Déclaration à la presse du Conseil de sécurité sur la situation en Guinée-Bissau
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DÉCLARATION À LA PRESSE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ SUR LA SITUATION EN GUINÉE-BISSAU
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite aujourd’hui par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de juin, M. Noël Nelson Messone (Gabon), sur la situation en Guinée-Bissau:
Les membres du Conseil de sécurité ont entendu le Représentant spécial du Secrétaire général, Joseph Mutaboba, et la Présidente de la formation Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix, l’Ambassadrice Maria Luiza Ribeiro Viotti.
Les membres du Conseil ont apprécié la présence de MM. Aristides Ocante da Silva, Ministre de la défense de la Guinée-Bissau, Manuel Domingos Augusto, Secrétaire d’État aux affaires politiques au Ministère des relations extérieures de l’Angola et Président de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), ainsi que M. Domingos Simões Pereira, Secrétaire exécutif de la CPLP.
Les membres du Conseil prennent note des progrès faits par le Gouvernement bissau-guinéen au niveau du maintien de la stabilité et des avancées importantes réalisées sur le plan de la réforme de l’économie, et l’encouragent à continuer dans cette voie. Ils saluent les efforts déployés par l’Assemblée nationale pour faire progresser le dialogue politique national entre toutes les parties, comme moyen de promouvoir la réconciliation nationale.
Les membres du Conseil soulignent que les autorités bissau-guinéennes doivent redoubler d’efforts pour créer des conditions favorables à la consolidation de la tutelle civile sur les Forces de sécurité de la Guinée-Bissau, en particulier les Forces armées, et pour faire avancer la réforme du secteur de la sécurité. À cet égard, ils engagent une fois de plus les Forces de sécurité, en particulier la haute hiérarchie, à se soumettre à la tutelle de la société civile. Ils demandent, en outre, au Gouvernement bissau-guinéen et aux Forces de sécurité de participer, pleinement, aux efforts nationaux déployés pour mettre en œuvre dans les délais prévus les programmes de réforme du secteur de la sécurité, afin de mettre en place des Forces de sécurité professionnelles, responsables et efficaces respectant l’état de droit, honorant ainsi les engagements pris par le Gouvernement vis-à-vis de ses partenaires internationaux.
Les membres du Conseil se félicitent que l’Autorité de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ait entériné la Feuille de route relative à la réforme du secteur de la sécurité établie par la CEDEAO et la CPLP. Ils se félicitent également que le Gouvernement bissau-guinéen se soit engagé à l’appliquer, et soulignent combien il importe que le pays prenne cette entreprise pleinement en main. Ils prennent acte des initiatives déjà engagées par les partenaires internationaux dans ce secteur et espèrent qu’une aide extérieure sera apportée aux autorités nationales afin d’assurer le succès de leur mise en œuvre.
Les membres du Conseil soulignent qu’il faut mettre en service le Fonds de pension des Forces armées, qui constitue un élément essentiel de la réforme du secteur de la sécurité, et, à ce sujet, se félicitent que la CEDEAO et l’Angola y aient affecté des ressources. Ils prient les autres partenaires de participer à ces efforts et engagent le Gouvernement de Guinée-Bissau à prendre des dispositions pour garantir la viabilité à long terme du Fonds.
Les membres du Conseil invitent le Gouvernement de Guinée-Bissau à traduire en justice, dans le strict respect de la légalité, les auteurs d’actes criminels tels qu’assassinats politiques et trafic de drogues, et demandent à l’Union africaine, à la CEDEAO, à l’Union européenne, à la CPLP et aux partenaires bilatéraux d’apporter leur concours à cette entreprise.
Les membres du Conseil restent préoccupés par la persistance de la criminalité transnationale organisée, notamment par le trafic de drogues, qui menace la paix et la sécurité en Guinée-Bissau et dans la sous-région. À cet égard, ils réaffirment qu’il faut s’attaquer au problème du trafic de drogues dans les pays d’origine, de transit et de destination car il s’agit d’une responsabilité commune et partagée. Ils demandent, à nouveau, au Gouvernement de continuer de prendre des mesures propres à instaurer un climat propice à la mise en œuvre de l’Initiative côtes de l’Afrique de l’Ouest et du Plan d’action régional de la CEDEAO visant à lutter contre les problèmes de plus en plus graves du trafic de drogue, de la criminalité organisée et de la toxicomanie en Afrique de l’Ouest, et engagent l’ONU, la CEDEAO, la CPLP, l’UE et l’UA à y concourir davantage.
Les membres du Conseil accueillent avec satisfaction le plan de travail stratégique et les objectifs arrêtés par le BINUGBIS et l’équipe de pays des Nations Unies, et affirment qu’ils sont fermement attachés à l’instauration, en Guinée-Bissau, d’un climat stable, sur les plans politique et socioéconomique mais aussi du point de vue de la sécurité, qui soit propice à la paix et au développement.
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