Conférence de presse sur le lancement de l’édition 2013 du rapport du Comité pour la protection des journalistes intitulé « attaques contre la presse »
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT DE L’ÉDITION 2013 DU RAPPORT DU COMITÉ
POUR LA PROTECTION DES JOURNALISTES INTITULÉ « ATTAQUES CONTRE LA PRESSE »
« L’année 2012 a été une année triste pour la liberté de la presse », a alerté aujourd’hui M. Robert Mahoney, Directeur adjoint du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), en présentant l’édition 2013 du rapport* de son Comité, intitulé « Attaques contre la presse ».
Au cours d’une conférence de presse organisée aujourd’hui, au Siège de l’ONU, M. Mahoney a précisé qu’en 2012, un nombre record de journalistes a été attaqué, emprisonné ou tué, et principalement des journalistes indépendants qui ne sont pas adossés à un grand groupe de presse.
« Attaques contre la presse » fait le point sur l’état de la liberté de la presse dans le monde et pour la première fois, il est assorti d’une « Liste des risques » qui répertorie les 10 pays où la situation s’est la plus dégradée en 2012 et parmi eux la Syrie, la Somalie, le Pakistan ou encore le Brésil.
M. Mahoney a pointé du doigt le taux élevé de meurtres et une « impunité enracinée » au Pakistan, en Somalie et au Brésil. Il a aussi dénoncé les lois restrictives pour réduire les journalistes au silence en Équateur, en Fédération de Russie et en Turquie, qui a aussi été accusée, aux côtés de l’Éthiopie, du Viet Nam, de la République islamique d’Iran et de la Syrie, de multiplier les peines de prison contre les journalistes. En Syrie, M. Mahoney a insisté sur les risques qu’encoure la profession comme en témoigne le nombre de journalistes tombés sous les balles du conflit.
Outre les journalistes morts dans les conflits, qui représentaient 28% du taux des pertes en vies humaines chez les professionnels des médias en 2012, M. Mahoney a dénoncé les meurtres commandités pour empêcher les enquêtes sur la corruption. En Somalie, « le deuxième pays le plus meurtrier au monde pour un journaliste », après la Syrie, aucune poursuite n’a été engagée pour traduire en justice les auteurs de ce type d’assassinats.
Le Directeur adjoint du CPJ a également indiqué qu’en 2012, quelque 232 journalistes ont été emprisonnés, soit 53 de plus qu’en 2011. En République islamique d’Iran, le chiffre s’élève déjà à 14, depuis le début de l’année 2013.
M. Mahoney a averti que la censure et le contrôle des médias sont en hausse, ainsi que les cyberattaques dont a d’ailleurs été victime, le « New York Times ». Le Coordonnateur des programmes pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, M. Sherif Mansour, a en effet fait état d’une situation contrastée depuis le printemps arabe.
En Égypte, les journalistes ont moins peur alors qu’ils restent victimes de la violence, et les pays comme lui qui ont élu à leur tête un gouvernement islamiste voient le renforcement de la censure sur les questions religieuses et la multiplication des poursuites judiciaires.
Ont également participé à la conférence de presse MM. Mohamed Keita, Coordonnateur de la sensibilisation pour l’Afrique; et Carlos Lauria, Coordonnateur de programmes principal pour les Amériques.
Le Directeur adjoint du CPJ a engagé l’ONU à maintenir la question de la liberté de la presse dans l’Agenda pour le développement post-2015. « Il ne peut y avoir de développement durable sans liberté de la presse, sans la capacité de faire la lumière sur les échecs des institutions et de vérifier si les arguments et les chiffres officiels correspondent bien à la réalité. »
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