Il faut éradiquer la discrimination et transformer les mentalités pour éliminer les causes profondes de la violence à l’égard des femmes, déclare Ban Ki-moon
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IL FAUT ÉRADIQUER LA DISCRIMINATION ET TRANSFORMER LES MENTALITÉS POUR ÉLIMINER LES CAUSES PROFONDES DE LA VIOLENCE À L’ÉGARD DES FEMMES, DÉCLARE BAN KI-MOON
On trouvera ci-après le texte du discours prononcé, le 11 mars, à New York, par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, devant le Groupe de discussion sur la violence à l’égard des femmes :
Je suis heureux de m’exprimer devant le Groupe de discussion sur la violence à l’égard des femmes, au sujet d’une question d’une importance fondamentale pour nos travaux.
Il y a 15 ans, le Programme d’action de Beijing a considéré que mettre fin à la violence à l’égard des femmes était indispensable à la réalisation des objectifs d’égalité, de développement et de paix. Certes, des progrès ont été réalisés depuis. Les instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’homme, les réunions et conférences au sommet des Nations Unies et les déclarations et résolutions adoptées par les organes des Nations Unies ont produit de multiples obligations de nature très diverse dont les États Membres doivent s’acquitter dans l’action qu’ils mènent pour éliminer la violence à l’égard des femmes.
Le Conseil de sécurité aussi a pris des mesures importantes. En octobre 2010, cela fera 10 ans qu’il a adopté la résolution 1325 (2000) sur les femmes et la paix et la sécurité. Le Conseil a adopté par la suite des résolutions dans lesquelles il a décrété que les violences sexuelles commises en période de conflit pouvaient constituer des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou des actes de génocide et que leurs auteurs devaient faire l’objet de poursuites.
Je suis fermement résolu à poursuivre ce combat. J’ai le plaisir d’annoncer que la Représentante spéciale chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Margot Wallström, a prêté serment ce matin. Je suis convaincu qu’elle saura, de manière énergique et constructive, aider les pays à concrétiser leur prise de conscience et leurs engagements par des mesures de lutte contre ces très graves violations des droits de l’homme.
Les violences sexuelles commises en période de conflit font partie des nombreuses brutalités subies par les femmes et des atteintes à leurs droits fondamentaux. Partout dans le monde, trop de femmes vivent dans la peur de la violence. Qu’il s’agisse de la violence familiale, de la traite à des fins d’exploitation sexuelle, des prétendus crimes d’honneur ou des ablations génitales féminines, les violences à l’égard des femmes et des filles restent un crime horrible et trop courant. Les effets dévastateurs de ces violences sont ressentis aussi bien par les personnes que par les sociétés dans lesquelles elles vivent. Cette violence cause des souffrances, compromet le développement, crée des conditions d’instabilité et ne rend que plus difficile la réalisation de la paix sociale.
Nous devons, d’une seule voix, exiger qu’il soit rendu compte des violations des droits des femmes et des filles. Nous devons tous prendre des mesures concrètes pour mettre fin à l’impunité. Nous devons absolument écouter les victimes et leur venir en aide. Il nous appartient d’éliminer les causes profondes de la violence à l’égard des femmes et de modifier les mentalités qui la perpétuent.
Il y a exactement deux ans, à l’ouverture de la cinquante-deuxième session de la Commission de la condition de la femme, j’ai lancé la campagne intitulée « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ». Cette campagne a pour objectif de sensibiliser le public et de mobiliser la volonté politique. Des initiatives régionales ont été lancées en Amérique latine et en Afrique.
J’ai également créé le Réseau d’hommes influents. C’est pour moi un grand plaisir d’annoncer que Dean Peacock, membre sud-africain du Réseau, est parmi nous aujourd’hui et pourra nous faire part de ses réflexions. D’autres hommes et garçons seront invités à rejoindre le Réseau. Sans eux, nous ne pouvons remporter le combat.
Je trouve encourageant qu’on s’intéresse aujourd’hui à ce point de l’ordre du jour issu du Programme d’action de Beijing, dont l’examen doit être mené à bien. Je suis prêt à remplir le rôle qui me revient en tant que mari, père, fils et grand-père. En qualité de Secrétaire général, c’est un devoir dont je m’acquitte avec fierté.
La campagne sera menée jusqu’en 2015, date cible pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. L’autonomisation des femmes occupe une place centrale dans la réalisation des objectifs du Millénaire. Et, pour que cette autonomisation devienne réalité, il est indispensable que les femmes vivent à l’abri de la peur et de la violence. Nous devons aussi faire en sorte que l’Organisation des Nations Unies dispose des ressources dont elle a besoin pour contribuer avec la diligence voulue à la réalisation de cet objectif.
Il nous faut donc aller de l’avant et créer une entité composite des Nations Unies chargée des questions liées à la problématique hommes-femmes. Je prie instamment les États Membres d’agir sans tarder. Libérons nos sociétés de cette source de honte universelle. Mettons fin à la violence et, pour le bien de tous, autonomisons les femmes et les filles.
Je vous souhaite un débat enrichissant et stimulant.
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