SG/SM/12763-SC/9868-SOC/CP/345

Face aux menaces transnationales de la drogue et de la criminalité organisée, les États n’ont d’autre choix que de travailler ensemble, déclare Ban Ki-moon devant le Conseil de sécurité

24/02/2010
Secrétaire généralSG/SM/12763
SC/9868
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FACE AUX MENACES TRANSNATIONALES DE LA DROGUE ET DE LA CRIMINALITÉ ORGANISÉE, LES ÉTATS  N’ONT D’AUTRE CHOIX

QUE DE TRAVAILLER ENSEMBLE, DÉCLARE BAN KI-MOON DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ


Vous trouverez ci-après le texte de la déclaration faite par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, lors du débat du Conseil de sécurité sur les menaces contre la paix et la sécurité internationales, le 24 février:


Je remercie la présidence française d’avoir inscrit cette importante question à l’ordre du jour du Conseil de sécurité.


Les questions de nature transnationale, notamment le trafic de drogue et la criminalité organisée, sont de plus en plus fréquemment à l’ordre du jour des travaux du Conseil.  Cela reflète bien la gravité de la menace.  Le trafic de drogue et la criminalité organisée ont de fait une incidence sur quasiment tous les aspects de l’action des Nations Unies, qu’il s’agisse du développement, de la sécurité, de l’environnement ou de la primauté du droit.


Mais, vu différemment, cela signifie aussi que toutes nos activités dans chaque domaine peuvent réduire le risque que représentent les menaces transnationales et leur incidence.  Notre riposte doit donc être globale et intégrée, menée à la fois au sein de la famille des Nations Unies et par une famille de nations.


En premier lieu, en ce qui concerne la riposte globale, les États Membres se sont unis pour lutter contre les pandémies, la pauvreté, les changements climatiques et le terrorisme.  Nous pouvons et devons faire de même pour lutter contre la criminalité organisée.  Les États Membres ont déjà œuvré de concert sur un certain nombre d’initiatives importantes.  Il s’agit notamment de l’action de l’Assemblée générale contre la drogue, du Processus de Kimberley contre les diamants du sang et de l’Initiative mondiale des Nations Unies contre la traite des êtres humains.


Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour lutter contre les menaces émergentes, comme la cybercriminalité, le blanchiment d’argent, l’écodélinquance et le déversement des déchets dangereux.  Le Congrès pour la prévention de la criminalité, qui doit se tenir en avril à Salvador, au Brésil, nous donne une occasion d’envisager comment nous pouvons renforcer les moyens juridiques et opérationnels de lutter contre ces menaces. 


Cette année marque aussi le dixième anniversaire de l’adoption de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée.  J’invite instamment le Conseil à perfectionner cet instrument à la Conférence des parties, en octobre.


L’une des façons d’améliorer sensiblement cet instrument serait de mettre en place un mécanisme de contrôle.  Dans ce travail, nous ne devons pas seulement nous concentrer sur l’objet de notre lutte; en même temps, nous ne devons jamais perdre de vue ce pour quoi nous luttons, à savoir la justice et l’état de droit.  Nous ne pouvons pas lutter contre le feu avec le feu.  Les criminels utilisent des méthodes sauvages et abusives que nous ne pouvons jamais envisager d’utiliser.  Les droits de l’homme doivent toujours être à l’avant-garde des efforts déployés pour contrôler la criminalité.


Mon deuxième mot clef aujourd’hui est le mot « intégration ».  L’intégration est essentielle à de nombreux niveaux.  Au niveau national, les organismes doivent unir leurs efforts pour lutter contre la criminalité sous tous ses aspects.  Au niveau régional, les États doivent partager l’information et mener des opérations conjointes.  Ceci n’est pas toujours facile.  Souvent, le manque de capacités et de confiance constitue un obstacle.


On peut surmonter le problème du manque de capacités.  Nous l’avons constaté en Afrique de l’Ouest, où la vulnérabilité aux drogues et à la criminalité est en train d’être réduite grâce à l’action de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest à l’appui du processus de Praia.  Le programme intitulé « West Africa Coast Initiative », auquel participent l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, le Département des opérations de maintien de la paix et le Département des affaires politiques, est aussi un bon exemple de l’approche « Unité d’action des Nations Unies ».


J’invite le Conseil à appuyer des initiatives régionales similaires, telles que le « Santo Domingo Pact », qui a été lancé aujourd’hui, ici à l’Organisation des Nations Unies, et qui poursuit les mêmes objectifs pour l’Amérique centrale et les Caraïbes.


Pour ce qui est de l’instauration de la confiance, l’expérience montre que s’attaquer à des menaces communes peut promouvoir la confiance et des relations de bon voisinage entre des pays qui, d’habitude, ont des divergences.  À cet égard, on peut citer l’exemple des initiatives visant à partager les informations sur le trafic de drogue en Asie occidentale et centrale et dans la région du Golfe. 


Devant les menaces transnationales, les États n’ont d’autre choix que de travailler ensemble.  Nous sommes tous touchés, que ce soit en tant que pays d’approvisionnement, de trafic ou de demande.  Par conséquent, nous avons une responsabilité commune d’agir.


Je me félicite de la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité du 8 décembre 2009, dans laquelle le Conseil a demandé que la question du trafic de drogue et de la criminalité organisée soit érigée en facteur de toutes les activités de l’Organisation des Nations Unies pendant tout le cycle d’un conflit.  L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime continue son action importante en fournissant les éléments de preuve relatifs à ces menaces transnationales et l’assistance technique nécessaire pour y faire face.


Les réseaux transnationaux créent des vecteurs de violence qui sèment la mort et la destruction dans certaines des régions du monde les plus vulnérables.  Prévenir la criminalité revient à prévenir les conflits.  En intervenant à ces deux niveaux, on peut créer des sociétés plus sûres et plus saines.  La justice pénale devrait figurer de façon plus visible dans l’action de maintien de la paix et de consolidation de la paix des Nations Unies. 


Enfin, il faut agir sans retard.  Dans la déclaration la plus récente de son Président, le Conseil a également recommandé que je communique davantage d’informations sur les menaces transnationales.  Je travaillerai en plus étroite coopération avec toutes les instances pertinentes du système des Nations Unies pour porter à l’attention du Conseil les menaces imminentes.  J’engage le Conseil à veiller à son tour à ce que les alertes précoces soient sans délai suivies d’action.


Ensemble, empêchons le trafic de drogue et la criminalité organisée de mettre en péril la paix et la sécurité internationales, et tous les efforts que nous faisons à grand prix dans tous les domaines inscrits à notre ordre du jour.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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