AG/EF/3292

Deuxième Commission: le spectre de la crise de 2008 a plané sur le débat consacré à la securité alimentaire et au développement agricole

28/10/2010
Assemblée généraleAG/EF/3292
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

DEUXIÈME COMMISSION: LE SPECTRE DE LA CRISE DE 2008 A PLANÉ SUR LE DÉBAT CONSACRÉ

À LA SECURITÉ ALIMENTAIRE ET AU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE


L’impact toujours perceptible de la crise alimentaire qui a éclaté au printemps 2008 était dans tous les esprits, aujourd’hui, à la Commission économique et financière (Deuxième Commission), où les délégations tenaient un débat sur le développement agricole et la sécurité alimentaire dans lequel sont intervenus une cinquantaine de représentants d’États Membres.


Pour l’occasion, les États Membres étaient saisis d’un rapport du Secrétaire général (1) détaillant les initiatives qui ont été prises au niveau mondial sur les liens existant entre ces deux questions, dont les mesures énoncées et appliquées pour traduire, dans les faits, les décisions du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire.


Dans le rapport du Secrétaire général (2), présenté à la Commission par M. David O’Connor, du Département des affaires économiques et sociales (DESA), M. Ban Ki-moon indique que, deux ans après la crise de 2008, l’insécurité alimentaire persiste de manière notable dans 29 pays à travers le monde, et que plus d’un milliard de personnes souffrent de la faim ou sont notoirement sous-alimentées.


Le concept de sécurité alimentaire, qui englobe les questions d’approvisionnement en vivres, inclut également les besoins des individus en énergie, protéines et nutriments nécessaires à la vie, à la conduite d’activités normales, à la conduite d’une grossesse, à la croissance et au développement à long terme des capacités dont a besoin l’être humain, explique le Secrétaire général.


En dépit des répercussions de la crise, relève-t-il, les efforts concertés de la communauté internationale en vue de coordonner les actions d’aide alimentaire et nutritionnelle et d’accroître les ressources nécessaires à un développement agricole durable, de même que les initiatives politiques nationales faisant appel aux organisations paysannes et soutenues par des stratégies régionales et internationales, ont permis de renforcer les filets de protection sociale et d’améliorer l’aide apportée aux petits exploitants agricoles.


La situation de l’Afrique a été longuement évoquée par les délégations.  Ainsi, le représentant de la Belgique a déclaré que l’Union européenne, au nom de laquelle il s’exprimait, soutenait l’engagement des dirigeants africains qui, à travers la Déclaration de Maputo de 2003, qui porte sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, ont décidé d’allouer au moins 10% des budgets nationaux au secteur agricole de chacun de leurs pays et à son développement rural.


Au cours du quatorzième Sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu en janvier dernier à Addis-Abeba, en Éthiopie, les chefs d’État et de gouvernement du continent africain ont pris l’engagement de faire de l’Afrique un continent autosuffisant sur le plan alimentaire dans les cinq ans à venir et d’éliminer les décès d’enfants dus à la disette et à la malnutrition, a rappelé le représentant du Malawi, parlant au nom du Groupe africain.


Les dirigeants africains ont également demandé au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) de mettre en place un plan d’atténuation des changements climatiques en rapport avec le secteur agricole, a-t-il précisé.


Le représentant du Maroc a tiré pour sa part la sonnette d’alarme sur la dégradation de la situation alimentaire dans plusieurs pays du Sahel, et tout particulièrement au Niger, où trois millions de personnes sont menacées par la famine.  Aussi a-t-il proposé de conclure avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), un « Partenariat stratégique dédié spécialement à l’amélioration de la situation dans les pays subsahariens ».


Par ailleurs, le représentant du Yémen, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a présenté cet après-midi une série de projets de résolution sur lesquels la Deuxième Commission se prononcera ultérieurement.


Ces textes étaient relatifs à la Conférence internationale de suivi du financement du développement (3), aux liens entre culture et développement (4); à la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (5); aux résultats de la Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport en transit (6); et à la coopération pour le développement industriel (7).


Le représentant du Maroc a présenté un projet de résolution relatif à la promotion de l’écotourisme aux fins de l’élimination de la pauvreté et de la protection de l’environnement (8).


Demain, vendredi 29 octobre, de 10 à 13 heures, la Deuxième Commission tiendra la dernière table ronde de sa session.  Elle discutera du thème « Faire avancer le développement durable: Ce que la Conférence Rio+20 devrait réaliser ».


(1)   A/65/253

(2)   A/65/73–E/2010/51

(3)   A/C.2/65/L.7

(4)   A/C.2/65/L.9

(5)   A/C.2/65/L.5

(6)   A/C.2/65/L.8

(7)   A/C.2/65/L.11

(8)   A/C.2/65/L.10


DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE


Rapport du Secrétaire général Développement agricole et sécurité alimentaire (A/65/253)


Le présent rapport présente les faits nouveaux intéressant les initiatives mondiales consacrées au développement agricole et à la sécurité alimentaire, y compris les progrès réalisés dans la mise en œuvre des décisions du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire, au titre du point de l’ordre du jour intitulé « Développement agricole et sécurité alimentaire ».


Deux ans après la crise alimentaire de 2008, l’insécurité alimentaire persiste dans 29 pays à travers le monde et plus d’un milliard de personnes demeurent affamées ou sous-alimentées, relève le Secrétaire général dans ce rapport.  Cependant, les efforts concertés de la communauté internationale en vue de coordonner les actions d’aide alimentaire et nutritionnelle et d’accroître les ressources nécessaires à un développement agricole durable, de même que les initiatives politiques nationales faisant appel aux organisations paysannes et soutenues par des stratégies régionales et internationales, ont permis de renforcer les filets de protection sociale et d’améliorer l’aide apportée aux petits exploitants agricoles.


Le rapport a bénéficié de la contribution de l’Équipe spéciale de haut niveau sur la crise mondiale de la sécurité alimentaire du Secrétaire général, et notamment des rapports de son Comité directeur supérieur.  Les informations et l’analyse présentées dans le Cadre global d’action révisé préparé par l’Équipe spéciale en juillet 2010, les Perspectives agricoles de l’Organisation de coopération et de développement économiques et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture 2010-2019, ainsi que les avis et recommandations des organisations paysannes africaines formulés dans le cadre du Programme intégré pour le développement de l’agriculture en Afrique et rassemblés par le Fonds international de développement agricole (FIDA), apportent également d’importants éléments de réflexion.  Le rapport du Secrétaire général s’appuie également sur les actions de suivi des gouvernements et autres parties prenantes relatives à la mise en œuvre des décisions prises lors de la dix-septième session de la Commission du développement durable concernant l’agriculture et le développement durable.


On parle de sécurité alimentaire quand toutes les personnes ont, à tout moment, un accès physique, social et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active.  On parle d’insécurité alimentaire quand les personnes n’ont pas un accès physique, social ou économique suffisant à la nourriture, tel que cela est défini ci-dessus.  Le concept de sécurité alimentaire englobe par conséquent les questions d’approvisionnement, d’accès, d’utilisation et de stabilité et, parce qu’il insiste sur les caractéristiques des individus, inclut également les besoins de ces derniers en énergie, protéines et nutriments nécessaires à la vie, à l’activité, à la grossesse, à la croissance et aux capacités à long terme, souligne M. Ban Ki-moon.


Réaction à la présentation du rapport


Le Venezuela a indiqué que le problème de la stabilité des prix des denrées alimentaires était peut-être le principal problème qui se pose aujourd’hui en matière de sécurité alimentaire.  Aussi a-t-il encouragé la communauté internationale à empêcher la spéculation, avant de souligner les dangers posés par la production d’aliments transgéniques.


Débat général


M. PIERRE CHARLIER (Belgique) a indiqué qu’il est inacceptable que près d’un milliard de personnes souffrent de la faim ou soient sous-alimentées à travers le monde.  L’Union européenne, a-t-il déclaré, a consacré 1 milliard d’euros en décembre 2008 dans le cadre de l’Initiative « Facilité alimentaire » visant à répondre aux besoins urgents en termes d’alimentation dans le monde.  Reconnaissant que les questions de la disponibilité de l’eau, de l’accès aux terres et de la productivité agricoles constituent des défis majeurs à relever aujourd’hui, le représentant a proposé comme solutions la promotion de la recherche dans le secteur agricole, le renforcement des capacités des agriculteurs, notamment des femmes, et le transfert de technologies vers les pays en développement.  Nous devons examiner les fluctuations de prix des produits agricoles, a-t-il relevé, afin d’établir les risques et impacts de ces fluctuations.  Soulignant que l’Union européenne soutient l’engagement des dirigeants africains qui, à travers la Déclaration de Maputo sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, ont décidé d’allouer au moins 10% des budgets nationaux à l’agriculture et au développement rural.  Soutenant que les changements climatiques affectent toute la planète, il a suggéré une meilleure politique d’adaptation dans le secteur agricole afin d’assurer la sécurité alimentaire.  Il a aussi déclaré que l’Union européenne soutient le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture qui apparait comme un outil de grande importance pour faire face aux défis posés par la nécessité d’assurer la sécurité alimentaire et de faire face aux changements climatiques.


S’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), M. MANI RATNA SHARMA (Népal) a indiqué qu’en raison de leurs limitations structurelles, les PMA accordaient beaucoup d’attention à la question de la sécurité alimentaire et du développement agricole.  Il a souligné le besoin urgent de mettre en œuvre les dispositions adoptées lors du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire qui s’est tenu à Rome en septembre 2009.  S’il s’est déclaré convaincu que le développement agricole, la sécurité alimentaire et l’éradication de la pauvreté relevaient de la responsabilité nationale, le représentant a cependant appelé à ce que les Nations Unies et les institutions financières internationales prennent les dispositions nécessaires pour réunir les conditions propices à l’appropriation, par les pays, de leurs programmes et priorités en la matière.  Soulignant le lien entre dégradation des sols et changements climatiques, le représentant a souhaité que la seizième réunion de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra en décembre prochain à Cancún, au Mexique, prenne en considération cet aspect déterminant pour les politiques de développement agricole à venir.  Il a demandé la levée des subventions agricoles accordées par les gouvernements des pays développés à leurs producteurs et qui créent des distorsions sur le marché mondial des produits agricoles.


M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a pris la parole au nom des États de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).  Il a estimé que malgré la diminution du prix des produits alimentaires, depuis la crise alimentaire mondiale, des millions de personnes à travers le monde vivent toujours dans une situation d’insécurité alimentaire.  Malgré la préoccupation de la communauté internationale et de nombreux pays, les efforts déployés sont mis en péril par l’inefficacité et l’insuffisance des ressources du système et des institutions actuelles, a-t-il estimé.  Plus d’un mois après la Réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il est urgent de prendre des initiatives et de lancer des actions concrètes sur les problèmes liés à l’agriculture et à la sécurité alimentaire, a préconisé M. Percaya.  À cet égard, l’ANASE continue de soutenir le travail de réforme mené par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial (PAM), et le Programme d’intervention en réponse à la crise alimentaire mondiale et d’autres organisations internationales.  Dans ce contexte, l’ANASE veut souligner plusieurs priorités.  Tout d’abord, il est essentiel d’accélérer les investissements dans la recherche agricole, le développement d’infrastructures et le transfert de technologies face aux impacts négatifs des changements climatiques, a-t-il indiqué.  D’autre part, il s’agit d’améliorer l’accès des populations à l’approvisionnement alimentaire.  Enfin, l’ANASE insiste sur la nécessité de disposer de règles internationales claires en matière de commerce agricole, a dit le représentant en regrettant le blocage des négociations commerciales du Cycle de Doha.  Le seizième Sommet de l’ANASE, tenu en avril 2010, a adopté le Cadre de sécurité alimentaire intégré (AIFS) et le Plan d’action stratégique concernant la sécurité alimentaire (SPA-FS) de la région d’Asie du Sud-Est.  Il a été notamment décidé de créer des stocks et des réserves de riz d’urgence, a-t-il souligné. 


M. MIKE JAMU MWANYULA(Malawi) qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, a indiqué que la promotion de l’agriculture et de la sécurité alimentaire apparaissent comme l’une des voies pouvant permettre à l’Afrique d’éradiquer l’extrême pauvreté.  Regrettant qu’à cinq ans de la date butoir de 2015, fixée pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) la sécurité alimentaire reste un grand défi à relever sur le continent, le représentant a noté que la situation alimentaire de l’Afrique s’est détériorée ces 50 dernières années, si on la compare aux autres régions du monde.  Le continent africain reçoit aujourd’hui 3,8 millions de tonnes d’aide alimentaire représentant le quart de l’aide alimentaire mondiale, a-t-il déclaré.  Le nombre de personnes sous-alimentées en Afrique est passé de 44 millions en 1996 à 212 millions en 2009, a ajouté le représentant.  Les petits agriculteurs, produisant pas moins de 90% des denrées alimentaires de l’Afrique, apparaissent comme les plus vulnérables.  Ces petits agriculteurs, a-t-il souligné, constitué en majorité de femmes, souffrent de l’insuffisance de ressources financières, d’engrais, de semences et de moyens technologiques pour faire face à la monté de l’insécurité alimentaire.


L’Union africaine, a relevé le représentant du Malawi, est engagée dans la résolution de l’insécurité alimentaire grâce notamment au Programme africain sur l’agriculture, qui stipule que chaque pays africain doit consacrer 10% de son budget à l’agriculture et augmenter sa production agricole de 6%.  Au cours du quatorzième Sommet des chefs d’États et de gouvernements de l’Union africaine en janvier dernier à Addis-Abeba, les dirigeants du continent ont pris l’engagement de faire de l’Afrique un continent auto-suffisant sur le plan alimentaire dans les cinq ans à venir, et d’éliminer les décès d’enfants dus à la famine et à la malnutrition.  Les chefs d’États du continent ont aussi demandé au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) de mettre en place un plan d’atténuation des changements climatiques en rapport avec le secteur agricole.


M. SIDATI OULD CHEIKH (Mauritanie) qui prenait la parole au nom du Groupe des États arabes, a souligné que les estimations récentes de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), montrent que le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde a atteint le chiffre sans précédant d’un milliard, et cela à la suite notamment de la hausse soudaine des prix des produits alimentaires, qui affecte les personnes les plus vulnérables.  La volatilité actuelle des prix des produits alimentaires, a-t-il soutenu ensuite, constitue un véritable défi à relever dans le cadre des efforts déployés pour lutter contre la faim dans le monde, et pour parvenir à la sécurité alimentaire dans les pays en développement.  Pour faire face à cette situation, le représentant a préconisé une action coordonnée, globale et durable de la part de la communauté internationale, et a plaidé pour l’octroi impératif de ressources supplémentaires aux pays en développement. 


La crise financière mondiale à poussé les États arabes à prendre des mesures urgentes et nécessaires pour leur sécurité alimentaire, telles que le développement de leur agriculture, ou l’acquisition de technologies appropriées, s’est t-il également félicité, avant de rappeler que l’Afrique reste le continent dont le secteur agricole est le plus touché, non seulement par la crise mondiale, mais aussi par les changements climatiques.  Aujourd’hui, plus de 200 millions de personnes y souffrent de malnutrition, a-t-il relevé, en indiquant que les États arabes et l’Afrique avaient établi en 2010 un plan d’action commun pour œuvrer à la réalisation de la sécurité alimentaire des population africaines.  En plus des défis que représentent les crises financière et économique mondiales, l’objectif de réalisation de la sécurité alimentaire dans la région du Moyen–Orient se voit également bloqué par l’occupation israélienne des territoires palestiniens, a conclu M. Ould Cheikh.


S’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. GEORGE TALBOT (Guyana) a déclaré qu’un des mécanismes les plus efficaces pour le développement agricole de la région était l’observance de la semaine caribéenne de l’agriculture, qui s’est tenue cette année du 16 au 23 octobre à la Grenade, sur le thème des liens indissociables entre développement durable et sécurité alimentaire.  Par ailleurs, les pays de la région coopèrent avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans le cadre de l’Initiative « Amérique latine et Caraïbes libérées de la faim » en vue de mettre en œuvre des politiques visant à soutenir les petites exploitations.  Les États membres de la CARICOM, a poursuivi le représentant, se coordonnent également entre eux au travers d’un cadre stratégique appelé l’Initiative Jagdeo, dont l’objectif est de rendre compétitif leur secteur agricole au plan international.  Parmi les défis à surmonter, a expliqué M. Talbot, figurent toutefois la dépendance étroite de la région aux importations de denrées alimentaires, la perte de parts de marché dans le secteur agricole mondial, le recours systématique aux subventions par les pays développés, les défis posés par les changements climatiques aux petits États insulaires, et la volatilité des prix des denrées alimentaires.


M. MARCO ROSSI (Suisse) a indiqué qu’un défi est aujourd’hui lancé à l’agriculture, avec près d’un milliard de personnes souffrant de la faim à travers le monde.  À ce propos, le représentant de la Suisse a proposé l’augmentation de la production alimentaire mondiale, une gestion plus durable des ressources naturelles, et la mise en place d’un système commercial international plus efficace et à même de trouver des solutions à la question de la volatilité des prix des matières agricoles.  La Suisse est convaincue qu’il faut accroître les investissements publics et privés dans l’agriculture durable, a déclaré M. Rossi.  Il a cependant ajouté que l’argent ne peux régler tous les problèmes et, qu’il serait important de mettre sur pied une gouvernance agricole efficace, des infrastructures et des politiques structurelles adaptées aux besoins, afin que les investissements puissent porter leurs fruits.


M. JOHN F. SAMMIS (États-Unis) a rappelé qu’en septembre dernier, le Président Barack Obama a annoncé une nouvelle politique concernant le soutien des États-Unis aux programmes de développement mondiaux, cette politique étant la toute première jamais formulée par une administration américaine.  La politique proposée par le Président envisage une croissance économique globale comme étant la fondation d’un développement durable pour tous, a précisé le représentant, tout en expliquant que l’aide bilatérale apportée par les États-Unis était axée sur le soutien à un développement agricole intensif et sur la relation entre développement agricole, changements climatiques et sécurité alimentaire.  L’engagement pris par le Président Obama au Sommet du G-8 à L’Aquila, qui a eu lieu en juillet 2009, de porter à au moins 3,5 milliards de dollars l’aide américaine à la lutte contre la faim au cours des trois prochaines années, a encouragé d’autres donateurs à contribuer à hauteur de 18,5 milliards au total, a indiqué le représentant des États-Unis.  Il a ensuite souligné l’importance du Programme d’agriculture mondiale et de sécurité alimentaire, qui a décaissé 224 millions de dollars au profit d’initiatives de lutte contre la faim au Bangladesh, en Haïti, au Rwanda, en Sierra Leone et au Togo.


M. D. RAJA (Inde) a indiqué qu’en Inde, 70% de la population dépendent de l’agriculture, et que le Gouvernement a mis sur pied une Mission nationale de sécurité alimentaire afin d’augmenter la production de riz et de blé avec pour objectif de produire 20 millions de tonnes d’ici l’année 2012.  Pour arriver à ces résultats, le représentant a reconnu que des efforts collectifs doivent être consentis afin d’augmenter les investissements dans le domaine de l’agriculture, faciliter l’utilisation des technologies agricoles modernes, et faciliter l’accès des agriculteurs aux crédits.  Toutes ces mesures, a-t-il noté, doivent se faire en prenant compte des réalités écologiques et environnementales.  Le représentant a espéré que l’allocation de 760 millions de dollars de la Banque mondiale à l’Inde et à des pays à risque en ce qui concerne la fluctuation de prix des produits alimentaires, devrait produire des résultats positifs.


M. YOSEPH KASSAYE YOSEPH (Éthiopie) a déclaré que deux ans après la crise alimentaire mondiale de 2008, l’insécurité alimentaire persiste dans 29 pays à travers le monde.  Ce qui est encore plus alarmant est le fait que, pour la première fois depuis 1970, plus d’un milliard de personnes souffrent de la faim, a-t-il ajouté.  L’avenir semble encore plus inquiétant, a-t-il poursuivi.  Les estimations de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), prévoient en effet une augmentation du prix des produits de base dans les 10 prochaines années.  Dans ce contexte, le représentant à appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts, afin de parvenir à une meilleure coopération en matière d’agriculture et de sécurité alimentaire.  S’agissant des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il a insisté pour que des financements supplémentaires soient mis à la disposition de ce secteur et sur le besoin de procéder à l’amélioration de la production des petites exploitations agricoles.  Rappelant également les impacts négatifs du changement climatique, M. Kassaye Yoseph a évoqué l’adaptation des petites économies face à ce phénomène.  Il s’est félicité qu’un programme d’intervention ait été mis en place en réponse à la crise alimentaire mondiale, au bénéfice des pays en développement.  À cet égard, le représentant a rappelé l’importance de la résolution 64/224 qui a trait au développement agricole et à la sécurité alimentaire. 


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a mis l’accent sur la situation des femmes agricultrices, qui forment la majorité des petits agriculteurs à travers le monde.  Le représentant a ensuite demandé à la communauté internationale de soutenir le renforcement des mécanismes responsables de la gouvernance mondiale, notamment en matière de sécurité alimentaire et de nutrition; d’investir davantage dans l’agriculture; de promouvoir un accès au crédit pour les petits exploitants, en particulier les femmes et, enfin, de revoir et de mettre au point un nouvel « agenda d’actions » à destination des pays qui souffrent encore sérieusement des impacts de la crise.


Mme MAYTE MASOT (Cuba) a estimé que l’objectif fixé lors du Sommet de Rome pour l’alimentation (1996), qui est de réduire de moitié la faim dans le monde d’ici à 2015, ne sera pas atteint dans de nombreux pays en développement.  Cette évidence a été soulignée lors du récent Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), tenu au Siège de l’ONU à New York, a-t-elle ajouté.  Même si le rapport de 2010 sur la sécurité alimentaire de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) évoque une réduction du nombre de personnes souffrant de la faim à travers le monde, qui passe de 1,02 milliard en 2009 à 925 millions, a-t-elle poursuivi, ces chiffres restent inacceptables.  Elle a pointé du doigt la responsabilité des gouvernements de nombreux pays développés, qui continuent de subventionner leurs productions agricoles, cassant ainsi les lois du marché et portant atteinte à la compétitivité de l’agriculture des pays pauvres, alors que la situation des petits agriculteurs des pays en développement est de plus en plus précaire.  Elle a exhorté les pays riches à respecter leur engagement de consacrer 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement (APD).  Cuba, qui considère que le droit à l’alimentation est un droit de l’homme inaliénable, s’est engagé à atteindre les objectifs du Sommet de Rome, ainsi que la plupart des OMD, a dit la représentante.  Elle a ensuite estimé que l’injuste et cruel blocus économique, commercial et financier, imposé depuis plus de 50 ans à Cuba, constitue le principal obstacle au droit des Cubains à l’alimentation et représente un frein à la réalisation des OMD.  Dans ce contexte, l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique se concentre notamment sur le soutien à des initiatives de coopération régionale en matière de sécurité alimentaire, a-t-elle conclu.


M. DONATUS ST AIMEE (Sainte-Lucie) a indiqué que la récente crise économique et financière mondiale, ainsi que la crise alimentaire, ont permis à Sainte-Lucie de reconsidérer ses priorités économiques.  Nous avons compris que nous devons baser nos efforts de croissance sur le développement du secteur agricole, a-t-il relevé.  Nous devons notamment produire localement les denrées que nous consommons le plus, ceci afin de ne pas être totalement dépendants des importations de produits alimentaires, a souligné le représentant.  Reconnaissant que l’agriculture peut aussi permettre de lutter contre la pauvreté en offrant des opportunités d’emplois aux populations, il a invité la communauté internationale, notamment l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) à soutenir l’agriculture de Sainte-Lucie par des transferts de technologies.


M. AHMAD RAJABI (République islamique d’Iran) a rappelé l’importance de la coopération internationale pour mettre fin à la crise alimentaire déclenchée en 2008.  Il a ensuite appelé de ses vœux un accord multilatéral sur le développement agricole.  Après avoir souhaité la baisse, voire la suppression, des subventions accordées par les pays développés à leurs agriculteurs, le représentant a demandé qu’il soit mis fin à la spéculation sur les prix des denrées alimentaires.  En outre, a poursuivi M. Rajabi, des investissements plus importants dans la production alimentaire et un élargissement de l’accès au crédit pour les petits exploitants seraient des mesures susceptibles de produire des résultats concrets en ce qui concerne la recherche de la sécurité alimentaire.


M CHARLES T. NTWAAGAE (Botswana) a expliqué que pour faire face au déficit alimentaire que connaît son pays, mais aussi pour accroître la part de contribution du secteur agricole au PIB national, le Gouvernement du Botswana a fourni ces dernières années une assistance aux fermiers, à travers une variété de programmes.  Ainsi, il a été procédé à une modernisation du secteur agricole et à la mise en place d’un environnement pouvant permettre sa viabilité économique sur le long terme.  Cependant, a poursuivi le représentant, les efforts menés actuellement, se voient affaiblis par les changements climatiques, les crises économique, financière et énergétique, et aussi par le fléau continu qu’est la pandémie du VIH/sida.  En Afrique, 7 millions de fermiers dont des nationaux du Botswana, sont  morts de cette pandémie depuis 1985, et pour les deux prochaines décennies on risque de compter 16 millions de décès, a déploré M. Ntwaagae.  La diminution continue de la force de travail dans le secteur agricole risque inéluctablement d’avoir des effets dévastateurs pour l’économie et la production alimentaire du Botswana, a-t-il souligné, tout en reconnaissant que la réponse aux difficultés ainsi posées exigeait des moyens novateurs, tels que l’usage de nouvelles techniques fermières et agricoles, ainsi que le déploiement d’efforts concertés et coordonnés.  Pour cela, le Botswana a aujourd’hui besoin de l’assistance financière et technique de la communauté internationale, afin de lui permettre de mettre en place ses différentes politiques et programmes agricoles, a indiqué le représentant.


M. AMAR A.I. DAOUD (Soudan) a invité la communauté internationale à s’engager davantage dans la résolution du problème posé par les obstacles qui se posent à la sécurité alimentaire, notamment à travers des politiques agricoles adéquates, orientées vers un meilleur soutien aux États africains.  Poursuivant sur cette lancée, le représentant a suggéré la levée des barrières douanières mises en place par les pays développés et la fin des subventions que ces pays versent à leurs agriculteurs.  Ces deux données posent en effet des problèmes insurmontables aux agriculteurs des pays en développement, notamment ceux d’Afrique.  Le Soudan a mis en place, a relevé le représentant, un programme national de développement agricole dénommé la « Ligne verte ».  Pour sa réalisation, ce programme a besoin du soutien de la communauté. Internationale, a-t-il dit.


Mme SUWANNEE ARUNSAWADIWONG (Thaïlande) a souhaité que la problématique posée par les changements climatiques soit prise pleinement en compte dans l’élaboration des politiques de développement agricole.  Elle a plaidé en faveur de la promotion d’investissements responsables et de transferts de technologies afin de renforcer la productivité du secteur agricole dans les pays en développement.  La représentante a également estimé que le meilleur moyen d’assurer la sécurité alimentaire mondiale est de maintenir le prix des denrées alimentaires à des niveaux acceptables et de mettre en place un système commercial libre, transparent et équitable, qui soit aussi exempt de distorsions.  Rappelant l’importance de la coopération internationale, elle a souligné en conclusion le rôle que peut jouer la coopération Sud-Sud dans ce cadre.


M. GARY QUINLAN (Australie) a relevé que son pays vient de mettre en place le Programme global pour l’agriculture et la sécurité alimentaire, qui va recevoir 50 millions de dollars de la part du Gouvernement australien afin de soutenir l’agriculture dans les pays en développement.  Pour les cinq prochaines années, a-t-il indiqué, l’Australie va doubler l’enveloppe globale allouée à l’aide publique au développement avec un montant de 1,2 milliard de dollars australiens qui sera alloué spécifiquement au secteur agricole et à la sécurité alimentaire.  Reconnaissant que la réforme des politiques commerciales internationales est importante, le représentant a déclaré que son pays reste engagé à soutenir les négociations du Cycle de Doha, dit « Cycle du développement » et relatives à l’avènement d’un commerce mondial plus équitable.


M. Yevhenii Tsymbaliuk (Ukraine) a souligné la nécessité de renforcer la gouvernance mondiale en matière de sécurité alimentaire, et a salué à cet égard les initiatives prises par les Nations Unies, et par les G-8 et G-20.  Il a aussi appelé de ses vœux une augmentation des investissements dans le secteur agricole, dans la mesure où ce secteur est déterminant, si on veut surmonter les conditions responsables de la faim et de la pauvreté.  Le représentant a également demandé la levée des restrictions sanitaires, des barrières tarifaires et des subventions qui empêchent les produits alimentaires en provenance des pays en développement d’être compétitifs sur le marché mondial. 


M. DANILO ROSALES DÍAZ (Nicaragua) a indiqué que la souveraineté alimentaire consiste à donner aux pays en développement les moyens d’assurer à leurs citoyens ce dont ils ont besoin pour satisfaire leurs besoins nutritifs.  Il a regretté l’expansion et l’imposition à tous les pays du « Consensus de Washington » qui stipule qu’il est préférable pour les pays en développement d’acheter à bon prix les denrées alimentaires des pays développés au lieu d’essayer de les produire eux-mêmes.  Sans un nouvel ordre économique mondial, a-t-il souligné, on ne peut progresser que partiellement dans la recherche de vraies solutions durables à la crise alimentaire.  Annonçant que le Nicaragua a l’un des quatre meilleurs programmes de nutrition au monde pour ses populations défavorisées, comme l’indiquent de nombreux rapports, le représentant a soutenu que le programme de nutrition scolaire nicaraguayen et le programme dénommé « Faim zéro » ont remporté des succès importants en permettant de lutter contre la faim tout en donnant plus de pouvoir aux femmes en leur octroyant des microcrédits.


SULTAN ALAZRI (Oman) a indiqué que la crise alimentaire mondiale est accentuée par les phénomènes de la sécheresse, de la désertification, des changements climatiques, ainsi que par l’explosion démographique que connaissent certaines régions du monde.  Reconnaissant que le sultanat d’Oman fait partie des plus grands importateurs de denrées alimentaires au monde, le représentant a relevé que son pays a mis en place des politiques visant à augmenter la production agricole nationale et à augmenter les quantités de réserves alimentaires stratégiques par la construction de nombreux entrepôts.  La communauté internationale, a-t-il noté, devrait s’engager à combattre les fluctuations des prix des denrées alimentaires et à investir dans le secteur agricole par des soutiens financiers et techniques favorables aux pays en développement.


M. PIERRE MAYALA (Congo) a souligné que l’insécurité alimentaire qui affecte aujourd’hui près d’un milliard d’êtres humains, principalement dans les pays en développement, constitue un obstacle pour la paix et la sécurité dans le monde.  Les récentes crises alimentaire et financière ont montré la fragilité des marchés alimentaires face aux crises successives résultant de politiques inadaptées en matière d’occupation des sols et de production alimentaire, ainsi que de décennies de sous-investissement dans l’agriculture, dans le développement rural et dans celui de l’infrastructure, a-t-il indiqué.  Le Congo se félicite des initiatives de la communauté internationale en matière de financement du secteur agricole, ainsi que de la mise en place de l’Équipe spéciale de haut niveau sur la crise mondiale de la sécurité alimentaire, dont la création a été adoptée à L’Aquila, ainsi que de celle du Comité de la sécurité alimentaire, a dit M. Mayala.  Le représentant a déclaré que l’agriculture est une priorité dans son pays.  Rappelant la position du Groupe des 77 et la Chine et du Groupe africain, il a rappelé que le droit à l’alimentation est inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et que la gravité de la situation actuelle nécessite le renforcement de la coordination internationale en la matière.  Le Gouvernement du Congo a fait le pari de s’affranchir de la totale dépendance de sa population envers de lourdes importations d’aliments qui lui coûtent chaque année l’équivalent des charges salariales de la Fonction publique congolaise, a-t-il expliqué.  D’autres projets sont mis en œuvre en matière de sécurité alimentaire dans le cadre des engagements pris par les chefs d’État et de gouvernement, lors du Sommet de l’Union africaine (UA) de Maputo, en 2009.  C’est le cas du projet « Nouveau village » qui se concentre sur l’augmentation des niveaux de la production agricole, a-t-il ajouté.


Mme SAMANTHA JAYASURIYA (Sri Lanka) a relevé que 925 millions de personnes souffrent de la faim et de la malnutrition à travers le monde, et a rappelé que cela signifiait qu’une personne sur sept dans le monde se couchait chaque soir la faim au ventre.  Elle a rappelé qu’il était essentiel de garantir une production agricole suffisante pour assurer la sécurité alimentaire et contribuer ainsi à la réalisation du premier des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en réduisant de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population mondiale qui souffre de la faim.


La représentante a rappelé que l’Asie du Sud était à la fois la région la plus peuplée du monde et l’une des plus vulnérables aux catastrophes naturelles et aux effets des changements climatiques.  Elle a présenté la « Vision 2020 pour l’agriculture » de l’Association sud-asiatique de coopération régionale (ASACR), qui vise à répondre à cette menace par le biais de stratégies fondées sur l’usage de la science.  Elle a rappelé la dépendance aux cours mondiaux des produits agricoles de la grande majorité de la population de la région, qui tire l’essentiel de ses revenus d’une agriculture à petite échelle.  L’incapacité à promouvoir une agriculture garantissant l’autosuffisance alimentaire et faisant vivre les exploitants agricoles a jeté les agriculteurs des pays en développement dans un cycle vicieux de pauvreté et d’insécurité alimentaire, a ajouté la représentante du Sri Lanka.  Elle a présenté à la Commission des éléments de la coopération régionale entre pays d’Asie du Sud, qui voient le jour notamment par le biais de la Banque alimentaire de l’ASACR.  Et elle a demandé à ce que l’assistance internationale investisse davantage dans l’agriculture, dont la part dans l’aide au développement a en moyenne baissé de 18% en 1979 à 4,3% aujourd’hui.


La représentante a rappelé que l’insécurité alimentaire pouvait résulter de facteurs multiples, mais que la qualité de l’environnement naturel était primordiale.  Elle a donc demandé la prise d’urgence de mesures de mitigation des conséquences négatives des changements climatiques.  Elle a rappelé que les situations de conflit pouvaient aussi être la cause de l’insécurité alimentaire, avant de présenter les mesures prises par son pays pour lutter contre cette insécurité pendant les 28 années de conflit qu’à connu le Sri Lanka, ainsi qu’après la fin des hostilités.  Elle a notamment rappelé que, pendant le conflit, le Gouvernement sri-lankais était toujours parvenu à maintenir l’approvisionnement humanitaire des civils dans les zones de conflits et que « jamais un décès dû à la faim n’y avait été signalé par les agences des Nations Unies ».


M. VICTOR MUÑOZ (Pérou) a estimé que les récentes crises alimentaire et financière démontrent que le fonctionnement du marché alimentaire mondial est trop fragile pour supporter les effets de crises qui se succèdent.  Dans ce contexte, il est essentiel de mettre en place des plans d’investissement, de multiplier les mécanismes de financement, et d’amplifier les coopérations Nord-Sud et Sud-Sud, ainsi que la coopération trilatérale pour le développement, a-t-il ajouté.  Le Pérou réitère son adhésion aux cinq principes de Rome relatifs à l’établissement d’une sécurité alimentaire mondiale durable, qui ont été adoptés en 2009, a dit le représentant.  Il a déclaré que les menaces contre la sécurité alimentaire proviennent des mauvaises politiques qui ont été imposées aux pays alors qu’elles génèrent une distribution inégale des bénéfices du commerce agricole.  Le manque d’accès des personnes les plus pauvres aux produits alimentaires, ainsi que l’action négative de l’homme sur la nature et les impacts négatifs du changement climatique sont également à l’origine des menaces posées à la sécurité alimentaire.  Au Pérou, l’agriculture locale contribue à 62,8% à la satisfaction de la demande alimentaire nationale et constitue le principal moyen de survie pour la population rurale.  Étant donné que 66% de l’agriculture dépendent exclusivement du rythme et des quantités des pluies, a-t-il poursuivi, l’agriculture est très vulnérable au changement climatique.  À cet égard, il est indispensable de promouvoir l’adaptation des populations rurales aux effets du réchauffement de la planète pour mitiger les conséquences négatives du changement climatique sur la croissance économique et la sécurité alimentaire, a noté le représentant.  Le Pérou a également marqué sa préoccupation en ce qui concerne le rôle que jouent les femmes dans l’agriculture, et estime qu’il faut assurer la défense des petites exploitations agricoles et combattre la déforestation, si on veut garantir la sécurité alimentaire, a-t-il conclu.


M. FAIÇAL SOUISSI (Maroc), pour qui la coopération Sud-Sud constitue une étape significative dans les processus de renforcement du dialogue et des liens de solidarité avec la communauté internationale, a tiré la sonnette d’alarme sur la dégradation de la situation alimentaire dans plusieurs pays de la région du Sahel.  Il a tout particulièrement attiré l’attention de la Commission sur la situation du Niger, où trois millions de personnes sont menacées par la faim.  Aussi le Maroc a-t-il proposé de conclure un partenariat stratégique avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dédié spécialement aux pays subsahariens.  Évoquant ensuite l’expérience nationale de son pays, le représentant a indiqué que la crise y avait modifié la fonction même de l’agriculture, qui n’est plus régie par la réalisation de l’autosuffisance en produits alimentaires de base, mais par la garantie de la sécurité alimentaire, subordonnée aux possibilités de production nationale et aux opportunités offertes par le marché international.  M. Souissi a évoqué le plan « Maroc vert », dont l’objectif est de moderniser l’agriculture, d’améliorer les revenus des agriculteurs et de lutter contre la pauvreté en milieu rural.  Grâce à ce plan, a-t-il expliqué, le Gouvernement marocain a encouragé la constitution d’« agrégats » d’agriculteurs, susceptibles d’accélérer la mise en gestion privée des terres publiques et collectives et, partant, de résoudre les problèmes fonciers dont dépend bien souvent l’investissement.


M. DO OZAKI (Japon) a déclaré que le monde fait face en ce moment au défi de la réalisation de l’un des Objectifs du Millénaire pour le développement, qui est de réduire de moitié la proportion de personnes souffrant de la faim à travers le monde d’ici à 2015.  Le renforcement de la sécurité alimentaire, a-t-il souligné, est l’une des priorités de la politique étrangère du japon.  Il a ensuite rappelé que le Japon avait promis, au cours du Sommet du G-8 de L’Aquila en Italie, tenu en 2009, un financement d’au moins trois milliards de dollars sur la période 2010-2012 en faveur de la promotion du secteur agricole.  Le Japon mène une Initiative dénommée « Coalition pour le développement du riz africain », qui vise à doubler la production de riz en Afrique durant la période 2008-2018, a-t-il affirmé.  Rappelant que l’agriculture est le fondement de l’économie de nombreux pays en développement, le représentant a soutenu que le développement du secteur agricole apparait ainsi essentiel pour la croissance économique de ces pays.  Invitant les investisseurs privés à financer l’agriculture des pays en développement, il a indiqué que le Japon a lancé l’Initiative « Investissement agricole responsable », qui vise à maximiser les bénéfices de l’aide dans les pays assistés, dans les communautés locales, ainsi que ceux des investisseurs.  Cette initiative, a-t-il rappelé, est mené en partenariat avec la Banque mondiale, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).


Mme DIANA AL-HADID (Jordanie) a regretté qu’en dépit des avancées technologiques d’aujourd’hui, la faim et la malnutrition continuent de menacer l’existence de millions de personnes à travers le monde.  Elle a ensuite estimé que le secteur de l’agriculture était l’un des plus performants de l’économie jordanienne, ceci en dépit des limites que posent des sols arables dont les superficies sont réduites et la nécessité de les irriguer.  Le Gouvernement jordanien a lancé un plan stratégique national pour le développement agricole qui participe du développement durable du pays, a ajouté Mme Al-Hadid.


M. ENAYETULLAH MADANI (Afghanistan) a déclaré qu’avant les conflits armés que connaît le pays en ce moment, l’autosuffisance alimentaire était réelle en Afghanistan.  Aujourd’hui, a-t-il relevé, des millions d’Afghans sont quotidiennement victimes de la faim et de la malnutrition et dépendent de l’assistance alimentaire extérieure pour leur survie.  De ce fait, il a souhaité que le secteur agricole afghan soit restructuré afin de le rendre plus performant, ceci en respectant des normes et exigences écologiques.  Reconnaissant que 80% d’Afghans vivent dans les zones rurales et que l’agriculture représente 53% de l’économie nationale, le représentant a invité la communauté internationale à soutenir l’agriculture afghane par des partenariats dans les secteurs de l’irrigation et des technologies agricoles.  Rappelant que 37% d’Afghans vivent dans l’insécurité alimentaire et que 59%  des enfants de moins de cinq ans souffrent de problèmes de croissance à cause de la malnutrition, M. Madani a indiqué que des solutions sont envisagées pour remettre sur pied l’agriculture afghane.  Il faut notamment mettre en place une gestion plus rationnelle des ressources en eau afin d’en faire bénéficier le secteur agricole, créer des infrastructures routières afin de désenclaver les zones rurales et développer ainsi les marchés agricoles, et renforcer les institutions locales en créant des conseils de développement communautaires.


M. MOHAMED AL-OUTAIBI (Qatar) a rappelé que les zones arides représentaient plus de 40% des terres du monde et abritaient plus de deux milliards d’êtres humains.  « Douze millions d’hectares sont perdus chaque année à cause de la dégradation des sols », a-t-il ajouté, estimant le coût économique de cette perte à 42 milliards de dollars.  Après avoir souligné l’impact négatif de la désertification sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le représentant a mis l’accent sur le fait qu’en rendant les zones arides exploitables, les pays effectuaient des progrès sur plusieurs fronts: « nous renforçons la sécurité alimentaire; nous appréhendons plus efficacement les conséquences du changement climatique; nous aidons les peuples démunis à mieux contrôler leur destinée, et nous accélérons donc la mise en œuvre des OMD », a-t-il ainsi dit.  Le représentant a assuré qu’en tant que membre de l’Alliance mondiale des zones arides (« World Alliance of Dry Lands »), le Qatar était désireux de coopérer activement avec d’autres pays confrontés aux défis de la désertification aux niveaux régional et international.  « Nous devons trouver ensemble des solutions pour lutter contre la rareté de l’eau et développer plus avant de nouvelles technologies de mise en valeur des zones arides », a-t-il conclu.


Mme ENKHTSETSEG OCHIR (Mongolie) a déclaré que la Mongolie, son pays, faisait face à de nombreux défis dans les domaines du développement agricole et de la sécurité alimentaire.  En réponse aux problèmes qui se posent, le Gouvernement a lancé en 2008 la « Campagne de réhabilitation de la troisième récolte », qui vise à augmenter le rendement des exploitations pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire au niveau national, a-t-elle expliqué.  Ainsi, la demande nationale en matière de farine et de pommes de terre sera satisfaite cette année à 100%, a précisé la représentante.  De plus, des actions ont été entreprises pour améliorer l’environnement juridique et la cohérence du cadre politique, en ce qui concerne le développement agricole.  En février 2009 enfin, le Gouvernement mongol a adopté un Programme national sur la sécurité alimentaire (2009-2016), qui vise à mettre en place un environnement propice à l’investissement en provenance du secteur privé, a ajouté Mme Ochir.


M. Sergey B. Kononuchenko (Fédération de Russie) a expliqué que le Gouvernement de la Fédération de Russie avait entrepris de renforcer les capacités agricoles du pays afin, non seulement de garantir l’autosuffisance alimentaire à sa population, mais aussi de pouvoir venir en aide aux pays touchés par la sécheresse ou concernés par le manque de terres arables sur leur territoire.  Parallèlement aux mesures prises au niveau national pour lutter contre la crise alimentaire mondiale, la Fédération de Russie a contribué, sous l’égide du Programme alimentaire mondial (PAM), à hauteur de 30 millions de dollars à l’aide alimentaire mondiale.  Le représentant a souligné qu’il fallait améliorer l’assistance accordée aux pays en développement pour les aider à faire face à la volatilité des prix des céréales.


U HAN THU (Myanmar) a relevé que les leçons apprises de la récente crise alimentaire mondiale permettent de comprendre que l’agriculture mérite des investissements supplémentaires.  Reconnaissant que, l’agriculture est un pilier de l’économie du Myanmar, le représentant a indiqué que le plan de développement national de son pays accorde une place prioritaire à l’éradication de la pauvreté et à la promotion du développement rural.  L’agriculture conventionnelle est graduellement remplacée par une agriculture mécanisée, a-t-il indiqué.  Ajoutant que la superficie de terres cultivées au Myanmar est passée de 19,5 millions d’hectares en 1988-1989 à 29,56 hectares en 2009-2010, il a noté que 13,88 millions d’hectares de terres arables y restent disponibles pour l’exploitation agricole.  Rappelant le rôle et la responsabilité que chaque pays devrait avoir dans la conduite de ses politiques de développement, le représentant a aussi indiqué que des problèmes de caractère mondial comme celui de la crise alimentaire nécessitent des solutions à l’échelle mondiale.


M. HABIL (Jamahiriya arabe libyenne) a préconisé la recherche de solutions qui consisteraient à éviter les politiques erronées du passé, qui n’ont pas permis de prévenir les crises économique, alimentaire et énergétique dont les effets se font encore ressentir sur de nombreux pays et sur leurs populations.  Après avoir affirmé qu’il fallait conclure les négociations commerciales du Cycle de Doha, le représentant a estimé qu’au plan national, la Libye avait consenti d’importants efforts en vue de limiter les retombées de la crise.  Il s’est félicité que l’Union africaine ait, lors de son dernier Sommet, qui s’est tenu en Libye, adopté une Déclaration qui met l’accent sur la problématique des changements climatiques qui se pose s’agissant du développement agricole et de la sécurité alimentaire.


M. GERSHON KEDAR (Israël) a parlé de l’expérience et des succès obtenus par Israël dans le domaine agricole, et que le pays partage avec ses partenaires à travers les activités de l’Agence israélienne pour la coopération internationale pour le développement (MASHAV).  Cette agence, a-t-il indiqué, vient de lancer un programme de formation agricole de 11 mois à l’attention des étudiants en agronomie des pays d’Asie du Sud-Est.  Rappelant que 70% des personnes souffrant de la pauvreté dans le monde sont de sexe féminin, le représentant a souligné l’importance de l’autonomisation des femmes afin de promouvoir le développement agricole et atteindre la sécurité alimentaire.


M. FRANKLIN RANGEL (Venezuela) a assuré que les politiques défendues par le Président Hugo Chavez avaient permis de promulguer la loi sur la sécurité alimentaire et la souveraineté, ainsi qu’un autre texte concernant le financement du secteur agricole au Venezuela.  Par ailleurs, un cadre juridique a été mis au point, qui privilégie un modèle de développement rural intégré, a-t-il indiqué.  Une déclaration sur la production agricole a aussi été adoptée, a poursuivi le représentant, qui a expliqué qu’il s’agissait de promouvoir les coopératives au sein des communautés rurales.  En outre, l’entreprise pétrolière d’État « Petróleos de Venezuela » consacre une partie de ses investissements à l’amélioration de la production agricole, a-t-il ajouté.


M. BENEDICT LUKWIYA (Ouganda) a déclaré qu’avoir près d’un milliard de personnes souffrant de la faim dans le monde ne représente pas seulement une crise alimentaire, mais aussi une crise politique qui requiert une action politique urgente aux niveaux mondial, régional et national.  L’agriculture représente près de 23% du produit intérieur brut de l’Ouganda et emploie 70% de la population active, a affirmé le représentant.  Agir dans ce secteur, a-t-il relevé, devrait avoir une répercussion sur le développement rural et partant, sur la réduction de la pauvreté.  M. Lukwiya a aussi invité la communauté internationale à soutenir les efforts des pays en développement visant à mettre sur pied des politiques agricoles susceptibles de leur assurer la sécurité alimentaire.


M. Aboubacar Ibrahim ABANI (Niger) a déclaré que le principal défi qui se pose à son pays est de jeter les bases d’un développement durable.  C’est dans ce cadre que le Gouvernement du Niger a mis en place en janvier 2002 sa Stratégie de réduction de la pauvreté, code de référence de sa politique économique, financière et sociale.  Cette Stratégie, qui se fonde sur une démarche participative et qui bénéficie de l’appui des partenaires au développement du Niger a pour ambition d’en faire un pays émergent.  Il s’agit également d’une vision qui doit bénéficier des synergies sous-régionales et régionales parce qu’elle est en phase avec les stratégies d’intégration et de lutte contre la pauvreté élaborées au niveau continental (Union africaine et NEPAD) et au niveau des institutions d’intégration sous-régional (CEDEAP – CENSAD – UEMOA), a précisé le représentant.  Dans ce contexte, a-t-il ajouté, le secteur rural bénéficie d’une attention toute particulière.


Mme Anna Georgette de La Vega Alcoreza (Bolivie) a déclaré que chaque être humain a un droit à l’alimentation et le droit de ne pas souffrir de la faim.  Évoquant le droit pour chaque pays d’établir sa propre politique alimentaire en fonction de ses priorités nationales, le représentant a regretté le fait que le surplus de production agricole des pays développés soit déversé sur les marchés des pays en développement, ce qui constitue une forme de « dumping ».  Il a aussi invité la communauté internationale à regarder avec plus d’attention les considérations écologiques et a préconisé la création d’un tribunal international pour sanctionner les crimes contre la nature.


M. FAHAH BIN FAISAL Al Saud. (Arabie saoudite) a déclaré que l’Arabie saoudite était engagée dans un vaste projet visant à assurer son autosuffisance à la fois sur les plans de l’eau potable et des produits alimentaires.  Il a assuré que l’Arabie saoudite avait réussi à augmenter considérablement sa production agricole, ce qui s’est notamment traduit par une hausse de la production maraîchère en 2009 et 2010.


M. Kwangsuk PARK (République de Corée) a déclaré que son pays va consacrer 100 millions de dollars au cours de la période 2009-2011 à l’assistance à la sécurité alimentaire.  Une partie de ces fonds, a-t-il mentionné, est allouée aux activités d’assistance alimentaire du Programme alimentaire mondial (PAM).  Vingt neuf projets, a-t-il noté, sont mis en œuvre en ce moment dans des pays en développement dans le domaine agricole par la République de Corée qui accueille le prochain Sommet du G-20 au cours duquel le Gouvernement coréen compte œuvrer afin que cette instance respecte ses engagements concernant le soutien à l’agriculture des pays en développement. 


M. Abulkalam ABDUL MOMEN (Bangladesh) a affirmé qu’il fallait compenser le sous-investissement massif dont le secteur agricole a souffert ces dernières années.  Le Cadre d’action global de la Réunion de haut niveau sur la sécurité alimentaire pour tous a en effet estimé à entre 25 et 40 milliards de dollars le montant des investissements qui devraient être réalisés chaque année dans les pays en développement pour les aider à réaliser leur autosuffisance alimentaire, a-t-il souligné.  Le représentant a estimé que la coopération Sud-Sud pouvait jouer un rôle à cet égard, que ce soit au niveau international, régional ou bilatéral.  Son action pourrait prendre la forme d’une aide au commerce, elle pourrait aussi se traduire par la mise en place de systèmes d’alerte rapide afin de prévenir les pénuries de denrées, et elle pourrait promouvoir l’échange de meilleures pratiques ou les transferts de technologies.


M. Paulo JosÉ Chiarelli VicenteDE AZEVEDO (Brésil) a déclaré que la crise alimentaire mondiale, ainsi que la crise économique et financière, ont fait ressortir les lacunes dont souffrent les institutions internationales des secteurs concernés.  De ce fait, a-t-il relevé, l’aide alimentaire apportée par la communauté internationale doit être complétée par un renforcement de la coordination de l’action de ces institutions afin de pouvoir réaliser les objectifs internationalement arrêtés.  Saluant le rôle de coordination que joue le Comité pour la sécurité alimentaire, le représentant a invité la communauté internationale à œuvrer en faveur de l’augmentation des productions agricoles.  Il a aussi regretté le fait que le Secrétaire général, dans son rapport, n’ait pas relevé les aspects positifs de la culture des plantes permettant d’obtenir des produits biocombustibles et qu’il n’ait mentionné que leur impact négatif sur les cultures destinées à la consommation humaine.


Mme YANERIT C. MORGAN SOTOMAYOR (Mexique) a rappelé qu’assurer la sécurité alimentaire aux populations relevait d’une logique d’État dans son pays, qui est un producteur important de denrées agricoles.  Le Mexique participe aussi à l’amélioration du système de Rome (FAO et FIDA) en engageant ces organisations dans la lutte contre la faim et l’éradication de la pauvreté, a-t-elle indiqué.  Favorable au transfert de technologies, le Mexique s’est porté coauteur de la résolution qui porte sur l’innovation technologique et la formation technique en vue de renforcer les stratégies de sécurité alimentaire des pays en développement, a annoncé Mme Morgan Sotomayor.


M. JISHENG XING (Chine) a déclaré que pour résoudre la question posée par l’insécurité alimentaire au niveau mondial, il faudrait prendre des mesures telles qu’augmenter les financements agricoles ainsi que la production agricole; mener des réformes institutionnelles; améliorer la gouvernance agricole mondiale et conclure les négociations commerciales du Cycle de Doha afin de mettre en place un système commercial multilatéral plus équitable, notamment en ce qui concerne le commerce des produits alimentaires.  La Chine accorde une importance majeure aux questions agricoles, d’autant plus que le pays doit nourrir plus d’un milliard de personnes, a noté le représentant.  Avec 9% des terres arables du monde et 6,5% des réserves en eau douce de la planète, la Chine, a-t-il indiqué, réussit à nourrir 20% de la population mondiale.  Depuis l’année 2009, a relevé le représentant, la Chine a exporté 551 000 tonnes de nourriture vers les pays asiatiques et africains faisant face à la faim et à la malnutrition.  Dans les cinq prochaines années, a-t-il révélé, 3 000 experts agricoles de Chine vont offrir leur assistance technique aux pays en développement, leur permettant ainsi de partager l’expérience de la Chine en matière agricole dans le cadre de la coopération Sud-Sud.


M. AbdourahmaneTRAORÉ (Sénégal) a déclaré que tous les jours, les télévisions montrent les images insoutenables de femmes, enfants et vieillards souffrant de faim chronique alors que, dans le même temps, la production alimentaire mondiale est suffisante pour pouvoir nourrir tout le monde.  Il faut investir dans l’agriculture, a-t-il déclaré, appelant aussi les nombreuses institutions internationales du domaine agricole et alimentaire à mieux coordonner leurs efforts afin de venir à bout de la faim dans le monde.  Soulignant que le Sénégal a mis en œuvre des programmes de développement rural et agricole, le représentant a relevé que les subventions agricoles et le protectionnisme que les pays développés ont mis en place sont des obstacles au développement de l’agriculture des pays en développement.


M. Octavio ErrÁzuriz (Chili) a mis l’accent, dans sa déclaration, sur le rôle de la femme dans le développement agricole.  Il a également évoqué les problèmes posés par la sous-alimentation, cette « faim cachée », mais si répandue, qui pourrait se traduire par une grave crise de santé publique.  Le représentant a également mentionné l’impact qu’ont eu pendant des décennies les subventions accordées par les pays développés à leurs agriculteurs, subventions qui entravent l’accès au commerce international des produits agricoles des pays en développement et détruisent leur agriculture.


Mme LILA RATSIFANDRIHAMANANA, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a rappelé que le dernier rapport de la FAO de septembre dernier indique que le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde est passé de 1,2 milliard à 925 millions de personnes.  De ces 925 millions de personnes, 166 millions vivant dans 22 pays du monde souffrent de faim chronique et ont besoin d’une assistance urgente, a-t-elle annoncé.  Indiquant que l’aide au développement ne pourra pas suffire à nourrir les 9 milliards de personnes que le monde va compter en 2050, la représentante a invité la communauté internationale à investir davantage dans le secteur agricole.  Elle a indiqué que la FAO célèbre, le 4 novembre prochain, la Journée mondiale de l’alimentation dont les manifestations seront placées sous le thème « Restons unis contre la faim ».


Mme JANE STEWART, Observatrice de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a déclaré que les stratégies de promotion de la sécurité alimentaire doivent combiner l’agriculture et le secteur non agricole.  Dans le but de la mise en place de stratégies efficaces de développement, le secteur rural constitue un moteur potentiel de croissance et de résilience face aux crises, a-t-elle poursuivi, estimant que les agriculteurs doivent être considérés comme des « entrepreneurs agraires ».  Il faut néanmoins reconnaître les déficits structurels qui ralentissent l’éclosion de ce potentiel, dont notamment l’insuffisance des investissements, des transferts de technologie, et les difficultés qui se posent concernant l’accès à la terre.  Le déficit en matière de travail décent exacerbe ces déficits, a-t-elle estimé.  À cet égard, l’OIT a entrepris des discussions sur l’emploi rural pour lutter contre la pauvreté, en juin 2008.  Elle a créé un groupe de travail technique tripartite sur la crise des prix et des cours des produits alimentaires au niveau mondial et sur les impacts que cette situation a sur le travail décent, en mars 2009.  L’observatrice a souligné que le déficit de travail décent constitue un obstacle pour les hommes et les femmes du monde rural, ainsi que pour leur communauté et pour leur pays, s’ils veulent sortir d’une situation de faible productivité, de l’insécurité alimentaire, de la pauvreté et du piège de la vulnérabilité.  Ces informations sont contenues dans le Cadre global d’action, publiée en 2010, par l’Équipe spéciale de haut niveau sur la crise mondiale de la sécurité alimentaire.  L’OIT a renforcé les partenariats avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Fonds international de développement agricole (FIDA), a-t-elle indiqué.


M. GEORGE ASSAF, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a rappelé qu’un sixième de l’humanité est sous-alimentée.  Les fléaux de la faim et de la malnutrition ont des conséquences dramatiques sur les vies humaines, et menacent les progrès destinés à faciliter la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il ajouté.  L’ONUDI plaide en faveur d’une réponse multidisciplinaire, comme le montre l’Initiative pour le développement de l’agribusiness et des agro-industries en Afrique (3ADI) menée avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Fonds international de développement agricole (FIDA).  M. Assaf a lancé un appel à l’adoption d’une approche globale du processus de transformation de l’agriculture dans les zones rurales.  Il a estimé que les petites exploitations agricoles ne doivent plus être perçues sous l’angle de la subsistance et de la pratique d’une agriculture traditionnelle, mais doivent devenir des entreprises modernes en ce XXIe siècle.  Rappelant les besoins en matière de technologies et de modes d’organisation, il a marqué sa préoccupation face à la dégradation des écosystèmes et des changements climatiques.  Trois quarts des Africains sous-alimentés tirent leurs moyens de subsistance des petites exploitations, a-t-il poursuivi.  De victimes aujourd’hui, ils doivent se trouver demain au cœur d’une réponse nationale efficace pour la création de conditions assurant une vraie sécurité alimentaire, a-t-il recommandé.


Droit de réponse


Exerçant son droit de réponse, le représentant de la République islamique d’Iran a précisé que l’appellation « golfe persique » est la seule terminologie reconnue par la communauté internationale pour désigner la zone maritime séparant les États de la péninsule arabique de la République islamique d’Iran. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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