Soixante-dix-septième session,
25e séance plénière – matin
CPSD/770

Quatrième Commission: critiqué pour ses pratiques vis-à-vis des Palestiniens, Israël met en garde contre l’adoption d’un texte qui solliciterait un avis consultatif de la CIJ

Des appels répétés ont, ce matin, été lancés à Israël pour qu’il respecte le droit international et les résolutions pertinentes de l’ONU relatives à la question palestinienne, par la plupart des délégations ayant pris la parole aujourd’hui à la Quatrième Commission (chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation).  Israël, qui s’est qualifié de « seule démocratie libérale du Moyen-Orient », a pour sa part dénoncé les projets de résolution qui seront mis demain aux voix, lors de la séance de clôture de la session en cours. 

Le représentant israélien a fustigé les États Membres qui ont exhorté son pays à mettre fin aux pratiques et activités d’implantation affectant les droits du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, les accusant de faire partie de « la majorité anti-israélienne à l’ONU ».  Il a jugé les textes sur le point d’être mis aux voix sans fondement et détachés de la réalité, tout particulièrement l’un dont le libellé a été modifié cette année, et qui risque selon lui de « mettre le clou final dans le cercueil et de fermer la porte à tout espoir de progrès futur ». 

En effet, pour le délégué israélien, ce projet de résolution contient « une mesure empoisonnée », à savoir la sollicitation de la Cour internationale de Justice (CIJ) pour obtenir de cette juridiction un nouvel avis consultatif afin de diaboliser son pays.  Il a également reproché aux Palestiniens de continuer de propager une culture de haine et de violence en refusant à Israël le droit d’exister en tant qu’État juif, prévenant que toutes les « mesures palestiniennes unilatérales se heurteront à des mesures unilatérales » de la part d’Israël.

En quoi la quête de justice ne contribuerait-t-elle pas à la paix ?  En quoi solliciter un avis consultatif de la CIJ menacerait Israël? s’est demandé en revanche la représentante palestinienne, qui a défendu l’idée qu’il s’agit d’un choix pacifique légitime et d’une mesure multilatérale que l’Assemblée générale peut prendre sur la base du droit international.  Il n’en reste pas moins que pour Israël, faire appel à la CIJ pour lui imposer une « réalité palestinienne déformée » est voué à l’échec, et mettrait fin à tout espoir de réconciliation. 

Les États-Unis ont estimé que le libellé mis en cause par Israël a été introduit tardivement, en l’absence de consultations suffisantes, ne faisant qu’éloigner davantage les deux parties, alors que seule la reprise de négociations directes peut faire avancer la solution des deux États.  La délégation américaine a en outre reproché à la Quatrième Commission et à l’Assemblée générale de ne pas tenir compte des évolutions positives sur le terrain au cours des trois dernières années.  De nouvelles chances de coopération et d’intégration régionale pour une prospérité commune existent, a-t-elle soutenu, en invitant la Commission à renoncer aux résolutions pleines de préjugés contre Israël et à privilégier la voie de la paix.

La plupart des délégations ont appuyé la création d’un État palestinien indépendant et viable avec Jérusalem-Est pour capitale alors même que son peuple continue de vivre sous le joug de l’occupation israélienne et ne voit aucune lueur d’espoir compte tenu d’un horizon politique fermé, a relevé l’Algérie.  À l’instar d’autres États Membres, celle-ci a accusé la Puissance occupante de poursuivre une politique d’apartheid pour saper la viabilité de la solution des deux États.

Même son de cloche du côté du Liban, qui a reproché à Israël de poursuivre la construction de nouvelles unités de colonisation israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, tout en mettant des coups d’arrêt aux projets de développement d’infrastructures palestiniennes, au prétexte que des permis de construire n’auraient pas été délivrés.  Pour l’Afrique du Sud, Israël a institutionnalisé un régime d’oppression systématique d’un groupe par un autre.  Oppression selon elle raciale, dont le but est de consolider la domination d’Israël sur les Palestiniens, en perpétuant ainsi un régime d’apartheid, une comparaison que le délégué a dit ne pas faire à la légère.

Demain, à 10 heures, la Commission achèvera les travaux de sa session en mettant aux voix les projets de résolution relatifs à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et aux pratiques israéliennes.

PRATIQUES ET ACTIVITÉS D’IMPLANTATION ISRAÉLIENNES AFFECTANT LES DROITS DU PEUPLE PALESTINIEN ET DES AUTRES ARABES DES TERRITOIRES OCCUPÉS

Suite du débat général

M. VAHID GHELICH (Iran) a exprimé ses graves préoccupations concernant les horribles conclusions des rapports établis par le Comité spécial et le Secrétaire général.  Bien que ces rapports indiquent que les autorités israéliennes ont refusé les demandes de consultations et d’informations concernant la mise en œuvre des résolutions pertinentes, ils exposent les expériences terribles des Palestiniens y compris les démolitions systématiques de leurs maisons et les expulsions forcées, en particulier à Jérusalem-Est.  Ils n’ont aucune possibilité de porter plainte, a constaté le délégué, en dénonçant les nombreuses violations des droits humains fondamentaux du peuple palestinien par la Puissance occupante, Israël.  Depuis le début de l’occupation illicite des territoires occupés, Israël opère en toute impunité, s’est-il indigné alors que le droit à l’autodétermination des Palestiniens reste toujours nié.  Le régime occupant a pris des mesures sans précédent pour accélérer la judaïsation de Jérusalem, voire éliminer la présence musulmane et chrétienne de la Ville sainte, a-t-il renchéri, en exhortant la communauté internationale à agir, en particulier l’ONU, pour tenir le régime d’apartheid d’Israël responsable de ses actes conformément au droit international.  Avant de conclure, le représentant a soutenu la solution des deux États et condamné les tentatives « inhumaines » de changer la composition démographique dans le Golan syrien occupé.  La décision israélienne d’imposer sa législation dans le Golan syrien occupé est nulle et non avenue, a-t-il tranché.

M. MARWAN A. T. ABUSREWEL (Libye) a dénoncé les violations flagrantes commises par Israël contre le peuple palestinien en violation du droit international et des résolutions pertinentes de l’ONU.  Les faits sur le terrain n’ont pas fait justice à ce peuple, a-t-il regretté, ajoutant que la paix ne saurait être réalisée si la Puissance occupante continue à annexer des terres et des installations arabes, et à construire des murs sur les terres palestiniennes, en faisant une vaste prison qui compromet la réalisation de la solution des deux États, a-t-il mis en garde.  Le peuple palestinien exige son droit de retour en Palestine, a insisté le représentant, en affirmant que la question palestinienne reste une blessure pour tous les Arabes.  Il a enfin appuyé la création d’un État palestinien indépendant, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le représentant du Niger a estimé que l’absence de négociations sérieuses et l’incapacité de régler les principaux problèmes qui alimentent le conflit israélo-palestinien ont créé une situation sécuritaire alarmante, à laquelle la communauté internationale doit apporter des réponses.  Il a ainsi déploré l’usage disproportionné de la force par les forces israéliennes dans les territoires occupés, et rappelé l’obligation qui incombe à chaque État, « même à Israël », Puissance occupante, de respecter les obligations internationales en matière de protection des civils.  Les restrictions aux déplacements imposées par Israël entravent la fourniture des services de base et les activités économiques, a déploré le représentant.  Pendant ce temps, les expulsions font partie de la vie quotidienne des Palestiniens, et la poursuite des activités de colonisation, notamment à Jérusalem-Est, a provoqué le déplacement forcé des populations palestiniennes.  Il a exprimé en terminant sa profonde préoccupation face à la situation d’apartheid que vit le peuple palestinien du fait de l’occupation israélienne, ainsi que son attachement à la solution des deux États. 

Mme CEREN HANDE ÖZGÜR (Türkiye) s’est inquiétée de la poursuite des tensions dans les territoires occupés du fait des raids menés par les forces israéliennes et du blocus de Gaza.  Elle s’est également préoccupée des attaques menées par les groupes radicaux israéliens contre la Mosquée Al-Aqsa, en ajoutant que les attaques par les colons et les expulsions forcées doivent cesser.  Toutefois, l’absence de solution au conflit israélo-palestinien et d’intérêt de la communauté internationale pour cette question est tout aussi préoccupante.  Il est donc essentiel à ses yeux de revenir aux négociations en vue de parvenir à un accord sur la base d’un État palestinien souverain à l’intérieur des frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.  Elle a en outre soutenu la demande légitime de la Palestine de devenir Membre des Nations Unies à part entière. 

M. ABDULRAHMAN HASAN YAHYA AL-BARATI (Yémen) a souligné l’importance de la question palestinienne pour la communauté arabe et islamique.  Une paix globale et la normalisation avec Israël doivent être précédées selon lui par la fin de son occupation des terres arabes, conformément au droit à l’autodétermination et au droit au retour des réfugiés avec dédommagement.  Il est en effet impossible d’assurer la stabilité du Moyen-Orient sans un règlement juste de la question palestinienne, a fait valoir le représentant.  Il a condamné la politique d’occupation des colons et appelé le Conseil de sécurité à mettre en œuvre ses résolutions pertinentes.  Le délégué a appelé la Puissance occupante à mettre fin à la colonisation des territoires occupés, en particulier à Jérusalem-Est, ainsi qu’au blocus de Gaza.  Après avoir encouragé les États Membres à reconnaître la Palestine en tant qu’État à part entière, il a exprimé son appui aux recours juridiques entrepris par la Palestine pour tenir le régime israélien responsable de ses crimes de guerre. 

M. MD MONWAR HOSSAIN (Bangladesh) a considéré que la question la plus importante en vue de garantir les droits du peuple palestinien est la mise en œuvre pleine et entière de toutes les résolutions pertinentes de l’ONU, y compris la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité.  Par ailleurs, il a préconisé de mettre en œuvre toutes les recommandations antérieures du Comité spécial contenues dans ses rapports et de faciliter son accès au Territoire palestinien occupé et au Golan syrien occupé, de même que d’autoriser un accès similaire au Rapporteur spécial et à la Commission d’enquête internationale indépendante.  Le représentant s’est dit profondément préoccupé par l’accès discriminatoire des Palestiniens aux services de base tels que l’éducation, les soins de santé et l’accès aux infrastructures d’eau, d’assainissement et d’électricité.  Il a exprimé une inquiétude similaire au sujet de l’accès discriminatoire à la justice, des attaques contre les journalistes, des expulsions et des démolitions, la détention des Palestiniens, y compris les enfants, et toutes les autres politiques et pratiques discriminatoires d’Israël.  Il s’est en revanche félicité de l’inclusion de la demande d’un avis consultatif de la CIJ dans le projet de résolution sur « les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est ».

Mme RAHMA SAMAI (Algérie) a réaffirmé la position de principe de son pays vis-à-vis de la question palestinienne, une question fondamentale pour le retour de la paix au Moyen-Orient et dans le monde à ses yeux.  L’Algérie appuie la création d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale, a réitéré la déléguée avant de constater que le peuple palestinien continue de vivre sous le joug de l’occupation israélienne et ne voit aucune lueur d’espoir alors que l’horizon politique reste fermé et que la Puissance occupante poursuit sa politique d’apartheid pour saper la solution des deux États et ses violations flagrantes du droit international.  Une solution définitive à ce conflit semble difficile, a-t-elle concédé en dénonçant les actes agressifs de la part d’Israël, comme les expulsions forcées de Palestiniens à Jérusalem et la démolition de leurs maisons, mais aussi les incursions au Haram el-Charif par la Puissance occupante.  L’Algérie demande à Israël de mettre fin à tout acte de colonisation et exhorte la communauté internationale à agir plus efficacement face aux agissements illicites d’Israël qui créent un fait accompli et portent atteinte à toute tentative de promouvoir la primauté du droit, a déclaré la représentante.  Il faut corriger l’injustice historique dont le peuple palestinien est victime depuis des décennies, a-t-elle exigé.  Sur le Golan syrien occupé, elle a affirmé que l’occupation israélienne de ce territoire est nulle et non avenue et n’a aucune base juridique.  Avant de conclure, elle a aussi rappelé que l’Algérie a accueilli les différentes factions palestiniennes en vue d’adopter une déclaration relative à leur réconciliation.  L’Algérie appuie le droit de la Palestine à devenir un États Membre à part entière de l’ONU, a-t-elle ajouté en conclusion.

Mme OMARALI (Brunéi Darussalam) a apporté son soutien aux efforts de l’UNRWA en dépit des contraintes et lacunes auxquelles il fait face.  Son travail est « louable et important », a-t-elle déclaré, soutenant le renouvellement de son mandat.  « Il est regrettable de devoir souligner à nouveau que la liberté et la justice pour le peuple palestinien n’ont que trop tardé », a déclaré la représentante.  Elle a réaffirmé sa solidarité avec les Palestiniens et condamné l’agression et les violations répétées de leurs droits humains et de leur dignité par la Puissance occupante.  Le manque de responsabilité de la Puissance occupante a « aggravé une situation qui a déjà été lourdement affectée par le conflit et la pandémie », a-t-elle déploré, l’invitant à revenir à la table des négociations et à respecter les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.  La déléguée a, enfin, réitéré son soutien à la solution des deux États et à l’octroi du statut de Membre des Nations Unies à la Palestine.

M. RICHARD M. MILLS (États-Unis) a déclaré d’emblée qu’Israéliens et Palestiniens méritent de vivre sur un pied d’égalité et qu’une solution à deux États négociée reste le meilleur moyen pour cela.  Il n’y a pas de raccourci à la création d’une nation, a-t-il fait valoir, et les négociations directes doivent reprendre.  Les États-Unis continuent à s’opposer à la résolution soumise chaque année à la Quatrième Commission sur ce point, le délégué se disant préoccupé par certains libellés, notamment celui relatif à la demande d’un avis consultatif de la CIJ, en arguant que cela risque d’éloigner davantage les parties, mais en regrettant aussi que ce libellé ait été introduit tardivement sans suffisamment de consultations. 

L’approche subjective de l’Assemblée générale depuis des décennies n’a pas permis de créer un climat de confiance et de faciliter une solution négociée au conflit israélo-palestinien, a-t-il regretté.  Le temps est venu de dépasser les vieux discours et de s’intéresser de près à ce qui se passe réellement dans la région, notamment depuis la signature des accords d’Abraham par plusieurs pays.  Il y a de nouvelles chances de coopération et d’intégration régionale pour une prospérité commune, a souligné le représentant, en regrettant qu’à la Quatrième Commission, rien ne change pour autant.  Il faut renoncer aux résolutions pleines de préjugés contre Israël et favoriser la voie de la paix.  Pour leur part, les États-Unis appuieront toute voie constructive en ce sens, a garanti le représentant.

La représentante de la Namibie a fait observer que les archives des Nations Unies sont remplies de preuves des violations par Israël du droit international et de tout ce que l’ONU défend.  Nous continuons pourtant depuis des années de tolérer ces violations sans demander suffisamment de comptes à la Puissance occupante, a déploré la déléguée.  Elle a réitéré son appui à la solution des deux États, conformément aux frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, seule solution viable selon elle en vue de parvenir à une paix pérenne.  Elle a exprimé son ferme soutien à la demande d’un avis consultatif de la CIJ sur les conséquences juridiques découlant de l’occupation prolongée et continue d’Israël de la Palestine et de la violation du droit à l’autodétermination. 

Le représentant de l’Afrique du Sud a estimé qu’Israël a institutionnalisé un régime d’oppression systématique par un groupe sur un autre.  Cette oppression est selon lui raciale et a pour but de consolider la domination d’Israël sur les Palestiniens, perpétuant ainsi un régime d’apartheid.  « Nous ne faisons pas cette comparaison à la légère », a assuré le représentant, en ajoutant que dénoncer Israël pour ses crimes commis contre les Palestiniens n’a rien d’antisémite.  Les expulsions et les démolitions forcées rappellent en effet des mesures similaires en vigueur en Afrique du Sud du temps de l’apartheid.  Le délégué a appelé les nations éprises de paix de recourir à tous les mécanismes onusiens afin d’assurer le droit à l’autodétermination du peuple palestinien.  Nous devons donc envisager de réactiver le Comité spécial des Nations Unies contre l’apartheid, afin d’assurer la défense des droits des Palestiniens face aux violations flagrantes et continues du droit international par Israël.  La communauté internationale et le Conseil de sécurité doivent également contraindre Israël à cesser ses activités de colonisation illégale dans les territoires occupés, a-t-il ajouté. 

La représentante de l’Indonésie s’est dite préoccupée par les faits exposés dans les rapports du Comité spécial et du Secrétaire général.  L’oppression par la Puissance occupante et sa politique d’apartheid ont davantage privé les Palestiniens de leurs droits fondamentaux et de leurs moyens de subsistance, a-t-elle constaté.  Il faut mettre fin aux actes illégaux perpétrés par Israël, a-t-elle exigé en appelant à ne pas permettre la normalisation de cette occupation qui dure depuis des décennies.  La Puissance occupante doit être tenue responsable de ses violations flagrantes du droit international et du droit international humanitaire, a poursuivi la déléguée, d’autant plus que la communauté internationale exige l’établissement des responsabilités pour les actes perpétrés en Europe de l’Est.  Elle a réitéré la solidarité de son pays avec le peuple palestinien et son soutien à la solution des deux États.

Le représentant du Koweït a réaffirmé la position de principe de son pays qui soutient la création d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale, en remarquant que l’identité de Jérusalem est une identité arabe.  Il a appelé la communauté internationale à être plus efficace en condamnant et en mettant fin aux crimes commis par Israël qui constituent une violation du droit international, y compris le blocus de Gaza, les attaques israéliennes de civils et d’installations civiles, la poursuite de la colonisation des territoires occupés, la destruction et la confiscation de propriétés palestiniennes et autres.  Tout cela sape la possibilité de mettre en œuvre la solution des deux États, a souligné le représentant, avant de dénoncer les tentatives israéliennes de porter atteinte au statu quo historique de la ville sainte de Jérusalem.  Il faut en outre apporter une protection internationale au peuple palestinien dans les territoires occupés et veiller à ce que la justice soit rendue pour les victimes, y compris pour la journaliste Shireen Abu Akleh, a-t-il exigé.  Le Koweït soutient la solution des deux États conformément à la légalité internationale et à l’Initiative de paix arabe, a conclu son représentant.

Le représentant du Japon s’est dit préoccupé par la situation sur le terrain, en particulier en Cisjordanie, en appelant à la retenue ainsi qu’à la mise en place de mesures de confiance entre les parties.  Il s’est également inquiété de l’expansion des colonies israéliennes dans les territoires occupés, qui constituent autant de violations du droit international qui ont de graves conséquences sur les droits humains des Palestiniens.  La situation humanitaire et socioéconomique dans la bande de Gaza, qui est sans espoir, ne peut selon lui mener qu’à de nouvelles violences.  Le représentant s’est cependant dit confiant que l’accord de réconciliation intrapalestinienne signé en Algérie puisse mener à la tenue d’élections et au renforcement de la légitimité des autorités palestiniennes. 

Le représentant d’Israël a dénoncé les résolution sans fondement et détachées de la réalité qui sont adoptées chaque année à l’ONU condamnant Israël, la « seule démocratie libérale du Moyen-Orient ».  Ces résolutions ne font selon lui que perpétuer le conflit en empirant la situation sur le terrain.  « En soutenant les mensonges et les déformations de la vérité des Palestiniens, vous leur montrez qu’ils peuvent continuer de propager la culture de haine et de violence en refusant à Israël le droit d’exister comme État juif », a-t-il noté, avant de dire qu’ils ne feront ainsi jamais la moindre concession.  En raison du soutien de la majorité anti-israélienne à l’ONU, les Palestiniens continuent de croire qu’Israël sera forcé de se rendre à leur radicalisme et à leur haine.  « Cela ne se produira jamais », a martelé le délégué.  Les Palestiniens ne souhaitent pas la paix, ils ne souhaitent qu’une seule chose: la destruction d’Israël, a affirmé le délégué.  Selon lui, les Palestiniens ont rejeté toutes les propositions de paix depuis des décennies.  Or, cette résolution est différente: l’ONU va mettre le clou final dans le cercueil et fermer la porte à tout espoir de progrès futur.  « La résolution dont nous sommes saisis contient une mesure empoisonnée », a encore dit le représentant, soit l’implication de la CIJ dans « leur guerre de jihad de la diabolisation d’Israël ».  « Ces mesures palestiniennes unilatérales se heurteront à des mesures unilatérales », a-t-il assuré.  Selon lui, au cours des derniers mois, il y a eu 5 000 attaques de Palestiniens contre des citoyens israéliens.  Utiliser comme arme une juridiction comme la CIJ pour imposer la réalité déformée palestinienne à Israël est voué à l’échec, et tout espoir de réconciliation deviendra impossible, a-t-il assuré en conclusion. 

Le représentant du Qatar a qualifié l’occupation israélienne des territoires palestiniens et arabes de crime et violation flagrante du droit international.  Il a condamné l’absence de solution globale sur la base du droit international et de l’Initiative de paix arabe, dénonçant aussi les actes visant les civils palestiniens et les mesures de punition collective ainsi que la politisation de l’aide humanitaire à Gaza par la Puissance occupante.  Le Qatar réaffirme l’illégalité des colonies de peuplement israéliennes, a insisté le délégué, en soulignant que ces implantations sapent la viabilité de la solution des deux États.  Il a appelé à la création d’un mécanisme international, assorti d’un échéancier, pour la protection des citoyens palestiniens et a souhaité que la communauté internationale assume ses responsabilités.

Le représentant du Liban a condamné le rejet continu d’Israël de collaborer avec le Comité spécial alors que ce pays poursuit une politique systématique de violations des droits fondamentaux du peuple palestinien, pour créer un fait accompli et parvenir à une composition démographique nouvelle.  Les rapports dont est saisie la Quatrième Commission reflètent une hausse préoccupante du nombre de victimes palestiniennes, outre la hausse constante de la violence des colons contre les Palestiniens, a-t-il noté.  Le représentant a dénoncé la poursuite de la construction de nouvelles unités de colonisation israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est et les coups d’arrêt aux projets de développement d’infrastructures palestiniennes, au prétexte qu’un permis de construire n’a pas été délivré.  Selon lui, le seul but de cette démarche est de saper toute possibilité de créer un État palestinien viable.  Le délégué a également condamné le blocus de Gaza qui dure depuis 15 ans, et l’implantation de 23 000 nouveaux colons israéliens dans le Golan syrien occupé.  À l’aune de cette réalité, le Liban demande à la communauté internationale de veiller au respect du droit international et du droit international humanitaire et d’assurer la reddition de comptes pour les injustices infligées au peuple palestinien depuis plus de 50 ans, a conclu le délégué.

Le représentant du Soudan a relevé la détérioration grave de la situation en Cisjordanie et à Gaza, qui est reflétée dans les rapports dont est saisie la Commission.  Il a dénoncé la poursuite de la construction de colonies de peuplement israéliennes et les tentatives de modifier le statut historique des lieux saints d’Al-Qods al-Charif.  Le Soudan demande donc à Israël de respecter toutes les résolutions pertinentes, a déclaré le représentant, et à la communauté internationale de faire pression en ce sens.  Il a également appuyé la pleine adhésion de la Palestine en tant qu’Etat Membre à part entière des Nations Unies.

Le représentant du Venezuela a réitéré sa profonde préoccupation face à l’aggravation croissante de la situation sur le terrain dans les territoires occupés et à la diminution des perspectives d’un règlement pacifique et durable du fait de l’agression continue d’Israël contre le peuple palestinien.  Les pratiques et activités de colonisation israéliennes affectent en effet les droits des Palestiniens et des autres Arabes des territoires occupés, a-t-il noté.  Il a regretté, à cet égard, que le Conseil de sécurité continue d’être empêché de s’acquitter pleinement de son mandat et d’exiger le respect de ses résolutions par le veto répété de l’un de ses membres permanents, ce qui perpétue l’impunité de la Puissance occupante et l’encourage à poursuivre son agression.  Le représentant a dénoncé les violations des droits humains du peuple palestinien, le traitement discriminatoire dont il fait l’objet sur ses propres terres et les détentions arbitraires de civils et de journalistes palestiniens innocents.  De même, il a rejeté toute mesure unilatérale par la Puissance occupante dans le but est de modifier le statut juridique du Golan syrien occupé.

Le représentant de la Malaisie a estimé que les rapports dont est saisie la Commission montrent que les conditions de vie des Palestiniens, caractérisées par une « oppression systématique et continue » au moyen de politiques discriminatoires, du déni des droits humains fondamentaux, d’actes inhumains et de la confiscation de leurs terres et de leurs biens, relèvent du crime d’apartheid.  Il s’est dit gravement préoccupé par l’aggravation de la situation sur le terrain sans qu’une résolution durable soit en vue, alors que le plus grand nombre de décès de Palestiniens depuis 16 ans a été enregistré cette année en Cisjordanie.  Le représentant s’est également alarmé de l’intensification de la violence par les colons illégaux.  Dans ce contexte, il incombe selon lui à la communauté internationale d’assurer la protection du peuple palestinien, ainsi que de demander des comptes aux auteurs de ces actes.  Il a appelé la communauté internationale à exhorter Israël à mettre fin à son occupation coloniale illégale et à son régime d’apartheid, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes de l’ONU.  À cette fin, le représentant a exprimé son soutien au renvoi à l’organe judiciaire principal des Nations Unies de la question des conséquences juridiques de la violation prolongée du droit à l’autodétermination du peuple palestinien, de l’occupation, de la colonisation et de l’annexion du territoire palestinien, y compris Jérusalem-Est, ainsi que de la législation et des mesures discriminatoires israéliennes.

La représentante de la Ligue des États arabes a déclaré que l’absence de mise en œuvre des résolutions de l’ONU sur la question palestinienne ne fait qu’entraver la possibilité d’aboutir à la création d’un État palestinien et perpétue les souffrances quotidiennes de son peuple.  Israël continue de mettre en place des mesures unilatérales illégitimes pour imposer un statu quo dans le cadre de ses politiques de colonisation brutales, dont l’annexion complète des territoires occupés, a-t-elle noté, notamment au moyen de la destruction de logements et d’infrastructures, de l’expulsion, de la détention illégale et du massacre du peuple palestinien.  Dans ce contexte, la Ligue des États arabes réaffirme sa condamnation de toutes les violations commises par Israël dans les territoires occupés, y compris le Golan occupé.  La représentante a prôné la reprise de négociations directes entre les parties dans le but de parvenir à la solution des deux États et à mettre un terme aux violations des droits humains.  Israël, en toute impunité et avec le soutien de certains États Membres, pille les ressources naturelles du peuple palestinien, méprise les résolutions de l’ONU et met en œuvre une politique d’apartheid que nous croyions oubliée depuis longtemps, a condamné la déléguée.  Nous sommes confrontés à d’immenses défis, exacerbés par la situation géopolitique et les dynamiques régionales, a reconnu la représentante, en rejetant à nouveau les violations du droit international par Israël. 

Droit de réponse

L’observatrice de l’État de Palestine a exercé son droit de réponse pour souligner que le multilatéralisme est en crise, y compris en partie à cause du mépris manifesté par Israël à l’encontre de l’ONU et du droit international.  Israël pense être au-dessus des lois et avoir le droit de pointer du doigt, dans une enceinte comme celle-ci, les États attachés au respect de la légitimité internationale, s’est-elle indignée.  Israël ne veut pas entendre les appels répétés ici et ailleurs pour permettre au peuple palestinien de jouir de ses droits fondamentaux.  Israël veut que tout le monde regarde ailleurs et que personne ne lui reproche d’être un agresseur.  Il cherche à détourner l’attention avec des diatribes hostiles et une rhétorique arrogante, en traitant les délégations présentes de « majorité illégale », a poursuivi la déléguée.  En quoi la quête de justice ne contribuerait-t-elle pas à la paix? a-t-elle demandé.  En quoi solliciter un avis consultatif de la CIJ menacerait Israël? a poursuivi la déléguée, en faisant valoir qu’il s’agit pourtant d’un choix pacifique légitime et d’une mesure multilatérale que l’Assemblée générale peut prendre sur la base du droit international et de la conscience.  Elle a demandé aux délégués présents de prendre en compte les menaces et insultes entendues ici, dans ce qui est censé être une enceinte diplomatique, et d’imaginer simplement ce qu’endure le peuple palestinien alors qu’il n’y a aucune fin en vue. 

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