En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/19778

Le Secrétaire général appelle à « faire tout » pour permettre une pleine mise en œuvre de l’Accord pour la paix et construire un avenir meilleur pour la République centrafricaine

On trouvera ci-après la déclaration faite par le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la Réunion de haut niveau sur la République centrafricaine, aujourd’hui, à New York:

Je suis heureux de me joindre à vous et vous remercie de votre participation à cette réunion sur la République centrafricaine.

L’accord signé le 6 février 2019 sous l’égide de l’Union Africaine et avec le soutien des Nations Unies et de nos partenaires représente un pas historique vers la paix et la stabilité du pays.

Je souhaite à ce titre féliciter tout particulièrement le Président Touadéra, l’Union Africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale et tous ceux qui ont œuvré pour faire avancer le processus de paix.

Ces efforts commencent à porter leurs fruits sur le terrain.  Depuis la signature de l’accord, le nombre de violations des droits de l’homme a ainsi baissé.  Mais pour garantir une paix et une stabilité durables, nous devons faire beaucoup plus. 

Je pense en particulier à l’opérationnalisation des mesures de sécurité transitoires, y compris les Unités spéciales mixtes de sécurité et à la restauration de l’autorité de l’État dans un esprit inclusif, mais aussi bien entendu au désarmement et à la démobilisation des groupes armés.

À ce titre, je reste préoccupé par les violations continues des dispositions de l’accord sur la cessation des hostilités.  Nous l’avons malheureusement encore vu ce mois-ci à Birao.  Ces violations minent la confiance de la population et la perspective d’un retour à une paix durable.  Les engagements pris par les différents groupes doivent être respectés.

Comme je l’ai indiqué à plusieurs reprises, le peuple centrafricain, dans toutes ses composantes, doit être au cœur du processus de paix, y compris les femmes et les jeunes acteurs et facteurs de progrès.  Leurs voix et leurs doléances doivent être entendues.

Le succès de l’accord et la réconciliation reposent aussi sur la lutte contre l’impunité.  Les auteurs de violations doivent être tenus responsables et les victimes doivent obtenir réparation.  Je pense en particulier aux évènements tragiques de Paoua et Birao.  Il en va également de la crédibilité de l’accord de paix vis-à-vis de la population centrafricaine qui a soif de justice.

Une réponse urgente et appropriée aux besoins humanitaires et de développement est également essentielle pour permettre à la population de bénéficier rapidement des dividendes de la paix.  Seule une approche intégrée, combinant les mesures en faveur de la paix, le soutien aux populations vulnérables et aux programmes de développement durable, nous permettra de remédier sur le long terme aux causes profondes de la violence et des conflits.

Comme observé ces dernières années, la communauté humanitaire n'a malheureusement reçu que la moitié des fonds nécessaires pour subvenir aux besoins des 2,9 millions de Centrafricains en situation précaire.  Sur les 430 millions de dollars requis, seuls 207 millions ont ainsi été débloqués à ce jour.

Enfin, dans la perspective des élections de 2020/21, il est important que la communauté internationale se mobilise afin que ces consultations se déroulent de manière libre et équitable sur l’ensemble du territoire.  Dans ce contexte, j’appelle tous les partenaires à apporter leur contribution. Un soutien financier cohérent de la communauté internationale demeure essentiel.  Je remercie l’Union européenne et le PNUD qui ont d’ores et déjà mobilisé 19 millions sur les 42,5 millions nécessaires pour la préparation des élections.

Il est aussi important que la MINUSCA puisse apporter son concours, y compris à travers un appui logistique et sécuritaire.  J’invite donc les États Membres et en particulier le Conseil de sécurité à lui donner le mandat nécessaire à cette fin.  Cela implique également d’ajuster le budget de la mission en conséquence.  Nous devons préserver les progrès démocratiques durement acquis.

Même si les défis ne manquent pas, notre volonté pour la paix, la stabilité et le développement demeure plus forte que jamais.  Faisons tout pour permettre une pleine mise en œuvre de l’accord et construire un avenir meilleur pour la République centrafricaine.

La responsabilité première du retour de la paix en RCA est d’abord celle des Centrafricains, mais il est crucial que tous les partenaires de votre pays restent pleinement engagés et unis pour la mise en œuvre de l’accord de paix.  Je me félicite du partenariat avec l’Union africaine, la CEEAC, les pays de la région et les autres partenaires importants comme la Banque mondiale et l’Union européenne.  Beaucoup de chemin reste à parcourir et vous pouvez compter sur le soutien des Nations Unies à travers la MINUSCA et mon représentant spécial, M. Mankeur NDiaye, dont je salue l’action et l’engagement.

Je vous souhaite une réunion pleine de succès.

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