Le Secrétaire général rend un vibrant hommage à M. Alain Le Roy, en soulignant sa vision, sa bravoure et son dévouement exceptionnel pour le maintien de la paix
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LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL REND UN VIBRANT HOMMAGE À M. ALAIN LE ROY, EN SOULIGNANT SA VISION, SA BRAVOURE ET SON DÉVOUEMENT EXCEPTIONNEL POUR LE MAINTIEN DE LA PAIX
Vous trouverez ci-après le texte de l’allocution prononcée par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’occasion de la réception offerte par l’Ambassadeur Gérard Araud, Représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, en l’honneur de M. Alain Le Roy, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, le 25 juillet:
Je remercie l’Ambassadeur Araud et le Gouvernement français de nous avoir réunis ici aujourd’hui.
La France donne tant à l’Organisation des Nations Unies: son soutien politique, sa générosité et ses idées et, avant tout, ses femmes et ses hommes.
Nous sommes réunis ici pour rendre hommage à l’un de ces grands hommes –un représentant exceptionnel de la fonction publique–, notre grand ami Alain Le Roy.
Lorsque M. Le Roy m’a informé qu’il allait nous quitter, mes pensées sont allées tout d’abord au peuple d’Haïti … au peuple du Soudan … aux peuples de la Côte d’Ivoire et de la RDC. Il n’y a nulle exagération à dire que c’est à ses efforts que bien des gens doivent d’être encore vivants aujourd’hui.
Puis j’ai pensé à nous tous qui sommes ici dans cette salle. Qu’allons-nous faire sans sa chaleur humaine, sa vivacité d’esprit, son éthique professionnelle et sa volonté de porter tant de fardeaux sur ses larges épaules?
Oui, il laissera un grand vide à l’Organisation. Nous l’admirons au sens propre comme au sens figuré.
D’aucuns disent que le maintien de la paix par les Nations Unies, c’est « mission impossible ». M. Le Roy est la preuve que c’est faux.
Nous savons tous à quel point le maintien de la paix est une tâche difficile.
Aller là où nul autre ne veut aller … accepter de faire ce que nul autre ne veut faire … concilier des ressources limitées et des mandats complexes.
Tout ceci exige un art consommé de la direction des hommes, un effort et un dévouement extraordinaires. Et parce que le paysage politique peut être si exigeant, il faut aussi les plus hautes qualités de diplomatie.
Le fait que M. Le Roy ait si bien réussi témoigne de ses qualités personnelles et professionnelles extraordinaires. Il a aussi fait preuve de vision, de bravoure et d’un dévouement exceptionnel. Il personnifie ce que le maintien de la paix et les valeurs des Nations Unies ont fait de mieux – c’est un vrai homme des Nations Unies.
Il sait que les qualités de chef ne sauraient être exercées de loin, ni d’en haut.
Ici à New York, il était toujours disponible pour tous, sans considération de grade ni de rang.
Et il a passé aussi bien du temps hors du Siège, sur le terrain, avec nos contingents militaires et de police et autres personnels. Il s’impliquait directement dans la gestion des crises. Il était partout et à tout moment, là où les Nations Unies avaient besoin de lui.
Il y a eu des moments très durs au cours de ces trois dernières années.
Souvenons-nous de la tragédie d’Haïti. Notre périple pour aller voir le personnel de la Mission … puis pour ramener les dépouilles mortelles de M. Hédi Annabi et de M. Luiz da Costa … reste gravé dans ma mémoire. Les qualités de chef dont M. Le Roy a fait montre tout au long de ces journées, ainsi que celles de M. Mulet, sont un modèle de ce que l’ONU peut et doit faire.
Il y a aussi eu de grandes réalisations.
Le triomphe de la démocratie en Côte d’Ivoire.
Le référendum au Soudan puis, il y a deux semaines, l’admission du Soudan du Sud à l’ONU.
Dans ces deux cas, les choses auraient pu mal tourner, et l’intervention de M. Le Roy a été déterminante.
C’est aussi grâce à M. Le Roy que l’initiative Nouveaux Horizons porte des fruits.
Enfin, et sur un plan plus personnel, j’ai de réelles affinités avec lui.
On dit de moi que je travaille dur et que je ne prends pratiquement jamais de vacances. Mesdames et Messieurs, en Alain Le Roy, j’ai trouvé un concurrent à ma mesure.
C’est un coriace, un vrai champion des Nations Unies, qui n’a pas peur de se battre. Je me rappelle les nombreuses fois où il a répondu à des questions difficiles en mon nom au Conseil de sécurité ou à l’Assemblée générale … ou a pris ma défense sur tel ou tel point. M. Le Roy, j’ai parfois eu l’impression que vous étiez mon Casque bleu personnel et je vous en remercie.
Je sais que j’exprime la pensée de tous ceux qui sont présents ici en vous remerciant de votre sens aigu de l’excellence et du devoir. Nous vous remercions également, ainsi que votre famille, des sacrifices personnels que vous avez consentis au service de l’Organisation des Nations Unies. Je suis sûr que votre femme Anne, ainsi que vos enfants Laeticia, Raphaella, Victor et Paul, le benjamin, seront ravis de vous voir plus souvent.
Quant à moi, je suis bien triste. Très bientôt, lorsqu’une réunion démarrera et que je verrai une chaise vide là où vous auriez dû être, je devrai accepter le fait que vous êtes en un tout autre lieu.
Pourtant, je suis certain que ce n’est pas la fin de votre périple avec les Nations Unies. Et nous nous réjouissons tous du moment où nos chemins se croiseront à nouveau, d’une manière ou d’une autre.
M. Le Roy, nous vous souhaitons un brillant avenir parmi les nombreuses possibilités qui, j’en suis sûr, vous seront ouvertes. Nous ferons de notre mieux pour poursuivre l’œuvre que vous nous avez léguée.
C’est avec beaucoup d’amitié que nous vous disons au revoir, bonne chance et bon vent.
Nous levons notre verre en votre honneur.
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