À l’approche du soixante-quinzième anniversaire de la Nakba, le Comité du peuple palestinien appelle à « agir autrement » pour mobiliser la communauté internationale
L’Observateur permanent de l’État de Palestine a déclaré ce matin, devant le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, que « l’heure est venue de demander un nouvel avis consultatif » à la Cour internationale de Justice (CIJ), fustigeant « l’attitude criminelle » du Gouvernement israélien. À l’approche du soixante-quinzième anniversaire de la Nakba, le Président du Comité a appelé pour sa part à « agir autrement » pour mobiliser la communauté internationale et permettre la pleine réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien.
Hier, la bande de Gaza a vécu un « enfer » alors que des bombardements israéliens ont fait un mort et cinq blessés parmi les Palestiniens, a rapporté l’Observateur permanent de l’État de Palestine qui a exprimé sa reconnaissance envers l’Égypte et l’ONU qui tentent de négocier un cessez-le-feu. Depuis la formation du Gouvernement le plus « intransigeant » de l’histoire d’Israël, les forces israéliennes ont lancé des attaques sur Djénine, Naplouse, Bethléem et d’autres villes palestiniennes. Des colons ont pris d’assaut la ville de Houara, et Jéricho demeure assiégée depuis 10 jours, a déploré M. Riyad Mansour.
Condamné à une peine administrative en Israël, Khader Adnan est mort, hier, au terme d’une grève de la faim de 86 jours, a regretté l’Observateur, y voyant l’illustration du caractère « implacable » de l’occupation israélienne. Même constat de la part du Président du Comité, M. Cheikh Niang, qui a considéré le décès de Khader Adnan symptomatique du caractère « implacable et féroce » de l’occupation. Il a dénoncé « l’attitude criminelle » du Gouvernement israélien qui perdure du fait de l’inertie de la communauté internationale. « Le statu quo ne fonctionne pas », a martelé le Président, en demandant à « agir autrement » pour mobiliser la communauté internationale et « sortir de l’ornière ».
S’agissant du vote « historique » de la Quatrième Commission de l’Assemblée générale en faveur de la sollicitation d’un avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur l’occupation israélienne, M. Mansour a dénoncé l’adoption de législations discriminatoires envers les Palestiniennes ainsi que les systèmes de droits spécifiques pour les colons et les populations palestiniennes. Des rapports d’Amnesty international et Human Rights Watch et d’autres confirment que le peuple palestinien vit bel et bien dans un système d’apartheid, a déploré l’Observateur. Après avoir saisi la CIJ une première fois lors de la construction du mur israélien, l’heure est venue de demander un nouvel avis consultatif, a-t-il estimé. Comme l’Afrique du Sud et l’Indonésie, le Liban a indiqué préparer un dossier afin d’appuyer la demande d’avis consultatif.
Signe que de nombreux États Membres s’associent au peuple palestinien et à la défense de ses droits inaliénables, l’Observateur a relevé en outre que le Conseil de sécurité a consacré huit réunions en quatre mois à la question palestinienne. À ceux qui « essaient de faire tourner les Nations Unies autour d’un seul problème », soit la guerre en Ukraine, il a rétorqué que la question palestinienne demeure un point essentiel de l’ordre du jour de l’ONU qui ne peut être ignoré. À ce propos, le Président du Comité a fait savoir que le 9 mai, le Bureau du Comité tiendra une réunion avec les membres élus du Conseil afin d’échanger des idées sur le moyen de reprendre les négociations de paix.
L’Observateur de l’État de Palestine a par ailleurs annoncé que l’ONU commémorera, le 15 mai, le soixante-quinzième anniversaire de la Nakba en organisant une réunion spéciale et un événement commémoratif dans la salle de l’Assemblée générale, à New York, en présence du Président Abbas.
La question palestinienne est centrale pour notre région, a affirmé la Ligue des États arabes, en espérant que cet événement saura donner un nouveau souffle à la question palestinienne et au droit du peuple palestinienne à l’autodétermination. À cette fin, l’Indonésie a appelé, comme la Namibie, à générer autant de publicité que possible autour de cet événement, notamment sur les réseaux sociaux.
En début de séance, le Comité a procédé à l’élection de M. Ahmad Faisal Muhamad, de la Malaisie, au poste de rapporteur et vice-président. L’examen des demandes d’accréditation d’organisations de la société civile a été reporté à une date ultérieure.
La prochaine réunion du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.