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SG/SM/14709-SC/10850-AFR/2486

La situation au Mali s’inscrit dans le contexte plus large d’une crise systémique et prolongée dans toute la région du Sahel, avertit le Secrétaire général devant le Conseil

10/12/2012
Secrétaire généralSG/SM/14709
SC/10850
AFR/2486
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LA SITUATION AU MALI S’INSCRIT DANS LE CONTEXTE PLUS LARGE D’UNE CRISE SYSTÉMIQUE ET PROLONGÉE

DANS TOUTE LA RÉGION DU SAHEL, AVERTIT LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DEVANT LE CONSEIL


Vous trouverez ci-après le texte de la déclaration faite par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’occasion du débat du Conseil de sécurité consacré à « la paix et la sécurité en Afrique: la situation dans la région du Sahel », le 10 décembre:


Je remercie M. El Othmani d’avoir convoqué cet important débat public sur la situation au Sahel.


La semaine dernière, le Conseil a entendu la présentation de mon rapport sur le Mali, conformément à la résolution 2071 (2012).  Je sais que les membres du Conseil examinent actuellement un projet de résolution sur le Mali.


Cela étant, si aigus que soient les problèmes, nous ne pouvons pas perdre de vue le contexte dans lequel s’inscrit la situation au Mali, à savoir une crise systémique et persistante dans toute la région du Sahel.  Ce qui se produit au Mali peut se propager à la région entière. De la même manière, nous ne pouvons pas espérer remédier avec efficacité aux problèmes du Mali si nous ne nous attaquons pas aux problèmes qui touchent l’ensemble de la région.  Je remercie la présidence marocaine de nous donner l’occasion de discuter de cette question dans son contexte élargi. Les signaux d’alarme concernant la région du Sahel ne cessent de retentir.


Les troubles politiques, les activités terroristes, le trafic de stupéfiants et la contrebande d’armes dépassent les frontières et menacent la paix et la sécurité.  Des conditions climatiques extrêmes et des économies fragiles ne font qu’accentuer la toxicité de ce brouet propice à la vulnérabilité.  Selon les estimations, pendant la seule année 2012, 18,7 millions de personnes ont été touchées par l’insécurité alimentaire.  Plus d’un million d’enfants de moins de 5 ans sont menacés de malnutrition aiguë.


Les Gouvernements et la population de la région du Sahel ont besoin de notre plein appui.  L’ONU a mobilisé plus d’un milliard de dollars pour aider les pays de la région à répondre aux besoins les plus urgents des populations touchées.  Les pluies récentes laissent espérer une meilleure saison de récoltes, ce qui devrait contribuer à atténuer l’insécurité alimentaire. Toutefois, il faut faire bien davantage.


Nous devons renforcer la résilience dans toute la région. Nous savons qu’édifier des sociétés et des institutions solides et capables de s’adapter produit d’excellents résultats. Cela permet d’accroître l’impact et l’efficacité de l’aide humanitaire et de l’aide au développement.  Pour ce faire, il faudra coordonner les efforts déployés à l’échelle du système des Nations Unies et relier les initiatives nationales existantes aux stratégies régionales.


La résolution 2056 (2012) a reconnu la nécessité d’une stratégie intégrée couvrant tous les aspects de la crise.  Au cours d’une réunion de haut niveau en septembre, nous avons proposé un cadre pour telle stratégie.


J’ai également nommé M. Romano Prodi en tant qu’Envoyé spécial pour le Sahel.  Il va donner des informations plus détaillées au Conseil, mais il axe ses efforts sur quatre points essentiels: la sécurité, la gouvernance, les besoins humanitaires et le développement.


Je voudrais attirer l’attention sur un aspect du développement qui pourrait changer la donne.  Dans le courant de l’année, j’ai lancé l’initiative « Énergie durable pour tous ».  Avec des investissements judicieux et un appui efficace, le Sahel est idéalement placé pour devenir un modèle pour le reste du monde en matière d’énergie solaire.


M. Prodi fera le point sur tous nos efforts et partagera ses réflexions sur la marche à suivre.  Pour ma part, j’invite les membres du Conseil et la communauté internationale dans son ensemble à continuer d’appuyer nos efforts en faveur de cette stratégie.  Nous ne pouvons tout simplement pas relâcher l’allure tant que la paix et la stabilité n’ont pas été rétablies dans la région.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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