En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse du Représentant spécial adjoint pour l’Afghanistan, Coordonnateur résident des Nations Unies et Coordonnateur de l’action humanitaire, M. Michael Keating

14/09/2012
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL ADJOINT POUR L’AFGHANISTAN, COORDONNATEUR RÉSIDENT DES NATIONS UNIES

ET COORDONNATEUR DE L’ACTION HUMANITAIRE, M. MICHAEL KEATING


La sécurité, la corruption et l’assistance humanitaire ont été les trois principaux sujets évoqués aujourd’hui par le Représentant spécial adjoint pour l’Afghanistan, M. Michael Keating, au Siège des Nations Unies à New York, au cours d’une conférence de presse durant laquelle il a insisté sur le fait que ce pays continue d’avoir besoin de l’appui de la communauté internationale pour prendre en mains ses propres affaires et pour parvenir à la prospérité. 


Également Coordonnateur résident des Nations Unies et Coordonnateur de l’action humanitaire en Afghanistan, M. Keating n’a pas manqué de faire l’apologie de la situation humanitaire dans le pays décrivant les besoins et les urgences en ce qui concerne le sort des personnes déplacées à cause du conflit, estimées à 500 000 personnes, les victimes des catastrophes naturelles, au nombre de 200 000 personnes, et les populations chroniquement vulnérables ou pauvres.  La moitié des enfants de moins de 5 ans est mal nourrie, a indiqué M. Keating qui a regretté qu’ils ne pourront jamais atteindre leur plein potentiel de développement humain, social et économique.  Il a ajouté que cette situation pourrait avoir des conséquences politiques.


Le Représentant spécial adjoint s’est pourtant montré optimiste du fait de l’existence d’une forte solidarité entre les Afghans et ceci, même chez les trois catégories de populations citées plus haut et qui ont le plus besoin de l’assistance humanitaire internationale.  La pertinence des politiques déployées par la communauté internationale et les autorités afghanes doit être mesurée à l’aune de son efficacité et de sa capacité à prévenir la perpétuation des problèmes humanitaires, la pauvreté chronique et la protection de la population civile, a estimé M. Keating.


Il a ensuite évoqué la question de la sécurité en soulignant le rôle important joué par la « police civile » dans la lutte contre les vols, contre la corruption et contre la criminalité, et pour protéger les droits des détenus et les droits de l’homme et notamment des femmes.  Dans la perspective des transferts des responsabilités aux forces de sécurité afghanes, des efforts ont été menés dans divers domaines pour anticiper les conséquences qu’auront ces transferts, y compris sur le travail, la sécurité et la situation humanitaire, ainsi que sur la capacité du pays à gérer ses propres affaires.


Interrogé sur le renforcement des capacités de la police afghane, M. Keating a d’abord reconnu que l’Afghanistan avait une longue tradition en matière de police et de sécurité publique, qui doit être renforcée après le long conflit qu’a vécu le pays.  La première chose à faire est de distinguer les services de police des forces de défense, a-t-il noté.  Ainsi, les populations qui ont des affaires à régler, particulièrement les femmes, savent actuellement vers qui se diriger et à qui se confier.  La police afghane peut dans la plupart des cas soutenir le processus de paix.  L’autre moment critique sera le transfert de la responsabilité politique en 2014, année durant laquelle devront avoir lieu des élections présidentielle et législatives.


Au-delà de 2014, a ajouté M. Keating, et en dépit d’autres urgences, comme celle qui se pose en Syrie, de la crise économique mondiale, ainsi que de certaines mauvaises nouvelles en provenance de l’Afghanistan comme le niveau de corruption qui y règne, ou les violations des droits de l’homme, la communauté internationale n’a pas faibli dans son soutien à ce pays.  Il a confirmé que d’importants efforts sont actuellement déployés pour une nouvelle transition après les élections de 2014, notamment le renforcement des forces nationales de sécurité et de police.  La sécurité publique est nécessaire tout comme l’est le renforcement de la confiance entre l’Afghanistan et la communauté internationale, a-t-il réitéré.


En réponse à une question sur les conséquences qu’aura sur les droits des femmes le départ des forces de la communauté internationale en 2014, le Représentant spécial adjoint a dit que la protection des femmes, leur présence dans l’espace politique, ainsi que les opportunités économiques, sont protégées et renforcées.  Il a ajouté qu’il s’agit d’un agenda politique propre aux femmes afghanes, qui a l’appui de la communauté internationale.  Le départ de la communauté internationale créera une dynamique sur le rôle des femmes en politique et sur le développement économique, a-t-il estimé en indiquant que l’accès aux services va également changer.  Mais il est difficile de prédire l’avenir après le départ de la communauté internationale, a reconnu M. Keating.          


Questionné sur des informations faisant état de corruption au sein des activités menées par des composantes de la Mission d’assistance des Nations Unies et des conséquences sur l’Afghanistan, M. Keating a d’abord dit qu’il ne fallait pas impliquer le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dans ces rumeurs.  Ensuite, il a annoncé que l’approche de zéro tolérance en matière de corruption était respectée, tout en indiquant qu’il soutient et coopère aux investigations en cours. 


Concernant la participation de la femme dans la vie démocratique du pays, il a déclaré que nonobstant le fait qu’il s’agit d’une très jeune démocratie, jamais auparavant dans l’histoire de l’Afghanistan la liberté d’expression et la démocratie n’ont été aussi larges qu’aujourd’hui.  Cela implique qu’il faut les protéger comme partout ailleurs, d’autant que comparativement aux autres pays de la région, la liberté d’expression, la liberté de la presse, la liberté des débats au Parlement et la liberté des femmes sont très vigoureuses, a-t-il indiqué.  Il a aussi dit qu’il existe en Afghanistan un large soutien à la démocratie et à la séparation des pouvoirs, et que le pays dispose d’une bonne Constitution.  Ce qui reste à faire est de supporter l’émergence d’institutions et de partis démocratiques, l’état de droit, le renforcement des capacités de la justice et notamment de la Cour suprême, et surtout d’envoyer des signaux à ceux et celles qui militent pour la démocratie qu’ils sont appuyés et supportés, a conclu M. Keating.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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