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Conférence de presse

Conférence de presse sur les résultats de la mission d’évaluation menée dans les sites du patrimoine mondial endommagés à Tombouctou, au Mali

7/6/2013
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LES RÉSULTATS DE LA MISSION D’ÉVALUATION MENÉE DANS LES SITES DU PATRIMOINE MONDIAL ENDOMMAGÉS À TOMBOUCTOU, AU MALI


Le Chef d’une équipe d’experts de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a déclaré, cet après-midi devant la presse, que les dommages causés au patrimoine culturel de la ville de Tombouctou, au Mali, étaient « plus importants que ce qui avait été envisagé initialement ».


« La situation est plus alarmante que ce que l’on pensait », a déclaré M. Eloundou Lazare, responsable de la Section Afrique de l’UNESCO, qui a dirigé une mission de l’organisation chargée d’évaluer les dégâts causés au patrimoine culturel malien après les attaques menées par les forces rebelles qui ont occupé la région jusqu’au début de l’année.  Il a, par exemple, estimé à 4 200 le nombre de « manuscrits perdus, volés ou brûlés » sur les quelque 300 000 qui se trouvaient à Tombouctou.


M. Eloundou était notamment accompagné, au cours de cette conférence de presse conjointe retransmise au Siège de l’ONU à New York, par visioconférence depuis Bamako, la capitale malienne, du Ministre de la culture du Mali, M. Bruno Maiga, du Coordonnateur résident des Nations Unies dans le pays, M. Aurélien Agbénonci, qui s’exprimait au nom de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), et du Chef de la délégation de l’Union européenne au Mali, M. Richard Zink.


La mission conduite au Mali par l’UNESCO, avec le soutien de la MINUSMA, était composée d’experts du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS); du Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM); de l’African World Heritage Fund (AWHF); du Centre international de la construction en terre (CRAterre); du Conseil international des musées (ICOM); de la Fédération internationale des associations de bibliothécaires et des bibliothèques (IFLA); de l’École du patrimoine africain (EPA); de l’Aga Khan Trust for Culture; du Gouvernement français; de l’Union européenne, et d’une équipe de spécialistes maliens.


Du 28 mai au 3 juin, une équipe malienne a mené des enquêtes poussées dans la ville de Tombouctou et s’est entretenue avec les communautés locales.  Le 6 juin, les membres de l’équipe internationale se sont à leur tour rendus à Tombouctou.  Une réunion organisée le 7 juin au matin dans la capitale, Bamako, a ensuite permis de mettre en commun le résultat des observations des deux équipes.


L’objectif était de réunir autant d’informations que possible sur l’état du patrimoine culturel de Tombouctou, d’établir ce qui doit être restauré ou reconstruit, et de protéger ce patrimoine.  Il s’agissait aussi de définir comment ce travail doit être mené à bien. 


Les résultats obtenus serviront à finaliser un plan d’action pour le Mali, préparé au cours d’une réunion de haut niveau organisée au siège de l’UNESCO le 18 février.


Selon M. Lazare Eloundou, 14 des mausolées de Tombouctou, notamment ceux qui se trouvent sur des sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, ont été totalement détruits, ainsi que deux autres situés auprès de la mosquée de Djingareyber.  Le monument emblématique El Farouk, qui se trouvait à l’entrée de la ville, a été rasé.   


« Les dégâts sont inestimables », a déclaré M. Maiga.  « C’est une partie de nous-mêmes qui s’en va.  Ce qui a été brûlé l’a été totalement.»  Le Ministre malien a souligné en effet que les manuscrits en question étaient la « mémoire » d’une « civilisation afro-islamique, dont Tombouctou a été le berceau ».  « Depuis les événements, la communauté internationale, aux côtés du peuple et du Gouvernement du Mali, s’est mobilisée pour faire face à ce qui paraissait irréparable », a-t-il expliqué. 


MM. Maiga et Agbénonci ont rappelé qu’une « large part des termes de la résolution 2100 (2013) du Conseil de sécurité créant la MINUSMA étaient consacrés au problème de la sauvegarde du patrimoine en péril dans le nord » du pays.  « La mission qui vient d’être menée, composée d’experts internationaux et nationaux s’inscrit dans le cadre de cette mobilisation générale de la communauté internationale au chevet du patrimoine culturel malien qui appartient au patrimoine mondial », a dit le Ministre de la culture du Mali.


Les coûts des dégâts sont difficiles à évaluer, a confirmé M. Eloundou, tout en précisant néanmoins qu’un plan d’action de l’UNESCO pour la réhabilitation et la sauvegarde des manuscrits anciens avait présenté une estimation préliminaire de 11 millions de dollars en ce qui concerne la sauvegarde des manuscrits de Tombouctou.


M. Eloundou a indiqué que « la violence des destructions de mausolées est encore visible sur place ».  « Le manque d’entretien a aggravé la situation », a-t-il poursuivi.  De même, « la situation des musées est critique », a-t-il dit, indiquant que des priorités allaient être établies et seraient présentées notamment aux partenaires de la communauté internationale.


De son côté, M. Zink a mis l’accent sur le fait que l’Union européenne reprendrait les travaux de la construction de la route Goma Coura-Tombouctou.  Ainsi, a-t-il dit, « le plus grand projet mené par l’Union européenne dans un pays tiers pourra devenir réalité ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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