En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/3352

Les délégations de la Deuxième Commission expriment leurs attentes et leurs vues concernant le programme de développement post-2015

08/11/2012
Assemblée généraleAG/EF/3352
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                        

24e & 25e séances – matin & après-midi


LES DÉLÉGATIONS DE LA DEUXIÈME COMMISSION EXPRIMENT LEURS ATTENTES ET LEURS VUES

CONCERNANT LE PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT POST-2015


Des intervenants expriment des doutes envers la promotion du développement durable

et mettent en garde contre une élaboration non consensuelle du concept d’« économie verte »


Une quarantaine de délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) ont poursuivi aujourd’hui le débat général entamé hier sur le développement durable, en commentant les résultats de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Conférence Rio+20), qui s’est tenue en juin 2012, et en exprimant leurs attentes pour la période qui débutera après la date butoir arrêtée pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), c’est-à-dire l’année 2015.


Si les États Membres continuent à soutenir la réalisation des OMD jusqu’à la date butoir de 2015, les délégations ont cependant été nombreuses à poser les principes devant régir le processus visant à définir les objectifs de développement durable, qui succèderont aux OMD sur l’agenda international du développement.  Ce processus doit être cohérent et inclusif, ont-elles insisté.  Il est notamment important de laisser les pays en développement jouer un rôle majeur dans la définition des mesures de protection de l’environnement, et le futur programme de développement durable devra respecter le principe de responsabilité commune mais différenciée, ont souligné de nombreuses délégations en réitérant leur attachement à ce principe.  D’autre part, ont-elles préconisé, l’approche présidant à la définition des politiques de promotion du développement durable et de l’économie verte devra être centrée sur le bien-être des personnes.


Pour mettre dès à présent en œuvre les décisions prises à Rio, beaucoup d’intervenants, comme le représentant de l’Éthiopie, ont jugé urgent de créer le comité intergouvernemental sur le financement du développement et le groupe de travail à composition non limitée sur les objectifs de développement durable.  Les représentants du Pakistan et de l’Argentine, parmi d’autres, ont regretté à cet égard que ce groupe de travail n’ait pas encore été créé. 


En ce qui concerne le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), nombreux sont les États Membres qui se sont dits favorables au renforcement de son mandat et à l’augmentation de ses ressources financières.  Le représentant de la France a rappelé que son pays était favorable à la création d’une organisation des Nations Unies pour l’environnement, dont le siège serait en Afrique.


Outre le cadre institutionnel du développement durable, les délégations ont souligné la vulnérabilité des petits États insulaires en développement (PEID).  Les représentants de la Malaisie, du Brésil et du Mexique ont demandé que soit mené à bien le processus préparatoire de la troisième Conférence internationale sur les PEID, qui se tiendra en 2014.


En ce qui concerne la réduction des risques de catastrophes naturelles, le représentant du Japon a demandé d’intégrer cet objectif dans les politiques économiques, avant de demander à la Commission d’exprimer son soutien à l’organisation de la troisième Conférence des Nations Unies prévue sur cette question en 2015, au Japon.  Cette question concerne de près l’Amérique centrale, région régulièrement touchée par des phénomènes hydrométéorologiques extrêmes et par des séismes, a observé le représentant du Nicaragua au nom des pays de cette région.  Pays voisin, Haïti a témoigné des dommages qui se font encore ressentir sur son territoire après le séisme de 2010, évènement qui a détruit l’équivalent de 120% de son produit intérieur brut (PIB).


Le renforcement des capacités des pays en développement, qui passe notamment par le transfert de technologie, est une étape indispensable du développement durable, ont souligné les délégations.  La Conférence Rio+20 a indiqué à cet égard qu’il fallait améliorer la coopération avec les pays en développement, notamment pour assurer des transferts de technologie.  Beaucoup ont d’ailleurs appuyé l’initiative du Secrétaire général « Énergie durable pour tous » et souligné le potentiel que représentent les énergies renouvelables.


Abordant la question de « l’harmonie avec la nature », l’un des points examinés sous le thème du développement durable, le représentant de la Bolivie a fustigé le modèle économique actuel qui, loin d’avoir créé les conditions nécessaires à la conservation de la planète et à l’arrêt de la surconsommation dans les pays industrialisés, a détruit et provoqué une dégradation de l’environnement naturel de la planète sans précédent dans l’histoire de l’humanité.  Il a rejeté l’idée d’une « économie verte », qui ne serait « qu’un nouveau modèle et outil concocté par les pays riches pour privatiser la nature et la société ».  Son homologue du Pérou a même dénoncé les actes de biopiraterie commis par l’industrie pharmaceutique et d’autres acteurs mondiaux et le manque d’application de la Convention sur la diversité biologique. 


En début de matinée, M. Luc Gnacadja, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a recommandé de remettre en état les sols dans les régions où les terres sont dégradées et de partager les données disponibles.  Le représentant du Nigéria a tiré la sonnette d’alarme en indiquant que la désertification touchait environ un tiers de la surface du globe et 1,5 milliard de personnes.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, vendredi 9 novembre, à partir de 10 heures.  Elle se penchera sur les technologies de l’information et des communications au service du développement, ainsi que sur la planification des programmes.


DÉVELOPPEMENT DURABLE (A/67/341)


Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable

(A/67/206, (A/67/348) et A/CONF.216/16)


Suivi et application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en oeuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement ( A/66/218 , A/66/278 et A/67/313)


Stratégie internationale de prévention des catastrophes ( A/67/335)


Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures (A/67/295)


Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique (A/67/295)


Convention sur la diversité biologique (A/67/295)


Rapport du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur les travaux de sa douzième session extraordinaire ( A/67/25 , Supplément 25)


Harmonie avec la nature ( A/67/317 )


Promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables (A/67/175, A/67/314 et A/67/318)


Échange avec le Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la désertification


Le représentant de la République islamique d’Iran a indiqué que son pays lutte contre la désertification.  Les tempêtes de sable et de poussière sont un vrai problème pour la région, a-t-il noté, avant de demander ce qui pouvait être fait à ce sujet.


M. LUC GNACADJA, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, qui participait à la réunion en liaison vidéo, a reconnu que ces phénomènes augmentaient.  Le moyen d’y faire face est de remettre en état les sols dans les régions où les terres sont dégradées, a-t-il dit.  Il a aussi conseillé de partager les données et d’intégrer les engagements pris au niveau international dans les plans nationaux.  Il a remercié l’Iran d’avoir accepté de présider la réunion régionale tenue dans le cadre de la Convention, qui avait pour but de réunir les points focaux nationaux et examiner ce qui peut être fait au niveau régional.  Une conférence qui aura lieu dans deux semaines au Koweït examinera notamment la question des tempêtes de sable et sera l’occasion de partager des données sur ce sujet, a-t-il ajouté.


Suite du débat général


M. Thomas Guerber (Suisse) a déclaré que certains aspects spécifiques des conclusions de la Conférence Rio+20 nécessitent que l’Assemblée générale prenne des mesures, notamment en ce qui concerne la mise en place d’un processus clair pour définir le format et les modalités de fonctionnement de la nouvelle instance de haut niveau, qui doit être coordonné avec les discussions sur la réforme du Conseil économique et social (ECOSOC).  La Suisse considère l’adoption du cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables comme étant l’un des principaux aboutissements de Rio+20 et plaide pour sa réalisation rapide.  Outre celle concernant la mise en œuvre d’Action 21, elle estime qu’un certain nombre de résolutions devraient prévoir des mesures de suivi de Rio+20.  Le représentant a également indiqué que la Suisse est favorable à la décision d’augmenter les ressources financières du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).  Concernant la prévention des catastrophes, il a souligné que les activités de développement et d’aide humanitaire doivent se rapprocher et revoir leur traditionnelle répartition des tâches.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a demandé de mener à bien le processus préparatoire de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID) qui se tiendra en 2014.  Dans le suivi de Rio+20, il a réitéré la nécessité de continuer à suivre le principe de responsabilité commune mais différenciée et de laisser les pays en développement jouer un rôle majeur dans la protection de l’environnement.  La Malaisie a adopté des plans nationaux pour mettre en œuvre le développement durable, a-t-il dit.  Nous avons respecté notre engagement de conserver au moins 50% de notre territoire forestier, a-t-il fait valoir, ajoutant que la couverture forestière atteint maintenant 56,4% du territoire malaisien.  Nous nous sommes aussi engagés à réduire de 40% nos émissions de carbone, a-t-il ajouté.  Il a assuré que son pays promeut l’utilisation des technologies vertes.  La Malaisie est par ailleurs en bonne voie pour atteindre tous les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avant la date butoir de 2015.  Son gouvernement continuera ses efforts pour réduire encore la pauvreté, a-t-il assuré. 


Mme Patricia Bajaña (Nicaragua), s’exprimant au nom du Système d’intégration de l’Amérique centrale ( SICA), a fait référence à la Stratégie internationale de prévention des catastrophes, jugée vitale pour l’Amérique centrale qui est régulièrement gravement touchée par des phénomènes hydrométéorologiques extrêmes et par des séismes.  Les changements climatiques sont l’une des raisons de ces catastrophes, a dit la représentante, qui a expliqué les mesures de prévention des risques prises par les pays d’Amérique centrale à partir d’une approche intégrée et tenant compte des dimensions économiques, sociales et environnementales.  Elle a encouragé la coopération internationale à maintenir voire renforcer son aide à la région.  L’Amérique centrale a besoin du soutien de tout le système des Nations Unies et de la communauté internationale, comme le montrent les derniers mouvements sismiques dans la région, a conclu la représentante.


Saluant les résultats de la Conférence Rio+20, Mme Josefina BUNGE(Argentine) a souligné que les obligations de chaque État Membre doivent correspondre à son niveau de développement et à ses responsabilités historiques dans la détérioration de l’environnement.  L’un des principes essentiels demeure la pleine souveraineté de chaque pays sur ses ressources naturelles, a-t-elle ajouté.  Elle a fait part de la préoccupation de l’Argentine sur la lenteur de la constitution du groupe de travail sur la définition des objectifs de développement durable et a appelé la Deuxième Commission et l’Assemblée générale à en discuter.  En conclusion, la représentante a déclaré que les questions environnementales ne doivent pas servir d’excuse pour imposer des barrières commerciales ni servir de moyen de discrimination arbitraire et injustifiable. 


M. PEDRO CABRAL DE ANDRADE (Brésil) a espéré que la souplesse constructive des États Membres permettrait de faire avancer le processus intergouvernemental chargé de définir le programme de développement durable dans le cadre de la mise en œuvre du Document final de Rio+20.  Il s’est félicité de l’appel lancé pour la convocation en 2014 de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID), afin de renforcer le développement durable dans ces pays.  Il a appuyé le renforcement du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) grâce notamment au renforcement de son Conseil d’administration, comme cela a été décidé à Rio.  Il s’est félicité des résultats de la dernière Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique, soutenant notamment la décision d’augmenter le budget du secrétariat de la Convention.  En ce qui concerne la biodiversité marine, il a invité la Commission à répondre à l’appel lancé par l’Assemblée générale d’étudier les questions liées à la conservation durable de ces ressources.  Il a dit attendre avec intérêt le résultat de la Conférence des Parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques (COP18), prévue à Doha à la fin de l’année, et souhaité un engagement contraignant dans ce domaine.


M. ABDULLAH KHALID O. TAWLAH (Arabie saoudite) a souligné que les objectifs de développement durable sont le but à atteindre, et qu’ils doivent être définis de manière cohérente et intégrée.  Le développement durable est l’une des premières priorités de l’Arabie saoudite, qui veut continuer à fournir au monde du pétrole tout en évitant la spéculation et est favorable à un dialogue entre producteurs et consommateurs.  Le représentant a déclaré que l’Arabie saoudite a pu répondre aux besoins croissants en matière énergétique, y compris les besoins des plus pauvres.  Elle a aussi encouragé la promotion des sources d’énergie renouvelable, notamment l’énergie éolienne, a investi dans la recherche en la matière et a mis en œuvre de nombreux programmes pour la rationalisation de l’utilisation de différentes sources d’énergie.  La communauté internationale devrait partager ces intérêts, en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre et parvenir à un équilibre entre environnement et développement socioéconomique, a fait observer le représentant, qui a espéré le succès de la Conférence COP18 de Doha, afin de parvenir à un résultat équilibré pour la deuxième phase d’application du Protocole de Kyoto.  Il a enfin indiqué que les propositions avancées pour mettre fin à l’utilisation de combustibles fossiles ne sont guère réalistes.   


M. TAUHEDUL ISLAM (Bangladesh) a lancé un appel aux partenaires de développement pour qu’ils augmentent les ressources consacrées au développement, transfèrent les technologies nécessaires aux pays en développement et renforcent les capacités des pays les moins avancés (PMA).  Ce groupe de pays est encore mal équipé pour faire face à un environnement changeant, a-t-il dit, soulignant leur vulnérabilité particulière et le manque de prise en compte de leurs besoins dans les fora internationaux.  Nous devons dépolitiser la question du changement climatique, a-t-il aussi demandé, souhaitant qu’une solution soit trouvée au problème de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Adaptation et atténuation nécessitent de mobiliser les ressources aux niveaux national et international.  Le représentant a rappelé une proposition qui avait envisagé de consacrer une proportion du PNB des pays à ces efforts, mais regretté qu’elle n’ait jamais abouti.  Il faut s’assurer que les PMA aient accès à des technologies durables, a-t-il dit, plaidant en faveur de la création d’un conseil du transfert de technologie.  Il a enfin formulé plusieurs demandes, notamment pour que les pays développés assument leurs engagements en termes d’aide publique au développement (APD), annulent la dette des PMA sans condition et aident ces pays à développer des programmes pour faire face au changement climatique. 


M. JORGE LAGUNA (Mexique) a déclaré que la priorité durant cette session de la Commission est de faire davantage pour permettre la mise en en œuvre des résultats obtenus à la Conférence Rio+20 et travailler à une meilleure convergence pour un développement durable universel.  Le Mexique soutient la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice et la convocation pour 2014 de la Conférence sur les petits États insulaires en développement (PEID).  Concernant la prévention et la gestion des catastrophes, le Mexique continuera à privilégier la prévention vu les coûts risques/bénéfices, a indiqué le représentant.  En ce qui concerne la place de la préservation de l’environnement dans le développement durable, il a rappelé que la Conférence Rio+20 a indiqué qu’il fallait renforcer la coopération avec les pays en développement, notamment pour assurer des transferts de technologie.  Le Mexique est favorable au renforcement du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a indiqué le représentant.


Mme ASTRIDE NAZAIRE (Haïti), dont le pays a la double particularité d’être un petit État insulaire en développement (PEID) et un membre de la catégorie des pays les moins avancés (PMA), a appuyé les recommandations faites pour améliorer la collaboration interagences et interinstitutions afin que le système des Nations Unies offre aux PEID un programme de développement cohérent et coordonné.  Elle a estimé que le Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement est un pas dans la bonne direction, comme Haïti a pu l’expérimenter.  Elle a aussi relevé le manque de ressources humaines dont souffrent les pays du Groupe des PEID, qui jouent pourtant un rôle de pointe dans la coordination des activités concernées à l’ONU. 


Avec l’aide de la communauté internationale, Haïti a poursuivi ses efforts sur plusieurs fronts, a ajouté Mme Nazaire, non seulement pour l’élimination de la pauvreté, mais aussi pour le développement de l’énergie durable.  Elle a ainsi mentionné l’équipement de plusieurs communautés en énergie solaire, la réhabilitation d’une centrale hydroélectrique, la relance des projets d’électricité éolienne et le développement de biocarburants.  Haïti contribue aussi au projet soutenu par les Nations Unies visant à faire de la mer des Caraïbes, riche en biodiversité, une zone spéciale protégée.  Mme Nazaire a également parlé de la grande vulnérabilité de son pays face aux changements climatiques et des dommages qui se font encore ressentir après le séisme de 2010, événement qui a détruit l’équivalent de 120% du PIB d’Haïti.


M. THEMBELA NGCULU (Afrique du Sud) a rappelé que les ressources en eau actuelles ne pourraient pas toujours répondre à la demande croissante de la population mondiale.  En ce qui concerne le programme de développement durable devant être défini pour l’après-2015, conformément aux recommandations du Document final de Rio+20, il a appelé tout d’abord à continuer de poursuivre et de renforcer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment le premier (réduire de moitié l’extrême pauvreté et la faim d’ici à 2015) et le septième (préserver l’environnement).  Les pays en développement doivent utiliser leurs ressources naturelles pour arriver à leur développement, a-t-il dit, plaidant pour que les pays développés prennent la voie de la consommation durable et transfèrent les technologies nécessaires aux pays en développement.  Le cadre de mise en œuvre de l’économie verte doit prévoir une juste répartition des efforts, a-t-il ajouté, insistant sur le principe de l’équité.  Après le Sommet sur le développement durable qui s’est tenu en 2002 en Afrique du Sud et la Conférence Rio+20 de 2012, l’Afrique du Sud demande qu’il soit trouvé un accord sur les cadres permettant de développer et de renforcer les arrangements institutionnels au niveau international, afin de mettre en œuvre les engagements en faveur du développement durable.


M. DMYTRO KUSHNERUK (Ukraine) a considéré que le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable est un jalon essentiel pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015.  Néanmoins, les problèmes persistants qui menacent les pays les plus vulnérables, en particulier en Afrique, demandent une réponse urgente, a-t-il dit.  Les pays à revenu intermédiaire ont également besoin de l’assistance de la communauté internationale pour atteindre les OMD, a ajouté le représentant.  L’Ukraine est favorable au renforcement du mandat du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et à la décision de remplacer la Commission du développement durable par une instance politique de haut niveau.  La délégation ukrainienne a également jugé l’accord sur l’économie verte comme étant l’un des instruments les plus importants pour atteindre le développement durable et éradiquer la pauvreté.  Le représentant a conclu en précisant les politiques mises en œuvre par l’Ukraine en faveur du développement durable, ceci en conformité avec les accords internationaux, tels que le Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.


M. APISAKE MONTHIENVICHIENCHAI (Thaïlande) a invité à suivre une approche centrée sur les personnes et incluant tous les États pour définir le programme de développement de l’après-2015.  L’élimination de la pauvreté doit être la plus haute priorité, a-t-il estimé, invitant à prendre en compte les besoins de développement des pays à revenu intermédiaire.  Il a mis l’accent sur la nécessité de garantir une croissance économique inclusive qui se concentre sur la création d’emplois productifs, en particulier pour les jeunes.  Le représentant a souligné l’importance de l’aspect intergénérationnel du développement et appelé à fournir à tous l’accès à une éducation de qualité.  Le programme de développement post-2015 devra intégrer les mécanismes permettant à la communauté internationale d’absorber les chocs et de renforcer sa résilience, a-t-il indiqué.  Il a aussi parlé de la dimension sociale du développement durable, insistant sur l’amélioration de l’accès aux soins de santé et sur l’intégration des femmes et autres groupes vulnérables.


M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a jugé urgent de mettre en œuvre le Document final de Rio+20 en créant un groupe à composition non limitée sur les objectifs de développement durable et un comité intergouvernemental sur le financement du développement dotés d’une représentation géographique équitable.  Parallèlement, il est indispensable de renforcer le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), conformément aux engagements contenus dans le Document final de la Conférence Rio+20, a-t-il ajouté.  M. Alemu a estimé que le succès de Rio+20 dépend des moyens que l’on voudra bien accorder à l’assistance aux pays en développement, notamment aux pays les moins avancés (PMA).  Nous devons tous adhérer au principe de responsabilité commune mais différenciée, a insisté le représentant de l’Éthiopie, en appelant à soutenir les initiatives des pays en développement en matière de développement durable par le biais d’un financement adéquat et d’un transfert de technologie et de renforcement des capacités.  Il a dit que des pays comme l’Éthiopie qui se sont engagés fermement en faveur de l’économie verte, doivent être soutenus pour améliorer le bien-être de leurs populations sans endommager leur environnement.  Notant que la haute vulnérabilité du continent africain aux changements climatiques est exacerbée par de faibles capacités d’adaptation, le représentant  de l’Éthiopie a appelé à un financement adéquat, prévisible et suffisant pour aider les pays africains à lutter contre les catastrophes et renforcer leur résilience.  Il a demandé que l’on respecte les engagements financiers de la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques et que l’on rende opérationnel le Fonds vert pour le climat.  Par ailleurs, M. Alemu a jugé essentiel l’accès aux énergies renouvelables pour réduire la pauvreté.  Il s’est félicité des efforts de l’Éthiopie en matière de production d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelable, en précisant que le nombre d’Éthiopiens ayant accès à l’électricité à été multiplié par quatre depuis 1990 pour atteindre 47% de la population.  Il a dit l’objectif de l’Éthiopie de fournir de l’énergie moderne à 75% de sa population d’ici à 2030 et de devenir un pays à revenu intermédiaire dès 2025.     


M. MASOOD KHAN (Pakistan) a regretté que le groupe de travail à composition non limitée, devant définir les objectifs de développement durable, n’ait pas encore été créé.  Il a prié le Département des affaires économique et sociales (DESA) d’envisager la participation de toutes les parties prenantes pour permettre au groupe de travail de bénéficier de toutes les expériences utiles.  Il a aussi rappelé qu’il fallait créer un groupe de travail semblable sur l’élaboration d’une stratégie financière en faveur du développement durable.  En ce qui concerne l’instance de haut niveau établie par le Secrétaire général, il a espéré qu’elle aurait un esprit multilatéral.  Même si l’accord trouvé à la Conférence Rio+20 n’a pas été à la hauteur des attentes du Pakistan, nous devons faire avancer le processus de mise en œuvre du Document final, a indiqué le représentant.  Il a invité la communauté internationale à y consacrer des ressources provenant non seulement du budget ordinaire de l’ONU mais aussi des contributions volontaires.  M. Khan s’est ensuite préoccupé des effets des changements climatiques, notamment pour les petits États insulaires en développement.  Soulignant aussi la vulnérabilité du Pakistan dans ce domaine, il a reconnu l’importance du renforcement de la résilience face aux risques de catastrophe.


M. RABEE JAWHARA (République arabe syrienne) a déclaré que le développement durable nécessite des mesures pratiques et une volonté politique pour mettre en œuvre les décisions prises à la Conférence Rio+20.  Le représentant a dit qu’il fallait mettre fin au fléau de l’occupation étrangère qui entrave la réalisation des droits inaliénables des peuples et leur droit au développement durable, insistant sur l’occupation israélienne en Palestine, en Syrie et au Liban.  Il a ajouté qu’il fallait mettre fin aux mesures économiques unilatérales imposées à des pays pour les forcer à prendre des mesures qu’ils ne souhaitent pas. 


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) a estimé qu’une des décisions clefs de la Conférence Rio+20 est de tenir une troisième Conférence sur les petits États insulaires en développement en 2014.  Il s’est dit heureux d’annoncer que cette Conférence se tiendra à Samoa, un État voisin de la Nouvelle-Zélande.  Le représentant de la Nouvelle-Zélande a jugé essentiel que les Îles Cook et Nioué, qui ne sont pas des États Membres de l’ONU, soient autorisées à participer à cette Conférence en tant qu’États.  Il a dit que l’énergie renouvelable était une autre priorité de la Nouvelle-Zélande en cette année internationale de l’énergie durable pour tous.  En 2010, 74% de notre électricité a été produite à partir de sources renouvelables, s’est félicité le représentant de la Nouvelle-Zélande, en citant l’objectif que s’est fixé son pays de parvenir à produire 90% d’électricité d’origine renouvelable d’ici à 2025.            


M. KATSUHIKO TAKAHASHI (Japon) a rappelé que la population est au cœur du développement durable, faisant ainsi le lien avec la résolution sur la sécurité humaine adoptée récemment par l’Assemblée générale.  Cette question devra faire partie des discussions sur le programme de développement de l’après-2015, a-t-il demandé.  Il a souhaité que ce processus soit coordonné et cohérent.  L’ancien Premier Ministre du Japon participe au Groupe de haut niveau créé par le Secrétaire général dans ce cadre, a-t-il rappelé.  Nous sommes prêts à poursuivre nos engagements et nos initiatives, comme celle sur l’Avenir vert, annoncée à Rio+20.  Une conférence sera organisée dans le cadre de cette initiative, en octobre 2013, sur les villes futures, au Japon.  Le représentant a aussi demandé d’intégrer dans les politiques économiques des efforts de réduction des risques de catastrophe.  Nous avons l’intention d’accueillir la troisième Conférence des Nations Unies sur cette question en 2015, a-t-il annoncé, demandant à cet égard le soutien et l’approbation de la Deuxième Commission.  Il a aussi plaidé pour le renforcement des efforts en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre. 


M. CHRISTOPHER GRIMA (Malte) a annoncé que son pays a divulgué sa « Politique nationale de l’environnement » en février 2012, bien que les émissions de gaz à effet de serre de Malte soient faibles, en raison de la taille de l’île, de sa démographie et de son économie.  Cependant, à cause de ces mêmes facteurs, Malte est relativement plus vulnérable aux changements climatiques que d’autres nations, a souligné M. Grima. « Les indicateurs actuels montrent que le climat de Malte subit des changements graduels qui assèchent et réchauffent légèrement le pays », a déclaré M. Grima.  De plus, la vulnérabilité de Malte, par rapport à la montée du niveau de la mer et aux événements climatiques extrêmes, est une préoccupation constante pour notre pays, a dit le représentant. Avec 91% des gaz à effet de serre produits par Malte en 2008, le secteur de l’énergie, incluant le transport, « est une priorité dans la mise en œuvre des réformes visant à réduire le niveau de nos émissions », a affirmé M. Grima.  En plus de la politique nationale de l’environnement lancée par Malte, M. Grima a annoncé que le pays a aussi mis en vigueur sa « Loi sur le développement durable », qui introduit la notion de « gardien des générations futures ».


M. FREDDY MAMANI (Bolivie) s’est félicité du rapport portant sur l’harmonie avec la nature, avant d’affirmer que le capitalisme montrait ses limites dans le contexte de crise économique, financière, alimentaire, énergétique et climatique actuel.  Loin d’avoir créé les conditions nécessaires à la conservation de la planète et à l’arrêt de la suraccumulation de biens et de la surconsommation des pays industrialisés, le modèle économique actuel a détruit et provoqué une dégradation de l’environnement sans précédent dans l’histoire de l’humanité, a accusé le représentant.  L’harmonie avec la nature est impossible sans harmonie et équité entre les êtres humains, a ajouté le représentant, précisant que, pour l’obtenir, il ne suffisait pas de prétendre réguler l’impact de l’activité humaine sur la nature à travers des règles de marché capitalistes.  La Bolivie rejette l’idée d’une économie verte, qui n’est en réalité qu’un nouveau modèle et outil concocté par les pays riches pour privatiser la nature et la société, a-t-il souligné. 


M. LAURIE FERGUSON (Australie) a relevé l’importance des océans pour la vie des personnes.  Il a demandé aux pays de travailler ensemble pour mettre en œuvre les engagements pris et de s’abstenir de verser des subventions qui encouragent la surpêche.  Il a souhaité qu’on traite de la gouvernance des océans en ce qui concerne la zone maritime s’étendant au-delà des eaux territoriales des États.  La tâche du développement durable est d’améliorer la viabilité, a-t-il rappelé.  Il faut disposer de meilleurs instruments de mesure du développement, a-t-il ensuite préconisé.  Au niveau national, nous avons un système de mesure de la durabilité qui permet aux décideurs de prendre des décisions mieux informées sur l’impact qu’elles auront sur les générations futures, a-t-il indiqué.  Il a appelé à réduire l’écart entre gouvernement et société, afin de permettre aux autorités publiques de transmettre les bonnes informations au secteur privé sur les risques encourus.  Nous sommes pleinement engagés pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans notre région et dans le monde, a-t-il assuré. 


Mme ALEXANDRA DAVISON (Royaume-Uni) s’est félicitée des résultats de la Conférence Rio+20, notamment de la décision de définir des objectifs de développement durable pour la période de l’après-2015.  Le véritable succès de cette Conférence se mesurera à ses activités de suivi et nous avons tous une responsabilité à cet égard, a-t-elle dit.  Elle a espéré que le groupe de travail sur les objectifs de développement durable serait rapidement constitué et pourrait commencer sa mission dès que possible.  Elle s’est par ailleurs félicitée de la dernière Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique.  Elle a insisté sur la réaffirmation par toutes les parties des engagements contractés dans ce domaine.  Mme Davison s’est ensuite particulièrement préoccupée du trafic d’animaux ou de parts d’animaux, et notamment de rhinocéros et de cornes de rhinocéros.  En ce qui concerne les changements climatiques, elle a dit attendre avec intérêt de travailler avec tous les partenaires sur cette question importante.


M. RODRIGUEZ (Cuba) a regretté que les résultats de la Conférence sur le développement durable (Rio+20) soient en-deçà de ceux adoptés lors des Conférences de Rio en 1992 et de Johannesburg en 2002 et a affirmé qu’ils sont le reflet du système mondial injuste et déséquilibré imposé par les pays développés.  Bien que soit envisagée la nécessité de modifier les modes de production et de consommation insoutenables, les pays développés ont bloqué toute référence au fait que ce sont eux qui doivent lancer ce changement, car ils sont responsables du saccage des ressources naturelles du Sud et de la dégradation de l’environnement mondial, a-t-il lancé.  Il est de la responsabilité de cette Deuxième Commission de travailler de manière transparente et inclusive pour la mise en œuvre de ce qui a été décidé à Rio, a déclaré le représentant.  Atteindre le développement durable est avant tout une obligation morale, et ce ne sera pas possible par le biais des mécanismes aléatoires de marché, ni par les politiques néolibérales dont la crédibilité est en pleine faillite, a-t-il conclu.


M. MARTIN BRIENS (France) a estimé que la gouvernance internationale de l’environnement n’était pas à la hauteur des enjeux.  La France et beaucoup de délégations ont plaidé en faveur du rehaussement de cette gouvernance via la création d’une organisation des Nations Unies pour l’environnement, a-t-il rappelé.  Le renforcement du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) décidé à Rio va dans le bon sens, a-t-il dit, estimant que c’est « une étape positive vers cette gouvernance renforcée et cette agence que nous souhaiterions voir créée dans un avenir proche avec son siège en Afrique ».  M. Briens a aussi demandé d’ancrer au sein du Conseil économique et social le Forum politique de haut niveau qui doit succéder à la Commission du développement durable.  Il a souligné la nécessité de traiter conjointement les trois piliers du développement durable et a plaidé en faveur d’un agenda unique et cohérent pour l’après 2015, expliquant que l’élimination de la pauvreté est impossible sans stratégie de développement durable.  M. Briens a averti que le processus de définition de l’agenda de développement post 2015 ne sera pas tâche aisée.  Il a invité la Commission à mener une réflexion approfondie et à rechercher un consensus large.  La France présente son ministre en charge du développement comme candidat au Groupe de travail sur les objectifs de développement durable, a-t-il dit.


Rio+20 a su marquer une réelle avancée au plan international, a-t-il estimé, en reconnaissant la nécessité d’élaborer des indicateurs au-delà du seul PIB et en confiant à la Commission de statistique de l’ONU la tâche de bâtir un programme de travail à cette fin.  Il a espéré que cette commission lancerait rapidement ces travaux auxquels la France est prête à participer.  Sur la question des océans, il a demandé de lancer au plus vite les négociations sur la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer pour la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine située au-delà des juridictions nationales.  Le représentant a également parlé des autres domaines prioritaires pour la France, comme la responsabilité sociétale des entreprises et l’énergie, saluant à cet égard l’initiative du Secrétaire général « Énergie durable pour tous ».


Rappelant que la Jamaïque fait partie des petits États insulaires en développement (PEID), Mme SHORNA-KAY RICHARDS (Jamaïque) s’est félicitée des décisions concernant ce groupe de pays à la Conférence Rio+20, ainsi que de la décision concernant l’organisation de la troisième Conférence sur les PEID en 2014.  La Jamaïque soutient fortement la résolution intitulée « Vers le développement durable de la mer des Caraïbes pour les générations présentes et futures », qui sera négociée au cours de cette session de l’Assemblée générale.  En ce qui concerne la prévention des risques de catastrophe, Mme Richards a rappelé que la Jamaïque est particulièrement vulnérable aux conditions météorologiques extrêmes et aux catastrophes naturelles.  Les dégâts sont immédiats, comme vient de le montrer le passage de l’ouragan Sandy, mais aussi à long terme, car ils entravent le développement et empêchent d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a dit la représentante, souhaitant que la communauté internationale mette en application les programmes d’action sur les changements climatiques.


M. GILLES RIVARD (Canada) a déclaré que le Canada continue d’appuyer les efforts visant à accroître la cohérence et la coordination afin de réaliser les trois piliers du développement durable, de favoriser la mise en commun des meilleures pratiques et d’encourager l’échange d’informations.  Il a souhaité une discussion constructive sur un certain nombre d’éléments à prendre en compte afin de définir le mandat de l’instance politique de haut niveau qui remplacera la Commission du développement durable.  Le représentant a également apporté le soutien du Canada au renforcement du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).  Il a souhaité que son conseil d’administration soit à composition universelle et qu’il puisse jouer un rôle d’impulsion dans le système des Nations Unies.  Concernant le processus de définition des objectifs de développement durable, le Canada estime qu’il devra être guidé par l’expertise de tous les acteurs compétents, y compris les milieux scientifiques.


M. ABDULMOHSEN ABDULAZIZ ALFARES (Koweït) a souligné que, pour faire face aux défis de développement dans un contexte de crise économique, le processus de prises de décisions international devait être plus démocratique et transparent.  Le Koweït respecte ses engagements d’aide publique au développement (APD), selon le principe de la responsabilité commune mais différenciée, et fait des contributions à plusieurs fonds d’aide internationale, a précisé le représentant, indiquant que l’Émir du Koweït avait lancé plusieurs initiatives pour accélérer le développement dans certains pays défavorisés.  En ce qui concerne l’environnement, le Koweït, gros producteur de pétrole, veut contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et a lancé un projet d’essence propre qui sera produite dans deux raffineries. 


Mme DONG ZHIHUA (Chine) a relevé l’ampleur de la tâche à accomplir pour mettre en œuvre le Document final de la Conférence Rio+20, prédisant des difficultés politiques et techniques.  Elle a espéré que les États Membres travailleront pour aplanir leurs divergences.  Elle a demandé de mettre en œuvre les principes de Rio et notamment celui sur la responsabilité commune mais différenciée.  La communauté internationale doit saisir cette occasion pour redoubler d’efforts dans la promotion du développement durable dans le monde entier, en honorant les engagements pris et dans un esprit de partenariat, a souligné Mme Dong.  Les pays en développement doivent mettre en œuvre le développement durable à la lumière de leur contexte national et donner la priorité à l’élimination de la pauvreté.  De leur côté, les pays développés doivent changer leurs modes et habitudes de production et de consommation, et aider les pays en développement à renforcer leurs capacités, a préconisé la représentante.


Les objectifs de développement durable doivent se baser sur le succès des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et établir un équilibre entre les piliers économique, social et environnemental, a poursuivi la représentante de la Chine.  Elle a plaidé en faveur du renforcement du cadre institutionnel de développement durable, pour la mise en œuvre de Rio+20.  Elle a estimé que le Forum politique de haut niveau devait s’appuyer sur les travaux de la Commission du développement durable et améliorer l’efficacité de ses travaux.  Il devra aussi garantir une large participation politique, travailler en synergie avec le système des Nations Unies et éviter les doubles emplois.  Mme Dong a aussi espéré que le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) serait renforcé.  En matière de changement climatique, elle a estimé que la deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto devait être la priorité.


M. OUSMAN SAMADOU (Niger) a indiqué que son pays dépendait à plus de 70% de l’extérieur pour son énergie, notamment l’électricité, alors, a-t-il indiqué, qu’il dispose de la plus importante source d’énergie solaire du désert du Sahara. Il a vu dans l’initiative du développement des partenariats une opportunité de taille pour la « mise en valeur de cet immense potentiel solaire », faisant par ailleurs savoir que le Niger avait créé un centre national en la matière dès la fin des années 1970, mais qu’il n’avait pas pu le rendre opérationnel faute d’apports extérieurs conséquents, « le domaine n’étant pas à l’époque une priorité pour les investisseurs ».


M. Samadou a également parlé des problèmes provoqués par les changements climatiques et la désertification, expliquant que le sud du pays, où les terres sont plus favorables à l’agriculture, connaissait une concentration de plus en plus forte de la population nigérienne.  La conséquence immédiate qui en résulte, a-t-il expliqué, est la forte pression sur l’environnement et la dégradation des terres dans un contexte pluviométriques déjà irrégulier et dominé par des sécheresses régulières et l’installation d’une insécurité alimentaire permanente.  Le représentant a ensuite réclamé la mise en œuvre des décisions issues de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la désertification de 2011 et de la dixième session de la Conférence des Parties à la Convention sur la lutte contre la désertification. Il a également souhaité que la prochaine Réunion de haut niveau sur les politiques de lutte contre la sécheresse, qui est prévue en mars 2013, constitue une réelle occasion pour dégager des orientations concrètes pour la gestion efficace des sécheresses.


M. BORG TSIEN THAM (Singapour) a dit qu’il était temps de travailler sur la définition des objectifs de développement durable et sur la formulation d’une stratégie effective de financement du développement durable, ainsi qu’en ce qui concerne la création d’un forum politique de haut niveau chargé de suivre la mise en œuvre du développement durable.  Il a regretté que les États Membres n’aient  pas été en mesure de s’entendre sur la liste des 30 États qui doivent composer le groupe de travail sur les objectifs de développement durable, et il a espéré que ce groupe pourra commencer ses travaux bientôt.  Il a prévenu qu’il sera difficile pour les pays en développement de mettre en œuvre des objectifs de développement durable sans un financement adéquat.  M. Tham a estimé qu’il était politiquement important de démontrer au monde que les Nations Unies faisaient des progrès dans la mise en œuvre des engagements de Rio+20. 


M. OD OCH (Mongolie) a estimé que le processus de suivi de la Conférence Rio+20 devrait s’attacher en particulier aux besoins des pays vulnérables, y compris les pays enclavés.  Parmi les défis les plus difficiles à relever, il a mentionné les changements climatiques, la dégradation des sols, le manque d’eau, la pollution de l’air, la déforestation et la désertification.  Le représentant a précisé que la Mongolie, pays enclavé, se trouve dans un écosystème extrêmement fragile et particulièrement dégradé par les changements climatiques.  Pour y faire face, le Gouvernement mongol a pris des mesures telles qu’une législation sur les aires protégées ou la reforestation, et a aujourd’hui besoin de davantage d’investissements étrangers directs (IED), de technologies respectueuses de l’environnement et d’une coopération efficace avec ses partenaires de développement.  La Mongolie a également lancé l’idée d’un panel intergouvernemental sur la désertification et la dégradation des sols, a dit M. Och.


Mme ISABELLE F. PICCO(Monaco) a précisé que la Principauté de Monaco a signé en janvier 2011, un « contrat d’objectif » pour la sécurisation de l’alimentation électrique de l’est de la région Provence-Côte d’Azur aux côtés de la France.  Elle a expliqué que l’énergie produite en Principauté venait essentiellement des pompes à chaleur à eau de mer et de la valorisation énergétique des déchets, en précisant que 64 pompes fournissaient 19% de l’énergie consommée à Monaco.  Depuis 2008, le Gouvernement monégasque entend aussi promouvoir ses énergies renouvelables solaires, a-t-elle dit en précisant qu’une politique de subvention destinée à inciter et à faciliter l’installation de systèmes thermiques solaires était en œuvre.  Elle a expliqué que la maîtrise de la demande en énergie se traduit aussi par des travaux de rénovation énergétique des bâtiments publics et par une minimisation des consommations générées par les nouvelles constructions.  En 2012, la Principauté de Monaco a également décidé de mettre en œuvre, en partenariat avec l’Agence de l’énergie de Berlin, une expérimentation de contrat de performance énergétique sur un pool de bâtiments.  Elle a aussi cité la mise en place, en collaboration avec la Fondation Prince Albert II, d’un bureau d’études monégasque intitulé « Eau Énergie » dont l’objectif est la conception d’une centrale de production d’eau potable et de traitements des eaux de rejets autonomes, fonctionnant à l’énergie solaire.  Elle a également précisé que le Gouvernement de Monaco, qui demeure particulièrement préoccupé par la situation des océans et qui a démontré son engagement en faveur des efforts de la communauté scientifique internationale, entend mettre l’accent sur les océans, conformément à la Déclaration de Rio.


Mme TATIANA LESHKOVA(Bélarus) a invité la communauté internationale à mieux se coordonner pour atteindre les objectifs de développement durable.  Elle a soutenu la proposition du Secrétaire général de créer un mécanisme mondial de collaboration en matière de transfert de technologie.  Elle a également appuyé la proposition de mettre sur pied un groupe de travail sur le développement des technologies, souhaitant que son pays y apporte sa contribution.  La représentante a ensuite demandé de mettre en œuvre les décisions de Rio+20 en respectant les priorités de développement des États Membres.  Elle s’est préoccupée des difficultés rencontrées dans le processus de constitution du groupe de travail sur les objectifs de développement durable.  Il faudra aussi se doter d’un programme énergétique au sein des Nations Unies, pour trouver un équilibre énergétique sur le long terme, a-t-elle demandé.  Mme Leshkova s’est aussi félicitée du mécanisme ONU-Énergie et a apprécié l’initiative du Secrétaire général « Énergie durable pour tous ».  Elle a aussi demandé d’accorder une attention particulière aux pays à revenu intermédiaire.  Il faut renforcer la coopération régionale et sous-régionale pour résoudre des problèmes concrets dans le domaine de l’énergie renouvelable, a-t-elle recommandé.


M. JASSER JIMÉNEZ (Nicaragua) a déclaré que la communauté internationale ne pouvait pas débattre de développement durable sans reconnaître que l’actuel modèle de développement a provoqué les profondes crises qui affectent l’humanité.  Au rythme de destruction actuel des ressources de la planète, nous nous approchons à grands pas de l’extinction de la race humaine et de la destruction de la Terre, a-t-il lancé.  Pour le Nicaragua, le développement durable signifie l’accès de tous à l’eau, la gestion durable des forêts, la sécurité alimentaire, l’accès universel à l’éducation, à la santé, à la paix et à la vie en harmonie avec la nature.  Les pays développés doivent respecter leurs engagements environnementaux et d’aide publique au développement (APD), a souligné M. Jiménez, qui a regretté que le travail n’ait pas commencé sur la définition des objectifs de développement durable.  Comme la lutte contre les changements climatiques, la préservation de la biodiversité est un élément essentiel de la vie sur Terre, a-t-il conclu. 


M. EMMANUEL OLUWADARE OGUNTUYI (Nigéria) a salué la décision de renforcer le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et plaidé pour une augmentation de ses ressources financières, qu’elles viennent du budget ordinaire des Nations Unies ou des contributions volontaires.  Le représentant a fait remarquer qu’un accord universel manquait toujours sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et a souhaité que la Conférence des Parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques (COP18), prévue à la fin de l’année à Doha, donne des résultats.  Les impacts négatifs des changements climatiques ont affecté les agendas de développement, en particulier dans les économies vulnérables d’Afrique, a-t-il relevé, plaidant pour un mécanisme de financement moins bureaucratique et avec des procédures simplifiées pour ceux qui ont besoin d’assistance immédiate. 


À ce propos, M. Oguntuyi a également appelé les pays développés et les institutions internationales à renouveler leurs engagements de partenariat avec les pays en développement dans leurs efforts pour se doter de technologies écologiquement responsables et pour mettre en place des mesures adéquates contre les changements climatiques.  De plus, l’accès aux énergies renouvelables contribuerait à la réduction de la pauvreté dans les pays en développement, et le Nigéria a lancé une stratégie en ce sens.  Enfin, en ce qui concerne la désertification, le Nigéria appelle la communauté internationale à soutenir les efforts déployés aux niveaux national, régional et mondial pour contrôler la dégradation des sols et atténuer les effets de la désertification, qui touche environ un tiers de la surface du globe et 1,5 milliard de personnes.


M. FAIÇAL SOUISSI (Maroc) a déclaré que, si le Document final de la Conférence Rio+20 pourrait être considéré comme un précieux tremplin pour la nouvelle ère durable, il n’est cependant que le fondement du processus d’élaboration d’un nouveau cadre d’action international du développement durable.  En ce sens, la création du groupe de travail sur les objectifs du développement durable devra être effective dans les meilleurs délais, a-t-il plaidé, estimant que ces objectifs devront privilégier la soutenabilité et la croissance, principalement dans les domaines de la santé publique, de l’éducation, de la mortalité infantile, des flux migratoires, et de la réduction des catastrophes.  Par ailleurs, M. Souissi a affirmé qu’il était impératif de démocratiser l’agenda du développement durable, ce qui signifie reconnaître le nouveau pouvoir des citoyens, pour parvenir à un programme de l’Agenda post-2015 qui soit le résultat d’un consensus entre gouvernements, secteur privé et société civile.  Il serait irréaliste de poursuivre sur la voie d’une croissance qui détruit les ressources naturelles, et les bénéfices de la croissance doivent être répartis de manière juste et équitable, a conclu le représentant.


Mme DIANA ALI AL-HADID (Jordanie) a dit que la Convention-cadre contre les changements climatiques était un sérieux défi à relever contre un phénomène qui peut mettre en péril le développement durable.  Elle a précisé que l’incapacité de la communauté internationale à faire face aux changements climatiques avait déjà couté 1,6% du PIB mondial, ce qui représente une perte de 1 200 milliards de dollars par an.  Elle a dit que ce pourcentage doublera d’ici à 2030 en raison de l’augmentation des émissions des gaz à effet de serre.  Elle a considéré l’accès aux énergies renouvelables comme la clef d’un développement environnementalement, économiquement et socialement durables.  Elle a espéré que la prochaine Conférence des Parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques (COP18) qui se tiendra, à Doha du 26 novembre au 7 décembre 2012 permettra aux États de s’entendre sur les émissions de gaz à effet de serre entre maintenant et 2020, en donnant une forme au futur traité qui devra être agréé en 2015.  Elle a souhaité que la réponse à l’impact des changements climatiques prenne en compte aussi le renforcement du Cadre d’action de Hyōgo en matière de réduction des risques de catastrophe et de préparation aux catastrophes.  Elle a rappelé que la Stratégie internationale de prévention des catastrophes estimait que le coût mondial des catastrophes dépasserait 300 milliards de dollars annuels en 2050 si l’impact des changements climatiques n’est pas contré d’ici là. 


M. AUGUSTO THORNBERRY (Pérou) a parlé des réformes jugées nécessaires pour parvenir au développement durable: une révision des modes de production et de consommation; des processus de production moins consommateurs d’énergie; la préservation de la biodiversité, des savoirs traditionnels et de la gestion durable des forêts; la diminution des effets négatifs des changements climatiques et la réduction des risques de catastrophes.  Ce débat devra également ne pas perdre de vue les objectifs d’éradication de la pauvreté, d’accès aux ressources et de transferts de technologie indispensables à la réalisation des objectifs de développement durable décidés à la Conférence Rio+20, a ajouté M. Thornberry.  À cet égard, il s’est félicité de la décision prise à Rio+20 d’adopter un plan décennal sur les modes de production et de développement durable et a plaidé pour son application immédiate.  M. Thornberry s’est, en revanche, déclaré préoccupé par le manque d’application des termes de la Convention sur la diversité biologique et a dénoncé les actes de biopiraterie, y compris par l’industrie pharmaceutique, et les institutions privées ou universitaires.  Concernant la prochaine définition des objectifs de développement durable pour l’après-2015, le Pérou considère que l’on ne peut pas, au nom du si nécessaire consensus politique, « vicier le processus à mener ».  Le représentant a précisé les thèmes jugés incontournables pour la définition de ces objectifs: l’énergie, l’eau, la biodiversité, les forêts, la sécurité alimentaire et les océans.


Mme TERRI ROBL (États-Unis) a relevé le grand potentiel qui existe actuellement pour améliorer le bien-être de l’être humain, malgré les défis énormes qui restent à relever.  Les États-Unis estiment qu’il faudrait aligner les priorités de manière plus dynamique, avec un partage des ressources permettant d’augmenter les possibilités pour les générations futures.  La représentante a indiqué que son pays voulait appliquer les recommandations de Rio+20 en gardant à l’esprit les bases d’un agenda du développement plus dynamique.  Nous voulons redonner un élan à nos programmes de développement grâce notamment à des politiques de transfert de technologie donnant plus de chances aux populations vulnérables, notamment les femmes et les jeunes.  Nous devons engager la créativité de tous en respectant les perspectives de développement différentes, a-t-elle dit.


La représentante des États-Unis s’est félicitée du succès de l’initiative « Énergie durable pour tous », lancée par le Secrétaire général à Rio.  Elle a aussi appuyé la coopération mise en place pour conserver l’environnement marin.  Elle a indiqué en outre que son pays s’est engagé aux côtés des petits États insulaires en développement (PEID), et qu’il attend avec intérêt la prochaine conférence qui se tiendra sur la situation de ces pays.  En ce qui concerne le Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), elle a demandé qu’il soit élargi rapidement.  Enfin, la représentante des États-Unis a insisté sur la nécessité d’appliquer rapidement les recommandations de Rio+20.


M. WILFRIED I. EMVULA (Namibie) a fait remarquer que la question de la viabilité et de la conservation de l’environnement est devenue plus visible à cause des changements climatiques, soulignant que la Namibie avait été le premier pays d’Afrique à inclure la protection de l’environnement dans sa Constitution.  Il faut se défaire de la notion selon laquelle la gestion environnementale entrave le développement, a déclaré le représentant, précisant que l’objectif est de faire de l’économie verte le point central du développement industriel.  Les changements climatiques sont un problème mondial qui nécessite une réponse universelle, et nous devons nous assurer que l’Afrique devienne un membre actif de la négociation de la mise en œuvre de la Convention-cadre sur les changements climatiques, a-t-il plaidé.  Très touchée par la désertification, la Namibie demande à ses partenaires de l’accompagner dans sa lutte pour récupérer ses terres et réduire les effets de la sécheresse.


M. NURBEK KASYMOV (Kirghizistan) a relevé le réel danger auquel devrait faire face la communauté internationale si elle ne revoyait pas son approche du développement durable.  Au Kirghizistan, 90% du territoire est composé de montagnes, a-t-il indiqué.  Le changement climatique y entraîne beaucoup de problèmes, le plus préoccupant étant la fonte des glaciers, a-t-il dit.  Il a appelé les pays développés à assumer leurs responsabilités s’agissant des émissions de gaz à effet de serre et à assurer un transfert de technologie vers les pays en développement.  Le représentant s’est félicité de la création du Fonds vert de l’ONU et demandé qu’il soit rendu opérationnel le plus vite possible.  Abordant la question de l’eau dans la région de l’Asie centrale, il a exprimé la nécessité d’organiser au mieux sa gestion en vue d’une utilisation durable, grâce à une bonne coopération.  Il convient aussi de renforcer le rôle du Centre des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale, a dit le représentant.  Il a indiqué que son pays appuyait l’initiative du Secrétaire général « Énergie durable pour tous » et souligné le potentiel que représentent les énergies renouvelables.  Enfin, il a souhaité que soient mis en place des mécanismes pour compenser les problèmes de développement des régions montagneuses. 


Mme RONIT BEN-DOR (Israël) a relevé quelques-uns des succès de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), comme la mobilisation de la société civile et du secteur privé comme partenaires au développement, et le renforcement du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).  Les résultats de Rio+20 doivent être concrétisés, a-t-elle souligné.  La représentante a expliqué les mesures prises par Israël pour le développement durable, notamment en ce qui concerne les sources d’énergie renouvelable, le recyclage de l’eau dans un pays au climat extrêmement sec, l’introduction de nouvelles espèces botaniques, etc.  Ces programmes placent Israël à l’avant-garde de la lutte contre la désertification et peuvent inspirer le changement nécessaire, a-t-elle estimé, plaidant pour la prise de mesures urgentes afin de créer un meilleur avenir pour les générations futures. 


Après avoir fait remarquer que les résultats obtenus à l’issue de la Conférence sur le développement durable (Rio+20) n’avaient pas été à la hauteur de l’enjeu, M. APPOLINAIRE DINGHA (République du Congo) a renouvelé l’appel de son pays à la mise en œuvre effective du Document final de la Conférence, notamment en ce qui concerne une nouvelle impulsion en faveur du partenariat mondial pour le développement durable, le renforcement du cadre institutionnel pour une meilleure coordination et plus de cohérence, la mobilisation des moyens de mise en œuvre, le transfert de technologie vers les pays en développement, la définition des objectifs de développement durable dans la continuité des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et, enfin, le suivi des engagements volontaires.  Pour lancer les processus de suivi, la Deuxième Commission doit servir de ressort et d’élément catalyseur par des recommandations pertinentes, a précisé M. Dingha.  Rappelant que son pays fait partie du bassin du Congo, deuxième poumon forestier de la planète après l’Amazonie, le représentant a souligné la nécessité de promouvoir les politiques de prévention de la perte de la biodiversité et de lutte contre les changements climatiques.  Pour conclure, il a remercié les partenaires de développement de la République du Congo pour la préservation de la forêt, en particulier l’ONU-REDD.


M. JOSEPH MARIE FOUDA NDI (Cameroun) a appelé la communauté internationale et la Commission à mener un processus cohérent dans la définition du cadre de développement durable post-2015.  Il a indiqué que la désertification, la sécheresse et la dégradation des sols représentent l’une des plus graves menaces qui pèsent sur les pays et les populations concernées, notamment en Afrique.  Soulignant que cela entraine la fragilisation de la sécurité alimentaire, de la santé humaine, de l’activité économique et de la pérennité de la biodiversité des écosystèmes, il a appelé la communauté internationale à trouver des solutions.  Le Cameroun intègre les principes de développement durable dans ses politiques, notamment pour préserver la diversité biologique de ses forêts, a dit M. Fouda Ndi.  Il a parlé du partenariat mis en place dans ce domaine avec la Guinée équatoriale, le Gabon et la République centrafricaine pour développer un réseau transfrontalier d’aires protégées.


M. Fouda Ndi a rappelé que le Cameroun est le deuxième plus grand pays forestier d’Afrique et a insisté sur la gestion durable des ressources forestières et fauniques.  En conduisant de vastes programmes de conservation de la biodiversité, le Cameroun ne se plie pas à des pressions internationales mais suit un élan endogène de responsabilité, a-t-il précisé.  Il a souligné la nécessité de renforcer le soutien à ces initiatives et de rétribuer les efforts de conservation des forêts du Cameroun qui, pour l’intérêt général, a pris la courageuse option de renoncer à la pleine utilisation des ressources forestières nécessaires à son développement.  Le représentant a aussi parlé des graves conséquences des inondations qui ont frappé son pays et ceux de sa région.  Le Président du Cameroun a, à la suite de ces évènements, décidé de créer un Fonds de soutien aux populations victimes de catastrophes naturelles, a-t-il indiqué.  Il a aussi plaidé pour la mise en œuvre du Plan d’action de Hyōgo sur la prévention et la gestion des risques internationaux de catastrophes.


M. BILAURI (République-Unie de Tanzanie) a estimé que la lutte contre la désertification en Tanzanie permettra de mieux réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment dans le domaine de la réduction de la pauvreté, et de la promotion de la sécurité alimentaire, la santé et la durabilité environnementale.  Il a dit que la mise en œuvre de la Convention de l’ONU pour la lutte contre la désertification était une urgence pour la Tanzanie.  Face aux défis liés aux changements climatiques, la Tanzanie a dû consacrer des ressources importantes pour faire face aux conséquences des conditions climatiques les plus imprévisibles, a-t-il dit en mettant l’accent sur des investissements infrastructurels et de sécurité alimentaire.  M. Manongi a exhorté les pays connaissant des niveaux élevés d’émissions de gaz à effet de serre à diminuer de façon drastique ces émissions, afin que le monde soit mieux en mesure de contrôler les risques liés aux changements climatiques.  Il a exhorté les pays développés à augmenter leur soutien financier pour permettre aux pays en développement de développer des pratiques agricoles durables et mieux combattre les conséquences du changement climatique sur la productivité agricole.  Le représentant de la Tanzanie s’est aussi inquiété des conséquences de la perte de la biodiversité, en souhaitant que la protection de celle-ci soit mise en œuvre dans le respect du principe de responsabilité commune mais différenciée.  


Droits de réponse


La représentante d’Israël a exercé son droit de réponse et répondu au représentant du Soudan, qui s’est exprimé hier au nom du Groupe des États arabes, et au représentant de la République arabe syrienne, qui a parlé ce matin.  Elle a dénoncé la politisation du débat par certaines délégations.  Le régime syrien continue d’assassiner des hommes, des femmes et des enfants, a-t-elle dit.  Le déversement de pétrole au large des côtes libanaises a été mentionné sans en donner le contexte pertinent ni celui du conflit de 2006, a-t-elle ajouté.  Ce n’est pas par hasard que cet incident a eu lieu, a-t-elle expliqué.  Elle a espéré qu’à l’avenir « les délégations ne gaspilleraient pas le temps de la Commission ».


Le représentant de la République arabe syrienne a soutenu que la puissance occupante essayait de camoufler ses crimes et ne respectait pas le droit international.  Il est important d’éliminer le fléau de l’occupation étrangère pour que les peuples vivant sous occupation puissent réaliser leur développement, a-t-il dit.  Il a estimé qu’Israël n’avait pas assumé ses responsabilités, en n’indemnisant pas le Liban et la Syrie pour la marée noire qui a été la conséquence du bombardement d’une centrale électrique sur le territoire libanais.  En outre, il a signalé qu’Israël avait mis le feu à des terres arables il y a quelques jours.  Il a également cité le journal « The Guardian » qui a fait état de nombreux oliviers déracinés par Israël dans des villages palestiniens occupés.  Le représentant de la Syrie a en outre dénoncé la destruction par Israël de terres arables appartenant aux citoyens du Golan syrien occupé. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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