IHA/1315

Les participants à la quatrième session de la Plate-forme mondiale débattent des opportunités et défis associés aux investissements résilients

21/5/2013
Communiqué de presseIHA/1315
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LES PARTICIPANTS À LA QUATRIÈME SESSION DE LA PLATE-FORME MONDIALE DÉBATTENT

DES OPPORTUNITÉS ET DÉFIS ASSOCIÉS AUX INVESTISSEMENTS RÉSILIENTS


Genève, Suisse, 21 mai (Stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations Unies) -– La quatrième session de la Plate-forme pour la réduction des risques de catastrophe a tenu, à l’issue de sa cérémonie d’ouverture ce matin, une séance plénière au cours de laquelle elle a débattu du thème « Le secteur privé dans la résilience des sociétés: les clefs du succès »


Ce débat, animé par la journaliste de la BBC, Mme Lyse Doucet, a tenté d’expliquer les moyens par lesquels le secteur privé, un partenaire incontournable, pourra jouer dans la prévention et la gestion de catastrophes naturelles ou celles causées par l’homme. 


Au cours des 13 dernières années, les catastrophes naturelles avaient coûté 197 milliards de dollars, soit 16,2 millions de dollars par heure.  Les pertes économiques subies chaque année par l’ensemble des pays touchés par une catastrophe dépassent, aujourd’hui, les 100 milliards de dollars. 


Des dirigeants d’entreprises, des responsables d’institutions nationales ainsi que des maires ont présenté des exemples de partenariats innovants menés à San Francisco, à Manille (Philippines) et à Sendai (Japon).  Ces exemples, qui illustrent des collaborations entre entreprises, ainsi qu’entre le secteur public et le secteur privé, ont permis de voir dans quelles conditions les risques liés aux changements climatiques pourraient être intégrés dans la planification des investissements et les décisions du secteur privé. 


Ces risques sont plus élevés dans les pays pauvres.  C’est pourquoi, le secteur privé doit être mobilisé pour se joindre aux efforts des gouvernements et des institutions internationales, ont estimé plusieurs intervenants.  Comme l’a fait observer M. Eliasson, « la manière dont le secteur privé utilise et investit peut sauver une vie ou, au contraire, la détruire », a-t-il dit. 


La Plate-forme mondiale organise, cet après-midi à 15 heures, un évènement spécial intitulé « Renforcement des partenariats de réduction des risques de catastrophe pour les petits États insulaires en développement, dans la salle 3, niveau 0 du CIGC.


Déclarations et échange interactif


M. JAN ELIASSON, Vice-Secrétaire général de l’ONU, a déclaré que les pertes économiques et la souffrance humaine dues aux catastrophes ne doivent pas être sous-estimées.  Des études ont montré que les changements climatiques déclenchent des catastrophes qui sont, désormais, plus violentes et plus fréquentes.  C’est pourquoi, il est important de s’y préparer.  Le secteur privé peut jouer, à cet égard, un rôle vital.  Les entreprises, a-t-il ajouté, ont besoin d’infrastructures résilientes pour être compétitives.  Le secteur privé a la responsabilité de protéger des vies humaines et leurs biens, a-t-il dit.  M. Eliasson s’est dit convaincu que la contribution des entreprises, comme celle des autres partenaires, était essentielle, en faisant référence au plan d’atténuation des risques d’inondation établi par la Thaïlande, avec l’appui de la Banque asiatique de développement. 


La réduction des risques est une condition sine qua non de la réalisation des Objectifs du Millénaires pour le développement (OMD) car, a-t-il soutenu, il ne peut y avoir d’accès à l’eau potable ou à des services de santé si cette ressource est contaminée.  Cette réunion à Genève, a-t-il dit, est l’occasion d’échanger des idées afin de parvenir à un consensus pour assurer un avenir durable.  L’ONU élabore actuellement une nouvelle approche mondiale concernant le développement durable.  La réduction des risques de catastrophe, a-t-il souligné, doit être une composante importante de ce travail ainsi que de l’Agenda pour le développement post-2015.  « Je suis fier d’annoncer que les Nations Unies accélèrent maintenant leur appui aux pays concernés par le biais d’un plan d’action conjoint pour réduire les risques de catastrophe et édifier des sociétés résilientes.  C’est la réponse de l’ONU à l’examen à mi-parcours du Cadre d’action de Hyogo.


M. ANDREW MASKREY, Coordonnateur du rapport sur la Réduction du risque de catastrophe: Bilan mondial de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations Unies (SIPC), a souligné l’impact négatif des catastrophes sur la vie des entreprises ainsi que sur les activités économiques en général, et en particulier le tourisme.  L’expérience de la Thaïlande montre que la planification et la prévention doivent s’inscrire dans une démarche commune, le partenariat entre gouvernements et secteur privé est indispensable pour assurer la reconstruction des infrastructures.  Les entreprises qui investissent doivent tenir compte des risques, dont les assurances doivent évaluer plus précisément les coûts.  Le rapport souligne que la gestion et la réduction des risques sont des sources d’opportunités économiques gigantesques, puisque les investissements concernés se chiffreront en milliers de milliards de dollars.


M. ROGER SUTTON, Directeur de la Canterbury Earthquake Recovery Authority, a indiqué que les dégâts causés par le tremblement de Christchurch de 2011 avaient coûté l’équivalent du 20% du produit intérieur brut (PIB) de la Nouvelle-Zélande.  L’évaluation des dégâts, d’un point de vue environnemental a été difficile, a-t-il dit, en soulignant qu’il était essentiel de réagir rapidement lors d’une catastrophe.  Dans la région de Canterbury, la création d’une coalition réunissant différentes entités et entreprises a permis de coordonner les efforts de reconstruction, qui impliquent des investissements importants et des institutions efficaces.  Dans ce cadre, la bonne gouvernance et la planification sont primordiales, tout comme la contribution du secteur privé.


M. ARIS PAPADOPOULOS, Directeur général de la société Titan S.A. (États-Unis), a préconisé une action dès le départ pour la réduction des risques de catastrophe.  Il faut, pour cela, bien connaître les risques et veiller à en tenir compte dans les choix d’investissements, qui doivent être résilients, autrement dit adaptés aux risques locaux et prévoyant des plans de secours, a-t-il estimé.  Ce type d’investissements est le plus rentable à long terme, a-t-il assuré.  L’adoption de codes ne suffit pas, a-t-il dit, en rappelant que la résilience est une attitude qui doit être tournée vers l’avenir.  L’humanité est appelée à consacrer des investissements massifs dans les villes.  Il faudra, dans ce contexte, diversifier les types de logements construits.  Les petites et moyennes entreprises sont bien placées pour prendre l’initiative d’encourager la résilience des sociétés.


M. HANS T. SY, Président de SM Prime Holdings, a déclaré que son entreprise, active principalement aux Philippines, subissait des dommages importants lors des catastrophes naturelles qui frappent régulièrement ce pays.  Depuis le début des années 2000, 102 typhons et inondations ont provoqué des milliers de décès et des dommages équivalents à 3,3 milliards de dollars.  SM Prime Holdings met ainsi la résilience des communautés au centre de ses priorités, ce qui permet d’améliorer sa rentabilité.  Lors de la construction de centres commerciaux, les besoins de la population locale sont pris en compte tout comme les catastrophes naturelles potentielles.  Ces investissements sont rentables car ils permettent de limiter les dégâts lorsque des catastrophes surviennent.  Le secteur privé est de plus en plus conscient de l’importance de la résilience pour faire face aux risques que posent les catastrophes.


Mme EMIKO OKUYAMA, maire de la ville de Sendai, au Japon, a déclaré que sa ville avait été érigée en modèle par le Secrétariat de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations Unies, en raison de son engagement en faveur de la résilience bien avant le tremblement de terre de 2011.  Avec ce séisme, l’approvisionnement d’énergie a été complètement paralysé.  C’est pourquoi un projet a été lancé pour développer une ville écologique, qui utilise désormais diverses sources d’énergie.  Ce projet exige la nécessité d’établir une coopération entre le secteur public et le secteur privé ainsi qu’avec le monde académique et les communautés locales.  L’objectif est d’assurer la durabilité du développement de la ville et sa résilience face aux catastrophes naturelles, a-t-elle assuré.


Le secteur privé pourrait contribuer activement à renforcer la résilience pour faire face aux catastrophes, a estimé Mme SANDRA WU WEN-HSIU, Présidente de Kokusai Kogyo Co. Ltd.  Depuis le tremblement de terre qui s’est produit au Japon en 2011, le secteur privé a été particulièrement actif pour participer aux efforts de prévention, mais aussi de reconstruction en cas d’inondation ou de séisme.  L’approvisionnement en énergie est primordial car le bien-être de la population et l’activité économique dépendent en grande partie de la fourniture d’électricité.  La notion de résilience en matière énergétique a donc été intégrée au projet de la ville de Sendai.  Les partenariats entre le secteur public et le secteur privé, ainsi qu’avec le monde académique, sont nécessaires pour tirer des enseignements des catastrophes passées afin de trouver des solutions innovantes.


Présentant les mesures prises par sa ville en matière de résilience, Mme LINDA YEUNG, de la ville de San Francisco, a rappelé que les autorités de San Francisco s’étaient fermement engagées en faveur du développement durable.  Elles se sont fixées pour objectif d’éliminer tout déchet d’ici à 2020, faisant ainsi de la ville un modèle.  La ville de San Francisco est exposée à de nombreux risques liés à des catastrophes, a-t-elle dit, en citant la canicule, les tremblements de terre, l’élévation du niveau de la mer et l’augmentation de la fréquence des tempêtes.  Des infrastructures, d’un montant total de plus de 80 milliards de dollars, risquent d’être anéanties si les mesures de prévention envisagées ne sont pas pleinement mises en œuvre.


M. DALE SANDS, de la société AECOM Technology, a indiqué que sa société collaborait avec la ville de San Francisco, ainsi qu’avec des entreprises locales, pour déterminer les investissements qui sont nécessaires pour prévenir efficacement les catastrophes ou, à défaut, mieux faire face à leurs conséquences, en particulier dans le domaine de la construction.  AECOM Technology a participé à la mobilisation communautaire autour de cinq objectifs d’urbanisation et de création d’infrastructures qui tiennent compte de la diversité et des besoins en matière de développement durable.  M. Sands préconise la création de partenariats entre les secteurs privé et public et la préparation des parties concernées pour agir rapidement en cas de catastrophe.  Il a relevé que les échecs avaient souvent été causés par l’absence de partenariat entre les secteurs privé et public.


Au cours de l’échange interactif qui a suivi ces présentations, les intervenants ont noté que les partenariats renforcés permettaient aux villes d’améliorer leur résilience aux catastrophes.  Un participant a souligné que davantage de leadership et de ressources sont nécessaires dans ce domaine.  Un représentant du secteur des affaires a relevé qu’il était parfois difficile d’estimer les coûts réels des destructions et de l’interruption des activités résultant d’une catastrophe, en raison de l’ampleur des pertes.  Les pertes d’emploi et l’impact sur l’éducation sont également difficiles à quantifier.  Une représentante de la Ligue des États arabes a fait remarquer que 40% des terres dans le monde étaient constituées de déserts, en précisant ainsi que deux milliards de personnes étaient touchées par la sécheresse.  Le secteur privé doit davantage porter son attention sur ce phénomène, a-t-elle estimé.  Un représentant du Mexique a indiqué que le secteur public et le secteur privé étaient complémentaires, notamment dans le domaine de la construction.  Il s’est interrogé sur les meilleures façons de concilier les intérêts publics et les intérêts privés.  Une représentante du Bangladesh, qui a assuré que son gouvernement avait mis l’accent sur les catastrophes majeures, a cependant appelé à prendre en compte les accidents quotidiens.


Pour l’un des panélistes, un cadre d’action global existe, mais les solutions sont par nature locales.  Le dialogue entre les autorités, les experts, le secteur privé et les communautés locales est essentiel pour renforcer la résilience.  Un autre a souligné que la question de la sécheresse était préoccupante et a souhaité que les problèmes au niveau local soient identifiés en vue de prendre les mesures appropriées.  Ce phénomène doit être observé de près pour évaluer la situation de manière précise et y faire face efficacement.  À San Francisco, une initiative visant à améliorer la gestion de l’énergie, de l’eau et des déchets est en cours d’élaboration, en coopération avec des représentants du secteur privé.  À cet égard, le maire de la ville de San Francisco a appelé à diversifier les sources d’énergie pour améliorer la résilience aux catastrophes.


Répondant à une question sur les capacités dont disposent les petites entreprises pour améliorer leur résilience aux catastrophes, le Président de SM Prime Holdings, M. Sy, a souligné que son entreprise était prête à partager l’information disponible avec les petits entrepreneurs intéressés.


Un représentant du secteur des assurances a noté que les dommages causés par les catastrophes naturelles étaient en augmentation constante depuis les années 1990.  La recherche scientifique est donc très importante pour prendre des décisions informées s’agissant de la résilience.  Le taux de pénétration des assurances est élevé dans les pays développés, ce qui permet de réduire les conséquences des catastrophes, comme le démontre l’exemple de la Nouvelle-Zélande.  Il faut étendre ceci aux pays en développement, a-t-il estimé.  Par exemple, la Thaïlande a lancé un programme national d’assurances pour les petites et moyennes entreprises.  Les assurances doivent être contractées et des mesures de résilience doivent être prises pour réduire le coût des primes.  Une intervenante a souligné que les entreprises doivent inspirer confiance aux banques au sujet de leur résilience et de leur durabilité.  Il faut que ces questions soient examinées de manière approfondie afin d’éviter des pertes économiques immenses en cas de catastrophe.  Un représentant de la Colombie a noté que la réduction des risques constitue un engagement pour l’ensemble de la communauté.  Il a souhaité des précisions sur la démarche suivie par la ville de San Francisco pour intégrer le secteur privé aux efforts en faveur de la résilience, dont la participation est primordiale.  Un représentant de la République dominicaine s’est interrogé sur les meilleurs moyens dont dispose le secteur privé pour réduire la vulnérabilité des communautés vivant dans les zones où il investit.  Un autre intervenant s’est interrogé sur l’absence d’action vigoureuse de la part du secteur privé dans la lutte contre les changements climatiques.


En réponse aux questions soulevées, le Président de SM Prime Holdings a déclaré qu’en principe, si une action est bonne pour la communauté, elle l’est aussi pour les affaires.  Les entreprises doivent donc aussi s’occuper de leurs voisins.  Il a indiqué, par exemple, que son entreprise avait travaillé étroitement avec le Gouvernement en matière d’infrastructure de prévention des inondations.


La Présidente de Kokusai Kogyo Co. Ltd a souligné que les grands magasins étaient souvent utilisés comme centre d’évacuation lors d’une catastrophe et que le secteur privé pouvait fournir des solutions innovantes.


Pour sa part, le Directeur général de la société Titan S.A. (États-Unis) a appelé les villes intéressées à rejoindre la campagne des villes résilientes lancée par le Bureau de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes.  Il a également appelé toutes les parties prenantes à participer aux efforts en vue de renforcer la résilience.


Pour le Directeur de la Canterbury Earthquake Recovery Authority, le montant optimal des investissements reste difficile à définir, mais il est clair que des institutions fortes participent aux efforts de résilience.


Le Coordonnateur du rapport sur la Réduction du risque de catastrophe: Bilan mondial de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations Unies (SIPC) a noté que les risques de catastrophe doivent être envisagés de manière globale, car ils sont interdépendants.


Pour le maire de la ville de Sendai et la représentante de la ville de San Francisco, il est très important d’associer tous les acteurs concernés.  Enfin, le représentant de la société AECOM Technology a souligné l’importance des partenariats entre le secteur public et le secteur privé.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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