Ban Ki-moon rappelle que la résolution 1325 (2000) a reconnu le rôle des femmes comme agents de changement en matière de paix et de sécurité
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BAN KI-MOON RAPPELLE QUE LA RÉSOLUTION 1325 (2000) A RECONNU LE R Ô LE DES FEMMES
COMME AGENTS DE CHANGEMENT EN MATIÈRE DE PAIX ET DE SÉCURITÉ
Les indicateurs de suivi devraient permettre d’évaluer les progrès réalisés dans sa mise en œuvre
On trouvera ci-après le texte intégral de la déclaration adressée par vidéoconférence par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à la réunion du Conseil de sécurité consacrée à l’examen de la question « les femmes, la paix et la sécurité », à l’occasion du dixième anniversaire de l’adoption par le Conseil de sécurité de sa résolution 1325 (2000), le 26 octobre:
Je me félicite de l’occasion qui m’est donnée de m’exprimer à ce débat public commémoratif. Je remercie le Président et les membres du Conseil de me permettre de participer par liaison vidéo. Comme chacun le sait, je suis en Asie du Sud-Est, en route pour le Viet Nam où je prendrai part au troisième sommet ONU- Association des nations de l’Asie du Sud-Est. J’ai demandé à la Vice-Secrétaire générale de me représenter aujourd’hui.
L’adoption historique, il y a 10 ans, de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité représentait une reconnaissance du rôle des femmes en matière de paix et de sécurité, non pas simplement comme des victimes mais comme des agents de changement. Elle a ouvert la voie à l’intégration de la problématique hommes-femmes dans toutes nos activités de rétablissement, de maintien et de consolidation de la paix.
Le Conseil a aussi montré son attachement à cette question en adoptant par la suite trois résolutions de suivi et en exigeant des rapports de pays sur la manière dont la résolution 1325 (2000) était mise en œuvre. Il y a tout juste deux semaines, le Conseil a reçu mon rapport sur la participation des femmes à la consolidation de la paix, dans lequel je détaille un plan d’action précis en sept points. Les États Membres, le système des Nations Unies et la société civile ont tous contribué à la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000). Vingt pays ont adopté des plans d’action nationaux, et les femmes ont une influence grandissante au sein des parlements nationaux, y compris dans les pays sortant d’un conflit armé. La proportion de femmes parlementaires au Burundi et au Rwanda est réellement exemplaire.
Cependant, ces 10 dernières années ont également été entachées d’exemples répétés d’abus. Nombre de mes rapports au Conseil de sécurité portant sur les progrès des missions de maintien de la paix ont fait état de viols généralisés, de violences physiques, d’extorsion et d’autres atteintes aux droits et à l’intégrité physique des femmes et des enfants pendant et après des conflits. Les effroyables viols généralisés perpétrés récemment en République démocratique du Congo nous ont rappelé les défis auxquels nous sommes confrontés et l’importance cruciale de la pleine mise en œuvre de la résolution 1325 (2000).
Comme l’indique mon rapport actuel, il est difficile de quantifier les progrès enregistrés. Nous manquons de méthodes appropriées pour mesurer les résultats de notre action. C’est pourquoi je demande au Conseil de souscrire à l’ensemble d’indicateurs présentés pour la première fois en avril et précisés depuis. Les indicateurs vont nous permettre d’identifier les progrès réalisés et de fournir au Conseil des informations systématiques et comparables pour assurer un suivi et une responsabilisation efficaces. À l’instar de ce que les États Membres et les représentants de la société civile ont déclaré à maintes reprises, cet ensemble complet d’indicateurs est l’un des suppléments les plus constructifs aux instruments de la résolution 1325 (2000). Mais bien entendu, ce n’est qu’un début.
La résolution 1325 (2000) ne pourra être efficacement mise en œuvre que si nous mettons fin à la violence sexuelle dans les conflits. Nous devons faire que les responsables répondent de leurs actes, que les crimes soient commis par des États ou des acteurs non étatiques. J’exhorte le Conseil à prendre les mesures appropriées pour mettre fin à l’impunité. Nous devons redoubler d’efforts pour prévenir la brutalité perpétrée contre les femmes et les filles. Reconnaissons le rôle important des femmes dans le secteur de la justice et de la sécurité, et appuyons leur participation. Par ailleurs, éliminons les stéréotypes afin de garantir une participation effective des femmes à toutes les étapes des processus de paix et de prise de décisions.
La création d’ONU-Femmes nous donnera les moyens de mieux aider les États Membres à traiter toutes les questions d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes, notamment celles concernant les femmes et la paix et la sécurité. Pour diriger cette action, nous avons la chance de disposer du dynamisme et des compétences politiques de Mme Michelle Bachelet, qui présentera mon rapport aux membres du Conseil aujourd’hui.
Je suis déterminé à ce que le système des Nations Unies serve d’exemple. C’est pourquoi j’ai nommé 11 femmes Représentantes spéciales ou Représentantes spéciales adjointes du Secrétaire général dans les opérations de maintien de la paix et les missions politiques spéciales. C’est aussi la raison pour laquelle nos chefs de mission –hommes et femmes– ont organisé cette année 27 journées portes ouvertes dans le but de rencontrer des organisations de femmes et recueillir leurs idées. Et c’est pourquoi je vais continuer à militer en faveur d’une pleine responsabilisation quant au comportement de nos propres soldats de la paix sur le terrain. À ce sujet, je pense pouvoir compter sur le plein appui du Conseil.
Je ne doute pas que notre collaboration se poursuivra au cours des 10 prochaines années. Je m’engage à travailler aux côtés du Conseil afin de veiller à la pleine mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) et des résolutions connexes: 1820 (2008), 1888 (2009) et 1889 (2009) Ce n’est qu’en agissant selon nos engagements que nous pouvons espérer changer les choses.
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