement israélien d'agir de façon à redresser la situation et à faire progresser la mise en oeuvre des accords existants. Dans le contexte de la crise découlant du bouclage des territoires occupés, le Gouvernement norvégien a décidé de faire une contribution, à titre extraordinaire, et d'allouer la somme de deux millions de dollars au budget du Ministère palestinien des finances. En outre, en sa qualité de président du Comité spécial de liaison, la Norvège coordonne les efforts visant à collecter des fonds pour les programmes d'assistance au développement destinés à l'Autorité palestinienne.

M. HISASHI OWADA (Japon) s'est dit réellement choqué par les récentes violences. La communauté internationale a durant les derniers mois assisté à une détérioration croissante de la situation dans la région. Les perspectives d'une paix juste, durable et globale n'ont cessé de se réduire et l'ensemble du processus risque d'être mis en péril. La dernière explosion de violence est l'expression claire des frustrations que l'absence d'amélioration de la situation dans les territoires arabes occupés a provoquées.

Pour préserver le processus de paix lui-même, il est essentiel que l'Autorité palestinienne et les Israéliens engagent sans plus attendre des pourparlers pour mettre fin aux hostilités. Ceux-ci doivent se dérouler à un double niveau. Dans l'immédiat, les parties directement impliquées doivent redoubler d'efforts pour combler le fossé de méfiance qui les sépare en s'abstenant de toute action qui pourrait porter atteinte au processus de paix. Elles doivent prendre des mesures de confiance concrètes. Le Japon leur demande de s'abstenir de toute mesure susceptible de provoquer de nouvelles violences. Il est aussi essentiel que les parties directement impliquées continuent, avec bonne foi et une détermination constante, à poursuivre le

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processus de paix dans la région. Chaque partie doit avoir le courage de prendre des mesures pour appliquer les engagements de Madrid et d'Oslo, et ceux qui ont suivi.

Le Japon participe activement aux discussions multilatérales qui se sont révélées très utiles dans le processus de paix. Il a apporté son aide à toutes les parties. Il est déterminé à faire tout son possible pour créer un environnement favorable à la paix.

M. AHMAD KAMAL (Pakistan) a déclaré que son Gouvernement a ressenti comme un outrage la récente action du Gouvernement israélien d'ouvrir un tunnel sous la muraille ouest de la mosquée Al-Aqsa ainsi que les tentatives provocantes de permettre la célébration de rites religieux juifs dans le sanctuaire de Al-Haram Al-Sharif. L'ambassadeur pakistanais s'est également déclaré choqué d'apprendre que les forces armées israéliennes avaient ouvert le feu, sans distinction, contre les manifestants civils palestiniens, faisant un nombre alarmant de victimes.

M. Kamal a estimé qu'il était essentiel que le processus de paix en cours grâce à des initiatives courageuses ne disparaisse pas. Il a émis l'espoir que les nouveaux dirigeants d'Israël se rendront aux réalités du terrain et résoudront avec l'Autorité palestinienne les questions encore en suspens, notamment les conséquences des derniers événements alarmants. Il a invité le Conseil de sécurité à soutenir la juste position prise par les Palestiniens sur la question de Jérusalem, fondée sur le droit international et la justice.

M. J.H.F. CAMPBELL (Irlande), au nom de l'Union européenne, a souligné que l'absence de progrès dans le processus de paix, la levée de l'interdiction de nouvelles colonies et l'incident lié à l'ouverture du tunnel compromettent le développement d'un partenariat entre le Gouvernement israélien et l'Autorité palestinienne. Il ne fait aucun doute que les récents événements constituent une régression grave pour le processus de paix. L'Union européenne s'est engagée dans une politique sur le statut de Jérusalem, qui se fonde sur le fait que Jérusalem-Est fait l'objet de principes définis par la résolution 242 du Conseil de sécurité. L'Union européenne en appelle à la pleine application de la quatrième Convention de Genève. Elle s'oppose en particulier à toute mesure pouvant porter préjudice aux résultats des négociations. Elle renouvelle son appel à toutes les parties pour qu'elles fassent preuve de retenue.

L'Union européenne invite les autorités des deux parties à mettre fin à la violence. Ces dernières doivent comprendre que la seule solution réside dans la poursuite énergique du processus de paix actuelle. L'Union européenne demande à nouveau au Gouvernement israélien de donner la preuve de son intention de mettre en oeuvre les accords déjà conclus et d'accélérer le

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processus de paix. Une rencontre personnelle entre le Président Arafat et le Premier Ministre Nétanyahou est essentielle dans les circonstances actuelles.

M. ABDULRAHMAN MANSOURI, Vice-Ministre des affaires étrangères de l'Arabie saoudite, a rappelé que les négociations avec Israël ont été difficiles après la Conférence de Madrid, puis après l'Accord d'Oslo. Aujourd'hui, ce sont de violents affrontements qui opposent les deux parties. Les Israéliens, qui occupent déjà une partie des territoires palestiniens, poursuivent cette politique d'occupation en dépit des résolutions du Conseil de sécurité et des engagements pris en vertu des accords de paix.

L'ouverture d'un tunnel à proximité de la Mosquée Al-Aqsa constitue un affront supplémentaire pour le peuple palestinien. L'Arabie saoudite met en garde contre toute violation des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et des engagements pris en vertu des Accords de paix. Le Vice-Ministre a fait observer que les Palestiniens ont fait de nombreuses concessions en faveur de la paix. Le Conseil de sécurité devrait exiger qu'Israël ferme le tunnel et la communauté internationale faire pression sur Israël pour qu'il reprenne rapidement les négociations de paix.

M. ROBLE OLHAYE (Djibouti) a déclaré que le monde est témoin de la mise en oeuvre calculée de la politique provocatrice du nouveau Gouvernement israélien, conçue pour éliminer les fruits d'années de labeur, de sacrifice et de bonne foi de la part du précédent gouvernement israélien, des Palestiniens, des Arabes et de la communauté internationale. Les tirs sur des manifestants civils, qui ont résulté de l'ouverture d'un tunnel sous l'un des lieux les plus saints de l'Islam, la mosquée Al-Aqsa, par les autorités israéliennes, et qui ont entraîné des centaines de morts et de blessés ne peuvent que provoquer un tollé unanime et universel. Tout cela, sans conteste, viole l'esprit qui a prévalu jusqu'à récemment.

Nous sommes tous conscients des difficultés infligées au peuple palestinien par la fermeture des frontières, a dit le représentant. Pour ramener le calme et revenir au processus de paix, il faut que les travaux de construction dans la vieille ville de Jérusalem cessent immédiatement, que les troupes israéliennes se retirent d'Hébron, comme cela est stipulé dans les Accords de paix, et que les plans pour étendre les colonies de peuplement juives dans la Cisjordanie soit suspendus. Il faut réaffirmer sans ambiguïté le principe prévu dans les résolutions 242 et 338. Avec les négociations d'Oslo et de Madrid et la Déclaration de Washington, un cadre pour la paix et le progrès s'était formé. Aujourd'hui, nous sommes témoins d'un retour vers les anciennes attitudes de confrontation et de désespoir. Mais tant qu'il y a des personnes qui pensent que la paix est possible au Moyen-Orient, il existe un espoir.

M. SAMIR MOUBARAK (Liban) s'est dit peu surpris par la nouvelle escalade de la violence qui sévit aujourd'hui au Moyen-Orient. Ce n'est là qu'une nouvelle preuve des visées expansionnistes de l'Etat d'Israël. En 1991, le

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Liban avait réellement cru en la naissance d'une nouvelle ère de paix dans la région. Mais la persistance des ambitions colonisatrices d'Israël a anéanti tous les espoirs. Le Gouvernement israélien a porté un coup fatal en refusant de reprendre les négociations pacifiques qui se poursuivaient en dépit de tous les obstacles. La ville sainte de Jérusalem revêt une importance capitale pour la paix dans la région en raison de sa portée symbolique pour de nombreux croyants.

Le Liban est pleinement solidaire du peuple palestinien qui continue de rejeter l'occupation israélienne. Les problèmes actuels ne sont que la conséquence de la mentalité israélienne. La communauté internationale doit réaffirmer le rejet des tentatives d'annexion de Jérusalem-Est et de l'occupation des territoires arabes. Toute indulgence à l'égard du Gouvernement israélien aura des répercussions fâcheuses pour tous les peuples arabes. Le Liban estime que la communauté internationale a le devoir d'assurer la mise en oeuvre de la Charte et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. L'argument sécuritaire défendu par les Israéliens a entraîné l'escalade de la violence. La politique du fait accompli est voué à l'échec. Il faut respecter les principes de base acceptés pour toutes les parties, notamment le principe de la terre contre la paix. Le Liban n'acceptera jamais une proposition qui irait à l'encontre de ses intérêts et de ses efforts de coordination avec les pays arabes, en particulier la Syrie. Le Liban adresse un appel aux deux Etats parrains du processus de paix pour qu'ils apaisent les tensions et qu'ils revitalisent le processus de paix sur la base des principes de la Conférence de Madrid. Les événements actuels ne sont qu'un maillon dans la chaîne de violence qui caractérise la région. Le Conseil de sécurité doit assumer ses responsabilités et adopter une résolution dont l'application soit suivie. La communauté internationale doit affirmer son opposition à la politique israélienne et sa volonté de voir se poursuivre le processus de paix.

M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal), Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a affirmé que la décision du Gouvernement israélien de percer un tunnel dans la vieille ville de Jérusalem qui intervient à la suite du bouclage depuis plusieurs mois du territoire palestinien et d'autres mesures d'intimidation contre la population civile arabe, participe d'une réelle volonté d'Israël d'étouffer économiquement les territoires occupés et de dénier au peuple palestinien l'exercice de ses droits légitimes à l'autodétermination et à la constitution d'un Etat indépendant.

En conséquence, il juge important que la communauté internationale exerce les pressions et prenne les mesures nécessaires pour que le bouclage inhumain des territoires et les restrictions des déplacements des Palestiniens imposées par les autorités occupantes soient levées; que le redéploiement des troupes israéliennes intervienne tel que prévu; que la construction et l'expansion de colonies de peuplement cessent; que le tunnel soit

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définitivement fermé et que les protagonistes reprennent le processus de paix engagé depuis 1993.

Le Comité demeure convaincu que beaucoup d'Israéliens sont encore fermement attachés au processus de paix et condamnent sans réserve les manoeuvres dilatoires de leur Gouvernement pour freiner la marche de l'histoire, a ajouté M. Ka. Il a lancé un appel pressant aux autorités israéliennes pour leur demander de reconsidérer leur politique actuelle de mépris et de confrontation et de s'engager résolument à recréer les conditions d'un climat de confiance et d'espoir en replaçant le processus de paix dans la voie d'une paix profitable aux populations palestinienne et israélienne.

M. AHMET ENGIN ANSAY, Observateur permanent de l'Organisation de la Conférence islamique, a déclaré que l'OCI condamne, dans un esprit de solidarité avec le processus de paix au Moyen-Orient, les atrocités persistantes que les autorités israéliennes font subir aux institutions et au peuple palestiniens au mépris des accords de paix et des droits de l'homme.

L'Observateur a demandé instamment que le Conseil de sécurité endosse ses responsabilités concernant le maintien de la paix et la sécurité en Palestine en prenant, en premier lieu, des mesures visant à fermer le tunnel sous l'esplanade de la mosquée El-Aqsa. Il a fait observer que le peuple palestinien méritait un soutien plus large de la part de la communauté internationale.

M. Engin Ansay a assuré le Conseil qu'une fois prises les mesures nécessaires au rétablissement de la paix et de la sécurité dans la région, l'OCI et ses 53 Etats qui représentent plus d'un milliard de musulmans dans le monde, soutiendront de tout coeur le processus de paix.

M. BRUNO RODRIGUEZ PARILLA (Cuba) a regretté que cent jours seulement après les élections israéliennes, une nouvelle violation grave ait été commise par le gouvernement d'Israël. Des attaques violentes ont causé la mort de plusieurs dizaines de civils innocents et blessé des centaines d'autres. La communauté internationale a suivi ces événements avec une grande préoccupation. On ne saurait rester silencieux devant une situation aussi tragique. Une fois de plus, les droits du peuple palestinien n'ont pas été respectés. Les résolutions sur la Palestine n'ont-elles pas la même valeur juridique que les autres résolutions adoptées par le Conseil de sécurité? Le représentant a souhaité que le Conseil de sécurité cesse d'être inefficace. Est-il nécessaire de démontrer que le veto ou la menace de veto paralyse le Conseil de sécurité? Cuba fait sienne la condamnation énergique des mesures unilatérales et des actes de violence du Gouvernement israélien. Le Gouvernement cubain souhaite la restitution des territoires occupés et le plein respect des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

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M. PRAKASH SHAH (Inde) a souligné que les récents événements survenus en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza font ressortir l'importance des impératifs moraux, juridiques et humanitaires du processus de paix au Moyen-Orient. Ils montrent également l'intérêt des accords et des ententes établis sur la base des principes et des calendriers convenus. Aucune mesure unilatérale non conforme aux accords intérimaires ne devrait être prise. L'Inde est convaincue que la question de la Palestine constitue le noeud du conflit israélo-arabe. C'est dans ce contexte qu'elle s'est engagée résolument en faveur du processus de paix au Moyen-Orient sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. L'Inde, qui s'était félicitée de l'engagement des parties à poursuivre le processus sur la base des principes de Madrid, est aujourd'hui préoccupée par le fait que ces engagements ne se traduisent pas dans les faits. Les pays du Mouvement des non-alignés ont exprimé leur inquiétude lors de la décision israélienne d'ouvrir le tunnel et ont demandé l'annulation de cette décision. Il est encore temps de le faire et d'ouvrir la voie à la réconciliation. La communauté internationale a les moyens de fournir l'appui nécessaire. Mais il revient aux parties elles-mêmes de maintenir l'élan de ces dernières années.

M. FERNANDO BERROCAL SOTO (Costa Rica) a rappelé que son pays a toujours appuyé le processus de paix au Moyen-Orient. Le Gouvernement du Costa Rica ne peut que déplorer les récents événements tragiques survenus dans les territoires occupés. M. Berrocal Soto a lancé un appel aux parties concernées pour prendre les mesures nécessaires pour mettre fin aux affrontements et emprunter la voie des négociations.

M. CELSO L.N. AMORIM (Brésil) a déploré le ralentissement du processus de paix au Moyen-Orient au cours des derniers mois et la reprise des hostilités ainsi que les événements extrêmement graves survenus dans les territoires occupés. Ce n'est que par le biais d'une confiance mutuelle entre les parties, établie sur la base du respect strict des accords conclus, qu'il sera possible d'éviter l'escalade de la violence dans la région. Pays où différentes communautés ethniques et religieuses coexistent en harmonie, le Brésil exprime sa solidarité aux familles des victimes et réitère son appel en faveur de la reprise rapide d'un dialogue durable, conformément aux engagements existants.

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