En cours au Siège de l'ONU

AG/11058

L’Assemblée générale appelle la CCP à faire du renforcement des partenariats et du respect des stratégies nationales ses priorités

21/03/2011
Assemblée généraleAG/11058
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

79e et 80e séances plénières

matin et après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE APPELLE LA CCP À FAIRE DU RENFORCEMENT DES PARTENARIATS

ET DU RESPECT DES STRATÉGIES NATIONALES SES PRIORITÉS


La Commission de consolidation de la paix (CCP) a fait la preuve de sa valeur, mais elle peut encore rendre son action plus efficace, en faisant du renforcement des partenariats et du respect des stratégies nationales ses priorités.  C’est ce qu’ont estimé dans l’ensemble la trentaine de délégations qui ont examiné, aujourd’hui à l’Assemblée générale, les travaux de la quatrième session de la CCP, quatre mois après l’examen quinquennal du dispositif de consolidation de la paix de l’ONU* dont les recommandations visent à transformer la CCP en un organe qui assure une véritable prise en main par les autorités nationales à travers le renforcement des capacités et une participation accrue de la société civile. 


Un organe, selon ces recommandations, qui simplifie les procédures, mobilise plus efficacement les ressources, développe sa coordination avec les institutions financières internationales et intervient plus résolument à l’échelon régional.


En 2010, les travaux menés par la Commission ont été orientés principalement sur le renforcement du programme de consolidation de la paix, l’amélioration de son impact sur le terrain et la fourniture d’un appui aux efforts de consolidation au Burundi, en République centrafricaine, en Guinée-Bissau et en Sierra Leone, a expliqué son ancien Président, M. Peter Wittig, de l’Allemagne.  La CCP a également inscrit le Libéria comme le cinquième pays à son ordre du jour et, plus récemment, elle a répondu favorablement à la demande de la Guinée.


Le rapport de la CCP dont était saisie aujourd’hui l’Assemblée générale décrit les progrès effectués dans la mise en œuvre des recommandations faites par les cofacilitateurs l’an dernier dans leur document intitulé « Examen du dispositif de consolidation de la paix des Nations Unies ».  Par une résolution du 29 octobre 2010, l’Assemblée a prié tous les acteurs concernés de l’ONU de donner suite, chacun selon son mandat et selon qu’il convient, à ces recommandations en vue de renforcer encore l’efficacité de la CCP.


Les délégations ont aujourd’hui réitéré l’accent mis, lors de l’examen quinquennal, sur l’utilité des « Partenariats pour la consolidation de la paix », en particulier avec les institutions financières internationales, dont la Banque mondiale, et avec les organisations régionales, dont l’Union africaine.  Les cofacilitateurs avaient suggéré à la Commission d’établir une relation plus structurée avec la Banque mondiale, par la création, entre autres, d’un mécanisme d’examen des contributions de la Commission aux processus décisionnels. 


Parlant des priorités pour l’année 2011, le Président en exercice de la CCP, M. Eugène-Richard Gasana, du Rwanda, a assuré qu’il prolongerait l’action de son prédécesseur envers la Banque mondiale et l’Union africaine mais aussi avec l’Union européenne et la Banque africaine de développement (BAD).  De même, la Commission a prévu de s’investir de manière énergique auprès des départements de l’ONU s’occupant de la participation des femmes à la consolidation de la paix, de la sécurité alimentaire dans les pays sortant d’un conflit, de l’éducation et du lien entre maintien et consolidation de la paix, a expliqué M. Gasana.


Au cours de l’année écoulée, la CCP a également fait une priorité du renforcement de l’interaction avec les principaux organes des Nations Unies et a constaté l’intérêt croissant du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social (ECOSOC) pour ses avis consultatifs, ont constaté les États Membres.  Les cofacilitateurs invitaient notamment la Commission à renforcer sa relation avec le Conseil de sécurité, en vue d’être consultée lors de l’établissement et du réexamen d’un mandat de maintien de la paix ou lorsque vient le moment du retrait d’une opération.


Au cours du débat, les orateurs ont également salué les performances du Fonds pour la consolidation de la paix et appelé à renforcer ce mécanisme, ainsi que celui offert par le Bureau d’appui pour la consolidation de la paix.  Selon les cofacilitateurs, le Fonds doit servir pleinement les fins pour lesquelles il a été créé et sa communication avec la CCP doit être améliorée.


Nombreuses sont les délégations qui ont insisté sur la nécessité pour la CCP et les autres acteurs de la consolidation de la paix de respecter les priorités établies par les autorités nationales elles-mêmes.  Le représentant de la Sierra Leone, pays à l’ordre du jour de la Commission, a estimé que la principale leçon apprise a été la nécessité de reconnaître et d’appuyer les processus démocratiques menés par les pays eux-mêmes et les priorités qu’ils ont eux-mêmes fixées en matière de développement.  Au cœur de cette nécessité se trouve l’importance de rendre les gouvernements comptables de leurs actes et d’exiger de leur part transparence et inclusion. 


Faisant part également de son expérience avec la CCP, la représentante de la Guinée-Bissau a salué l’annulation d’une partie de la dette extérieure et la mise en place de centres de formations professionnelles qui améliorent la lutte contre le chômage des jeunes.  Les efforts menés en faveur de l’emploi des jeunes ont d’ailleurs été mentionnés, à plusieurs reprises, comme moyen de consolider la paix.  Il est vrai que pour arriver à une paix durable, comme l’a fait remarquer le Président de l’Assemblée générale, M. Joseph Deiss, la sécurité doit être accompagnée du développement économique. 


En début de séance, le Président de l’Assemblée générale a annoncé que la République dominicaine et la Gambie ont effectué les versements nécessaires, en vertu de l’Article 19 de la Charte des Nations Unies**-.


La prochaine séance plénière de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


* A/64/868;

 ** A/65/691/Add.7



Rapport de la Commission de consolidation de la paix sur les travaux de sa quatrième session (A/65/701–S/2011/41)


La période considérée, du 1er juillet 2009 au 31 décembre 2010, qui a coïncidé avec l’examen quinquennal du dispositif de consolidation de la paix de l’ONU, a été marquée par des réflexions sur l’utilité de l’engagement de la Commission dans les pays inscrits à son ordre du jour.  La dynamique politique engendrée par l’examen, le rapport intérimaire sur la consolidation de la paix présenté récemment par le Secrétaire général, ses rapports sur la participation des femmes à la consolidation de la paix et sur les causes des conflits en Afrique, ainsi que le dixième anniversaire du rapport du Groupe Brahimi ont suscité davantage d’espoir de voir la Commission jouer un rôle plus déterminant dans le programme de consolidation de la paix des Nations Unies.


La Commission prend très au sérieux le rôle qui lui revient dans la mise en œuvre des recommandations pertinentes issues de l’examen quinquennal et entend adopter une démarche pratique pour surveiller les progrès accomplis à cet égard.


Pour accroître son efficacité sur le terrain, la Commission se concentrera sur les domaines ayant un caractère prioritaire immédiat.  Elle réalisera de meilleures analyses et mobilisera l’action autour de priorités essentielles de consolidation de la paix par pays.  Elle fournira de meilleurs conseils aux principaux organes des Nations Unies; rationalisera davantage ses efforts de mobilisation de ressources; et renforcera les partenariats avec les principales entités opérationnelles du système des Nations Unies, les institutions financières internationales et les acteurs régionaux.


La Commission continuera de mettre au point des instruments souples et adaptables d’engagement auprès des pays inscrits à son ordre du jour, d’améliorer ses méthodes de travail, d’exploiter les avantages comparatifs de ses diverses formations et d’apporter éventuellement des améliorations aux communications et à l’apprentissage mutuel entre celles-ci et de renforcer les liens entre ses activités au Siège et celles des acteurs sur le terrain.


La Commission continuera également de rechercher des relations plus étroites et plus dynamiques avec les principaux organes des Nations Unies.  Elle doit contribuer aux débats sur les questions pertinentes au sein de ces organes, notamment au prochain débat que le Comité spécial des opérations de maintien de la paix tiendra sur la corrélation entre maintien de la paix et consolidation de la paix.


En outre, des progrès ont été accomplis dans le renforcement du partenariat avec tous les acteurs concernés au sein du système des Nations Unies et à l’extérieur, en particulier avec les institutions financières internationales, les organisations régionales, la société civile et le secteur privé.  Pour poursuivre dans cette voie, la Commission étudiera comment elle peut tirer parti du poids politique de ses membres, qui siègent également dans les organes et instances compétents.


La Commission souligne qu’il incombe au Secrétaire général et aux hauts responsables des organismes des Nations Unies de faire en sorte que son action auprès des pays inscrits à son ordre du jour offre des avantages concrets aux populations concernées. Elle engage le Secrétaire général à continuer d’insister sur le fait que la consolidation de la paix est une priorité stratégique de l’ONU.  La Commission continuera de compter sur le Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix pour apporter un appui logistique et de fond à toutes ses formations. Elle souligne en particulier qu’il faut renforcer les moyens dont dispose le Bureau pour apporter un appui aux formations par pays.


Rapport du Secrétaire général sur le Fonds pour la consolidation de la paix (A/65/353)


Ce rapport couvre les activités du Fonds pour la consolidation de la paix pour la période allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010.  Au 30 juin 2010, le portefeuille du Fonds avait atteint 357,3 millions de dollars, y compris les dépôts et les intérêts créditeurs.  Avec l’accroissement de sa base de donateurs désormais au nombre de 48, le Fonds conserve sa place en tant que fonds mondial disposant de l’une des bases de financement les plus larges de tous les fonds d’affectation spéciale multidonateurs administrés par les Nations Unies.  Il représente l’un des instruments essentiels de soutien rapide en faveur de la consolidation de la paix.


Pendant la période considérée, le Fonds a consacré un montant total de 63,51 millions de dollars dans 16 pays à la réforme du secteur de la sécurité, la démobilisation, le désarmement et la réintégration, l’emploi des jeunes, la réconciliation nationale, la bonne gouvernance et l’instauration de l’état de droit, soit 43,94 millions de dollars de plus que durant la période 2008-2009.


Le Fonds avait 14 organismes allocataires des Nations Unies en 2009. Après la révision de son mandat en 2009, il est devenu plus efficace en adoptant de nouvelles méthodes de gestion et s’emploie actuellement à améliorer la qualité des programmes et des rapports relatifs aux résultats et à l’impact.  L’objectif consiste à faire en sorte que le Fonds puisse répondre aux besoins et faire face aux problèmes des pays sortant d’une situation de conflit ou de crise d’une manière rapide et pertinente.


Débat conjoint


De l’Afghanistan au Soudan, du Brunei au Libéria, en passant par la République démocratique du Congo, construire et maintenir la paix est une tâche difficile, a souligné le Président de l’Assemblée générale, M. JOSEPH DEISS.  Pour que la paix soit durable, a-t-il expliqué, la sécurité doit être accompagnée du développement économique.  Le Président a rappelé que la quatrième session de la CCP a coïncidé avec l’examen quinquennal et a insisté sur l’importance de la synergie entre la CCP avec les organes principaux des Nations Unies.  Il a relevé, à cet égard, que le Président de la CCP a pris la parole plusieurs fois au Conseil de sécurité et participé à des débats à l’Assemblée générale et au Conseil économique et social (ECOSOC).  Cela n’est cependant pas suffisant, a-t-il estimé, appelant à aller plus loin pour renforcer les travaux de la Commission.  Il faut notamment adopter une approche plus globale de l’action de la Commission dans le système des Nations Unies, a-t-il dit.


Présentant le rapport de la quatrième session de la CCP, M. PETER WITTIG, (Allemagne), ancien Président de la Commission de consolidation de la paix, a expliqué que ces travaux avaient été orientés principalement sur le renforcement du programme de consolidation de la paix, l’amélioration de son impact sur le terrain et la fourniture d’un appui aux efforts de consolidation au Burundi, en République centrafricaine, en Guinée-Bissau et en Sierra Leone.  En 2010, la CCP a inscrit le Libéria comme le cinquième pays à son ordre du jour, répondant ainsi favorablement à la demande du Gouvernement libérien transmise par le Conseil de sécurité.  Plus récemment, la CCP a répondu à la demande d’un avis consultatif de la part de la Guinée. 


L’année 2010 a donné lieu également à l’examen quinquennal, a rappelé M. Wittig qui a indiqué que la CCP en assure le suivi conformément à sa « feuille de route d’action pour 2011 ».  Le rapport, a-t-il précisé, met en exergue l’accent qui a été mis sur « Les Partenariats pour la consolidation de la paix », en particulier avec les institutions financières internationales, dont la Banque mondiale, et avec les organisations régionales, dont l’Union africaine.  Le Président et les Vice-Présidents de la Commission ont aussi travaillé avec des partenaires de la société civile et du monde universitaire. 


La CCP a fait une priorité du renforcement de l’interaction avec les principaux organes des Nations Unies et a constaté l’intérêt croissant du Conseil de sécurité et de l’ECOSOC pour ses avis consultatifs.  La CCP doit à l’avenir renforcer ses liens avec l’Assemblée générale afin d’intégrer la perspective de cette dernière dans les questions politique et économique dont elle traite.  


La CCP, a poursuivi le représentant, continue à bénéficier du travail du Bureau d’appui pour la consolidation de la paix.  Ce Bureau a notamment organisé des séances d’information sur les activités du Fonds pour la consolidation de la paix, a-t-il indiqué. 


Comme l’ont dit les cofacilitateurs de l’examen quinquennal, a-t-il conclu, « cet examen doit être une alerte sur la nécessité de renforcer la volonté collective de traiter de la consolidation de la paix d’une manière plus globale et plus déterminée ».


M. EUGENE-RICHARD GASANA (Rwanda), Président de la Commission de consolidation de la paix, a souligné qu’en tant qu’organe consultatif de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, la Commission n’est pas une entité opérationnelle similaire aux traditionnels fonds et programmes des Nations Unies.  Elle tire plutôt son efficacité politique de la légitimité qu’elle incarne et des engagements pris par ses membres, a-t-il ajouté.  Il a annoncé que, sous sa présidence, la Commission accroîtrait son rôle en mobilisant davantage l’appui international aux parties prenantes nationales. 


Parlant ensuite des priorités pour cette année, M. Gasana a assuré qu’il prolongerait l’action de son prédécesseur, en renforçant les partenariats de la Commission avec les acteurs clefs que sont la Banque mondiale, l’Union africaine, l’Union européenne et la Banque africaine de développement.  De même, la Commission a prévu de s’investir de manière énergique auprès des départements de l’ONU s’occupant de la participation des femmes à la consolidation de la paix, de la sécurité alimentaire dans les pays sortant d’un conflit, de l’éducation et du lien entre maintien et consolidation de la paix, a expliqué M. Gasana. 


Concernant les relations de la Commission avec l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, il a souhaité qu’elles soient plus dynamiques et permettent d’avancer dans l’affinement du concept de consolidation de la paix.  Il a noté à cet égard l’importance du rôle du Bureau d’appui dans l’amélioration de la rationalisation des activités toujours plus nombreuses de consolidation de la paix des Nations Unies. 


M. ABDUL MOMEN (Bangladesh), intervenant au nom du Mouvement des non-alignés, a estimé que le rapport de la Commission devait clairement illustrer les relations de cause à effet et fournir une analyse pertinente de ses actions de manière à guider l’action à suivre.  De son avis, le rapport n’a pas suffisamment mis l’accent sur les activités génératrices de revenus, la création d’emplois et la revitalisation économique.  Ma délégation aimerait s’assurer qu’il y a eu une réflexion suffisante sur les principes d’appropriation nationale, de renforcement des capacités nationales et sur les efforts déployés pour assurer un financement adéquat et prévisible.


Le rapport, a poursuivi le représentant, devrait également mettre l’accent sur l’impact des séminaires et ateliers et détailler les opérations sur la base de leurs contributions réelles.  M. Momen a regretté que la rubrique consacrée aux « Aspects de la consolidation de la paix liés au développement »fasse uniquement référence à l’emploi des jeunes.  Les activités génératrices de revenus, la santé, l’éducation, la formation et l’emploi des femmes ne peuvent être ignorés, a-t-il souligné.  De plus, le renforcement des capacités nationales, le principe d’appropriation nationale, la coopération Sud-Sud, la coopération triangulaire, le renforcement de la Commission de consolidation de la paix et la participation des femmes et de la société civile devraient figurer parmi les domaines de priorité de la Commission.


Le représentant a par ailleurs estimé que le Fonds devait être géré de manière efficace et transparente.  Il a relevé que l’utilisation du Fonds n’était pas optimale.  Ma délégation, a-t-il poursuivi, engage le Secrétariat à assurer une utilisation plus efficace et effective du Fonds et à élargir encore sa base des donateurs.  M. Momen a également jugé urgent de clarifier la relation entre la Commission et le Fonds.


M. CSABA Körösi (Hongrie), au nom de l’Union européenne, a indiqué que l’aide aux pays sortant d’un conflit était une obligation morale de la communauté internationale.  Les Nations Unies, qui s’appuient sur leur légitimité mondiale et un large éventail d’instruments, ont un rôle clef à jouer, a-t-il ajouté.  Le déploiement des capacités civiles, d’experts notamment, sur la base des recommandations du Groupe consultatif pertinent, permettra demain de faciliter la coopération sur le terrain entre les acteurs onusiens et les organisations régionales, a-t-il aussi souligné. 


Le représentant hongrois a également mis l’accent sur l’urgence de renforcer le déploiement d’éléments civils féminins, comme le demande la résolution 1325 du Conseil de sécurité et le Plan d’action du Secrétaire général sur la participation des femmes à la consolidation de la paix.  Les institutions postconflit ne peuvent être efficaces sans égalité entre les sexes, a-t-il affirmé. 


M. Körösi a par ailleurs estimé nécessaire de capitaliser sur l’élan politique généré par l’examen quinquennal en vue de répondre le plus efficacement possible aux défis de l’année en cours.  Sur ce point, il a notamment cité le processus électoral en République centrafricaine et au Libéria, la réforme du secteur de la sécurité en Guinée-Bissau et en Guinée ainsi que la lutte contre le chômage des jeunes en Sierra Leone.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) s’est félicitée des recommandations formulées par les trois cofacilitateurs de l’examen mené en 2010.  Malgré les progrès constatés, a-t-elle noté, de nombreuses difficultés demeurent.  Elle a donc appelé la communauté internationale, comme les acteurs locaux, à faire preuve d’une plus grande détermination.  Nous pourrions progresser davantage en ce qui concerne la nature multidimensionnelle de la consolidation de la paix.  Nous ne devons pas reléguer au deuxième plan les aspects socioéconomiques de la consolidation de la paix, a-t-elle ajouté, expliquant qu’il est impossible de parvenir à la sécurité à long terme sans un environnement socioéconomique porteur.


Le soutien qu’apporte la communauté internationale aux pays concernés doit se porter sur les priorités nationales et contribuer au renforcement de leurs institutions, a-t-elle poursuivi, en se félicitant des succès accomplis à cet égard en Guinée-Bissau.  Il faut aussi appuyer les politiques d’autonomisation des femmes, a ajouté Mme Ribeiro Viotti, qui a également signalé les progrès à faire en matière d’emploi des jeunes.  La CCP doit continuer à nouer des partenariats avec toute une série d’acteurs sur le terrain, notamment les partenaires régionaux.  La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été un acteur de premier plan à cet égard, a-t-elle remarqué.  Elle s’est dite favorable à une plus grande interaction entre la CCP et les principaux organes des Nations Unies, comme l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité.  Sous la présidence brésilienne, le Conseil a d’ailleurs mené un dialogue sur le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS) avec le Président de la CCP.  Le Brésil est prêt à appuyer la CCP pour qu’elle soit plus efficace et plus transparente, a-t-elle conclu.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a relevé les réalisations de la CCP l’an passé, citant notamment les élections organisées au Burundi et en République centrafricaine.  Il s’est aussi félicité des réunions conjointes organisées sur la drogue et le chômage des jeunes, qui ont incité à prendre des mesures en Afrique de l’Ouest.  Dans d’autres domaines, comme en Guinée-Bissau, les progrès sont plus limités, a-t-il constaté.  Pour l’année à venir, il a appelé de ses vœux des progrès réels dans la mise en œuvre de la feuille de route de la CEDEAO sur la réforme du secteur de la sécurité en Guinée-Bissau et dans la création de centres régionaux de justice au Libéria.


Nous ne pouvons pas simplement nous reposer sur nos lauriers, a averti le représentant britannique, en arguant que nous devons tous assumer nos responsabilités, que ce soit par le biais des Nations Unies, des organisations internationales ou régionales, ou encore des institutions financières internationales.  La CCP doit également jouer un rôle crucial dans l’examen des capacités civiles.  En outre, a-t-il ajouté, la CCP devrait établir des liens avec un nouveau groupe de pays fragiles touchés par les conflits, le « G-7+ ».  Quant au Fonds pour la consolidation de la paix, l’évaluation menée a révélé une bonne performance, a-t-il indiqué, avant d’annoncer que le Royaume-Uni apportera une nouvelle contribution de 25 millions de livres au cours des deux prochaines années.  Il a toutefois souligné la nécessité d’apporter quelques améliorations au Fonds, notamment en ce qui concerne la maîtrise des coûts. 


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) s’est félicité lui aussi des activités de la CCP au terme de cinq années d’existence.  Il a estimé que les domaines d’action prioritaires de la Commission devaient être l’établissement de priorités très strictes, avec un accent particulier sur la notion de développement et l’harmonisation entre les activités de maintien et celles de consolidation de la paix.  Il s’est félicité du fait que les formations pays aient pris des initiatives importantes en matière de mobilisation des ressources et de développement des synergies avec les institutions financières internationales. 


Selon le représentant, le succès de la consolidation de la paix dépend avant tout des ressources financières qui seront mises à sa disposition.  C’est la raison pour laquelle le Fonds joue un rôle important, a-t-il ajouté, avant d’engager les États Membres à faire un « investissement dans la paix ».  Si le Fonds a pu être critiqué pour le manque de transparence dans sa gestion, cela est sans doute imputable au manque de personnel qui devrait lui être affecté, a conclu M. Tarar.


M. HASAN KLEIB (Indonésie) a appuyé les conclusions du rapport de la Commission selon lesquelles les efforts postconflit doivent être identifiés, appropriés et conduits au niveau national.  Cet effort doit être cependant, pour être durable, assisté des Nations Unies et des communautés internationale et régionale, a-t-il ajouté.  Il a ensuite attiré l’attention sur la nécessité d’un déploiement de capacités civiles basé sur l’évaluation des besoins sur terrain, cette évaluation devant être menée par des experts émanant du pays hôte et des régions concernées. 


La capacité civile doit être féminisée, a-t-il en outre demandé, avant de plaider pour la conception de documents uniques de planification des actions de consolidation de la paix.  Un seul document par pays permettrait d’affermir la cohérence de l’action dans les domaines prioritaires, a-t-il ainsi précisé.  S’agissant du financement des activités de la Commission, M. Kleib s’est dit encouragé par les efforts menés par celle-ci pour renforcer ses partenariats avec la Banque mondiale, le FMI et les institutions financières régionales.  C’est dans un tel cadre de coopération, en liaison avec les gouvernements des pays où intervient la Commission, que des nouvelles sources de financement, en particulier privées, doivent être trouvées, a considéré le représentant. 


M. JAN GRAULS (Belgique), Président de la formation « République centrafricaine », a relevé qu’au cours de l’année écoulée, l’examen quinquennal a mobilisé d’importantes ressources et capacités.  Il est maintenant temps de passer à l’action, a-t-il exhorté, notant que son pays encourage en ce sens les parties concernées à prendre leurs responsabilités en fonction des recommandations du rapport des cofacilitateurs.  Il a souhaité que le Bureau d’appui consacre une plus grande partie de ses effectifs en soutien direct aux pays inscrits à l’ordre du jour de la Commission.  Nous appelons l’ensemble du système de l’ONU à prendre en compte le rôle de coordination et de facilitation qui a été confié au Bureau, a-t-il ajouté. 


Il s’est ensuite attardé sur la République centrafricaine, en rappelant que la Commission de consolidation se concentrait sur l’affermissement des relations avec le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale, l’alignement des partenaires sur des outils de planification stratégique communs, le renforcement des capacités nationales du Gouvernement et de la société civile ou encore la mobilisation des ressources.  Il a conclu en estimant qu’une meilleure exploitation des synergies entre le Fonds et la Commission pourrait permettre de mobiliser des partenaires bilatéraux supplémentaires. 


Mme ASAKO OKAI (Japon) a dit que le Japon, en tant que nouveau Président du Groupe de travail sur les enseignements tirés de l’expérience, aura à cœur de faciliter la mise en œuvre des recommandations pertinentes issues de l’examen quinquennal.  Elle a souhaité que les prochaines réunions sur les enseignements tirés seront l’occasion de mettre l’accent sur une coordination effective de la mobilisation des ressources.  Pour parvenir à une meilleure mobilisation des ressources et à une meilleure coordination, a ajouté la représentante, il est essentiel que les priorités en matière de consolidation de la paix soient partagées et promues par le biais d’une approche intégrée, notamment entre les gouvernements hôtes, les équipes de pays des Nations Unies, le Fonds pour la consolidation de la paix et les partenaires internationaux, dont la Banque mondiale.  Elle a souhaité que cette approche intégrée soit facilitée par un très fort leadership sur le terrain.  En ce qui concerne le financement du Fonds, elle s’est réjouie de l’élargissement de la base des donateurs, en précisant que le Japon ferait une contribution supplémentaire de 12,5 millions de dollars en 2011.  Elle a mis l’accent sur le rôle catalyseur du Fonds pour faire face aux secteurs critiques de la consolidation de la paix, en particulier ceux qui ne disposent d’aucune autre source de financement.  Elle a insisté sur le fait que la valeur ajoutée du Fonds résidait dans sa capacité à utiliser de manière plus efficace des moyens limités.      


Mme CONNIE TARACENA SECAIRA (Guatemala) a estimé, au nom d’un pays qui vient de devenir membre de la Commission, que celle-ci a fait la preuve de son utilité.  Elle a reconnu en même temps qu’il reste encore beaucoup à faire pour améliorer les activités et a souhaité que la Commission se concentre davantage sur des situations spécifiques plutôt que sur des concepts généraux, par exemple.  Elle a aussi suggéré de renforcer la coopération de la CCP avec les institutions financières internationales.


Nous apprécions particulièrement le travail des formations pays, a-t-elle dit, soulignant que chaque cas est particulier et qu’il faut donc des solutions appropriées.  Elle s’est cependant interrogée sur les critères utilisés pour sélectionner les pays que la CCP doit aider.  Elle a souhaité que les présidents des formations pays s’expriment davantage eux-mêmes au lieu de le faire par le biais de leurs porte-parole.  Mme Taracena Sacaira a aussi souligné l’importance du Fonds pour la consolidation de la paix, dont son propre pays a bénéficié récemment pour le renforcement de son secteur de la sécurité et de la justice, 15 ans après la période de conflit.  Il serait utile de disposer de deux mécanismes pour le Fonds, un pour le court terme et un pour le moyen et long termes.


M. JOHN MCNEE (Canada) s’est félicité des progrès accomplis par la CCP, notant en particulier la souplesse de son approche.  L’intégration du Libéria et de la Guinée à son programme de travail a montré la capacité de la Commission à s’adapter aux différents contextes post-conflits.  Le Canada souligne aussi l’importance d’une coopération plus étroite avec les nombreux acteurs sur le terrain, se félicitant des efforts visant à mieux utiliser les ressources disponibles dans les pays.  Notant la prolifération des intervenants dans le domaine de la consolidation de la paix, il a observé que cela conforte l’idée qu’il faut un point focal dans ce domaine, rôle que la CCP peut jouer. 


La Commission doit continuer à établir des partenariats plus solides notamment avec les organisations régionales, les institutions financières internationales et la société civile, a-t-il ajouté, invitant aussi la Commission à développer ses relations avec les organes des Nations Unies.  Il s’est aussi félicité de l’utilité du Fonds pour la consolidation de la paix auquel son pays a versé 25 millions de dollars depuis sa création en 2006, annonçant une nouvelle contribution de 5 millions en 2011 et une autre du même montant en 2012.  Il s’est enfin réjoui de l’importance accordée aux résultats et à la communication de l’information sur le Fonds.  Il a enfin encouragé le Fonds à tirer les enseignements de son expérience. 


M. RANKO VILOVIĆ (Croatie) s’est félicité de l’excellence du rapport et a indiqué que sa délégation appuyait la promotion d’un partenariat entre la Commission de consolidation de la paix et les principaux organes de l’ONU, notamment l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité.  Cinq ans après la création de la Commission, l’Assemblée générale pourrait ainsi finalement concrétiser ses obligations et ses « droits parentaux » principaux, a-t-il notamment estimé.  M. Vilović a souligné la connexion importante entre le redressement transitionnel et le développement durable, et par conséquent, entre l’ordre du jour de la Commission et celui de l’ECOSOC. 


Les membres de la Commission élus dans le quota de l’ECOSOC devraient s’efforcer d’impliquer leurs collègues dans le travail de la Commission, a-t-il notamment estimé.  M. Vilović a ajouté que la Croatie considérait que l’ECOSOC avait un rôle à jouer pour faciliter la coopération entre la Commission et les fonds et programmes de l’ONU.  Après avoir appuyé l’inclusion d’une perspective sexospécifique dans la consolidation de la paix, le représentant a réclamé une meilleure synergie entre la Commission et le Fonds.


Mme MILAGROS MIRANDA (Pérou) aurait souhaité que le rapport de la CCP contienne une partie comportant une analyse de ses travaux, notamment pour l’évaluation des ressources à lui allouer.  En ce qui concerne le développement du programme de consolidation de la paix, elle a souhaité que les activités soient menées dans une perspective à long terme, en prenant en compte tous les aspects relatifs à la sécurité et au développement.  La CCP devrait axer ses efforts sur des questions de développement, comme l’emploi des jeunes, a-t-elle insisté.  Elle a aussi suggéré d’incorporer à ses travaux des activités relatives au renforcement des infrastructures et des institutions.  En ce qui concerne le Fonds, elle s’est réjouie qu’il joue un rôle dans les activités précoces de consolidation de la paix.  Ses activités doivent aller de pair avec celles de la CCP, a-t-elle demandé, expliquant qu’il fallait éviter tout double emploi et renforcer les capacités nationales.  Elle a aussi appuyé les quatre priorités prévues pour les investissements du Fonds.  Enfin, pour avoir un meilleur contrôle des activités de ce Fonds, la représentante a appelé à des indicateurs, élaborés par une collaboration entre les acteurs de la consolidation de la paix.  


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a considéré que des efforts complémentaires devaient être entrepris pour rendre la Commission plus efficace et mieux à même d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés.  La CCP doit ainsi pouvoir jouer pleinement son rôle d’organe consultatif en améliorant sa collaboration avec le Conseil de sécurité, l’ECOSOC et l’Assemblée générale et en renforçant ses liens avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). 


La maîtrise nationale et le renforcement des États touchés par les conflits doivent rester au cœur des activités de consolidation de la paix si l’on veut répondre durablement aux besoins de ces pays, a poursuivi le représentant.  Il a cité le rapport indépendant du Groupe consultatif de haut niveau sur les capacités civiles au lendemain des conflits selon lequel « les interventions de la communauté internationale sont souvent dictées par l’offre plutôt que par la demande ».  Ce constat alarmant soulève la question de l’adéquation entre la demande sur le terrain et l’offre disponible, a-t-il dit en arguant que c’est dans l’application vigoureuse du principe de l’appropriation nationale que réside la solution à ce problème.


La question de la participation des femmes à la consolidation de la paix préoccupe également la délégation sénégalaise. « Nous ne réussirons cette entreprise que lorsque nous arriverons à inverser la tendance actuelle, en faisant des femmes des acteurs à part entière de la consolidation de la paix et non de simples victimes innocentes des conflits », a souligné son représentant.


M. GHAZI JOMAA (Tunisie) a estimé qu’au cours de la période à l’examen, la Commission de consolidation de la paix avait accompli des progrès importants et prometteurs.  Il s’est félicité que la CCP se soit concentrée sur certaines questions fondamentales qui se sont retrouvées au centre des recommandations issues de l’examen quinquennal, notamment en matière de renforcement des partenariats avec les grands acteurs régionaux et internationaux, l’appui à fournir aux pays inscrits à son ordre du jour, la mobilisation de ressources, l’autonomisation des jeunes et le relèvement économique. 


Sur la base de ces enseignements, nous sommes plus convaincus que jamais, a affirmé la délégation, que la CCP garde toute sa validité et sa place dans l’architecture institutionnelle de l’ONU.  S’agissant du Fonds pour la consolidation de la paix, la Tunisie considère que cet instrument recèle un potentiel énorme car très adapté aux problèmes spécifiques de la stabilisation et du relèvement postconflit.  Selon elle, il revient à l’Assemblée de lui donner une direction générale.  Saluant l’élargissement de la base des donateurs, M. Jomaa a cependant indiqué que l’amélioration de la qualité des programmes du Fonds et l’extension de sa portée étaient tributaire à la fois de la réception de nouveaux engagements de la part des donateurs et de l’amélioration de ses systèmes de gestion.


M. YURI SERGEYEV (Ukraine) a reconnu la nécessité de renforcer l’impact de la Commission sur le terrain, de renforcer ses capacités analytiques et la souplesse de ses relations avec les pays inscrits à son ordre du jour.  Il a, à l’instar d’autres délégations, exhorté la Commission à profiter de l’élan né en 2010 pour mobiliser un engagement politique plus fort de la part de ses pays membres.  Le représentant a ensuite assuré que l’Ukraine prenait très au sérieux la vice-présidence de la Commission et est déterminée à en renforcer l’architecture et l’efficacité. 


Il a notamment plaidé pour une coopération accrue de la Commission avec les partenaires pertinents de l’ONU dans le domaine de la participation des femmes aux efforts postconflit, des jeunes ou encore des liens entre maintien et consolidation de la paix.  Il a proposé d’établir à cet effet une coopération institutionnelle triangulaire entre la Commission, l’ECOSOC et ONU-Femmes.


M. WANG MIN (Chine) a salué les progrès remarquables réalisés par la Commission, jeune institution qui a encore beaucoup de travail à fournir pour donner sa pleine mesure et atteindre les objectifs qui lui ont été fixés.  Il a appelé les États Membres à s’unir pour renforcer à l’ONU le secteur de la consolidation de la paix.  Il faut resserrer le lien entre maintien et consolidation et œuvrer à une transition sans heurt entre les deux phases.  La Commission doit faire de l’appropriation nationale sa priorité, car, quel que soit le cas de figure, ce sont les autorités nationales qui ont la responsabilité première en matière de paix, a-t-il encore souligné. 


Pour le représentant chinois, la Commission doit en outre se pencher plus avant sur les causes profondes des conflits, comme la pauvreté et la faiblesse des institutions de gouvernance.  Enfin, il a indiqué que, depuis 2007, la Chine avait contribué à hauteur de 4 millions de dollars au Fonds dont il a salué l’amélioration des méthodes de financement sur la base d’une communication accrue avec la Commission.  La Chine versera 2 millions de dollars supplémentaires à l’effort de consolidation de la paix au cours des deux prochaines années, a-t-il annoncé. 


M. AMRIT BAHADUR RAI (Népal) a souligné l’importance qu’il y a à ce que les activités de consolidation de la paix soient engagées sur la base d’un large consensus politique.  Il a ajouté que ces activités devaient être conduites avant même la normalisation de la situation dans les pays concernés.  Des priorités telles que le rôle des femmes, la sécurité, le développement et le renforcement des institutions ne peuvent pas attendre, a-t-il affirmé. 


Le représentant a ensuite estimé que, quelles que soient les difficultés auxquelles la Commission est confrontée, elle doit placer d’emblée l’appropriation nationale au centre de son action sur le terrain.  Il s’agit là de l’unique moyen de garantir que les processus pertinents sont conduits par les acteurs nationaux de manière durable.  Il a également considéré que la synergie entre la Commission et le Fonds doit être intensifiée afin d’assurer un financement propice au renforcement de l’impact des projets. 


Mme LULAMAH RULUMENI (Afrique du Sud) a noté que la CCP a fait une grande contribution aux efforts de consolidation de la paix, dont les cinq pays inscrits à son ordre du jour ont bénéficié.  La Commission peut encore faire mieux, a-t-elle cependant estimé.  De son avis, le rapport de la CCP donne un compte rendu complet des activités de la Commission depuis un an.  Mais, a-t-elle estimé, le rapport pourrait être amélioré en plaçant l’accent sur la bonne utilisation des enseignements tirés dans les groupes de travail.  Le rapport pourrait aussi traiter davantage de l’interaction entre la CCP et les autres acteurs de la consolidation de la paix tels que les institutions financières internationales.  Elle a ensuite souhaité que soit maintenue l’interaction entre la CCP et le Fonds qui doit faire le bilan de ses activités afin de se fixer des priorités et de maximiser l’utilisation des ressources.  Elle a enfin estimé que la stratégie adoptée pour la consolidation de la paix doit tenir compte des recommandations des cofacilitateurs de l’examen de 2010.  L’amélioration des relations de la CCP avec l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et l’ECOSOC est également importante, selon la représentante.


M. ANDREW GOLEDZINOWSKI (Australie) s’est dit convaincu que la Commission entre dans une période importante, « où il sera tenu compte des recommandations formulées à l’issue de l’examen quinquennal ».  Il a ensuite qualifié de « moment palpitant » le début de la présidence rwandaise, car « l’autorité morale de cette délégation aidera à faire la différence sur le terrain ».  Le représentant a souligné à son tour la nécessité pour la Commission de renforcer ses liens avec les autres acteurs de la consolidation de la paix, en particulier l’Union africaine.  Cela est une évidence en matière, par exemple, de lutte contre le trafic des stupéfiants, un effort qui exige une approche régionale. 


Après avoir insisté sur l’importance de liens plus intenses entre la Commission, la Banque mondiale et le FMI, il a noté le rôle de la société civile, « un point focal incontournable sur le terrain, tant pour faire connaître les activités de la Commission que pour informer cette dernière sur les besoins spécifiques des communautés ».  Enfin, le représentant a demandé au Conseil de sécurité de définir les mandats des missions de l’ONU en tenant compte du fait que leur déploiement commence en même temps que les efforts de consolidation de la paix.  À ce niveau, consulter la Commission constituerait une valeur ajoutée, a-t-il estimé. 


M. JOÃO MARIA CABRAL (Portugal) a félicité la CCP et ses différentes formations pour leurs activités, se disant partisan d’une démarche tenant compte du lien entre sécurité et développement.  Le rapport de la Commission indique bien comment ses activités deviennent peu à peu un maillon des travaux des Nations Unies dans les domaines de la paix et du développement, a-t-il relevé.  Il reste à améliorer la coordination des acteurs sur le terrain, a-t-il estimé.  La CCP joue un rôle catalyseur pour mobiliser les donateurs, mais beaucoup ne comprennent pas le travail qu’elle mène sur le terrain, a-t-il fait observer.  Pour le Portugal, la CCP devrait intégrer à ses travaux différents acteurs, comme cela est prévu dans la « feuille de route d’action pour 2011 ».  Le représentant s’est par ailleurs déclaré favorable à ce que le chômage des jeunes soit une question clef de la CCP, invitant à travailler avec les institutions internationales pour bien établir la hiérarchie des priorités.  Les relations de la CCP avec le Fonds doivent être précisées, a-t-il aussi demandé.  En outre, il a souhaité que la CCP travaille plus en lien avec le Conseil de sécurité.  Nous sommes convaincus de la valeur ajoutée de la CCP qui est une réussite collective, a-t-il affirmé. 


M. FAZLI ÇORMAN (Turquie) a estimé qu’en matière de consolidation de la paix, la priorité doit être donnée au renforcement des institutions nationales en vue d’accélérer l’appropriation nationale.  L’accent doit être préalablement mis sur la solidification des capacités locales, cela en coopération étroite entre les autorités nationales et les agents internationaux.  Dans ce cadre, nous sommes d’avis que l’examen en cours du déploiement d’une capacité civile est de la plus haute importance, a-t-il ajouté. 


Le représentant a également rappelé que chaque pays est unique, ce qui exige la plus grande souplesse en matière de planification des activités.  M. Çorman a en outre souligné la nécessité d’accroître le rôle des femmes non seulement dans le domaine de la consolidation de la paix mais aussi de la prévention et de la résolution des conflits.  Les États Membres doivent lever les contraintes pesant sur la pleine participation des femmes à la consolidation de la paix, a-t-il exhorté. 


M. FREDERICK D. BARTON (États-Unis) a indiqué que son pays continue d’appuyer la Commission, dont il a salué l’importance grandissante.  Nous nous félicitons des efforts qu’elle a entrepris pour remédier aux lacunes des années passées et harmoniser les cadres stratégiques avec les priorités nationales des pays concernés.  La CCP a œuvré dans ce sens avec plusieurs pays et notamment le Libéria, a-t-il noté, invitant la Commission à travailler avec la même efficacité en Guinée.  Il a aussi salué les travaux du Groupe de travail sur les enseignements tirés.  Les efforts du Fonds en tant qu’instrument rapide et pertinent de consolidation précoce de la paix sont également louables, a-t-il dit.


Malgré ces progrès, la Commission rencontre toujours des difficultés importantes, a-t-il relevé, soulignant la nécessité pour la CCP de renforcer ses liens avec les programmes menés sur le terrain.  Elle doit aussi améliorer sa coordination avec les institutions internationales pour l’évaluation des besoins, affiner les mécanismes d’appropriation nationale et renforcer les partenariats avec les institutions financières internationales.  La CCP doit aussi susciter une vision et des efforts cohérents chez les acteurs des pays où il y a une présence de consolidation de la paix de l’ONU.  Le moment est venu d’agir alors que davantage de pays se tournent vers l’ONU pour promouvoir la paix et la sécurité, a conclu le représentant américain. 


Mme MARIA ANTONIETA PINTO LOPES D’ALVA (Guinée-Bissau) a expliqué que son pays, qui figure à l’ordre du jour de la Commission, était reconnaissant envers le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS), qui supervise efficacement les processus pertinents sur le terrain.  La Guinée-Bissau est un pays sortant d’un conflit, avec des structures économiques fragiles et d’énormes défis à relever, a-t-elle ajouté, qualifiant de vital l’appui de la Commission.  Après avoir souligné les progrès accomplis par son pays en matière de développement socioéconomique qui ont permis l’annulation d’une partie de la dette extérieure, elle a mis en avant l’utilité des centres de formation professionnelle. 


Établis conjointement par le Gouvernement et ses partenaires internationaux, ces centres ont accueilli ces derniers mois plus de 100 jeunes sans emploi.  Il s’agit d’une expérience destinée à améliorer la lutte contre le chômage des jeunes, dont la persistance alimente les tensions et le crime organisé, a expliqué Mme Lopes d’Alva.  Elle a également évoqué des programmes mis en place avec l’aide du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) visant à faciliter l’accès des jeunes entrepreneurs aux prêts bancaires.  La représentante s’est ensuite félicitée de l’allocation, par le Fonds pour la consolidation de la paix, d’un montant de près de 17 millions de dollars, qui servira, a-t-elle assuré, à mettre en œuvre les projets de développement et les réformes prioritaires du Gouvernement. 


M. ALPHA IBRAHIMA SOW (Guinée), a exprimé la gratitude du Gouvernement et du peuple guinéens après l’inscription de son pays, le 23 février dernier, à l’ordre du jour de la Commission « en réponse à une demande nationale pressante ».  « Par cette démarche sans précédent en direction de la Commission, les nouvelles autorités, issues des élections les plus libres, démocratiques et transparentes jamais organisées en Guinée, attestent de leur volonté politique résolue à asseoir les bases d’une paix, d’une stabilité et d’une concorde nationale durables dans le pays et dans la sous-région », a-t-il déclaré. 


M. Sow a ensuite expliqué que pour faire face aux défis de la reconstruction, le Gouvernement guinéen avait concentré sa demande de soutien dans les domaines de l’emploi des jeunes et des femmes, de la réconciliation nationale, de la réforme du secteur de la sécurité et de la transition démocratique.  Le représentant a aussi salué l’utilité du Fonds pou la consolidation de la paix, « un instrument rapide, pertinent et catalytique qui aura facilité l’ordre constitutionnel en Guinée ». 


Mme BRIGITTE TAWK (Liban) a salué les résultats concrets obtenus par la Commission, tout en relevant les difficultés qui subsistent dans les pays desquels elle est saisie.  Notant les progrès dans l’application des recommandations des cofacilitateurs de l’examen quinquennal, elle a appelé la Commission à se concentrer sur plusieurs domaines.  Elle l’a invitée à impliquer le plus possible la population dans les actions entreprises sur le terrain, à prendre des engagements en tenant compte du contexte spécifique du pays donné et à renforcer les capacités nationales en fonction des besoins spécifiques des pays concernés.  Il faut utiliser le poids politique de la CCP pour aligner les différentes parties sur les mêmes objectifs, a-t-elle aussi suggéré.  Elle a invité la communauté internationale à donner à la Commission les ressources nécessaires pour exécuter son mandat multidimensionnel.


M. OSMAN KEH KAMARA (Sierra Leone) a indiqué soutenir particulièrement la formation pays de la CCP sur le Libéria, ainsi que l’ajout de la Guinée à l’ordre du jour.  Le fait que ces deux « pays frères » soient au programme de travail de la Commission ne peut que consolider la paix et la sécurité dans le bassin du fleuve Mano, a-t-il observé.  Il a aussi salué la recommandation de l’examen quinquennal qui prévoit de la présentation des rapports de la Commission à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité.  Le représentant a ensuite souligné l’importance des partenariats dans le domaine de la consolidation de la paix.  Il faut renforcer ces partenariats, notamment avec les institutions financières internationales, a-t-il dit, ainsi qu’avec la société civile, le monde universitaire et les organisations régionales, comme l’Union africaine. 


M. Kamara a remercié le Gouvernement autrichien et les autres organisateurs du Séminaire régional sur la réintégration et la création d’emplois en Afrique de L’ouest, qui a eu lieu à Freetown, en décembre 2010.  Les débats qui y ont eu lieu peuvent servir de référence à d’autres discussions sur la consolidation de la paix, a-t-il espéré.  En ce qui concerne son pays, le représentant a estimé que le premier enseignement est la nécessité de reconnaître et d’appuyer les processus démocratiques menés par les pays eux-mêmes et les priorités qu’ils ont eux-mêmes fixées en matière de développement.  Au cœur de cette nécessité se trouve l’importance de rendre les gouvernements comptables de leurs actes et d’exiger de leur part transparence et inclusion. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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