Le Secrétaire général appelle la communauté internationale à s’unir, à partager les responsabilités et à agir pour le bien commun
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LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL APPELLE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE À S’UNIR, À PARTAGER
LES RESPONSABILITÉS ET À AGIR POUR LE BIEN COMMUN
Ban Ki-moon plaide en faveur d’un monde débarrassé de la misère,
plus vert, plus viable pour les générations futures, plus sûr et exempt d’armes nucléaires
On trouvera, ci-après, l’allocution que le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a prononcée à l’occasion de la présentation de son rapport annuel sur l’activité de l’Organisation, devant l’Assemblée générale:
Bienvenue à New York en ce beau début d’automne.
Et bienvenue à l’ouverture de ce soixante-cinquième débat général.
Monsieur le Président, félicitations.
J’aurai grand plaisir à collaborer avec vous pendant un an à réfléchir avec vous à tous les problèmes que rencontre la communauté des nations.
Nous peuples des Nations Unies avons certaines obligations et certains devoirs sacrés.
Nous préoccuper du bien-être d’autrui.
Régler les conflits par des moyens pacifiques.
Faire preuve, sur la scène mondiale, d’empathie et de compréhension.
Pratiquer la tolérance et le respect mutuel, assises de la civilisation.
Aujourd’hui, nous sommes mis à l’épreuve.
Les inégalités sociales vont en s’aggravant au sein des nations et entre elles.
Partout, les gens vivent dans la crainte de perdre leur emploi et leurs revenus.
Les conflits accablent un bien trop grand nombre, et ce sont les femmes et les enfants qui paient le prix fort.
Une nouvelle politique fait son chemin: celle de la polarisation.
La haine parle, certains insistent pour établir des divisions artificielles entre « eux » et « nous », se refusent au moindre compromis.
Dans un tel climat d’incertitude, de confusion quant au cap à suivre, nous cherchons naturellement des repères moraux.
Pour l’ONU, la voie à suivre est celle de la collectivité, une cause commune au monde entier, une responsabilité partagée face à un destin partagé.
C’est là l’esprit même de la gouvernance mondiale, le thème de cette session de l’Assemblée générale.
Une position commune, pragmatique et fondée sur un certain nombre de principes, face aux forces de la dissension.
C’est pourquoi l’Organisation des Nations Unies demeure l’institution mondiale indispensable au XXIe siècle.
Ici réunis dans un esprit de solidarité, affirmons que:
L’époque est à l’unité, à la consolidation des acquis, le moment est venu de retrousser nos manches et d’obtenir des résultats.
Des résultats réels, pour les plus démunis, comme seule l’ONU peut le faire.
Ces trois dernières années, nous avons, ensemble, mis en œuvre un programme ambitieux, fondé sur trois idées-piliers de notre époque.
Celle d’un monde plus prospère, débarrassé de la misère.
Celle d’un monde plus propre, plus vert et plus viable pour nos enfants.
Et celle d’un monde plus sûr, exempt d’armes nucléaires.
Ce sont là les grands défis de notre temps.
Ce ne sont pas des rêves.
Ce sont des possibilités, qu’il ne tient qu’à nous de saisir.
Ensemble, nous avons fait des progrès.
Nous continuerons d’aller de l’avant, avec des idées nouvelles, de nouvelles façons de faire, avec la ferme détermination de montrer la voie et une solide volonté politique.
Le Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement a montré que nous étions collectivement bien décidés.
Cent trente-neuf chefs d’État et de gouvernement sont venus parler de plans concrets que leurs pays avaient adoptés pour que les Objectifs du Millénaire puissent être atteints d’ici à 2015.
Ils se sont mis d’accord sur un partenariat responsable, assorti d’obligations réciproques, un partenariat qui améliorera le lot de milliards de personnes de notre génération.
Ce que nous devons faire, c’est honorer concrètement cette promesse afin que l’espoir devienne réalité.
Nous devons nous fonder sur ce que les 10 dernières années nous ont appris.
Qu’il faut aider les gens à s’aider eux-mêmes.
Qu’il faut investir là où cela aura le plus d’effet, investir de façon réfléchie dans l’éducation, la création d’emplois offrant un travail décent, la santé, les petites exploitations agricoles, l’infrastructure et l’énergie propre.
Qu’il faut mettre les femmes à l’avant-plan.
C’est pourquoi, à ce Sommet, je me suis félicité que notre Stratégie mondiale pour la santé, des femmes et des enfants, ait été approuvée.
Forte des milliards de dollars engagés par les gouvernements, des entreprises, des ONG et des œuvres de bienfaisance, cette Stratégie est l’expression concrète de la solidarité mondiale.
En Michelle Bachelet, ancienne Présidente du Chili, nous avons trouvé une dirigeante de stature mondiale qui saura inspirer des millions de femmes et de filles du monde entier.
Nous devons l’appuyer au maximum.
Parce que donner des moyens d’action aux femmes, c’est donner des moyens d’action à la société tout entière.
Il y a trois ans, nous avons dit que les changements climatiques étaient la question de notre époque. C’est toujours le cas.
Certes, il ne sera pas facile de négocier un accord complet et contraignant à Cancún et après.
Cela étant, nous avons fait des progrès et nous pouvons en faire encore.
Cette année, nous devons continuer de faire fond sur les accords importants auxquels nous sommes déjà parvenus: ceux qui concernent l’adaptation et l’atténuation des effets des changements climatiques, les transferts de technologies, le renforcement des capacités et la lutte contre le déboisement.
À plus long terme, nous devrons faire face au défi « 50-50-50 ».
D’ici à 2050, la population mondiale augmentera de 50%.
Pour maîtriser les changements climatiques, nous devrons, d’ici là, réduire de 50% les rejets de gaz à effet de serre.
Le monde attend de nous des solutions créatives.
C’est pourquoi, dimanche, nous avons accueilli la première réunion du Groupe de haut niveau sur la viabilité de l’environnement mondial.
Je ne doute pas que de ce groupe naîtront des idées nouvelles tandis que nous préparons la Conférence Rio + 20, qui doit se tenir en 2012.
Dans le domaine du désarmement nucléaire, les choses bougent aussi.
Il y a eu le nouvel accord START, le Sommet sur la sécurité nucléaire et une fructueuse Conférence d’examen du TNP.
Notre rôle est d’entretenir le mouvement, de trouver un moyen pour que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires entre en vigueur, de conclure des accords sur les matières fissiles et de sécuriser les matières et installations nucléaires.
Demain, nous accueillerons une réunion de haut niveau visant à revitaliser la Conférence du désarmement.
À mon sens, les quelques années qui viennent seront déterminantes.
La non-prolifération et le désarmement vont-ils avancer … ou régresser?
Cela ne dépend que de nous.
Comme toujours, au cours de l’année écoulée, nous avons été présents aux côtés de ceux qui avaient immédiatement besoin d’aide:
Le peuple pakistanais, aux prises avec de terribles inondations, puis avec un travail de reconstruction monumental;
Le peuple d’Haïti, pays encore en train de se redresser où tant de gens ont perdu la vie, y compris 101 de nos collègues;
Les peuples de la Somalie, du Soudan, du Niger, de Gaza.
Comme toujours, nous œuvrons pour la paix et la sécurité.
Il y a trois ans, en partenariat avec l’Union africaine, nous avons déployé la première force de maintien de la paix au Darfour.
Au cours de l’année qui vient, l’ONU aura un rôle critique à jouer dans le maintien d’une paix plus large tandis que le nord et le sud du Soudan décideront de leur avenir. Le Sommet de haut niveau sur le Soudan, qui se tiendra demain, aidera à tracer la voie.
En République démocratique du Congo, nous avons adapté notre mission à une situation nouvelle et en constante évolution.
En Somalie, nous avons étroitement collaboré avec l’Union africaine.
Des victoires ont aussi été remportées grâce à la diplomatie préventive.
En Iraq, nous avons aidé à trouver les compromis grâce auxquels les élections de cette année sont restées sur les rails.
En Guinée, avec nos partenaires régionaux, nous mettons notre poids derrière la démocratie.
En Sierra Leone, nous avons contribué à éviter des affrontements et aidé la paix à continuer de gagner du terrain.
Au Kirghizistan, d’agiles initiatives diplomatiques ont permis d’endiguer les troubles.
En Afghanistan, nous poursuivons nos activités malgré des conditions de sécurité et une situation humanitaire extrêmement difficiles.
Nous nous efforcerons d’atténuer les tensions sur la péninsule coréenne et encouragerons la République populaire démocratique de Corée à reprendre les pourparlers à six.
En ce qui concerne l’Iran, nous continuons d’exhorter le Gouvernement à collaborer de façon constructive avec la communauté internationale et à se conformer intégralement aux résolutions du Conseil de sécurité.
Au Moyen-Orient, les choses avancent en direction d’une paix globale.
Avec le Quatuor, nous ferons tout ce qui est possible pour favoriser l’aboutissement des négociations.
Je déconseille vivement aux parties de faire quoi que ce soit qui risquerait d’entraver les progrès.
Les droits de l’homme se trouvent au cœur de tout ce que nous faisons. Sans la justice, la paix n’est pas possible.
La communauté mondiale a durement et longuement travaillé pour que s’ouvre une nouvelle « ère de la responsabilité ».
En cette époque moderne, disons-le haut et fort:
Aucune nation, grande ou petite, ne peut impunément violer les droits de ses citoyens.
Permettez-moi, pour conclure, d’aborder un thème déterminant pour le travail que nous faisons ensemble: une ONU plus forte pour un monde meilleur.
Les travaux de rénovation du Secrétariat avancent bien suivant le calendrier et dans les limites du budget.
Les changements institutionnels introduits ces dernières années portent leurs fruits.
Parmi ces changements: l’initiative Horizons nouveaux, dont l’objet est de rationaliser les opérations de maintien de la paix.
En consultation avec les États Membres et le personnel, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour créer un corps de fonctionnaires plus dynamique, plus moderne, plus souple et plus efficace pour recruter les meilleurs éléments de demain.
Aujourd’hui et dans les mois qui viennent, nous aborderons beaucoup de questions. Des questions importantes qui concernent l’humanité tout entière.
Souvenons-nous, en ces temps difficiles, que nous sommes mis à l’épreuve.
Souvenons-nous de ceux qui ont donné leur vie pour nos idéaux.
Souvenons-nous que le monde continue d’attendre de l’ONU qu’elle montre la voie morale et politique.
Les grands objectifs sont à notre portée.
Nous les atteindrons en regardant vers l’avant, en serrant les rangs, en étant une communauté des nations qui sait unir ses forces, pour le bien commun.
Je vous remercie.
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