En cours au Siège de l'ONU

AG/AB/4107

Cinquième Commission: inquiétude face aux coupes budgétaires proposées pour certaines opérations de maintien de la paix et ferme appui à la Mission de l’ONU en Haïti

7/5/2014
Assemblée généraleAG/AB/4107
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

Deuxième partie de la reprise de session                   

37e séance – matin


CINQUIÈME COMMISSION: INQUIÉTUDE FACE AUX COUPES BUDGÉTAIRES PROPOSÉES POUR CERTAINES OPÉRATIONS

DE MAINTIEN DE LA PAIX ET FERME APPUI À LA MISSION DE L’ONU EN HAÏTI


Aujourd’hui à la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, les délégations se sont inquiétées des coupes budgétaires proposées pour les opérations de maintien de la paix, appuyant fermement la Mission de l’ONU en Haïti. 


Pour chacune des missions à Abyei, à Chypre, en Haïti et au Sahara occidental, la Commission a examiné les projets de budget pour la période allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015, avec les recommandations y afférentes du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).


Au nom du Groupe des États d’Afrique, la représentante de l’Ouganda a dénoncé des réductions budgétaires « considérables », en dépit de la situation et des besoins réels.  L’attribution des ressources adéquates est un facteur clef de la réussite des opérations de maintien de la paix, a-t-elle tranché, mettant en garde contre une tendance à considérer les budgets du maintien de la paix comme un tout et à autoriser des emprunts entre missions.


Un fort soutien a été exprimé à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), notamment de la part du Brésil qui a estimé que le retrait des troupes de la Mission ne devrait pas être guidé par des considérations financières.  Une position qui a été partagée par le Costa Rica qui, au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), s’est opposé à toute « réduction arbitraire » des ressources allouées à la Mission.


Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) recommande à l’Assemblée générale d’approuver pour 2014-2015 l’ouverture d’un crédit de 511 millions de dollars, au lieu des 512 millions demandés.  Le représentant du groupe CANZ –Australie, Canada et Nouvelle-Zélande- a apprécié les efforts menés par la MINUSTAH pour réduire le nombre de son personnel en uniforme et de sa composante civile.


Son homologue d’Haïti s’est félicité du maintien de la rubrique « Projets à effets rapides » dans la proposition budgétaire, expliquant que ces projets donnent beaucoup de visibilité à la MINUSTAH, avec des retombées positives sur les populations locales.


Le représentant de l’Éthiopie s’est inquiété de la réduction de 0,3% du budget de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), fixé à 327 millions de dollars par le CCQAB qui s’oppose à la proposition d’augmenter de 7,7% le montant demandé au titre des voyages.  


Les représentants de Chypre et de la Turquie ont présenté des observations sur le budget proposé pour la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP).


La Cinquième Commission a aussi examiné les rapports du Comité des commissaires aux comptes et du Secrétaire général sur les comptes vérifiés des opérations de maintien de la paix, ceux des 29 missions dont le mandat s’est achevé et les quatre comptes spéciaux pour le maintien de la paix.  Les problèmes les plus pressants que sont les possibilités d’économies d’échelle au niveau des achats, le fonctionnement du Bureau régional d’achat à Entebbe, l’élaboration et la gestion des budgets, et la gestion du projet de stratégie globale d’appui aux missions, ont été commentés par les représentants de la Bolivie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et de l’Union européenne.


Les rapports dont était saisie la Commission ont été présentés par le Président du Comité des opérations d’audit, M. Hugh O’Farrell, la Contrôleuse des Nations Unies, Mme Maria Eugenia Casar, et le Président du CCQAB, M. Carlos Ruiz Massieu.


La Cinquième Commission poursuivra ses travaux vendredi 9 mai, à partir de 10 heures.


RAPPORTS FINANCIERS ET ÉTATS FINANCIERS VÉRIFIÉS ET RAPPORTS DU COMITÉ DES COMMISSAIRES AUX COMPTES


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur le rapport du Comité des commissaires aux comptes relatifs aux comptes des opérations de maintien de la paix et sur rapport du Secrétaire général relatif à l’application des recommandations du Comité des commissaires aux comptes pour l’exercice clos le 30 juin 2013 ( A/68/843)


Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a examiné le rapport du Comité des commissaires aux comptes (A/68/5 (Vol. II), chap. II) et celui du Secrétaire général (A/68/751).  Le CCQAB explique que le Comité des commissaires aux comptes a vérifié les comptes des opérations de maintien de la paix, ceux des 29 missions dont le mandat s’était achevé et les quatre comptes spéciaux pour le maintien de la paix -Fonds de réserve pour le maintien de la paix, Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix, Compte de la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi et Compte de l’assurance maladie après la cessation de service du personnel de maintien de la paix.


Dans le résumé de son rapport, le Comité des commissaires aux comptes a énuméré les problèmes les plus pressants à son sens, à savoir les achats, au vu en particulier des possibilités d’économies d’échelle; le fonctionnement du Bureau régional d’achat à Entebbe; l’élaboration et la gestion des budgets, et la gestion du projet de Stratégie globale d’appui aux missions.  S’agissant du Bureau régional d’achat, le CCQAB recommande à l’Assemblée générale de prier le Secrétaire général de préciser le rôle du Bureau sous réserve des résultats obtenus durant la phase pilote, et d’étudier les moyens de l’intégrer au modèle mondial de prestation de service.  Le Comité des Commissaires aux comptes fait d’autres observations dont des recommandations sur la mise en œuvre des Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS).


Déclarations


Mme DAYANA BARRIOS RIOS (Bolivie), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a salué la qualité du rapport du Comité des commissaires aux comptes et noté, à son tour, la résurgence de problèmes dans la gestion des achats, la formulation et la gestion du budget, la gestion des ressources humaines et la mise en œuvre de la Stratégie globale d’appui aux missions.  Elle a demandé des explications.  Concernant la mise en application des Normes IPSAS, elle a prévenu que les opérations de maintien de la paix ont encore des défis à relever, notamment au regard de l’accord sur la politique d’inventaire.  Dans le cadre de la Stratégie globale d’appui aux missions, Mme Barrios s’est inquiétée de la politique de mobilité, y compris son ampleur et ses répercussions administratives et financières.  Elle a également voulu des détails sur la manière dont la Base logistique de Brindisi et celle de Valence ont appliqué les recommandations précédentes.


M. GERTON VAN DEN AKKER, Union européenne, a salué les efforts déployés par les missions de maintien de la paix pour appliquer les recommandations du Comité des commissaires aux comptes.  Il a appuyé les recommandations du Comité selon lequel l’Administration doit faire plus pour élaborer un nouveau modèle de prestations de services dans le domaine du maintien de la paix.  Le CCC signale des préoccupations pressantes, a-t-il estimé, en ajoutant qu’outre les quatre principales questions que le Comité a soulignées, celle de la gestion des avoirs est tout aussi préoccupante.  Si l’Administration a apporté quelques améliorations, les risques de gaspillage sont encore trop élevés, a-t-il averti.  Toute nouvelle activité d’achat doit faire l’objet d’une vérification par rapport aux stocks.  Le représentant a aussi noté les difficultés liées aux constructions, relevant notamment que les chantiers ne sont pas suffisamment évalués. 


FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES


Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA)


Après avoir examiné les rapports du Secrétaire général (A/68/604et A/68/728), le CCQAB fait des recommandations (A/68/782/Add.4), dont une préconisant que l’Assemblée générale ouvre un crédit de 327 173 000 dollars, sur les 328 210 600 demandés, afin de financer le fonctionnement de la Force pour la période allant du 1er  juillet 2014 au 30 juin 2015, soit une réduction de 1 037 600 dollars par rapport au projet de budget.


Le Comité consultatif explique cette proposition de réduction par le fait qu’il n’estime pas justifiée l’explication donnée par le Secrétaire général concernant l’augmentation de 7,7% du montant demandé au titre des voyages pour 2014-2015.  Il engage la Force à intensifier ses efforts en vue de regrouper les réunions devant se tenir en un même lieu et de réduire autant que possible le nombre de personnes autorisées à voyager.


Le Comité consultatif félicite la Force des mesures d’efficience novatrices qu’elle envisage afin d’assurer la relève des contingents au moyen d’autocars et constate qu’elles sont adaptées aux particularités géographiques de la Mission.  Par ailleurs, le Comité engage la Mission à poursuivre ses efforts visant à recruter un plus grand nombre de personnes parlant la langue arabe.


Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP)


En analysant les rapports du Secrétaire général (A/68/584et A/68/700), le CCQAB recommande (A/68/782/Add.7) àl’Assemblée générale d’approuver le projet de budget d’un montant de 56 124 600 dollars pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015, dont un montant de 24 416 067 dollars financé au moyen des contributions volontaires versées par les Gouvernements chypriote (17 916 067 dollars) et grec (6,5 millions de dollars).  Le Comité se félicite à cet égard que la Force continue de recevoir des contributions volontaires.  Il félicite par ailleurs l’UNFICYP des efforts qu’elle déploie pour réaliser des gains d’efficience.


Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH)


À l’analyse des rapports du Secrétaire général (A/68/626et A/68/737), le CCQAB recommande (A/68/782/Add.10) à l’Assemblée générale d’approuver pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015, l’ouverture d’un crédit de 511 012 300 dollars, au lieu des 512 041 400 dollars demandés.


Parmi les économies, le CCQAB propose d’abolir le poste d’assistant à la gestion des ressources humaines d’une part, et de ne pas approuver la proposition du Secrétaire général de créer trois emplois.  Il recommande, en outre, que le montant prévu au titre des voyages soit ramené à 224 100 dollars, soit une réduction de 5%.  Il engage la MINUSTAH à formuler et à appliquer une stratégie rigoureuse de respect de l’environnement à l’échelle de la Mission et de rendre compte de l’application de cette stratégie dans le prochain rapport sur l’exécution du budget.


Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO)


Après l’examen des rapports du Secrétaire général (A/68/608 et A/68/699), le CCQAB recommande (A/68/782/Add.3) que le montant total des crédits proposé par le Secrétaire général soit réduit de 139 700 dollars.  En conséquence, il recommande l’ouverture d’un crédit de 53 879 600 dollars, sur les 54 019 300 dollars demandés, pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015.


Tout en notant que des améliorations ont été apportées, le Comité consultatif fait à nouveau part de sa préoccupation face à la situation financière de la Mission, qui demeure précaire, et aux retards qui en résultent dans les remboursements des pays fournisseurs de contingents. 


Il réaffirme par ailleurs que les coefficients délais de déploiement et taux de vacance de postes à appliquer devraient reposer sur des hypothèses budgétaires pleinement justifiées tenant compte des données historiques et des facteurs prévisibles.  Ces coefficients devraient être clairement justifiés dans les projets de budget, en particulier lorsqu’ils diffèrent de ceux effectivement observés au moment de l’établissement du budget.  Il recommande donc que l’Assemblée générale demande au Secrétaire général d’appliquer des taux de vacance de postes de 15% pour la Police des Nations Unies et de 5% pour les agents des services généraux recrutés sur le plan national pour l’exercice 2014-2015.


Par ailleurs, le Comité invite le Secrétaire général à continuer d’étudier les possibilités de pourvoir les postes en recrutant du personnel local.  En ce qui concerne les besoins de la Mission en matière de voyages, le Comité est d’avis que l’explication fournie par le Secrétaire général ne justifie pas l’augmentation de 5,2% des crédits demandés, compte tenu, en particulier, des possibilités accrues de recours à d’autres moyens de communication.


Déclarations


Mme DAYANA RIOS (Bolivie), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a regretté que, malgré la décision de l’Assemblée générale, le Secrétaire général continue à se référer au Centre de Valence comme une partie du Centre de services mondial.  Elle a rappelé les prérogatives de l’Assemblée générale sur la gestion de ce Centre et soutenu les recommandations du CCQAB.  Toute proposition visant à modifier les fonctions actuellement assignées à Valence doit être soumise à l’Assemblée générale pour approbation, a-t-elle rappelé.  La représentante s’est aussi préoccupée du manque de transparence dans l’allocation des ressources à la Base de Brindisi et au Centre de Valence et a demandé des éclaircissements.


Mme COTO RAMIREZ (Costa-Rica), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a réaffirmé sa solidarité avec le peuple et le Gouvernement haïtiens, dans le plein respect de ses priorités nationales et de sa souveraineté.  Elle s’est dite bien consciente des efforts déployés par la MINUSTAH pour consolider la stabilité et l’état de droit, et avancer dans la voie du développement socioéconomique, tout en aidant à la reconstruction du pays à l’issue du tremblement de terre de janvier 2010.


Les pays de la CELAC apportent à la MINUSTAH le gros du personnel militaire et de police.  Par voie bilatérale, ils apportent une assistance technique et humanitaire.  Ils s’opposent donc à toute « réduction arbitraire » des ressources allouées à la Mission et soulignent, qu’au même titre que les budgets des autres missions, celui de la MINUSTAH doit être élaboré en fonction de la situation et du mandat approuvé par le Conseil de sécurité, et non sur des plafonds budgétaires « artificiels ».


La représentante a fait remarquer que le budget proposé pour 2014-2015 représente une diminution de 11,2% par rapport à l’exercice précédent.  La CELAC, a-t-elle promis, examinera scrupuleusement ces nouvelles propositions dans le souci d’assurer à la MINUSTAH les ressources nécessaires à son mandat, à savoir l’appui au Gouvernement d’Haïti, non seulement dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance démocratique, de l’état de droit, des droits de l’homme, et des activités humanitaires mais aussi dans les efforts de lutte contre le choléra.  


M. CONRAD SHECK (Canada), au nom du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (groupe CANZ), a estimé que la baisse du budget de la MINUSTAH telle qu’elle résulte de la proposition budgétaire témoigne de la ferme détermination des cadres supérieurs en Haïti et à New York de veiller à la rentabilité des mandats et à la mise en œuvre du Plan de consolidation assorti de conditions.  En ce qui concerne la croissance du budget global du maintien de la paix, il a partagé les préoccupations des autres États Membres, tout en rappelant que les missions doivent être dotées de ressources suffisantes et gérées de la manière la plus efficace.  M. Sheck a rappelé que lorsque la communauté internationale avait agi hâtivement, le peuple haïtien en avait subi les conséquences.  Il s’est dit favorable aux options d’engagements futurs des Nations Unies en Haïti présentées par le Secrétaire général dans son plus récent rapport au Conseil de sécurité. 


Le représentant a noté que les recommandations du CCQAB n’entraineraient, si elles sont suivies, qu’une réduction limitée par rapport au niveau budgétaire global proposé par le Secrétaire général.  Au sujet du poste temporaire de coordonnateur principal de la lutte contre le choléra au niveau de sous-secrétaire général, ainsi que des recommandations du CCQAB sur d’autres postes, il a souligné la nécessité d’une intervention bien coordonnée à l’échelle du système pour lutter contre le choléra en Haïti, ainsi que la nécessité de renforcer les efforts de mobilisation des ressources à cet égard.  Enfin, il a reconnu le besoin constant d’évaluer les postes vacants, ainsi que les postes que l’on propose de conserver ou d’éliminer dans les propositions budgétaires.


Mme PACUNEGA MANANO (Ouganda) au nom du Groupe des États d’Afrique, s’est dite convaincue que l’attribution des ressources adéquates est un facteur clef dans la réussite des opérations de maintien de la paix, qui méritent le plein appui des États Membres au lieu de subir des réductions budgétaires qui ne manqueront pas d’avoir des effets délétères.  Elle a mis en garde contre les tentatives de considérer les budgets des missions de maintien de la paix comme un tout et a vivement critiqué les emprunts entre différentes missions.  Elle a remarqué une réduction budgétaire « considérable » par rapport aux exercices budgétaires, et ce, en dépit de la situation et des besoins réels sur le terrain.  Elle s’est inquiétée de l’impact de ces réductions sur l’exécution des mandats et a assuré que le Groupe africain étudiera minutieusement les propositions budgétaires.


Le Groupe africain va aussi examiner avec attention la proposition pour la nouvelle Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine car il espère que des ressources adéquates et un appui logistique suffisant seront rapidement mis à la disposition pour lancer cette Mission.  En conclusion, elle a réaffirmé la volonté du Groupe africain de participer aux débats d’une manière transparente et constructive.


M. IDREES MOHAMMED ALI MOHAMMED SAEED (Soudan) a remercié la FISNUA pour la bonne mise en œuvre de son mandat, en rappelant que le déploiement des forces de la Mission avait été le résultat de consultations bilatérales entre le Soudan et l’Éthiopie.  Il a réitéré le soutien et la détermination de son pays à coopérer pleinement avec la Mission.  En ce qui concerne le projet de budget, il a noté l’absence de détails précis sur le personnel national, avant de demander des informations supplémentaires sur les postes vacants et les procédures prévues pour les pourvoir.  Le représentant a encouragé la Mission à embaucher davantage de Soudanais arabophones.  Passant aux projets à impact rapide, il a souligné l’importance de les promouvoir et de leur allouer des ressources suffisantes.  Ces projets renforcent la confiance des communautés tout en luttant contre les causes du conflit, a-t-il expliqué.  Il a aussi souligné l’importance qu’il y a à renforcer les capacités des autorités locales. 


En ce qui concerne l’impact environnemental, il a parlé du traitement des déchets et d’autres préoccupations liées aux constructions menées par l’Organisation.  Il a, à cet égard, apprécié les mesures d’irrigation et de plantation d’arbres dans les camps.  Il a également dit apprécier les grands projets de construction, notamment d’une piste d’atterrissage et d’un pont, mais a demandé plus de détails à leur sujet.  Enfin, il a encouragé la MINUAD à recourir autant que possible à des sous-contractants locaux.


M. FRITZNER GASPARD (Haïti) a souligné que les progrès accomplis dans son pays sont tangibles et visibles.  Il a mis l’accent sur les avancées enregistrées depuis l’installation du Gouvernement, dans le domaine humanitaire, l’état de droit, le renforcement des institutions démocratiques et la sécurité et la reconstruction.  Il a ajouté que la professionnalisation de la Police nationale, avec l’application de son Plan de développement 2012-2016, commence à devenir une réalité.  Son effectif atteindra les 15 000 policiers en 2016.


M. Gaspard a déclaré que sur le plan politique, conformément aux engagements pris lors de la signature de l’Accord d’El Rancho, conclu en février dernier, avec les principaux acteurs du monde politique et de la société civile, le Gouvernement Martelly-Lamothe ne cesse de multiplier les initiatives en vue de tenir les élections législatives et municipales, le 26 octobre de l’année en cours. Le processus devant aboutir à la formation de l’organisme électoral est presque achevé, puisque l’arrêté de nomination des neuf membres de Commission électorale vient d’être publié.


Sur le plan humanitaire, la situation s’est considérablement améliorée, a affirmé M. Gaspard.  Ainsi, dans la lutte contre l’épidémie de choléra, le plan mis en place par le Ministère de la santé publique et de la population, appuyé par l’initiative du Secrétaire général, a porté ses fruits, mais le Gouvernement continue à faire face à des problèmes de financement.  Il s’est félicité, à cet égard, de l’initiative tendant à la création d’un groupe d’appui aux solutions intégrées, afin de renforcer les capacités disponibles et d’atténuer les effets déstabilisants de cette épidémie.


Il s’est félicité du rôle joué par la MINUSTAH dans l’amélioration du climat sociopolitique et institutionnel dans le pays, tout en rappelant les nombreux défis auxquels les autorités haïtiennes doivent encore faire face.  Dans ce contexte, le budget de la MINUSTAH pour la période 2014-2015 « prend tout son sens », a commenté M. Gaspard, qui s’est félicité du maintien de la rubrique « Projets à impact rapide, qui donnent beaucoup de visibilité sur le terrain à la MINUSTAH et qui ont des retombées positives sur les populations locales.  Il a estimé que les prochaines élections législatives et municipales cette année constitueront « un moment de force dans la vie politique et institutionnelle du pays ».  Il nous faut pour la MINUSTAH un budget bien calibré, qui soit à la hauteur des principaux enjeux et qui tienne compte des principales priorités du Gouvernement, a-t-il poursuivi avant de conclure que « tel est l’objectif qui doit nous guider dans l’élaboration du budget de la MINUSTAH pour la période 2014-2015 ».


M. SÉRGIO RODRIGUES DOS SANTOS (Brésil) a appuyé la mise en œuvre du plan de consolidation de la MINUSTAH.  Il a conseillé d’adopter une approche progressive et responsable dans la planification de la phase de transition, en tenant compte de la situation en matière de sécurité et de la capacité des Haïtiens à assumer des responsabilités croissantes.  Il a estimé que le retrait des troupes de la Mission ne devrait pas être guidé par des considérations financières.  Toute décision budgétaire responsable de la Cinquième Commission doit prendre en compte les mandats et les spécificités opérationnelles de chaque opération de maintien de la paix, a-t-il rappelé.  Il a insisté pour que la MINUSTAH soit dotée de ressources nécessaires à la mise en œuvre de son mandat.


Le représentant a réaffirmé la nécessité pour la Mission de continuer à pouvoir agir dans les régions reculées, alors que le Gouvernement réduit sa présence militaire dans ces régions.  Il a souligné l’intérêt des programmes de réduction de la violence communautaire et des projets à effet rapide.  Il a espéré que ces projets prendront encore plus d’importance à mesure que la Mission sera réduite.  Veiller à la pleine mise en œuvre de ces programmes doit faire partie d’une stratégie durable de consolidation, a-t-il ajouté.  Il a prévenu que le Brésil s’opposera fermement aux mesures d’efficacité que l’on adopte au détriment de la sécurité de ceux qui travaillent dans la Mission. 


M. AMAN HASSEN (Éthiopie) a déclaré que le déploiement de la FISNUA en 2011 a permis de rétablir la sécurité et le retour d’environ 25 600 déplacés et réfugiés de la région d’Abyei.  Elle a également favorisé le désarmement des individus armés et engagé les groupes armés à se retirer de la zone.  LA FISNUA a aussi continué à travailler avec les coprésidents soudanais et sud-soudanais du Comité mixte de contrôle.  Le représentant a donc noté avec inquiétude la proposition budgétaire qui vise une réduction de 898 000 dollars, soit 0,3% par rapport à l’exercice précédent.  Il a aussi tenu à rappeler que l’Assemblée générale avait, à maintes occasions, demandé que tous les projets de construction soient achevés dans les délais impartis, déplorant que les dépenses n’aient atteint, à ce jour, que 5,5 millions de dollars contre une allocation initiale de 23,4 millions.  Cela montre clairement que les travaux de construction ne sont pas terminés, a-t-il commenté, en regrettant que le Secrétaire général ait choisi de produire un programme révisé qui n’a pas été approuvé par l’Assemblée générale. 


M. OMAR CASTAÑEDA SOLARES (Guatemala) a rappelé que son pays a participé activement à la MINUSTAH et s’est félicité des efforts déployés par Haïti.  En tirant les leçons de l’expérience, il a souhaité que l’ONU maintienne un niveau approprié de présence en Haïti, qu’il s’agisse de la Mission ou de l’équipe de pays.  Le retrait de la Mission devra se faire de manière progressive, a-t-il recommandé et notant la réduction budgétaire prévue, il a insisté pour que la Mission dispose de ressources suffisantes pour exécuter son mandat.  Tant que le plan de consolidation de la MINUSTAH est en cours d’élaboration et qu’on n’a pas de certitude sur les besoins logistiques du processus électoral, il faut se garder d’imposer des réductions « injustifiées ». 


Mme COLIN ORTEGA (Mexique) a dit accorder la priorité à la nécessité pour la MINUSTAH, qui traverse un processus d’ajustement, de bénéficier de ressources et capacités suffisantes et reflétant la situation et les besoins sur le terrain.   


En commentant le projet de budget de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP), M. HAKAN KARAÇAY (Turquie) a estimé que la construction de bâtiments dans la zone tampon ne devrait pas être un indicateur de succès sur le retour à la vie normale.  Il a remarqué un déséquilibre entre le nombre de visites des responsables de l’ONU auprès des deux parties, notant seulement six visites pour évaluer les conditions de vie des Chypriotes vivant dans le sud.  Aucune mesure n’a été prise pour réagir à la construction non autorisée d’un bâtiment universitaire dans la zone tampon qui est sous contrôle de l’UNFICYP.  Une construction, a prévenu le représentant, qui risque de constituer un précédent et de menacer l’équilibre démographique.  Il a rappelé que la partie chypriote turque s’est opposée à cette mesure unilatérale de la partie chypriote grecque.  Comment des travaux d’une telle ampleur ont pu avoir lieu sans le consentement de la partie chypriote turque alors que cette zone est sous contrôle de la Mission de l’ONU, s’est-il étonné.  Cinquante ans après le déploiement de l’UNFICYP, il s’est interrogé sur le véritable mandat de cette Mission.  Quel est le nombre total de chypriotes grecs et de chypriotes turcs engagés comme personnel local par l’UNCIFYP? a demandé le représentant qui a noté une différence importante dans la représentation de ces deux groupes au sein de la Mission. 


M. MENELAOS MENELAOU (Chypre) a d’abord préconisé le maintien du budget de l’UNFICYP, avant de réagir à la déclaration de la Turquie, même si, selon lui, « la question est d’ordre purement technique et ne mérite pas d’être politisée ».  Il a souligné l’état d’esprit qui devrait présider aux négociations et a invité la Turquie à revoir sa position.  Il a jugé très étrange qu’un pays soulève des questions comme celles-là, alors que les problèmes sont créés par la présence de 40 000 militaires turcs à Chypre.  Appelant au retrait de ces forces, il a regretté que de tels propos soient tenus par un État qui se porte candidat à un siège au Conseil de sécurité. 


ASPECTS ADMINISTRATIFS ET BUDGÉTAIRES DU FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES


Rapport du CCQAB ( A/68/782/Add.8) sur les rapports du Secrétaire général sur l’exécution du budget de la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi pour l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013 (A/68/575) et sur le budget de la Base pour l’exercice allant du 1er  juillet 2014 au 30 juin 2015 (A/68/727)


Le CCQAB fait des recommandations qui aboutiraient à réduire de 1 147 300 dollars l’enveloppe proposée dans le projet de budget 2014-2015.  Il recommande que l’Assemblée générale ouvre un crédit de 70 338 600 dollars et répartisse ce montant entre les budgets des différentes opérations de maintien de la paix en activité.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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