En cours au Siège de l'ONU

SOC/4759

La Commission du développement social passe en revue des exemples de programmes nationaux favorisant l’intégration sociale

04/02/2010
Conseil économique et socialSOC/4759
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Quarante-huitième session

4e et 5e séances – matin et après-midi                      


LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL PASSE EN REVUE DES EXEMPLES

DE PROGRAMMES NATIONAUX FAVORISANT L’INTÉGRATION SOCIALE


Les délégations mettent l’accent sur les mesures à prendre pour assurer

un filet de sécurité sociale aux couches de population les plus vulnérables


Poursuivant aujourd’hui le débat général de sa quarante-huitième session, dont l’ordre du jour traite du thème de l’intégration sociale, la Commission du développement social a entendu une vingtaine de délégations exposer les efforts déployés par leurs gouvernements au niveau national dans ce domaine.  Elle a aussi organisé une table ronde de haut niveau qui a débattu du lien entre l’intégration sociale et l’éradication de la pauvreté, et la promotion du plein-emploi et du travail décent.


L’année 2010 ayant été proclamée « Année européenne de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale » par l’Union européenne, l’Italie, a expliqué son représentant, a lancé un Programme d’action sur la sensibilisation à la pauvreté, la création de partenariats entre le secteur public, le secteur privé et les associations caritatives.  De son côté, la Ministre des affaires sociales du Cameroun a indiqué que son pays s’est doté d’une stratégie qui vise notamment l’autonomisation économique de la femme, la protection de la famille, l’accès de tous aux services sociaux de base et la lutte contre l’exclusion sociale.


Au Guatemala, les efforts principaux ont porté sur la réduction de l’extrême pauvreté, a annoncé le représentant de ce pays, tandis que celui de l’Argentine a déclaré que le Gouvernement y a mis l’accent sur la réalisation du plein-emploi et du travail décent, ce qui a permis d’augmenter de 40% le taux d’activité économique de l’Argentine au cours des 10 dernières années.


Les différents intervenants ont également décrit les politiques et programmes nationaux visant l’intégration sociale des populations vulnérables, comme les femmes, les jeunes, les personnes âgées, les personnes handicapées, les migrants, ou encore les autochtones.  Aux Philippines et au Maroc, par exemple, des mesures ont été prises pour promouvoir les droits des femmes et protéger les personnes âgées, ont indiqué les délégations de ces deux pays.  De son côté, la représentante d’Israël a expliqué comment son pays, qui a accueilli plus d’un million de migrants dans les années 1990, a suivi un certain nombre de principes qui favorisent leur intégration sociale. 


La Coordonnatrice exécutive du Programme des Volontaires des Nations Unies est également intervenue pour souligner les possibilités nouvelles qui s’ouvrent, grâce au volontariat, pour des personnes qui étaient auparavant exclues du dialogue social.  Mais cela ne se reflète pas toujours dans les politiques, a-t-elle regretté, citant particulièrement le cas des jeunes, qui ont pourtant un potentiel d’innovation et de dynamisme pouvant être mis au service du développement.


Parmi les invités à la table ronde qui s’est tenue le matin, l’Ombudsman national du Pérou s’est intéressé en particulier à l’intégration des autochtones.  De son côté, le Ministre représentant le Gouvernement néerlandais a jugé impératif d’améliorer les régimes de protection sociale dans tous les pays, en relevant à cet égard que 80% de la population mondiale ne disposent pas d’un « filet de sécurité » sociale.  Il s’est félicité à cet égard du lancement, en avril dernier, de mesures pour parvenir à un « plancher de protection sociale », à l’initiative du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies.  Autre initiative signalée, une base de données informatique harmonisée de tous les systèmes européens de protection sociale va être mise en place, a indiqué un autre panéliste de la Slovaquie.


Plus dubitative, la représentante de l’Australie s’est demandée dans quelle mesure tous les pays pouvaient envisager de financer des régimes de protection sociale et de fournir un filet de sécurité sociale à leurs populations.  « Il est possible de mener de front des initiatives de protection sociale et des activités économiques productives », a affirmé de son côté l’expert tanzanien.


La Commission du développement social poursuivra demain, vendredi 5 février, à 10 heures, son débat général sur l’intégration sociale.


SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2010/3)


Thème prioritaire: l’intégration sociale (E/CN.5/2010/2)


Table ronde


Comme cela été affirmé lors du Sommet mondial sur le développement social de Copenhague de 1995, l’éradication de la pauvreté, le travail décent pour tous et l’intégration sociale sont des questions étroitement liées entre elles et se renforcent mutuellement.  Dès lors, la table ronde organisée aujourd’hui par la Commission du développement social s’est efforcée de souligner à quel point il était important de développer des mesures de protection sociale cohérentes.  L’intégration sociale des personnes vulnérables, ont préconisé les panélistes, devrait englober les besoins de base, qu’il s’agisse de l’alimentation, de la santé, de l’eau et de l’assainissement, du logement, de l’accès à l’éducation et à l’emploi, au travers de stratégies intégrées de développement, dont l’élaboration devrait aussi impliquer les populations concernées.


Mme BETARIZ MERINO, Ombudsman national du Pérou et Présidente de la Fédération ibéro-américaine des ombudsmans, a estimé que l’un des facteurs qui compromet l’intégration sociale est la persistance des inégalités et des discriminations au sein de toutes les sociétés.  Invoquant la Déclaration universelle des droits de l’homme, elle a affirmé qu’il fallait toujours partir de l’idée selon laquelle tous les individus ont une valeur intrinsèque inestimable.  Dans cette perspective, a-t-elle souligné, les peuples autochtones et les autres minorités ethniques ou religieuses doivent être les principaux agents de leur propre développement social, culturel et économique.  « L’action silencieuse de la discrimination est une pratique présente dans toutes les sociétés », a insisté l’experte, affirmant que, pour y faire face, il était nécessaire de se fonder sur le concept d’égalité des chances et d’inclusion, que doivent consacrer les lois et les politiques gouvernementales.  Un tel concept exige de l’État qu’il joue un rôle prépondérant pour relever le défi de l’exclusion structurelle et de la marginalisation, et progresser dans le respect des différences, de la diversité humaine et de l’inclusion, a préconisé Betariz Merino.  Pour y parvenir, un cadre juridique adéquat est non seulement indispensable, mais aussi et surtout, la manifestation d’une volonté politique de la part des instances gouvernementales pour faire appliquer les lois, a-t-elle ajouté.  Mme Merino s’est appuyée sur l’exemple de la société péruvienne, où, a-t-elle expliqué, la fracture sociale trouve son illustration la plus flagrante dans la condition des peuples autochtones.  Ainsi, le seul critère retenu par l’État pour établir les recensements est celui de la langue maternelle, laissant par exemple de côté ceux consacrés dans la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT), qui retient celui de l’autodétermination.  Pour la panéliste, il est temps de favoriser l’accès des jeunes autochtones à des programmes éducatifs bilingues et interculturels, qui soient respectueux de leurs croyances tout en leur permettant de trouver des opportunités dans la société péruvienne.


M. J. PIET HEIN DONNER, Ministre des affaires sociales et de l’emploi des Pays-Bas, a expliqué que la politique néerlandaise se repose sur la conviction que le travail décent pour tous est la condition première d’une intégration sociale réussie et de la protection sociale.  Il a aussi estimé que la crise économique et financière, qui touche aussi l’Europe, ne devrait pas détourner les États du processus de la mondialisation, mais au contraire donner à tous l’occasion de réévaluer ses possibilités, de ses risques et de ses limites.  M. Donner a estimé que la communauté internationale avait développé une dépendance et une « addiction » à ce phénomène, que nous devons cependant apprendre à contrôler, pour le bien de tous les peuples.  Dans ce contexte, le Ministre néerlandais a jugé impératif d’améliorer les régimes de protection sociale dans tous les pays, alors que 80% de la population mondiale ne disposent pas d’un « filet de sécurité ».  Il s’est félicité à cet égard du lancement, en avril dernier, d’efforts pour parvenir à un « plancher de protection sociale » et à un « pacte mondial pour l’emploi », ceci à l’initiative du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies et de l’Organisation internationale du travail (OIT).  De telles mesures prises au niveau intergouvernemental relaieraient les efforts que font les États pour instaurer un régime de protection sociale, parallèlement à leur développement économique, a estimé M. Donner.  Il a estimé en conclusion que la Commission du développement social constituait le forum idéal pour mener une discussion pour y parvenir.


M. SERVACIOUS B. LIKWELILE, Directeur exécutif du Fonds d’action sociale, dans les services du Cabinet du Président de la République-Unie de Tanzanie, a rappelé d’emblée l’interrelation entre l’intégration sociale, l’éradication de la pauvreté et le plein-emploi.  L’expérience du Fonds d’action sociale du Cabinet de la présidence de Tanzanie a prouvé qu’il était possible de mener de front des initiatives de protection sociale et des activités économiques productives, a affirmé le panéliste, qui a déclaré que ce fonds, qu’il dirige, avait permis d’élargir la participation des communautés aux processus de prise de décisions qui les concernent, de leur transférer directement les fruits des investissements consentis en leur faveur, et d’assurer l’autonomisation des communautés et le renforcement de leurs capacités.  Le Directeur exécutif a jugé que c’était la qualité de l’éducation dispensée aux individus qui était en mesure de faire une différence en matière d’intégration sociale.  Il a également recommandé de s’inspirer des meilleures pratiques et de resserrer les alliances entre les différents acteurs impliqués dans la fourniture d’une protection sociale: gouvernements, société civile et secteur privé.


M. VOJTECH TKAC, Conseiller auprès du Ministre du travail, des affaires sociales et de la famille de la Slovaquie, a expliqué que la promotion de l’intégration sociale en Europe était confrontée à des problèmes majeurs, qu’il s’agisse de la crise économique et financière, du vieillissement de la population ou encore de l’inégalité entre les sexes.  Formulée en 2005, la méthode retenue par l’Union européenne pour promouvoir l’intégration sociale a consisté à s’attaquer à la pauvreté et à l’exclusion sociale, à garantir des systèmes de pensions adéquats et viables et à fournir des soins de santé accessibles et de qualité.  Dans le cadre de la Stratégie 2020, en cours d’élaboration, l’Union a présenté un agenda renouvelé et aligné sur de nouvelles cibles qui sont: la création d’emplois, la facilitation de l’accès à l’éducation, à la santé et à la promotion de l’inclusion sociale et l’égalité des chances.  L’objectif stratégique est d’intégrer les jeunes et de promouvoir un travail décent pour tous, a ajouté le Conseiller.  En outre, 2010 a été proclamée « Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale », a-t-il rappelé.  À cette occasion, M. Tkac a affirmé que Bruxelles soutiendrait la reconnaissance des droits fondamentaux des personnes en situation de pauvreté.  Il a également expliqué qu’une base de données informatique harmonisée de tous les systèmes européens de protection sociale allait être mise en place.  La politique d’un État ne peut plus se définir au seul niveau national, a-t-il souligné en conclusion.



Débat interactif


Au cours d’une brève discussion interactive, la représentante du Mexique a déclaré que son gouvernement œuvrait à l’intégration sociale de la population mexicaine, mais elle a expliqué qu’il existait dans le pays une soixantaine de communautés autochtones différentes, caractérisées par des différences linguistiques et religieuses qui représentent un défi supplémentaire à cette intégration.  Il est donc nécessaire, a-t-elle préconisé, d’engager les personnes concernées à participer à des actions citoyennes, de manière à cultiver chez elles un sentiment d’inclusion et d’appartenance sociale.  La question du respect de la diversité doit définir les programmes d’intégration sociale, a-t-elle estimé.


Pour sa part, le représentant du Guatemala a demandé aux panélistes quels avaient été les bénéfices retirés des programmes de transferts de ressources en espèces aux populations défavorisées.  Réagissant à cette question, Mme MERINO, l’Ombudsman du Pérou, a déclaré qu’il fallait lancer un processus pour que les peuples de l’Amazonie, par exemple, soient intégrés aux processus de prise de décisions en vue d’assurer la viabilité des investissements consentis en faveur de leur développement.  Elle a également appuyé les propos de la représentante des ONG, qui a estimé que les gouvernements devaient promouvoir l’intégration sociale, car il faut considérer qu’il s’agit là de la clef du développement socioéconomique et de l’harmonisation d’une société sans discrimination.  Cette intégration commence au sein de la famille, cellule de base de toutes les sociétés.  Aussi les actions doivent en priorité se concentrer à ce niveau, a recommandé l’intervenante.


Prenant à son tour la parole, M. TKAC a rappelé que l’expérience de son pays était bien différente de celles qui avaient été évoquées par les délégations précédentes, en raison notamment de l’héritage communiste, qui a durablement marqué la société slovaque.  M. DONNER a rappelé pour sa part que son propre pays avait le taux de chômage le moins élevé d’Europe, tout en étant doté d’un système de protection sociale solide.  Ce système n’a jamais nui à la création de richesses, a-t-il assuré.  La représentante de l’Australie s’est cependant demandée dans quelle mesure les pays envisageront de financer des régimes de protection sociale et de fournir un filet de sécurité.  Enfin, si M. LIKWELILE a reconnu qu’il fallait se prémunir des abus du système, il a toutefois préféré mettre l’accent sur la responsabilisation des différentes parties, au lieu d’imposer des obligations ou certaines conditions aux gouvernements


Suite du débat général


Mme FLAVIA PANSIERI, Coordonnatrice exécutive du Programme des Volontaires des Nations Unies, a évoqué le dialogue constant qui existe avec les Volontaires sur le développement social.  Les Volontaires des Nations Unies ont montré leur capacité à changer le rythme du développement, a-t-elle affirmé.  Comme l’a noté le Secrétaire général, des possibilités nouvelles s’ouvrent, grâce au volontariat, pour des personnes qui étaient auparavant exclues du dialogue social.  Mais cela ne se reflète pas toujours dans les politiques, a-t-elle noté, citant particulièrement le cas des jeunes.  Ceux-ci apportent pourtant des avantages pour le développement, car leur volontariat favorise l’innovation et le dynamise.  Leur proportion est plus élevée dans les pays en développement, a-t-elle aussi relevé.  La Coordonnatrice exécutive a remarqué que les jeunes représentent aussi une part importante des personnes déplacées.  De nombreux problèmes auxquels sont confrontés les jeunes sont universels, a-t-elle également noté, et sept des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), sur huit, sont directement liés aux jeunes.


Dans certaines parties du monde, trop de jeunes continuent à ne pas être considérés comme des acteurs à part entière de la société et c’est une perte pour celle-ci, a regretté Mme Pansieri.  La Coordonnatrice exécutive du Programme des Volontaires des Nations Unies a évoqué un document de recherche sur le lien entre le volontariat, le travail décent et l’intégration.  Ce document a mis en évidence que le volontariat peut aider les jeunes à acquérir des compétences, non seulement techniques, mais aussi de direction.  Cela leur permet aussi d’être en lien avec des réseaux et leur ouvre des portes, notamment en ce qui concerne les jeunes marginalisés, a-t-elle précisé.  Mme Pansieri a aussi souligné que le volontariat a l’avantage de permettre plus de respect pour la diversité culturelle, et qu’il promeut le développement du sens de l’engagement et de la solidarité.  Elle a invité à former les Volontaires et à canaliser leur énergie.  D’un autre côté, il faut veiller à ce que leur engagement ne soit pas un levier d’exploitation de leur bonne volonté, a-t-elle averti.  Nous préparons la commémoration en 2011 du dixième anniversaire de l’Année internationale des Volontaires de 2001, a-t-elle dit, en concluant son intervention, tout en indiquant que sont impliquées dans cet événement aussi bien des organisations de volontaires que des autorités nationales et des entités du système des Nations Unies.


Mme CATHERINE BAKANG MBOCK, Ministre des affaires sociales de la République du Cameroun, a indiqué que son pays venait de se doter d’un instrument appelé « La vision de développement à l’horizon 2035 », dont l’objectif est de faire du Cameroun « un pays émergent, démocratique et uni ».  Ses éléments stratégiques sont le renforcement du rôle social, l’autonomisation économique de la femme, la protection et la stabilité de la famille, l’accès de tous aux services sociaux de base et de qualité, la lutte contre l’exclusion sociale, un niveau de chômage et de sous-emploi résiduel, ainsi qu’une jeunesse bien formée exaltant le même mérite et l’expertise nationale.  La Ministre a également cité le lancement de l’« Université du troisième âge », espace réel ou virtuel de dialogue intergénérationnel où les personnes âgées pourraient partager leurs connaissances, leurs expériences de vie et leurs compétences avec les jeunes dans divers domaines.  Dans le même sillage, a poursuivi Mme Bakang Mbock, on peut citer la première édition de la « Grande encyclopédie du passé et du futur », qui vise à capitaliser les connaissances, le savoir-faire et le savoir-être de ces mêmes personnes âgées.  En outre, au Cameroun, des instruments ont été adoptés à l’intention des personnes handicapées, dont une monographie sur les métiers accessibles aux personnes handicapées par type de déficience.  En ce qui concerne la promotion des jeunes, l’année 2009 a vu l’aboutissement du processus de mise en œuvre effective du Conseil national de la jeunesse, a souligné la Ministre des affaires sociales du Cameroun.  « Notre engagement en faveur de l’intégration sociale se traduit également par le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi, adopté l’an dernier, et qui met en œuvre en 2010 la première décennie de la Vision de développement précédemment évoquée », a dit Mme Bakang Mbock.  Enfin, le Gouvernement camerounais s’est employé à affiner la stratégie du « social rentable », qui vise à faire de l’intégration sociale un investissement pour la croissance, a-t-elle conclu.


M. OSVALDO LAPUENTE, Secrétaire général adjoint à la planification et au budget du Guatemala, a indiqué qu’un peu plus de la population de son pays vit dans la pauvreté, sans qu’ait été mis en œuvre au cours des dernières années un programme social suffisant pour y faire face.  Nous figurons donc parmi les pays d’Amérique latine les plus pauvres, a-t-il signalé.  Entre 2000 et 2006, l’extrême pauvreté a été réduite seulement de 0,5%, ce qui témoigne de progrès lents et ne laisse pas envisager la réalisation de l’Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) visant la réduction de l’extrême pauvreté de 50% d’ici à 2015.  Par conséquent, a expliqué le représentant, le Gouvernement guatémaltèque a mis l’accent sur le développement social et visé en particulier les personnes vivant dans l’extrême pauvreté, les efforts étant coordonnés par le Conseil de cohésion sociale.  Malgré les effets de la crise financière mondiale et ceux de la sécheresse subis par le pays en 2009, le Guatemala continue à progresser dans la mise en œuvre des programmes sociaux, a poursuivi M. Lapuente, citant la fourniture de services de santé et d’éducation, ainsi que la mise en place de programmes alimentaires en faveur des démunis.  Mais il nous faut dans le même temps mettre en place une réforme fiscale, a-t-il indiqué, car les dépenses faites dans le secteur social ont triplé en 10 ans.  Il a souligné la gratuité des services de santé et d’éducation, mais reconnu qu’il reste encore beaucoup à faire au Guatemala, notamment pour y élaborer des politiques publiques qui soient conçues de façon cohérente pour pouvoir être mises en œuvre par toutes les administrations.


M. ENRIQUE DEIBE, Secrétaire à l’emploi au Ministère du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale de l’Argentine, a expliqué que depuis 2003, le Gouvernement argentin était engagé en faveur du redressement économique et de l’intégration sociale, suite à la crise que le pays a subie en 2001.  Dans ce contexte, le rôle de l’Etat et l’idée d’une société favorisant le travail de tous ses citoyens ont été réaffirmés, a-t-il souligné.  Les politiques mises en œuvre portent spécifiquement sur la réalisation du plein-emploi et du travail décent, d’une manière qui soit cohérente et compatible avec les objectifs de la protection sociale.  Il s’est félicité que l’Argentine détienne actuellement un taux d’activité de 40% supérieur à celui de 1998, tandis que le salaire minimum y est le plus élevé d’Amérique du Sud.  S’agissant de la protection sociale, l’officiel argentin a précisé qu’une allocation universelle avait été accordée l’an dernier qui permet aux chômeurs et aux travailleurs en situation difficile, ainsi qu’à leurs enfants, de bénéficier du système de sécurité sociale: jusqu’à présent, 1 800 000 personnes et 3 500 000 enfants sont concernés par cette mesure, a annoncé M. Deibe.  En outre, 700 000 emplois argentins ont été incorporés à des plans et programmes censés promouvoir une éducation formelle ou une formation professionnelle, a-t-il ajouté.  Enfin, le Gouvernement œuvre au maintien des emplois au sein d’entreprises en difficulté, en offrant des subventions adéquates.


Mme ALICIA BALA (Philippines) a indiqué que son gouvernement a mis en place un plan de relance économique qui répond à la crise financière et économique mondiale.  Nous avons prévu, dans le budget, des allocations visant les personnes les plus vulnérables, a-t-elle indiqué, évoquant l’existence d’un registre des familles les plus pauvres.  La priorité est ainsi donnée à un million de foyers.  Le but est aussi de faire en sorte que les personnes vulnérables ne retombent pas dans les situations de vulnérabilité antérieures, a expliqué la représentante.  Concernant le secteur de l’emploi, le Gouvernement philippin œuvre notamment en faveur des travailleurs qui ont perdu leur emploi du fait des conséquences de la crise mondiale, a indiqué Mme Bala.  Une charte des droits des femmes a aussi été élaborée en 2009, ainsi qu’une loi de protection des personnes âgées, a-t-elle ajouté.  Elle a aussi parlé de l’adoption d’une loi de protection des droits des peuples autochtones, qui leur permet en particulier de participer à la vie politique du pays.  Enfin, la représentante a mentionné plusieurs plans d’action qui sont en œuvre aux Philippines, comme celui pour les enfants et celui pour les personnes âgées.


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a indiqué que son pays a lancé plusieurs initiatives en faveur de l’intégration sociale, dont « Bolsa Familia », un programme de transfert de fonds en espèces qui se fait sous la forme d’allocations mensuelles versées aux familles les plus pauvres.  Ce programme a largement contribué à la réduction des inégalités et de la pauvreté entre 1994 et 2009, s’est-elle félicitée, avant d’évoquer un autre programme destiné aux personnes âgées et handicapées qui a bénéficié jusqu’à présent à plus de trois millions de personnes, leur offrant des soins de santé et des services sociaux de base.  En outre, a précisé Mme Cordeiro Dunlop, le salaire minimum brésilien a augmenté de 54% depuis 2003.  Comme le reconnaît le Secrétaire général dans son rapport, la crise économique et financière aura à long terme des effets désastreux sur l’intégration sociale, a reconnu la représentante.  Aussi, a-t-elle souligné, la communauté internationale doit-elle jouer un rôle vital dans les efforts promus internationalement en vue de soutenir ceux déployés au niveau national par les gouvernements afin de favoriser la stabilisation des économies.  Dans ce contexte, les bailleurs de fonds ne doivent pas se détourner de leurs responsabilités, a préconisé Mme Cordeiro Dunlop.  Les pays développés doivent se montrer à la hauteur de leur engagement de consacrer 0,7% de leur produit intérieur brut à l’aide publique au développement, et de faciliter la fourniture de l’assistance technique aux pays en développement, a conclu Mme Cordeiro Dunlop.


Mme DAPHNI MOSHAYOV (Israël) a parlé de la question de l’immigration et de ses implications en matière d’intégration sociale.  L’immigration rend la société diverse et dynamique, mais elle est aussi marquée par des manifestations de pauvreté, a souligné la représentante.  Elle a noté les difficultés d’adaptation des migrants à un nouveau mode de vie, même si les services sociaux permettent de faciliter leur intégration.  De leur côté, les pays hôtes ont souvent des difficultés à absorber les flux de migrants, et ces mouvements peuvent créer des tensions.  Israël, a illustré Mme Moshayov, a absorbé des immigrants provenant de nombreuses régions du monde.  Malheureusement, les efforts d’intégration sociale avant les années 1990 n’ont eu que des résultats mitigés.


Dans les années 1990, a poursuivi la représentante, Israël a intégré plus d’un million d’immigrants d’une façon plus efficace, en suivant les recommandations du Secrétaire général de l’ONU.  Israël a d’abord cherché à établir un dialogue ouvert avec des organisations créées par des groupes de migrants, a-t-elle indiqué.  Notant que les immigrants se regroupent au sein de leurs communautés locales, elle a expliqué qu’on avait doté les autorités communales du pouvoir d’élaborer des réglementations à ce niveau.  Sensibilisation des professionnels sur les problèmes des migrants, renvoi aux racines des migrants, et partenariat avec les organisations non gouvernementales de migrants sont d’autres principes qui ont été suivis dans la politique d’intégration sociale des migrants en Israël.  La représentante a aussi mentionné la promotion d’un sentiment d’identité nationale qui va plus loin que la simple citoyenneté.  Donner une place d’honneur aux cultures des migrants permet à ceux-ci de se retrouver plus facilement dans l’identité nationale, a-t-elle expliqué. 


M. LIU ZHEMIN (Chine) a estimé qu’il fallait se recentrer sur les tâches fondamentales de l’intégration sociale: quelles que soient les spécificités de chaque pays, l’éradication de la pauvreté, la réalisation du plein-emploi, de la sécurité et de la protection sociale des groupes vulnérables demeurent des priorités pour tous.  Ensuite, l’éradication de la pauvreté devrait être appréhendée dans une perspective plus large, a fait observer le représentant, pour qui elle devrait s’accompagner de politiques économiques ambitieuses destinées à créer des emplois.  Par ailleurs, a-t-il poursuivi, des efforts devraient être déployés pour mettre en œuvre des stratégies intégrées: les pays devraient lier croissance économique et stabilité macroéconomique de manière à créer des conditions pour stabiliser le marché de l’emploi, a préconisé M. Liu.  La Chine estime qu’il faut également améliorer, dans les meilleurs délais, les systèmes de sécurité sociale, qui sont indispensables à la promotion de l’intégration sociale.  Enfin, une attention spéciale devrait être accordée au sort particulier des pays en développement, qui, plus que tous les autres, ont souffert de la crise économique et financière.  Aussi, les pays développés devraient-ils assumer leurs obligations et responsabilités en faisant preuve de volonté politique et en lançant des actions pratiques en faveur des pays défavorisés, par exemple en portant à hauteur de 0,7% de leur PIB leur aide publique au développement et en facilitant le transfert des technologies et le renforcement des capacités, a déclaré M. Liu.


M. GIAN LORENZO CORNADO (Italie) a expliqué l’impact de la crise financière et économique dans son pays qui a vu, à la fin de l’année 2008, 11,3% des ménages, soit plus de 8 millions de personnes, se retrouver dans la catégorie des « relativement pauvres ».  67,5% de ces ménages sont concentrés dans les régions du Sud où ne vivent pourtant que 32,5% de la population italienne.  Cette situation, a estimé le représentant, confirme la nécessité de l’approche « le travail d’abord ».  De ce fait, le Gouvernement italien a mis l’accent sur la protection de l’emploi et l’amélioration de la protection sociale.  Le représentant s’est félicité, à cet égard, de ce que le principal projet de résolution dont est saisie la Commission reconnaisse un caractère prioritaire à la promotion du plein-emploi et du travail décent pour tous. 


L’Italie, a poursuivi M. Cornado, demeure déterminée à relever le défi du développement humain et de l’intégration sociale.  Le pays a réaffirmé cet engagement, en mars 2009, lors de la réunion des Ministres du travail du G-8 sur le thème « Les peuples d’abord » et une nouvelle fois, en juillet 2009, au Sommet du G-8 qui a eu lieu dans la ville de L’Aquila.  Les principes adoptés ont été confirmés au Sommet du G-20 à Pittsburgh.  De même, lors de sa présidence du G-8, l’Italie a lancé le concept de norme juridique mondiale afin de développer des principes communs pour la propriété, l’intégrité et la transparence dans l’économie et les finances internationales, a rappelé Gian Lorenzo Cornado.  Comme l’année 2010 est l’« Année européenne de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale », l’Italie, a conclu le représentant, a lancé un programme d’action sur la sensibilisation à la pauvreté, la création de partenariats entre le secteur public, le secteur privé et les associations caritatives, et la promotion de l’idée selon laquelle la cohésion sociale est un facteur multiplicateur de l’économie qui exige de plus grands investissements dans les politiques d’intégration et de promotion de services sociaux.


Mme MARJA VAARAMA (Finlande) a parlé du système de protection sociale de son pays, où les services sociaux de santé publique sont accessibles à tous les habitants.  Cependant, certains groupes à risque ont besoin de mesures additionnelles, a-t-elle estimé, citant le cas de certaines familles et enfants, ainsi que la minorité Roma.  Pour relever les défis de la pauvreté et de l’exclusion, il faut donc des instruments de protection sociale appropriée, a-t-elle relevé.  Elle a signalé que la protection sociale encourage et soutient la croissance économique.  Mme Vaarama s’est félicitée de l’initiative conjointe de l’ONU agissant comme une seule entité en ce qui concerne le « plancher de protection sociale ».  Le Finlande œuvre aussi en faveur de l’intégration sociale des personnes handicapées, grâce à la participation des ONG et de la société civile aux programmes qui leur sont destinés, a-t-elle indiqué.  Elle a constaté que si les systèmes de protection sociale sont nécessaires, ils ne sont pas toujours utilisés pour soutenir l’intégration sociale.


M. ANDREW GOLEDZINOWSKI (Australie) a rappelé que le Gouvernement australien avait développé une politique destinée à tirer le meilleur parti de ses agences publiques, comme l’a noté le Secrétaire général dans son rapport sur l’intégration sociale.  En outre, en septembre dernier, les dirigeants politiques de l’Australie se sont engagés à répondre aux défis d’inclusion sociale, en accordant la priorité aux enfants en situation à risque, aux personnes marginalisées et aux familles sans revenus tirés d’emplois.  Le représentant a ensuite expliqué que le Gouvernement australien était engagé à bâtir de nouvelles relations avec les populations les plus défavorisées, à savoir les aborigènes, qui ont reçu des excuses nationales officielles de la part des autorités pour la manière dont ils ont été traités par le passé.  Des objectifs ambitieux ont été fixés afin de surmonter les disparités, avec un budget de 4,6 milliards de dollars et un effort national concerté en vue d’améliorer la santé et l’éducation, ainsi que les conditions de logement des tranches défavorisées et vulnérables de la population.  Bénéficiant d’une autonomie sans précédent, et capables désormais d’assumer les responsabilités de leur avenir, de nouveaux dirigeants aborigènes ont émergé, en particulier des femmes, s’est félicité le représentant en conclusion.


M. HASSAN EL MKHANTAR(Maroc) a réitéré la détermination du Maroc à réaliser les engagements pris lors du Sommet de Copenhague, en vue de relever les défis de la pauvreté et de l’exclusion sociale.  Il a parlé des réformes récentes entreprises dans son pays, qui ont permis la mise en œuvre d’une politique sociale fondée sur une approche participative, qui place l’individu au centre du projet sociétal national.  En partenariat avec les acteurs de la société civile, des mesures ont été mises en place notamment pour réduire le taux d’analphabétisme et le ramener à zéro pour cent d’ici à 2015.  Le Maroc cherche aussi à faire face à la déperdition scolaire des jeunes filles en milieu rural, grâce à un programme de « foyers d’étudiantes ».  Le Maroc a par ailleurs ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif, en avril 2009, ce qui a été suivi de l’adoption d’une loi pertinente, a indiqué le représentant.  Il a aussi fait valoir les efforts de son pays pour une participation pleine et entière de la femme au développement et à la vie sociale, et a signalé que le Maroc avait levé ses réserves à la Convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et avait procédé à la réforme de son Code de la famille.  Le représentant a aussi mentionné la conception de l’Initiative nationale de développement humain, lancée en 2005, qui vise en particulier la réduction de la pauvreté et l’élimination de l’exclusion sociale.


M. VUSI MADONSELA, Directeur général du Département du développement social de l’Afrique du Sud, a indiqué qu’une « Position commune africaine sur l’intégration sociale » avait été adoptée lors d’une réunion des Ministres de l’Union africaine responsables du développement social en octobre 2008.  Elle consacre l’accès universel à l’éducation, aux soins de santé, au logement, au développement urbain et rural, à la protection environnementale, à la sécurité sociale, à l’eau et à l’alimentation.  Pour l’Afrique du Sud, les concepts d’intégration sociale et de cohésion sociale sont étroitement liés, a déclaré le représentant, qui a rappelé l’histoire récente de son pays.  Engagé depuis 1994 dans une lutte sans merci contre la pauvreté, le pays a mis en place des programmes d’assistance sociale, assortis de transferts en espèces qui ont bénéficié à 13 millions de personnes, dont neuf millions d’enfants, ceux-ci ayant ainsi pu se rendre à l’école et recevoir une alimentation équilibrée.  M. Madonsela a cependant appelé tous les secteurs de la société à soutenir les efforts du Gouvernement dans ce combat, et il a exhorté le système des Nations Unies à faciliter les échanges d’expériences et de meilleures pratiques afin de favoriser l’appui à la promotion de l’intégration sociale.


M. JEAN-JACQUES ELMIGER (Suisse) a appelé à intégrer le développement social dans les questions urgentes de politique internationale, notant déjà que l’Organisation internationale du Travail (OIT) a été intégré aux travaux du

G-20.  Il a relevé combien le travail décent est un facteur d’intégration sociale, et a appelé la Commission du développement social à favoriser les mesures qui contribuent au travail décent et à la réinsertion sociale, en prenant en compte l’utilité des mesures incitatives.  Il s’est réjoui du Pacte pour l’emploi de l’OIT, qui a été entériné par le Conseil économique et social de l’ONU (ECOSOC), et a invité les organes de l’ONU et les dirigeants mondiaux à s’en inspirer.  En Suisse, la création d’un système de protection sociale universel a joué un rôle central dans la croissance du pays et a en outre été un facteur de stabilisation en temps de crise, a-t-il poursuivi.  La protection sociale pour tous contribue à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a souligné M. Elmiger.  Le représentant a ensuite appelé la Commission à se montrer crédible, en faisant preuve de la volonté politique nécessaire à la promotion de l’intégration.  Cette volonté passe par le respect des droits de l’homme, la protection contre la discrimination et le respect de l’égalité des chances pour tous les citoyens, a estimé le représentant.


M. ESHAGHAL HABIB (République islamique d’Iran) a estimé que les régimes de sécurité sociale étaient indispensables pour promouvoir l’intégration sociale.  Dans ce contexte, le Gouvernement iranien a mis en place un système de protection élargi doté de 28 types d’assurances sociales, de programmes d’assistance et de secours qui couvrent de larges segments de la population iranienne.  L’« Organisation de la sécurité sociale » iranienne offre toute une gamme de services sociaux à 39 millions de citoyens, soit 51% de la population et 66% de citadins, a indiqué M. Al Habib.  En outre, les activités du Gouvernement dans les régions les moins développées se sont accélérées au cours des dernières années, s’est félicité le représentant.  Le niveau d’accès des populations urbaines aux soins de santé primaire était en 2005 de 92%, tandis qu’il est désormais de 95%, a-t-il encore relevé.  Dans le domaine de l’éducation, le Ministère de l’éducation iranien a mené de nombreux programmes afin de promouvoir le droit à l’éducation de qualité pour tous les segments de la population, et en particulier les plus vulnérables.  En outre, l’éducation supérieure a été généralisée sur l’ensemble du territoire, avec 3 392 000 étudiants, soit 20% de plus que lors de l’année académique précédente.


M. NARCÍS CASAL (Andorre) a déclaré que l’intégration sociale était une obligation des pouvoirs publics.  Il serait inexcusable qu’un gouvernement oublie ceux qui se trouvent en situation précaire, a-t-il dit.  Le représentant a ensuite expliqué que la Principauté d’Andorre avait mis en place des mécanismes de recherche d’emplois, d’adaptation des travailleurs à de nouveaux secteurs, ainsi que pour faciliter la communication entre les employeurs et les chercheurs d’emploi.  Il a également signalé que la Principauté avait créé une prestation sociale pour les sans-emplois.  Pour la première fois, l’État andorran offre à ses citoyens un système de protection sociale à l’image des pays voisins, s’est-il félicité. 


M. Casal a poursuivi son intervention en indiquant que les administrations locales avaient également intensifié les politiques de solidarité, en matière de logement notamment.  Il a également signalé que son pays avait établi un système fiscal direct et proportionnel.  Pour Andorre, qui n’a jamais connu un tel système d’imposition, la création d’une fiscalité directe est une évolution majeure, a-t-il assuré.  Le représentant a par ailleurs signalé que la politique de cohésion sociale de la Principauté d’Andorre était engagée également auprès des personnes âgées et des femmes.


Mgr CELESTINO MIGLIORE, Observateur du Saint-Siège, a estimé que pour promouvoir la croissance économique et sociale, mais aussi l’emploi, il faut que les modes de consommation se tournent vers les « biens et services relationnels » qui contribuent à une plus grande connexion entre les gens.  Ainsi, en investissant dans les soins de santé, l’éducation, la culture, l’art, le sport –toutes les choses qui développent l’homme et exigent une interaction humaine plutôt qu’une production par machine- l’État traitera des racines mêmes du développement tout en promouvant l’emploi et le développement à long terme. 


Se concentrer sur l’être humain appelle nécessairement à une ouverture à la vie qui est une contribution positive au développement socioéconomique.  Aussi, la croissance démographique ne serait plus vue comme la cause de la pauvreté, mais bien comme un moyen de la surmonter, car c’est dans la population active que se trouve la solution à la pauvreté.  Promouvoir la vie et la famille et trouver les moyens d’intégrer les contributions de tous permettront à la société de réaliser son plein potentiel et son développement, a dit l’Observateur du Saint-Siège.  La famille a donc une place centrale, a insisté Mr Migliore, avant d’évoquer le problème des migrations et d’estimer que la solution se trouvera autant dans l’acceptation des migrants que dans le respect de la loi.


M. NAJI AL HAI MUBARAK (Émirats arabes unis) a rappelé la place centrale des individus dans le développement social, expliquant ainsi pourquoi le Gouvernement des Émirats met l’accent sur toutes les catégories de la population.  Les groupes vulnérables, comme les enfants ou les personnes handicapées, sont protégés, a-t-il assuré, et les services sociaux visent toutes les catégories sociales.  Les personnes âgées sont respectées, conformément aux valeurs familiales, a-t-il aussi indiqué.  Une aide sociale, une retraite, et des soins médicaux leur sont fournis, a dit M. Al Hai Mubarak.  Il a aussi parlé de la loi en faveur des personnes handicapées, qui leur donne accès aux soins et à la rééducation.  L’éducation est gratuite à tous les niveaux dans les Émirats arabes unis, même au niveau universitaire, a-t-il aussi fait valoir.  Les Émirats ont aussi décidé que tous les programmes d’intégration doivent bénéficier aux familles, a dit le représentant.  Il a aussi mentionné la construction de logements sociaux qui profitent notamment aux jeunes.


M. HAMILTON MOGATUSI (Botswana) a souligné l’importance de l’aide internationale pour aider les pays en développement à atténuer l’impact de la crise économique et financière sur leurs efforts de développement.  Malgré ses « maigres » progrès en matière de croissance et de développement humain, le Botswana, a dit le représentant, n’a pas été épargné par la crise.  Mais le pays demeure fidèle à l’approche globale du développement social.  Le Botswana s’efforce d’améliorer la qualité de vie de ses citoyens et à promouvoir l’intégration sociale en offrant des services à des groupes-cibles comme les femmes, les jeunes, les personnes handicapées et les personnes âgées.  Pour assurer une fourniture coordonnée et efficace des services, le Gouvernement a mis en place les structures nécessaires, a ajouté le représentant, avant de donner une vue d’ensemble des mesure prises et de l’état de leur mise en œuvre.


M. RETS’ELISITSOE KHETSI, Secrétaire principal du Ministère du travail et de l’emploi du Lesotho, a déclaré que, dans le but de promouvoir l’éducation universelle, son gouvernement avait, en 2000, introduit la gratuité de l’éducation primaire dans les écoles publiques et les églises contrôlées par le Gouvernement.  En outre, il a pris des mesures destinées à venir en aide aux orphelins atteints du VIH/sida: ceux-ci reçoivent ainsi des allocations mensuelles et des bourses après avoir terminé leur cycle primaire.  Une autre initiative importante a été la mise en œuvre des dispositions de la Convention sur les droits des personnes handicapées, à laquelle le Lesotho est partie, a indiqué le Secrétaire principal du Ministère du travail.  En 2004, une mesure intitulée « Réhabilitation basée sur la communauté » a été adoptée avec pour objectif de sensibiliser à la situation des personnes handicapées.  D’autre part, le Plan d’action national pour les jeunes a été développé avec pour objectif d’intégrer la question de l’emploi des jeunes dans les politiques macroéconomiques et le développement de l’entrepreneuriat.  Enfin, a précisé le représentant, le Lesotho a fait de la protection sociale l’un des ingrédients de son développement socioéconomique, le Gouvernement étant sur le point d’établir une couverture sociale universelle.


M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal) a estimé que l’intégration sociale devait s’aligner sur l’égalité des chances.  Les crises alimentaire, financière et économique mondiales ont plongé de nombreux pays en développement, dont le Népal, qui fait face à des défis supplémentaires.  Pour remédier à cette situation, le Népal a adopté une approche fondée sur le respect des droits fondamentaux et sur sa constitution intérimaire de 2007.  Il s’efforce notamment, a indiqué le représentant, de développer de façon créative l’emploi des jeunes.  L’éducation primaire est également une priorité, tandis que la loi sur la fonction publique a été modifiée pour donner aux handicapés la possibilité d’y occuper un emploi.  Les femmes, quant à elles, occupent des postes à responsabilités politiques, a relevé le représentant.  Enfin, il a estimé que l’intégration sociale était importante pour empêcher les conflits et entériner la paix durable, ce que le Népal est bien placé pour savoir.


M. ADE PETRANTO (Indonésie) a souhaité voir renforcer la coopération internationale et les partenariats en matière de développement social.  L’exclusion sociale existe encore, malgré les progrès accomplis depuis le Sommet de Copenhague de 1995, a-t-il rappelé, citant particulièrement le cas de nombreux pays en développement.  Il a constaté que les modèles de développement actuels se basent sur des modèles économiques axés sur les marchés et a estimé que ces modèles manquent de dimension humaine.  L’Indonésie a une longue tradition de solidarité sociale, a-t-il poursuivi, en indiquant que son pays suit des stratégies de développement basées sur l’égalité et la justice pour tous, tout en préservant la diversité.  M. Petranto a mis l’accent sur les efforts d’intégration des groupes vulnérables, expliquant notamment que son pays est en train de ratifier la Convention sur les droits des personnes handicapées.  Nous devons arriver à une économie qui promeuve la solidarité sociale, et aller vers une mondialisation dans laquelle tous les individus pourront contribuer aux décisions qui ont une influence sur leur vie, a-t-il conclu. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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