Conférence de presse du Secrétaire général et des Présidents français et péruvien sur les changements climatiques
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET DES PRÉSIDENTS FRANÇAIS
ET PÉRUVIEN SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Initiateur du Sommet sur le climat qui se tient aujourd’hui au Siège des Nations Unies à New York, le Secrétaire général de l’ONU s’est réjoui « des résultats concrets qui feront la différence » dont la signature d’un « Pacte des maires » et la décision, prise il y a quelques semaines, de faire de l’ONU une organisation « carbone neutre » d’ici à 2020. M. Ban Ki-moon a insisté sur la création d’un système de taxation du carbone et de la pollution.
Le Secrétaire général est intervenu aux côtés des Présidents de la France et du Pérou, facilitateurs des négociations sur un nouvel accord mondial sur les changements climatiques, de la Présidente de la Commission de l’Union africaine, du maire de Rio et de quelques représentants du secteur privé. Il n’a pas manqué de commenter les derniers évènements en Syrie.
Quelque 120 dirigeants du monde ont répondu présents au Sommet sur le climat, s’est félicité le Secrétaire général, sans compter les membres de la société civile et du secteur privé. Ce week-end, a-t-il rappelé, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour exiger des résultats. « Ils m’ont remis 2 millions de signatures et m’ont demandé de faire entendre leur voix. »
M. Ban a annoncé qu’une coalition de 200 maires, représentant plus de 400 millions de personnes, signera, aujourd’hui même, le « Pacte des maires », dans lequel ils s’engagent à réduire de 12,4% à 16,4% les émissions annuelles de gaz à effet de serre.
Le maire de Rio de Janeiro, M. Eduardo Paes, a précisé que ses homologues promettent de réduire de 400 mégatonnes leurs émissions d’ici à 2030 et de 30 gigatonnes d’ici à 2050. M. Bill De Blasio, maire de New York, a annoncé une réduction de 80% d’ici à 2050, a rappelé le Secrétaire général. Certaines des entreprises les plus connues ont promis d’adapter leur chaîne d’approvisionnement, s’est-il également félicité, devant un processus qui aidera 500 millions d’agriculteurs. De nombreuses institutions financières et banques ont annoncé leur intention de financer d’ici à 2015 et à hauteur de plus de 200 milliards de dollars des économies à faible émission de carbone.
« Frappé par la mobilisation de tous ces acteurs », le Président de la France, M. François Hollande, a reconnu que « le seul sujet à long terme qui menace notre planète est le dérèglement climatique ». Après l’échec de Copenhague, a-t-il dit, la France a pris l’engagement de parvenir à la conclusion d’un accord sur les changements climatiques.
La Conférence de Paris, prévue en décembre 2015, doit être le symbole de la prise de conscience de la planète face à sa vulnérabilité. Nous pouvons, a-t-il affirmé, réaliser un nouveau modèle de développement: de nouveaux systèmes de prix, de nouveaux mécanismes fiscaux pour que l’énergie fossile ne soit plus soutenue et de nouveaux mécanismes de financement pour mettre l’imagination spéculative du secteur financier au service de la planète. « Il n’y aura pas de lutte contre les changements climatiques que s’il y a le développement », a reconnu le Président français, en annonçant une contribution d’un milliard de dollars au Fonds vert pour le climat, au cours des prochaines années.
Avant Paris, une conférence préparatoire est prévue à Lima en décembre 2014. Le Président péruvien, M. Ollanta Humala, a insisté sur le rôle du secteur privé dans le financement de la lutte contre les changements climatiques. « Nous devons mettre sur pied l’alliance planétaire la plus importante. »
La Banque mondiale a créé « une coalition inédite » avec le secteur privé, s’est félicité son Président, M. Jim Kim, qui a défendu l’idée d’une taxation du carbone, soutenue, a-t-il affirmé, par 73 pays et un millier d’entreprises responsables de 44% des émissions de la planète et la moitié de la population mondiale.
La nécessité d’établir un cadre efficace pour la taxation du carbone a en effet été soutenue par M. Helge Lund, Président Directeur général de « Statoil », membre d’une « coalition internationale » regroupant plusieurs gouvernements, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et la Norvège, contre les émissions de gaz méthane.
M. Mats Andersson, Président Directeur général du fonds de pension « AP4 », qui s’est engagé à réduire de 200 milliards de dollars le montant de l’emprunte carbone de son portefeuille, a annoncé la « coalition d’entreprises » prêtes à publier leur empreinte carbone et à encourager les investisseurs à décarboniser leurs avoirs.
Président Directeur général de « Cargill », M. David Maclenna, a parlé de la signature du « Pacte indonésien pour l’huile de palme » visant à promouvoir une production 100% durable et protéger les forêts.
Mme Nkosazana Dlamini Zuma, Présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), a tracé les grandes lignes du « Corridor africain pour l’énergie propre » que les pays d’Afrique orientale et australe élaborent avec l’appui de l’UA. À l’heure actuelle, a-t-elle expliqué, 80% de l’électricité consommée dans ces régions vient des combustibles fossiles.
Le Secrétaire général n’a pas manqué de parler de la situation en Syrie. Il a précisé que si l’attaque de la coalition internationale lancée aujourd’hui contre l’« État islamique en Iraq et au Levant (EIIL) » n’avait pas été faite à la demande du Gouvernement syrien, ce dernier en a été dûment informé. M. Ban Ki-moon a exhorté les chefs d’État, qui participeront demain à la réunion du Conseil de sécurité, à se positionner de manière « décisive » contre la menace des groupes terroristes, dans le strict respect du droit international humanitaire et des principes de l’ONU.
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