La mobilisation internationale dépend de la disposition des Israéliens et des Palestiniens à aborder la question du statut final dans un esprit constructif
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LA MOBILISATION INTERNATIONALE DÉPEND DE LA DISPOSITION DES ISRAÉLIENS ET DES PALESTINIENS
À ABORDER LA QUESTION DU STATUT FINAL DANS UN ESPRIT CONSTRUCTIF
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à la Réunion internationale des Nations Unies sur la question de Palestine, le 29 avril à Addis-Abeba:
Tout d’abord, je tiens à saluer tous les participants à la Réunion internationale des Nations Unies sur la question de Palestine.
Au début de l’année, j’ai dit devant l’Assemblée générale que 2013 serait une année décisive pour le processus de paix, et j’ai défini cinq priorités: mobiliser la communauté internationale, reprendre de véritables négociations, maintenir la stabilité à Gaza, favoriser la réconciliation entre Palestiniens et empêcher l’effondrement financier de l’Autorité palestinienne. Ces objectifs sont interdépendants et se renforcent mutuellement.
La possibilité de renouveler l’engagement de la communauté internationale est apparue à la suite de la visite du Président Obama dans la région. Les déplacements effectués ultérieurement par le Secrétaire d’État John Kerry constituent également des signes encourageants. La dernière fois que j’ai rencontré le Président Obama, je lui ai redit que l’ONU était disposée à soutenir toute initiative sérieuse présentant des perspectives politiques crédibles, y compris sur le plan multilatéral, par l’intermédiaire du Quatuor et des principaux partenaires régionaux. Une action concertée s’impose désormais.
Il importe d’apaiser les tensions sur le terrain et de préserver le calme. Je suis préoccupé par la reprise des violences, qui sont liées surtout à la situation des prisonniers palestiniens et aux violations du cessez-le-feu de novembre 2012 à Gaza. La décision prise par Israël de fermer d’importants points de passage à Gaza n’a fait qu’exacerber une situation humanitaire déjà extrêmement grave. Les parties devraient s’abstenir de tout acte ou discours susceptible d’aggraver les tensions et de compromettre les perspectives de reprise des pourparlers, qui demeure la seule voie envisageable pour parvenir à un règlement prévoyant deux États.
Je sais que la question des prisonniers revêt une importance cruciale. Israël doit respecter le droit international humanitaire et appliquer les accords conclus en la matière. La mort de tout prisonnier doit faire rapidement l’objet d’une enquête menée par une autorité indépendante. Une solution doit être trouvée d’urgence pour les prisonniers qui observent de longues grèves de la faim. Les personnes placées en détention administrative doivent être, soit inculpées et jugées, soit libérées sans délai. Israël doit respecter le droit de manifester pacifiquement et agir avec retenue, et les manifestations doivent rester non violentes.
L’ONU poursuivra son action pour consolider le cessez-le-feu à Gaza. Si je condamne tout tir aveugle de roquette à partir de Gaza, j’estime par ailleurs que les frontières de Gaza doivent être totalement ouvertes pour permettre la circulation légitime des personnes et de biens. Cette nécessité est particulièrement importante compte tenu de la situation humanitaire, une grande partie de la population de Gaza étant tributaire de l’aide de l’ONU et de ses partenaires, et des importants investissements nécessaires pour approvisionner Gaza en eau et répondre aux autres besoins essentiels au développement.
La poursuite de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est par Israël, en violation du droit international, m’inquiète profondément. Ces activités, qui constituent un obstacle toujours plus grand à la paix, ne devront pas préjuger de l’issue des négociations concernant le statut final. Toutefois, il faut également tenir compte des préoccupations de sécurité légitimes d’Israël et y répondre, en particulier pour ce qui est de la contrebande d’armes et des tirs de roquettes.
On ne peut que se féliciter des décisions qu’ont prises les États-Unis de rétablir l’aide aux Palestiniens et le Gouvernement israélien de recommencer à transférer tous les mois les droits de douane perçus. J’invite instamment les donateurs, en particulier ceux de la région, à fournir plus rapidement une aide opportune et prévisible afin de stabiliser les finances de l’Autorité palestinienne. Je prie également Israël de renoncer à ses politiques et pratiques administratives qui restreignent fortement la liberté de circulation des Palestiniens. Les entraves à la circulation et à l’accès ainsi que la non-exécution des promesses de dons nuisent aux avancées réalisées dans la mise en place des institutions et entravent la capacité de l’Autorité palestinienne d’assurer des services.
Pour que la mobilisation de la communauté internationale soit durable, il faut que les dirigeants politiques israéliens et palestiniens montrent qu’ils sont disposés à dépasser le stade des discussions au sujet des négociations et à aborder la question du statut final dans un esprit constructif. Les peuples israélien et palestinien doivent encourager plus énergiquement leurs dirigeants dans cette voie.
Je souscris aux initiatives régionales engagées pour promouvoir la réconciliation palestinienne dans le cadre des engagements de l’Organisation de libération de la Palestine et des conditions établies par le Quatuor. Régler les querelles divisant les Palestiniens d’une manière propice à la paix est indispensable pour faire aboutir la solution des deux États.
Le statu quo n’est tenable ni sur le plan politique ni sur le plan économique. Il est urgent de mener une action concertée en faveur de la paix cette année si l’on veut sauver la solution des deux États. Les acquis obtenus dans le cadre des activités de renforcement de l’État palestinien et du programme de financement des donateurs seront difficiles à préserver si l’on ne progresse pas sur le plan politique.
Les contours d’une solution à deux États reposant sur les frontières de 1967 et prévoyant des échanges de territoires sont bien connus. Il faut trouver une solution juste à toutes les questions touchant le statut final et notamment conclure des accords concernant les territoires, la sécurité, les implantations et l’eau. Je continuerai à appuyer et faciliter avec la plus grande énergie les efforts déployés pour instaurer une paix négociée qui soit juste, durable et globale. C’est dans cet esprit que je vous souhaite une réunion des plus fructueuses.
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