Conférence de presse sur l’Indice mondial de paix: le niveau de violence a légèrement augmenté à travers le monde en 2009, selon l’Institut pour l’économie et la paix
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR L’INDICE MONDIAL DE PAIX: LE NIVEAU DE VIOLENCE A LÉGÈREMENT
AUGMENTÉ À TRAVERS LE MONDE EN 2009, SELON L’INSTITUT POUR L’ÉCONOMIE ET LA PAIX
Selon l’Indice mondial de paix 2010, établi et publié par l’Institut pour l’économie et la paix, le monde serait devenu légèrement « moins pacifique » en 2009. Au cours des quatre dernières années, 62% des pays examinés ont vu augmenter leur niveau de violence, indique le rapport annuel de l’Institut, qui était présenté cet après-midi au cours d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies. La Conférence de presse était parrainée par le Département des affaires économiques et sociales (DESA) de l’ONU.
Cet indice, qui mesure le niveau de violence dans 149 pays, reflète en effet une augmentation de plusieurs indicateurs internes tels que les manifestations violentes, les homicides, et la perception de la criminalité au sein d’une société, ont indiqué trois intervenants dont M. Clyde McConaghy, Membre du Conseil d’administration de l’Institut pour l’économie et la paix. D’un autre côté, certains facteurs, comme le niveau des dépenses militaires d’un pays par rapport à son PNB, ont connu des améliorations.
L’étude annuelle résulte d’une initiative lancée il y a 4 ans, a précisé M. McConaghy, en vue de classer chaque pays par rapport à son niveau de violence, ou plutôt par rapport à une hypothétique absence de violence. Mme Kerry Kennedy, Présidente du Robert F. Kennedy Center for Justice and Human Rights, a ajouté que l’indice permet de voir ce que font les gouvernements pour améliorer la situation prévalant dans leur pays en termes de niveau de violence. Mais nous ne cherchons pas à porter un jugement ou à critiquer les gouvernements, a assuré M. Andrew Williamson, Directeur mondial pour la recherche en matière d’économie au Groupe de l’intelligence économique. « Il s’agit d’une étude indépendante et dépassionnée », a-t-il dit.
L’Afrique subsaharienne, ainsi que le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, sont les deux seules régions qui ont vu leur indice de paix augmenter depuis 2007, signale le rapport. En revanche, l’Asie du Sud a connu la plus grande baisse en la matière, à cause de l’augmentation du nombre de conflits internes, notamment en Inde, et de la détérioration des droits de l’homme. L’Amérique latine a aussi vu son indice de paix baisser, a signalé M. McConaghy, qui a mis le doigt sur le lien de plus en plus évident entre le développement économique et le niveau de paix d’un pays.
Pour la première fois cette année, l’Institut a chiffré le coût économique global de l’absence de paix, évalué à 7 billions de dollars par an. Si on arrivait à faire baisser de 25% le niveau de violence dans le monde pendant 12 mois, on pourrait utiliser au mieux les sommes économisées, environ 1,5 à 1,75 milliards de dollars. Ces sommes pourraient financer, par exemple, la réalisation de tous les OMD pendant un an, ou payer l’intégralité de la dette de la Grèce, ou encore financer les objectifs en matière d’environnement de l’Union européenne pour 2020.
La Nouvelle-Zélande est cette année le pays qui s’est vu attribuer le meilleur indice. Elle est suivie des pays suivants: Islande, Japon, Autriche, Norvège, Irlande, Danemark, Luxembourg, Finlande et Suède. En outre, des pays comme l’Éthiopie, la Mauritanie, la Hongrie ou encore le Liban ont vu leur indice s’améliorer nettement au cours des 12 derniers mois.
M. McConaghy a précisé que les deux types d’indicateurs utilisés pour mesurer l’absence de violence sont relatifs à ce qui se passe à l’intérieur d’un pays et à ce qui l’affecte en dehors de ses frontières. Nous adoptons une approche analytique qui combine 23 indicateurs différents, a-t-il dit.
En ce qui concerne les facteurs relatifs au respect des droits de l’homme, M. Williamson a indiqué que l’Institut se base sur des rapports publiés par les États et sur ceux d’Amnesty International. La tenue d’élections dans un pays est par ailleurs considérée comme un indicateur d’augmentation de la stabilité politique.
M. Williamson a salué l’équipe de taille importante qui œuvre chaque jour afin de publier ces indices. L’Institut pour l’économie et la paix est une organisation à but non lucratif basée en Australie. Elle travaille avec de nombreux partenaires partout dans le monde, a ajouté M. McConaghy.
Pour répondre à un correspondant qui s’étonnait de la 85ème place occupée par les États-Unis, loin derrière des pays « qui ne respectent pas les droits de l’homme et la liberté de la presse », M. McConaghy a expliqué que cette évaluation résulte du fort taux d’incarcération de la population américaine et du nombre élevé de crimes violents commis dans le pays, notamment les homicides.
Interrogé sur le cas de l’Amérique latine, il a précisé que la détérioration de la situation en ce qui concerne le niveau de violence l’année dernière tient au niveau élevé du nombre d’homicides et de conflits internes dans la région.
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