L’INTÉGRATION SOCIALE EST INDISPENSABLE POUR PARVENIR À L’ERADICATION DE LA PAUVRETÉ, ESTIMENT LES DÉLÉGATIONS DE LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL
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Commission du développement social
Quarante-septième session
4e et 5e séances – matin & après-midi
L’INTÉGRATION SOCIALE EST INDISPENSABLE POUR PARVENIR À L’ERADICATION DE LA PAUVRETÉ, ESTIMENT LES DÉLÉGATIONS DE LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL
Les délégations de la Commission du développement social, qui poursuivaient aujourd’hui le débat général de la quarante-septième session de cet organe de l’ONU chargé du suivi du Programme d’action de Copenhague, ont estimé que la réussite des politiques nationales d’intégration sociale était nécessaire pour mettre fin à la pauvreté et à l’exclusion.
Reprenant les observations formulées par le Secrétaire général des Nations Unies dans son rapport sur la question*, les États Membres ont également souligné que le renforcement de la cohésion sociale était un enjeu majeur pour empêcher la dislocation des sociétés dans un contexte international fragilisé par les conséquences de la crise économique et financière. Ils ont appelé les pays industrialisés à ne pas relâcher, dans ce contexte difficile, les efforts entrepris en faveur du développement.
Le représentant de l’Afrique du Sud, qui s’exprimait au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a ainsi déclaré que les politiques d’intégration sociale devraient concerner tous les individus, une approche inclusive étant indispensable pour surmonter l’obstacle majeur au développement de l’Afrique que constitue le fléau de la pauvreté.
Insistant sur le fait que les défis en matière de développement ne pourront être relevés sans des partenariats robustes entre les pays dans le besoin et la communauté internationale, le représentant de l’Afrique du Sud a demandé l’augmentation de l’aide publique au développement (APD), l’annulation de la dette pour permettre aux pays en développement d’investir dans le secteur social, ainsi que l’amélioration de l’accès des produits de ces pays aux marchés mondiaux.
Emboîtant le pas de la délégation sud-africaine, la représentante du Bangladesh a noté que l’éradication de la pauvreté devrait être accompagnée du renforcement des services publics de base et du placement de l’individu au centre des programmes de développement. « Il faut qu’il soit un agent actif de transformation sociale et non pas un bénéficiaire passif de l’aide publique », a-t-elle fait remarquer.
Comme la plupart des intervenants, la représentante du Bangladesh a plaidé pour la participation des groupes les plus vulnérables aux processus de décision. Elle a estimé que, dans les pays en développement, une telle stratégie au service de la cohésion et de la justice sociales représentait le meilleur moyen de vivre durablement dans la paix.
« Il faut que tous les groupes ou individus les plus vulnérables se voient offrir les mêmes chances que les autres, pour participer pleinement à l’essor économique de leur pays », a renchéri la représentante des Philippines. Les pauvres, les femmes, les jeunes, les travailleurs migrants et autres groupes défavorisés ne doivent pas rester en marge de la société, a-t-elle déclaré.
« Ces groupes doivent être des membres productifs qui contribuent au bien-être des communautés, la tolérance et le respect mutuel étant des valeurs essentielles pour parvenir à l’objectif d’une société pour tous », a-t-elle estimé, faisant écho au principal objectif de la Déclaration du Sommet sur le développement social de Copenhague.
Des délégations ont par ailleurs voulu attirer l’attention sur l’origine de la crise économique et financière. Cuba, en particulier, a fustigé « un ordre mondial injuste imposé par les pays industrialisés », ainsi que « la mondialisation néolibérale » qui sape toute possibilité de bâtir une société plus juste, où toutes les personnes auraient les mêmes chances de réussite.
Le représentant cubain a condamné « l’égoïsme, l’injustice, les ambitions hégémoniques, la consommation excessive et le gaspillage », et a jugé que la pauvreté qui accable, selon lui, 80% de la population mondiale ne sera éliminée que lorsque les pays riches auront abandonné leurs privilèges.
Pour sa part, la représentante des États-Unis, qui s’est dite très préoccupée par les « effets néfastes de la crise financière sur le développement », a assuré que l’Administration du Président Obama serait active à l’échelle nationale et internationale, par le biais du plan de relance économique et à travers leur participation aux travaux du G-20 et à de nombreuses discussions bilatérales.
Concernant la relation entre les États-Unis et l’ONU, elle a dit attendre beaucoup de la réunion que tiendra l’ECOSOC au printemps avec les institutions de Bretton Woods et de la conférence sur l’impact de la crise financière sur le développement que l’Assemblée générale convoquera prochainement.
« Les réunions de l’ONU donnent l’occasion d’apprendre davantage sur la manière dont les pays les plus vulnérables sont touchés par la crise », a-t-elle dit, avant de demander que l’on revienne à l’esprit du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague, « marqué par l’espoir ».
La Commission a également entendu les déclarations de plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) qui ont abordé les problèmes spécifiques auxquels sont confrontés les groupes défavorisés sur la voie de l’intégration sociale. En outre, la séance de l’après-midi a été marquée par un échange de vues entre la Coordonnatrice exécutive du Programme des Volontaires des Nations Unies et des États Membres. La discussion a porté sur le rôle du bénévolat dans les stratégies d’intégration sociale et dans celles visant à lutter contre l’exclusion et la discrimination.
La Commission du développement social poursuivra son débat général demain, vendredi 6 février à 10 heures.
* E/C.5/2009/2
SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Thème prioritaire: intégration sociale
Suite du débat général
M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud), intervenant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a rappelé que la société inclusive telle qu’envisagée dans le Programme d’action de Copenhague devrait être basée sur le respect de tous les droits de l’homme et des libertés fondamentales, la diversité culturelle et religieuse, la justice sociale et la nécessité de répondre aux besoins spécifiques des plus vulnérables. Après avoir salué les progrès accomplis depuis le Sommet mondial pour le développement social de 1995, suivi de la mise en place du Plan d’action sur le vieillissement, de la Convention sur les droits des personnes handicapées et du Programme d’action pour la jeunesse, le représentant a estimé que l’intégration sociale exigeait, dans le contexte actuel de crise, l’adoption de politiques de cohésion sociale robustes. Les politiques et programmes doivent avoir pour but d’assurer l’intégration sociale de toutes les communautés et individus, a-t-il encore dit, soulignant qu’une telle approche était indispensable pour mettre fin au fléau de la pauvreté, principal frein au développement. À cet égard, M. Kumalo a insisté sur le fait que les défis en matière de développement ne pourraient être relevés sans des partenariats solides entre les pays dans le besoin et la communauté internationale. Dans ce cadre, le représentant a notamment demandé l’augmentation de l’aide publique au développement, l’annulation de la dette pour permettre aux pays en développement d’investir dans le secteur social ainsi que l’amélioration de l’accès des produits de ces derniers aux marchés internationaux.
M. AHMED ABOU ELKHEIR, Ministre adjoint de la solidarité sociale de l’Égypte, a rappelé que dans le Rapport sur le développement humain de 2005, le Gouvernement égyptien s’était engagé à mettre au point un nouveau contrat social entre les citoyens et l’État, grâce à un processus d’établissement de la confiance. Le Gouvernement a ainsi décidé, a-t-il précisé, que les politiques sociales devraient se concentrer sur les secteurs spécifiques considérés comme essentiels à la vie quotidienne des citoyens, comme la santé, la qualité de l’éducation ou la protection sociale, afin de réaliser la justice sociale et l’égalité des chances pour tous les citoyens, avec une redistribution des ressources, à savoir « une société pour tous » telle que définie dans la Déclaration de Copenhague et le Programme d’action.
Trois enseignements peuvent être tirés du processus, a indiqué M. Abou Elkheir. Tout d’abord, a-t-il expliqué, la croissance économique n’assure pas forcément le développement social et la qualité de vie. Elle peut en effet s’accompagner d’une distribution inégale des revenus, ou creuser un fossé entre les riches et les pauvres. Ensuite, le développement humain est un élément fondamental pour faire progresser la croissance et améliorer la répartition des revenus. Enfin, a-t-il ajouté, chaque société comprend des groupes marginalisés qui ne sont pas inclus dans ce processus de développement, et doivent faire l’objet d’une protection permanente, comme les personnes âgées ou les personnes handicapées; ou d’une protection temporaire, comme les chômeurs ou les enfants. Après avoir rappelé que l’Égypte avait parrainé en février 2007, avec la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), la Conférence nationale sur la politique sociale intégrée, le Ministre a souligné que les politiques sociales devraient cibler tous les citoyens et ne pas rester limitées à des catégories spécifiques. Le rôle central que joue l’État pour garantir les droits sociaux de tous les citoyens ne devrait pas se limiter au seul respect de leurs besoins fondamentaux, a-t-il ajouté. Avant de conclure, le Ministre a mis l’accent sur l’importance d’investir dans le capital humain pour élaborer et mettre en œuvre les différentes politiques nationales.
Mme ISMAT JAHAN (Bangladesh) a axé sa déclaration sur les efforts menés par son pays pour promouvoir l’intégration sociale des couches les plus vulnérables de la population. Elle souligné que le défi le plus important au plan national était de maintenir un taux de croissance économique suffisamment élevé pour pérenniser cette intégration et poursuivre le développement du pays. La représentante a mis l’accent sur la lutte contre la pauvreté et le renforcement des services publics de base. L’idée est de placer la personne au centre des programmes de développement, en en faisant un agent actif de transformation sociale et non pas un bénéficiaire passif de l’aide publique, a expliqué Mme Jahan. Elle a ensuite indiqué que l’éradication de la pauvreté au Bangladesh s’accompagnait d’initiatives d’autonomisation des femmes, par le biais, notamment, de l’accès facilité au microcrédit et à la formation professionnelle, « afin de permettre aux femmes de faire partie intégrante non seulement de la société, mais aussi de l’économie nationale dans son ensemble ». La représentante a aussi estimé que l’inclusion, la cohésion et la justice sociales formaient dans les pays en développement le meilleur moyen de vivre dans la paix. Elle a ainsi plaidé pour une approche intégrée en vue de mener à bien les politiques sociales pertinentes, conformément à l’esprit du Sommet mondial pour le développement social de 1995.
M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a estimé qu’il était opportun de prêter une attention particulière au concept de l’intégration sociale, en tenant dûment compte de ses liens avec l’élimination de la pauvreté, la lutte contre l’exclusion et le droit au plein-emploi et au travail décent pour tous. Les questions d’intérêt social constituent des défis majeurs trop graves pour que le continent africain puisse les affronter sans que la communauté internationale, en particulier les pays industrialisés, y mette du sien, notamment en soutenant les initiatives des pays en développement, a-t-il estimé. Le représentant a ajouté que le développement agricole pouvait contribuer de façon décisive à la lutte contre la pauvreté et à l’accroissement des revenus en milieu rural, car l’agriculture offre d’énormes possibilités, améliore la qualité de vie des populations et assure une amélioration de l’alimentation. Il a également affirmé que les bailleurs de fonds devraient s’employer davantage à fournir aux plus vulnérables, qui sont dans l’incapacité d’emprunter, un soutien, sous forme de subventions, dans l’objectif d’apporter des améliorations urgentes aux besoins des sociétés les plus fragiles, en particulier celles sortant de conflits. Le représentant a réitéré, en outre, la ferme détermination de son pays à poursuivre ses efforts pour insuffler la coopération internationale, en vue d’une mondialisation juste et axée sur la promotion de l’intégration sociale, le plein-emploi et le travail décent pour tous. Il a également réaffirmé l’engagement du Maroc en faveur d’un projet de société moderniste basé sur l’enracinement de la culture des droits de l’homme, en tant que facteur de base dans la réussite de toute politique de développement.
M. LAURIS BEETS (Pays-Bas) a déclaré que compte tenu de la complexité et du caractère multidimensionnel de la présente crise économique et financière, les États Membres doivent œuvrer ensemble au sein des institutions internationales financières pour prendre les mesures qui s’imposent. De même, au niveau national, il faut que tous les acteurs travaillent main dans la main, tout en assurant la cohérence entre leurs mesures et celles prises sur le plan international. À cet égard, les États Membres de l’ONU ainsi que les institutions des Nations Unies, y compris la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI), doivent poursuivre leurs efforts afin d’adopter une politique cohérente. Le représentant a aussi rappelé que la croissance économique doit bénéficier à tous les membres de la société pour parvenir à un développement économique durable. L’emploi est crucial pour assurer l’intégration sociale, a-t-il souligné. Mais quand le travail décent n’est pas accessible à tous, quels mécanismes peut-on mettre en place pour réduire la vulnérabilité liée à la maladie, aux accidents, à l’âge et au prix élevé de l’alimentation? s’est-il demandé. M. Beets a estimé que l’approche du Secrétaire général concernant la sécurité sociale, dans son rapport sur l’intégration sociale, est pertinente. Il a souligné que la protection sociale est efficace aussi bien pour prévenir que pour réduire les inégalités. Elle contribue à réduire la pauvreté et assurer un travail décent, a-t-il dit. Le représentant s’est félicité de ce que le Secrétaire général encourage l’Organisation internationale du Travail (OIT) à poursuivre ses efforts visant à augmenter la couverture sociale, citant notamment la Déclaration de l’OIT sur la justice sociale pour une mondialisation équitable, adoptée en juin 2008.
Mme YOUSRIA SENDID-BERRAH (Algérie) a indiqué que depuis le Sommet mondial pour le développement de Copenhague de 1995, des efforts ont été déployés par les États en faveur de l’intégration des groupes sociaux les plus vulnérables. La phase actuelle de la mondialisation, a-t-elle toutefois fait remarquer, exige davantage d’actions pour que le paradigme de l’intégration sociale se concrétise. Notant que l’impact combiné des crises économique, financière, alimentaire et énergétique amplifie une situation d’exclusion déjà préoccupante, en particulier en Afrique, la représentante a estimé que les efforts consentis par les pays du continent resteraient vains, si les inégalités persistent, en raison d’une mauvaise gouvernance mondiale et d’un partage inéquitable des bénéfices de la croissance. L’objectif de l’intégration sociale n’est pas de faire en sorte que les gens s’adaptent à la société, mais que la société accepte que tous ses membres se voient reconnaître les mêmes droits, a dit Mme Sendid-Berrah.
M. FARUKH AMIL (Pakistan) a rappelé que son pays attachait une grande importance à la mise en œuvre des engagements qu’il a pris lors du Sommet mondial pour le développement social de 1995, comme en témoignent les actions entreprises au cours de ces dernières années. Il a ainsi lancé, dans le contexte plus large des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), un plan de réduction de la pauvreté qui comprend, notamment, une stratégie de développement humain centrée sur les gouvernorats provinciaux et locaux. Par ailleurs, le Programme « Benazir » de soutien aux revenus a été lancé avec un montant initial de 34 milliards de roupies pour venir en aide aux 14-15% de la population qui sont les plus pauvres. M. Amil a également indiqué que son pays procédait actuellement à l’élaboration d’une politique nationale de l’emploi qui met l’accent sur les jeunes et les femmes, ainsi qu’à celle d’un plan national d’action en faveur des personnes handicapées. Le Pakistan s’est également doté d’un système d’assurance sociale et d’institutions provinciales de sécurité sociale pour les personnes âgées et les personnes handicapées. Un plan d’action pour la réforme de la parité entre les sexes est également examiné par les autorités compétentes, afin d’assurer l’autonomisation des femmes et promouvoir l’égalité des sexes. Avant de conclure, le représentant a également indiqué qu’une commission nationale de la protection des minorités, placée sous la présidence du Conseil des ministres, avait été mise en place.
Mme IRINA VELICHKO (Bélarus) a affirmé que son pays avait élaboré plusieurs programmes de soutien à l’intégration sociale. La représentante a indiqué que, dans son pays, les femmes sont victimes de discrimination fondée sur le sexe. Ceci constitue pour les femmes un obstacle sur le marché du travail, a-t-elle dit. C’est pourquoi, elle a estimé qu’il était indispensable que son pays puisse bénéficier d’une coopération internationale plus solide pour améliorer la condition des femmes, en particulier sur le marché de l’emploi. De même, la représentante a appelé l’ONU à soutenir les efforts nationaux en faveur des enfants handicapés.
Mme MARIE YVETTE BANZON-ABALOS (Philippines) a souligné que la composition démographique et ethnique des sociétés exigeait des réponses ciblées pour lutter au mieux contre les conséquences de la crise économique et financière. L’intégration sociale dans un tel contexte requiert que tous les groupes ou individus les plus vulnérables se voient offrir les mêmes chances que les autres, pour participer pleinement au développement de leur pays, a ajouté la représentante. Elle a expliqué que les pauvres, les femmes, les jeunes, les travailleurs migrants et autres groupes défavorisés ne devraient pas rester en marge de la société. Ces groupes doivent être des membres productifs qui contribuent au bien-être et au développement économique et social des communautés dans leur ensemble, a encore dit Mme Banzon-Abalos. La tolérance et le respect mutuel sont des valeurs sociales essentielles pour parvenir à l’objectif d’une société pour tous, a-t-elle estimé. La représentante a ensuite mis l’accent sur les ravages causés par la pauvreté dans son pays, qui constitue la première cause de marginalisation, en particulier dans les zones rurales où vivent 73% des Philippins les plus pauvres. Elle a indiqué que le Gouvernement des Philippines s’efforçait de désenclaver cette population, en encourageant le crédit et en renforçant les capacités technologiques et les infrastructures. Tout comme pour les autres groupes défavorisés, l’objectif est d’accroître la participation des communautés afin qu’elles deviennent elles-mêmes des acteurs de la lutte contre la pauvreté, a conclu la représentante.
Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a indiqué que l’édification d’une société plus équitable et inclusive constitue la base des politiques en matière de développement dans son pays. Grâce à un programme combinant la sécurité, la confiance des citoyens et des investisseurs et des progrès considérables accomplis dans le secteur social, la Colombie a réussi à consolider un système favorisant la croissance durable, la réduction de la pauvreté et le bien-être. Mme Blum a précisé que le Gouvernement colombien avait mis l’accent sur un travail décent pour tous, en adoptant des politiques en faveur de l’égalité sociale et de l’élimination de la pauvreté. Elle a aussi considéré que l’éducation et la formation sont des outils importants pour créer une société plus inclusive pour toutes les tranches d’âge. La Colombie a lancé des initiatives visant les jeunes, notamment ceux du milieu rural et les personnes âgées. Ainsi, les Colombiens de plus de 62 ans peuvent bénéficier d’une éducation, de loisirs et de services de santé. La représentante a aussi mentionné les initiatives encourageant les femmes à entreprendre une activité, ou visant l’intégration des personnes handicapées, ainsi que les programmes de formation professionnelle pour les victimes de déplacements forcés et pour ceux qui ont quitté les groupes armés illicites. La Colombie a aussi augmenté de 40% l’affiliation des employés à la sécurité sociale, et elle assure un soutien aux familles vivant dans l’extrême pauvreté, a précisé la représentante.
M. ÖZHAN ÜZÜMCÜOĞLU (Turquie) a affirmé que l’intégration sociale était essentielle à la création d’une société juste, dynamique, respectant tous les droits, et où tout un chacun vit sur un pied d’égalité et bénéficie des mêmes chances. L’accès à l’éducation a été un élément important de la transformation sociale de la Turquie, a-t-il dit. Au niveau macroéconomique, les stratégies de croissance économique constituent des outils essentiels pour régler le problème du chômage, cause importante d’exclusion sociale, a-t-il souligné. La Turquie a réalisé des progrès importants dans ce domaine, au cours des sept dernières années, a-t-il expliqué. Cette approche est au centre des politiques économiques et sociales, une approche qui inclut la participation de la société civile et du secteur privé. De même, la Turquie attache une attention particulière aux groupes vulnérables de la société, en particulier les femmes, les personnes âgées et les personnes handicapées. À cet égard, a-t-il dit, le pays a renforcé son cadre juridique et ses capacités institutionnelles, dans la perspective de son adhésion à l’Union européenne (UE).
M. ABELARDO MORENO FERNÁNDEZ (Cuba) a déclaré que la marginalisation d’un grand nombre de pays du Sud était la conséquence de la domination d’un ordre mondial injuste imposé par les pays industrialisés. La mondialisation néolibérale, a-t-il dit et, plus récemment, la crise économique mondiale dans la plupart des pays riches, aggravent encore la situation. Le représentant s’est demandé comment bâtir une société plus juste, où toutes les personnes auraient les mêmes chances de réussite et les mêmes opportunités, alors que prévalent l’égoïsme, l’injustice, les ambitions hégémoniques, la consommation excessive, ou encore le gaspillage. La situation ne pourra changer que lorsque les puissants auront abandonné leurs privilèges, a estimé le représentant, rappelant que 80% de la population mondiale vivait toujours dans l’ombre des plus riches. Le progrès social sera réalisé lorsque les puissants auront répondu à leurs obligations en matière d’aide publique au développement, et lorsqu’ils auront renoncé à subventionner, à hauteur de 300 milliards de dollars, leurs produits agricoles, a encore lancé M. Moreno. Après avoir évoqué les réussites sociales de son pays en dépit du « blocus imposé par les États-Unis », le représentant s’est dit fier que les Cubains puissent bénéficier d’une démocratie participative grâce à laquelle ils pèsent de tout leur poids sur les processus décisionnels.
M. STEPHEN RICHARDS (Royaume-Uni) a affirmé que son pays appuyait vigoureusement le travail du « Youth Employment Network (YEN) », qui œuvre à promouvoir l’emploi chez les jeunes. L’an dernier, a-t-il dit, le Royaume-Uni a organisé une manifestation rassemblant un certain nombre de pays chefs de file de ce réseau, afin d’examiner les moyens de mettre en œuvre des cibles spécifiques pour promouvoir l’emploi des jeunes. D’autres groupes font également l’objet de priorités, a-t-il dit, citant les femmes, les personnes âgées et les personnes handicapées, qui continuent de faire face à des obstacles dans la plupart des régions du monde. Le représentant s’est félicité, notamment, de la recommandation du Secrétaire général, qui propose aux gouvernements de continuer à promouvoir le plein-emploi et le travail décent comme instruments centraux d’inclusion sociale et de réduction de la pauvreté. Il ne faudrait pas sous-estimer, a-t-il dit, les difficultés potentielles qu’implique une extension de la protection sociale au secteur informel. Il a également appuyé les recommandations en faveur d’une action nationale comprenant le développement de politiques sociales inclusives qui interdisent, explicitement, la discrimination ou qui lèvent les obstacles à la participation. Le représentant a conclu son intervention en exhortant la communauté internationale à trouver une réponse imaginative pour protéger les pays les plus pauvres et les foyers des conséquences des crises mondiale et environnementale, pour qu’ils puissent consacrer leurs ressources et leurs compétences à la croissance et à la réduction de la pauvreté.
M. JEAN-DANIEL VIGNY (Suisse), faisant remarquer que les pays en développement et les pays industrialisés n’affrontaient pas toujours les mêmes défis, a souligné la nécessité d’établir une distinction dans la manière d’assurer la promotion de l’intégration sociale. Évoquant la situation dans son pays, le représentant a rappelé que la Suisse, société multiculturelle, avait toujours adopté une politique d’intégration. Il a expliqué que la responsabilité sociale en Suisse reposait sur les principes de la démocratie directe, des systèmes sociaux performants, ou encore la prise en compte de la protection des minorités et la recherche d’un consensus en faveur de l’intégration. Poursuivant, M. Vigny a souligné que pour lutter contre l’exclusion, il faudrait aussi reconnaître les particularités des différents groupes sociaux et continuer de prendre des mesures pour répondre à leurs besoins spécifiques. Le représentant a également estimé que l’accès à l’éducation et à la formation était la clef pour réussir l’application d’une politique en faveur de l’intégration sociale et d’un travail décent. La formation assure de meilleures chances pour l’emploi et limite le risque de chômage, a-t-il dit, ajoutant que le travail rémunérateur et productif contribuait fortement à l’intégration individuelle dans la société. Offrir le plus grand éventail possible de chances et de filières de formation, c’est agir pour l’intégration sociale, a estimé M. Vigny.
M. JAE-BOK CHANG (République de Corée) a rappelé que l’intégration sociale passe tout d’abord par l’accès des groupes les plus vulnérables au marché du travail, ainsi que par leur participation active à la fois au sein de leurs communautés et au sein de la société en général. Les personnes handicapées et les personnes âgées, qui sont les plus vulnérables en matière d’exclusion sociale et économique, doivent bénéficier de mesures prioritaires. Son Gouvernement, a-t-il indiqué, a promulgué des lois interdisant la discrimination à l’encontre des personnes handicapées dans le travail et à l’égard des personnes âgées. Le représentant a aussi souligné qu’il était important de promouvoir la participation des femmes sur le marché du travail. La République de Corée, a-t-il dit, a établi un plan qui assure l’égalité des femmes et des hommes devant l’emploi et qui permet aux femmes de concilier vie professionnelle et familiale. Les jeunes, a-t-il fait remarquer, continuent de faire face à un manque d’opportunités pour trouver un travail décent. Le nombre de travailleurs intermittents dans son pays a augmenté, atteignant maintenant 24% de la main d’œuvre, a-t-il ajouté. La République de Corée déploie des efforts pour tenter de remédier à ces difficultés, a-t-il assuré. Son Gouvernement envisage d’étendre les programmes de microcrédit et revoit, actuellement, sa loi sur l’aide sociale pour aider les plus démunis à faire face à la crise financière actuelle, a indiqué le représentant.
M. MILOSLAV HETTEŠ (Slovaquie) a attiré l’attention sur la question des travailleurs migrants et de leurs familles, qui continuent de se heurter à des obstacles majeurs en matière d’intégration dans leurs pays hôtes. Son propre pays, comme d’autres membres de l’Union européenne, sont graduellement passés du statut de pays d’émigration à celui de pays d’immigration. Cette nouvelle donne géographique rend indispensable l’harmonisation des politiques en matière de migration pour protéger les droits des travailleurs migrants et leurs familles et leur permettre, ainsi, de profiter autant à leur pays d’origine qu’à leur pays d’accueil, a expliqué le représentant. En tant que Président du Groupe de travail sur les migrations de main-d’œuvre, créé par la deuxième Conférence des Ministres sur l’emploi et le travail de la Réunion Asie-Europe, le représentant a résumé les propositions qui ont été faites dans ce cadre pour améliorer la condition des travailleurs migrants. Le Groupe de travail, a-t-il précisé, a notamment recommandé d’adopter des politiques visant à assurer un travail décent, de l’intégration et de non-discrimination pour les migrants économiques, l’accès des migrants au marché du travail et au système de sécurité sociale du pays d’accueil, une approche commune du marché du travail et une coopération bilatérale et multilatérale plus soutenue.
Mme LAURIE LERNER PHIPPS (États-Unis) a estimé que le lien entre pauvreté, emploi et intégration sociale était clairement établi. C’est ainsi que l’une des priorités de la nouvelle Administration des États-Unis sera de promouvoir la création d’emplois et l’aide à ceux qui se retrouvent au chômage depuis longtemps, a-t-elle dit. Le Président Obama a déclaré qu’il s’efforcerait d’augmenter le salaire minimum aux États-Unis, afin de permettre aux travailleurs à plein temps de subvenir aux besoins élémentaires de leur famille, a ajouté la représentante. Elle a ensuite indiqué que la relance économique aux États-Unis et dans le monde prendrait du temps et exigerait des efforts concertés. Les États-Unis demeurent préoccupés par la crise financière et ses conséquences sur le développement, a signalé Mme Phipps, qui a rappelé que les États-Unis étaient actifs au plan national, par le biais notamment du plan de relance, mais aussi à l’échelle internationale, à travers leur participation aux travaux du G-20 et de nombreuses discussions bilatérales. Concernant la relation entre les États-Unis et les Nations Unies, la représentante a dit attendre beaucoup de la réunion que tiendra l’ECOSOC au printemps avec les institutions de Bretton Woods, ainsi que de la conférence sur l’impact de la crise financière sur le développement que l’Assemblée générale convoquera prochainement. Les réunions de l’ONU offrent une occasion importante d’apprendre davantage sur la manière dont les pays les plus vulnérables sont touchés par la crise, a-t-elle dit. Avant de conclure, Mme Phipps a demandé que l’on revienne à l’esprit du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague, marqué par l’espoir et l’idéalisme.
Mme MARIA FERNANDA ESPINOSA (Équateur) a rappelé que son pays venait de célébrer tout juste le second anniversaire de sa Révolution citoyenne. Le schéma de développement économique du Gouvernement équatorien a été révisé afin de permettre à la population de vivre dans la dignité, dans le cadre des politiques de justice sociale. L’Équateur a changé grâce à sa Révolution citoyenne, a-t-elle dit, louant les mérites d’une patrie de solidarité, où des chances et des droits égaux sont offerts à tous les hommes et à toutes les femmes. Cette transformation majeure et ce nouveau pacte social ont été intégrés dans la nouvelle Constitution, a-t-elle expliqué. La Charte politique de 2008 a permis au pays de sortir du paradigme dominant, qui a échoué à l’échelle mondiale. L’Équateur est désormais à l’abri de la spéculation des capitaux mondiaux et libéré d’un modèle qui encourage les inégalités, la faim et l’injustice, et l’empêche de réduire le fossé entre les riches et les pauvres, a-t-elle souligné. Malgré ses problèmes, l’Équateur a choisi une autre voie, a-t-elle ajouté, notant qu’il avait combattu l’ancien modèle et construit un nouveau modèle, fondé sur l’histoire du pays, sa culture et sa réalité structurelle. La priorité a été accordée à l’investissement social dans la santé et l’éducation, a-t-elle expliqué. La réduction des inégalités représente la réalisation la plus importante de la Révolution citoyenne, a-t-elle assuré. Elle a ainsi indiqué que l’Équateur s’était efforcé de parvenir à la sécurité sociale pour tous, y compris les femmes au foyer, les étudiants, les agriculteurs et les employés du secteur informel.
Mgr CELESTINO MIGLIORE, Observateur permanent du Saint-Siège, a estimé que la cohésion sociale, en tant qu’expression de la justice sociale, était une condition pour garantir à tous une vie digne. La cohésion sociale est indispensable pour répondre aux crises mondiales auxquelles l’humanité est confrontée, a-t-il ajouté. L’Observateur du Saint-Siège a indiqué que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement exigeait la participation de tous dans un contexte pacifique. Le but ultime des programmes de développement est de donner aux gens la possibilité concrète de vivre décemment leur vie et d’être des agents actifs du développement, a encore dit Mgr Migliore. Il a estimé que ce qui semblait faire défaut, c’était la lutte efficace contre la pauvreté, la discrimination, le manque de ressources financières, ou encore l’exclusion. Les besoins spécifiques des groupes les plus vulnérables doivent être appréhendés dans un cadre légal, social et institutionnel approprié, a-t-il rappelé.
Organisations non gouvernementales
Mme TAHIRIH NAYLOR, de « Bahá’i International Community », a souligné qu’une attention particulière devrait être accordée désormais à la protection de la liberté individuelle de conscience, de religion ou de croyance. L’être humain n’est pas seulement une créature qui a une fonction économique et sociale, mais c’est aussi un être noble disposant d’une volonté libre et d’une conscience qui rend possible la recherche du sens et de la vérité, a-t-elle dit. La représentante de cette ONG a ainsi mis l’accent sur la nécessité de promouvoir l’alphabétisation et l’éducation. Elle a en outre proposé que les gouvernements demandent à la Commission du développement social de reconnaître le rôle de la liberté de conscience, de religion ou de croyance dans le développement social et dans l’établissement de sociétés justes.
M. WILSON, de « HelpAge International », a estimé que dans la mesure où de nombreux pays sont confrontés au vieillissement de leurs populations dans le monde, il faudrait investir en faveur des personnes âgées. En 2050, une personne sur cinq aura plus de 60 ans, a-t-il dit, précisant que ce phénomène provoquera des changements majeurs sur les plans économique, social et culturel. Il est temps que les personnes âgées contribuent à l’évolution des mœurs, en sortant des marges de la société et de la vie publique, a encore dit le représentant, rappelant que les hommes et les femmes âgées étaient souvent la colonne vertébrale des familles et des communautés, et des catalyseurs de l’intégration sociale, en particulier dans les pays les plus pauvres. La reconnaissance de leur contribution permettra de créer des sociétés plus justes et résilientes, a estimé le représentant. Il a demandé que l’on entende la voix des personnes âgées, en privilégiant des politiques nationales qui garantissent l’exercice de leurs droits et une protection contre des abus et l’exploitation.
Mme BARBARA BAUDOT, de « Triglav Circle », une organisation non gouvernementale (ONG) qui cherche à promouvoir une approche des relations internationales et de la politique publique fondée sur les valeurs morales et spirituelles, a mis l’accent sur un changement de paradigme qui accorderait une attention particulière aux formes traditionnelles de sagesse. Le progrès réel consiste à revoir le rôle de la technologie qui divise, déshumanise et conduit à un chômage massif, a-t-elle expliqué, plaidant notamment pour un style de vie plus frugal et mieux en harmonie avec la nature.
Mme BETTY CYPSER, de « NGO Citizens United For Rehabilitation Of Errants », est intervenue brièvement pour demander que les États repensent les politiques de réinsertion des criminels. Il faut réduire la criminalité autrement, a-t-elle dit, afin de réduire, à terme, les coûts liés à l’insécurité. Elle a souhaité, à cette fin, que l’incarcération ne soit utilisée qu’en dernier recours, et que l’on évite les peines trop lourdes. Elle a également appelé à un renforcement des programmes de lutte contre la toxicomanie et la maladie mentale.
M. THOMAS BRENNAN, de « SalesianMissions », a mis l’accent sur le sort de millions de jeunes et d’enfants négligés et même oubliés dans des sociétés frappées par une pauvreté rampante et la dégradation des terres en raison des effets des changements climatiques. Il est essentiel, a-t-il souligné, que les collectivités locales et les gouvernements reconnaissent leur responsabilité dans les efforts visant à les intégrer dans la société. L’éducation pour tous est un des principaux outils de promotion du bien commun et de l’intégration sociale, ainsi que d’émancipation des jeunes, a-t-il assuré à cet égard.
Exposé de la Coordonnatrice exécutive du Programme des Volontaires des Nations Unies
La Coordonnatrice exécutive du Programme des Volontaires des Nations Unies, Mme FLAVIA PANSIERI, a présenté aux membres de la Commission du développement social un exposé sur le rôle du bénévolat dans les stratégies d’intégration sociale ou celles visant à lutter contre l’exclusion et la discrimination. Le volontariat est de nature à transformer le rythme et la nature du développement, a-t-elle affirmé, en substance, dans son intervention, suivie d’un bref débat interactif.
La Coordonnatrice a tout d’abord remercié la Commission du développement social pour son travail dans l’élaboration de la résolution adoptée récemment par l’Assemblée générale qui ouvre non seulement la voie à la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale des volontaires en 2011, mais fournit également une opportunité importante pour enrichir la compréhension de l’apport du volontariat dans le renforcement de l’intégration sociale.
Le volontariat contribue à la promotion de l’intégration sociale, a expliqué Mme Pansieri. On sait que les gens qui subissent l’exclusion sociale voient dans le volontariat une façon de lutter contre l’exclusion. On répond ainsi au problème de l’isolement social, a-t-elle souligné. Le volontariat représente un défi contre les stéréotypes qui touchent les groupes exclus, et permet à des personnes d’acquérir des compétences et des contacts leur donnant la possibilité de changer l’environnement dans lequel elles évoluent.
La Coordonnatrice exécutive a rappelé qu’en 2001, désignée comme l’Année internationale des volontaires, la Commission du développement social avait imprimé une direction forte dans ce domaine. Les membres de la Commission, a-t-elle notamment indiqué, ont appuyé l’organisation des comités nationaux de l’Année internationale des volontaires au niveau des pays. Les résolutions de l’Assemblée générale ont toujours attesté de la contribution du bénévolat dans la réalisation des objectifs nationaux de développement économique et social. Mme Pansieri a fait état d’une reconnaissance croissante de la part des gouvernements du potentiel offert par les volontaires dans la réalisation des objectifs nationaux de développement, et pour mettre l’accent sur la nécessité de développer des programmes appropriés. Néanmoins, a-t-elle dit, le concept de volontariat en tant que force d’intégration est rarement exprimé dans les politiques nationales, a-t-elle dit.
L’action volontaire est un moyen de renforcer l’inclusion des jeunes n’ayant pas de droits dans la société, a-t-elle dit, citant le rapport des Nations Unies sur l’état de la jeunesse mondiale de 2007, qui considère le volontariat des jeunes comme un moyen de renforcer et d’utiliser l’énergie positive et les capacités d’innovation des jeunes dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. De même, le volontariat, a-t-elle expliqué, contribue à rassembler des communautés, y compris des minorités ethniques.
Le représentant de la République tchèque, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a affirmé que peu était fait pour promouvoir la cohésion sociale, tandis que le nombre des victimes de l’exclusion sociale était en hausse. Reconnaissant l’apport du volontariat, il s’est félicité de la tendance croissante visant à faire participer les jeunes au bénévolat. Le représentant a demandé à la Coordonnatrice exécutive quelle était la meilleure manière, selon elle, de continuer à créer un environnement propice au bénévolat pour utiliser au mieux les volontaires. L’Union européenne réfléchit aux conclusions du Secrétaire général selon lesquelles le bénévolat pouvait parfois constituer le premier pas, pour des groupes marginalisés, pour sortir de l’exclusion.
Son homologue du Japon, rappelant que son pays et le Brésil s’étaient portés coauteurs de la résolution sur l’Année internationale des volontaires adoptée par consensus par l’Assemblée générale l’an dernier, a demandé à la Coordonnatrice exécutive d’expliquer les raisons du manque de volontaires observé dans certaines régions. Le délégué de l’Italie a souhaité, de son côté, en savoir plus sur l’expérience des Volontaires des Nations Unies dans les régions dont ils sont issus.
Mme PANSIERI a souligné, dans ses réponses, que la création d’un environnement propice au bénévolat consistait, notamment, à mettre en place ou à utiliser des institutions idoines, comme le recours à un service civil plutôt qu’à une formation militaire. Elle a également constaté une expérience considérable dans le secteur privé, qui pourrait être mise à profit, à la fois au bénéfice des entreprises et de la société. Ceci, a-t-elle dit, permet d’accroître la quantité et la qualité des services et de leurs résultats. La Coordonnatrice exécutive a reconnu le manque de volontaires russophones, ainsi que d’experts en matière de désarmement ou de lutte contre les effets des changements climatiques. Elle a notamment fait observer que 46% des bénévoles venaient d’Afrique.
Suite du débat général
M. SEIF ALI IDDI, Vice-Ministredes affaires étrangères de la République-Unie de Tanzanie, a indiqué que le Gouvernement tanzanien était pleinement engagé en faveur de la réalisation de l’objectif d’inclusion sociale. Cet objectif, a-t-il précisé, correspond aux coutumes et traditions des communautés tanzaniennes. Depuis l’indépendance, la Tanzanie a élaboré et mis en œuvre de nombreuses politiques de développement centrées sur la personne, a-t-il dit. Le représentant a notamment mentionné les plans de décentralisation par lesquels les pouvoirs sont dévolus aux collectivités locales, qui sont plus proches des groupes sociaux les plus vulnérables. Il a ensuite noté que malgré les efforts louables des gouvernements successifs, la pauvreté continuait d’être un obstacle majeur à l’inclusion sociale de tous, le fort taux de chômage, l’impact de la mondialisation et la conjonction des crises alimentaire et énergétique aggravant la situation. Le représentant a estimé que ces défis mondiaux exigeaient des efforts concertés et une intensification de la coopération aux niveaux régional et international. Il a estimé que dans ce cadre, l’atteinte de l’objectif d’un emploi décent pour tous était une priorité pour les autorités tanzaniennes. Le Gouvernement tanzanien, en collaboration étroite avec l’Organisation internationale du Travail, s’attache à mettre en œuvre le Programme d’action conjoint des Nations Unies pour générer de nouveaux revenus et réduire la pauvreté, a notamment signalé M. Iddi.
M. LIU ZHENMIN (Chine) a estimé que tous les pays devraient, même en temps de crise, s’efforcer d’améliorer leurs prestations sociales. La législation en la matière doit être un bouclier pour protéger les plus vulnérables, a-t-il dit, estimant que pour promouvoir l’intégration sociale, il était impératif de fournir la protection sociale nécessaire aux personnes démunies et marginalisées. Les gouvernements doivent réduire le fossé qui sépare les riches des pauvres, a encore estimé le représentant, qui a souligné la nécessité d’encourager les mesures d’emploi dans un cadre économique stable. Il a préconisé la mise en place de politiques macroéconomiques robustes afin de soutenir l’offre d’emploi, notamment en direction des groupes défavorisés. S’agissant de la situation particulière des pays en développement, M. Liu Zhenmin a indiqué qu’il incombait aux pays développés de tenir leurs engagements en matière d’aide, d’allègement de la dette des pays les moins avancés (PMA) et de rééquilibrage des échanges commerciaux. Évoquant ensuite la situation dans son pays, le représentant de la Chine a souligné l’attention accordée au sort des personnes âgées, des jeunes et des personnes handicapées. Les besoins spécifiques de ces groupes figurent dans les plans d’économie nationale et les programmes de développement, a-t-il ajouté, rappelant que la Chine était signataire des conventions internationales sur ces questions.
M. HABIB MANSOUR (Tunisie) a estimé que les pays ne pouvaient assurer leur essor que grâce à la conjugaison des efforts de tous les citoyens, « sans exclusion aucune ».
C’est à partir de ce principe, a-t-il expliqué, que la Tunisie a entamé, depuis son indépendance, son processus de développement. Il a ajouté que cette politique mettait la personne au centre de toutes les actions de développement, afin d’assurer la sécurité et la stabilité et de préserver l’équilibre social par le biais du dialogue, de la conciliation et de la solidarité. M. Mansour a ensuite attiré l’attention sur le statut de la femme en Tunisie et le rôle qu’elle a tenu dans l’émergence d’une société ouverte, modérée et équilibrée.
Concernant la situation particulière des femmes vivant dans les zones rurales, le représentant a indiqué qu’elles avaient bénéficié de programmes d’intégration sociale et économique élaborés dans le cadre d’un fonds de solidarité nationale. Ce mécanisme, a précisé M. Mansour, a permis aux populations vivant dans les régions reculées de se procurer un logement et de bénéficier des services de base nécessaires pour mener une vie décente. Le représentant a également mentionné les initiatives en faveur de la jeunesse, en vue d’accroître la participation des jeunes à la vie politique et associative et de faciliter leur entrée sur le marché du travail.
M. WAHEED ABDULWAHAB AHMED AL-SHAMI (Yémen) a affirmé que la crise économique et financière actuelle aurait certainement un impact négatif sur le développement social, surtout dans les pays en développement et les pays les moins avancés. Il a assuré que son pays œuvrait pour la réalisation de l’intégration sociale dans tous les domaines, qu’ils soient politique, économique ou social. Les personnes handicapées jouissent d’une grande attention, a-t-il assuré, précisant que leur contribution dans le processus de développement était garantie. Par exemple, 5% des postes de la fonction publique sont accordés aux personnes handicapées. Le représentant a appelé la communauté internationale à jouer un rôle plus grand dans le processus de développement des pays en développement et des pays les moins avancés et pour renforcer leurs capacités économiques de manière à leur permettre de faire face aux défis actuels.
M. LUIS ENRIQUE CHÁVEZ BASGOITIA (Pérou) a rappelé, comme le souligne le Secrétaire général dans son rapport, que l’intégration sociale est « à la fois un objectif et un processus dynamique, fondé sur des principes, auquel les sociétés participent pour faire progresser le développement social ». Conscient de cette nécessité et déterminé à mettre en œuvre le Sommet mondial pour le développement social et le Programme d’action de Copenhague, le Pérou s’est engagé notamment à réduire la pauvreté de 50% à 30% et la malnutrition chronique de 25% à 16%, au cours de la période 2006-2011, a indiqué son représentant. Dans le même sens, le Pérou a adopté des plans nationaux pour promouvoir le développement de la jeunesse, l’intégration des personnes âgées et l’égalité des chances pour les personnes handicapées, a-t-il ajouté, ainsi que des politiques visant l’inclusion économique, sociale, politique et culturelle des groupes sociaux défavorisés. Concernant les jeunes, par exemple, il a cité une loi qui oblige les partis politiques à inscrire 20% de jeunes sur leurs listes pour les élections municipales. En outre, le représentant a souligné l’importance de la coopération internationale pour arriver à créer des sociétés plus inclusives, comme cela a été reconnu par le Programme de Lima, adopté en 2008 lors du cinquième Sommet Amérique latine et Caraïbes-Union européenne. Il a aussi estimé que les flux migratoires doivent être abordés de façon positive, en prenant en compte la contribution des travailleurs migrants au développement économique des pays d’accueil. La reconnaissance des droits de ces travailleurs migrants par les États Membres de l’ONU est une première étape, a-t-il dit, en appelant à un débat ouvert sur cette question. Il a cependant regretté que la Convention sur cette question, adoptée en 1990, ne soit à ce jour ratifiée que par 34 pays.
M. NIRUPAM SEN (Inde) a estimé qu’il n’existe pas de solution unique aux problèmes d’exclusion sociale. Ce concept « multidimensionnel » doit être bien compris et bien traité, d’autant plus que le monde subit des crises financière et alimentaire qui ont un réel impact sur les divers programmes nationaux, a insisté le représentant. S’agissant des programmes indiens, il s’est particulièrement attardé sur l’exemple unique d’intégration sociale qu’est le concept de « gouvernance communautaire ». Ainsi, en Inde, on réserve des quotas aux communautés sur les listes électorales pour qu’elles puissent prendre activement part aux décisions sur les programmes de développement social qui les affectent.
Le représentant s’est aussi attardé sur le « Plan de garanties de l’emploi dans les zones rurales » qui offre 100 jours de travail à chaque ménage rural, et comme il est basé sur la demande, ce plan, a-t-il affirmé, est devenu un instrument « révolutionnaire » de lutte contre les inégalités sociales et pour la dignité sociale. Le représentant a conclu en soulignant l’importance d’intégrer les politiques sociales dans les politiques macroéconomiques, tant au niveau national qu’international. Au regard de la crise financière qui compromet la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, il est encore plus crucial, a-t-il estimé, que les pays développés respectent leur engagement d’octroyer 0,7% de leur produit national brut (PNB) à l’aide publique au développement (APD).
M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a souligné, lui aussi, que les groupes vulnérables, en particulier les personnes handicapées, méritaient une attention particulière pour qu’ils ne soient pas marginalisés. À cet égard, il a préconisé quatre piste: améliorer les législations nationales, faciliter les activités socioéconomiques des personnes handicapées, sensibiliser l’opinion publique pour faire comprendre que les personnes souffrant d’un handicap ne sont pas des personnes inaptes, et enfin, élargir la coopération internationale non seulement pour fournir des fonds ou des équipements, mais aussi pour échanger les expériences dans la promotion de cadres juridiques et d’infrastructures adaptées. Avec 6,63% de sa population souffrant d’un handicap, le Viet Nam a entrepris de nombreuses actions en ce sens, et se prépare à ratifier prochainement la Convention sur les droits des personnes handicapées. Par ailleurs, les politiques en faveur des personnes handicapées ont été intégrées dans les plans et politiques nationaux pour la réduction de la pauvreté, a ajouté le représentant.
M. JORGE URBINA ORTEGA (Costa Rica) a affirmé que sa délégation préférait plutôt parler de « cohésion sociale » plutôt que d’« intégration sociale », la cohésion sociale constituant, à ses yeux, une impulsion endogène. Le représentant a estimé que la crise économique et financière actuelle devrait pousser à réfléchir sérieusement et consciencieusement sur la nécessité d’avancer sans laisser quiconque à la traîne. Les résultats de l’exclusion atteindront le cœur même du système économique mondial, a-t-il prévenu, mettant l’accent, une nouvelle fois, sur la nécessité d’entreprendre une réflexion sérieuse capable de produire une stratégie capable de tenir compte des particularités sociales et culturelles. C’est ici que cette négociation doit naître, a-t-il estimé. Le représentant a notamment déploré le fait que la réalisation du plein-emploi, dans des conditions décentes, ait été remise à plus tard. Les efforts en vue de la croissance ne sont pas traduits par une amélioration de la cohésion sociale, a-t-il également dit. Il convient, par ailleurs, de redoubler d’efforts pour combattre la discrimination et la violence à l’égard des femmes et aboutir à la parité entre les sexes.
M. MADHUBAN PRASAD PAUDEL (Népal) a déclaré que les pays les moins développés, comme le Népal, étaient confrontés à de sérieux obstacles qui paralysaient leurs efforts de développement. « Nous sommes enfermés dans le cycle de la pauvreté et du sous-développement », a-t-il dit, soulignant que pour des raisons structurelles, la croissance au Népal ne pouvait dépasser un certain seuil. Rappelant le fossé grandissant entre riches et pauvres, le représentant a indiqué que dans le cas particulier des pays les moins avancés, il était vital que l’aide internationale soit augmentée. C’est dans cette perspective que les Nations Unies doivent accorder à cette question toute l’attention qu’elle mérite. De l’avis de M. Paudel, une approche en matière de développement, basée sur la promotion des droits, est l’une des clefs de l’amélioration des conditions de vie des groupes les plus vulnérables à l’intérieur même des pays en développement. M. Paudel a en outre estimé que la crise économique et financière rendait plus urgente encore l’adoption de mesures pour éradiquer la pauvreté et tirer de la marginalisation les plus démunis. « Nous devrions explorer les moyens d’assurer une prospérité économique plus juste, dont la redistribution des bénéfices profiterait aux couches défavorisées », a-t-il dit.
Mme FAITH INNERARITY (Jamaïque) a affirmé que l’objectif d’intégration sociale était inscrit dans la devise nationale de son pays: « Un seul peuple formé de nombreux peuples ». Il existe néanmoins de nombreux grands défis encore, a-t-elle dit. La représentante a fait état des risques de marginalisation des familles vivant déjà en-dessous du seuil de pauvreté que la crise économique et financière actuelle fait courir à ces familles. Elle a également évoqué une augmentation de l’instabilité et des activités criminelles dans les communautés urbaines pauvres, en particulier chez les pauvres peu éduqués ou les jeunes au chômage. Elle a en particulier mis l’accent sur la nécessité de régler de façon urgente ces situations dans les zones pauvres urbaines et les communautés rurales. La représentante a indiqué que son pays avait pris des mesures visant notamment à renforcer le système de protection sociale, y compris en aidant les foyers pauvres à maintenir leurs enfants à l’école, en particulier au niveau secondaire. Le Gouvernement jamaïcain a également procédé au lancement d’un programme important de formation par le Ministère du travail, en collaboration avec les instituts de formation pertinents et les programmes nationaux en faveur des jeunes.
Mme LORENA GIMÉNEZ-JIMÉNEZ (Venezuela) a indiqué que le nouveau modèle de développement instauré par son pays était fondé sur la justice sociale et la protection des droits de l’être humain. L’intégration sociale est en effet essentielle pour parvenir à l’éradication de la pauvreté qui, pour les pays du Sud, représente un obstacle majeur au développement. La représentante a ensuite estimé que la bonne santé économique d’un pays ne suffisait pas pour évaluer sa situation réelle. Le degré d’inclusion sociale sous l’angle de la participation de tous les citoyens à la vie de la société permet d’assurer le bien-être du plus grand nombre de personnes, réunies autour de valeurs et aspirations communes, a-t-elle dit. Elle a expliqué que le Venezuela déployait tous les efforts possibles pour assurer à toutes les composantes de sa population l’égalité des chances et des conditions d’existence décentes. La représentante a déclaré que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement risquait de souffrir de la crise financière, dans la mesure où les pays industrialisés pourraient décider de réduire leur aide au développement afin qu’ils se portent au secours de leurs institutions financières. La représentante a demandé que l’on renverse cet état de fait qui veut qu’en temps de crise, on cherche à protéger le capital au détriment des populations.
Mme WARIF HALABI (République arabe syrienne) a affirmé que son Gouvernement avait pris un certain nombre de mesures pour réaliser une croissance économique durable, tout en garantissant une répartition équitable des revenus accrus qui en découlent. Le Gouvernement syrien a mis l’accent sur le développement des infrastructures et la mise en œuvre de mesures ciblées pour toutes les catégories de la population, y compris pour les travailleurs migrants, les personnes déplacées ou les réfugiés. Ces mesures sont de nature à faciliter l’intégration de tous au sein d’une société régie par la paix et l’entente, a-t-elle souligné. La représentante a également fait état de programmes sociaux en faveur des personnes handicapées, notamment en matière d’égalité des chances. La représentante a en outre estimé qu’il incombait à tous de se pencher sur la situation des peuples vivant sous l’occupation étrangère qui sont, a-t-elle dit, la cible privilégiée permanente de lâches agressions.
Mme ANA RADU (République de Moldova) a déclaré que son Gouvernement souscrivait pleinement aux engagements qu’il a pris en vertu de la Déclaration et du Programme d’action de Copenhague. Dans ce contexte, il a lancé une évaluation de la politique de l’emploi au niveau national, à l’issue de laquelle des recommandations pour l’amélioration du marché de travail et des politiques sociales ont été formulées, et des stratégies, des plans et des programmes nationaux ont été mis en œuvre pour les personnes les plus vulnérables. Par ailleurs, a poursuivi la représentante, de nombreux efforts ont été déployés par le Gouvernement moldove pour mettre fin au trafic d’êtres humains, notamment en établissant un comité national ad hoc, à cette fin, et des comités multidisciplinaires dans les 32 districts de la République de Moldova et des sous-groupes de travail sur la prévention et la législation en matière de trafic d’enfants. Pour renforcer la promotion et la protection des droits de l’enfant, ainsi que son intégration sociale, son Gouvernement a adopté une Stratégie nationale intitulée « Éducation pour tous », afin d’élargir l’accès aux cycles primaire et secondaire, a indiqué Mme Radu.
Mme LENA TERZIKIAN (Arménie) a mis l’accent sur les mesures adoptées par son Gouvernement pour lutter contre la pauvreté qui constitue un « obstacle majeur au développement durable ». Elle a indiqué que l’augmentation significative de la croissance économique en Arménie, au cours des cinq dernières années, avait permis d’accélérer la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement. La représentante a ensuite insisté sur les mesures prises par l’Arménie pour améliorer les conditions de vie de la population et renforcer les programmes de formation à l’intention des personnes âgées et des enfants handicapés. Le Gouvernement de l’Arménie, a-t-elle ajouté, vient d’annoncer que le budget 2009 accordera des ressources supplémentaires pour appuyer les services publics, en vue, notamment, de revaloriser les prestations familiales. L’enveloppe sociale s’élèvera, en 2009, à 11 millions de dollars, a-t-elle dit. L’action du Gouvernement a aussi pour but d’améliorer la vie politique et culturelle de la population, afin d’encourager l’inclusion sociale des groupes vulnérables.
M. MARTY M. NATALEGAWA (Indonésie) a déclaré que, comme l’indiquait le Secrétaire général dans son rapport, l’intégration sociale représentait un processus essentiel pour créer une société équitable et dynamique respectant les droits de tous. Afin de protéger les pauvres des effets annexes négatifs de la mondialisation, comme la marginalisation ou l’exclusion, l’Indonésie a placé l’accent sur la création d’emplois décents, afin de tirer les communautés rurales de la pauvreté et faciliter leur intégration sociale, a-t-il souligné. Pour assurer un emploi productif et un travail décent, l’Indonésie a adopté un certain nombre de mesures de protection sociale, notamment en matière de pensions, d’assurance ou de santé, a-t-il ajouté. Le représentant a également indiqué que son Gouvernement avait pris des mesures en faveur des personnes handicapées et des jeunes, en préparant, notamment, la ratification d’une loi sur la jeunesse en 2009, et les personnes âgées. Il a précisé que le budget national de l’Indonésie pour 2009 avait été conçu de manière à réduire la pauvreté et à contrôler l’emploi en stimulant l’activité des entreprises, tout en veillant à assurer la croissance économique du pays. Il a estimé que la Commission du développement social devrait accorder une priorité au renforcement des capacités de consolidation de la confiance, afin que les pays en développement puissent être en mesure de réaliser les objectifs de la Déclaration de Copenhague sur le développement social et les Objectifs du Millénaire pour le développement.
Mme PRISCILA VERA HERNANDEZ (Mexique) a indiqué les moyens par lesquels son pays promeut la participation des jeunes dans la société, notamment en assurant, depuis quatre ans, leur participation aux travaux de l’Assemblée générale de l’ONU. Le Mexique est un des pays dont la population comporte une grande proportion de jeunes, a-t-elle dit, précisant qu’un Mexicain sur trois est âgé entre 12 et 29 ans. La représentante a expliqué que la politique mexicaine à l’égard des jeunes est basée sur six objectifs stratégiques visant à renforcer le développement humain durable de cette tranche de la population. Elle a ainsi cité la reconnaissance et la protection de leur citoyenneté, la garantie d’accès à l’appareil judiciaire, la garantie du droit à une éducation pertinente et de qualité, l’assurance d’un accès au marché du travail dans des conditions de travail décentes, la promotion d’un accès égal aux services de santé publique et la possibilité pour les jeunes d’accéder à un logement décent. Parmi les mesures prises par le Gouvernement mexicain en faveur de l’intégration des jeunes, elle a cité les mesures en matière d’emploi, signalant des programmes destinés à renforcer la capacité des entrepreneurs et à faciliter l’accès au crédit.
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