La Cinquième Commission invitée à constater la faible capacité du Secrétariat de l’ONU d’assurer la continuité des services pendant les situations d’urgence
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Cinquième Commission
17e séance – matin
LA CINQUIÈME COMMISSION INVITÉE À CONSTATER LA FAIBLE CAPACITÉ DU SECRÉTARIAT DE L’ONU
D’ASSURER LA CONTINUITÉ DES SERVICES PENDANT LES SITUATIONS D’URGENCE
Après le cyclone Sandy qui a frappé la ville de New York, à la fin du mois d’octobre dernier, la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a été invitée à constater la faible capacité du Secrétariat de l’ONU à assurer la continuité des services pendant les situations d’urgence.
Toujours ce matin, la Commission a aussi regretté que le rapport du Secrétaire général sur l’initiative de renforcement des capacités civiles dans les situations postconflit soit par trop théorique, sans compter l’absence d’incidences précises dans les domaines programmatique, administratif ou budgétaire. Elle a enfin recommandé à l’Assemblée générale de prendre note du rapport* statistique du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (CCS) sur leur situation budgétaire et financière.
Les organismes du système des Nations Unies ont-elles des politiques efficaces pour assurer la continuité de leurs services pendant les situations d’urgence? Le Corps commun d’inspection (CCI) se montre sévère, dans son rapport. « Le niveau est bien plus faible que celui des recommandations découlant des normes internationales pertinentes », a tranché, ce matin à la Cinquième Commission, l’Inspecteur du CCI, M. Istvan Posta. Il a décelé « l’inexistence » chez les hauts responsables de l’ONU d’une vision globale et une connaissance insuffisante de l’approche intégrée qu’il faut pour assurer la continuité des services. Il a conseillé un engagement plus fort de la haute direction et un appui des États Membres pour ce qui est des ressources humaines et financières nécessaires.
Ce débat sur la résilience des opérations de l’ONU a eu un écho particulier dans le contexte de la récente tempête Sandy. Le représentant de l’Union européenne a rappelé la panne de certains services essentiels et les graves problèmes de communication avec les missions permanentes, le public et les médias. Il a donc appuyé la décision de mettre en place une équipe spéciale de haut niveau et le lancement, ce mois-ci, d’un centre de gestion de la résilience de l’ONU.
Alors que le CCI recommande aux chefs de secrétariat de veiller à ce que la planification et la mise en œuvre de la continuité des services fassent partie de l’obligation de rendre des comptes et de la notation des responsables opérationnels, le Secrétaire général lui répond, dans son rapport,qu’il sera difficile, « voire impossible » pour la plupart d’entre eux, d’appliquer cette recommandation.
S’agissant du renforcement des capacités civiles dans les situations postconflit, les délégations ont salué la mise en place de la nouvelle plateforme en ligne CAPMATCH, destinée à mettre en relation ceux qui recherchent des compétences et ceux qui peuvent les fournir. Toutefois, les pays en développement ont mis l’accent sur la nécessité d’assurer une égalité des chances entre les pays du Nord et les pays du Sud.
Les représentants de l’Inde et de la Fédération de Russie ont jugé qu’il faut privilégier les experts gouvernementaux et éviter que l’initiative de renforcement des capacités civiles ne soit menée au détriment des activités « cruciales » des opérations de maintien de la paix, qui doivent rester prioritaires.
Lorsqu’elle demande, par ailleurs, à l’Assemblée générale de prendre note du rapport statistique du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (CCS), la Commission attire, en fait, l’attention sur un document qui présente, pour la première fois, le montant total des produits des organismes de l’ONU par source de financement; les quatre grandes sources étant les quotes-parts, les contributions volontaires à objet non désigné, les contributions volontaires à objet désigné et les produits issus d’autres activités. Le montant total des charges est ventilé, pour la première fois, suivant cinq domaines d’activité communs, dont l’aide au développement et l’aide humanitaire.
En début de séance, le Président de la Cinquième Commission, M. Miguel Berger, a annoncé qu’il demanderait quatre journées de session supplémentaires, du lundi 17 au jeudi 20 décembre, dans l’espoir de pouvoir conclure les travaux le vendredi 21 décembre au soir. Il s’est dit inquiet des retards accumulés, alors que des questions importantes comme celles des Tribunaux pénaux internationaux et du suivi de la Conférence Rio+20 sur le développement durable doivent encore être examinées.
La Cinquième Commission tiendra sa prochaine réunion publique, mardi 11 décembre 2012, à partir de 10 heures. Elle devrait se pencher sur l’esquisse budgétaire 2014-2015 et les incidences budgétaires des missions de bons offices du Secrétaire général au Myanmar.
* A/C.5/67/L.3
COORDINATION ADMINISTRATIVE ET BUDGÉTAIRE ENTRE L’ONU ET LES INSTITUTIONS SPÉCIALISÉES AINSI QUE L’AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE
Note du Secrétaire général sur la situation budgétaire et financière des organismes des Nations Unies (A/67/215)
Dans cette note, le Secrétaire général présente le rapport statistique du Conseil des chefs de secrétariat (CCC) des organismes des Nations Unies pour la coordination sur leur situation budgétaire et financière. Le rapport contient notamment un nouveau tableau donnant le total des dépenses pour 2010-2011. Ce rapport et les analyses portant sur les chiffres, dont plusieurs tableaux montrant les évolutions récentes et des aperçus de la répartition des ressources extrabudgétaires par pays, par organisme et par type de donateur, peuvent être consultés sur le site du Conseil des chefs de secrétariat (http://www.unsceb.org).
EXAMEN DE L’EFFICACITÉ DU FONCTIONNEMENT ADMINISTRATIF ET FINANCIER DE L’ONU
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur les moyens civils à mobiliser dans les situations postconflictuelles (A/67/583)
À l’analyse du rapport du Secrétaire général sur l’initiative de renforcement des capacités civiles (A/67/312), le CCQAB note que les différents éléments présentés demeurent théoriques et ne s’accompagnent pas d’incidences précises d’ordre programmatique, administratif ou budgétaire. Il attend avec intérêt les propositions concrètes.
Le Comité recommande que, s’il est des activités au sein du Secrétariat et du système des Nations Unies qui viennent compléter et favoriser la réalisation des buts et objectifs de l’initiative relative aux moyens civils, le Secrétaire général donne, dans ses prochains rapports, des informations suffisantes pour assurer le suivi et le contrôle, réduire autant que possible les éventuels chevauchements et veiller à la cohérence et à la complémentarité des efforts.
Déclarations
Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. ABDELHAKIM MIHOUBI (Algérie) a appuyé l’initiative du Secrétaire général relative à la mobilisation de moyens civils, en rappelant que le renforcement des capacités des pays sortant d’un conflit est essentiel pour une paix durable. Il a appuyé les remarques du CCQAB qui rappellent que nombre des éléments du dispositif proposé n’en sont encore qu’à la première étape de leur conception. Il a estimé que le CCQAB a soulevé d’importantes questions et fait de nombreuses observations et recommandations. Il a dit attendre du Secrétaire général des précisions d’ordre budgétaire et administratif et jugé essentiel de disposer de propositions concrètes sur les moyens de bénéficier des capacités civiles de partenaires du Sud, par un cadre plus large de coopération Sud-Sud et triangulaire. Il a exhorté le Secrétariat, dans sa démarche sur les capacités civiles, à assurer la transparence et la responsabilisation à toutes les étapes de ce processus, dans l’intérêt de son succès.
Mme CARMEL POWER, Union européenne, a appuyé les principes fondamentaux de l’initiative relative aux moyens civils et a salué l’approche consultative adoptée par le Secrétariat pour la développer et la promouvoir. Elle a encouragé le Secrétaire général à continuer d’élargir la réserve d’experts civils. Elle a reconnu que le rapport du Secrétaire général contient des initiatives qui seront examinées par l’Assemblée générale et ses organes subsidiaires, y compris le Comité spécial des opérations de maintien de la paix et la Cinquième Commission. Ce rapport, qui vise plusieurs publics, englobe divers aspects qui ont des incidences budgétaires et financières, a-t-elle souligné.
M. CONRAD SHECK (Canada), s’exprimant aussi au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, a déclaré que la communauté internationale peut et doit mieux aider les États qui se relèvent d’un conflit ou gèrent des transitions politiques. À cet égard, il a accueilli avec satisfaction l’accent important mis par le Secrétaire général sur le renforcement des capacités nationales. Par exemple, a-t-il dit, les Nations Unies, grâce à leur approche souple dans la planification de la Mission d’appui en Libye, ont pu adapter leurs efforts pour qu’ils correspondent au mieux aux priorités nationales et répondent plus efficacement aux réalités sur le terrain.
De même, le travail en cours au Libéria pour améliorer l’appui au renforcement des institutions nationales, dans les secteurs de la justice et de la sécurité, illustre comment un système onusien plus réceptif et agile contribue à combler des lacunes importantes dans le soutien postconflit. L’accès opportun à l’expertise appropriée est crucial en vue de soutenir ces processus, a poursuivi M. Sheck. Aussi, l’ONU a-t-elle un rôle à jouer en ce domaine, en apportant un soutien au développement de réseaux de partenaires pour accéder rapidement et efficacement aux spécialistes civils nécessaires. Il est possible d’accroître l’accès à une expertise adaptée aux besoins précis, dans une situation donnée, et cela de manière durable et économique, a insisté le représentant.
M. MATTHIAS DETTLING (Suisse), s’exprimant également au nom du Liechtenstein, a estimé que de nombreux éléments du rapport du Secrétaire général sur les moyens à mobiliser dans les situations postconflit restent abstraits et ne mettent en évidence aucune implication programmatique, administrative ou budgétaire précise. Toutefois, le rôle de la Cinquième Commission gagnera en importance à mesure que les concepts se préciseront.
Le représentant a souligné trois points importants. Premièrement, une approche systématique et coordonnée est fondamentale. Dans les contextes complexes auxquels l’ONU est aujourd’hui confrontée dans ses opérations de consolidation de la paix, les partenariats deviennent incontournables. S’agissant ensuite de la plateforme CAPMATCH, un système simple, flexible et non bureaucratique doit être mis en place pour faciliter les contacts entre l’offre et la demande de moyens civils. Enfin, la Suisse est convaincue que les réglementations financières et managériales devraient pouvoir s’adapter aux changements rapides qui caractérisent les contextes postconflit et permettre la mise à disposition rapide de moyens civils adaptés aux besoins du terrain à un moment donné.
M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a espéré que cette initiative sur les moyens civils sera menée avec efficacité. Il a cité l’expérience de son pays, dans le cadre de la coopération Sud-Sud et la Configuration Guinée de la Commission de consolidation de la paix (CCP). Il s’est félicité de l’implication de son pays dans la résolution du conflit interne à Mindabao dans le sud des Philippines. À l’instar du CCQAB, il a dit attendre avec intérêt les propositions concrètes accompagnées d’incidences administratives et budgétaires que le Secrétaire général pourrait présenter.
Il a également appuyé la recommandation du CCQAB qui appelle à une attention particulière à l’exécution de l’initiative sur la durée, notamment afin de déterminer s’il faudra étoffer les structures en place et prévoir l’allocation de ressources suffisantes. Nous continuerons à appuyer la nécessité de garantir un financement adéquat, a insisté le représentant, en appelant à la suppression des chevauchements. Alors que ce rapport a été examiné par le Comité des opérations de maintien de la paix, nous estimons que la Cinquième Commission a un rôle vital à jouer.
M. HIROSHI ONUMA (Japon) a appuyé l’initiative sur les moyens civils et le lancement de la plateforme CAPMATCH. Il s’est dit convaincu que l’initiative ne pourrait que bénéficier des discussions de la Cinquième Commission, comme le dit d’ailleurs le CCQAB concernant, en particulier, le pole mondial de coordination, la souplesse dans le changement de la composition des moyens civils et le dispositif d’affectation de personnel en cas d’urgence
M. MASOOD KHAN (Pakistan) a dit qu’il était d’accord avec les paramètres esquissés dans le rapport du Secrétaire général sur les moyens civils à mobiliser dans les situations postconflit, en ce sens qu’il privilégie l’adaptabilité et que ses priorités sont pragmatiques. Un appui civil plus efficace dépend de l’application judicieuse des mandats de l’Assemblée générale et de l’engagement intergouvernemental. À cet égard, le recensement des capacités civiles au sein des régions serait bénéfique. Il faut trouver « des solutions locales pour des problèmes locaux », a-t-il insisté.
L’initiative devrait être neutre sur le plan des ressources, a poursuivi le représentant, et ne pas être conçue aux dépends de ressources affectées aux opérations de maintien de la paix. En effet, des Casques bleus exercent déjà des fonctions essentielles dans diverses missions intégrées et il est important que les capacités civiles soient mobilisées pour compléter les structures existantes. La cohérence dans les directives émanant des divers organes de l’Assemblée générale sera essentielle, et la Cinquième Commission doit recevoir les incidences financières et budgétaires du dispositif. En outre, il y a des domaines essentiels qui ne sont pas encore définis. Le Pakistan attend d’obtenir les informations demandées par le CCQAB, compte tenu notamment de la réforme des ressources humaines actuellement à l’examen.
M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a fait siennes les remarques du représentant du Pakistan sur les liens entre maintien de la paix et consolidation de la paix. Il a rappelé que la gouvernance, les services essentiels et l’administration figurent parmi les grands défis à relever par les pays sortant d’un conflit. Il a prévenu que le processus sur les moyens civils ne saurait remplacer les activités de maintien de la paix ou diluer les moyens de cette activité cruciale des Nations Unies. Il a souhaité que les aspects « personnel et recrutement » soient rigoureusement respectés. À ceux qui appellent à plus de souplesse et à moins de rigidité, le représentant de l’Inde a répondu que si les procédures peuvent être améliorées, elles ne doivent pas être contournées. Il a jugé indispensable d’avoir une communication régulière pour pouvoir passer d’une étape conceptuelle à une étape programmatique et avancer d’une façon plus inclusive. Le recours à des capacités civiles doit être mis en œuvre en minimisant les risques pour l’image de l’ONU, a-t-il insisté, en appelant à privilégier les experts gouvernementaux.
Mme JACOBSEN TAKAHASHI (Norvège) a souligné le rôle de l’ONU pour mieux consolider la paix dans les pays sortant d’un conflit et trouver de nouveaux partenariats dans des situations de plus en plus complexes, notamment dans le Sud de la planète. Saluant la récente mise en ligne de la plateforme CAPMATCH, elle a précisé qu’il ne s’agissait pas d’un site de recrutement pour l’ONU, mais bien d’une initiative visant à faciliter les contacts entre fournisseurs de capacités civiles. Les exemples de terrain cités dans le rapport illustrent son utilité.
La représentante a vanté les mérites de la coopération triangulaire et des contributions des pays du Sud, le concept d’appropriation nationale étant au cœur du sujet. Elle a réitéré l’importance des capacités locales et de celles que l’ONU laisse sur place après son départ. Elle s’est ensuite dite encouragée de constater que l’ONU examine les moyens de mieux coopérer avec les experts et d’utiliser de façon optimale les capacités existantes. Rappelant que le débat est de nature transversale, elle a ajouté que ce processus doit continuer d’avancer, et que beaucoup peut être accompli sans encourir de dépenses et d’incidences administratives.
M. YUDHO SASONGKO (Indonésie) a dit que son pays avait toujours appuyé l’initiative sur le renforcement des moyens civils. Nous avons organisé la première consultation régionale à Bali au mois de mars avec le soutien du Gouvernement de la Norvège et l’équipe des moyens civils de l’ONU, a-t-il précisé. M. Sasongko a salué les progrès décrits dans le rapport du Secrétaire général, le travail en cours au niveau des pays, le développement des partenariats au cours de l’année et les arrangements internes aux Nations Unies. Soulignant que cette initiative est encore à une phase conceptuelle, le représentant a fait sienne la recommandation du CCQAB sur la nécessité de propositions concrètes accompagnées d’incidences administratives et budgétaires. Il a souhaité que la nouvelle plate-forme en ligne CAPMATCH, destinée à mettre en relation ceux qui recherchent des compétences et ceux qui peuvent éventuellement les fournir, sera transparente et assurera une égalité des chances entre pays du Nord et pays du Sud. Le représentant a espéré que cette plate-forme disposera de tous les ingrédients nécessaires au succès, avant de juger indispensable une consultation globale et inclusive sur la question.
M. STEPHEN LIEBERMAN (États-Unis) a estimé que compte tenu de la nature transversale de la question, il est bon d’organiser cette discussion en plénière pour dessiner le cadre de l’examen avant des discussions plus détaillées dans les divers organes subsidiaires. La plénière devrait donner lieu à des directives énoncées dans un document unique qui tiendrait compte des recommandations préliminaires des organes pertinents. Quant à l’analyse du rapport du Secrétaire général, le représentant a fait siennes les constatations du CCQAB et a dit attendre des propositions du Secrétaire général assorties des incidences administratives et budgétaires.
M. DAE-JONG YOO (République de Corée) a fait remarquer que la fin d’un conflit ne signifie pas la paix et le développement. Les habitants eux-mêmes doivent pouvoir jouer un rôle clef dans la reconstruction de leur société. La République de Corée s’était ralliée à d’autres États en tant que coauteur de la résolution adoptée par consensus en mars dernier.
Le représentant a reconnu que l’initiative sur les moyens civils à mobiliser dans les situations postconflit permet de traiter efficacement les besoins des pays, en mobilisant les capacités civiles et les outils existants de l’ONU. En attendant de recevoir des propositions plus spécifiques sur ses incidences administratives et budgétaires, comme l’a demandé le CCQAB, il a souhaité que les discussions aient lieu dès que possible dans les instances pertinentes, y compris à l’Assemblée générale.
M. ALEXANDER KALUGIN (Fédération de Russie) a souhaité que toute initiative sur le renforcement des moyens civils se tienne dans le cadre d’une répartition claire des responsabilités. Il a jugé que le projet du Secrétaire général n’était pas suffisamment fondé ni élaboré, alors que les aspects administratifs et budgétaires suscitent plus de questions qu’ils n’apportent de réponses. Le recours à de nouveaux moyens civils doit se fonder les meilleures compétences. Il a jugé indispensable que le Secrétaire général apporte plus de précisions sur le système des pôles de coordination mondiaux. Il a également jugé inutile une mise en place du CAPMATCH qui ne tiendrait pas compte de toutes les conséquences et qui ne se fonderait pas sur une définition claire des besoins en personnel et un avis préalable de tous les Etats Membres. Il a jugé que cet outil risque de compromettre la transparence et la redevabilité sans compter les doubles-emplois dans les missions et les fonctions qui menacent de retarder les choses. Tout en soulignant l’importance des programmes de renforcement des capacités, il a demandé une analyse complète des aspects financiers et organisationnels de cette initiative. Comme tous les grands projets des Nations Unies, cette initiative semble ne pas avoir une vision claire des objectifs ultimes et des résultats attendus, a conclu le représentant russe
Mme NORMA GOICOCHEA ESTENOZ (Cuba) a considéré que tous les États Membres doivent pouvoir se prononcer quant au fond sur les différents éléments contenus dans le rapport relatif aux capacités civiles. Elle s’est dite, en particulier, préoccupée par l’utilisation de concepts tels qu’« État fragile ». Selon elle, les rapports présentés par le Secrétariat doivent éviter d’utiliser des expressions qui ne font pas l’objet d’un consensus entre les États. En outre, comme l’a dit le Groupe des 77, il est essentiel de recevoir les propositions du Secrétaire général avec les incidences administratives et budgétaires.
Cuba pense que les initiatives en matière de coopération Sud-Sud doivent être développées. Quant à la mise en œuvre de la plateforme CAPMATCH, elle doit correspondre à un processus inclusif approuvé par le processus intergouvernemental. Il est également essentiel de maintenir le concept selon lequel les ONG participant à cette plateforme doivent avoir un statut consultatif auprès de l’ECOSOC. Enfin, la représentante a jugé que la souplesse budgétaire doit être définie au préalable par l’Assemblée générale dans le contexte du règlement financier de l’ONU.
M. MOH’D KAIS MUFLEH ALBATAYNEH (Jordanie) a appuyé les interventions de l’Indonésie et de l’Algérie, qui intervenait au nom du Groupe des 77 et de la Chine.
BUDGET-PROGRAMME DE L’EXERCICE BIENNAL 2012-2013
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) intitulé « Système de gestion de la résilience de l’Organisation: cadre de gestion des situations d’urgence » (A/67/608).
Ce rapport est une analyse du rapport du Secrétaire général (A/67/266) quidécrit les progrès accomplis dans la mise en œuvre du système de gestion de la résilience au Siège de l’Organisation et dans la mise en place d’un cadre complet amélioré dans les bureaux hors Siège et dans les missions sur le terrain. Le rapport précise en outre les modalités d’extension possibles de ce cadre aux organismes, fonds et programmes des Nations Unies.
Le CCQAB compte que, dans son prochainrapport, le Secrétaire général puisse présenter une évaluation del’efficacité avec laquelle le système de gestion de la résiliencea été mis en œuvre, compte tenu des indicateurs de résultats énoncés dansl’annexe de son présent rapport.
S’agissant du cyclone Sandy, le Comité compte que des estimations complètes concernant le coût des dommages subis suite au passage du cyclone Sandy, ainsi que des informations sur la couverture des frais de réparation par les polices d’assurance, seront fournies à l’Assemblée générale. Il prend note des difficultés rencontrées à l’occasion de la migration des systèmes vers le centre de données auxiliaire et recommande que l’Assemblée générale prie le Secrétaire général d’enquêter sur leurs causes en vue de prendre les mesures voulues pour y remédier.
Le Comité souligne qu’il importe de veiller à ce que les États Membres et le personnel soient informés en temps et en heure lorsque l’Organisation fait face à des situations d’urgence. À cette fin, des mesures devraient être prises pour faire en sorte que la page d’accueil du site Web de l’Organisation, le site d’information destiné au personnel et tous les systèmes de communication internes continuent de fonctionner et soient tenus à jour pendant toute la durée des situations d’urgence.
Rapport du Corps Commun d’inspection (CCI) sur les politiques de continuité des opérations dans les organismes du système des Nations Unies (A/67/83)
Dans ce rapport, le CCI s’est proposé de recenser les stratégies/politiques et plans de continuité, en identifiant les éléments communs et les différences; les expériences et pratiques optimales; et les mécanismes de liaison et de coordination entre les organisations du système des Nations Unies sur le terrain. Il s’est également proposé de passer en revue le fonctionnement et les effectifs des unités spécialisées dans la préparation aux situations d’urgence et dans la continuité des opérations.
Le CCI présenteneuf recommandations aux organes délibérants des organismes du système des Nations Unies, à leurs chefs de secrétariat et au Secrétaire général de l’ONU en sa qualité de Président du Conseil des chefs de secrétariat des organisations des Nations Unies pour la coordination (CCS).
Le CCI conclut en effet que le niveau général de préparation pour assurer la continuité des opérations dans les organismes du système des Nations Unies est bien plus faible que celui des recommandations découlant des normes internationales pertinentes. Une poignée d’organisations ont commencé à mettre en œuvre une continuité des opérations à l’échelle de toute l’organisation, alors que la majorité des organisations sont juste en train de reconnaître la continuité des opérations en tant que question à traiter.
Le CCI recommande donc un engagement plus ferme de la part des hauts responsables de ces organismes et le soutien des États Membres pour la mise à disposition des ressources humaines et financières adéquates. Les plans de continuité des opérations devraient être fondés sur une évaluation des risques, sur l’identification des fonctions essentielles et sur la définition d’objectifs en matière de délai de reprise. Le CCI estime que confier la tâche au service de la sécurité ou au service informatique aboutit souvent à l’adoption d’une approche fragmentaire. Pour parvenir à une cohérence générale dans la continuité des opérations, les responsables en la matière devraient être placés au bureau du chef de secrétariat ou dans le service administratif.
Les plans de continuité des opérations devraient s’appliquer à l’échelle de toute l’organisation et les bureaux extérieurs devraient recevoir de leur siège des directives adaptées. Un mécanisme de supervision et de contrôle devrait être en place pour assurer la cohérence et l’interopérabilité. Les coordonnateurs résidents devraient superviser le partage des connaissances, la coopération et la complémentarité en matière de préparation pour assurer la continuité des opérations des organismes des Nations Unies dans leurs lieux d’affectation.
Une attribution insuffisante des responsabilités et l’absence d’obligation de rendre des comptes nuisent à la réussite de la mise en oeuvre d’un plan de continuité des opérations, poursuit le CCI. Les tâches devraient figurer dans les définitions d’emploi et les notations des fonctionnaires des responsables opérationnels et des coordonnateurs pour la continuité des opérations. Les organisations devraient veiller à ce que la formation dans le domaine de la continuité des opérations fasse partie des cours de perfectionnement et d’initiation de l’ensemble du personnel et à ce qu’une formation périodique soit organisée à l’intention du personnel essentiel, en tant que partie intégrante de la continuité des opérations.
Le CCI estime aussi que des économies d’échelle pourraient être faites grâce à un système de secours mutuel, à une approche commune de la continuité des opérations, à l’interopérabilité des plans des opérations des organisations, à l’échange des connaissances et de l’expertise au sein du système, etc. À cette fin, une coopération mieux organisée à l’échelle du système et une harmonisation plus poussée des pratiques s’imposent et peuvent être examinées au sein du forum du Comité de haut niveau sur la gestion du CCS.
Le CCI recommande enfin aux organes délibérants de prévoir des ressources financières et humaines nécessaires à la mise en œuvre, au suivi, à l’entretien et à la mise à jour de façon régulière des plans approuvés de continuité des opérations élaborés sur la base de la politique/stratégie de continuité des opérations de l’organisation.
Dans sa Note (A/67/83/Add.1), leSecrétaire général communique ses observations et celles du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination qui ont accueilli favorablement le rapport du CCI, souscrit d’une manière générale à certaines de ses recommandations et exprimé leur intention d’incorporer les recommandations pertinentes dans leurs stratégies et plans de continuité des opérations actuels et futurs.
Déclaration
M. FRANCESCO PRESUTTI, de la délégation de l’Union européenne, a appuyé l’idée que le système de gestion de la résilience de l’ONU soit le cadre de gestion des situations d’urgence. Il s’est félicité de l’intention du Secrétariat de continuer à développer ce système dans la limite des ressources existantes. L’importance d’avoir un cadre pleinement opérationnel a été démontrée récemment par la tempête Sandy, a souligné M. Presutti. Certains services essentiels n’ont pas fonctionné pendant plusieurs heures et il y a eu de graves problèmes de communication avec les représentations permanentes à New York, ainsi qu’avec le public et les média. Par conséquent, l’Union européenne appuie la décision de mettre en place une équipe spéciale de haut niveau pour étudier les moyens de palier aux lacunes existantes.
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À l’intention des organes d’information • Document non officiel