9361e séance - matin
CS/15337

Conseil de sécurité: le Coordonnateur spécial pour le Moyen-Orient met en garde Israéliens et Palestiniens contre une spirale de la violence menant au « vide politique »

Pour la douzième fois en six mois, le Conseil de sécurité s’est penché, ce matin, sur « la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne ».  À cette occasion, le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient s’est dit gravement préoccupé par l’escalade de la violence en Cisjordanie occupée, notamment de la part de colons israéliens.  Face à cette spirale menant selon lui au « vide politique », il a appelé Israéliens et Palestiniens à s’orienter vers un dialogue constructif.  Soutenu par la plupart des délégations, son appel s’est heurté à l’intransigeance d’Israël, qui a averti que les colonies de peuplement « ne cesseront pas ». 

À l’entame de son exposé, M. Tor Wennesland a constaté une montée alarmante de la violence dans le nord et le centre de la Cisjordanie occupée, où les opérations militaires, les attaques et les violences liées aux colons se sont intensifiées.  Faute de mesures décisives pour contenir la violence, « il existe un risque important que les événements se détériorent davantage », a averti le haut fonctionnaire, pour qui cette flambée s’inscrit dans le contexte d’une expansion continue des colonies et d’une détérioration inquiétante des relations entre Israël et l’Autorité palestinienne. 

Parmi les nombreux incidents survenus ces derniers jours en Cisjordanie occupée, M. Wennesland a mis l’accent sur l’opération militaire israélienne menée le 19 juin dans le camp de réfugiés de Jénine, à la suite d’une attaque revendiquée par le Jihad islamique contre un véhicule des forces de sécurité israéliennes. Il a indiqué que, pour la première fois en Cisjordanie depuis la deuxième intifada, des hélicoptères militaires ont procédé à des frappes aériennes.  Au cours de cette même journée, a-t-il ajouté, 7 Palestiniens ont été tués par les forces de sécurité israéliennes, dont deux enfants, et 90 ont été blessés.  Le lendemain, 2 Palestiniens ont abattu 4 civils israéliens, dont 2 enfants, et en ont blessé 4 autres dans une station-service proche de la colonie d’Eli, au nord de Ramallah, a-t-il encore relaté, notant que le Hamas a présenté cette attaque comme une « réponse naturelle » à l’opération militaire de Jénine.  

Particulièrement inquiet des violences croissantes perpétrées par des colons, le Coordonnateur spécial a salué la déclaration publiée par des responsables israéliens qualifiant ces attaques de « terrorisme nationaliste ».  Il a en revanche regretté qu’un ministre israélien se soit rendu dans un avant-poste illégal et ait appelé les colons à en établir d’autres, exhortant en outre les forces de sécurité israéliennes à « assassiner des terroristes ». De même, il a déploré que des factions palestiniennes aient célébré l’attaque du 20 juin contre des civils israéliens en le qualifiant d’« acte d’héroïsme ».  Dans ce contexte, M. Wennesland s’est dit profondément troublé par la décision du Gouvernement israélien d’approuver des amendements aux procédures de planification des implantations, qui pourraient accélérer l’avancement des plans de colonisation. 

Notant que la situation actuelle remet gravement en cause la stabilité générale et sape l’Autorité palestinienne, M. Wennesland a dit craindre que les événements en Cisjordanie se propagent dans la bande de Gaza.  De fait, a-t-il dit, « le choix est clair »: soit continuer dans la spirale de la violence qui mène au « vide politique », soit s’orienter vers un dialogue constructif, susceptible de créer de l’espoir et un horizon politique. 

Pour cela, a fait valoir le Président de l’Arab-American Institute, la voix des Palestiniens doit être entendue et leurs droits protégés, ce qui suppose qu’Israël se conforme aux résolutions du Conseil.  Si l’objectif est de faire redémarrer le processus de paix, a poursuivi M. James Zobgy, il faut demander des comptes à Israël et défendre les victimes de l’occupation. « Nous demandons la protection que notre peuple mérite », a renchéri l’Observateur permanent de l’État de Palestine, selon lequel, faute de sanctions effectives, Israël et les colons « qui le contrôlent désormais » continuent de franchir la « ligne rouge » tous les jours. 

Les permis de construire accordés en Cisjordanie n’entravent aucunement la paix, a pour sa part assuré le représentant d’Israël, qui a prévenu que les activités de peuplement « ne cesseront pas » car il s’agit d’une « politique du peuple juif, qui est originaire de Judée ».  « C’est un droit juridique et historique à la terre que nous revendiquons », a-t-il martelé, non sans affirmer qu’« il n’y a jamais eu d’entité palestinienne », le conflit concernant, selon lui, « des territoires qui font l’objet d’un litige ».  Alors que le Conseil s’émeut de ces constructions, il ne dit rien de la politique sponsorisée par l’Autorité palestinienne, qui conduit à des attentats incessants, s’est-il encore indigné, accusant les Palestiniens de refuser toute négociation de paix « parce que leur objectif n’est pas d’obtenir un État mais de détruire Israël ».   

Les membres du Conseil ont unanimement condamné les violences commises de part et d’autre.  Le Royaume-Uni a qualifié de « barbare » le meurtre de quatre Israéliens près de la colonie d’Eli, tandis que les États-Unis condamnaient les attaques « extrémistes » menées par des colons contre des civils palestiniens.  Nombre de délégations se sont aussi élevées contre l’accélération de la colonisation israélienne, et ont souligné l’obstacle qu’elle constitue pour la solution des deux États, la France invitant le Conseil à faire respecter les résolutions qu’il a adoptées. 

Pour la Fédération de Russie, la situation restera « explosive » jusqu’à ce que les parties parviennent à des accords mutuellement acceptables, sur la base de la formule des deux États.  Regrettant la décision unilatérale des États-Unis et de l’Union européenne de « geler » les activités du Quatuor pour le Moyen-Orient, elle a rappelé que sa proposition de réunion consultative avec la Ligue des États arabes et un groupe d’États régionaux reste d’actualité pour relancer les négociations directes. Une conférence de paix internationale devrait être convoquée pour créer des conditions propices à une telle reprise, a abondé la Chine.

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Déclarations

M. TOR WENNESLAND, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, a constaté une montée alarmante de la violence dans le nord et le centre de la Cisjordanie occupée, qui a fait de nombreuses victimes palestiniennes et israéliennes.  Il a noté que les opérations militaires, les affrontements, les attaques et les violences liées aux colons se sont intensifiés « de façon spectaculaire », parallèlement à l’utilisation d’armes plus sophistiquées par les Palestiniens. « À moins que des mesures décisives ne soient prises maintenant pour contenir la violence, il existe un risque important que les événements se détériorent davantage », a averti le haut fonctionnaire, pour qui cette montée de la violence s’inscrit dans le contexte de développements liés aux colonies de peuplement et d’une détérioration inquiétante des relations entre Israël et l’Autorité palestinienne.  Dans ce contexte, il a salué le fait que des responsables israéliens aient dénoncé les récentes attaques de colons en Cisjordanie et se soient réengagés à tenir les auteurs pour responsables. 

Évoquant ensuite l’opération militaire israélienne menée le 19 juin dans le camp de réfugiés de Jénine, dans la zone A de la Cisjordanie occupée, M. Wennesland a précisé qu’un véhicule des forces de sécurité israéliennes a été touché par un engin explosif improvisé palestinien et le Jihad islamique palestinien a revendiqué l’attentat.  Il a ajouté que, selon les Forces de défense israéliennes, des hélicoptères militaires ont effectué des frappes aériennes, les premières en Cisjordanie depuis la deuxième Intifada, pour faciliter l’extraction du personnel militaire et des véhicules endommagés.  Au cours de cette même journée, a-t-il poursuivi, 7 Palestiniens ont été tués par les forces de sécurité israéliennes, dont 2 enfants, et 90 ont été blessés.  Le 20 juin, deux Palestiniens ont abattu quatre civils israéliens, dont deux enfants, et en ont blessé quatre autres dans une station-service près de la colonie d’Eli, au nord de Ramallah, a-t-il encore relaté, notant que le Hamas a présenté cette attaque comme une « réponse naturelle » à l’opération militaire de Jénine. 

Par la suite, du 20 au 25 juin, des colons israéliens ont perpétré 28 attaques violentes contre des villages palestiniens dans le nord et le centre de la Cisjordanie occupée, faisant 2 morts et 54 blessés.  À ce jour, a indiqué le Coordonnateur spécial, la police israélienne a annoncé l’arrestation de 11 Israéliens, dont 2 membres des forces de sécurité en congé, en relation avec ces attaques.  Il a d’autre part indiqué que, dans la nuit du 21 juin, des Palestiniens armés ont tiré en direction du poste de contrôle d’al-Jalamah, au nord de Jénine, suite à quoi un drone israélien a tiré un missile sur leur véhicule, faisant 3 morts, dont 1 enfant.  Deux des hommes tués ont été présentés comme membres du Jihad islamique palestinien, le troisième étant membre de la Brigade des martyrs d’Al-Aqsa du Fatah. 

Le 24 juin, a-t-il poursuivi, le chef d’état-major des Forces de défense israéliennes, le chef de l’Agence israélienne de sécurité et le commissaire de la police israélienne ont publié une déclaration conjointe condamnant les attaques des colons, qu’ils ont qualifiées de « terrorisme nationaliste ». La veille, en revanche, un ministre israélien s’est rendu dans un avant-poste illégal et a appelé les colons à en établir d’autres, exhortant en outre les forces de sécurité israéliennes à « faire sauter des bâtiments et assassiner des terroristes ».  L’appel du ministre àétablir des avant-postes non autorisés a ensuite été rejeté par le Premier Ministre Netanyahu lors d’une réunion du Cabinet, a précisé M. Wennesland.  Pendant ce temps, a-t-il déploré, les factions palestiniennes, dont le Hamas et le Jihad islamique palestinien, ont célébré l’attaque du 20 juin contre des civils israéliens en le qualifiant d’« acte d’héroïsme » et ont appelé à de nouvelles attaques. 

De l’avis du Coordonnateur spécial, plusieurs développements préoccupants ont également eu lieu au cours de la période considérée concernant l’expansion des colonies israéliennes. Le 18 juin, le Gouvernement israélien a ainsi approuvé d’importants amendements aux procédures de planification des implantations israéliennes, qui pourraient accélérer l’avancement des plans de colonisation. Les modifications suppriment, entre autres, l’obligation pour le Ministre de la défense d’approuver les étapes provisoires de planification.  En réponse à cette décision, le Secrétaire général du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a annoncé que l’Autorité palestinienne ne participerait pas à une réunion très attendue du comité économique conjoint, prévue le 19 juin.  Les projets de réunion ministérielle lors du Forum du Néguev ont également été suspendus.  De plus, le 26 juin, le comité supérieur de planification de l’administration civile israélienne aurait avancé des plans pour plus de 5 500 unités de logement dans les colonies israéliennes de la zone C, tandis que 750 unités près d’Eli ont été ajoutées à l’ordre du jour après l’attaque du 20 juin. 

M. Wennesland s’est dit gravement préoccupé par l’escalade de la violence en Cisjordanie occupée, notamment par les niveaux extrêmes de violence des colons.  Israël, en tant que Puissance occupante, a l’obligation de protéger les Palestiniens et leurs biens dans le Territoire palestinien occupé et de garantir des enquêtes rapides, indépendantes, impartiales et transparentes sur tous les actes de violence, a-t-il souligné.  Il s’est également dit profondément troublé par l’expansion incessante des colonies en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, de même que par la décision du Gouvernement israélien d’accélérer l’expansion dans la zone C.  Notant que la situation actuelle remet gravement en cause la stabilité générale et sape l’Autorité palestinienne, il a averti du risque que les événements en Cisjordanie se propagent dans la bande de Gaza.  De même, les défis budgétaires et institutionnels de l’Autorité palestinienne pourraient encore aggraver la détérioration sur le terrain.  De fait, a-t-il conclu, « le choix est clair »: soit continuer dans la spirale de la violence et des provocations menant au vide politique, soit s’orienter vers un dialogue constructif pouvant créer de l’espoir et un horizon politique. 

M. JAMES ZOGBY, Président de l’Arab-American Institute, a présenté un aperçu de la situation des Palestiniens vivant sous occupation, dénonçant la punition collective des populations civiles, les destructions massives de maisons, les longues périodes de détention sans jugement, la torture, la confiscation de terres et l’expansion des colonies de peuplement.  Il faut comprendre l’impact de cette humiliation et de ces abus, car derrière chaque incident, il y a des individus dont la vie est chamboulée, l’horizon assombri et des familles traumatisées et en colère.  Il a également déploré que chaque année, les résolutions de l’Assemblée générale sont ignorées, et que lorsque les Palestiniens ont saisi la Cour pénale internationale, ils ont été menacés de sanctions. 

La voix des Palestiniens doit être entendue et leurs droits protégés, a insisté l’intervenant, s’indignant qu’Israël soit protégé de toute critique par certains.  Il a souligné qu’Israël a l’obligation de mettre en œuvre les résolutions qu’il a acceptées sans conditions au moment de son admission à l’ONU.  Or depuis la guerre de 1967, Israël a violé ces résolutions en toute impunité.  Faut-il s’étonner qu’après 56 années de cauchemar, une majorité de Palestiniens rejettent les dirigeants modérés, n’espèrent plus un changement pacifique et favorisent aujourd’hui la lutte armée, a lancé l’orateur.  C’est là le résultat de la poursuite d’une occupation brutale. 

Si l’objectif est de faire redémarrer le processus de paix, a poursuivi M. Zobgy, il faut mettre la main sur l’occupant et défendre la victime. Il faut libérer les enfants emprisonnés et les détenus, défendre ceux dont les maisons sont menacées de destruction et arrêter l’expansion des colonies de peuplement.  Il a également appelé le Conseil de sécurité à s’opposer aux vétos, à soutenir les Palestiniens lorsqu’ils demandent un avis de la CPI, et à demander des comptes à Israël lorsque ce pays commet des violations des droits humains.  Israël doit savoir qu’il y a une ligne rouge qu’il ne faut pas franchir, tandis que les Palestiniens doivent sentir qu’ils ne sont pas seuls et réaliser que la violence n’est pas la réponse.  Ce n’est qu’en mettant fin au sentiment d’impunité d’Israël qu’il sera possible de changer la dynamique politique et de lancer des négociations, a conclu M. Zogby. 

M. ROBERT A. WOOD (États-Unis) a condamné dans les termes les plus fermes les attaques perpétrées cette semaine à l’est d’Eli, qui ont fait quatre morts.  Il a également condamné les attaques « extrémistes » menées par les colons contre des civils palestiniens, en espérant que les responsables seront traduits en justice.  Comme l’a indiqué le responsable des services de sécurité israéliens, il est essentiel de dénoncer ces actes et de faire en sorte qu’ils ne se reproduisent plus, a reconnu le délégué.  Il s’est par ailleurs inquiété de l’impact de la violence sur des citoyens américains victimes cette année d’attaques « insensées ».  Pour le délégué, l’intention d’Israël de construire 5 000 nouveaux logements et d’apporter des modifications à son système administratif afin d’accélérer la procédure est tout aussi alarmante.  Il a exhorté les parties à désamorcer la crise et à s’abstenir de toute mesure unilatérale, activité de colonisation, expulsion ou démolition d’habitation palestinienne, terrorisme ou incitation à la violence.  « La violence de la dernière semaine doit nous ouvrir les yeux », a-t-il ajouté, avant d’appeler les membres du Conseil à redoubler d’efforts pour ramener la paix et inciter les parties à reprendre les pourparlers.  Dans ce contexte, il est primordial selon lui d’accorder un soutien financier à l’UNRWA afin de lui permettre de continuer d’assurer les services essentiels au peuple palestinien.

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a constaté une intensification des mesures unilatérales d’Israël pour créer des faits irréversibles sur le terrain, principalement la construction de colonies israéliennes, accompagnée d’expulsions forcées et de destructions des maisons des Palestiniens.  Dans ce contexte, il a déploré les flambées de violence régulières qui ont fait plus de 100 victimes au cours des deux derniers mois, dont un citoyen russe et des membres de sa famille. Le dernier raid des Forces de défense israéliennes à Jénine, le 19 juin, a provoqué des pogroms et des affrontements entre colons israéliens et Palestiniens, faisant des morts et des blessés des deux côtés, a-t-il dénoncé.  Le représentant a ensuite observé que les efforts des autorités israéliennes pour étendre et légaliser les colonies israéliennes ne diminuent pas, citant l’approbation de plans pour la construction de plus de 600 logements dans les colonies de Cisjordanie occupée, tandis que les Israéliens ont été autorisés à accéder au territoire de l’avant-poste de Homesh évacué en 2005. Le délégué a aussi dénoncé la décision du Gouvernement israélien de simplifier les procédures bureaucratiques requises pour approuver la construction de plus de 4 500 logements, qui viole le droit international.  Parallèlement, rien qu’en mai, environ 200 Palestiniens, dont 80 enfants, ont été expulsés et plus de 30 bâtiments ont été détruits, s’est-il encore indigné, s’inquiétant en outre de la violation du statu quo des Lieux saints à Jérusalem, marquée par une nouvelle visite du Ministre israélien de la sécurité nationale dans le complexe de la mosquée Al-Aqsa et d’une retraite du Premier Ministre Netanyahu sur le site des fouilles archéologiques du mont du Temple. 

Pour le représentant, la situation restera « explosive » jusqu’à ce que les parties parviennent à des accords mutuellement acceptables sur toutes les questions du statut final, sur la base d’un cadre juridique international universellement reconnu et de la formule des deux États.  À cet égard, il a regretté que la diplomatie collective dans le domaine du règlement palestino-israélien soit « au point mort », imputant cette situation à la décision unilatérale des États-Unis et de l’Union européenne (UE) de « geler » les activités du Quatuor pour le Moyen-Orient (UE, ONU, États-Unis, Russie).  Notre proposition de réunion consultative entre la Russie, la Ligue des États arabes et un groupe d’États régionaux impliqués dans les dossiers du Moyen-Orient reste d’actualité, a-t-il déclaré à ce sujet. Selon lui, cette initiative vise avant tout à donner une nouvelle impulsion à la mise en œuvre des décisions internationales précédemment adoptées dans ce domaine.  La discussion que nous proposons contribuerait à synchroniser les efforts des principaux acteurs du Moyen-Orient et à créer les conditions nécessaires pour la reprise d’un dialogue direct palestino-israélien sur un ensemble de questions relatives au statut final, a-t-il conclu. 

M. HERNÁN PÉREZ LOOSE (Équateur) a regretté les derniers événements qui montrent que la prudence, la retenue et le bon sens ont cédé le pas face aux discours incendiaires, aux décisions unilatérales, à la violence et à la terreur. Les responsables de tous les actes de violence doivent être traduits en justice, a plaidé le représentant.  Il a appelé les parties à respecter le droit international ainsi que les principes de proportionnalité et l’obligation de protéger la population civile.  Après avoir rappelé la Déclaration présidentielle adoptée par le Conseil de sécurité en février 2023, le représentant a regretté que les parties ont ignoré leurs engagements volontaires.  Il a souligné que les colonies de peuplement représentent un obstacle majeur à la réalisation de la solution des deux états et d’une paix juste et durable, avant d’exhorter les parties à démontrer par des actes leur volonté de trouver une solution au conflit.

M. CHARLES OSEI-MENSAH (Ghana) a regretté les activités menées par les colons israéliens qui ont entraîné le déplacement de familles palestiniennes, et le meurtre d’enfants et de civils dans les territoires palestiniens occupés. Il s’est dit préoccupé par l’instabilité et la situation humanitaire désastreuse qui prévaut dans les territoires occupés, ainsi que par la décision d’Israël d’accélérer la délivrance des permis de construction de 4 560 nouveaux logements en Cisjordanie.  L’utilisation, le 19 juin, de balles réelles par les forces de sécurité israéliennes lors d’une opération dans un camp de réfugiés de Jénine a entraîné la mort de nombreux civils palestiniens, a-t-il noté. Il a dénoncé la rhétorique « radicale » employée par des politiciens israéliens et palestiniens ainsi que les tirs de roquettes par des groupes armés palestiniens sur le territoire israélien.  Ces actes constituent autant d’obstacles à la paix et à l’application des résolutions pertinentes du Conseil, a-t-il constaté.  Le représentant a appelé les parties à faire preuve d’un maximum de retenue et à s’abstenir de toute nouvelle action unilatérale en créant un comité civil mixte chargé de promouvoir des mesures de confiance.

M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a rappelé que la politique de colonisation, les expulsions et les démolitions des logements palestiniens sont non seulement contraires au droit international, mais amplifient les frustrations et constituent ainsi des obstacles majeurs à la réalisation de la solution des deux États.  Le respect du statu quo historique et juridique des Lieux saints à Jérusalem est fondamental pour la coexistence pacifique des peuples israélien et palestinien, a noté le délégué, avant d’exhorter chacune des parties à s’abstenir de toutes rhétoriques belliqueuses ou autres provocations qui pourraient raviver les tensions.  Enfin, il a demandé une plus grande implication des États qui exercent une influence sur les parties afin de parvenir à une solution politique durable.

Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) a constaté que le mois de juin a été à nouveau marqué par un niveau très élevé de violence dans le Territoire palestinien occupé.  Elle a rappelé que les colonies sont illégales au regard du droit international et qu’elles constituent un obstacle majeur à une paix basée sur une solution à deux États.  Sur cette base, la représentante a appelé Israël à renoncer à la construction de plus de 4 500 nouvelles unités de logement dans des colonies.  Évoquant ensuite l’opération menée le 19 juin par les forces de sécurité israéliennes dans le camp de réfugiés de Jénine, qui a coûté la vie à sept Palestiniens, dont deux enfants, elle a jugé que l’utilisation, à cette occasion, d’un hélicoptère de combat ainsi que l’assassinat ciblé commis à l’aide d’un drone deux jours tard marquent une escalade préoccupante.  Elle a par ailleurs condamné l’attaque qui a tué quatre Israéliens près de la colonie d’Eli, le 20 juin, et les violences perpétrées cette semaine par des centaines de colons armés à travers la Cisjordanie en guise de représailles. Les forces armées israéliennes doivent assumer leur responsabilité en protégeant la population palestinienne de telles attaques, a-t-elle affirmé, avant de réitérer le soutien de la Suisse aux efforts qui s’inscrivent dans le sillage de la déclaration présidentielle adoptée en février par le Conseil.  Celle-ci, a-t-elle rappelé, a exhorté les dirigeants de toutes les parties à œuvrer à une désescalade et à reprendre de réels pourparlers traitant des causes profondes du conflit.

M. FERGUS JOHN ECKERSLEY (Royaume-Uni) a constaté la détérioration de la situation sécuritaire en Cisjordanie et dans les territoires palestiniens occupés.  Dénonçant les pertes en vie humaine de la semaine dernière, il a prévenu que les événements peuvent changer rapidement et de manière imprévisible.  Il a donc appelé à la retenue, au calme et au respect de la dignité de la vie humaine.  Israël a le droit de se défendre mais ses opérations de sécurité doivent être conformes au droit international humanitaire et tous les efforts doivent être faits pour éviter les victimes civiles, a-t-il rappelé. Le représentant a aussi qualifié de barbare le meurtre de quatre Israéliens près de la colonie d’Eli par des hommes armés affiliés au Hamas, le 20 juin.  Ces actes compromettent la sûreté et la sécurité de tous les Israéliens et de tous les Palestiniens, s’est-il désolé. 

Le représentant a qualifié d’odieuse la glorification de ces tueurs par le Hamas et d’autres organisations.  Il a fait remarquer que cela exacerbe les tensions là où une désescalade est nécessaire, avant de condamner aussi les violences entre colons à Turums Ayya qui ont incendié des maisons des civils palestiniens entraînant la mort d’un Palestinien.  Tous les auteurs de ces crimes haineux doivent être tenus responsables de leurs actes, a exigé le représentant qui a aussi demandé de prendre des mesures pour empêcher que des crimes similaires ne se reproduisent.  S’agissant du rapport du Coordonnateur spécial, le délégué a réitéré l’opposition de son gouvernement aux colonies, qui sont illégales au regard du droit international.  Il a appelé Israël à cesser et à inverser sa politique de soutien à leur expansion.  Les parties doivent honorer les engagements pris à Aqaba et à Charm el-Cheikh, a-t-il dit.  Il a conclu en appelant à remédier de toute urgence au problème de financement de l’UNRWA.

M. ZHANG JUN (Chine) a déclaré que la question palestinienne est au cœur de celle du Moyen-Orient, avec des répercussions directes sur la stabilité dans la région.  Sur cette question, la Chine a toujours soutenu la justice et l’équité, a-t-il affirmé, rappelant appuyer la cause « juste » visant à restaurer les droits légitimes du peuple palestinien. Il a indiqué que le 14 juin dernier, à Beijing, le Président chinois a réaffirmé au Président de l’Autorité palestinienne en visite l’engagement de son pays envers la solution des deux États, en insistant sur la nécessité pour la communauté internationale de renforcer l’aide au développement et l’aide humanitaire aux Palestiniens.  Une conférence de paix internationale devrait être convoquée pour créer des conditions propices à la reprises des négociations entre les parties, a-t-il recommandé. 

Suite à la flambée de violence de ces derniers jours en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, il a recommandé de briser le cycle des violences afin de parvenir à une sécurité commune.  Il s’est opposé fermement à toute mesure unilatérale susceptible d’aggraver les tensions dans les territoires occupés, estimant qu’il incombe à la Puissance occupante de s’acquitter de ses obligations au titre du droit international humanitaire et de garantir la sécurité de la population des territoires occupés et de leurs biens.  Israël et la Palestine sont des voisins qu’il est impossible de séparer, a observé le représentant.  « Aucun pays ne peut défendre sa sécurité au détriment de celle d’un autre pays; c’est impossible en théorie comme en pratique », a-t-il résumé.  La construction de colonies dans les territoires occupés viole le droit international et les résolutions pertinentes du Conseil, a-t-il rappelé.  Il a conclu que chaque centimètre d’expansion représente une rétractation de l’espace vital des Palestiniens et affaiblit la solution des deux États, solution qui doit être poursuivie par la communauté internationale.

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) s’est dit gravement préoccupé par la détérioration de la situation en Israël et dans les territoires occupés.  « Nous condamnons avec la plus grande fermeté toutes les attaques ciblant des civils et en particulier l’attaque terroriste perpétrée le 20 juin en Cisjordanie faisant au moins quatre morts et plusieurs blessés israéliens. »  Il a également condamné la multiplication des violences perpétrées par les colons israéliens contre les civils palestiniens, y compris la destruction de leurs maisons et de leurs biens.  Le Conseil de sécurité doit réagir face à la forte accélération de la colonisation dans les territoires palestiniens occupés, a-t-il réclamé, en soulignant sa responsabilité de faire respecter les résolutions qu’il a adoptées.  Enfin, le délégué a exhorté le Conseil à défendre la solution des deux États, même si celle-ci est de plus en plus fragilisée par la poursuite de la colonisation. 

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a regretté que la situation en Israël et dans les territoires palestiniens occupés reste instable en raison de la rhétorique provocatrice, des actions unilatérales et de la violence.  Il s’est dit gravement préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire sur le terrain, comme en témoignent les récents affrontements à Jénine et ailleurs.  Il a de plus condamné l’attaque terroriste perpétrée le 20 juin dernier, qui a tué quatre Israéliens en Cisjordanie, ainsi que la violence subséquente des colons à l’encontre des Palestiniens.  Le Japon, a-t-il ajouté, est également préoccupé par la décision d’Israël de construire plus de 5 000 nouvelles unités dans la colonie d’Eli, estimant que les activités de colonisation constituent une violation du droit international et compromettent la viabilité de la solution des deux États.  Le représentant a par ailleurs rappelé l’importance des communiqués conjoints d’Aqaba et de Charm el-Cheikh en vue d’apaiser les tensions, avant d’attirer l’attention sur la crise de financement qui continue d’affecter les activités de l’UNRWA, qui aura épuisé ses fonds d’ici à septembre.

M. PEDRO COMISSÁRIO AFONSO (Mozambique) s’est déclaré alarmé par la situation à Gaza, après l’attaque menée par Israël contre le camp de réfugiés de Jénine, qui a causé la mort de sept civils palestiniens.  Pour le représentant, cette situation est le contraire de l’initiative de dialogue de Charm el-Cheik notamment l’engagement des parties dans la recherche de solutions de paix.  Il a donc appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la désescalade de la violence.  Il faut tout faire pour que le dialogue se poursuive afin d’éviter toute nouvelle effusion de sang.  Le Mozambique soutient les droits du peuple palestinien à l’autodétermination et à sa coexistence avec l’État d’Israël, a rappelé le délégué ajoutant que sa délégation adhère aussi à la solution des deux États.  Le peuple d’Israël et le peuple palestinien méritent un engagement politique ferme de leurs dirigeants en faveur d’un dialogue durable. Ces dirigeants doivent prévenir de nouveaux affrontements, les nouvelles occupations et de nouvelles attaques.  L’aide humanitaire joue un rôle décisif pour redonner espoir au peuple palestinien, a insisté le représentant qui a appelé à soutenir l’UNRWA et le Programme alimentaire mondial (PAM). 

M. FERIT HOXHA (Albanie) a déploré une normalisation de la violence dans le conflit entre Israéliens et Palestiniens, comme l’a démontré la semaine écoulée, particulièrement meurtrière de part et d’autre. La violence ne sera pourtant jamais la solution, a-t-il affirmé, appelant les parties à inverser cette tendance, à s’abstenir de toute action unilatérale et à rejeter tout extrémisme nationaliste.  Le représentant a dit soutenir le droit d’Israël de se défendre de manière proportionnée, tout en se déclarant préoccupé par les effets du conflit sur les Palestiniens, souvent victimes de ripostes disproportionnées.  Il a ainsi condamné les actes de violence perpétrés par des colons israéliens au nom de la « loi du talion », avant d’exhorter les forces de maintien de l’ordre à faire montre de retenue et à enquêter sur tous les cas de violence visant les civils.  Le droit international humanitaire doit être respecté par les deux parties, a-t-il insisté. 

Le représentant a ensuite exprimé son inquiétude face aux annonces du Gouvernement israélien concernant la construction de milliers d’unités de logement supplémentaires dans les colonies de Cisjordanie occupée.  Ces colonies sont illégales et alimentent les violences, a dénoncé le représentant.  Préoccupé par l’absence de perspectives de paix, il a fait part de son plein appui à la solution des deux États, enjoignant aux deux parties d’avancer vers cet horizon politique.

Mme VANESSA FRAZIER (Malte) a fermement condamné la décision d’Israël d’étendre les colonies de peuplement en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est.  De telles actions ne font que rendre la paix plus lointaine et sapent la viabilité d’un État palestinien, a tranché la déléguée.  Elle a appelé à la prise de mesures immédiates pour parvenir à une désescalade et inverser les tendances négatives à l’œuvre.  « Nous devons revenir à un horizon politique en vue d’un règlement juste du conflit, sur la base de la solution des deux États. »  La communauté internationale doit appuyer les efforts internationaux et régionaux visant à sauvegarder le processus de paix dans l’impasse, a-t-elle conclu. 

M. JOÃO GENÉSIO DE ALMEIDA FILHO (Brésil) a constaté que l’escalade militaire israélienne, y compris les frappes aériennes, les premières en Cisjordanie depuis près de vingt ans, exacerbe les tensions.  Il s’est inquiété notamment de l’ampleur des hostilités et de l’utilisation de nouveaux armements avant d’exhorter les parties à promouvoir le calme et à faire preuve de la plus grande retenue.  Condamnant toute violence contre les civils, il a dit qu’Israël doit protéger la population civile contre la violence tout en respectant les principes de proportionnalité, de précaution, de nécessité et d’humanité dans toutes ses opérations militaires.  Le représentant a aussi condamné la décision israélienne de construire de nouveaux logements en Cisjordanie, qui viole le droit international, en particulier la résolution 2334 (2016).  Il s’est aussi inquiété de la situation à Gaza et des restrictions qui empêchent d’obtenir des soins médicaux.  S’agissant de la situation humanitaire, le délégué a appelé à financer l’UNRWA.  Il a conclu que la simple gestion du conflit n’est pas une alternative viable, exhortant à la reprise des négociations de paix.  Déplorant que les engagements pris à Aqaba et à Charm el-Cheikh n’aient pas été tenus, il a appelé à briser ces terribles cycles d’échec et à promouvoir un processus efficace vers une paix durable dans la région. 

Mme LANA ZAKI NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) s’est inquiétée de l’escalade de la violence dans les territoires occupés la semaine dernière. Elle a alerté que le processus de paix est plus menacé que jamais et du risque d’atteindre un point de non-retour, annihilant toute perspective de paix et de stabilité.  Le regain de tensions que connaissent Israël et la Palestine est sans précédent depuis les vingt dernières années et doit être renversé, a considéré la déléguée, avant d’appeler la communauté internationale à désamorcer la crise.  Il incombe en outre au Conseil de réfuter toute incitation à la violence dans les territoires occupés, y compris les incursions « violentes et répétées » des forces de sécurité israéliennes dans les communautés palestiniennes, comme celle qui a eu lieu récemment à Jénine.  Des responsables israéliens se sont d’ailleurs félicités de la récente flambée de violence en Cisjordanie et ont incité à poursuivre sur cette voie, a-t-elle relevé, avant de dénoncer les discours de haine qui attisent les tensions.  À ses yeux, les Lieux saints doivent être protégés et les déclarations d’Aqaba et de Charm el-Cheikh doivent être respectées.  Elle a jugé « alarmante » la progression des politiques de colonisation israéliennes ainsi que la législation visant à les accélérer et à les légaliser, estimant qu’elles rapprochent encore de la « réalité d’un seul État ».  Elle a exhorté Israël à mettre un terme immédiat aux attaques des colons et à traduire en justice leurs auteurs.

M. GILAD MENASHE ERDAN (Israël) a commencé par narrer la mort d’un jeune Israélien de 17 ans, assassiné mardi dernier avec trois autres personnes à Eli, au nord de Ramallah, par des terroristes palestiniens qui voulaient « massacrer des juifs ».  Cette réalité déchirante est celle que vivent les Israéliens au quotidien, a-t-il dit, jugeant malheureux que les informations dont dispose le Conseil de sécurité ne reflètent pas cette réalité.  Depuis le début de cette année, a-t-il précisé, les Israéliens ont été la cible de 1 327 tirs de roquettes et d’obus de mortiers, de 8 attaques à l’arme blanche, de 68 attentats à l’engin explosif et de 157 fusillades terroristes.  Ces chiffres dépassent largement ceux qui sont contenus dans le rapport présenté aujourd’hui, a regretté le représentant, pour qui l’incitation des Palestiniens à la haine est la cause profonde de l’escalade actuelle.  Pourtant, le Conseil continue de fermer les yeux sur ces faits, notamment sur le fait que l’Autorité palestinienne fait l’apologie de l’assassinat de civils, a-t-il dénoncé. Rappelant qu’Israël est une démocratie régie par l’état de droit, il a assuré que toutes les attaques perpétrées contre des civil innocents y font l’objet de poursuites.  Nous condamnons toutes les formes de violence et nous nous employons à tenir les coupables pour responsables, a souligné le représentant, avant d’accuser l’Autorité palestinien de « faire tout le contraire ». Le Président Abbas et ses « sous-fifres » ferment les yeux sur les violences commises contre les Israéliens et « appellent les Palestiniens à faire le jihad et détruire l’État juif ». 

Regrettant le silence du Conseil face aux violences des Palestiniens, le représentant a affirmé que l’Autorité palestinienne débloque 7% de son budget aux familles dont des membres soutiennent le jihad anti-Israël, soit plus que pour les familles vivant sous le seuil de pauvreté.  Dans ces conditions, s’est-il interrogé, « pourquoi nous réunissons-nous alors que la cause même du problème est passée sous silence et que le terrorisme palestinien n’est même pas abordé? » Alors que le Conseil s’émeut de permis de construire émis au sein de communautés qui existent déjà, il ne dit rien de la politique sponsorisée par l’Autorité palestinienne, le Hamas et le Jihad islamique, qui conduit à des attentats incessants.  Pour le représentant, les Palestiniens refusent toute négociation de paix « parce que leur objectif n’est pas d’obtenir un État mais de détruire Israël ». 

Pour ce qui est des permis de construire accordés en Judée, le représentant a assuré qu’ils n’entravent nullement la paix.  Il a cependant précisé que ces constructions ne cesseront pas car il s’agit d’une « politique du peuple juif, qui est originaire de Judée ».  « C’est un droit juridique et historique à la terre que nous revendiquons. »  À ses yeux, Israël n’occupe pas la Palestine « car il n’y a jamais eu d’entité palestinienne, ce sont des territoires qui font l’objet d’un litige ».  Les Israéliens qui y vivent sont des êtres humains qui ont besoin d’infrastructures et d’équipements, a-t-il justifié, estimant que ces mesures n’empêchent pas de faire le premier pas vers la paix, c’est-à-dire s’assoir autour d’une table et négocier.  Si Israël se retirait de ces territoires, le Hamas et d’autres groupes terroristes s’en saisiraient et renverseraient l’Autorité palestinienne, a ajouté le représentant, selon lequel son pays ne peut rester les bras croisés dans l’attente d’éventuels pourparlers de paix.  Jugeant à cet égard que le Conseil ne se penche pas vraiment sur les menaces qui pèsent sur le Moyen-Orient, il lui a reproché de ne rien dire des « armées des ayatollahs » qui sévissent au Yémen, au Liban et en Syrie.  « Que ferez-vous quand l’Iran se sera doté de l’arme nucléaire? ».  De fait, les vraies menaces sécuritaires ne sont pas là ou vous pensez qu’elles sont, a-t-il conclu, appelant le Conseil à ouvrir les yeux et faire changer les choses tant qu’il est encore temps.

M. RIYAD H. MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a déclaré que les colons contrôlent désormais Israël et ont toutes les ressources de cet État à leur disposition.  « Ils continuent de faire ce qu’ils veulent pour prendre les terres: ils volent, terrorisent, détruisent, brûlent et tuent, » a-t-il dénoncé.  Face au terrorisme, il a rappelé qu’il faut poursuivre en justice les auteurs, geler leurs avoirs financiers et les empêcher de voyager.  « Est-ce que cela sera fait? »  Il a ensuite indiqué qu’Israël a approuvé 5 000 unités de logement pour la seule journée d’hier.  « Je crois que même le Gouvernement israélien n’en revient pas de ce qu’il peut faire sans conséquences et continue donc de franchir tous les jours la ligne rouge. »  Nous demandons une protection que notre peuple mérite, à laquelle nous avons droit, a dit le délégué qui a également appelé à l’établissement des responsabilités afin de prévenir de nouveaux crimes.  « Les victimes palestiniennes n’ont-elles pas droit à la justice?  Ne sont-elles pas moins humaines? » a-t-il lancé.  L’Observateur permanent a enfin constaté que le monde a grandement investi dans la paix mais n’a pas pris les mesures nécessaires pour se prémunir de la colonisation.  Peu importe la difficulté qu’il y a à prendre des décisions nécessaires maintenant, les conséquences de ne pas les prendre sont bien plus graves, a-t-il averti.

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