CS/10455

Les progrès substantiels réalisés par le Timor-Leste permettent d’envisager sereinement le retrait de la MINUT fin 2012, indique la Représentante spéciale devant le Conseil de sécurité

22/11/2011
Conseil de sécuritéCS/10455
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Conseil de sécurité

6664e séance – matin


LES PROGRÈS SUBSTANTIELS RÉALISÉS PAR LE TIMOR-LESTE PERMETTENT D’ENVISAGER SEREINEMENT LE RETRAIT

DE LA MINUT FIN 2012, INDIQUE LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ


Au cours du débat du Conseil de sécurité consacré à la situation au Timor-Leste, que présidait ce matin le Ministre des affaires étrangères du Portugal, M. Paulo Portas, les délégations ont salué le succès du Timor-Leste à rétablir la stabilité, à assurer le renforcement de ses institutions démocratiques et son développement à long terme, et ce, à l’approche du dixième anniversaire de son indépendance et à un an du retrait programmé de la Mission des Nations Unies dans ce pays.


Outre les membres du Conseil, une dizaine d’autres délégations ont pris part à ce débat, dont le Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Timor-Leste, M. Zacarias Albano da Costa, la délégation de l’Union européenne et le représentant de l’Angola, qui s’exprimait au nom de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP).  Ils étaient réunis aujourd’hui pour entendre un exposé de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Timor-Leste, venue présenter le rapport dont était saisi le Conseil.


Mme Ameerah Haq a indiqué que la situation depuis le début de l’année avait été calme dans le pays et que, de manière générale, des progrès étaient réalisés pour consolider la paix, instaurer la stabilité et promouvoir le développement à long terme.  En outre, les dirigeants et l’ensemble de la classe politique, qui se veulent garants de l’unité nationale, ont fait porter leurs efforts sur l’adoption de stratégies économiques et sociales à long terme, comme le Plan stratégique de développement pour la période 2011-2030, qui vise à faire du Timor-Leste un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2030.


Un des faits les plus encourageants de ce que le Ministre des affaires étrangères du Portugal a qualifié de « success story » a été la reprise, par la Police nationale, le 27 mars, de la responsabilité de la conduite de toutes les opérations de police au Timor-Leste, tandis que la police de la MINUT recentre désormais son action sur le développement institutionnel et le renforcement des capacités de la Police nationale, sur la base du Plan conjoint de développement établi conjointement par le Gouvernement et la Mission.


Comme l’a expliqué la Vice-Ministre des affaires politiques au sein du Ministère des relations extérieures du Brésil, Mme Vera Lucia Barrouin Crivano Machado, le Plan conjoint de développement est un instrument permettant de planifier de manière adéquate pour la période post-MINUT et une poursuite de la coopération internationale dans les domaines pour lesquels le Gouvernement timorais aura besoin d’assistance.


En dépit des assurances données par les partis politiques, « la perspective des élections présidentielle et parlementaires de 2012, d’une campagne probablement très animée et d’une intense concurrence politique pourrait mettre à rude épreuve la Police nationale, toujours aux prises avec des contraintes logistiques », note dans son rapport le Secrétaire général, qui rappelle que la police de la MINUT se tiendra prête à répondre, le cas échéant, à toute demande d’appui opérationnel.


La dotation budgétaire de la Police nationale timoraise est de 20 millions de dollars américains, ce qui a permis le recrutement de 250 nouveaux membres pour 2012, a assuré pour sa part le Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Timor-Leste.  Le Conseil des ministres a également décidé d’établir de nouvelles règles disciplinaires pour la Police nationale, a ajouté M. Albano da Costa.


Le Ministre timorais des affaires étrangères et de la coopération a également relevé que la récente transition du commandement des forces armées s’est faite de manière tout à fait pacifique, en mentionnant que, « pour la première fois », des militaires timorais vont participer à une opération de maintien de la paix des Nations Unies, en l’occurrence la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).  Les intervenants ont salué la transition, pour le Timor-Leste, du statut de « bénéficiaire » à celui de contributeur au maintien de la paix.


À l’instar de l’Afrique du Sud, du Gabon et de la Bosnie-Herzégovine, la Représentante spéciale s’est félicitée des efforts déployés par le Gouvernement timorais pour augmenter la participation des femmes à la vie politique, en particulier de l’approbation du Parlement à la loi visant à garantir qu’au moins une femme sur trois soit inscrite sur chaque liste électorale.  Elles sont actuellement 21 sur 65 à siéger au Parlement, a précisé Mme Haq.


Dans ces conditions favorables, le départ de la MINUT le 31 décembre 2012, que recommande le Secrétaire général dans son rapport, a été jugé envisageable par les membres du Conseil, en particulier à la lumière du niveau « exceptionnel » de coopération affiché par le Gouvernement et la Mission.  Le représentant de la Nouvelle-Zélande a déclaré qu’il y voyait l’exemple même de ce que doit être la consolidation de la paix.


Le degré d’intégration internationale et régionale du Timor-Leste a été un autre élément de nature à rassurer le Conseil sur l’avenir du pays après le retrait de la MINUT.  Comme l’a annoncé le représentant de l’Angola, le Timor-Leste présidera en 2014, « pour la première fois de son histoire », la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP).  Sa demande d’adhésion à l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a ajouté le représentant de l’Angola, est en cours d’examen.


LA SITUATION AU TIMOR-LESTE


Rapport du Secrétaire général sur la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (S/2011/641)


Soumis en application de la résolution 1969 (2011) du Conseil de sécurité, par laquelle celui-ci avait prorogé le mandat de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) jusqu’au 26 février 2012, le présent rapport rend compte des principaux événements survenus au Timor-Leste et de l’exécution du mandat de la Mission du 8 janvier au 20 septembre 2011.


Dans l’ensemble, note le Secrétaire général, la situation au Timor-Leste est restée calme pendant la période considérée, avec une tendance globale à la consolidation des progrès accomplis vers la paix, la stabilité et le développement.  En prévision des élections présidentielle et parlementaires de 2012, les partis politiques ont intensifié leurs activités d’organisation interne.  Dans ce cadre, leurs dirigeants ont mis en avant la nécessité de maintenir l’unité nationale et de se concentrer sur des stratégies socioéconomiques et de développement à plus long terme.  Lors d’un échange de vues qui les a réunis le 26 juillet sous la houlette de l’évêque de Baucau, ils ont reconnu l’importance qu’il y avait à assurer la stabilité pendant le processus électoral.


Le Secrétaire général se félicite que l’un des principaux faits encourageants intervenus durant la période considérée a été la reprise par la Police nationale, le 27 mars, de la responsabilité de la conduite, du commandement et du contrôle de toutes les opérations de police au Timor-Leste, tandis que la police de la MINUT recentrait son action sur le développement institutionnel et le renforcement des capacités de la Police nationale, sur la base du plan conjoint de développement.  Le fait que le taux de criminalité reste globalement peu élevé est un élément rassurant, de même que le calme et la stabilité qui continuent de prévaloir dans tout le pays, note également M. Ban Ki-moon.


Pourtant, la perspective de la période électorale, d’une campagne probablement très animée et d’une intense concurrence politique pourrait mettre à rude épreuve la Police nationale, toujours aux prises avec des contraintes logistiques, fait-il cependant observer.  « Il sera donc primordial de s’assurer que la Police nationale est capable d’intervenir si la sécurité est menacée durant la période électorale et au-delà, y compris dans les zones reculées, et il faudra donc aussi s’assurer que ses moyens logistiques sont à la hauteur de ses besoins », souligne le Secrétaire général.  La police de la MINUT se tiendra prête à répondre, le cas échéant, à toute demande d’appui opérationnel que pourrait lui adresser la Police nationale durant cette période cruciale, annonce-t-il.


Pour aider efficacement la Police nationale, la MINUT devra continuer à identifier et sélectionner dans les rangs de sa police des agents qualifiés afin de pourvoir les postes encore vacants de conseiller spécialisé et prolonger le déploiement de ces agents et d’autres éléments chevronnés jusqu’à la fin de 2012.  Compte tenu du fait que certains pays qui fournissent des policiers en restreignent le déploiement, le Secrétaire général invite tous les pays concernés à approuver les demandes de prolongation du déploiement des policiers affectés à des postes clefs au sein de la MINUT.


Il note avec satisfaction que les dirigeants timorais sont déterminés à poursuivre et élargir le dialogue, notamment dans le cadre de l’initiative « Maubisse II » et les invite à continuer dans cette voie pendant toute la période électorale.  Le rôle dynamique joué par le Timor-Leste dans le cadre d’autres projets avec des partenaires régionaux et internationaux fait aussi partie des dividendes du dialogue, comme le montre par exemple le fait que le pays a coprésidé ou accueilli le deuxième Dialogue international sur la consolidation de la paix et le renforcement de l’État, la première Conférence Asie-Pacifique de l’Initiative de transparence des industries extractives, la réunion de l’Organisation des institutions supérieures de contrôle de la Communauté des pays de langue portugaise et celle du Groupe G-7 et des États fragiles.


Pour ce qui est du processus électoral lui-même, le Secrétaire général se réjouit des progrès accomplis par les institutions nationales, avec l’assistance intégrée de la MINUT et de l’équipe de pays des Nations Unies, dans la préparation des élections présidentielle et parlementaires de 2012.  « La conduite d’élections crédibles et pacifiques, pour la deuxième fois depuis la crise de 2006, sera un jalon essentiel pour le Timor-Leste », insiste-t-il.  Les États Membres peuvent eux aussi appuyer le processus électoral, notamment en envoyant des observateurs et en finançant suffisamment les programmes d’assistance électorale des Nations Unies, ainsi que l’a demandé le Gouvernement.


Compte tenu des bonnes conditions de sécurité et du climat politique positif dans le pays, la MINUT et le Gouvernement pourront aller de l’avant en considérant qu’ils peuvent continuer à planifier le départ de la Mission pour la fin de 2012.  Afin de tirer le meilleur parti des efforts qu’elle engagera dans la période qui reste à courir, la MINUT continuera de privilégier, dans chacun des domaines de son mandat, les besoins et activités prioritaires identifiés en concertation avec le Gouvernement dans le plan conjoint de transition, plan qui sera régulièrement examiné et révisé à la lumière des faits nouveaux.


« Les concertations se poursuivront également sur les différentes options de la présence des Nations Unies au Timor-Leste après la MINUT », précise le Secrétaire général.  Tout en s’efforçant de se rapprocher davantage des critères à moyen terme, la MINUT s’emploiera à appuyer le renforcement des capacités dans tous les domaines de son mandat, notamment à renforcer la Police nationale et les autres institutions timoraises.  « On peut espérer que cet appui et celui qui sera fourni par d’autres acteurs aideront les dirigeants et le peuple timorais à se rapprocher encore plus rapidement de leurs objectifs pour la décennie en cours, à savoir une croissance sans exclusive, équitable et durable, la réduction de la pauvreté et du chômage, l’amélioration de l’éducation, la promotion des modes de subsistance durables et le renforcement des mécanismes de protection sociale, en particulier pour les jeunes et les femmes ».  L’équipe de pays des Nations Unies, qui restera sur place après le retrait de la MINUT, contribuera à ces efforts à travers ses programmes et activités, à condition d’obtenir les financements requis, conclut le Secrétaire général.


Déclarations


Mme AMEERAH HAQ, Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Timor-Leste, a rappelé que la situation depuis le début de l’année avait été calme et que le pays continuait de faire des progrès pour instaurer une paix durable et accélérer son développement.  Ainsi, les partis politiques ont intensifié leurs activités pour assurer l’organisation du pays, et les dirigeants ont donné la priorité au maintien de l’unité nationale.  Toutes les opérations de police sont maintenant confiées à la Police nationale du Timor-Leste, tandis que la police de la MINUT a recentré son action sur le développement institutionnel et le renforcement des capacités de la Police nationale, s’est félicitée Mme Haq.  Dili, la capitale du Timor-Leste, est devenue une ville sûre et animée, a-t-elle indiqué.  Avec le Plan de développement stratégique adopté par le Gouvernement pour la période 2011-2030, le pays s’est doté d’une vision à long terme pour assurer son propre développement, a ajouté Mme Haq.  Les organes électoraux ont par ailleurs renforcé, de manière significative, leurs capacités depuis 2006 et largement fait progresser les préparatifs des élections présidentielle et parlementaires de 2012.  Toutefois, a précisé la Représentante spéciale, des défis persistent, notamment dans le domaine de la consolidation des capacités institutionnelles, de la réforme du secteur de la sécurité et du chômage des jeunes.


Depuis le 20 septembre, date à laquelle s’achève la période couverte par le rapport, Mme Haq a indiqué qu’elle a eu l’occasion de s’entretenir à plusieurs reprises avec les dirigeants du pays qui l’ont assurée de leur volonté de garantir un climat politique constructif et durable.  Tout en soulignant à nouveau les progrès accomplis par la police de la MINUT, la Représentante spéciale a estimé qu’il était important de fidéliser des officiers dotés de l’expertise nécessaire à la mise en œuvre du Plan de développement conjoint.  C’est pourquoi, elle a lancé un appel aux pays contributeurs de troupes pour qu’ils mettent à la disposition de la Mission ce personnel qualifié ou approuvent le maintien du déploiement des membres de ce personnel qui se trouvent déjà sur place.  L’efficacité de la Police nationale sera jugée à l’aune de sa capacité à gagner durablement la confiance de la population, a-t-elle estimé, avant de dire que le Gouvernement et le Parlement devraient, de leur côté, répondre à l’ensemble de ses besoins logistiques.


Revenant sur les échéances électorales de 2012, Mme Haq a indiqué que le secrétariat technique de l’administration électorale avait préparé une législation électorale préliminaire, avec le soutien des équipes d’appui électoral du PNUD et de la MINUT, mais aussi grâce à des programmes d’UNICEF et d’ONU-Femmes.  Elle a saisi l’occasion pour faire observer que, si la représentation des femmes au Parlement -21 sièges sur 65– était satisfaisante, l’approbation donnée par le Parlement à la loi électorale visant à garantir une hausse du quota de femmes sur les listes électorales reflète l’engagement très large de celles-ci dans la vie politique.  Des efforts sont actuellement déployés à tous les niveaux pour encourager et faciliter la participation la plus large possible des femmes à tous les processus de prise de décisions, s’est également félicitée la Représentante spéciale.  « Les élections de 2012 devraient conduire à une transition pacifique vers un nouveau Gouvernement au Timor-Leste, dès le second semestre de l’an prochain, avec un espace considérable pour l’opposition », a-t-elle annoncé.  Dans ces conditions, le départ de la MINUT est envisageable au 31 décembre 2012, a estimé Mme Haq.  Par ailleurs, la mise en œuvre du Plan stratégique de développement pour 2011-2030, qui vise à faire du Timor-Leste un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2030, met l’accent sur les investissements publics et la lutte contre le chômage, a-t-elle indiqué, avant de dire que les dirigeants du pays étaient engagés en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Elle a ajouté qu’une commission de lutte contre la corruption avait été établie et que le Gouvernement avait réaffirmé sa volonté de protéger les droits fondamentaux des Timorais, comme en témoigne l’examen de son rapport périodique par le Groupe de travail du Conseil des droits de l’homme.


M. ZACARIAS ALBANO DA COSTA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Timor-Leste, a remercié la communauté internationale et le Conseil de sécurité pour leur « générosité » envers son pays, en assurant que le Timor-Leste connaissait actuellement une évolution positive.  « Le développement et la stabilité politique sont des réalités au Timor-Leste », a-t-il déclaré, tout en reconnaissant que de nombreux obstacles demeuraient, comme le souligne le classement du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).


Des progrès solides ont été enregistrés dans le secteur de la réforme du secteur de la sécurité, grâce notamment à la contribution essentielle de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT), a indiqué M. Albano da Costa.  La Police nationale est désormais responsable de la sécurité, qui était jusque-là assumée par la MINUT, a indiqué le Ministre, en précisant que beaucoup avait été fait pour renforcer les capacités de la police.  La dotation budgétaire de la Police nationale est de 20 millions de dollars des États-Unis, ce qui a permis le recrutement de 250 nouveaux membres pour 2012, a-t-il ajouté.  Il a également indiqué que le Conseil des ministres a décidé d’établir de nouvelles règles disciplinaires pour la Police nationale.  Le Gouvernement du Timor-Leste, qui est déterminé à œuvrer à la promotion de l’égalité des sexes, a promulgué une loi qui exige qu’une femme sur trois candidats soit inscrite sur les listes électorales de 2012.  Le Ministre a assuré que son pays mettrait en œuvre avec la diligence requise les recommandations du Conseil des droits de l’homme, avant de souligner les efforts en cours visant la consolidation des institutions militaires.  La récente transition du commandement des forces armées s’est faite de manière tout à fait pacifique, a-t-il affirmé, en mentionnant que pour la première fois, des militaires timorais vont participer à une opération de maintien de la paix des Nations Unies, en l’occurrence la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).  « Mon pays est fier de contribuer à l’instauration de la paix », a-t-il déclaré.


Le Timor-Leste est mieux préparé pour faire face à l’avenir, avec notamment la mise en place de la Commission de lutte contre la corruption et de la Cour des comptes, a souligné le Ministre.  Des mesures clefs ont été prises pour assurer une société plus juste, a-t-il poursuivi, en ajoutant que le Plan stratégique de développement définissait jusqu’à 2030 les secteurs de développement prioritaires avec des investissements dans les infrastructures et une diversification de l’économie.  Il a indiqué que 2012 sera une année importante pour son pays avec la tenue des élections et le dixième anniversaire de l’indépendance, en notant que les dirigeants politiques de toutes obédiences étaient engagés dans la voie de la promotion de la paix et de la tolérance.  C’est dans ce contexte que nous devons considérer le retrait de la MINUT pour la fin de l’année prochaine, a-t-il déclaré, avant de se féliciter de la décision de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est(ANASE) de considérer l’admission du Timor-Leste en tant que membre.  Un chapitre nouveau pour mon pays s’ouvrira avec le retrait de la MINUT et une participation graduelle à l’ANASE, a-t-il dit avant de conclure.


Mme VERA LUCIA BARROUIN CRIVANO MACHADO (Brésil) a indiqué que la situation actuelle au Timor-Leste démontre que ceux qui doutaient de la capacité du peuple timorais de progresser sur la voie de la stabilité politique, de la sécurité et du développement avaient tort.  Elle s’est félicitée de la reprise des responsabilités des opérations de police par la Police nationale, avant de souligner le rôle important de la MINUT dans la consolidation des forces nationales de police.


Les défis du Timor-Leste sont maintenant de nature socioéconomique et institutionnelle, a-t-elle poursuivi, avant de se féliciter de l’accélération de la croissance économique dans le pays, les indicateurs sociaux s’étant notablement améliorés.  Elle a également souligné les efforts du Gouvernement timorais visant à la mise en place de mécanismes œuvrant à la protection des droits de l’homme, à la lutte contre la corruption et à la promotion de la transparence. Elle a ensuite noté l’intégration croissante du Timor-Leste, le pays étant membre de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), avant d’encourager les efforts en cours afin que le Timor-Leste devienne membre de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).  La participation d’officiers militaires timorais à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) montre que le Timor-Leste a commencé à apporter sa pierre aux efforts de paix de la communauté internationale, a relevé Mme Machado.


Elle a ensuite affirmé que le débat politique en cours entre le Gouvernement et l’opposition était exemplaire, soulignant la haute valeur symbolique de la tenue des élections en 2012 concomitamment au dixième anniversaire de la Restauration de l’Indépendance.


Se félicitant de l’importante contribution de la MINUT aux progrès enregistrés au Timor-Leste, elle a jugé important que les bons résultats obtenus  avec le soutien de la MINUT dans le domaine notamment du renforcement des capacités s’inscrivent dans la durée.


Le Plan conjoint de développement est un instrument efficace permettant une planification adéquate pour la période post-MINUT et une poursuite de la coopération internationale dans les domaines pour lesquels le Gouvernement timorais aura besoin d’assistance.  « Le peuple timorais a retrouvé la voie de la paix et du développement », a-t-elle déclaré, avant d’inviter la communauté internationale à continuer de lui apporter son soutien.


M. WANG MIN (Chine) s’est félicité à son tour des progrès accomplis par le Timor-Leste au cours de la période à l’examen dans la consolidation de ses institutions démocratiques et dans l’instauration d’un climat politique stable.  Il a souhaité que les dirigeants politiques continuent de privilégier le dialogue en vue de résoudre toutes les questions en suspens, et ce dans l’intérêt de la nation et du peuple, a ajouté le représentant.  Il a également espéré que les élections présidentielle et parlementaires scelleraient ce climat de confiance.  La Police nationale timoraise devrait quant à elle renforcer ses capacités afin de pouvoir maintenir totalement la sécurité dans l’ensemble du pays, a-t-il dit.  Dans ce contexte, la MINUT devrait envisager de faire de la formation des policiers timorais une priorité de son mandat au cours de l’année prochaine, a préconisé M. Wang Min.  Soulignant enfin l’importance de relancer la croissance, et de créer des emplois, il a estimé que de ces efforts dépendraient le développement durable du pays.


M. JEFFREY DELAURENTIS (États-Unis) a déclaré que la poursuite de la coopération entre toutes les parties prenantes timoraises garantirait la stabilité du pays.  Il a ensuite salué les forces de sécurité nationales, qui ont renforcé leur professionnalisme et leur capacité de répondre à des situations d’urgence.  Mais des efforts supplémentaires de la part du Gouvernement du Timor-Leste pour renforcer les capacités des forces de défense et de police sont nécessaires, a-t-il ajouté, en soulignant qu’il faudrait établir des mandats clairs pour leur personnel respectif.  Dans la perspective de la période électorale qui s’achèvera à la fin du premier semestre de 2012, le représentant a exhorté les partis politiques à respecter les résultats électoraux.  Les États-Unis se sont par ailleurs félicités de la demande des autorités timoraises d’assurer des programmes d’éducation civique à l’intention des électeurs, en particulier les jeunes et les femmes.  La participation accrue des femmes à la police nationale est une excellente nouvelle, a poursuivi le représentant, avant de se féliciter des progrès réalisés par le Timor-Leste dans la lutte contre la corruption.  Louant le niveau exceptionnel de coopération établi entre la MINUT et le Gouvernement du Timor-Leste afin de planifier le retrait de la Mission à la fin de 2012, le représentant a toutefois souhaité que ce retrait ne soit pas retardé par les préparatifs et l’organisation des élections.  Le représentant a en conclusion salué le fait que le Timor-Leste soit passé du stade où il bénéficiait du maintien de la paix à celui où il contribue désormais au maintien de la paix, comme en témoigne la formation de 12 de ses officiers en vue d’être intégrés à la FINUL.


M. FERNANDO ALZATE (Colombie) a souligné que les Nations Unies touchaient les dividendes de ses efforts avec l’évolution positive que connaît le Timor-Leste.  Il s’est ensuite félicité que les dirigeants politiques timorais œuvrent à l’unité et au développement du pays, ajoutant que les élections présidentielle et parlementaires de 2012 seront un jalon important pour le Timor-Leste.  Il a également indiqué que l’initiative  « Maubisse II » constituait un cadre approprié pour l’élargissement du dialogue entre les dirigeants timorais, avant de se féliciter de la reprise du contrôle des opérations de la police par la Police nationale.  La Police nationale du Timor-Leste pourra, j’en suis sûr, relever les défis qui sont les siens, a-t-il déclaré, avant de juger que l’appui de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) avait été essentiel.  En conclusion, le représentant colombien a apporté son appui à un retrait de la MINUT pour la fin de l’année 2012.


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a lui aussi félicité le Timor-Leste pour les progrès accomplis au cours de la période à l’examen et s’est réjoui d’avance de la tenue des élections présidentielle et parlementaires, auxquelles la large participation des jeunes et des femmes est particulièrement souhaitable.  Il a salué les efforts du Gouvernement pour promulguer des lois visant à favoriser la parité et à augmenter le quota des femmes sur les listes de candidats aux élections.  À l’instar de plusieurs membres du Conseil, le représentant s’est également félicité de la reprise, par la Police nationale timoraise, du commandement de toutes les opérations dans l’ensemble du pays.  Il s’est dit en conclusion encouragé par les préparatifs des échéances électorales dans lesquels sont engagés le Gouvernement et toute la classe politique, avec le soutien de la MINUT.


M. MARTIN BRIENS (France) s’est dit « impressionné » par la réussite du transfert des compétences exécutives de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) à la Police nationale du Timor-Leste, achevé le 27 mars dernier.  Un deuxième motif de satisfaction est de constater que, depuis, le niveau de criminalité est resté bas, a-t-il ajouté.


Se félicitant de la maturité politique des responsables politiques timorais, il fait part de son espoir que les élections présidentielle et législatives de 2012 se déroulent de façon satisfaisante et que les perdants des élections de 2012 acceptent le verdict des urnes.  Soulignant que la présence d’observateurs permettra le cas échéant de renforcer la crédibilité de ces élections, il a affirmé que « ce sera l’occasion de montrer que la page de la crise de 2006 est définitivement tournée ».


Il a rappelé que le Conseil de sécurité a, dans la résolution 1969, fixé le cap d’une réduction responsable des effectifs de la MINUT, permettant le maintien d’une présence crédible pendant les élections puis un départ rapide qui laisserait la place à un nouveau type de présence des Nations Unies. 


Il a ensuite tenu à féliciter la MINUT et le Gouvernement du Timor-Leste pour la qualité de leur plan conjoint de transition préparant le départ de la MINUT. « Ce document est d’une grande aide pour déterminer quels domaines de coopération nous voudrions reprendre à notre compte », a-t-il affirmé. 


« Nous sommes passés de 1 480 officiers déployés début janvier à 1 195 fin septembre », a-t-il ensuite noté, jugeant important que leur niveau lors des élections ait un caractère dissuasif et permette d’intervenir si les autorités le demandaient.  Le représentant de la France a ensuite plaidé pour une vision stratégique du rythme et de la localisation des réajustements prévus, en particulier pour la période postélectorale. 


S’agissant de la présence des Nations Unies après le retrait de la MINUT, le représentant a plaidé pour que le choix de la meilleure des quatre options présentées à ce titre dans le rapport du Secrétaire général découle d’un dialogue étroit avec les autorités timoraises.


M. KIO S. AMIEYEOFORI (Nigéria) s’est félicité du calme qui continuait de dominer la situation politique et sécuritaire au Timor-Leste.  Le dialogue qui continue de prévaloir devrait garantir le déroulement sans heurts des élections présidentielle et parlementaires.  Depuis la crise de 2006, le faible taux de criminalité révèle l’engagement de toutes les parties prenantes timoraises en faveur de la sécurité.  La délimitation claire des mandats entre l’armée et la Police nationale timoraise devrait contribuer encore davantage au maintien du calme et à l’absence d’incident entre elles, a-t-il jugé.  Se félicitant ensuite du Plan de développement stratégique pour la période 2011-2030, le représentant a cependant noté l’importance de répondre spécifiquement aux besoins des jeunes, qui sont confrontés au problème du sous-emploi.  La délégation a en conclusion souligné l’importance de garantir l’indépendance de l’appareil judiciaire.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) s’est dit très satisfait des progrès enregistrés par le Timor-Leste sur la voie de la stabilité politique et du développement. Il a souligné la reprise réussie du contrôle des opérations de police par la Police nationale, avant de plaider pour un appui de la MINUT au renforcement des capacités institutionnelles du pays.  Il a ensuite appelé de ses vœux l’adoption d’un cadre réglementaire clair, délimitant les pouvoirs entre l’armée et la police timoraises. Les élections présidentielle et parlementaires de 2012 seront un jalon important pour le Timor-Leste, a-t-il déclaré, invitant les Nations Unies à apporter leur concours quant à leur organisation.  Il a ensuite noté avec satisfaction la croissance économique robuste du Timor-Leste, avant de détailler la coopération entre son pays et le Timor-Leste.  Le plan conjoint de transition permettra en concertation avec la MINUT d’identifier les priorités du Gouvernement timorais qui sera formé après les élections, a-t-il déclaré, avant d’affirmer que la communauté internationale était très proche de faire de la MINUT un grand succès.


M. ALFRED MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon) s’est félicité du ferme engagement du Président timorais de promouvoir les valeurs démocratiques et la confiance au sein de la classe politique dans le pays.  Il a également salué les mesures prises par le Gouvernement, dans la perspective des élections présidentielle et parlementaires de 2012, visant à favoriser l’unité, le respect mutuel et l’intégration de la femme, notamment l’augmentation du quota des femmes sur les listes des candidats des partis.  M. Moungara Moussotsi a également apporté son soutien à l’Initiative de Maubisse à laquelle toutes les composantes du Timor-Leste, y compris les chefs de partis et la société civile, ont adhéré en août 2010 une initiative qui gagnerait à être institutionnalisée comme la Commission Accueil, Vérité et Réconciliation et la Commission Vérité et Amitié.  S’agissant du mandat de la MINUT, la délégation a été d’avis qu’elle a atteint des objectifs importants tels que la réconciliation et l’unité nationales, la cohésion sociale, la sécurité, le transfert des responsabilités à la Police nationale timoraise, le respect des droits de l’homme et l’intégration de la femme.  Le Gabon a encouragé la mise en œuvre du Plan de développement stratégique, ainsi que la pratique de la bonne gouvernance, afin de maintenir le cap de la croissance et de parvenir au développement durable et intégré du pays.  Le représentant a en conclusion invité le Gouvernement et toute la classe politique à soumettre un plan d’assistance qui permettrait au Conseil de sécurité de confier le mandat de l’après-MINUT à une structure appropriée susceptible de d’appuyer le Timor Leste dans les domaines encore non maitrisés.


M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a déclaré que 2012 serait une année cruciale pour le Timor-Leste.  Revenant sur le retrait de la MINUT, il a noté les progrès réalisés dans la planification des élections, mais aussi dans la préparation du retrait de la Mission, prévu en fin d’année prochaine.  Le représentant britannique a tout particulièrement insisté sur l’importance d’organiser ce retrait avec circonspection, jugeant primordial d’arrêter un calendrier clair.  Dans ce contexte, le Gouvernement et tous les acteurs politiques timorais devront continuer de s’abstenir de rhétorique incendiaire et continuer de privilégier la lutte contre l’impunité par l’établissement de mécanismes de réconciliation appropriés.  Une fois que la stabilité et la sécurité règneront dans l’ensemble du pays, nous devrons convaincre les autorités timoraises que le retrait de la MINUT se fera dans leur intérêt et de celui de leur peuple, a ajouté la délégation en conclusion.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) s’est félicité des progrès qui ont été accomplis dans de nombreux domaines importants au Timor-Leste pendant la période considérée dans le rapport.  Il a également souligné le travail important de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) qui soutient le peuple et le Gouvernement du Timor-Leste sur la voie de l’autosuffisance.  Le représentant a relevé que la reprise des responsabilités en matière de conduite des opérations de police, par la Police nationale, est une étape majeure dans l’optique de la paix durable dans le pays.  Dans la perspective des élections présidentielle et législatives qui vont avoir lieu l’an prochain au Timor-Leste, il a salué les progrès accomplis par la Commission électorale nationale qui a notamment pris des mesures pour promouvoir la participation des femmes et des jeunes au processus électoral.  Il a ensuite invité les Nations Unies à apporter leur soutien technique et logistique à ce processus, en accord avec les besoins que pourrait formuler le Gouvernement, a-t-il ajouté.


Le représentant a souligné qu’étant donné qu’un climat de stabilité politique prévaut dans le pays et au vu de l’amélioration de la situation sur le terrain, il serait opportun de commencer à planifier la transition, et éventuellement le départ de la MINUT.  Il s’est également réjoui de la mise en place progressive de l’état de droit, de la justice et des droits de l’homme au Timor-Leste.  Il a en outre préconisé la promotion du développement rural, des infrastructures et du secteur privé, en vue, a-t-il indiqué, de soutenir la transition politique et sociale dans le pays, et de réaliser le développement durable au Timor-Leste.


M. NIKITA ZHUKOV (Fédération de Russie) s’est dit satisfait des progrès réalisés par le Timor-Leste dans la voie de la stabilité, avant de se féliciter du succès du transfert des compétences exécutives de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) à la Police nationale du Timor-Leste.  Le représentant a déclaré que l’année 2012 marquera la fin du mandat de la MINUT.  Les résultats obtenus par la Mission, a-t-il souligné, sont à la hauteur des efforts consentis.  Il a rappelé que la décision finale du retrait de la MINUT devrait être prise après les élections de 2012, en tenant notamment compte de la situation en matière de sécurité dans le pays.  Avant de conclure, il a souhaité que la configuration de la présence des Nations Unies après le retrait de la MINUT soit définie après avoir consulté les autorités timoraises.


Mme CAROLINE ZIADE (Liban) a estimé que le développement socioéconomique du Timor-Leste et le retour de la paix et de la sécurité dans le pays étaient à mettre au compte de toutes les parties prenantes, notamment le Gouvernement et la MINUT, qui font preuve d’une coopération excellente.  Elle a ensuite réaffirmé le plein appui du Liban à la MINUT, et ce afin qu’elle s’acquitte de son mandat avant son retrait à la fin de 2012.  Soulignant l’importance d’autonomiser les forces de sécurité timoraises, la représentante a salué à cet égard le rôle de formation de la police des Nations Unies.  Mme Ziadea également jugé le renforcement de l’appareil judiciaire déterminant, en particulier dans le cadre de la lutte contre l’impunité.  Elle a en conclusion encouragé les jeunes et les femmes du Timor-Leste à participer aux processus de décisions, mais aussi de reconstruction, de leur pays.


M. MIGUEL BERGER (Allemagne) a fait part de sa confiance dans la capacité des institutions timoraises à répondre aux défis sécuritaires qui seront les siens dans le contexte du retrait de la MINUT.  Il s’est ensuite félicité de la réussite du transfert des compétences de commandement et de contrôle de la MINUT à la Police nationale du Timor-Leste sans que cela n’ait eu d’impact sur le niveau de la criminalité.  Il est essentiel que les capacités de la Police nationale soient renforcées, a-t-il déclaré.  Il s’est ensuite félicité de la première contribution des militaires timorais à une opération de maintien de la paix des Nations Unies, en l’occurrence la Force intérimaire des Nations Unies au Liban.


Appuyant le plan conjoint de transition, « véritable avancée », qui trace notamment les perspectives d’un retrait de la MINUT, il s’est interrogé sur les contours de la présence des Nations Unies après le retrait de la MINUT.  C’est une question fondamentale qui devra être résolue par le Gouvernement timorais dans le contexte d’une planification rigoureuse en concertation avec les Nations Unies, a-t-il conclu.


M. PAULO PORTAS, Ministre des affaires étrangères du Portugal, a rappelé que le rapport du Secrétaire général soulignait les progrès « extraordinaires » accomplis par le Timor-Leste depuis un an.  « Rarement autant de choses n’avaient pu être faites en si peu de temps », a fait remarquer le Ministre, qui s’est dit convaincu qu’il s’agit là d’un succès indiscutable « dont nous pouvons être fiers ».  Pendant cette période préélectorale, le climat politique calme et la sécurité qui règnent dans le pays sont des motifs de satisfaction, a estimé le Ministre, qui s’est également félicité de la création d’une Cour des comptes et des délibérations en cours au Parlement sur le projet de budget présenté par le Gouvernement.  Il a aussi pris note du Plan stratégique de construction des infrastructures jusqu’en 2030, ainsi que du Plan conjoint de transition pour le retrait de la MINUT, qui constitue un bon exemple de la coopération étroite entre la Mission et le Gouvernement. 


M. Portas s’est déclaré convaincu que les élections de 2012 se dérouleraient conformément aux normes internationales reconnues.  Pour sa part, le Portugal, a-t-il dit, reste attaché à un cadre bilatéral de coopération, notamment dans le domaine de la justice, mais aussi celui de l’éducation.  Le Portugal, a précisé le Ministre, apporte ainsi un appui technique à la scolarisation et à la formation des enseignants timorais.  En matière de sécurité, le Portugal a participé à la professionnalisation des forces armées et signé avec le Timor-Leste deux protocoles prévoyant l’intégration progressive de militaires timorais aux contingents de maintien de la paix des forces de l’Union européenne et des Nations Unies.  M. Portas a par ailleurs salué le rôle actif que joue le Timor-Leste au sein de la communauté des pays lusophones.  Il incombe aux Timorais, a-t-il rappelé, de décider du format de la présence des Nations Unies au lendemain du retrait de la MINUT.  La « success story » de ce pays est aussi celle de son peuple, a fait remarquer le Ministre, en notant qu’il lui restait encore un long chemin à parcourir.  C’est pourquoi, a-t-il insisté, la communauté internationale doit continuer à appuyer le Timor-Leste pour le renforcement de ses institutions démocratiques.


M. GARY QUINLAN (Australie) a souligné que le Timor-Leste a connu une longue période de stabilité durant les trois dernières années, offrant ainsi l’opportunité au Gouvernement de consacrer son action au renforcement des institutions étatiques, à l’amélioration des services destinés aux populations, à l’édification d’infrastructures et à la dynamisation de l’économie.  L’Australie, a-t-il dit, appuie les objectifs du Plan de développement stratégique élaboré par le Gouvernement, à travers des programmes d’assistance, notamment, en matière de santé, d’éducation et de développement rural.  Nous avons également soutenu le développement des institutions électorales de ce pays depuis son indépendance, a rappelé M. Quinlan, avant de saluer l’engagement des dirigeants politiques « à la tenue d’élections pacifiques et à l’éducation des électeurs sur leurs droits et devoirs en ce qui concerne le renforcement de la jeune démocratie timoraise ».


Les « Dialogues de Maubisse » qui réunissent l’ensemble des dirigeants politiques du pays, continueront de renforcer chez chacun d’entre eux l’évidence selon laquelle la paix dans le pays est dans l’intérêt de chacun, a estimé le représentant.  Il s’est félicité de la reprise des responsabilités par la Police nationale du Timor-Leste (PNTL) du commandement et des opérations de police et a dit que l’Australie continuera à appuyer le programme pour renforcer les capacités dans ce domaine.  Cependant, a-t-il dit, des ressources budgétaires adéquates doivent être fournies à cette force en vue d’en faire une unité professionnelle au service de la population.  Si nécessaire, lors des prochaines élections, la Force de stabilisation internationale doit se tenir prête à apporter son soutien aux institutions de sécurité, ainsi qu’à la police des Nations Unies, a souhaité M. Quinlan.  La performance qui sera celle des institutions démocratiques du Timor-Leste, durant les élections de 2012, offrira des repères pour déterminer, au mieux, le calendrier du processus de transition de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT), a-t-il conclu.


M. TSUNEO NISHIDA (Japon) a indiqué que le retrait attendu de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) pour la fin de l’année 2012 constituerait un jalon historique après une décennie d’assistance de la communauté internationale.  Il a jugé essentiel que les deux élections prévues en 2012 se tiennent dans un climat apaisé, avant d’indiquer que le Japon avait d’ores et déjà apporté son concours à leur organisation.  Se félicitant que la Police nationale du Timor-Leste assume désormais la responsabilité des opérations de maintien de l’ordre, il a plaidé pour un renforcement de ses capacités, ainsi que de celles de l’armée.  Soulignant l’importance de la tenue d’élections transparentes, le représentant japonais a ensuite exhorté tous les dirigeants timorais à poursuivre sur la voie du dialogue démocratique et de la lutte contre la corruption, et ce dans tous les secteurs de la société.


Il s’est ensuite félicité que le Plan conjoint de transition, agréé par le Gouvernement timorais et la MINUT, prévoit un certain degré de flexibilité, permettant de refléter au mieux la situation sur le terrain.  Nous devrons prendre en compte la situation sécuritaire après les élections pour décider d’aller de l’avant avec le Plan, a-t-il estimé.  En conclusion, M. Nishida a affirmé que la meilleure décision quant à l’avenir devra découler d’un dialogue entre le Gouvernement timorais et les Nations Unies. 


S’exprimant au nom de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), M. ISMAEL A. GASPAR MARTINS (Angola) a déclaré que ses États membres demeuraient engagés en faveur de la stabilité et étaient résolus à appuyer la croissance économique au Timor-Leste.  Il a annoncé que dès 2014, le Timor-Leste présiderait pour la première fois la CPLP.  L’examen, actuellement en cours, par l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, de la demande d’adhésion du Timor-Leste à cette organisation sous-régionale est un autre exemple, a souligné le représentant, des progrès réalisés par ce pays ces dernières années.  Il s’est également félicité des efforts déployés par le Timor-Leste pour fournir des contingents aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, notamment à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et des agents au Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS).  L’année 2012 sera d’une importance capitale pour les Timorais, a rappelé le représentant, qui a assuré le Conseil de sécurité du soutien de la CPLP dans ce contexte.


M. IOANNIS VRAILAS  , de la délégation de l’Union européenne, a noté les progrès substantiels réalisés dans les préparatifs des élections présidentielle et législatives de 2012 au Timor-Leste, avant de se féliciter du dialogue constructif et responsable établi entre les dirigeants timorais dans le cadre de l’initiative « Maubisse II ».  Il a ajouté que l’Union européenne examinait, « à titre amical » la demande que lui a adressée le Gouvernement timorais d’envoyer une mission d’observateurs pour ces élections.  M. Vrailass’est félicité de la réussite du transfert des compétences exécutives de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste à la Police nationale du Timor-Leste, et ce, sans impact sur le niveau de criminalité.  Il est nécessaire, a-t-il souligné, que les forces de sécurité adhèrent aux normes les plus élevées de professionnalisme et d’intégrité.


M. Vrailasa noté avec satisfaction que le Plan conjoint de transition était centré sur le renforcement des capacités timoraises.  Le rôle primordial des autorités timoraises réside dans la définition des modalités de la présence des Nations Unies après le retrait de la MINUT, a-t-il souligné.  Rappelant ensuite la participation constructive du Gouvernement timorais lors de l’Examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, M. Vrailasa exhorté le Parlement du Timor-Leste à prendre les mesures nécessaires pour assurer la mise en œuvre des recommandations formulées par la Commission « accueil, vérité et réconciliation ».  L’Union européenne appuie la mise en œuvre du Plan de développement stratégique 2011-2030 présenté par le Gouvernement timorais en juillet dernier, a-t-il assuré, avant de se féliciter de la création, au sein de l’ANASE, d’un atelier de travail sur l’adhésion du Timor-Leste à cette organisation.


M. LIBRAN N. CABACTULAN (Philippines) a salué les améliorations de la situation sécuritaire et politique au cours de l’année écoulée, notamment après le transfert de responsabilité à la Police nationale du Timor-Leste en mars.  Il a également félicité les autorités du pays pour leur préparation au retrait de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste prévu au cours de l’année 2012, soulignant toutefois les risques de violences politiques à l’approche des élections présidentielle et législatives programmées dans quelques mois.


Estimant que ce processus électoral constituait un test crucial pour le peuple timorais, le représentant a défendu un retrait graduel, reposant sur une analyse objective des réalisations du moment et futures, en particulier à la lumière des scrutins à venir.  Nous ne voulons pas assister à une répétition de ce qui s’est produit en 2006, quand un retrait prématuré de l’ONU avait entrainé chaos et violences, a-t-il insisté.


Pour conclure, il a salué les progrès économiques réalisés par le pays, soulignant l’excellente gestion de l’industrie pétrolière et des investissements dans les infrastructures publiques.  Rappelant enfin que les Philippines étaient un partenaire bilatéral du Timor-Leste participant aussi au contingent de la MINUT, il a réaffirmé le plein soutien de son peuple et au Gouvernement timorais.


Intervenant au nom des petits États insulaires en développement (PEID), M. ROBERT G. ASI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a noté que le Congrès National de la Reconstruction du Timor-Leste (CNRT) et le Front Révolutionnaire du Timor-Leste Indépendant (Freitlin), ainsi que le Parlement, ont tous souligné la nécessité de renforcer l’unité nationale dans le contexte des élections présidentielle et législatives de mars et juin 2012.  Il a salué les diverses initiatives du Président José Ramos-Horta pour promouvoir la paix et la stabilité et s’est félicité des importantes questions en discussion relatives à la participation des femmes au processus politique.  Il a jugé cruciale la contribution de la MINUT dans cette période de transition, pour assurer le dialogue et la réconciliation entre les diverses acteurs politiques et la société civile.  Il a dit que le renforcement continu des capacités institutionnelles, dont la sécurité nationale, était essentiel dans la perspective des élections de 2012.  Il a ajouté que la reprise des responsabilités par la Police nationale du Timor-Leste (PNTL) en mars 2011 démontrait les progrès réalisés en matière de sécurité publique.  Il a apprécié les progrès du Gouvernement du Timor-Leste qui a développé une législation visant à renforcer le secteur de la protection civile et de la gestion des frontières.  Alors que le Timor-Leste jouit d’un développement économique rapide, M. Asi a salué l’adoption d’un Plan stratégique de développement 2011-2030 qui démontre l’engagement du Gouvernement d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) s’est félicité des progrès significatifs réalisés pour préparer le Timor-Leste au départ des Casques bleus.  Il a souligné, à cet égard, la reprise par la Police nationale de toutes ses responsabilités et le lancement du Plan national de développement stratégique portant sur la période 2011-2030, ainsi que l’accord relatif à un plan de transition conjoint.  M. McLay a appuyé une approche de retrait sous condition de la MINUT d’ici à la fin 2012, en estimant que les élections de mars et juin 2012 fourniront le test le plus important depuis 2006 en ce qui concerne les progrès réalisés dans le renforcement des capacités des institutions clefs.  Il a salué la réponse positive de l’ONU pour fournir au Timor-Leste une assistance ciblée pour l’organisation des élections.  Mettant l’accent sur un ensemble de tendances positives, le représentant de la Nouvelle-Zélande a estimé qu’il faudrait maintenant se concentrer sur la préparation d’une transition souple en renforçant les institutions clefs et en commençant à transférer les activités de la MINUT à d’autres acteurs. 


Le Plan de transition conjoint, a estimé le représentant, fournit un cadre complet à ce faire.  Il a souligné qu’il était essentiel de renforcer davantage les capacités opérationnelles et logistiques de la Police nationale sur la base du Plan conjoint de développement.  Il a indiqué que la Nouvelle-Zélande préparait un programme bilatéral pour contribuer à renforcer la police communautaire du Timor-Leste qui débutera en janvier 2012.  Il a jugé très utiles les différentes options de la présence des Nations Unies au Timor-Leste après le retrait de la MINUT, que le Secrétaire général a présentées dans son rapport, en souhaitant que toute décision à ce sujet soit en phase avec les besoins du pays.  Le représentant a souhaité que les années à venir soient l’occasion de mettre l’accent sur les défis à long terme en matière de développement, dont la santé, l’éducation et la création d’emplois.  Il a estimé que l’année 2012 sera un test critique pour permettre au Timor-Leste d’émerger d’une situation de fragilité postconflit, en insistant que ce pays aura besoin d’un soutien continu des pays de la région et au-delà.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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