Conférence de presse

Conférence de presse du Ministre argentin des affaires étrangères sur le dépôt d’une plainte au Conseil de sécurité contre le Royaume-Uni

10/02/2012
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU MINISTRE ARGENTIN DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES SUR LE DÉPÔT

D’UNE PLAINTE AU CONSEIL DE SÉCURITÉ CONTRE LE ROYAUME-UNI


Le Ministre des affaires étrangères de l’Argentine, M. Héctor Marcos Timerman, a dénoncé aujourd’hui une militarisation démesurée des îles Malouines* pour expliquer le dépôt d’une plainte officielle au Conseil de sécurité contre le Royaume-Uni.


La souveraineté sur les îles Falkland (Malvinas) fait l’objet d’un différend entre les Gouvernements argentin et britannique.  Territoire britannique d’outre-mer revendiqué par l’Argentine, l’archipel, situé à 480 km des côtes argentines, a été l’enjeu d’un affrontement militaire entre les deux pays en 1982.


« Le Royaume-Uni invoque fallacieusement le droit à l’autodétermination des 2 500 insulaires pour établir une base militaire puissante et servir ses intérêts stratégiques », a accusé le Ministre lors d’une conférence de presse donnée au Siège des Nations Unies, à New York.


Héctor Marcos Timerman a expliqué que son pays se tournait vers l’ONU car elle est « par excellence, l’Organisation de défense de la paix et du règlement pacifique des conflits ».   « L’Argentine en appelle à l’ONU pour donner une chance à la paix », a-t-il insisté.


Armé d’une carte de l’Atlantique Sud, M. Timerman a montré les différentes bases militaires du Royaume-Uni aux îles Falkland (Malvinas), sur l’île de l’Ascension, l’île Sainte-Hélène, l’île Tristan da Cunha et sur les îles de Géorgie et Sandwich du Sud, ainsi qu’en Antarctique. 


« Comme vous pouvez le constater, le Royaume-Uni est la puissance militaire par excellence dans l’Atlantique Sud, contrôlant tout le trafic entre l’Amérique du Sud et l’Afrique, et l’accès aux océans Pacifique et Indien », a-t-il dit.


« En revanche, ce que vous ne pouvez pas voir, c’est la capitale de cette puissance, puisqu’elle se trouve à plus de 14 000 kilomètres de là », a-t-il ironisé, fustigeant le fait que l’Atlantique Sud soit le dernier océan contrôlé par un empire « déchu » et sa Rule, Britannia.


M. Timerman a aussi commenté des photos d’un sous-marin nucléaire britannique, assurant détenir des informations sur le déploiement de l’un de ces sous-marins aux îles Malouines.  « Préoccupée, l’Argentine a demandé au Royaume-Uni si des armes nucléaires avaient été introduites en Atlantique Sud, ce à quoi elle n’a pas reçu de réponse jusqu’ici », a-t-il indiqué.


Ce fut déjà le cas en 2003, a-t-il dénoncé, en rappelant l’incident dans le transport de ces armes.  Alors que tous les pays d’Amérique du Sud ont signé un traité pour faire du continent une zone exempte d’armes nucléaires, le Royaume-Uni est le seul pays présent dans la région à ne pas honorer ses obligations, a-t-il accusé.


Le Ministre a ensuite déclaré qu’un navire de type « destroyer » était également présent dans les eaux de l’Atlantique Sud, ainsi que des avions Typhoon 2, utilisés dans le Golfe persique et dans les zones de conflit, comme l’Iraq, la Libye et l’Afghanistan.  Quel expert militaire peut comparer ces zones de conflit à l’Amérique du Sud?, a-t-il fait mine de s’interroger.


Plus largement, il a accusé le Royaume-Uni d’avoir quadruplé sa force navale dans la région et souligné qu’aucun pays d’Amérique du Sud ne disposait de ce type de navires ou d’avions.  « Avec ses missiles Taurus, le Royaume-Uni peut atteindre, depuis les Malouines, le sud du Brésil », a-t-il affirmé, dénonçant « l’arme la plus létale présente en Amérique du Sud ».


Il a assuré que les îles Malouines abritaient 13 polygones de tirs de missiles, sans que l’Organisation maritime internationale (OMI) ou l’Argentine n’en aient été informées, deux pistes d’atterrissage pouvant servir aux avions militaires les plus modernes du monde, et un radar relié à un système mondial d’échange d’informations avec les États-Unis, la France, le Japon et le Canada.


M. Timerman a souligné que l’Argentine souhaitait avant tout renouer le dialogue avec le Royaume-Uni, conformément aux 11 résolutions adoptées par les Nations Unies depuis 1965 qui demandent aux deux pays d’entamer des discussions sur la question des îles Falkland (Malvinas), ce à quoi le Royaume-Uni n’a jamais convenu.


À cet égard, l’Argentine se félicite de la proposition du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, de faciliter la relance du dialogue.  « Le Secrétaire général appuie le dialogue, le Président de l’Assemblée générale et celui du Conseil de sécurité appuient le dialogue, l’Argentine appuie le dialogue », a enfin insisté le Ministre.  « Ne manque donc que le Royaume-Uni. »


Après M. Timerman, le représentant du Royaume-Uni auprès des Nations Unies, M. Mark Lyall Grant, a donné une conférence de presse.


*     Figure sur la liste des territoires non autonomes établie par les Nations Unies sous l’appellation « îles Falkland (Malvinas).


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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