Libéria: le Conseil de sécurité adopte une résolution par laquelle il approuve la recommandation du Secrétaire général relative à la reconfiguration de la MINUL
Au cours d’une réunion tenue ce matin, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité de ses 15 membres sa résolution 2215 (2015), aux termes de laquelle il approuve la recommandation que le Secrétaire général a formulée lors de l’exposé qu’il lui a présenté, le 16 mars 2015, sur le retrait du personnel en tenue de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL).
En vertu du texte adopté aujourd’hui, et conformément à la résolution 2190 (2014), le Conseil de sécurité autorise le Secrétaire général à mettre en œuvre la troisième phase du retrait afin de porter l’effectif militaire de la MINUL à 3 590 personnes et l’effectif policier à 1 515 personnes, et ce, au plus tard en septembre 2015.
Pour rappel, le dernier rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies au Libéria, publié le 15 aout 2014, faisait état de 4 586 militaires en fonction au sein de la MINUL, alors que la composante de police s’établissait à 1 434 membres, pour un effectif autorisé de 1 763 éléments.
Aux termes de la résolution 2215 (2015), le Conseil de sécurité réaffirme qu’il compte que le Gouvernement libérien assumera pleinement l’ensemble des responsabilités en matière de sécurité exercées par la MINUL le 30 juin 2016 au plus tard et il réaffirme également qu’il a l’intention d’examiner en conséquence la reconfiguration continue et future de la MINUL.
En adoptant ce texte, le Conseil de sécurité décide par ailleurs que le mandat de la MINUL ne comprendra plus la tâche décrite au paragraphe 10 d) i) de sa résolution 2190 (2014). Ledit paragraphe appelait la MINUL à « aider le Gouvernement libérien à organiser les élections sénatoriales ».
LA SITUATION AU LIBÉRIA
Texte du projet de résolution S/2015/222
Le Conseil de sécurité,
Rappelant ses résolutions antérieures concernant la situation au Libéria et dans la sous-région, en particulier les résolutions 1509 (2003), 2066 (2012), 2116 (2013), 2176 (2014), 2177 (2014) et 2190 (2014),
Félicitant le Gouvernement d’avoir fait face efficacement à l’épidémie d’Ebola au Libéria et prenant acte, à ce sujet, de la résilience du peuple et du Gouvernement libériens, et des institutions chargées de la sécurité, surtout des Forces armées du Libéria et de la Police nationale libérienne,
Accueillant avec satisfaction l’action menée par les États Membres, les partenaires bilatéraux et les organisations multilatérales, y compris l’Organisation des Nations Unies, l’Union africaine et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, pour aider le Gouvernement libérien à faire face à l’épidémie d’Ebola, accueillant avec satisfaction également le concours apporté au Libéria après l’épidémie par la communauté internationale, notamment la Commission de consolidation de la paix, en contribuant à son projet de développement global pendant la période de relèvement et souhaitant vivement que d’autres mesures soient prises en ce sens,
Rappelant que dans sa résolution 2066 (2012), il a approuvé, comme l’avait recommandé le Secrétaire général, la réduction de l’effectif militaire de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) en trois phases, d’août 2012 à juillet 2015,
Prenant note du rapport du Secrétaire général en date du 15 août 2014 (S/2014/598), ainsi que de l’exposé qu’il lui a présenté le 16 mars 2015 et des recommandations relatives à la reprise du retrait de la MINUL,
Constatant que la situation au Libéria continue de constituer une menace pour la paix et la sécurité internationales dans la région,
Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,
1. Approuve la recommandation que le Secrétaire général a formulée lors de l’exposé qu’il a présenté le 16 mars 2015 sur le retrait du personnel en tenue de la MINUL et, conformément à la résolution 2190 (2014), l’autorise à mettre en œuvre la troisième phase du retrait afin de porter l’effectif militaire à 3 590 personnes et l’effectif policier à 1 515 personnes, et ce, au plus tard en septembre 2015;
2. Décide que le mandat de la MINUL ne comprendra plus la tâche décrite au paragraphe 10 d) i) de sa résolution 2190 (2014);
3. Réaffirme qu’il compte que le Gouvernement libérien assumera pleinement l’ensemble des responsabilités en matière de sécurité exercées par la MINUL le 30 juin 2016 au plus tard et réaffirme également qu’il a l’intention d’examiner en conséquence la reconfiguration continue et future de la MINUL;
4. Prie le Secrétaire général de continuer de rationaliser les activités des composantes de la MINUL –civile, police et militaire– afin de tenir pleinement compte de la réduction des effectifs policiers et militaires et du mandat décidée dans la résolution 2190 (2014) et dans la présente résolution et le prie également de consolider la présence civile, policière et militaire de la MINUL compte tenu de la transition en matière de sécurité évoquée au paragraphe 3 ci-dessus;
5. Demande aux Gouvernements du Libéria et de la Côte d’Ivoire de continuer à resserrer leurs liens de coopération, surtout en ce qui concerne la région frontalière et, à ce sujet, demande à toutes les entités des Nations Unies en Côte d’Ivoire et au Libéria, y compris à toutes les composantes concernées de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et de la MINUL, dans la limite de leur mandat, de leurs capacités et de leurs zones de déploiement, ainsi qu’aux deux équipes de pays des Nations Unies, selon qu’il conviendra, d’apporter leur appui aux autorités ivoiriennes et libériennes;
6. Réaffirme l’importance des mécanismes de coopération entre missions au moment où la MINUL et l’ONUCI réduisent leurs effectifs, ainsi que les dispositions du cadre de coopération entre missions énoncées dans sa résolution 1609 (2005) et rappelle les dispositions pertinentes de la résolution 2162 (2014) à ce sujet;
7. Décide de demeurer saisi de la question.