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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 28 octobre 2022

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Déplacement du Secrétaire général

Lundi prochain, le Secrétaire général sera à Alger où il est invité à participer au Sommet de la Ligue des États arabes. 

Dans la capitale algérienne, il devrait s’entretenir avec de hauts responsables algériens, dont le Président Abdelmajid Tebboune, et le Ministre des affaires étrangères, M. Ramtane Lamamra, ainsi qu’avec le Secrétaire général de la Ligue arabe, M. Ahmed Aboul Gheit.  Le Secrétaire général a aussi prévu des entretiens avec le personnel de l’ONU basé à Alger et des réunions bilatérales avec un certain nombre de chefs de délégation au Sommet. 

Mardi, il prononcera son discours à l’ouverture du Sommet et mettra l’accent sur le partenariat fort entre les Nations Unies et la Ligue arabe.  Il mettra aussi l’accent sur le rôle vital que la Ligue joue dans la promotion de la paix, du développement durable et des droits humains. 

Le Secrétaire général sera de retour à New York, mercredi 2 novembre. 

Iraq

Dans une déclaration publiée aujourd’hui, le Secrétaire général salue la formation d’un nouveau Gouvernement en Iraq, dirigé par le Premier Ministre, M. S.  Al-Sudani.  Il prend note de la nomination de trois femmes sur 21 ministres.

Ukraine

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué aujourd’hui qu’un nouveau convoi humanitaire est arrivé à Borova, une communauté de la province de Kharkivska dans le sud de l’Ukraine.  C’est la cinquième fois, ces deux dernières semaines, que l’ONU et ses partenaires réussissent à fournir une aide très attendue, grâce des convois intersinstitutions dans les régions sur lesquelles le Gouvernement ukrainien a repris le contrôle.  L’accès à ces régions était impossible pendant ces huit derniers mois. 

Le convoi d’aujourd’hui est chargé de kits d’hygiène, de couvertures, de draps de lit, de feuilles de plastique pour recouvrir les fenêtres, de bâches, de jerrycans et d’articles de cuisine pour plus de 8 000 personnes, pendant l’hiver. 

Après plus de huit mois d’hostilités, les habitations et autres infrastructures sont endommagées à Borova.

Dans la région, plus de 12 000 civils ont beaucoup de mal à se procurer de l’eau, du gaz et de l’électricité. 

Ailleurs dans le pays, des millions de gens sont dans la même situation, après la dernière vague d’attaques.  À Kiev, par exemple, les infrastructures électriques ont une nouvelle fois été attaquées cette nuit, aggravant encore les difficultés d’accès à l’électricité de populations déjà aux prises avec des coupures régulières, en plein milieu de l’hiver. 

Conseil de sécurité/Ukraine

Hier, le Conseil de sécurité a tenu une séance publique sur l’Ukraine, avec M. Adedeji Ebo, Haut-Commissaire adjoint pour les questions de désarmement qui a indiqué que les Nations Unies ne sont toujours pas informées d’un quelconque programme d’armes biologiques en Ukraine.

Iran

Les manifestations entrent dans leur septième semaine partout en Iran.  L’ONU est de plus en plus préoccupée par les informations sur l’augmentation du nombre de morts.  Aujourd’hui, un certain nombre de manifestants auraient été tués à Zahedan, la capitale du Sistan, et dans la province du Balouchistan.

L’ONU condamne ces incidents qui causent des morts et des blessés parmi les manifestants et réitère que les forces de sécurité doivent éviter tout recours inutile ou disproportionné à la force contre des manifestants pacifiques.  Les responsables doivent répondre de leurs actes.

L’ONU réitère son appel aux autorités iraniennes pour qu’elles respectent les droits humains, y compris les droits des femmes, et les libertés de réunion, d’expression et d’association.

L’ONU exhorte les autorités à répondre aux revendications légitimes de la population, dont le respect des droits des femmes.  Elle demeure convaincue que la crise actuelle peut et doit être traitée par le dialogue et encourage tous les efforts substantiels et de bonne foi.

Tchad

Les inondations, qui ont commencé au mois d’avril, ont affecté plus d’un million de personnes. 

Aujourd’hui, le niveau de l’eau dans la capitale N’Djamena s’est stabilisé, mais l’ONU demeure préoccupée par les prévisions selon lesquelles l’eau devrait monter vers la région déjà en crise du lac Tchad. 

Au moins 100 000 autres personnes devraient être affectées dans cette région de basse altitude. 

Les partenaires de l’ONU travaillent avec les autorités locales pour préparer les communautés et évacuer les gens les plus vulnérables. 

Quelque 250 000 personnes ont déjà reçu une aide de l’ONU et de ses partenaires mais les besoins sont massifs.  Il faut des abris et du matériel d’assainissement pour éviter une urgence sanitaire.  La protection et l’aide alimentaire sont également très attendues par des communautés déjà affectées par une crise alimentaire et nutritionnelle.

Au moment où les besoins continuent de croître, l’ONU n’a reçu jusqu’ici qu’un quart des 70 millions de dollars nécessaires pour répondre aux inondations et aider 800 000 personnes. 

Les fonds du Plan de réponse humanitaire pour le Tchad, qui cherche à collecter une somme de 510 millions de dollars, pourraient aussi servir à répondre aux inondations mais ce plan n’est financé qu’à hauteur de 40%, à ce stade. 

Les partenaires humanitaires sur le terrain tirent la sonnette d’alarme et leur message est clair.  Pour continuer à aider les plus vulnérables, il faut de l’argent de tout urgence.

Éthiopie

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a noté aujourd’hui qu’avant la reprise des hostilités dans le pays, le niveau des besoins dans le nord de l’Éthiopie était déjà énorme avec 13 millions de personnes en attente de nourriture et autre assistance.  La fourniture de l’aide a été suspendue dans le Tigré pendant plus de deux mois et les produits humanitaires commencent à diminuer.  L’aide dans des zones d’Amhara et d’Afar est également interrompue. 

Les partenaires humanitaires vont continuer à travailler avec toutes les parties pour essayer d’apporter de l’aide à ceux qui en ont besoin où qu’ils soient, conformément aux principes d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance.

Corne de l’Afrique

L’ONU est préoccupée par l’augmentation des cas de choléra et de diarrhée aqueuse aigüe, depuis plusieurs semaines, en particulier dans les régions touchées par l’une des pires sécheresses de ces 40 dernières années.  Le début de la saison des pluies d’octobre à décembre a été faible et il est probable que les précipitations stagnent en desous de la moyenne, entraînant la cinquième mauvaise saison des pluies consécutive.  Ceci peut conduire à une propagation encore plus grave du choléra et des maladies hydriques. 

La situation est encore plus alarmante maintenant que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient d’annoncer une pénurie de vaccins contre le choléra, en raison d’une baisse de l’offre due aux multiples irruptions dans le monde.  Quelque 29 pays au moins sont touchés depuis le mois de janvier de cette année. 

Cela veut dire que l’on va passer de deux doses à une dose de vaccin pour sauver des vies.  Mais cela va compromettre la santé et la vie des enfants les plus vulnérables et des mères gravement malnutries qui allaitent. 

Des milliers de gens ont fui vers des zones urbaines déjà surpeuplées avec un accès limité à l’eau et des services de santé et de nutrition surexploités, ce qui est une recette pour encore plus de cas.  Dans la région éthiopienne d’Oromia, 238 cas et 7 morts ont été signalés alors que dans la région de Somali, on parle de 35 cas et de 2 morts. 

Au Kenya, le choléra a été déclaré le 20 octobre et le Gouvernement a mis tous les comtés en alerte maximale, puisque la sécheresse accentue les risques.  Quelque 94 cas et 2 morts ont été signalés dans six comptés kenyans. 

En Somalie, on compte jusqu’ici 11 300 cas de diarrhée aqueuse aigüe ou de choléra, depuis le début de l’année.

Haïti

Des cas suspects de choléra ont été trouvés dans 8 des 10 départements du pays.  Le taux d’occupation dans les 15 centres de traitement de la zone métropolitaine de Port-au-Prince a dépassé les 80% mercredi dernier.  Augmenter le nombre de lits est un effort vital. 

L’Organisation panaméricaine de la santé continue d’offrir une assistance technique au Ministère de la santé pour renforcer la détection des cas, les analyses de laboratoire et les capacités de gestion des cas, tout en distribuant des produits et des équipements médicaux. 

Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a distribué 130 000 litres d’eau potable à Cité-Soleil, ces trois derniers jours, aidant près de 3 000 personnes par jour dans un environnement difficile.

Les agents de santé communautaires et les ONG mènent des sessions de sensibilisation au choléra et distribuent du chlore et des tablettes de purification d’eau dans les quartiers les plus touchés de la capitale. 

Plus tôt pendant la semaine, le Service aérien d’aide humanitaire des Nations Unies a transporté des produits nutritionnels que le Programme alimentaire mondial (PAM) et ses partenaires entendent utiliser à Cité-Soleil.  Le Service aérien continue aussi à transporter des lits d’hôpital pour la riposte contre le choléra. 

Enfin, un rapport publié aujourd’hui par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et les autorités haïtiennes indiquent que le nombre des gens qui ont fui la violence des gangs a triplé ces cinq derniers moins, passant à près de 96 000 personnes à Port-au-Prince. 

République démocratique du Congo (RDC)

La Mission de maintien de la paix des Nations Unies en RDC (MONUSCO) indique que les combats se poursuivent dans le Nord-Kivu, entre les Forces armées congolaises et le groupe armé M23, le long de la route principale entre Goma et Kiwanja, hier, et dans les environs de Kabaya et de Rugari, ce matin.  La Mission a fourni un appui logistique et médical aux Forces armées congolaises alors que les combats ont provoqué des mouvements de population. 

Moyen-Orient

M. Tor Wennesland, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient est intervenu ce matin au Conseil de sécurité

Israël/Liban

Hier, le Secrétaire général a publié une note pour se féliciter de la signature de l’accord pour délimiter la frontière maritime entre Israël et le Liban.

Rapports du HCR sur les tendances

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a publié aujourd’hui son premier rapport bisannuel qui montre que le nombre des personnes déplacées était de 103 millions, pendant la première moitié de l’année, soit une augmentation de 13,6 millions par rapport à l’année dernière.

Cela veut dire qu’une personne sur 77 dans le monde est déplacée de force.  La plupart de ces mouvements ont eu lieu en Ukraine, avec au moins 7 millions de déplacés mais des mouvements aussi importants ont été enregistrés en Éthiopie, au Myanmar, au Burkina Faso, en République centrafricaine, au Mozambique et en République démocratique du Congo (RDC).

L’évaluation du HCR indique que le nombre des déplacés de force continuera à augmenter pendant le reste de l’année.

Conférences de presse

Lundi prochain à 11 heures, M. Victor Madrigal-Borloz, expert indépendant sur la protection contre la violence et la discrimination fondées sur l’orientation et l’identité sexuelles donnera une conférence de presse. 

L’invité du point de presse sera le Directeur régional du Programme alimentaire mondial (PAM) pour l’Afrique de l’Est, M. Michael Dunford, qui parlera de la Corne de l’Afrique.

À 13 heures, ce sera au tour de la Présidente du Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine, Mme Catherine S. Namakula, de répondre aux questions des journalistes. 

Ont donné des conférences de presse aujourd’hui, la Présidente et le Greffier de la Cour internationale de Justice (CIJ), Mme Joan E. Donoghue et M. Philippe Gautier; le Rapporteur spécial sur le droit à la nourriture, M. Michael Fakhri; le Rapporteur spécial sur le logement décent, M. Balakrishnan Rajagopal; et le Rapporteur spécial sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, M. Olivier de Schutter.

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