Conseil de sécurité: en dépit des efforts de la coalition, les combats entre les forces de l’opposition et celles loyales au colonel Qadhafi se poursuivent en Libye
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Conseil de sécurité
6509e séance – après-midi
CONSEIL DE SÉCURITÉ: EN DÉPIT DES EFFORTS DE LA COALITION, LES COMBATS ENTRE LES FORCES
DE L’OPPOSITION ET CELLES LOYALES AU COLONEL QADHAFI SE POURSUIVENT EN LIBYE
« En dépit de l’efficacité des efforts des membres de la coalition pour mettre en place une zone d’exclusion aérienne et protéger les civils, les combats entre les forces terrestres de l’opposition armée et les troupes loyales au colonel Qadhafi se poursuivent », a déclaré cet après-midi l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Libye devant le Conseil de sécurité, de retour d’un déplacement dans ce pays.
Venu présenter le dernier état de la situation sur le terrain depuis l’adoption des résolutions 1970 et 1973 (2011), l’Envoyé spécial, M. Abdel-Elah Mohamed Al-Khatib a expliqué que les forces loyalistes avaient repris la ville pétrolière stratégique de Ras Lanouf et se trouvaient désormais à portée de tir d’une autre localité importante de l’Est, Brega, réduisant pratiquement à néant la percée effectuée par les forces de l’opposition depuis le début des frappes aériennes, le 19 mars dernier. Par ailleurs, le 31 mars, le Ministre des affaires étrangères libyen, Musa Kusa, s’est réfugié à Londres, rompant avec le Gouvernement du colonel Qadhafi.
Ce week-end, les affrontements ont continué de faire rage dans les villes de Misratah, Zawiya et Brega, a indiqué l’Envoyé spécial du Secrétaire général. Selon des informations qui restent à confirmer, les forces gouvernementales auraient effectué des tirs d’artillerie nourris sur des villes au sud-ouest de Tripoli. Les frappes aériennes de la coalition se seraient également poursuivies dans les environs de Sirte et Ras Lanouf, situées à 240 et 650 kilomètres de Tripoli, respectivement.
La Conférence de Londres sur la Libye, qui s’est tenue le 29 mars dernier à l’initiative du Premier Ministre britannique, David Cameron, a réuni une quarantaine de délégations, dont le Secrétaire général des Nations Unies, l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), la Ligue des États arabes et des pays membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). « Les participants sont tombés d’accord pour établir un groupe de contact international chargé de prendre la tête de l’effort international, d’offrir un forum pour coordonner la réponse internationale en Libye et de jouer le rôle de point focal pour les contacts avec les parties libyennes », a dit l’Envoyé spécial.
« Lors de ma seconde mission en Libye, j’ai rencontré dans un premier temps le Premier Ministre du pays, M. Baghdadi al-Mahmudi, ainsi que des membres du Comité des relations étrangères du Congrès du peuple », a ensuite indiqué l’Envoyé spécial, qui a précisé qu’il avait saisi l’occasion pour réitérer la nécessité de respecter les dispositions des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité et de mettre fin à toute action militaire.
Le 1er avril, M. Al-Khatib a indiqué qu’il a rencontré M. Mustafa Abdul Jalil, Président par intérim du « Conseil national de transition » de l’opposition, ainsi que d’autres membres de cet organe, qui lui ont expliqué leur vision d’une « Libye démocratique », en mettant l’accent sur la nécessité d’un rétablissement de légitimité constitutionnelle à travers un référendum. Le document faisant état de cette idée définit notamment comme priorités la réintégration et la coopération régionale et internationale, et le respect de la justice internationale et du droit international humanitaire par une « Libye démocratique ».
Après que l’Envoyé spécial leur a annoncé la disposition du Gouvernement libyen d’accepter un cessez-le-feu, les membres du Conseil national de transition ont répondu qu’ils étaient prêts à le respecter à leur tour, à condition qu’un tel cessez-le-feu inclut la fin du siège de toutes les villes de l’ouest de la Libye, le retrait des forces militaires et des tireurs d’élite embusqués et le respect de la liberté d’expression de la population.
Jugeant cependant qu’un cessez-le-feu est insuffisant, le Conseil réclame le départ du colonel Mouammar al-Qadhafi. En outre, des informations émanant des médias indiquent que l’idée d’un cessez-le-feu aurait été rejetée par le Gouvernement libyen. Le 31 mars, l’Union africaine s’est réunie pour discuter des moyens de mettre fin aux hostilités en Libye, a précisé M. Al-Khatib.
Selon l’Envoyé spécial, les informations manquent quant à la nature exacte de la situation humanitaire sur le terrain. Des préoccupations existent s’agissant de la dissémination de mines terrestres, de violences à l’encontre de femmes, et de violations des droits de l’homme, a souligné l’Envoyé spécial, qui a également fait état des besoins qui se posent à la rébellion en termes d’assistance médicale et de soins de santé dans les villes où se déroulent les combats.
En outre, à la date d’aujourd’hui, plus de 400 000 Libyens auraient quitté leur pays. Plus de 12 000 demeurent coincés aux frontières avec la Tunisie et avec l’Égypte, a ajouté M. Al-Khatib. Si la plupart de ces réfugiés étaient au départ principalement des travailleurs migrants, le nombre de femmes et d’enfants a sensiblement augmenté parmi eux au cours de la semaine dernière, un certain nombre ayant été victimes d’intimidations, de harcèlement et de violences au cours de leurs déplacements à l’intérieur même de la Libye.
Après avoir salué le travail accompli par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, ainsi que le soutien inestimable apporté par les Gouvernements de Tunisie et d’Égypte aux réfugiés, l’Envoyé spécial a annoncé que l’appel éclair lancé en faveur de la Libye était désormais financé à hauteur de 70%, atteignant le montant de 113 millions de dollars.
En conclusion, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Libye a expliqué qu’il était difficile de déterminer la durée du conflit en Libye. Selon lui cependant, la responsabilité de trouver une solution à la situation actuelle incombe au peuple libyen lui-même. Dans ce contexte, a-t-il jugé, la communauté internationale doit continuer de demeurer unie dans la recherche d’une telle solution, en particulier en fournissant le soutien nécessaire aux Nations Unies pour la mise en œuvre intégrale des résolutions 1970 et 1973.
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