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CS/11391

De retour du Soudan du Sud, Ban Ki-moon présente ses priorités pour la sortie de crise après la conclusion d’un accord de cessez-le-feu

12/5/2014
Conseil de sécuritéCS/11391
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Conseil de sécurité                                        

7172e séance – après-midi                                  


DE RETOUR DU SOUDAN DU SUD, BAN KI-MOON PRÉSENTE SES PRIORITÉS POUR LA SORTIE

DE CRISE APRÈS LA CONCLUSION D’UN ACCORD DE CESSEZ-LE-FEU


Le représentant sud-soudanais annonce l’établissement d’une commission d’enquête

sur les « atrocités » commises dans son pays, « parmi les pires de ces dernières décennies »


Tout juste de retour du Soudan du Sud, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, est venu faire rapport au Conseil de sécurité sur la situation dans la plus jeune nation du monde, en présentant ses priorités pour la sortie de crise au lendemain de l’accord de cessez-le-feu signé par les parties au conflit, le Président Salva Kiir et l’ancien Vice-Président, Riek Machar.


« Je salue l’accord de cessez-le-feu, signé à Addis-Abeba le 9 mai, et la médiation de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), sous la présidence du Premier Ministre de l’Éthiopie », a déclaré M. Ban, qui a rappelé que, depuis le début des violences il y a cinq mois, plusieurs milliers de Sud-Soudanais avaient été tués et des atrocités commises des deux côtés.  Plus d’un million de personnes sont déplacées et près de cinq millions ont un cruel besoin d’aide humanitaire.


« Si le conflit perdure, la moitié des 12 millions de personnes que représente la population du Soudan du Sud risquent d’être soit déplacées ou de fuir vers d’autres pays, soit de devenir victimes de la famine ou de mourir d’ici à la fin de l’année », a prévenu le Chef de l’Organisation, en affirmant que les conditions de vie sur le site de protection des civils de Tomping, où sont regroupées environ 20 000 personnes, étaient « pires » que celles qui règnent dans tous les camps de déplacés qu’il a visités jusqu’à présent.


Le Secrétaire général a expliqué que les bases de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) n’étaient pas équipées pour gérer un tel afflux de personnes déplacées, en dépit des efforts déployés par le personnel de l’Organisation pour les accommoder.  Invoquant toutefois un « impératif moral », il a expliqué que l’accueil réservé aux Sud-Soudanais craignant pour leur vie ne pouvait se transformer en solution à long terme.


Pour lui, cinq priorités sont à l’ordre du jour pour amorcer une sortie de crise.  « Tout d’abord, les combats doivent prendre fin immédiatement et les Sud-Soudanais retourner cultiver leurs terres sous peine de manquer la prochaine récolte et de voir surgir la famine », a commenté M. Ban.  Rappelant qu’une trêve de 30 jours avait été demandée avec le soutien des deux parties, il s’est inquiété des informations faisant déjà état de violations, par les parties, de l’accord de cessez-le-feu qui vient tout juste d’être conclu.


Les deux parties doivent autoriser sans tarder un accès à l’aide humanitaire par pont aérien, par voie routière et en particulier par barges, le long du Nil, a poursuivi le Secrétaire général, qui a exigé la fin des attaques commises contre le personnel de l’ONU et le personnel associé.


En outre, la communauté internationale doit répondre à l’appel humanitaire lancé en faveur du Soudan du Sud, d’un montant de 1,27 milliard de dollars, qui n’a recueilli, à ce jour, que 489 millions.  C’est pourquoi M. Ban a exhorté tous les pays à soutenir la conférence des donateurs pour le Soudan du Sud, prévue le 20 mai et organisée conjointement par la Norvège et l’ONU.


Justice et reddition de comptes sont également d’une importance vitale, compte tenu de l’ampleur des atrocités commises par toutes les parties, de toute évidence des crimes contre l’humanité, qui pourrait justifier l’établissement d’un « tribunal spécial ou hybride » avec le soutien de la communauté internationale, a souligné le Secrétaire général.


« Les deux dirigeants doivent s’engager de nouveau en faveur d’un processus d’édification de la nation qui implique l’ensemble des acteurs politiques et la société civile, ce qui suppose de se pencher sur les causes profondes du conflit. »  « Ils doivent mettre fin à une lutte absurde pour le pouvoir et restaurer l’unité nationale qui prévalait à l’époque de l’indépendance. »


De son côté, le représentant du Soudan du Sud, M. Francis Mading Deng, –qui fut l’ancien Conseiller spécial pour la prévention du génocide de M. Ban– a jugé extrêmement préoccupantes les allégations de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire.  Son gouvernement, a-t-il assuré, est en train de mettre sur pied une commission nationale d’enquête, tout en coopérant avec celle de la Commission africaine.  Il a reconnu que son pays avait été le théâtre de « certaines des pires atrocités » commises dans le monde au cours de ces dernières décennies.


« Le Gouvernement du Soudan du Sud est conscient de sa responsabilité de protéger sa population, même si la capacité de l’État à y parvenir est considérablement entravée par de nombreux facteurs historiques liés à la longue guerre [d’indépendance].  C’est pourquoi le soutien de la communauté internationale est, à cet égard, d’une importance cruciale », a déclaré M. Deng.  C’est la raison pour laquelle, a-t-il fait observer, nous avons constamment argué que si la communauté internationale devait hiérarchiser ses priorités à la lumière de la crise, son soutien au renforcement des capacités nationales devrait continuer de figurer au centre des nouvelles priorités.


« Le Président Salva Kiir est un homme de parole et c’est pourquoi il a donné immédiatement des ordres à ses troupes pour qu’elles mettent fin à toute action militaire contre les rebelles, sauf en cas de légitime défense.  Nous espérons que M. Riek Machar respectera, lui aussi, son engagement », a souligné le délégué du Soudan du Sud.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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