Quatre-vingtième session
4e & 5e séances plénières – matin, après-midi & soir
AG/12709

L’Assemblée générale ouvre son débat général annuel en s’interrogeant, sans illusion, sur l’avenir de l’humanité et le devenir du multilatéralisme

En cette année marquant le quatre-vingtième anniversaire de l’ONU, le débat général de l’Assemblée générale aurait pu s’ouvrir sur une célébration des acquis du multilatéralisme.  Il n’en a rien été.  Au premier jour de ce rendez-vous annuel, les quelque 35 dirigeants qui se sont succédé à la tribune de l’Assemblée se sont tous interrogés, à leur manière, sur l’avenir incertain de l’humanité, sur les errements de l’Organisation et, comme l’a résumé son Secrétaire général, sur le monde que nous voulons bâtir ensemble « alors même que nos moyens d’agir, eux, fondent comme neige au soleil ».

La tâche est immense, a reconnu M. António Guterres, décrivant « une ère de perturbations dangereuses et de souffrances humaines incessantes ». Parmi les choix qui s’imposent à tous, il a appelé, en premier lieu, à faire celui d’une paix ancrée dans le droit international.  Soutenant que le respect de la Charte des Nations Unies « n’est pas facultatif », il a constaté que « l’impunité a engendré certains des conflits les plus atroces de notre époque », que ce soit au Soudan, en Ukraine ou encore à Gaza.  Dans ce contexte, il a souhaité que le Conseil de sécurité se montre à la hauteur de la situation en s’attaquant aux injustices à l’origine des conflits plutôt que de se contenter de répondre aux crises. 

Agir malgré les « ravages » des coupes dans l’aide au développement

Déterminé à ne « jamais abandonner » son action « pour la paix, pour la dignité, pour la justice, pour l’humanité », le Chef de l’ONU a également demandé à la communauté internationale de faire le choix des droits humains, avec les objectifs de développement durable (ODD) comme feuille de route commune.  Il a toutefois constaté que « les coupes dans l’aide au développement font des ravages », avant d’appeler une nouvelle fois de ses vœux une réforme de l’architecture financière internationale afin qu’elle soit au service « de toutes et de tous ».

L’avenir commande aussi de faire le choix de la justice climatique.  Alors que les émissions augmentent, que le réchauffement s’intensifie et que les catastrophes se multiplient, le Secrétaire général a jugé « encore possible » de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré Celsius d’ici à la fin du siècle.  « Mais le temps est compté », a-t-il averti, avant d’appeler tous les pays, ceux du G20 en tête, à faire des efforts supplémentaires à la veille de la prochaine conférence des Nations Unies sur le climat, qui se tiendra au Brésil. « Les solutions et les outils nécessaires sont à notre portée », a-t-il soutenu, préconisant, entre autres mesures, la mobilisation de 1 300 milliards de dollars par an en financements climatiques d’ici à 2035 pour les pays en développement et le doublement des aides à l’adaptation. 

Il importe aussi de mettre la technologie au service de l’humanité, a poursuivi M. Guterres, pour qui « l’intelligence artificielle [IA] est en train de redéfinir l’existence humaine en temps réel ».  Elle doit faire progresser les droits humains et garantir la capacité d’agir des êtres humains, à condition toutefois d’en rester les maîtres, « pas ses esclaves », et d’en mesurer les risques, qui « s’étendent à de nouvelles frontières, des biotechnologies aux armes autonomes ».  Saluant la création, le mois dernier par l’Assemblée générale, d’un groupe scientifique international indépendant sur l’intelligence artificielle et d’un dialogue mondial sur la gouvernance de l’IA qui se tiendra tous les ans, il a souhaité qu’aucun pays ne soit « exclu de l’avenir numérique, ni enfermé dans des systèmes qu’il ne peut façonner ou dans lesquels il ne peut avoir confiance ».  Un peu plus tard, le Président de la République de Corée a exprimé les mêmes inquiétudes, avant de rappeler qu’il présidera demain un débat du Conseil de sécurité sur les questions de l’IA et du maintien de la paix et de la sécurité internationales. 

Renforcer l’ONU pour le XXIe siècle

Pour atteindre tous ces objectifs, nous devons choisir de renforcer l’ONU pour le XXIe siècle, a plaidé le Secrétaire général, assurant que l’Initiative ONU80, lancée cette année, s’inscrit dans le droit fil de cette logique.  Dans ce cadre, il a dit avoir présenté un budget révisé pour 2026 qui « renforce l’obligation de rendre des comptes, améliore la prestation des services et réduit les dépenses ».  Il a également fait état de réformes pratiques visant à exécuter les mandats de manière plus rationnelle et efficace, et d’idées pour susciter un changement de paradigme dans la structure de l’ONU et dans la manière dont ses composantes travaillent ensemble.  Assurant que la majorité de ces décisions reviendront aux États Membres, il les a invités à « choisir d’investir dans une ONU qui s’adapte, innove et a les moyens d’agir pour les populations du monde entier ».

La Présidente de la quatre-vingtième session de l’Assemblée générale n’a pas dit autre chose en appelant à mettre en place une ONU « agile, rentable et adaptée à ses objectifs ».  Demandant à chacun d’imaginer « à quel point la situation serait pire sans les Nations Unies », Mme Annalena Baerbock a admis qu’il faut « faire mieux », ce qui implique selon elle de mettre en œuvre le Pacte pour l’avenir et d’accélérer les progrès vers la réalisation des ODD, sans lesquels « il ne peut y avoir de paix durable ».  Partisane de réformes de fond, elle n’a pas manqué de rappeler qu’aucune femme n’a jamais accédé au poste de Secrétaire général de l’ONU.  Une anomalie que le Président du Chili a proposé de réparer en annonçant la candidature de Mme Michelle Bachelet, elle-même ancienne Cheffe de l’État chilien et ex-Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.  « Elle est non seulement une figure très respectée au niveau international, mais aussi une femme qui a des valeurs », a loué M.  Gabriel Boric Font, l’estimant capable de « jeter des ponts entre le Nord et le Sud, entre l’Est et l’Ouest, et de redonner aux Nations Unies l’objectif qui est celui de l’Organisation ».   « On pourrait se demander comment, parmi 4 milliards de candidates potentielles, nous n’ayons pu en trouver une seule? » s’est interrogée pour sa part Mme Baerbock, avant de réaffirmer le rôle de « boussole » joué par l’ONU pour indiquer la voie vers la paix, l’humanité et la justice. 

Un rôle que certains ont clairement remis en question, à commencer par le Président du pays hôte de l’ONU, les États-Unis, pour qui, malgré son grand potentiel, l’Organisation n’est « hélas pas à la hauteur des attentes, en tout cas, aujourd’hui ».  Observant que l’ONU « semble se contenter de vœux pieux », M. Donald Trump a rappelé que « cela ne permet pas de résoudre des guerres ». Le Chef de la Maison Blanche s’est enorgueilli d’avoir négocié lui-même les Accords d’Abraham et, plus récemment, d’avoir mis fin à sept conflits -entre l'Iran et Israël, le Cambodge et la Thaïlande, le Kosovo et la Serbie, la République démocratique du Congo et le Rwanda, le Pakistan et l’Inde, l’Égypte et l’Éthiopie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan. « Du jamais vu », s’est-il exclamé, reprochant à l’ONU de n’avoir « même pas essayé » de les régler. 

Quant aux changements climatiques, priorité absolue de l’ONU, M. Trump les a qualifiés de « plus grande escroquerie de l’histoire de l’humanité ». À ses yeux, « tout cela s’est révélé faux et a coûté des fortunes », ce qui justifie le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat.  Sur ce dossier comme sur beaucoup d’autres sujets de « l’agenda mondialiste », les États-Unis « se sont trop longtemps laissé abuser par le reste du monde », a-t-il regretté, s’engageant à toujours défendre les intérêts des citoyens américains, notamment face à l’immigration « incontrôlée » et aux assauts contre les énergies fossiles. 

Le Président Emmanuel Macron a répondu à ceux qui s’interrogent sur la promesse des Nations Unies, sur la réalité de l’ONU et son bénéfice: « Ne nous leurrons pas, ce quatre-vingtième anniversaire n’est pas une fête. »  Le grand risque que nous vivons, a-t-il mis en garde, c’est le risque de voir l’égoïsme de quelques-uns et la loi du plus fort l’emporter.  Selon lui, il n’y a pas de communauté internationale sans un rapport respectueux entre pairs, qui seul rend possible la paix.

Appels à l’espoir, à la vigilance et aux réformes 

D’autres dirigeants ont fait entendre un son de cloche plus favorable au multilatéralisme.  Le Président de l’Indonésie a ainsi rappelé que l’ONU a offert à son pays une légitimité internationale et soutenu son développement initial par le biais d’entités telles que le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  « Grâce à cela, l’Indonésie est aujourd’hui à l’aube d’une prospérité partagée et d’une plus grande égalité », s’est-il félicité. 

« Avec une ONU forte, nous pouvons construire un monde où les faibles ne “souffrent pas ce qu’ils doivent souffrir”, mais vivent dans la justice qu’ils méritent », a souligné M. Prabowo Subianto, non sans ajouter qu’en tant que plus grand État insulaire du monde, son pays entend respecter ses obligations au titre de l’Accord de Paris et atteindre la neutralité carbone « bien avant » l’objectif fixé de 2060. 

En entrant dans sa neuvième décennie d’existence, « l’ONU se trouve à un tournant existentiel », a cependant prévenu le Président du Portugal. « Sans une transformation, un renforcement, un renouveau, elle sera marginalisée et nous serons à la merci de la loi de la force », a estimé M. Marcelo Rebelo de Sousa. Exhortant l’Organisation à s’adapter à l’époque pour ne pas subir le même sort que feue la Société des Nations, il a jugé impératif de réformer le Conseil de sécurité, de telle sorte qu’il « reflète la réalité géopolitique du XXIe siècle ».  Un Conseil plus transparent et pluraliste, avec une présence africaine permanente, où les petits États insulaires en développement (PEID) sont représentés, et où les grandes puissances émergentes comme le Brésil et l’Inde sont reconnues. 

« Exclure de tels pays ne fera qu’augmenter le risque de conflit et entraver une coopération mutuellement bénéfique », a abondé la Présidente du Suriname.  Mme Jennifer Geerlings-Simons s’est par ailleurs prononcée en faveur de l’octroi d’un « siège par rotation » pour les PEID et les pays côtiers de basse altitude, avant d’annoncer la candidature du Suriname à un siège de membre non permanent pour la période 2043-2044.

La réforme de l’ONU est « une nécessité stratégique, et non un sujet de réflexion sans fin », a acquiescé le Président du Kazakhstan, pour qui les grandes puissances d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine doivent être représentées au Conseil de sécurité par rotation.  M. Kassym-Jomart Tokayev a donc appelé à des propositions concrètes à même d’adapter l’ONU aux défis d’aujourd’hui et aux objectifs de demain. Il a été rejoint par son homologue de l’Afrique du Sud, selon lequel le Conseil de sécurité a démontré son inefficacité dans sa composition actuelle.  M. Cyril Matamela Ramaphosa s’est notamment déclaré inquiet de l’incapacité du Conseil à assurer le respect du droit international et à faire rendre des comptes, alors que la situation se détériore en République démocratique du Congo, au Soudan ou à Gaza. 

Critique face aux échecs de l’ONU, la Présidente de la Slovénie a constaté à son tour que le Conseil de sécurité « ne répond pas aux attentes du monde », certains de ses cinq membres permanents ne poursuivant que leurs intérêts propres.  De même, a-t-elle ajouté, pessimiste, la promesse des ODD ne se concrétise pas, la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide « risque de devenir une relique du passé » et l’avis consultatif historique de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur les obligations des États dans la lutte contre les changements climatiques paraît d’ores et déjà obsolète.  Pour rétablir l’espoir, Mme Nataša Pirc Musar a enjoint aux États d’honorer les engagements pris l’an dernier lors de l’adoption du Pacte pour l’avenir, auquel elle a apporté un soutien inconditionnel.  À cette fin, elle a proposé la création d’un forum mondial pour l’avenir, présenté comme un mouvement inclusif d’États engagés en faveur du multilatéralisme, du respect mutuel et de la défense d’une vision commune.

Le Président du Brésil s’est, lui, alarmé des « conséquences tragiques » de « l’hésitation de la communauté internationale » à défendre les menaces contre la paix, la souveraineté et l’état de droit. M. Luiz Inácio Lula da Silva a tout particulièrement dénoncé les forces antidémocratiques qui « vénèrent la violence et glorifient l’ignorance » afin de subjuguer les institutions et les libertés.  « Face à une attaque sans précédent, le Brésil a choisi de résister et de défendre sa démocratie, reconquise il y a 40 ans par son peuple », en condamnant pour la première fois en 525 ans d’histoire un ancien chef d’État pour atteinte à la démocratie. 

En écho à cette déclaration, la Présidente du Pérou a dénoncé avec force les « idéologies de la haine » qui imposent un faux récit pour atteindre un objectif politique par la violence.  Une violence qui, une fois au pouvoir, écrase les libertés, la presse et l’opposition démocratique, et viole les droits humains, a averti Mme Dina Ercilia Boluarte Zegarra, arrivée à la présidence de son pays en 2022 à la suite d’un coup d’État avorté. 

Les guerres à Gaza et en Ukraine au cœur des préoccupations

Comme attendu, le conflit à Gaza s’est à nouveau invité dans la discussion. « Combien de temps encore faudra-t-il avant de trouver une solution? » a lancé le Roi Abdullah II ibn Al Hussein de Jordanie, voyant dans la situation catastrophique de l’enclave palestinienne « l’un des moments les plus sombres de l’histoire de cette institution », fruit de « décennies d’inertie ». 

Le monarque a rappelé le caractère « unique » du conflit israélo-palestinien, où une « nation s’autoproclamant démocratique » se livre à une occupation illégale et à des violations flagrantes des nombreuses résolutions de l’ONU, du droit international et des conventions relatives aux droits humains.  Selon lui, les appels provocateurs du Gouvernement israélien actuel en faveur d’un prétendu « Grand Israël » ne peuvent se concrétiser qu’au prix d’une violation flagrante de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de ses voisins.  De fait, la communauté internationale doit, selon lui, « cesser de se bercer d’illusions » en pensant que ce Gouvernement est un partenaire disposé à faire la paix. 

« Au vu et au su de tous, un génocide est en cours depuis désormais plus de 700 jours à Gaza », a dénoncé le Président de la Türkiye, pour qui, à l’aune du massacre en cours, « l’humanité a atteint un véritable gouffre ».  Quelque 428 personnes sont mortes de la faim, dont 146 étaient des enfants, et ces chiffres augmentent jour après jour, a ajouté M. Recep Tayyip Erdoğan, en brandissant des photographies de femmes en quête de nourriture ou encore d’un bébé affamé.  « Comment justifier cette brutalité en 2025? » 

« Sous prétexte » des événements du 7 octobre 2023, « nous assistons à des déportations, à un génocide », a insisté le Chef de l’État turc, faisant observer que, bien que le Hamas ne soit pas présent en Cisjordanie occupée, l’armée israélienne et les colons juifs y ciblent des civils.

Si l’on tolère les violations de la Charte des Nations Unies, « on tolère la loi de la jungle », a mis en garde l’Émir du Qatar, après avoir une nouvelle fois condamné les frappes israéliennes qui ont visé des responsables du Hamas à Doha, le 9 septembre dernier.  Le cheikh Tamim bin Hamad Al Thani a dénoncé une violation flagrante et injustifiée du droit international, considérant que cet « assassinat politique » vient confirmer le statut de « gouvernement voyou » de l’équipe du Premier Ministre Netanyahu. 

Le Qatar, en tant que médiateur, accueille des délégations du Hamas et d’Israël en coopération avec l’Égypte et les États-Unis, a-t-il tenu à rappeler. Un rôle d’intermédiaire qui a rendu possible la libération d’otages, alors qu’en dénonçant unilatéralement le dernier accord en date, Israël a empêché un cessez-le-feu à Gaza.

La guerre en Ukraine a, elle aussi, été évoquée par plusieurs intervenants, le Président de Lituanie avertissant que « lorsque le pouvoir supplante le droit et que la peur étouffe la vérité, les fondements de l’ordre mondial commencent à se fissurer ».  Alors, a-t-il enchaîné, « personne, absolument personne, ne peut plus se sentir en sécurité ».  Exhortant la communauté internationale à continuer de soutenir l’Ukraine, il a fait valoir que la Charte des Nations Unies « n’est pas un menu dans lequel on peut piocher, mais le fondement contraignant de l’ordre international ». Face à une Fédération de Russie qui ne comprend que le langage de la force, il a dit miser sur la « capacité de l’Ukraine à dissuader toute agression ». 

Préserver Mère Nature 

Présents en nombre lors de cette première journée du débat général, les États d’Asie centrale ont fait passer des messages à la tonalité tout autre. Si le Président du Turkménistan, M. Serdar Berdimuhamedov, a vanté les mérites de la neutralité dans le maintien et le renforcement de la paix et de la sécurité internationales, ses homologues de la Mongolie, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan ont choisi de mettre l’accent sur des considérations environnementales. 

« Si nous n’agissons pas avec détermination pour préserver Mère Nature, elle trouvera inévitablement le moyen de survivre, avec ou sans nous », a affirmé M. Khurelsukh Ukhnaa, Chef de l’État mongol, en annonçant que son pays accueillera en 2026 la dix-septième session de la Conférence des Parties de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.  Cette conférence, a-t-il précisé, sera l’occasion de chercher des solutions pour s’adapter aux changements climatiques, protéger et développer les ressources en eaux et lutter contre la dégradation des sols. 

Le Président ouzbek a quant à lui proposé la tenue dans son pays d’un forum mondial sur les moyens d’économiser l’eau.  « La crise de l’eau menace gravement le développement durable », a fait remarquer M. Shavkat Mirziyoyev, en estimant qu’une telle conférence permettrait d’adopter une feuille de route pour l’introduction des technologies innovantes à l’échelle mondiale dans les questions de développement. « Nous ne devons pas rester indifférents face aux enjeux liés à la source de la vie humaine: l’eau », a renchéri le Président du Tadjikistan.  Rappelant que 1 300 des quelque 14 000 glaciers que compte son pays constitué à 93% de montagnes avaient déjà complètement fondu et que « le rythme de la fonte s’accélère », M. Emomali Rahmon a invité les représentant des États Membres à participer activement à la conférence internationale de haut niveau, qui se tiendra au Tadjikistan l’année prochaine, dans le cadre du processus de Douchambé.

Enfin, M. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République démocratique du Congo, a appelé à rompre le « lien toxique » entre rentes minières et financement de groupes armés non étatiques. À cet égard, il a déclaré que la guerre qui perdure dans l’est du pays s’est muée en « entreprise prédatrice » qui vise à piller ses ressources naturelles.  Ce n’est pas seulement un conflit, a-t-il insisté en demandant à la communauté internationale d’agir, « c’est un génocide silencieux qui frappe le peuple congolais depuis plus de 30 ans ». 

Le débat général de l’Assemblée générale se poursuivra demain, mercredi 24 septembre, à partir de 9 heures. 

Retrouvez les délibérations sur le blog: Débat général de la 80e session | Couverture des réunions & communiqués de presse

 

Retrouvez ci-dessous tous les articles de blog de la séance:

Le Secrétaire général définit « cinq choix cruciaux qui s’imposent à nous »

« Le respect de la Charte des Nations Unies n’est pas facultatif »  
(António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies) 

Décrivant « une ère de perturbations dangereuses et de souffrances humaines incessantes », le Secrétaire général a estimé que la tâche de la communauté internationale est immense, « alors même que nos moyens d’agir, eux, fondent comme neige au soleil ». 

Alors que des nations souveraines sont envahies, que la faim est instrumentalisée comme une arme, que la vérité est réduite au silence, que des colonnes de fumée montent au-dessus des villes bombardées, que la colère sourd dans des sociétés fracturées et que les littoraux sont avalés par la montée des eaux, M. Guterres a estimé que cinq choix cruciaux s’imposent à nous. 

Le premier est celui d’une paix ancrée dans le droit international.  Le deuxième celui des droits humains et de la dignité humaine.  Le troisième choix réside dans la justice climatique.  Il faut également choisir de mettre la technologie au service de l’humanité. Enfin, il faut renforcer l’ONU pour le XXIe siècle. 

Confiant avoir grandi « dans un monde où les choix étaient limités », dans les « ténèbres de la dictature », le Secrétaire général a dit croire farouchement en notre humanité commune et au potentiel de chaque être humain.  Quels que soient les défis à relever, « nous ne devons jamais baisser les bras », a-t-il ajouté, promettant de ne « jamais abandonner » son action « pour la paix, pour la dignité, pour la justice, pour l’humanité ». 

Le Secrétaire général dénonce les coupes dans l’aide au développement 

« Nous avons les solutions… mais nous siphonnons le carburant qui nous permettrait d’avancer »  
(António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies) 

Après avoir insisté sur le fait que « les droits humains ne sont pas un ornement de la paix –ils en sont le socle », le Secrétaire général a rappelé que ces droits –sociaux, économiques, politiques, civiques et culturels– sont universels, indivisibles et interdépendants.

Estimant qu’en de multiples domaines, « nous avons les solutions… mais nous siphonnons le carburant qui nous permettrait d’avancer », le Secrétaire général a appelé à la justice financière et à la solidarité et demandé une réforme de l’architecture financière internationale afin qu’elle soit au service du développement de toutes et de tous.  « Les coupes dans l’aide au développement font des ravages », a-t-il déploré, parlant d’une condamnation à mort pour les uns, d’un avenir confisqué pour les autres. 

M. Guterres a aussi appelé à se doter des moyens d’une transition juste pour les peuples et la planète, afin de réaliser la justice climatique.  S’il a jugé « encore possible » de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré Celsius d’ici à la fin du siècle, il a averti que « le temps est compté ».  Il a préconisé des mesures dans les domaines de l’énergie, des forêts, du méthane et de la décarbonisation industrielle; la mobilisation de 1 300 milliards de dollars par an en financements climatiques d’ici à 2035 pour les pays en développement; l’appui à des transitions justes; le doublement des financements de l’adaptation; et le versement de contributions importantes au Fonds pour les pertes et préjudices.

« Les solutions et les outils nécessaires sont à notre portée », a martelé le Secrétaire général.

Le Secrétaire général: « la communauté internationale doit veiller à ce que la technologie améliore l’humanité »

« L’intelligence artificielle (IA) est en train de redéfinir l’existence humaine en temps réel » 
(António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies)

« La technologie doit être notre serviteur, et non notre maître », a déclaré le Secrétaire général, pour qui elle doit faire progresser les droits humains et garantir la capacité d’agir des êtres humains.  Il a appelé à en mesurer les risques, qui « s’étendent à de nouvelles frontières, des biotechnologies aux armes autonomes ». Nous assistons à l’essor d’outils de surveillance et de contrôle social de masse, de perturbations massives, voire de destruction massive, s’est-il alarmé.

Saluant la création, le mois dernier par l’Assemblée générale, d’un groupe scientifique international indépendant sur l’intelligence artificielle et d’un dialogue mondial sur la gouvernance de l’IA qui se tiendra tous les ans, M. Guterres a souhaité qu’aucun pays ne soit « exclu de l’avenir numérique, ni enfermé dans des systèmes qu’il ne peut façonner ou dans lesquels il ne peut avoir confiance ». 

« Les gouvernements doivent faire preuve de vision; les entreprises doivent agir de manière responsable et nous, la communauté internationale, devons veiller à ce que la technologie améliore l’humanité », a ajouté le Secrétaire général, qui a appelé à choisir « la coopération plutôt que la fragmentation, l’éthique plutôt que l’opportunisme, et la transparence plutôt que l’opacité ». 

« La technologie ne nous attendra pas mais nous pouvons toujours choisir ce qu’elle sert », a conclu le Secrétaire général.

Présidente de l’Assemblée générale: Il faut prouver que l’ONU peut retrouver la force et l’unité dont elle a fait preuve à San Francisco, il y a 80 ans, exhorte-t-elle 

« Cette 80e session n’est pas une occasion pour de grandes célébrations.  Il s’agit de trouver la détermination de ne pas abandonner »  
(Présidente de l’Assemblée générale) 

« Il est clair que nous devons faire mieux », a constaté Mme Annalena Baerbock, tout en exhortant à ne pas laisser les cyniques instrumentaliser « ces échecs » pour affirmer que l’ONU est « un gaspillage d’argent, dépassée, inutile ». 

Lorsque les principes de la Charte sont ignorés, est-ce l’ONU qui a échoué? a-t-elle lancé.  Lorsque les chars ont envahi l’Ukraine, était-ce parce que l’Article 2 n’était pas assez clair sur la souveraineté et l’intégrité territoriale?  Et lorsque des civils sont tués à Gaza, est-ce le droit humanitaire qui est en faute pour ne pas avoir protégé les civils?

Pour la Présidente de l’Assemblée générale, ce ne sont ni la Charte des Nations Unies, ni l’ONU en tant qu’institution qui sont en cause: la force de la Charte dépend de la volonté des États Membres de la respecter et de leur volonté de demander des comptes à ceux qui la violent.

Comme il y a 80 ans, nous sommes à la croisée des chemins, a poursuivi Mme Baerbock.  Et il nous appartient, à nous et à chaque État Membre, de faire preuve du même leadership que nos prédécesseurs.  D’agir quand il le faut.  De défendre les principes de notre Charte.  D’être meilleurs ensemble.  Et de montrer aux peuples du monde entier que les Nations Unies existent, a-t-elle affirmé.

Brésil: le Président Lula da Silva dénonce « l’hésitation de la communauté internationale » à défendre les menaces contre la paix, la souveraineté et l’état de droit

« L’autoritarisme se renforce lorsque nous ne réagissons pas face à l’arbitraire »  
(Président du Brésil) 

M. Luiz Inácio Lula da Silva, Président du Brésil, s’est inquiété des conséquences « tragiques » qui résultent de ce manque de réaction.  Il a notamment dénoncé les forces antidémocratiques qui « vénèrent la violence et glorifient l’ignorance » afin de subjuguer les institutions et les libertés. 

« Face à une attaque sans précédent, le Brésil a choisi de résister et de défendre sa démocratie, reconquise il y a 40 ans par son peuple, après deux décennies de gouvernements dictatoriaux. »

Le Président brésilien s’est élevé contre l’imposition de mesures unilatérales et arbitraires contre les institutions et l’économie du Brésil, que « rien ne saurait justifier ».  Il a jugé inacceptable « l’agression contre l’indépendance du pouvoir judiciaire ».  Une ingérence dans ses affaires intérieures favorisée selon lui par une « extrême droite servile » et des « faux patriotes ». 

Pour la première fois en 525 ans d’histoire, a-t-il rappelé, un ancien chef d’État a été condamné pour atteinte à l’état de droit démocratique.  « Devant le monde entier, le Brésil a envoyé un message à tous les aspirants autocrates et à ceux qui les soutiennent: notre démocratie et notre souveraineté sont non négociables. »

Brésil: le Président Lula da Silva prône une « guerre contre la pauvreté » et mise sur un Fonds pour la préservation des forêts tropicales

« La seule guerre dont chacun puisse sortir victorieux est celle que nous menons contre la faim et la pauvreté »  
(Président du Brésil) 

Le Président du Brésil, Luiz Lula da Silva, a souligné que cette guerre contre la pauvreté est l’objectif de l’Alliance mondiale lancée par le Brésil au G20 et qui rassemble 103 pays. 

M. da Silva a affirmé que la force des démocraties solides repose sur la réduction des inégalités et la garantie des droits les plus fondamentaux. Afin d’indemniser les pays qui préservent leurs forêts, il a signalé que son pays compte lancer un Fonds pour la préservation des forêts tropicales. 

Alors que l’Amérique latine et les Caraïbes traversent une période de polarisation et d’instabilité croissantes, il a fait du maintien de la région comme zone de paix une priorité. 

Le Président s’est à ce titre inquiété de l’amalgame entre criminalité et terrorisme, estimant que recourir à la force meurtrière dans des situations qui ne constituent pas un conflit armé équivaut à exécuter des personnes sans procès. 

États-Unis: le Président Trump affirme que son pays connaît « un âge d’or » 

« Depuis un an, les États-Unis affichent la meilleure performance au monde en économie » 
(Président des États-Unis d’Amérique) 

Le Président Trump a affirmé que, depuis son retour à la présidence en janvier dernier, les États-Unis affichent une « économie florissante, des frontières sûres, des amitiés solides ».  Les USA « connaissent un âge d’or » et nous réparons les dégâts économiques hérités de l’Administration précédente, notamment une inflation galopante. 

« Les cours de la bourse ont atteint un niveau record, nous avons multiplié par 40 les cours de la bourse », a-t-il affirmé, ajoutant que son pays est « le meilleur pays au monde pour les affaires ».  D’ailleurs, a-t-il ajouté, « beaucoup des personnes présentes dans la salle investissent aux États-Unis ». 

Le Président Trump déplore l’absence de l’ONU pour résoudre les conflits 

Le Président Trump a mis en avant les nombreux efforts qu’il a déployés pour mettre fin à plusieurs guerres dans le monde.  « Je n’ai jamais reçu de coup de téléphone de l’ONU pour m’aider à résoudre ces conflits.  L’ONU a un tel potentiel.  Mais l’ONU n’est hélas pas à la hauteur des attentes », a-t-il regretté, notant que les vœux pieux ne permettent pas de mettre fin aux guerres. 

Il a indiqué que sa principale priorité est d’endiguer la menace que représentent les armes les plus destructrices au monde, s’opposant fermement à ce que l’Iran, « principal parrain du terrorisme » en possède. 

Il a également affirmé que toute reconnaissance unilatérale de l’État de Palestine revient à récompenser le Hamas pour les atrocités du 7 » octobre.  Au lieu de récompenser le Hamas, nous aurions pu résoudre ce conflit il y a bien longtemps.  Il faut que cette guerre cesse, a-t-il souligné, affirmant son engagement à faire progresser les pourparlers et exhortant à la libération des otages. 

Le Président américain a également indiqué qu’il pensait que le conflit en Ukraine serait simple à résoudre, mais que cela n’a pas été le cas, notant que cet état de fait ne contribue pas à la bonne réputation de la Fédération de Russie. 

Il a aussi vertement critiqué les pays de l’OTAN, affirmant que ces derniers n’ont pas cessé leurs achats d’hydrocarbures russes.  « Ils financent la guerre contre eux-mêmes.  C’est honteux! s’est-il exclamé, précisant que cette question serait à l’ordre du jour de ses discussions avec les pays européens.  De même, il a indiqué que les États-Unis sont disposés à imposer un éventail de droits de douanes pour mettre un terme au bain de sang en Ukraine. 

Le Président Trump invite tous les pays à reprendre la maîtrise de leurs frontières 

« Les États-Unis appartiennent aux Américains et j’encourage les autres pays à nous emboîter le pas »  
(Président des États-Unis) 

L’ONU, souvent, crée de nouveaux problèmes que nous devons résoudre, a d’abord avancé le Président des États-Unis, M. Donald Trump, en évoquant le problème des migrations non contrôlées.  « Vos pays sont en train d’être détruits », a-t-il mis en garde ses homologues. 

Selon lui, l’ONU finance des attaques qui visent les pays occidentaux, qui visent leurs frontières.  M. Trump s’est plaint que l’ONU aide des centaines de milliers de migrants à se rendre illégalement aux États-Unis, « des migrants que nous devons ensuite chasser ». 

« Vous vous rendez compte? » 

Selon le Président Trump, l’Europe a été « envahie par des migrants illégaux et personne ne fait rien pour les chasser ».  Il a cité en exemple le cas de Londres et craint que cela entraîne la mort de l’Europe de l’Ouest si rien n’est fait.  Il a aussi conseillé de penser aux contribuables qui travaillent sans relâche alors que leur pays est en voie de destruction. 

Pour le Président Trump, les changements climatiques sont « la plus grande escroquerie de l’histoire de l’humanité »  

« Je vous conseille de vous éloigner de cette supercherie écologique »  
(Président des États-Unis) 

Selon le Président Donald Trump, l’empreinte carbone est une duperie fabriquée par des personnes mal intentionnées.  C’est une escroquerie.  

Il a raillé l’Europe: « Félicitations! », en relevant que les pays européens ont réduit leur empreinte carbone de 37%, mais au prix de grands sacrifices.  « Qu’est-ce que vous avez accompli?  Vous avez détruit des emplois et les émissions mondiales ont augmenté de 57%, notamment à cause de la Chine et d’autres pays. » 

Le Président Trump s’est aussi impatienté devant les écologistes radicalisés aux États-Unis qui veulent éliminer les vaches: « C’est insensé! » 

Indonésie: le Président Subianto lance un appel à l’espoir 

« La folie humaine, alimentée par la peur, le racisme, la haine, l’oppression et l’apartheid, menace notre avenir commun », a averti le Président de l’Indonésie, M. Prabowo Subianto. 

Il a rappelé que l’ONU avait offert à son pays une légitimité internationale, et soutenu son développement initial par le biais notamment du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  « Grâce à cela, l’Indonésie est aujourd’hui à l’aube d’une prospérité partagée et d’une plus grande égalité », s’est-il félicité. 

« Avec une ONU forte, nous pouvons construire un monde où les faibles ne “souffrent pas ce qu’ils doivent souffrir”, mais vivent dans la justice qu’ils méritent », a-t-il souhaité. 

Le Président Subianto a ensuite touché mot du conflit à Gaza et a indiqué que son pays, qui est l’un des plus grands contributeurs aux forces de maintien de la paix de l’ONU, était prêt « à déployer 20 000, voire plus, de nos fils et de nos filles » pour aider à garantir la paix à Gaza ou ailleurs en Palestine dans le cadre d’une force multilatérale unie, « afin que la solution des deux États et la paix en Palestine et en Israël, deviennent réalité ». 

Il a également indiqué qu’en tant que plus grand État insulaire du monde, l’Indonésie subit déjà les conséquences directes des changements climatiques, en particulier la menace de l’élévation du niveau de la mer, a-t-il rappelé, réitérant l’engagement de son pays à respecter ses obligations au titre de l’Accord de Paris de 2015 et se disant convaincu qu’il pourrait atteindre la neutralité carbone « bien avant » l’objectif fixé en 2060. 

Türkiye: le Président Erdoğan affirme qu’à Gaza, « l’humanité a atteint un véritable gouffre »

« Comment notre conscience humaine peut-elle supporter une telle photo? »
(Président de la Türkiye)

« Au vu et au su de tous, un génocide est en cours depuis désormais plus de 700 jours à Gaza », a déclaré à la tribune de l’Assemblée générale le Président de la Türkiye, M. Recep Tayyip Erdoğan, pour qui « l’humanité a atteint un véritable gouffre: voilà un siècle que nous n’avons pas assisté à un tel massacre ».  Parlant de plus de 65 000 morts, sans compter « celles qui sont sous les décombres, le Président a ajouté: « un enfant est assassiné par Israël à Gaza chaque heure qui passe ».  

Quelque 428 personnes sont mortes de la faim, dont 146 étaient des enfants, et ces chiffres augmentent jours après jour, a ajouté M. Erdoğan, qui a également rappelé que ce génocide est filmé chaque jour, même si Israël a tué à ce jour « plus de 250 journalistes ».  

M. Erdoğan a présenté une photo présentant un groupe de femmes avec des seaux, en quête de nourriture.  « Comment justifier cette brutalité en 2025? »  Puis une autre, montrant un bébé affamé.  « Cette photo est un affront pour l’humanité.  Comment notre conscience humaine peut-elle supporter une telle photo? » a-t-il demandé

Présentant encore une autre photo, celle d’un amas de ruines, le Président turc a affirmé qu’il « n’y a pas de guerre à Gaza ».  Il y a d’un côté, une armée régulière avec les armes les plus sophistiquées au monde, et de l’autre, des civils, des femmes et des enfants.

Nous assistons à des déportations, à un génocide, « sous prétexte des événements du 7 octobre », a poursuivi le Chef de l’État.   Il a fait observer que le Hamas n’est pas présent en Cisjordanie occupée et que pourtant, l’armée et les colons y ciblent des civils.  

Israël cible aussi le Yémen, le Liban, et a ciblé une délégation qui participait à des négociations au Qatar, a encore accusé le Président turc.

Pérou: la Présidente Boluarte Zegarra s’en prend à « l’idéologie de la haine »

« Le discours cynique est renforcé par l’interventionnisme dans les affaires intérieures des pays »
(Présidente du Pérou)

Une grande partie du discours de la Présidente du Pérou, Mme Dina Ercilia Boluarte Zegarra, devant l’Assemblée générale, a été consacrée à la lutte contre « les idéologies de la haine » qui imposent un faux récit pour atteindre un objectif par la violence.  Une violence qui, une fois au pouvoir, écrase les libertés, écrase la presse et l’opposition démocratique et viole les droits humains.

La première étape est la construction d’une histoire cousue de mensonges et de manipulations, a fait remarquer la Présidente en pointant l’idéologie de « la haine de classe », qui répète à l’infini un mensonge, comme on l’a vu avant la Seconde Guerre mondiale et comme on le voit à nouveau, « parce que le totalitarisme se renouvelle, se présente sous d’autres visages ».

Au Pérou, il a toutefois été possible de surmonter une violence politique forte, organisée et persistante qui cherchait à obtenir le retour au gouvernement putschiste, s’est félicitée Mme Boluarte Zegarra en mettant en avant les progrès dans le rétablissement de la stabilité et de la confiance: l’économie péruvienne a réussi à croître de 3,3% en 2024, alors qu’elle dépasse 3,5% en 2025.

La Présidente n’a pas manqué de dénoncer également la menace de la criminalité transnationale organisée, qui, dans son pays, recourt à des méthodes terroristes et utilise des armes de guerre, tandis que le trafic de drogue et l’exploitation minière illégale détruisent l’environnement et condamnent les peuples et les individus à l’esclavage.

Au Pérou, « la priorité est donnée aux enfants, aux femmes et à la famille péruvienne », a-t-elle conclu en mettant en avant les mesures prises à cet égard, avant de plaider pour que « la prochaine Secrétaire générale vienne d’Amérique latine ».

Jordanie: le Roi Abdullah II dénonce les « décennies d’inerties » face au conflit israélo-palestinien

« La guerre à Gaza marque l’un des moments les plus sombres de l’histoire de cette institution »
(Roi du Royaume hachémite de Jordanie)

Le Roi Abdullah II ibn Al Hussein de Jordanie a rappelé le caractère « unique » du conflit israélo-palestinien, où une « nation s’autoproclamant démocratique » se livre à une occupation illégale et à des violations flagrantes des nombreuses résolutions de l’ONU, du droit international et des conventions relatives aux droits humains.

Combien de temps encore faudra-t-il avant de trouver une solution à ce conflit? a-t-il lancé, regrettant que cette situation n’ait été accueillie que par « des décennies d’inertie ».

Il a estimé que les appels provocateurs du Gouvernement israélien actuel en faveur d’un soi-disant « Grand Israël » ne peuvent se concrétiser qu’au prix d’une violation flagrante de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de ses voisins.

« Si un appel aussi scandaleux était lancé par un dirigeant arabe, serait-il accueilli avec la même apathie mondiale? » a-t-il interrogé.  « La communauté internationale doit cesser de se bercer d’illusions en pensant que ce gouvernement est un partenaire disposé à faire la paix », a-t-il martelé, ajoutant que « ses actions sur le terrain détruisent les fondements mêmes sur lesquels la paix pourrait reposer et enterrent intentionnellement l’idée même d’un État palestinien ».

Nous savons tous que la force ne constitue pas le fondement de la sécurité; elle est le prélude à une violence accrue.  La sécurité, a-t-il souligné, ne viendra que lorsque la Palestine et Israël commenceront à coexister côte à côte.

République de Corée: le Président avertit des risques de dystopie face aux mutations dues à l’intelligence artificielle

« Si nous nous laissons entraîner passivement par les changements de l’ère de l’IA, nous nous retrouverons face à une dystopie marquée par une polarisation et des inégalités croissantes »
(Président de la République de Corée)

Alors que l’intelligence artificielle (IA) est devenue essentielle à la sécurité, les menaces à la paix ne sont pas seulement physiques, a déclaré le Président de la République de Corée, M. Jae Myung Lee, pour qui nous devons également affronter les « ennemis invisibles ».  Il a appelé à réagir proactivement aux changements provoqués par l’IA afin d’utiliser la productivité élevée comme moteur pour jeter les bases de l’innovation et de la prospérité et créer ainsi une base solide pour renforcer la démocratie directe.

À défaut, a averti M. Lee, nous serons incapables de nous débarrasser des ombres des violations des droits humains causées par l’utilisation abusive des technologies.  À cet égard, il a émis l’espoir que le débat public du Conseil de sécurité qu’il présidera demain sur le thème de l’intelligence artificielle contribue significativement aux efforts de la communauté internationale pour promouvoir une utilisation responsable de l’IA.

M. Jae Myung Lee a par ailleurs évoqué l’échec du coup d’État de l’hiver dernier dans son pays, qui « n’a pas pu briser la volonté inébranlable du peuple coréen » en raison de la « Révolution de la lumière » menée par le peuple contre les ténèbres de l’insurrection, un moment qui a démontré selon lui la réussite de l’esprit onusien.  Depuis, c’est une « nouvelle République de Corée » qui a réintégré la communauté internationale.

Le Président a également évoqué le « cercle vicieux des tensions militaires intercoréennes inutiles et des actes hostiles ».  Il a dit « respecter le système actuel du Nord » et a appelé à mettre fin à l’ère d’hostilité et de confrontation dans la péninsule coréenne et « inaugurer une nouvelle ère de coexistence pacifique et de croissance partagée », en particulier par la dénucléarisation, une tâche certes « ardue », mais qui suppose la recherche de solutions réalistes et rationnelles.

Qatar: si l’on tolère les violations de la Charte des Nations Unies, l’on tolère la loi de la jungle, dénonce l’Émir du Qatar

« Nous avons recours à la diplomatie quand nos ennemis choisissent les armes »
(Émir du Qatar)

Revenant sur l’attaque meurtrière d’Israël contre son pays le 9 septembre dernier, qui a pris pour cible des membres de l’équipe de négociation du Hamas et un quartier résidentiel de Doha, le Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, Émir de l’État du Qatar, a dénoncé une violation flagrante et injustifiée du droit international.

Cet « assassinat politique » est venu confirmer que le Premier Ministre israélien, qui s’enorgueillit de changer le Moyen-Orient, « se permet d’intervenir comme il veut, quand il veut », a poursuivi l’Émir, mettant en garde contre les conséquences d’une telle attitude.  Il est difficile de coopérer face une telle mentalité, a déploré l’Émir, n’est-ce pas là la définition même d’un gouvernement voyou?

Le Qatar, en tant que médiateur, a-t-il rappelé, accueille des délégations du Hamas et d’Israël en coopération avec l’Égypte et les États-Unis.  La médiation qatarie a rendu possible la libération d’otages, mais le dernier accord unilatéralement dénoncé par Israël a empêché un cessez-le-feu à Gaza.

Israël est entouré d’États attachés à l’Initiative de paix arabe, a-t-il pourtant assuré.

Suriname: la Présidente Geerlings-Simons appelle de ses vœux un élargissement du Conseil de sécurité

La Présidente du Suriname, Mme Jennifer Geerlings-Simons, a souhaité que tous les pays exerçant une influence majeure dans le monde, tels le Brésil ou l’Inde, deviennent membres du Conseil de sécurité.  « Exclure de tels pays ne fera qu’augmenter le risque de conflit et entraver une coopération mutuellement bénéfique. »

Le Suriname est en faveur d’un siège au Conseil occupé par rotation par les pays insulaires en développement et les pays côtiers de basse altitude.  « Mon pays a présenté sa candidature à un siège de membre non permanent pour la période 2043-2044 », a annoncé la Présidente.

Au titre des réussites nationales, elle a indiqué que le Suriname avait été officiellement certifié comme exempt de paludisme par l’OMS, le premier pays dans la région de l’Amazone.  En outre, avec son immense couverture forestière, il est l’un des trois pays au monde à bilan carbone négatif.

Lituanie: le Président Nausėda mise sur la capacité de l’Ukraine à dissuader toute agression à l’avenir

« En 1938 c’est la Tchécoslovaquie qui a été abandonnée.  Aujourd’hui nous ne pouvons pas abandonner l’Ukraine »
(Président de la Lituanie)

Le Président Gitanas Nausėda s’est longuement exprimé sur « la guerre de la Russie contre l’Ukraine » qui a commencé par « l’occupation illégale de la Crimée en 2014 » et dont les effets sont ressentis dans le monde entier.

« Lorsque le pouvoir supplante le droit et que la peur étouffe la vérité, les fondements de l’ordre mondial commencent à se fissurer.  Et alors personne, absolument personne, ne peut plus se sentir en sécurité! » a prévenu le Chef de l’État.  « La Charte des Nations Unies n’est pas un menu dans lequel on peut piocher, mais le fondement contraignant de l’ordre international. »

Le Président lituanien a appelé la communauté internationale à continuer de soutenir l’Ukraine et indiqué que la Lituanie avait déjà fourni plus de 1 milliard d’euros en assistance, en partie pour la reconstruction du pays.

« Il est tout aussi indispensable que la communauté internationale cesse d’acheter des ressources énergétiques à la Russie », a assuré M. Nausėda, ajoutant que « sans tous ces revenus provenant du pétrole et de gaz, la machine de guerre de Moscou finirait par s’arrêter ».

Affirmant en outre que la Fédération de Russie ne comprend que le langage de la force, il a souligné que la capacité de l’Ukraine à dissuader toute agression sera le facteur décisif à l’avenir.

Portugal: le Président de Sousa appelle à l’action dans les domaines de la prévention, les partenariats et la protection

« En entrant dans sa huitième décennie d’existence, l’ONU se trouve à un tournant existentiel », a prévenu M. Marcelo Rebelo de Sousa, Président du Portugal.  « Sans une transformation, un renforcement, un renouveau, elle sera marginalisée.  Et nous serons à la merci de la loi de la force.  Aucun G1, G2, G3, G1+2 ou G2+1 n’apportera une solution. »

Exhortant l’ONU à s’adapter à l’époque, il a appelé les États à ne pas oublier les leçons tirées de sa disparition de la Société des Nations: « L’histoire nous a déjà montré les conséquences de l’abandon de nos principes au profit de la pure realpolitik. »

Pour sauver l’Organisation, il a jugé impératif de réformer le Conseil de sécurité, appelant à tenir compte des piliers que sont la prévention, les partenariats et la protection.

Il a imaginé « un Conseil qui reflète la réalité géopolitique du XXIᵉsiècle — et ne reste pas figé en 1945.  Un Conseil avec une présence africaine permanente, où les petits États insulaires en développement (PEID) sont représentés, et où les grandes puissances émergentes comme le Brésil et l’Inde sont reconnues.  Un Conseil plus transparent, plus pluraliste et conforme à la lettre et à l’esprit de la Charte ».

Remarquant qu’en 2024, le Conseil avait enregistré le plus grand nombre de vetos depuis 1989, M. de Sousa s’est indigné qu’il paralyse des décisions essentielles face aux souffrances humaines.  La Charte est pourtant claire: une partie à un conflit ne peut être juge de sa propre cause, a-t-il souligné, rappelant son soutien à toutes les mesures visant à restreindre son usage.

Uruguay: le Président Orsi vante la solidité institutionnelle et politique historique de son pays

L’Uruguay se distingue encore aujourd’hui dans la région par son niveau élevé de développement humain et sa politique de redistribution, a déclaré son Président, M. Yamandú Orsi.  C’est un pays aux règles stables, où les contrats sont respectés et les engagements internationaux honorés, et où la stabilité macroéconomique est priorisée.

Toutefois, les tensions géopolitiques croissantes et la multiplication des conflits, le désengagement financier au détriment d’un ordre mondial pacifique et fondé sur des règles, posent d’énormes défis à l’échelle planétaire, s’est inquiété le Président.  Il a appuyé le multilatéralisme sous toutes ses facettes -politique, économique, culturelle-, comme le meilleur et le seul moyen de relever ces défis.

L’Uruguay, a-t-il rappelé, est le premier contributeur d’Amérique latine aux opérations de paix de l’ONU, et le deuxième au monde proportionnellement à sa population, notamment avec des contingents spécialisés dans la protection des civils dans les conflits armés.

Slovénie: la Présidente Musar propose la création d’un forum mondial pour l’avenir

« La Convention sur le génocide risque de devenir une relique du passé »
(Présidente de la Slovénie)

Critique face aux échecs des Nations Unies à réaliser la vision de ses fondateurs, Mme Nataša Pirc Musar, Présidente de la Slovénie, a souligné la détérioration de la situation mondiale.  « Le Conseil de sécurité ne répond pas aux attentes du monde » et certains de ses cinq membres permanents, censés être des modèles pour le reste du monde et œuvrer pour la paix « au contraire ne poursuivent que leurs intérêts ».  La promesse des objectifs de développement durable (ODD) ne se concrétise pas.  « La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide risque de devenir une relique du passé. »  Certains États ont mis au défi la Cour pénale internationale comme jamais.  L’avis consultatif historique de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur les obligations des États dans la lutte contre les changements climatiques paraît d’ores et déjà « obsolète ».

Sommes-nous prêts à dire à nos enfants qu’il s’agit là de la nouvelle réalité?  Leur dire:  « Voici le monde dont vous allez hériter et il n’y a rien que nous ne puissions faire? » a demandé Mme Musar.

La Présidente a souligné la nécessité d’honorer les engagements pris l’an dernier lors de l’adoption du Pacte pour l’avenir, auquel elle a apporté un soutien politique inconditionnel.  À cette fin, elle a proposé la création d’un forum mondial pour l’avenir, présenté comme un mouvement inclusif d’États engagés en faveur du multilatéralisme, du respect mutuel et de la défense d’une vision commune.

« Le forum mondial pour l’avenir peut servir de plateforme pour la transformation indispensable, où les partenariats avec les acteurs non étatiques et les entreprises sont indispensables », a expliqué la Présidente.  Les profits doivent enfin servir le développement pour tous.  L’innovation et la durabilité doivent favoriser la tolérance, le respect mutuel et un dialogue inclusif.

Par ailleurs, Mme Musar a souhaité que l’Assemblée demande un avis consultatif à la CIJ sur l’exercice du veto en cas de commission de génocide et de crimes contre l’humanité.  Elle a enfin demandé la nomination d’une femme au poste de Secrétaire général pour « montrer à des milliards de femmes que même le poste plus impossible n’est pas hors de leur portée ».

Kazakhstan: le Président Tokayev appelle à adapter l’ONU aux défis actuels

Le Président du Kazakhstan s’est inquiété de la crise de confiance dans les institutions multilatérales qui mettent en péril la stabilité mondiale et la confiance entre les peuples.  À cet égard, la réforme de l’ONU est « une nécessité stratégique, et non un sujet de réflexion sans fin », a souligné M. Kassym-Jomart Tokayev. 

Il a appelé à l’élaboration de propositions concrètes à même d’adapter l’Organisation aux défis d’aujourd’hui et aux objectifs de demain, estimant notamment que les grandes puissances d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine doivent être représentées au Conseil de sécurité par rotation. 

Il a également jugé qu’il était temps d’engager un débat sur la révision de la Charte des Nations Unies, notant que son application sélective porte atteinte à sa crédibilité.

Face à l’effondrement des traités sur les armes et l’augmentation des dépenses militaires mondiales, le Président a plaidé en faveur de la reconstruction d’une architecture de sécurité mondiale solide.  Il a également appelé à faire avancer sa proposition de création d’une agence internationale pour la sûreté et la sécurité biologiques. 

Le Chef d’État a par ailleurs attiré l’attention sur la mer Caspienne qui se rétrécit rapidement.  « Il ne s’agit plus seulement d’une préoccupation régionale, mais d’un signal d’alarme mondial », a-t-il affirmé, appelant à des mesures urgentes pour en préserver les ressources aquatiques. 

Afrique du Sud: « Il faut faire entendre haut et fort les voix de l’Afrique dans la gouvernance mondiale », déclare le Président Ramaphosa

« Nous voulons être représentés au Conseil de sécurité »
(Président de l’Afrique du Sud)

Notre politique étrangère répond aux besoins de notre peuple, du continent africain et de l’hémisphère Sud, elle passe par le dialogue et la négociation, et non par les armes, a expliqué le Président de l’Afrique du Sud, M. Cyril Matamela Ramaphosa.  Il a demandé que soient respectées les valeurs des Nations Unies. 

La présidence sud-africaine du G20 portera sur les thèmes « Égalité », « Solidarité » et « Viabilité », a annoncé le Président.  Ces priorités reflètent l’engagement de l’Afrique du Sud à réaliser les objectifs de développement durable (ODD).  Il s’agit aussi de réformer les institutions financières internationales pour mieux relever les défis mondiaux rencontrés par de nombreux pays contre lesquels le commerce est utilisé comme une arme. 

Selon M. Ramaphosa, les changements climatiques constituent également une menace inédite qui entrave la croissance dans les pays du Sud.  Or l’Afrique, qui en subit les effets, est la moins responsable de ce phénomène. 

Le Conseil de sécurité a démontré son inefficacité dans sa composition actuelle, a critiqué le Président.  Il s’est dit préoccupé par l’érosion de la crédibilité du Conseil et par son incapacité à assurer le respect du droit international et à faire rendre des comptes, alors que la situation se détériore en République démocratique du Congo (RDC), au Soudan ou à Gaza. 

« Un consensus mondial se fait jour quant au fait qu’Israël commet un génocide à Gaza », a-t-il ajouté.  En saisissant à ce sujet la Cour internationale de Justice (CIJ), l’Afrique du Sud a agi avec l’objectif de sauver des vies. 

Ouzbékistan: le Président Mirziyoyev voit « la formation d’une nouvelle Asie centrale »

« L’époque des frontières fermées, des différends non résolus et des conflits appartient désormais au passé »
(Président de l’Ouzbékistan)

« Je peux affirmer avec confiance qu’à l’heure actuelle, nous sommes au début de la formation d’une nouvelle Asie centrale », a assuré le Président de l’Ouzbékistan, M. Shavkat Mirziyoyev, qui a également vanté les « réformes irréversibles » menées par son pays afin de construire un nouvel Ouzbékistan « démocratique, fondé sur des règles, social et laïc », et conforme aux objectifs de développement durable.

Grâce à son unité, à sa stabilité et à son identité distincte, la région renforce progressivement sa position dans le système des relations internationales en tant qu’acteur indépendant, s’est félicité le Président.

M. Mirziyoyev a notamment souligné l’importance d’éviter l’isolement de l’Afghanistan et a proposé que les Nations Unies adoptent une résolution sur le développement de corridors de transport et d’énergie d’importance internationale à travers son territoire.

Le Président a par ailleurs souhaité la tenue dans son pays d’un forum mondial sur les moyens d’économiser l’eau.  « La crise de l’eau menace gravement le développement durable », a-t-il affirmé, en expliquant qu’une telle conférence viserait à adopter une feuille de route pour l’introduction des technologies innovantes à l’échelle mondiale.

Mongolie: le Président Ukhnaa souligne que son pays vit en harmonie avec la nature

« Si nous n’agissons pas avec détermination pour préserver Mère nature, elle trouvera inévitablement le moyen de survivre, avec ou sans nous »
(Président de la Mongolie)

M. Khurelsukh Ukhnaa, Président de la Mongolie, a annoncé que son pays accueillera en 2026 la dix-septième session de la Conférence des Parties de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.  Cette conférence cherchera des solutions pour s’adapter aux changements climatiques, protéger et développer les ressources en eaux et lutter contre la désertification et la dégradation des sols. 

Notant que les femmes représentent 25% des parlementaires en Mongolie et 14% des Casques bleus mongols, le Président a demandé la nomination d’une femme au poste de Secrétaire général de l’ONU. 

Turkménistan: le Président Berdimuhamedov vante les mérites de la neutralité

Le Président turkmène a estimé que l’application concrète des principes de neutralité est l’un des mécanismes les plus efficaces pour favoriser un climat de coopération, de compréhension mutuelle et de dialogue respectueux. 

À cet égard, M. Serdar Berdimuhamedov a annoncé que le Turkménistan proposera, lors de la présente session, un projet de résolution consacré au rôle et à l’importance de la politique de neutralité dans le maintien et le renforcement de la paix et de la sécurité internationales et du processus de développement durable. 

Il a également évoqué l’organisation par son pays d’un sommet mondial sur les enjeux d’une culture de paix et de confiance dont l’un des principaux objectifs sera l’élaboration d’un code mondial de confiance internationale, qui servira de base universelle pour l’établissement de relations entre États fondées sur les principes de respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale.

Au cours de cette quatre-vingtième session, le Turkménistan poursuivra, en outre, ses travaux sur les questions écologiques et climatiques, a assuré le Président Berdimuhamedov qui a proposé ainsi de créer un centre régional de lutte contre la désertification pour les pays d’Asie centrale, avec pour objectif de renforcer la coopération régionale en matière de protection de l’environnement et de préservation des écosystèmes.

Dans cette veine, le Turkménistan continuera de promouvoir l’initiative écologique de la mer Caspienne, destinée à devenir une plateforme internationale pour la préservation de son écosystème.  Un forum écologique de la Caspienne, que M. Berdimuhamedov propose d’organiser en 2026, constituerait une étape idéale. 

Chili: le Président Boric Font annonce la candidature de Michelle Bachelet au poste de poste de Secrétaire générale de l’ONU

« Le parcours de Michelle Bachelet, tout au long de sa vie, a combiné l’empathie avec la fermeté, avec des qualités de chef remarquable » 
(Président du Chili)

M. Gabriel Boric Font, Président du Chili, a assuré que l’ancienne Présidente du Chili pourrait « jeter des ponts entre le Nord et le Sud, entre l’Est et l’Ouest, et redonner aux Nations Unies l’objectif qui est celui de l’Organisation ».  « Elle n’est pas seulement une figure très respectée au niveau international, mais aussi une femme qui a des valeurs, sans compter les nombreuses fonctions qu’elle a exercées dans l’Organisation. » 

Regrettant que l’ONU n’ait jamais, depuis 80 ans, été dirigée par une femme, le Président a tenu à rappeler que l’Amérique latine et les Caraïbes sont une zone sans guerre. 

Son discours a débuté par un appel ferme à la résolution de la situation à Gaza, « une crise mondiale, parce que c’est une crise de l’humanité ». Malheureusement, a-t-il regretté, « très souvent la douleur engendre la haine alors qu’il faudrait transformer la haine en soif de justice ».  « Je voudrais bien voir Netanyahu détruit par un missile avec sa famille.  Je voudrais bien voir Netanyahu, le responsable du génocide palestinien, devant un tribunal international ». 

Ce n’est pas juste de bombarder un pays souverain comme l’Ukraine et d’imposer ensuite ses conditions de négociation, a-t-il enchaîné avant d’affirmer la soif de justice sociale et de liberté d’expression de son pays. 

Par ailleurs, le Président s’est enorgueilli que son pays, qui compte plus de 7 600 kilomètres de côtes, ait été le deuxième au monde à adopter l’Accord sur la diversité biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale (Accord BBNJ).  M. Boric Font a réitéré l’offre d’en établir le secrétariat au Chili, afin de rapprocher la gouvernance océanique de l’hémisphère Sud. 

Tadjikistan: le Président Rahmon met en avant le rôle de son pays dans la « diplomatie de l’eau »

« Nous ne devons pas rester indifférents face aux enjeux liés à la source de la vie humaine: l’eau »
(Président de la République du Tadjikistan)

M. Emomali Rahmon a rappelé que son pays était constitué à 93% de montagnes et comptait quelque 14 000 glaciers, qui constituent une des principales sources d’eau potable de toute la région.  Or, sur ce nombre, « plus de 1 300 ont complètement fondu et le rythme de la fonte s’accélère ».  Pour le Président, « nous ne devons pas rester indifférents face aux enjeux liés à la source de la vie humaine: l’eau ».

« Chaque année, nous subissons d’énormes pertes matérielles et financières dues aux catastrophes naturelles liées à l’eau », a poursuivi M. Rahmon, qui a mis en avant le rôle proactif de son pays dans ce domaine et appelé les États Membres et les parties prenantes à participer activement au prochain événement du processus de Douchanbé sur l’eau: la conférence internationale de haut niveau, qui se tiendra au Tadjikistan l’année prochaine.

Rappelant que les problèmes liés aux changements climatiques constituent de sérieux obstacles à la réalisation des objectifs de développement durable, le Président a regretté que, malgré des efforts importants, le montant des financements pour le développement durable offert par la communauté internationale reste insuffisant pour répondre à leurs besoins actuels.

Liban: le Président Aoun appelle la communauté internationale à agir avec responsabilité, équité et égalité pour que le Liban redevienne une « terre de liberté et de pluralité »

« Tenez-vous à nos côtés, n’abandonnez pas le Liban »
(Président du Liban)

Pour sauver le Liban, il faut s’engager fermement, en paroles et en actions, afin de le libérer de l’occupation et d’assurer la souveraineté exclusive de l’État libanais sur l’ensemble de son territoire, par ses forces armées légales et légitimes, a déclaré M. Joseph Aoun, Président du Liban.

« Telle est la volonté unanime des Libanais depuis la déclaration du 27 novembre 2024, qui fut adoptée avec le soutien des États-Unis, de la France et de cette même Organisation, comme mécanisme pour appliquer la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité. »

Tout au long de nos négociations avec l’émissaire du Président Trump, a poursuivi le Président, nous avons travaillé à l’élaboration d’une feuille de route pour garantir la stabilité sur notre territoire.  « Nous nous y sommes engagés et nous attendons que les parties concernées s’y engagent à leur tour. »  M. Aoun a mis en relief l’aide du mandat accordé à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) en collaboration, pour une période transitoire, avec l’Armée libanaise afin de rétablir la paix et la stabilité.

Notre « devoir moral, humain et politique » est de mettre une fin immédiate à la tragédie qui se déroule à Gaza, a par ailleurs estimé M. Aoun.  Il a appelé à la relance d’un nouveau processus politique pour trouver une solution juste et durable au problème palestinien, issue de la décision de la communauté internationale et du principe de la solution des deux États.

France: le Président Macron plaide en faveur de l’élargissement du Conseil de sécurité et dénonce « l’égoïsme de quelques-uns »

« Je soutiens avec force son élargissement, sa réforme, en particulier son élargissement pour le continent africain » 
 (Président de la France)

Le Président Emmanuel Macron a répondu à ceux qui s’interrogent sur la promesse des Nations Unies, sur la réalité de l’ONU et son bénéfice: « Ne nous leurrons pas, ce quatre-vingtième anniversaire n’est pas une fête », a reconnu le Président en citant les conflits armés qui se multiplient dans le monde et les Conventions de Genève qui sont bafouées par les belligérants. 

Le grand risque que nous vivons c’est le risque de voir l’égoïsme de quelques-uns l’emporter, a-t-il mis en garde en craignant le risque de voir la loi du plus fort l’emporter.  Il n’y a pas de communauté internationale, selon lui, sans un rapport respectueux entre pairs, qui seul rend possible la paix.

À propos de la paix souhaitée en Ukraine, le Président Macron a estimé que l’unité s’impose face à cette « volonté de déstabilisation russe », soulignant l’importance de « tenir la Russie en échec pour préserver l’ordre mondial ». 

« Et pour le Proche-Orient », il a rappelé l’engagement de son pays sur un chemin vers la paix en se félicitant que 142 États Membres des Nations Unies tendent une même main vers la paix, la libération des otages, la stabilisation de Gaza, la démilitarisation du Hamas et la reconnaissance réciproque d’Israël et de la Palestine.

M. Macron s’est en outre réjoui que la Syrie soit aujourd’hui « plus libre depuis la chute du régime Assad », assurant de l’engagement de la France à veiller pour que toutes les composantes du pays soient respectées. 

Kirghizistan: le Président Zhaparov demande la levée des sanctions imposées à son pays

« Nous ne pouvons pas renoncer à la coopération avec la Russie » 
(Président du Kirghizistan)

Les organisations internationales, y compris l’ONU, reconnaissent le Kirghizistan comme l’un des États les plus libres et stables du continent eurasiatique, doté d’une société civile forte, a déclaré le Président Sadyr Zhaparov.  La lutte contre la corruption et la criminalité est une priorité absolue de la politique de son pays, a-t-il assuré.

M. Zhaparov a dit soutenir les efforts des présidents américain et russe en vue de trouver une solution pacifique au règlement du conflit en Ukraine, car, a-t-il précisé, « nous souffrons nous aussi des conséquences du conflit russo-ukrainien ».  Les sanctions imposées aux banques du Kirghizistan reposent selon lui « sur de fausses informations, diffusées par certaines organisations non gouvernementales et des individus malintentionnés ».

« Vous exigez que nous ne coopérions pas avec la Russie, alors que vous développez vous-mêmes activement vos relations commerciales et économiques avec elle », a tancé le Président kirghize, en mentionnant les pays de l’Union européenne et le Royaume-Uni.  Or, a-t-il ajouté « nos liens économiques avec la Russie sont bien plus importants que les vôtres ».  Il s’est opposé à la politisation de la coopération économique et du commerce.

Enfin, en tant que pays voisin de l’Afghanistan, le Kirghizistan juge important d’apporter un soutien global au peuple afghan, en intégrant l’économie de ce pays dans les processus économiques régionaux et mondiaux.  « Isoler l’Afghanistan au niveau international et le priver d’aide étrangère est une erreur.  C’est une injustice. » 

Colombie: le Président Urrego accuse le Président Trump de faire pleuvoir des missiles sur de jeunes migrants dans les Caraïbes 

« Nous avons un choix entre la liberté et la mort comme disait Bolivar » 
(Président de la Colombie)

La situation en Palestine est dantesque, mais je ne pensais pas que la même chose pouvait se passer dans les Caraïbes au large de la Colombie, s’est emporté le Président de la Colombie, M. Gustavo Petro Urrego.  « Trump tire des missiles sur des bateaux de fortune de migrants et les accuse d’être des trafiquants de stupéfiants. »

« Ce sont des mensonges ».  Ces 17 jeunes assassinés dans les Caraïbes n’étaient pas des trafiquants, ils étaient pauvres et peut-être des ressortissants colombiens, auquel cas des procédures pénales doivent être lancées contre ceux qui ont autorisé ces tirs, a-t-il tonné.  Il a également condamné la persécution et l’emprisonnement de millions de migrants.

Le Président a fait valoir que la politique de son gouvernement contre le narcotrafic a été couronnée de succès, qu’il s’agisse des saisies très importantes de cocaïne ou de la réduction du taux de croissance des champs de coca. 

Mais la politique des États-Unis a pour objectif de subjuguer les peuples du Sud, a-t-il continué.  On vise ainsi le Venezuela pour faire main basse sur son pétrole.  M. Urrego a reproché au Président Trump de l’avoir « calomnié » en retirant à son pays sa certification en tant que coopérant dans la lutte contre le narcotrafic. 

De façon générale, a poursuivi le Président colombien, « les paysans colombiens sont massacrés comme sont massacrés les enfants à Gaza » et les migrations sont une excuse utilisée par des sociétés riches blanches et racistes qui croient correspondre à la « race supérieure ». 

Révolté par la crise climatique qui s’en prend chaque jour à la vie, il a prédit la fin du capital. 

Pologne: le Président Nawrocki dénonce la « Russie néocoloniale » et appuie la création d’un tribunal ad hoc pour juger les auteurs de crime d’agression 

« Je pense que c’est le dernier moment pour agir concrètement »
(Président de la Pologne)

Le Président de la République de Pologne, M. Karol Nawrocki, a relevé que le droit international est de plus en plus traité comme facultatif.  « Plutôt que le droit, c’est la force brute qui est utilisée », s’est-il lamenté. 

« L’invasion russe est non seulement le conflit le plus grave en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, il est aussi un tournant », a-t-il estimé, dépeignant la guerre comme « une mise à l’épreuve des principes de l’ONU ». 

« Nous sommes à un moment charnière », a dit le Président avant d’appeler chacun et chacune à ses responsabilités.  S’il a reconnu qu’il faut éliminer les causes profondes du conflit, il a fait remarquer que ce sont essentiellement des causes idéologiques. 

Le Président a expliqué pourquoi la Pologne investit dans la défense et construit la résilience du pays.  « Nous n’acceptons pas les actes éhontés de provocation de la Russie », a-t-il déclaré en s’élevant contre « la Russie néocoloniale, néo impériale, qui s’attache à détruire l’architecture internationale de sécurité ». 

« Quand Moscou dit paix, il faut comprendre reddition », a analysé le Chef de l’État polonais avant d’appuyer l’idée de créer un tribunal ad hoc pour juger les auteurs de crime d’agression. 

« Je suis d’accord avec le Président Donald Trump », a-t-il déclaré en rappelant avoir mis en garde sur « la folie idéologique de l’Europe » sur les questions migratoires et écologiques. 

Évoquant enfin l’importance du droit à la vie et des droits des chrétiens, et soucieux du respect des droits humains, le Président a déclaré que la Pologne a présenté sa candidature au Conseil des droits de l’homme pour 2029-2031.

Mozambique: l’appel du Président Chapo pour une diplomatie technologique et climatique

Le Président du Mozambique a rappelé l’importance historique de l’avis rendu le 23 juillet 2025 par la Cour internationale de Justice (CIJ) sur les obligations des États en matière de changement climatique.

C’est un appel à la justice climatique, à la solidarité internationale et à l’action immédiate pour nous tous, s’est félicité le Chef d’État qui a expliqué que le Mozambique compte parmi les pays les plus durement touchés.

M. Daniel Francisco Chapo a également plaidé pour une diplomatie technologique et climatique pour promouvoir un partage démocratique des avantages et d’atténuation des risques.  Il faut veiller à ce que l’innovation technologique soit toujours au service de l’humanité et non à sa destruction, a-t-il affirmé.

Il a plaidé pour un multilatéralisme inclusif, pointant les manquements du système financier international, et a appelé de ses vœux une ONU réellement représentative, où ce ne sont pas seulement les plus riches qui ont voix au chapitre.

L’Afrique doit avoir sa place à la table, a-t-il insisté.

Viet Nam: le Président Cuong met en avant le rôle des organisations régionales dans la promotion de la paix, de la coopération et du développement

Les efforts internationaux en faveur de la paix et du développement seront véritablement efficaces s’ils sont portés par les organisations régionales, en tenant compte des spécificités de chaque région et de chaque pays, a estimé le Président du Viet Nam, M. Luong Cuong.

En tant qu’État membre actif de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), le Viet Nam se dit fier de la puissance croissante de l’ASEAN et de son rôle central dans l’architecture de sécurité et de développement de la région Asie-Pacifique.  Plus récemment, l’ASEAN a contribué à l’accord de cessez-le-feu entre le Cambodge et la Thaïlande. 

Nous sommes déterminés à défendre les valeurs fondamentales de que sont la solidarité, le consensus et l’unité dans la diversité, à bâtir une communauté ASEAN résiliente, inclusive et durable, et à mettre en œuvre efficacement le consensus en cinq points sur le Myanmar, a déclaré le Président.  Nous nous efforcerons également de maintenir la sécurité, la sûreté et la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, conformément au droit international. 

Le Viet Nam, a poursuivi M. Cuong, se prépare activement à assumer la présidence de la onzième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en 2026 et se réjouit d’accueillir à Hanoï, le 25 octobre prochain, la cérémonie de signature de la Convention des Nations Unies contre la cybercriminalité.

Angola: le Président Gonçalves Lourenço s’adresse aux grandes puissances

« Les grandes puissances qui, par le passé, ont libéré l’Europe du nazisme et l’Afrique du Sud du régime d’apartheid, ne peuvent aujourd’hui retourner leur veste »
(Président de l’Angola)

M. João Manuel Gonçalves Lourenço, Président de la République d’Angola, a prévenu que les grandes puissances ne peuvent retourner leur veste que ce soit en attaquant d’autres pays, en envahissant et annexant des territoires étrangers, ou même en finançant et organisant des actions de subversion pouvant conduire au renversement de gouvernements légitimes, comme l’Afrique en est actuellement le témoin. 

S’agissant de l’Ukraine, le Président angolais a estimé qu’après que le Président Trump a rencontré de manière pragmatique le Président Putin, il aurait été attendu, dans l’intérêt de la paix et de la sécurité en Europe, que les dirigeants européens recherchent, eux aussi, à dialoguer avec le Président Putin.  « Nous ne pouvons pas nous permettre de gaspiller cette opportunité », a-t-il affirmé.

Face aux difficultés actuelles, « l’ONU doit renaître » et « devenir plus proactive », pour éviter qu’elle se dissolve: en tant qu’États souverains, c’est notre responsabilité de ne pas la laisser succomber », a clamé le Président de l’Angola.

Libéria : le Président Joseph Nyuma Boakai, attaché au multilatéralisme, plaide pour l’équité au sein du Conseil de sécurité et pour la justice climatique

« Le Libéria est prêt à plaider en faveur d’une représentation équitable de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité, et cela ne peut se faire que par le biais d’une représentation permanente »
(Président de la République du Libéria)

Le Président Joseph Nyuma Boakai a déclaré que son pays, ayant connu trois transitions démocratiques pacifiques et étant fier de rejoindre le Conseil de sécurité à partir du 1er janvier 2026, soutient « tous les efforts de médiation crédibles » entre la Russie et l’Ukraine, ainsi que « la position africaine commune en faveur de la solution des deux États » en Palestine. 

Au cours des dernières décennies, le Libéria s’est guéri et s’est reconstruit après de longues années de guerre, des efforts « complexes et difficiles » mais essentiels pour l’instauration d’une paix durable, a rappelé le Président. Pour poursuivre dans cette voie, il a plaidé en faveur d’un soutien international à la création d’un tribunal chargé de juger les crimes de guerre et les crimes économiques afin de répondre aux aspirations du peuple libérien à plus de justice. 

Son discours a également porté sur une autre équité, celle de la justice climatique. 

« La montée des eaux érode nos côtes tandis que les tempêtes et les fortes pluies dévastent les communautés », a expliqué le Président, qui a fait état de nombreux projets de défense côtière, ou encore la mise en place de « systèmes d’alerte précoce » dans son pays. 

« Mais ces efforts ne suffisent pas » et seule la mise en œuvre de l’Accord de Paris, « la capitalisation complète du Fonds pour les pertes et dommages Fonds pour les pertes et préjudices », et un investissement mondial plus important dans l’atténuation des conséquences des changements climatiques permettront d’atteindre une vraie justice climatique.  « Ceux qui contribuent le moins à cette crise ne devraient pas être forcés de souffrir le plus. »

République démocratique du Congo: le Président Tshisekedi Tshilombo appelle à rompre le « lien toxique » entre rentes minières et financement de groupes armés non étatiques

M. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République démocratique du Congo, a rappelé que son pays siègera au Conseil de sécurité pour la période 2026-2027.  Durant ce mandat, un axe prioritaire concernera l’exploitation illégale des ressources naturelles, l’une des causes majeures et persistantes des conflits, a-t-il indiqué. 

À l’échelle mondiale, a-t-il indiqué, rompre le lien toxique entre rentes minières et financement de groupes armés non étatiques exige une approche intégrée fondée sur:

  • l’harmonisation des règles de diligence raisonnable et de traçabilité, de la mine jusqu’au consommateur;
  • la transparence intégrale des chaînes d’approvisionnement et des bénéficiaires effectifs des mécanismes de contrôle et d’audit indépendants;
  • une coopération opérationnelle renforcée entre autorités douanières, judiciaires et financières;
  • des sanctions ciblées et effectives contre les trafiquants et leurs réseaux de facilitation;
  • une lutte résolue contre la corruption. 

République démocratique du Congo: le Président Tshisekedi Tshilombo demande à l’Assemblée générale de reconnaître le « génocide congolais »

« C’est un génocide silencieux qui frappe le peuple congolais depuis plus de 30 ans »
(Président de la République démocratique du Congo)

« La guerre à l’est de la RDC s’est muée en entreprise prédatrice », a déclaré le Président de la République démocratique du Congo (RDC), M. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.  « Elle dépasse depuis longtemps les seules dimensions militaires ou géopolitiques; elle vise à piller nos ressources, effacer notre mémoire collective et détruire nos communautés. » 

Les conséquences sont désastreuses, a insisté le Président.  Des millions de morts, des familles décimées, près de 7 millions de déplacés, femmes et enfants pris pour cibles, des villages rayés de la carte, des générations sacrifiées.  Dans plusieurs régions de l’Est, « tous les marqueurs d’un projet d’extermination sont réunis ». 

Le Président a salué « le leadership » du Président Trump, qui a créé les conditions d’un dialogue ayant conduit, le 27 juin 2025 à Washington, à la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda.  Il a demandé à l’ONU de veiller à la stricte application de cet accord, désormais indissociable de la mise en œuvre de la résolution 2773 (2025) du Conseil de sécurité.  « Tant que ces décisions ne seront pas exécutées, le sang des innocents continuera de couler », a-t-il averti. 

La RDC ne sollicite ni charité, ni commisération: elle exige justice, vérité et dignité.  « Aidez-nous à bâtir enfin une paix durable au cœur de l’Afrique », a plaidé le Chef de l’État. 

Iraq: le Président Rashid attire l’attention sur les défis climatiques de son pays

« L’Iraq est l’un des pays les plus touchés par les changements climatiques »
(Président de l’Iraq)

M. Abdullatif Jamal Rashid, Président de la République d’Iraq, a souligné l’importance du respect du principe de « responsabilités communes mais différenciées » face aux changements climatiques, en particulier face à la crise liée des fleuves interétatiques et transfrontaliers. 

Évoquant le déclin des ressources en eau, il a lancé un appel à la République islamique d’Iran et à la Türkiye, situées en amont du Tigre et de l’Euphrate, pour qu’elles ne nuisent pas à l’Iraq, « car ces deux fleuves sont le fondement de la stabilité et de la vie économique de sa population et la source des grandes civilisations du pays ». 

Sur le sujet de la paix et de la sécurité, le Président a relevé qu’avec le soutien de ses amis, l’Iraq avait réussi à vaincre la menace terroriste la plus dangereuse que le monde n’ait jamais connue.  L’Iraq poursuit ses efforts pour rapatrier les personnes déplacées dans leurs régions d’origine après les avoir libérées du contrôle des groupes terroristes.  Cela nécessite un soutien international et des efforts concertés dans de nombreuses régions pour reconstruire les zones libérées, construire des logements pour les personnes déplacées et leur fournir des services. 

Le Président n’a pas manqué de dénoncer ce qui se passe aujourd’hui à Gaza, qui est « moralement intolérable ».  Il a aussi affirmé l’engagement de l’Iraq à soutenir la stabilité et l’intégrité territoriale de la Syrie avant d’assurer que l’Iraq a rempli ses obligations internationales envers le Koweït en matière d’indemnisation et de questions frontalières, et réalisé des progrès significatifs dans le respect de ses obligations concernant les personnes disparues et les archives. 

Nauru: le Président Adeang détaille les mesures de résilience économique et climatique de son pays

« La stratégie de Nauru est simple: investir dans notre population, atout et fondement de notre avenir »
(Président de Nauru)

M. David Ranibok. Adeang, Président de la République de Nauru, a informé que son pays investit dans l’éducation, les soins de santé et les opportunités permettant aux communautés de rester fortes, aux jeunes de rester engagés et à la nation d’aller de l’avant.  Il a parlé de la stratégie de résilience économique de Nauru qui s’articule notamment autour du Fonds intergénérationnel et du Programme de citoyenneté pour la résilience économique et climatique. 

Sur le plan multilatéral, le Président a annoncé que Nauru est candidat au Groupe d’Egmont des cellules de renseignement financier.  Pour un meilleur soutien aux pays comme le sien –petits États insulaires en développement (PEID)-, M. Adeang a exhorté l’ONU à accélérer la mise en œuvre de l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle et demandé aux partenaires de développement d’adhérer à cette évolution essentielle.

Le Président a également abordé la problématique des changements climatiques en invitant à dépasser les promesses et à offrir une protection et un espoir réels aux populations du Pacifique et aux générations futures.  Et pour la protection des minéraux des grands fonds marins, « le choix est clair », a-t-il dit : soit nous exploitons ces minéraux essentiels de manière responsable grâce à des cadres réglementaires solides, soit nous continuons à céder au report.  Le Président a donc encouragé l’Autorité internationale des fonds marins à remplir sans délai son mandat en vue de l’adoption du projet de règlement sur l’exploitation.

Japon: le Premier Ministre Ishiba appelle à entretenir et protéger « une démocratie saine et robuste »

« Je ne prétends pas que la propagation de la démocratie suffira à elle seule à apporter la paix dans le monde, mais nous rejetons le totalitarisme, le populisme irresponsable et le nationalisme étroit d’esprit »
(Premier Ministre du Japon)

M. Ishiba Shigeru, Premier Ministre du Japon, a observé qu’une démocratie saine et robuste joue un rôle essentiel dans le maintien et le renforcement d’un ordre international libre et ouvert, ainsi que dans la promotion de la paix et de la sécurité internationales. 

Résumant les discussions qu’il a eues avec les dirigeants des pays d’Asie et d’Asie du Sud-Est, le Premier Ministre s’est dit plus que convaincu de la nécessité de promouvoir davantage des relations tournées vers l’avenir.  M. Ishiba a dit avoir visité au total 90 pays et rencontré de nombreuses organisations internationales avec le sentiment que les pays du monde entier considèrent le Japon comme un élément essentiel de la communauté internationale. 

Le Premier Ministre a aussi abordé la question de la réforme du Conseil de sécurité en exhortant à la mener dans les meilleurs délais.  Il est nécessaire d’élargir les catégories de membres permanents et non permanents, a-t-il plaidé, tout en reconnaissant qu’il ne suffit pas d’augmenter le nombre de membres.  Il est à son avis possible de rendre le Conseil de sécurité plus représentatif sans réduire son efficacité. 

Les appels de M. Ishiba ont également visé un monde sans guerre ni armes nucléaires, en rappelant que le Japon est le seul pays à avoir subi des bombardements atomiques.  « Nous demandons instamment la mise en œuvre intégrale des nombreuses résolutions du Conseil de sécurité visant à parvenir à la dénucléarisation complète de la Corée du Nord. » 

Maroc: le Chef du Gouvernement appelle la communauté internationale à se mobiliser davantage pour sauver le Moyen-Orient du cercle vicieux de la violence

« Le Royaume du Maroc a toujours appelé à un multilatéralisme attaché à l’égalité souveraine des États et au respect de l’intégrité territoriale et de l’unité »
(Chef de Gouvernement du Maroc)

M. Aziz Akhannouch, Chef de Gouvernement du Royaume du Maroc, a énuméré quatre exigences pour parvenir à une paix juste et durable au Moyen-Orient:

  • parvenir à un cessez-le-feu immédiat et un retour à la table des négociations;
  • garantir l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, sans restriction;
  • promouvoir le rôle décisif de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA);
  • mettre en œuvre la feuille de route claire et détaillée de la reconstruction adoptée par le Sommet des États arabes sous la houlette de l’Autorité palestinienne.

Le Chef de Gouvernement a tenu également à exprimer sa solidarité avec le Qatar, la Syrie et le Liban face aux attaques perpétrées par Israël. 

Il a également appelé au règlement pacifique des différends dans les « pays arabes frères » de la Libye, du Yémen, du Soudan et de la Somalie, grâce au dialogue et au consensus. 

« L’Afrique doit transformer ses défis en occasions à saisir », a ensuite recommandé M. Akhannouch en relayant les paroles du Roi Mohammed VI.  L’Afrique ne peut pas tourner le dos aux avancées technologiques, comme l’intelligence artificielle, a ajouté le Chef de gouvernement en faisant valoir qu’elles aident à promouvoir le développement, la santé, le travail et l’emploi. 

Le Maroc, a-t-il enfin déclaré, souhaite un règlement définitif du problème du Sahara à travers le plan d’autonomie marocain.  Deux-tiers des États Membres estiment que cette initiative est la base légitime du règlement de ce différend, a-t-il argué.

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