En cours au Siège de l'ONU

SOC/4758

La Commission du développement social ouvre sa quarante-huitième session, qui débattra en priorité du thème de l’« intégration sociale »

03/02/2010
Conseil économique et socialSOC/4758
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Quarante-huitième session

2e et 3e séances – matin et après-midi                      


LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL OUVRE SA QUARANTE-HUITIÈME SESSION,

QUI DÉBATTRA EN PRIORITÉ DU THÈME DE L’« INTÉGRATION SOCIALE »


Quinze ans après le Sommet mondial pour le développement social de Copenhague, la Commission du développement social, l’organe technique chargé par le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) de cette question, a ouvert ce matin par un débat général les travaux de sa quarante-huitième session, dont le thème prioritaire de l’ordre du jour est l’intégration sociale.


« Notre tâche sera donc d’élaborer une politique qui prendra la forme d’une résolution sur ce thème », a annoncé d’emblée le Président de la Commission du développement social (CDS), M. Leslie Kojo Christian, du Ghana.  Une telle résolution, a-t-il déclaré, permettra de franchir un pas vers la réalisation d’une société pour tous, telle qu’envisagée à Copenhague, et fournira aux États Membres une feuille de route pour les aider à développer leurs politiques et programmes au niveau national.  Elle permettra aussi d’attirer l’attention, y compris au niveau international, sur le rôle crucial de l’intégration sociale dans le développement, a ajouté le Président de la CDS, qui a appelé les 46 États membres de la Commission à adopter ce futur projet de résolution par consensus.


Le Président de l’ECOSOC, M. Hamidon Ali, de la Malaisie, a souligné de son côté les connections évidentes qui existent entre le thème retenu cette année par la Commission et celui de l’Examen ministériel annuel de la session de fond du Conseil économique et social, qui portera sur la mise en œuvre des objectifs et engagements convenus au niveau international en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes.


Compte tenu de l’interaction entre l’intégration sociale et la promotion de l’égalité entre les sexes, M. Ali a assuré que les résultats politiques auxquels parviendra la CDS seront pleinement pris en considération non seulement dans le cadre de l’Examen ministériel annuel de l’ECOSOC, qui aura lieu en juillet prochain, mais aussi lors de la réunion plénière de haut niveau que l’Assemblée générale tiendra en septembre prochain sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Alors qu’une table ronde a fait, dans l’après-midi, le bilan du Sommet de Copenhague de 1995, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales a rappelé ce matin à l’ouverture du débat général des travaux de la CDS que ce Sommet avait constitué un tournant pour avoir mis l’accent « sur le développement axé sur la personne, dans l’objectif de bâtir des sociétés justes et inclusives ».


Des progrès considérables ont été accomplis depuis, a reconnu M. Sha Zhukang.  Il a, à cet égard, expliqué que les Déclarations et Programmes d’action de Copenhague et de Beijing, le Programme d’action pour la jeunesse, ou encore le Plan d’action de Madrid sur le vieillissement, avaient permis d’orienter les politiques gouvernementales en faveur de la lutte contre la discrimination et au profit d’une plus grande participation des groupes vulnérables à la vie publique et économique.


Mais, les chantiers du développement social demeurent gigantesques et leurs chances de réalisation sont minées par le double défi de la crise économique et financière et des changements climatiques, a poursuivi le Secrétaire général adjoint, suivi en cela par la Présidente du Forum de la société civile, Mme Tahirih Naylor, pour qui ces deux phénomènes représentent la plus sérieuse menace à la réalisation des OMD.  Dans le contexte actuel d’extrême vulnérabilité, M. Sha Zukang a salué le lancement, en avril dernier, d’efforts pour parvenir à un « plancher de protection sociale », ceci à l’initiative du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies.


Au cours du débat général qui a suivi, et auquel ont participé plusieurs Ministres des États membres, les préoccupations exprimées par le Secrétaire général adjoint et le Forum de la société civile ont été reprises par de nombreuses délégations, notamment par celle du Yémen, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Si le développement social relève de la responsabilité nationale de chaque pays, « il ne peut pas être atteint sans engagement collectif et sans coordination de la communauté internationale », a ajouté le représentant yéménite.


Pour sa part, la Ministre de la santé et des politiques sociales de l’Espagne, Mme Trinidad Jiménez Garcia-Herrera, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a assuré que l’intégration sociale jouait un rôle déterminant dans les politiques européennes.  Elle a vigoureusement encouragé les participants aux travaux de la CDS « à prendre en considération l’impact, positif ou négatif, des mesures prises par les pays au niveau national, ou par les institutions européennes à l’échelle supranationale » au moment d’élaborer des politiques d’intégration sociale.


Lors de la table ronde de l’après-midi, au cours de laquelle ont été évalués les progrès, mitigés, accomplis vers la réalisation des 10 engagements de la Déclaration de Copenhague, un panéliste a dénoncé « l’obsession antiétatique » des programmes imposés par les institutions financières et commerciales multilatérales qui met, selon lui, en péril le projet de construction de la nation et de l’État-nation dans le monde en développement.


Élus par acclamation lors de la quarante-septième session, en même temps que le Président, M. Leslie Kojo Christian (Ghana), les quatre Vice-Présidents de la Commission sont Mme Connie Taracena Secaira (Guatemala), qui en est également la Rapporteuse; Mme Shoko Fujimoto (Japon); M. Miloslav Hettes (Slovaquie); et M. Christian Sieber (Suisse).  La Commission a également entendu le Directeur par intérim de la Division des politiques sociales et du développement social, M. Jean-Pierre Gonnot, qui a présenté les rapports du Secrétaire général concernant la présente session.


La Commission du développement social poursuivra demain, jeudi, le 4 février, à 15 heures, son débat général sur l’intégration sociale.  De 10 à 13 heures, elle organisera une table ronde sur le thème de l’éradication de la pauvreté et du travail décent pour tous.


SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Rapport du Secrétaire général sur les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique ((E/CN.5/2010/3)


Le présent rapport du Secrétaire général examine les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et dans celle de ses aspects sociaux dans le contexte des effets cumulés des crises alimentaire, énergétique, financière et économique mondiales, et des changements climatiques.


Les crises mondiales risquent d’annuler les gains en matière de bien-être réalisés ces 10 dernières années grâce à l’amélioration de la performance économique, note Ban Ki-moon dans ce rapport.  Pour l’Afrique, les conséquences sociales défavorables dureront, selon toute vraisemblance, beaucoup plus longtemps que pour les autres parties du monde, même après que la reprise économique et financière ait eu lieu dans les pays développés.  L’absence de programmes de protection sociale qui viendraient contrebalancer les effets d’une récession mondiale sur les personnes et les familles aggravera probablement la situation, et ce sont les travailleurs pauvres et les autres groupes vulnérables qui seront le plus durement touchés, signale avec regret le Secrétaire général.  Il semble donc que les pays africains sortiront les derniers du marasme et que leur situation sera plus mauvaise après la reprise qu’avant l’éclatement des crises multiples, relève le rapport.  Ces pays risquent donc de connaître une croissance économique ralentie et des taux de chômage et de pauvreté élevés, et de voir se réduire les perspectives de réalisation des objectifs définis dans le NEPAD et celles d’autres objectifs convenus au niveau international, notamment les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), déplore le Secrétaire général.


Pour s’assurer qu’ils prennent véritablement en main leur développement, les pays d’Afrique doivent continuer à intégrer les priorités du NEPAD dans leurs plans nationaux de développement.  Il leur faut également poursuivre leurs efforts en vue de renforcer leurs capacités humaines et institutionnelles afin de conceptualiser, de planifier, de mettre en œuvre, de suivre et d’évaluer les programmes de façon efficace et économique.  Ces efforts devraient être renforcés grâce à la mise en commun Nord-Sud et Sud-Sud des données ayant trait à l’expérience acquise et aux meilleures pratiques régionales, recommande Ban Ki-moon. 


Pour gérer efficacement le processus de développement envisagé par le NEPAD, les pays africains doivent renforcer les institutions chargées d’un ensemble de politiques ou de tâches plutôt que celles qui sont très spécialisées et axées sur le marché, préconise le Secrétaire général dans ce rapport.  Des institutions publiques polyvalentes les aideront à définir les politiques les mieux adaptées à leur situation respective.  À cet égard, l’État joue un rôle primordial, comme permettent de le constater les crises financière et économique actuelles.


Les partenaires de développement de l’Afrique doivent continuer d’intégrer les priorités, valeurs et principes du NEPAD dans leurs programmes d’aide au développement, insiste M. Ban.  Les pays d’Afrique et leurs partenaires de développement doivent placer les populations au centre de l’action menée par les gouvernements en faveur du développement et s’assurer qu’ils consacrent les
investissements nécessaires à la santé, à l’éducation et aux programmes de protection sociale, tels que, par exemple, les programmes de distribution de repas scolaires, afin de limiter les effets du ralentissement économique mondial sur les secteurs sociaux les plus importants, souligne le Secrétaire général.


Il convient enfin, note-t-il, de renforcer et de financer intégralement les initiatives qui ont fait leurs preuves dans les domaines de l’éducation; de la santé; de la lutte contre les inégalités entre les hommes et les femmes; de l’agriculture durable; de l’énergie, et des infrastructures, telles que l’Initiative pour l’accélération de l’éducation pour tous.  En outre, la communauté internationale doit aider les pays d’Afrique à s’attaquer au problème des changements climatiques en leur fournissant les ressources nécessaires à la mise en œuvre de mesures d’adaptation et d’atténuation, recommande Ban Ki-moon.


Thème prioritaire: l’intégration sociale


Rapport du Secrétaire général (E/CN.5/2010/2)


Le présent rapport a été établi par le Secrétaire général afin de donner suite à la résolution 2008/19 du Conseil économique et social (ECOSOC), dans laquelle l’ECOSOC a décidé que le thème prioritaire de la session d’examen et de la session directive de 2009-2010 de la Commission du développement social serait l’intégration sociale, compte tenu des liens qu’elle a avec l’élimination de la pauvreté, le plein-emploi, et un travail décent pour tous.  Ce rapport donne un aperçu des politiques d’intégration sociale actuelles et recense les obstacles qui se posent à leur application.  Il est axé sur les politiques de redistribution, de lutte contre la discrimination, et sur les politiques à caractère participatif qui favorisent l’intégration sociale.


Le Secrétaire général recommande notamment que les politiques d’intégration sociale devraient être mises en œuvre de façon concomitante aux niveaux des normes, des institutions et des programmes.  Au niveau des normes, le cadre juridique doit garantir que tous les citoyens seront traités sur un même pied d’égalité, quelles que soient leurs caractéristiques personnelles ou celles du groupe auquel ils appartiennent.  Au niveau des institutions, poursuit le Secrétaire général dans ce document, les États Membres devraient se doter de mécanismes propres à faciliter la consultation de leurs citoyens lors de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques d’intégration sociale.  Au niveau des programmes, des mesures spécifiques devraient être prises pour favoriser l’intégration des personnes et des groupes marginalisés.


Les gouvernements sont encouragés à adopter une approche cohérente de la politique économique et sociale et à veiller à la responsabilisation et à l’établissement de la transparence.  Ils devraient renforcer et institutionnaliser la coordination en favorisant la prise en compte de l’intégration sociale dans tous les départements ministériels, est-il préconisé dans le rapport.  Les politiques d’intégration sociale devraient garantir à tous les citoyens de chaque pays l’accès à une éducation de qualité et dispenser une éducation multiculturelle, dans le domaine des droits de l’homme et civique, de façon à faire reculer la discrimination, et à permettre à chacun de faire valoir ses droits tout en promouvant une citoyenneté responsable. 


Au niveau international, le système des Nations Unies devrait continuer à faciliter l’échange des données d’expérience et des bonnes pratiques, et notamment de stratégies concrètes visant à promouvoir la participation, la lutte contre la discrimination, la redistribution des revenus et autres mesures propres à donner une expression concrète à l’intégration sociale.  En outre, les États Membres et les programmes, fonds et institutions spécialisées des Nations Unies devraient appuyer l’Initiative en faveur d’une protection sociale minimale pour tous en tant qu’outil d’intégration sociale efficace, recommande aussi le Secrétaire général dans ce rapport.


Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de groupes sociaux


Rapport du Secrétaire général sur la poursuite de l’application du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, 2002 (E/CN.5/2010/4)


On trouvera dans le présent rapport du Secrétaire général les priorités des États Membres pour les années à venir et les vues de ces derniers sur les mécanismes qui permettraient d’améliorer la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, de l’année 2002, et sur les options concernant les modalités futures du processus d’examen et d’évaluation.


La communauté internationale semble désireuse de poursuivre l’examen de la « dimension droits de l’homme » de la question du vieillissement en vue d’améliorer la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid à tous les niveaux, relève le Secrétaire général dans ce rapport.  De même, il apparaît clairement que les États Membres, tout en étant d’accord avec les modalités du premier cycle d’examen et d’évaluation du Plan d’action, aimeraient que la méthode utilisée pour le deuxième cycle d’examen et d’évaluation soit plus souple et tienne compte de la situation de chacun.  De nombreux pays se sont aussi dits favorables au renforcement du deuxième cycle par l’adoption d’une méthode ouverte de coordination. 


En ce qui concerne l’approche retenue pour le renforcement de la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid, les États Membres voudront peut-être créer un groupe de travail qui se réunirait pendant les sessions ordinaires de la Commission du développement social pour continuer de débattre des meilleurs moyens de promouvoir et protéger les droits fondamentaux des personnes âgées, recommande le Secrétaire général dans ce rapport.


Concernant la procédure à adopter pour le deuxième cycle d’examen et d’évaluation de la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid, les États Membres voudront peut-être décider de suivre la même procédure que celle retenue pour le premier exercice d’examen et d’évaluation, en y associant la méthode ouverte de coordination, poursuit Ban Ki-moon dans les observations et recommandations qu’il avance dans ce document.  En outre, ils voudront peut-être examiner le calendrier proposé dans le présent rapport et fixer des dates pour les activités à tous les niveaux, jusqu’à l’examen mondial de la situation par la Commission du développement social à sa cinquantième session en 2012.


Le Secrétaire général conclut en recommandant aux États Membres d’envisager d’adopter pour le deuxième cycle d’examen et d’évaluation le thème « Autonomisation, protection et promotion des droits fondamentaux des personnes âgées ».



Rapport du Secrétaire général sur l’intégration de la question des personnes handicapées à l’ordre du jour du développement (E/CN.5/2010/6)


Le présent rapport du Secrétaire général montre que si le volet « personnes handicapées » de la coopération pour le développement a été mis en place depuis des dizaines d’années, il n’en demeure pas moins que l’intégration de cette question dans les activités globales de coopération pour le développement est relativement récente, de nombreuses agences de coopération ayant lancé ces activités seulement après l’année 2000.  Malgré le temps, les efforts et les ressources que de nombreuses agences ont investis pour élaborer des politiques et des notes d’orientation, il y a encore peu d’informations et de données d’expérience sur l’intégration de cette question dans les programmes de coopération pour le développement, relève Ban Ki-moon.  Le défi de l’intégration de cette question à tous les niveaux demeure donc posé, constate le Secrétaire général.  Il faut donc redoubler d’efforts pour inscrire la mise en œuvre de ce concept dans les faits, insiste-t-il dans ce rapport.  L’article 32 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, qui porte sur la coopération internationale, constitue un cadre normatif et d’orientation globale pour mener à bien ce travail d’intégration.  Ce rapport du Secrétaire général recommande à cet égard à l’Assemblée générale d’examiner les recommandations qui vont suivre.


M. Ban Ki-moon propose notamment aux États Membres et à l’Assemblée générale d’adopter des politiques intégrant la question des personnes handicapées à tous les niveaux de la coopération pour le développement.  Les États Membres et les organismes de développement doivent être encouragés à redoubler d’efforts pour intégrer cette question dans les programmes de développement, à continuer à élaborer des politiques favorisant un développement qui facilite l’intégration de ces personnes, et à rendre opérationnelle l’intégration de cette question dans les programmes de développement. 


Les États Membres et les organismes de développement doivent également être encouragés à déterminer et à évaluer périodiquement dans quelle mesure cette intégration est effectivement réalisée afin de recenser les pratiques de référence dans ce domaine et de combler les écarts entre l’intention et l’action.  Ils doivent être instamment priés de reconnaître l’importance de l’accessibilité à l’intégration des personnes handicapées aux activités de développement, et de prendre des mesures pour que l’environnement physique soit accessible à ces personnes, quel que soit leur handicap, souligne le Secrétaire général.


Les États Membres et les organismes de développement doivent en outre être instamment priés de reconnaître l’importance de la participation et de veiller à ce que les personnes handicapées et leurs organisations soient consultées et deviennent partie prenante dans la formulation, l’exécution et l’évaluation des stratégies et des activités de coopération pour le développement.  Les États Membres doivent être encouragés à organiser, à l’intention de leur personnel, des activités de sensibilisation, d’éducation et de formation à la question des personnes handicapées et à envisager de recruter des personnes handicapées à tous les niveaux et dans toutes les fonctions, y compris celles opérant sur le terrain.


Enfin, conclut le Secrétaire général dans ce rapport, les États Membres et les organismes de développement doivent également être encouragés à établir un lien entre l’intégration de la question des personnes handicapées dans le développement et d’autres mécanismes d’intégration tel que celui de l’égalité entre les sexes, de façon à renforcer cette intégration et à l’inscrire dans un processus d’intégration sociale destiné à favoriser le développement.


Nouvelles questions: mesures prises par les pouvoirs publics pour remédier aux problèmes d’emploi et aux conséquences sociales de la crise financière et économique, y compris ses aspects liés à la problématique hommes-femmes ( E/CN.5/2010/8)


La présente note du Secrétariat a trait aux répercussions de la crise économique et financière mondiale sur l’emploi et le développement social, considérées notamment sous l’angle de la problématique hommes-femmes.  Il y est recommandé de s’attaquer en priorité absolue aux conséquences sociales de la crise, ce qui exige des mesures d’ensemble, notamment des plans de relance budgétaire, en privilégiant la création d’emplois et la protection sociale des deux sexes ainsi que la préservation d’un noyau de dépenses sociales de santé et d’éducation.  L’édification d’un système de protection sociale englobant hommes et femmes est indispensable pour enrayer le chômage, réduire la pauvreté et l’inégalité, réaliser la justice sociale et protéger les populations les plus vulnérables contre de futurs bouleversements économiques, note le rapport.


Il faut poursuivre l’adoption de mesures face aux conséquences sociales de la crise jusqu’à ce qu’une reprise durable soit garantie, y compris dans l’emploi, et éviter l’abandon prématuré des mesures de relance, poursuit le Secrétariat dans ce rapport.  Il est également préconisé de promouvoir des mesures qui accélèreront la relance de l’emploi en améliorant l’intensité de création d’emplois de la croissance.  Les mesures sectorielles et macroéconomiques de soutien à la demande et à l’investissement devraient être assorties d’interventions sur le marché du travail en vue de faciliter la création d’entreprises et d’améliorer la qualité de l’éducation et de la formation professionnelle, surtout en ce qui concerne les femmes et les jeunes.


Toute mesure de riposte à la crise doit tenir compte de la problématique hommes-femmes, et il faut préserver un niveau de financement suffisant pour aider à l’égalité des sexes et à la promotion de l’autonomisation des femmes.  Les plans de relance devraient adapter, en fonction des sexes, les investissements effectués en termes d’infrastructures physiques et sociales et pour l’emploi, et ils devraient tenir compte de la situation et de la non-rémunération éventuelle du travail effectué par des groupes particulièrement vulnérables, comme les travailleuses migrantes.


Cette note du Secrétariat recommande par ailleurs d’accorder une attention particulière aux groupes vulnérables et défavorisés, qui sont fort éprouvés par la crise.  Il faudra peut-être des interventions ciblées pour lever les obstacles auxquels ils se heurtent, y compris des réformes de la réglementation, des incitations spéciales à l’embauche, des mesures d’accès aux services financiers et commerciaux, à l’entreprenariat et aux programmes d’éducation et de formation professionnelle, et un soutien aux organisations aidant à l’autonomie et à l’audibilité de ces groupes défavorisés.


Il faut en outre, souligne la note, maintenir le développement rural et l’agriculture parmi les priorités du développement social.  Si le secteur agricole a reçu beaucoup d’attention en 2008, avec la hausse des prix alimentaires, la crise économique et financière a déplacé l’attention des décideurs vers les pertes d’emplois dans des secteurs typiquement urbains.  Or, l’agriculture reste le principal moyen de subsistance des pauvres des deux sexes; et elle emploie l’essentiel de la main-d’œuvre dans les pays en développement, est-il relevé dans le document.


Sur le plan international, la note préconise d’aider davantage les pays en développement à mettre en œuvre des mesures pour remédier aux conséquences sociales de la crise, et à renforcer et coordonner les efforts des organismes des Nations Unies pour mettre en œuvre les initiatives de lutte contre la crise, en particulier le Pacte mondial pour l’emploi et l’assise sociale minimale.  Enfin, il est recommandé de veiller à ce que les conditions de prêt imposées par la communauté internationale favorisent la hausse des dépenses de protection sociale et ne soumettent pas les emprunteurs à des conditions procycliques.


Déclarations liminaires


M. LESLIE KOJO CHRISTIAN, Président de la Commission du développement social (CDS), a souhaité que la session qui s’ouvre aujourd’hui permette de renouveler les engagements pris lors du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague.  « Le thème à l’ordre du jour de la présente session étant celui de l’intégration sociale, notre tâche est de mettre en place une politique à cet égard, et le Bureau a décidé, après des consultations approfondies, que cette politique devrait prendre la forme d’une résolution sur l’intégration sociale », a annoncé le Président de la CDS.  Il a expliqué qu’une résolution sur cette question serait un pas important vers la réalisation de la vision d’une société pour tous, telle qu’elle a été prévue à Copenhague, et que cela créerait une sorte de guide pour les États Membres afin de les aider à développer leurs politiques et programmes nationaux.  En outre, a dit M. Kojo Christian, une résolution permettra d’attirer une plus grande attention aux niveaux national et international sur le rôle crucial de l’intégration sociale dans le développement.


Les conclusions adoptées par la Commission en 1998 n’ont pas le même poids qu’une résolution, a-t-il noté, insistant sur l’intérêt de l’adoption, par la Commission, d’une résolution, qui sera ainsi la première depuis Copenhague.  Ce texte permettra à la communauté internationale de se rappeler l’aspect central de l’intégration sociale et de se concentrer sur les progrès à accomplir vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a aussi expliqué M. Kojo Christian.  Il s’est dit conscient de la difficulté de la tâche à mener pour l’élaboration d’une telle résolution, mais a indiqué qu’à l’automne dernier, les Nations Unies ont organisé deux réunions de groupes d’experts, dont une dans son pays, le Ghana.  Ces deux rencontres ont permis de stimuler les discussions, a-t-il relevé.  Notre tâche est importante mais c’est une occasion de progresser, a dit le Président de la CDS, en appelant les délégations à adopter la résolution par consensus.


M. HAMIDON ALI (Malaisie), Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a expliqué que la Commission du développement social, dans la mesure où elle est la première des commissions techniques de l’ECOSOC à se réunir chaque année, joue un rôle déterminant dans les travaux menés par les Nations Unies dans le domaine du développement.  Cette année en particulier, des connections évidentes existent entre l’ordre du jour de la Commission et le thème retenu pour l’Examen ministériel annuel de la session de fond de l’ECOSOC, intitulé « Mise en œuvre des objectifs et engagements convenus au niveau international en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes ».  En dépit de quelques progrès, les femmes continuent de faire l’expérience de discriminations et d’une vulnérabilité persistantes, a observé M. Ali.  Compte tenu de l’interaction entre l’intégration sociale et la promotion de l’égalité entre les sexes, le Président de l’ECOSOC a assuré que les résultats politiques auxquels parviendra la Commission du développement social (CDS) seront pleinement pris en considération dans le cadre de l’Examen ministériel annuel de l’ECOSOC.


Mais l’intégration sociale ne se limite pas à la question de l’égalité entre les sexes, car elle doit aussi englober la réalisation complète des objectifs de développement, a rappelé M. Ali.  Il a cependant regretté que ce message ne soit pas diffusé aussi clairement qu’il devrait l’être.  Il faut que la Commission renforce et clarifie cet aspect dans le cadre de l’élaboration des politiques ayant trait à l’intégration sociale, en particulier parce qu’une fois transmises à l’ECOSOC, ses conclusions peuvent influencer de manière significative le débat sur le développement, y compris celui qui se tiendra lors de la réunion plénière de haut niveau que l’Assemblée générale tiendra en septembre prochain sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, a relevé Hamidon Ali.


La note du Secrétariat portant sur les mesures prises par les pouvoirs publics pour remédier aux problèmes d’emploi et aux conséquences sociales de la crise économique et financière, notamment ceux ayant un impact sur la promotion de l’égalité des sexes, fait des recommandations pertinentes, a estimé le Président de l’ECOSOC.  Dans cette note, le Secrétariat propose notamment le lancement de plans de relance budgétaire, en privilégiant la création d’emplois et la protection sociale des deux sexes ainsi que la préservation d’un noyau de dépenses sociales de santé et d’éducation.  D’après cette note, l’édification d’un système de protection sociale englobant hommes et femmes est indispensable pour enrayer le chômage et protéger les populations les plus vulnérables contre de futurs bouleversements économiques, a souligné le Président du Conseil économique et social.


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a rappelé que la Commission du développement est réunie en sa quarante-huitième session pour dégager un consensus en matière de conception et de mise en œuvre politiques sur l’intégration sociale et leurs liens avec la lutte contre la pauvreté, pour le plein-emploi, et pour le travail décent pour tous.  L’intégration sociale a été définie par la session d’examen de la Commission en tant que concept d’engagement international, a-t-il indiqué.  Il y a 15 ans, le Sommet de Copenhague a constitué un tournant en mettant l’accent sur le développement axé sur la personne, dans l’objectif de bâtir des sociétés justes et inclusives, a rappelé M. Sha Zukang.  Nous avons été témoins de progrès considérables au cours des dernières années, avec les Déclarations et Programmes d’action de Copenhague et de Beijing, le Programme d’action pour la jeunesse, le Plan d’action de Madrid sur le vieillissement, a notamment relevé le Secrétaire général adjoint.  Ces instruments ont permis d’orienter les politiques des gouvernements en faveur de la lutte contre la discrimination et d’une plus grande participation des groupes vulnérables à la vie publique et économique.


Les défis de développement social restent énormes et sont aggravés par la crise économique et financière, a poursuivi M. Sha Zukang, les familles étant menacées par les pertes d’emploi et de revenu.  Il a aussi mentionné les risques posés par les changements climatiques.  Pour relever ces défis, nous devons renouveler nos efforts pour assurer à tous un minimum de services sociaux et de protection sociale, a-t-il recommandé.  Il a salué en particulier le lancement, en avril dernier, d’un « plancher de protection sociale », à l’initiative du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies.  Il faut aussi mettre l’accent sur la lutte contre les inégalités, a préconisé M. Sha Zukang, afin que chacun puisse profiter du développement économique.


L’année 2010 sera une année importante pour le développement, a-t-il ajouté, évoquant la réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui aura lieu en septembre au Siège.  L’intégration sociale pour tous permet aussi d’éviter les conflits sociaux et favorise la réalisation des OMD, a-t-il souligné.  Pour conclure, il a invité les délégations à aller de l’avant pour que le message de Copenhague reste d’actualité.


Mme TAHIRIH NAYLOR, Présidente du Comité des ONG pour le développement social, a présenté les résultats du Forum de la société civile qui s’est tenu hier.  Elle a insisté sur l’importance de mettre en place de nouvelles formes de solidarité afin de surmonter la crise économique et financière mondiale, mais aussi les défis posés par les changements climatiques, qu’elle a qualifiés de plus « grave menace » à l’heure actuelle.  Ces deux crises combinées ont eu un impact négatif sur la capacité des communautés et des pays à établir d’authentiques sociétés inclusives, où les individus ne sont pas privés de choix, ni contraints à simplement subir les conséquences de phénomènes qui les dépassent.  Aussi, le Forum a-t-il présenté hier les résultats de programmes lancés par des ONG en Thaïlande, en Inde et en Bolivie, programmes qui s’appuient sur cinq caractéristiques essentielles: ils bénéficient non seulement aux personnes auxquelles ils sont en priorité destinés, mais aussi à la société toute entière, a indiqué Mme Naylor.  Poursuivant son intervention, elle a dit que ces programmes se font au niveau des communautés; qu’ils s’inscrivent sur la durée; qu’il est possible de les mener à plusieurs reprises; et qu’enfin, les personnes concernées par leur application sont directement impliquées dans l’élaboration de ces programmes, leur administration et leur évaluation.  Aussi, la Présidente du Comité des ONG a-t-elle souligné l’importance d’engager tous les peuples dans le projet de la promotion de sociétés plus justes et équitables et d’un développement durable.  Des politiques d’intégration sociale ambitieuses s’avèrent indispensables à cet égard, a-t-elle déclaré en s’adressant aux membres de la Commission du développement social.


Débat général


M. ABDULLAH ALSAIDI (Yémen), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que la mise en œuvre des engagements de Copenhague et les efforts déployés pour réaliser les objectifs internationaux de développement, notamment les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), se renforcent mutuellement.  Il reste cependant encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs communs de développement social, a-t-il noté, s’inquiétant en particulier de l’impact négatif sur la réalisation des OMD des crises actuelles, qui sont financière et économique, alimentaire, énergétique et climatique.  L’intégration sociale est un des trois piliers du développement social, selon les conclusions du Sommet mondial sur le développement social de Copenhague, a-t-il rappelé.  Il a appelé à en faire une priorité pour arriver à la stabilité et la prospérité.


Le représentant a aussi souligné les liens entre l’intégration sociale et les deux autres piliers du développement social, c’est-à-dire la lutte contre la pauvreté et le travail pour tous et le plein-emploi.  Le Groupe des 77 et de la Chine estime que les plans de réduction de la pauvreté, quand ils sont combinés avec de bonnes stratégies en matière d’emploi, sont des outils indispensables pour arriver à l’intégration sociale, a dit M. Alsaidi.  Il a aussi parlé de l’importance, pour le développement social, de la réalisation du droit des peuples à l’autodétermination.  Pour le Groupe des 77 et de la Chine, le Plan d’action de Madrid sur le vieillissement est également d’une grande importance, ainsi que les efforts qui devraient être déployés en faveur de la famille, a poursuivi le représentant du Yémen.  Si le développement social relève de la responsabilité nationale de chaque pays, il ne peut pas être atteint sans engagement collectif de la communauté internationale, a ajouté M. Alsaidi qui a appelé à renforcer la coopération internationale en la matière, notamment l’aide publique au développement, l’allègement de la dette, l’accès aux marchés, ainsi que le soutien technique aux pays qui en ont besoin, et le renforcement de leurs capacités.


S’exprimant au nom de l’Union européenne, Mme TRINIDAD JIMENEZ GARCIA-HERRERA, Ministre de la santé et des politiques sociales de l’Espagne, a assuré que l’intégration sociale jouait un rôle déterminant dans les politiques européennes.  Après avoir rappelé que les populations européennes avaient été durement touchées par le chômage en raison de la crise économique et financière, elle a expliqué que certaines catégories de travailleurs, comme les jeunes, les personnes handicapées, les travailleurs faiblement qualifiés ou encore les intérimaires encourent le risque de se retrouver exclus du marché du travail, avec des conséquences catastrophiques pour les individus, les familles et la société tout entière.  Parmi ces conséquences, figurent des situations où des personnes sans emploi ou inactives tendent à le rester en dépit de la reprise de la croissance économique, a précisé la Ministre.  Selon elle, il est donc vital de veiller à ce que la reprise économique s’accompagne d’une reprise du marché de l’emploi et prenne en compte la question du chômage de longue durée, en mettant l’accent sur une participation accrue des demandeurs d’emplois au marché du travail et sur l’apport d’une assistance aux personnes en recherche d’emploi.


Par ailleurs, pour parvenir à réaliser les objectifs définis dans la Stratégie 2020 de l’Union européenne, il est indispensable de privilégier une forme de convergence et d’intégration fondée sur la reconnaissance de l’interdépendance des États membres de l’Union européenne.  À cet égard, la Ministre a fermement encouragé les participants aux travaux de la CDS à prendre en considération l’impact, positif ou négatif, des mesures prises par les pays au niveau national, ou par les institutions européennes à l’échelle supranationale.  Mme Garcia-Herrera a insisté sur l’importance des cinq piliers suivants: tirer le meilleur parti possible du marché unique européen; inscrire la Stratégie 2020 de l’Union dans un contexte mondial; soutenir la croissance en s’appuyant sur le Pacte de stabilité et de croissance; prendre en compte les priorités politiques dans l’élaboration des budgets; et enfin parvenir à une gouvernance transparente en vue de mettre en œuvre la nouvelle stratégie.


M. ENRIQUE DEIBE,Secrétaire en charge du travail au Ministère du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale de l’Argentine, qui prenait la parole au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR), a assuré que tous les pays du MERCOSUR se sont engagés à assurer une dignité à leurs peuples.  Il a dénoncé la marginalisation et la pauvreté, qui sont des manifestations de l’exclusion sociale, aggravées par les résultats des politiques économiques hégémoniques menées en Amérique latine dans les années 1990 et le rôle trop important accordé aux marchés.  Il a appelé à viser plutôt une meilleure répartition des fruits de la croissance économique et la reconnaissance que les citoyens ont des droits civils, sociaux et économiques.  La crise financière actuelle rend urgent d’adopter des mesures qui aient des effets anticycliques, a-t-il ajouté, comme les mesures qui contribuent à créer des emplois.  Il a également appelé à lutter contre la pauvreté et les inégalités sociales, et en faveur de la santé, de l’éducation et du travail décent.  M. Deibe a mentionné les efforts déployés en ce sens par le MERCOSUR, avec la création de la Commission de coordination des ministres des affaires sociales du MERCOSUR et de l’Institut social du MERCOSUR, basé au Paraguay.


Pour régler les problèmes sociaux, il faut un modèle de développement avec une composante d’intégration sociale axée sur un travail décent, a poursuivi le représentant.  Cela n’est possible qu’avec une coordination des politiques macroéconomiques, d’investissement, d’innovation technologique, commerciales, des migrations, d’éducation et de protection sociale, a-t-il expliqué.  Le MERCOSUR insiste sur la mise en œuvre du droit au travail, qui est un droit fondamental, et prévoit un principe de développement économique accompagné d’une justice sociale.  M. Deibe a aussi indiqué que les pays du MERCOSUR ont décidé de mettre en place des systèmes de sécurité sociale pour réduire la vulnérabilité de leurs citoyens.  Nous avons aussi conscience qu’il faut promouvoir le dialogue social, notamment grâce à des institutions appropriées, a-t-il dit. 


M. FAUSTIN DIATTA, Ministre des affaires sociales du Sénégal, a déclaré qu’une stratégie nationale de réduction de la pauvreté avait été mise en place dans son pays.  Cette stratégie s’appuie sur les trois piliers suivants: la création de richesses, le renforcement des capacités; la protection sociale et la protection des groupes vulnérables, en particulier des enfants, des pauvres des zones rurales ou encore des personnes handicapées.  Par ailleurs, un programme de prise en charge des personnes âgées –le plan « Sésame »- a été adopté, à destination notamment de 650 000 personnes âgées de 60 ans et plus.  Le programme intitulé la « Case des touts petits » vise, lui, les enfants âgés de moins de six ans en intégrant tous les aspects relatifs à leur protection sociale, a dit le Ministre sénégalais.  Un programme a été aussi établi pour prêter assistance aux personnes handicapées, tandis qu’un autre s’efforce de réaliser l’intégration sociale et économique des personnes vivant dans les zones rurales.  Un centre de réadaptation professionnelle des personnes handicapées vient d’être ouvert au Sénégal, a précisé le Ministre, qui a également fait état d’un centre de réinsertion pour les individus atteints de handicaps psychologiques.  S’agissant des programmes de santé publique, il a énuméré les mesures ambitieuses prévues par le Gouvernement du Sénégal, qui assure notamment la gratuité des traitements anticancéreux et antipaludiques chez les enfants et les femmes enceintes ou encore des soins aux aveugles.  Le Ministre a estimé en conclusion que l’Afrique pouvait remporter le combat du développement et de l’intégration sociale, et ce en augmentant les investissements dans les programmes de protection et d’intégration sociale.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a pris la parole au nom du Groupe de Rio et a estimé que l’examen de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) prévu cet été, ainsi que le quinzième anniversaire du Sommet de Copenhague, constituent une bonne occasion pour évaluer les avancées en matière de développement social et redoubler d’efforts dans ce domaine.  L’intégration sociale exige un engagement ferme des gouvernements et des sociétés, a-t-il ajouté, pour arriver à un ordre social juste, démocratique, participatif, multiethnique et multiculturel, basé sur les droits de l’homme pour tous.  Il a expliqué que, dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, des programmes sociaux ont été développés pour permettre notamment aux enfants et aux adultes d’accéder aux services de base en matière de santé et d’éducation.  La féminisation de la pauvreté est un des grands défis à relever, a-t-il poursuivi, souhaitant aussi que les groupes de populations autochtones et autres populations vulnérables puissent jouir de leurs droits.  Concernant les personnes handicapées, il s’est réjoui de l’adoption de politiques et de normes en leur faveur par de nombreux pays, après l’entrée en vigueur de la Convention sur les droits de ces personnes.


L’inclusion sur le marché du travail des jeunes, des personnes âgées, des femmes, des autochtones et des migrants doit être une priorité, a ajouté M. Heller.  Il a souhaité que les politiques s’attaquent aux causes structurelles de l’exclusion.  La crise économique et financière a eu des conséquences sévères sur les pays en développement, a-t-il aussi souligné, même si les pays du Groupe de Rio étaient mieux préparés que précédemment à faire face à ce genre de problème.  La situation économique contribue à augmenter les inégalités, et il nous faut donc renforcer les mesures prises en faveur de la cohésion et de l’intégration sociale, a-t-il indiqué.  Il a aussi parlé de l’intérêt de la coopération Sud-Sud, pour favoriser notamment les échanges de bonnes pratiques entre les pays.  M. Heller a aussi souligné l’importance du Pacte mondial pour l’emploi, conclu en juin 2009, et s’est félicité de la mise en place d’un plancher de protection sociale.  La croissance économique doit être accompagnée d’une politique de redistribution qui permette de combler le fossé des inégalités, a-t-il conclu.


M. STEPHEN AMOANOR KWAO, Ministre des affaires sociales du Ghana, a déclaré que son pays avait développé des politiques, projets et programmes visant à promouvoir l’intégration sociale de sa population.  La vision du Gouvernement ghanéen, a-t-il précisé, s’exprime dans le cadre de sa Stratégie nationale de protection sociale, qui vise à créer une société où les citoyens seront en mesure de réaliser leurs potentiels, leurs droits et leurs responsabilités.  En outre, le Ghana a développé un programme prévoyant des transferts d’espèces aux populations vulnérables, a poursuivi le Ministre, qui a également cité une politique de l’emploi assortie d’un plan d’action, une loi visant à protéger les personnes handicapées, ou encore, des mesures destinées aux personnes atteintes du VIH/sida.  Il s’est à cet égard félicité du soutien apporté au Ghana par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et la Banque mondiale pour garantir la pérennité de ces projets, en particulier la Stratégie de protection sociale et le programme de transferts d’espèces, lancés par le Gouvernement ghanéen précédent et dont la mise en œuvre se poursuit sous l’administration actuelle.


M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a jugé inquiétant les propos du Secrétaire général qui indique que les sociétés sont encore loin d’être stables, justes et égales.  Il a cependant apprécié les nouveaux cadres et initiatives internationaux pris en 2009, en réponse à la crise économique et financière mondiale, qui concernent notamment la sécurité alimentaire, le commerce, une économie plus verte, le Pacte mondial pour l’emploi, et le plancher de protection sociale.  Dans une économie ouverte où le commerce extérieur représente 60% de son PNB, le Viet Nam a beaucoup souffert de la crise, a indiqué M. Bui The Giang, expliquant notamment que les exportations vietnamiennes ont baissé de 10% par rapport aux années précédentes.  Face à cette situation, le Gouvernement du Viet Nam a pris une série de mesures pour lutter contre la crise et assurer un développement durable.  Les donateurs internationaux se sont d’ailleurs engagés à verser une aide publique au développement au Viet Nam à hauteur de 8 milliards de dollars pour 2010.  « Nous avons une assurance santé gratuite et des hébergements pour les pauvres », a aussi indiqué le représentant, citant aussi les progrès accomplis dans la réduction de la pauvreté et de la faim.  En 2010, nous mettons en place des mesures d’intégration sociale, notamment des aides aux agriculteurs, des programmes de lutte contre la pauvreté, ainsi que des mesures en faveur de l’environnement, a-t-il précisé.  Il a enfin indiqué que son pays comptait sur l’appui des organes des Nations Unies et des partenaires internationaux.


Mme NAJLA A. H. ABDELRAHMAN (Soudan) a déclaré qu’il était délicat de réaliser les objectifs que s’étaient fixés, il y a 15 ans, les États membres lors du Sommet mondial du développement social dans un contexte de crise économique et financière mondiale et de changements climatiques.  Le Gouvernement du Soudan, après avoir signé les accords de paix, s’est efforcé de trouver une solution aux problèmes qu’il a rencontrés dans un pays longtemps divisé par les conflits, a dit la représentante.  Le Soudan a mis en place un plan pour 17 secteurs d’intégration sociale, notamment en procédant à la prospection et à l’exploitation du pétrole et en poursuivant l’inclusion sociale des jeunes et des personnes vulnérables, a indiqué la représentante.  Elle a également ajouté que des programmes de protection sociale avaient été mis en place, de même que des initiatives visant à réduire la discrimination à l’égard des femmes, en particulier dans les zones de conflit.  Enfin, une loi a été adoptée en 1994 pour favoriser la réinsertion des personnes handicapées, et nous nous efforçons d’en poursuivre la mise en œuvre, a-t-elle dit.  Mais, a-t-elle déploré, « le maintien de mesures de sanctions à l’égard du Soudan, ainsi que le poids de la dette publique, qui devrait être allégée, constituent des obstacles à la réalisation d’une société plus juste et inclusive ».


M. YURI VORONIN (Fédération de Russie) a estimé que la Commission du développement social est une instance mondiale unique en son genre, qui permet un échange d’idées qui est crucial.  Rappelant les effets dévastateurs de la crise financière et économique mondiale, il a jugé que plus que jamais, la communauté internationale devait faire tout son possible pour atteindre les objectifs fixés lors du Sommet de Copenhague.  La politique de notre pays pour lutter contre la crise cherche à atténuer les conséquences directes de cette crise et à éviter que la Fédération de Russie ne perde ses technologies industrielles.  Le Gouvernement a ainsi pu stabiliser la situation et remplir ses engagements à l’égard de ses citoyens sur le plan social, puis revenir à une croissance positive, a indiqué le représentant.  Chacun doit être membre à part entière de la société et recevoir un salaire décent, a-t-il déclaré.  Il a indiqué que la Fédération de Russie a mis en place des mécanismes qui visent la croissance des salaires et l’efficacité des projets sociaux.  Les principaux efforts déployés visent à assurer le paiement des salaires des travailleurs et des bourses destinées à la jeunesse, a-t-il indiqué.  Il a aussi signalé la réduction des écarts entre les couches de la population en termes de revenu.  En outre, a-t-il précisé, le Gouvernement russe a mis en place des programmes d’aide à l’emploi et pris des mesures en faveur des personnes handicapées pour les aider à trouver un travail.  Il a aussi assuré que le Gouvernement de la Fédération de Russie a tenu compte des recommandations de l’ONU dans le cadre de ses programmes de développement socioéconomiques.


M. FREDERICK D. BARTON (États-Unis) a expliqué que le Gouvernement des États-Unis partageait les objectifs visant à promouvoir l’intégration sociale.  Le Président Obama a notamment promulgué des lois visant à réaliser les droits des personnes handicapées, qui doivent bénéficier d’opportunités égales à celles des autres Américains, a-t-il dit.  La relance économique, a-t-il ensuite expliqué, sera un processus long et complexe, et c’est pourquoi les États-Unis œuvrent dès maintenant à promouvoir la stimulation de l’économie aux niveaux national et international, comme en témoignent les mesures prises lors du Sommet du G-20 de Pittsburgh.  L’objectif est de favoriser la création d’emplois et l’investissement, a ajouté M. Barton.  Notre engagement à poursuivre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne se dément pas, a assuré le représentant, qui a rappelé que les États-Unis avaient toujours combattu les inégalités et les injustices sociales.


Table ronde de haut niveau sur la commémoration du quinzième anniversaire du Sommet mondial sur le développement social


« Il y a 15 ans, les dirigeants mondiaux se sont réunis pour combattre la pauvreté, créer des emplois productifs et renforcer le tissu social de leurs sociétés », a rappelé M. LESLIE KOJO CHRISTIAN (Ghana), Président de la Commission du développement social, à l’ouverture de la table ronde sur la commémoration de l’anniversaire du Sommet mondial de Copenhague, tenu en 1995.  Il a invité les intervenants de la table ronde à débattre de la façon de faire progresser le développement social, reconnaissant les progrès mitigés accomplis vers la réalisation des 10 engagements de la Déclaration de Copenhague, notamment à cause des crises alimentaire, énergétique, financière et économique qui affectent ces dernières années le monde.  Le Président de la Commission du développement social (CDS) a signalé, par exemple, que les progrès en matière de réduction de la pauvreté risquent d’être réduits à néant, alors que les besoins en termes de protection sociale augmentent.


Invité de cette table ronde, M. JIMI ADESINA, Professeur de sociologie à Rhodes University, en Afrique du Sud, a souligné les deux défis supplémentaires auxquels il faut faire face en 2010.  En ce qui concerne la crise financière actuelle, elle a créé dans son sillage une crise économique et sociale et accroit la vulnérabilité des zones les plus pauvres du monde, a-t-il relevé.  Les estimations récentes de la Banque mondiale prévoient que 46 millions de personnes de plus vont tomber dans l’extrême pauvreté, a-t-il rappelé.  M. Adesina a aussi expliqué le défi institutionnel auquel doivent faire face les pays en développement, en particulier en Afrique subsaharienne, région qui a été soumise à un cycle de réformes néolibérales qui ont laissé les États dans des situations de faiblesse extrême.  Il a dénoncé l’obsession antiétatique des programmes imposés par les institutions financières et commerciales multilatérales qui met en péril le projet de construction de la nation et de l’État-nation dans le monde en développement.


M. Adesina a aussi rappelé combien le manque de progrès en matière d’éducation publique a affecté la transmission de connaissances entre les générations, expliquant que les personnes les mieux formées dans les pays en développement, notamment en Afrique, décident souvent d’émigrer.  Plus on se concentre sur les pauvres, moins on a de chances d’éliminer la pauvreté, a-t-il ensuite constaté.  Il a en effet rappelé que les principales victoires dans ce domaine ont été remportées en renforçant la cohésion sociale.


En matière de politique sociale, M. Adesina a appelé à aller au-delà d’une vision unique, pour tenir compte de toutes ses dimensions: production, protection, reproduction (sociale et démographique), redistribution, cohésion sociale et édification de la nation.  L’assurance sociale doit être considérée seulement comme un élément de la protection sociale, a-t-il aussi estimé.  Finalement, a-t-il conclu, il faut repenser la définition du programme de développement social et prendre en compte l’histoire locale et les ressources socioculturelles de chaque société dans les régimes de politiques sociales que l’on veut mettre en place.


M. RUDOLF HUNDSTORFER, Ministre autrichien du travail, des affaires sociales et de la protection des consommateurs, a expliqué que l’Autriche a connu, jusqu’ici, un faible taux de chômage, le pays ayant réagi très vite face à la dégradation de la situation économique mondiale.  Nous avons lancé deux programmes relatifs au marché du travail, a-t-il indiqué, en mettant l’accent sur le maintien des emplois existants, la création d’emplois, et l’amélioration du filet de protection sociale.  Le Gouvernement autrichien a aussi eu le souci de promouvoir la formation de sa population, et toute personne qui ne trouve pas d’emploi à l’issu de ses études peut terminer son apprentissage dans un institut central de formation, a indiqué le Ministre.  Il a également parlé des mesures qui visent à garantir la cohésion sociale.


Un État-providence bien organisé et qui fonctionne bien est la garantie d’un ordre démocratique stable, a ensuite estimé M. Hundstorfer.  L’État- providence est aussi une force productive et d’intégration des groupes défavorisés.  En outre, il réduit les risques de transmettre la pauvreté à la génération suivante.  Les politiques de l’emploi et les politiques économiques sont interdépendantes, a-t-il ensuite expliqué.  Les règles minima dans le domaine social et en matière de travail doivent avoir la priorité, a préconisé M. Hundstorfer.  Les recommandations de l’OIT portent notamment sur l’ouverture du dialogue social, a-t-il souligné, évoquant le Pacte de l’OIT pour l’emploi global, qui vise à protéger les travailleurs et à promouvoir le dialogue social.  Le système financier international doit aussi être orienté socialement, a estimé le responsable autrichien.


M. ENRIQUE DEIBE, Secrétaire en charge du travail au Ministère du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale de l’Argentine, a fait remarquer que certaines stratégies nationales se sont révélées inefficaces et n’ont pas permis d’éviter la crise financière.  Une des conséquences est qu’en Afrique, la population ne peut pas voir se réaliser son droit au développement social, a-t-il déploré.  En ce qui concerne l’Argentine, elle a pris la voie du développement économique et social, avec la mise en place d’un nouveau cadre social centré sur l’être humain, a-t-il ensuite expliqué.  Il a indiqué que, lorsque la croissance se base sur l’imposition de bas salaires, les efforts de lutte contre l’exclusion sont inefficaces.


Expliquant le modèle actuel argentin de développement social, qui est basé sur la relance du rôle qui doit toujours être assumé par l’État, il a parlé de l’utilisation rationnelle des réserves monétaires, du développement technologique et scientifique et du développement du marché interne.  Nous avons maintenant le plus vaste système de protection sociale que nous n’ayons jamais connu, s’est-il réjoui, avec notamment un système de santé publique universelle.  La politique de l’emploi a permis de remettre en place les négociations collectives, a-t-il aussi donné comme exemple, signalant également les mesures prises par l’Argentine en faveur des personnes handicapées.  M. Deibe a expliqué que le droit au travail a été promu comme étant un droit fondamental de l’individu.


M. CHUA HOI WAI, Directeur du Conseil des services sociaux de Hong Kong et Administrateur spécial de la Région administrative spéciale chinoise de Hong Kong, a concentré son intervention sur le rôle de la société civile dans le développement social.  Le Conseil des services sociaux de Hong Kong rassemble 370 organisations non gouvernementales, a-t-il indiqué.  En 1996, nous avons effectué une recherche sur la pauvreté et sommes devenus le principal centre d’information sur ce sujet à Hong Kong.  M. Chua a signalé que, selon le Programme ONU-HABITAT, c’est à Hong Kong qu’on trouve le plus grand écart entre le niveau de vie de la frange de population la plus aisée et celui de la frange la plus modeste, parmi toutes les villes asiatiques, ce qui souligne les grandes inégalités sociales existantes.  Le Conseil travaille essentiellement sur trois grands axes: le renforcement et le partage des connaissances; la création d’un réseau avec le secteur public et les ONG; et la fixation de priorités pour recevoir le soutien des décideurs et du public.  Nous ne fournissons pas seulement des services, mais œuvrons aussi à trouver un consensus sur des questions sociales, a fait valoir M. Chua Hoi Wai.  Il a aussi assuré que le Conseil fait son possible pour impliquer les différentes ONG dans les processus de changement impulsés à Hong Kong.


Débat interactif


Dans le débat qui a eu lieu après les interventions des panélistes, les intervenants ont averti qu’il ne fallait pas plaquer des programmes de développement social qui ne seraient pas adaptés à leurs réalités sur les pays en développement.  Tout doit être conçu dans la parfaite connaissance du contexte, a plaidé M. ADESINA.  Pour sa part, M. DEIBE a appelé à réfléchir à des programmes concrets dans un contexte de grande hétérogénéité, tandis que le Ministre des affaires sociales du Sénégal a proposé une approche qui viserait une harmonisation par région des politiques et des programmes de développement social.


Si le monde a progressé dans les trois domaines principaux de l’intégration sociale, ces progrès sont inégaux selon les pays, a remarqué le représentant de l’Indonésie qui a indiqué que sa délégation comptait sur les partenaires au développement pour soutenir les efforts nationaux des pays en développement.  La représentante de la République arabe syrienne a demandé ce qui pouvait être fait pour concrétiser les engagements pris par les gouvernements à l’époque de la Conférence de Copenhague.


La représentante du Mexique a expliqué qu’au moment du Sommet de Copenhague, le Mexique traversait une crise profonde.  Cependant, a-t-elle expliqué, le renforcement institutionnel qui était déjà en cours a permis au pays de mieux faire face à ses difficultés.  La leçon apprise est qu’il faut prendre des mesures immédiates, comme le renforcement de la protection sociale et la création d’emplois.


Plusieurs intervenants ont aussi réitéré la nécessité de centrer davantage le développement social sur les personnes.  Pour M. CHUA, il faut de ce fait adopter une démarche intégrée permettant de résoudre plusieurs problèmes à la fois.  Cela ne sert à rien d’améliorer le secteur de l’emploi si on ne fournit pas de services de garderie et de crèche pour enfants pour permettre aux enfants de s’insérer au marché du travail, a-t-il fait remarquer.  De son côté, M. ADESINA a regretté que les routes ou les voies ferrées de son pays d’origine, le Nigeria, sont utilisées principalement pour le transport de marchandise et non celui de personnes.


La délégation de la Chine a demandé ce qu’un pays pouvait faire pour mobiliser au mieux les ONG et le secteur privé, afin de les impliquer davantage dans la réalisation des OMD et la promotion du développement social.  Dans le même sens, le Ministre des affaires sociales du Sénégal a souhaité que le rôle crucial de la société civile soit renforcé, car elle peut servir de contrepoids à certaines influences néfastes.


M. CHUA a souligné que le secteur des entreprises a évolué à Hong Kong sous l’influence du secteur civil et public.  Nous avons par exemple encouragé les entreprises à travailler avec les personnes handicapées, a-t-il noté.  Il a aussi expliqué que, depuis 1976, le Gouvernement a toujours demandé au Conseil des services sociaux de Hong Kong de participer aux travaux des comités de planification.  Notre relation avec le Gouvernement n’est pas toujours bonne, mais s’il nous traite en partenaire, nous pouvons réellement travailler ensemble pour améliorer les programmes sociaux.  Au contraire, s’il nous traite comme un organe de pression, nous agissons dans ce sens, a-t-il avoué.  De son côté, M. HUNDSTORFER a fait valoir qu’en Autriche, les ONG constituent une partie importante du système social et qu’elles participent largement au programme social.


Le Vice-Président du Conseil international sur le développement social, qui s’exprimait également au nom du Comité des ONG pour le développement social, a estimé que le Sommet de Copenhague avait marqué le début d’une nouvelle ère.  « On ne doit pas séparer le social et l’économique », a-t-il rappelé.  M. ADESINA a, lui aussi, appelé à faire le lien entre solidarité sociale et solidarité économique.  De même, la Ministre de la santé et des politiques sociales de l’Espagne, parlant au nom de l’Union européenne, a souhaité que soit créée une économie du marché social viable, qui ferait le lien entre les politiques sociales, environnementales et économiques.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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