En cours au Siège de l'ONU

SOC/4748

COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL: L’INTÉGRATION SOCIALE MENACÉE PAR LA CRISE ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE MONDIALE

04/02/2009
Conseil économique et socialSOC/4748
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Quarante-septième session

2e et 3e séances – matin & après-midi                       


COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL: L’INTÉGRATION SOCIALE MENACÉE PAR LA CRISE ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE MONDIALE


La Présidente de la Commission, Mme Kirsti Lintonen, appelle la communauté internationale à « prendre rapidement des mesures »


À l’ouverture, aujourd’hui, des travaux de la quarante-septième session de la Commission du développement social, les représentants du Secrétariat et les États Membres de l’ONU se sont déclarés profondément préoccupés par les risques d’une aggravation de l’exclusion sociale des catégories de population les plus vulnérables, provoquée par la crise financière et économique mondiale.

« L’intégration sociale pour tous reste à réaliser sur le terrain », a affirmé la Présidente de la Commission du développement social, Mme Kirsti Lintonen (Finlande), à l’ouverture des travaux de la session annuelle, qui se déroulera jusqu’au 13 février au Siège des Nations Unies, à New York.  Mme Lintonen, comme de nombreux intervenants au cours de la journée, a mis l’accent sur les conséquences dramatiques de la crise financière et économique, à l’origine d’une augmentation considérable du taux du chômage partout dans le monde.  « L’exclusion sociale qui en résulte risque d’alimenter les conflits armés, la discrimination et les violations des droits de l’homme », a-t-elle prévenu.  Mme Lintonen a appelé à « prendre rapidement des mesures pour sortir de l’état de confluence des crises, dont les effets les plus néfastes se font d’abord sentir parmi les groupes de la population les plus vulnérables ».

« Il est impératif que la communauté internationale s’accorde sur des mesures claires et efficaces de promotion de l’intégration sociale », a dit, pour sa part, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Sha Zukang.  Il a évoqué la nécessité de donner une importance plus grande à la question de l’intégration sociale dans l’agenda du développement, en vue de la tenue de la prochaine conférence de haut niveau sur les conséquences de la crise financière mondiale, qui sera convoquée par l’Assemblée générale. 


Les crises mondiales financière, économique, alimentaire et de l’énergie, et même les changements climatiques « menacent non seulement les gains du développement acquis jusque-là, mais obligent aussi à élargir les systèmes de protection sociale pour sortir les gens de la pauvreté ou éviter qu’ils n’en deviennent victimes », a expliqué la Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC), Mme Sylvie Lucas (Luxembourg).  Elle a estimé que la Commission du développement social avait une « tâche importante » à accomplir en guidant les efforts en vue de combattre l’exclusion et d’assurer la promotion de politiques socialement inclusives qui placent l’homme au centre du développement.


Il est essentiel d’accélérer le développement social et de faciliter l’intégration pour mieux garantir l’inclusion sociale si l’on veut éviter des rejets violents et des bouleversements des structures actuelles, a jugé, de son côté, la Présidente du Comité des organisations non gouvernementales (ONG) pour le développement social, Mme Tahirih Naylor.


Lors du débat général, le représentant du Soudan, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a mis l’accent sur la nécessité d’accroître la participation des groupes vulnérables à la vie sociale, économique et culturelle, afin de sortir les individus de leur isolement.  Il a également rappelé les pays riches à leurs obligations internationales en matière d’aide au développement, qu’il a qualifiées de « cruciales pour la mise en œuvre de l’agenda pour le développement des pays les plus démunis ».  Intervenant au nom de l’Union africaine, le Ministre namibien de la santé et des services sociaux, M. Richard Nchabi Kamwi, a lui aussi jugé que le temps était venu pour les pays développés de prendre leurs responsabilités afin de mettre réellement un terme à la faim, au sous-emploi et à l’exclusion sociale qui minent le développement du continent.  Il a qualifié de « dévastateur » l’impact de la confluence des crises sur le bien-être de millions d’Africains, ces derniers continuant, en outre, de subir de plein fouet la répartition inégale des ressources économiques.  Le délégué de la République tchèque a déclaré, pour sa part, au nom de l’Union européenne, que des mesures appropriées devraient être prises pour atténuer les effets de la crise financière sur les groupes vulnérables dans les pays développés et les pays en développement.  Il a ajouté que l’Union européenne avait réagi en mettant en place un plan de relance destiné, pour l’essentiel, à réduire l’impact social de la crise au sein des couches défavorisées et à maintenir à flot l’activité économique.


La Commission du développement social a également tenu, cet après-midi, une table ronde sur le thème prioritaire de sa quarante-septième session.  Les panélistes –l’ancien Premier Ministre des Pays-Bas, la Ministre de la santé et des services sociaux de la Finlande, la Commissaire aux affaires sociales de l’Union africaine, la Coordonnatrice exécutive de l’UNIFEM pour le Brésil et le Cône austral et le Directeur de l’organisation ActionAid pour le Népal- et les États Membres ont notamment souligné la nécessité d’apporter des réponses collectives aux effets négatifs de la crise financière sur les politiques d’intégration sociale.  Les participants ont également demandé que les programmes de développement soient orientés dans le sens des intérêts et des besoins spécifiques des groupes les plus vulnérables qui subissent, de manière particulière, les conséquences des crises économique, climatique et énergétique.  Enfin, cet échange a aussi été l’occasion de rappeler que les gouvernements doivent combattre de manière plus efficace, aux côtés de la société civile, les préjugés de classe et de race qui continuent de saper la participation de tous les citoyens aux processus décisionnels. 


Par ailleurs, la Commission a élu, par acclamation, Mme Soha Gendi (Égypte) au quatrième poste de vice-président.  Les trois autres Vice-Présidents, Mme Lilit Toutkhalian (Arménie), Mme Lorena Giménez (Venezuela) et M. Tareq Md. Ariful Islam (Bangladesh) avaient été élus l’an dernier, lors de la première réunion de la quarante-septième session, en même temps que la Présidente, Mme Lintonen.  La Commission a également entendu la Directrice par intérim de la Division des politiques sociales et du développement social, Mme Elsa Stamatopoulou, qui a présenté les rapports du Secrétaire général concernant la présente session.


La Commission du développement social poursuivra demain, jeudi 5 février, à 10 heures, son débat général sur l’intégration sociale.


SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Thème prioritaire: intégration sociale


Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des nations unies concernant la situation des groupes sociaux


Questions nouvelles: « Les crises mondiales et leurs incidences sur le développement social »


Déclarations liminaires


Mme KIRSTI LINTONEN (Finlande), Présidente de la Commission du développement social, a ouvert la quarante-septième session de la Commission en indiquant que l’intégration sociale pour tous restait à réaliser sur le terrain.  Elle a mis l’accent sur les conséquences dramatiques de la crise financière, à l’origine d’une augmentation considérable du taux du chômage partout dans le monde.  L’exclusion sociale qui en résulte risque d’alimenter les conflits armés, la discrimination et les violations des droits de l’homme, a-t-elle prévenu.  La Présidente de la Commission a appelé à prendre rapidement des mesures pour sortir de l’état de confluence des crises, dont les effets les plus néfastes se font d’abord sentir parmi les groupes de la population les plus vulnérables.  « Lors de nos travaux, il nous faudra réfléchir aux moyens à trouver pour empêcher la marginalisation de masse qui guette », a-t-elle dit.  Elle a aussi souligné la contribution des organisations de la société civile pour accélérer la mise en œuvre des conventions à vocation sociale adoptées au cours des dernières années par l’ONU.


Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg), Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC), a affirmé que la Commission du développement social jouait un rôle particulier en œuvrant à traduire, dans les faits, les engagements pris lors du Sommet mondial pour le développement social en 1995 et lors de ses examens ultérieurs.  Au cours de ces dernières années, la Commission du développement social a présenté une conception élargie du développement fondée sur une perspective qui va au-delà des considérations économiques et qui place l’être humain au centre des priorités, a-t-elle souligné, notant qu’il s’agissait là du thème prioritaire de la session de la Commission du développement social: promouvoir l’intégration sociale. 


Mme Lucas a estimé que le ralentissement de l’économie mondiale et l’aggravation de la crise financière s’étaient déjà traduits par une augmentation du nombre des travailleurs pauvres, des personnes sans emploi ou sous-employées et des inégalités de revenus.  Les crises mondiales financière, alimentaire et de l’énergie, et même les changements climatiques menacent non seulement les gains du développement acquis jusque-là, mais obligent aussi à élargir les systèmes de protection sociale pour sortir les gens de la pauvreté ou éviter qu’ils n’y tombent, a-t-elle dit. 


La Présidente du Conseil économique et social a affirmé que le Conseil, reconnaissant l’importance de l’investissement dans les soins de santé primaires, consacrerait son Examen ministériel annuel 2009 à la mise en œuvre des buts et engagements internationalement convenus concernant la santé publique mondiale.  À cet égard, a-t-elle ajouté, l’ECOSOC accordera une grande importance aux « déterminants sociaux de santé » comme facteurs d’une partie importante des inégalités de santé.  Selon la Commission établie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur ces questions, ces déterminants comprennent, a-t-elle précisé, la répartition de pouvoir, des biens et services et les conditions de vie des populations telles que l’accès aux soins de santé, à l’éducation, aux loisirs et aux opportunités culturelles, leurs conditions de travail, ainsi que le logement et l’environnement.  Mme Lucas a également mis l’accent sur l’engagement de l’ECOSOC dans l’assistance qu’il apporte à la Commission de consolidation de la paix (CCP).  Elle a conclu son intervention en estimant que la Commission de développement social avait une tâche importante à accomplir en guidant les efforts visant à combattre l’exclusion et en assurant la promotion de politiques socialement inclusives plaçant l’homme au centre du développement.


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a indiqué qu’en dépit de la définition, dès 1995, lors du Sommet mondial pour le développement social, de l’intégration sociale en tant que processus essentiel pour l’établissement d’une société pour tous, cette question n’avait pas réellement reçu toute l’attention qu’elle mérite.  La Commission a l’opportunité unique de changer cette situation, en fournissant un éclairage essentiel aux travaux de fond de l’ECOSOC et en vue de l’examen de l’état de mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui aura lieu l’année prochaine, a estimé M. Sha Zukang. 


Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales a également évoqué la nécessité de donner une importance plus grande à la question de l’intégration sociale dans l’agenda du développement, en vue de la tenue de la prochaine conférence de haut niveau sur les conséquences de la crise financière mondiale, qui sera convoquée par l’Assemblée générale.  M. Sha Zukang a ajouté que l’une des premières leçons que l’on pouvait tirer des crises actuelles c’était que les marchés, à eux seuls, ne peuvent assurer prospérité, inclusion sociale et justice pour tous.  Le monde a subi les conséquences dévastatrices de la dérégulation des marchés financiers, a-t-il dit, soulignant que les gouvernements avaient un rôle clef à jouer pour créer un environnement stable, favorable à la relance du progrès économique. 


Le Secrétaire général adjoint a ensuite attiré l’attention sur le fait que même dans les pays où la croissance économique reste soutenue, l’exclusion sociale est toujours de mise.  L’exclusion persiste car la discrimination et les préjugés, notamment à l’égard des groupes les plus vulnérables, ont la vie dure, y compris dans les pays sortant d’un conflit, a souligné M. Sha Zukang.  C’est en ce sens qu’il faudrait renforcer l’intégration sociale dans le cadre des processus de consolidation durable de la paix et de promotion du respect des droits de l’homme, de la diversité sociale et de la justice sociale, a-t-il estimé.  L’intégration sociale est le levier de la participation démocratique, par laquelle les plus désavantagés peuvent faire valoir leurs droits, comme le demande l’Accord de Copenhague, a rappelé M. Sha Zukang. 


Il a affirmé, à son tour, que la société civile et le secteur privé avaient un rôle déterminant à jouer pour appuyer la mise en place des politiques d’intégration sociale des États.  Enfin, il a insisté sur le fait qu’alors que sévit l’une des crises économiques les plus graves de l’histoire, il est impératif que la communauté internationale s’accorde sur des mesures claires et efficaces de promotion de l’intégration et de l’intégration sociale.


Mme TAHIRIH NAYLOR, Présidente du Comité des organisations non gouvernementales (ONG) pour le développement social, qui présentait un exposé sur le Forum de la société civile, organisé hier, a souligné que la justice sociale constituait la base de l’intégration sociale.  La crise actuelle, a-t-elle indiqué, a démontré la nécessité d’une protection sociale efficace et universelle, afin de garantir la sécurité des salaires, des retraites et des soins de santé.  Elle a également évoqué les conséquences de cette crise sur les autres crises en cours, à savoir celles de l’alimentation, de l’énergie et les changements climatiques.  L’intégration sociale doit répondre à cette réalité, a-t-elle affirmé.  La crise économique mondiale a prouvé que tout système qui ne plaçait pas les gens au centre de ses priorités était voué à l’échec, a-t-elle notamment fait observer.


Les mots doivent conduire à l’action, a-t-elle affirmé, ajoutant qu’il convenait de trouver les moyens d’intégrer les principes de participation, de transparence et de responsabilisation dans tous les programmes et politiques de développement.  Il est essentiel d’accélérer le développement social et de faciliter l’intégration pour mieux garantir l’inclusion sociale si l’on veut éviter des rejets violents et des bouleversements des structures actuelles, a-t-elle estimé.  Afin de déterminer les niveaux de progrès dans la promotion de l’intégration sociale, la Présidente du Comité a recommandé la mise au point de jalons concrets et d’indicateurs.  Ceux-ci permettraient d’évaluer les niveaux d’inclusion, de participation et de justice sociale à l’intérieur de chaque État, a-t-elle expliqué.  Un tel index, qui mesurerait la qualité des relations sociales dans une société, pourrait être incorporé dans les rapports sur le développement humain, a-t-elle dit.  Ces mesures sociales, associées à des indicateurs économiques, contribueraient à brosser un tableau plus complet des progrès sociaux, a ajouté Mme Naylor.  La Présidente du Comité des ONG pour le développement social a, enfin, mis l’accent sur la nécessité d’avancer vers une mondialisation intégrée, où tous pourraient élaborer les décisions et les structures qui affectent leur vie.


Débat général


M. ABDALMAHMOOD ABDALHALEEM MOHAMAD (Soudan), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a indiqué qu’il était fermement convaincu que l’intégration sociale était une condition préalable à l’établissement de sociétés harmonieuses, pacifiques et inclusives, protégeant tous les droits de l’homme et les libertés fondamentales.  Après être revenu sur l’adoption des conventions initiées par le Sommet mondial pour le développement social à Copenhague, le représentant a estimé que les gouvernements devraient continuer de mettre en place des politiques de lutte contre l’exclusion, un phénomène qui empêche la réalisation des objectifs de justice sociale convenus à l’échelle internationale. 


M. Mohamad a mis l’accent sur la nécessité d’accroître la participation des groupes vulnérables à la vie sociale, économique et culturelle, afin de sortir les individus de leur isolement.  Le représentant a ajouté que les conséquences démographiques de la mondialisation, notamment dans les pays en développement, exigeait que les États œuvrent de manière plus volontaire à la cohésion des sociétés.  Il a jugé que cela était indispensable non seulement pour lutter efficacement contre la pauvreté, mais aussi pour réduire l’inégalité de développement entre zones urbaines et rurales et mettre fin aux discriminations basées sur le genre et la race.


Le représentant a ensuite souligné que le moteur de l’intégration sociale devrait être l’accès universel aux services sociaux, tels que la santé, la protection sociale, l’éducation et l’emploi.  Les politiques sociales doivent être mises au service de la réalisation de cet objectif, a-t-il dit.  Il a en outre signalé que les obstacles à l’exercice du droit des peuples à l’autodétermination, en particulier ceux vivant sous le joug de l’occupation étrangère, devraient être levés, afin de permettre aux peuples concernés de prendre en main leur destinée.  Il a aussi rappelé les pays riches à leurs obligations internationales en matière d’aide au développement, qu’il a qualifiées de cruciales pour la mise en œuvre de l’agenda pour le développement des pays les plus démunis. 


M. MICHAL SEDLACEK (République tchèque), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a déclaré que des mesures appropriées devraient être prises pour atténuer les effets de la crise financière sur les groupes vulnérables, dans les pays développés et en développement.  Il a ajouté que l’Union européenne avait réagi en mettant en place un plan de relance destiné, pour l’essentiel, à réduire l’impact social de la crise au sein des couches défavorisées et à maintenir à flot l’activité économique.  Le représentant a précisé que la Déclaration de l’Union européenne faisait de la réalisation de l’objectif d’un emploi décent pour tous, une priorité, soulignant la nécessité de renforcer à cette fin le développement international, la croissance et le rôle des petites et moyennes entreprises. 


M. Sedlacek a également souligné que les politiques sociales devraient être axées sur l’universalisation de l’accès aux systèmes de protection sociale et sur l’incitation au travail.  Ces politiques sociales et d’emploi doivent être coordonnées au sein d’un cadre monétaire, fiscal et structurel stable, pour permettre notamment à la jeunesse de s’épanouir et d’accomplir pleinement son potentiel, a préconisé le représentant.  Il a estimé que l’action en faveur de l’inclusion sociale de tous devrait, en premier lieu, améliorer la participation des groupes les plus vulnérables aux processus économiques, sociaux et culturels.  M. Sedlacek a encore noté que l’Agenda social de l’Union européenne pour 2005-2010 complétait et appuyait la Stratégie de Lisbonne, en se concentrant sur le soutien à la création d’emplois et la promotion de l’égalité des chances devant permettre à tous de jouir des fruits de la croissance.  Il a ajouté que l’Union européenne avait proclamé 2010 « Année européenne de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale » afin, a-t-il dit, de réaffirmer l’engagement politique de toujours de l’Union européenne à favoriser l’intégration sociale et la reconnaissance des droits fondamentaux qu’elle implique.


Mme PAULA RISIKKO, Ministre de la santé et des services sociaux de la Finlande, a affirmé que la mondialisation, en particulier l’intégration économique mondiale, créait d’immenses opportunités pour ceux qui disposaient des capacités, des connaissances et des ressources économiques.  Toutefois, la crise financière suscite des incertitudes, et il est nécessaire de garder à l’esprit que les crises touchent les plus vulnérables, a-t-elle souligné.  La Ministre a mis l’accent la nécessité pour les États d’assurer la protection sociale durable pour tous.  Cela est nécessaire, a-t-elle ajouté, afin de créer et de garantir la cohésion sociale en cas de crise.  Les services sociaux de qualité aident les individus à surmonter la crise, a-t-elle assuré. 


La Ministre a indiqué que son pays était engagé à promouvoir le développement durable, ainsi qu’une « société pour tous ».  L’objectif, a-t-elle précisé, est de créer une société assurant la participation de tous sur la base de l’égalité et de la possibilité de vivre de manière indépendante.  Réaliser ces objectifs suppose des innovations, des actions et une volonté politique forte, a-t-elle déclaré.  La Ministre a également estimé que la promotion de l’intégration sociale exigeait d’œuvrer dans tous les domaines politiques et d’évaluer l’impact des décisions politiques concernant la vie de tous les jours, la santé et le bien-être des populations.  Une coopération est nécessaire entre les gouvernements afin de faire face aux phénomènes mondiaux, a-t-elle également affirmé.  


M. RICHARD NCHABI KAMWI, Ministre de la santé et des services sociaux de la Namibie, a déclaré, au nom de l’Union africaine (UA), que les problèmes sociaux en Afrique, avaient de tout temps marginalisé les groupes les plus vulnérables de la société.  Il a relevé que le phénomène s’était aggravé avec la mondialisation, la crise financière actuelle et les changements climatiques.  Il a qualifié de dévastateur l’impact de la confluence des crises sur le bien-être de millions d’Africains, ces derniers continuant en outre de subir de plein fouet la répartition inégale des ressources économiques. 


Le Ministre namibien a estimé que le temps était venu que les pays développés prennent leur responsabilité pour mettre réellement un terme à la faim, au sous-emploi et à l’exclusion sociale qui minent le développement du continent.  Il en va, a-t-il dit, de la pacification et de la prospérité de l’Afrique.  M. Kamwi a ajouté que la réalisation des objectifs de développement en Afrique dépendait exclusivement de la réussite du partenariat entre pays industrialisés et en développement.  C’est dans cet esprit que s’est tenue la première Conférence de l’Union africaine sur le développement social en Namibie, a indiqué M. Kamwi, soulignant qu’à cette occasion, les ministres de l’Union africaine s’étaient engagés à adopter une position commune sur la question. 


M. Kamwi a expliqué que cette position avait pour but de coordonner l’action politique commune dans les domaines clefs de la protection sociale, de la sécurité sociale et du renforcement de la participation à la vie sociale et économique des personnes handicapées, des jeunes et des personnes âgées.  Il a indiqué que l’adoption d’un cadre de politique sociale servirait d’instrument pour guider les efforts en matière de développement social des États membres de l’Union africaine.  L’objectif, a-t-il dit, est de parvenir à l’établissement d’une société pour tous qui soit stable, sûre, inclusive et respectueuse des droits de l’homme.


M. YURY VORONIN, Vice-Ministre de la santé et du développement social de la Fédération de Russie, a jugé indispensable d’identifier les mesures permettant de renforcer la protection sociale, de diminuer le chômage et d’aboutir à une intégration sociale.  Il faut sortir de la crise avec un minimum de dégâts sociaux, a-t-il dit.  La réussite de l’individu, la garantie du bien-être social, la cohésion sociale, la réduction de la polarisation sociale sont des éléments importants à prendre en compte, a-t-il dit.  La crise financière a obligé à corriger les programmes d’action, a-t-il fait remarquer, citant le financement des secteurs réels de l’économie, le maintien de la demande intérieure, la protection de l’emploi, le soutien social aux plus démunis.  La Fédération de Russie a décidé que même dans cette situation de crise, le soutien de la population, quelle que soit sa forme, serait maintenu au même niveau.  Les obligations prises par l’État avant la crise seront respectées, a-t-il assuré.  Le Ministre a, par ailleurs, mis l’accent sur la nécessité d’aboutir à une architecture mondiale financière adaptée. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a indiqué qu’en décembre 2007, son pays avait accueilli la seconde Conférence intergouvernementale régionale sur le vieillissement, à l’issue de laquelle la Déclaration de Brasilia avait été adoptée.  Cette Déclaration réaffirme l’engagement des participants à protéger les droits fondamentaux des personnes âgées.  Le Brésil est d’avis que des progrès supplémentaires dans ce sens sont nécessaires, a-t-elle dit, demandant la nomination d’un rapporteur spécial chargé de la question.  Pour ce qui concerne la jeunesse, Mme Viotti a souligné que le Brésil appuyait l’Initiative des Nations Unies visant à remanier le Programme d’action mondial pour la jeunesse.  Elle a suggéré d’inclure dans ce programme la notion que la jeunesse est un agent stratégique de promotion du développement économique et social.  Le Programme, a-t-elle ajouté, doit également appréhender la vulnérabilité particulière des jeunes à la violence, en prenant notamment en compte les incidences de la crise mondiale sur ce phénomène attisé en outre par le sous-emploi.  S’agissant de la situation des personnes handicapées, la représentante a estimé que le Programme d’action mondial pertinent devrait tenir compte des dispositions clefs prévues par la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées.  Il doit, a-t-elle souligné, encourager la participation de ces personnes à la vie politique, leur accès sans entrave à la santé, à l’éducation et au marché du travail.  Les innovations de la Convention doivent, a-t-elle estimé, être considérées comme des étapes déterminantes en faveur du plein exercice des droits des personnes handicapées. 


Compte tenu de l’aggravation quasi quotidienne de la crise financière, a-t-elle souligné, il est maintenant vital pour des millions de personnes que les politiques publiques soient renforcées, en particulier pour maintenir les systèmes de pension, de protection sociale et de soins des plus démunis.  La représentante s’est dite préoccupée par les risques que feraient courir pour les pays en développement la réduction de l’aide, en particulier si les pays riches décidaient de réserver leurs liquidités au redressement de leur économie. 


M. TAKASHI ASHIKI (Japon) a affirmé qu’il était important de prendre les mesures appropriées pour éviter les conséquences dévastatrices de la crise actuelle, en assurant, par exemple, une rapide intégration et inclusion des personnes vulnérables.  Le représentant a indiqué que son pays œuvrait depuis un certain temps à promouvoir la sécurité humaine, en protégeant et en appuyant les individus, et en s’efforçant de créer une « société pour tous ».  Le Gouvernement du Japon accorde une très grande importance au travail des Volontaires des Nations Unies, a-t-il également souligné.  Le travail accompli par ces Volontaires en faveur des personnes les plus vulnérables incarne l’idée de la sécurité même, pour laquelle plaide le Japon, a-t-il expliqué.  Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité de toujours penser aux groupes et aux personnes qui sont vulnérables, en veillant, par exemple, à assurer un travail décent pour tous.  Il a ajouté que son pays s’attachait à intégrer l’éducation dans ses politiques de développement.  Le Japon œuvre en outre à ratifier le plus rapidement possible la Convention internationale sur les droits des personnes handicapées.  Il a jugé essentiel d’améliorer les systèmes de santé à travers le monde en faveur des enfants, des femmes enceintes, des personnes âgées et des personnes handicapés.  Il a rappelé que son pays, dans le cadre du suivi du Sommet du G-8, avait organisé, en novembre dernier, la quatrième Réunion des experts du G-8 en matière de santé, dans le but de discuter des moyens de développer et d’améliorer une coopération internationale sur les systèmes de santé.  De même, a-t-il ajouté, le Japon a organisé, en coopération avec le secteur privé, la Conférence internationale sur une action mondiale pour le renforcement du système de santé.


Mme SOCORRO ROVIROSA (Mexique), s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a déclaré que l’intégration sociale devrait être le moteur pour établir un ordre social basé sur le respect des droits de l’homme et sur la participation de tous à la vie sociale dans un esprit d’égalité et de justice.  Elle a déploré que l’Amérique latine soit toujours autant marquée par les disparités régionales, les peuples autochtones, notamment, faisant face à de nombreux obstacles sur la voie de leur intégration sociale dans leur pays.  La représentante a ensuite attiré l’attention sur les programmes et stratégies mises en œuvre en Amérique latine pour inverser cette tendance.  « L’idée directrice de nos efforts est que la cohésion sociale est le meilleur moyen pour réduire les inégalités entre individus et groupes humains », a-t-elle dit, soulignant l’importance de réduire en priorité les inégalités entre les hommes et les femmes et les inégalités de revenus.  À cette fin, elle a encouragé la communauté internationale, en particulier les institutions financières et les donateurs, à soutenir l’action en faveur du développement.  Le Groupe de Rio est fermement convaincu que la promotion de l’emploi est l’une des stratégies les plus efficaces pour parvenir à l’intégration sociale de tous, a encore dit la représentante.  Elle a conclu en disant que les politiques d’emploi et de formation ne devraient pas être discriminatoires afin de laisser toutes leurs chances aux jeunes, aux personnes âgées, aux femmes, aux populations autochtones, aux travailleurs migrants, ainsi qu’aux personnes handicapées. 


M. GIAN LORENZO CORNADO (Italie) a estimé que les défis démographique et économique obligeaient les sociétés et les économies nationales à procéder rapidement à des changements.  Le représentant a fait part des expériences nationales en vue d’améliorer l’intégration sociale, précisant que la crise financière actuelle avait un impact important sur les foyers et les individus en Italie, et s’ajoutait à la récession économique et aux obstacles au crédit.  Il a ainsi indiqué que le Gouvernement italien avait approuvé et financé des mesures visant à doubler des ressources pour les prestations de chômage et à élargir de manière significative le nombre des bénéficiaires.  Des ressources ont également été débloquées pour une « carte sociale » en faveur des familles indigentes ou des personnes âgées.  Des mesures ont été prises aussi en vue de réduire l’échec scolaire, a-t-il dit.  L’agenda de la réforme doit être constamment mis à jour pour réaliser ces défis, a expliqué le représentant.  Afin d’assurer le succès de tous ces programmes, il faut compter sur la participation la plus large possible et l’implication des partenaires sociaux et les représentants de la société civile à toutes les étapes du processus, a-t-il dit. 


Table ronde: « Thème prioritaire: intégration sociale »


Exposés


Mme PAULA RISIKKO, Ministre de la santé et des services sociaux de la Finlande, a déclaré que l’intégration sociale était le plus souvent la cause directe de la pauvreté.  Réduire ce fléau, conformément aux Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle dit, doit être le défi principal auquel les États doivent faire face.  Évoquant ensuite les liens entre la pauvreté et, notamment, l’illettrisme, le sous-emploi et les difficultés d’accès aux soins, la Ministre finlandaise a souligné qu’il faudrait tout d’abord répondre aux besoins de base des plus démunis, en mettant en place des systèmes de santé et de protection sociale universaux. 


Poursuivant, Mme Risikko a estimé que le respect des droits de l’homme, l’égalité des chances et la solidarité étaient les pierres angulaires sur la base desquelles devrait être établie une société pour tous.  Elle a également estimé que le renforcement des systèmes de protection sociale pouvait contribuer à celui de la compétitivité économique des pays.  De l’avis de la Ministre, l’une des difficultés est de s’adapter constamment aux conséquences des changements démographiques qui accompagnent la mondialisation.  Elle a aussi mis en garde contre le démantèlement des services publics, sous prétexte que la crise financière actuelle exige de faire des économies drastiques.  « Je suis convaincue que des services publics forts contribuent à la solidification de la cohésion sociale et à l’atténuation des effets néfastes de la récession », a noté la Ministre.  L’accès universel à ces services relève de la volonté politique de tous les pays, a-t-elle rappelé avant de conclure.


M. WIM KOK, ancien Premier Ministre des Pays-Bas et membre du Club de Madrid, a rappelé que le Club de Madrid, qui regroupe 72 anciens chefs d’État et de gouvernement de pays démocratiques, a défendu l’idée d’un monde où tout un chacun se sente en sécurité, à l’abri des différences.  C’est pourquoi, il est important, a-t-il dit, de créer des sociétés de partage aux niveaux éthique, politique et économique.  Il a néanmoins déploré le manque de volonté politique pour y parvenir.  Dix domaines ou engagements ont été identifiés et méritent toute notre attention, a-t-il affirmé.  Dans cette période de crises, il est temps de mettre sur pied des sociétés de partage nécessitant la participation de tous, a-t-il estimé.  M. Kok a également mis l’accent sur une des principales préoccupations en Europe occidentale, à savoir l’immigration.  Si l’on ne s’attèle pas à cette tâche, tout programme qui ne repose pas sur l’idée communautaire serait voué à l’échec, a-t-il notamment fait remarquer.  


Mme BIENCE GAWANAS, Commissaire aux affaires sociales de l’Union africaine, a souligné que les politiques sociales des présidents africains étaient guidées par une position commune où l’intégration et la cohésion sociale sont des priorités.  Elle a rappelé que la défense de la cause des droits de l’homme et du développement des êtres humains était consacrée dans la Charte africaine sur le droit des peuples et des personnes, adoptée en 1991, et que la démarche de l’Union africaine reposait sur une approche centrée sur l’inclusion de tous les groupes sociaux à la vie de la société africaine.  Cette idée est ancienne, a-t-elle dit, elle a vu le jour avec l’Unité africaine dans les années 60, à une époque où les décisions des dirigeants étaient motivées par les aspirations des peuples à l’autodétermination.  « Désormais, c’est la modernisation d’une Afrique sûre et pacifique qui constitue notre défi », a ajouté Mme Gawanas.  Elle a à son tour déploré que les violences, le chômage et la maladie continuent de former le lot quotidien de millions d’Africains.  C’est pourquoi, elle a souhaité le renforcement de la protection sociale dans un contexte problématique de pauvreté endémique qu’aggrave la confluence des crises internationales actuelles.  Mme Gawanas a ensuite estimé qu’il n’existait pas un seul cadre d’action immuable, car chaque pays doit adapter sa propre architecture aux engagements pris collectivement, en tenant compte de sa situation particulière.  Toutefois, l’objectif commun doit être l’insertion et la participation active de toutes les composantes de la société aux politiques de développement, a souligné Mme Gawanas.  Enfin, elle a répété que la protection des droits de chacun, en particulier les droits sociaux, économiques et culturels des plus démunis, surtout en temps de crise mondiale, devrait être assurée afin de maintenir, de manière solidaire, la cohésion des communautés et des réseaux familiaux d’entraide. 


Mme MARIA INES DA SILVA BARBOSA, Coordonnatrice exécutive du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) pour le Brésil et la région du Cône austral, a présenté le programme de l’UNIFEM qu’elle coordonne, et qui traite des questions relatives à la parité entre les sexes et à la diversité raciale devant être incorporées dans les programmes de lutte contre la pauvreté de quatre pays d’Amérique latine.  Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes ont connu le racisme, le sexisme et la subordination économique, a-t-elle expliqué.  Elle a mis l’accent sur la nécessité d’associer la question de l’inclusion sociale dans les plans nationaux de développement.  Lorsque l’on examine la situation de ces États, on constate qu’il existe différentes communautés qui sont soumises à différents systèmes sociaux, a-t-elle estimé.  Elle a, en particulier, expliqué que la discrimination raciale de la population noire au Brésil avait mené à son exclusion sociale.  L’inclusion sociale doit régler ces inégalités sociales, a-t-elle dit.  Il est indispensable, pour combler les inégalités, que les pays concernés adoptent des politiques sociales universelles, a-t-elle estimé, ajoutant que toute personne devrait pouvoir participer activement à l’ensemble du processus.  Elle a indiqué que le Brésil avait de nombreux programmes visant à l’intégration sociale des Noirs et des autochtones, dont le taux de chômage est supérieur à celui des Blancs.  Elle a plaidé notamment en faveur de la mise en place d’indicateurs évaluant l’impact de la xénophobie et du racisme, de projets régionaux en matière de promotion de la santé et de l’égalité des sexes.  Le racisme et le sexisme doivent être mesurés afin de mieux comprendre leur impact, l’objectif étant de le réduire.  Les gouvernements, a-t-elle poursuivi, doivent fixer des objectifs à court, moyen et long termes, afin de surmonter les inégalités entre les différents groupes au sein de la société.  Il faut aussi garantir les droits des travailleurs domestiques et lutter contre la discrimination dans le monde du travail.


M. BIMAL PHNUYAL, Directeur de l’organisation « Action Aid  » au Népal, a plaidé pour la promotion de l’intégration sociale sous toutes ses facettes depuis la base et grâce, notamment, à la volonté des acteurs de la société civile.  Il a indiqué que dans son pays, l’inclusion et la participation citoyenne du plus grand nombre à la protection des droits de l’homme, qu’il a qualifiées de base de la démocratisation de la vie sociale et du développement économique des pays, avaient eu des conséquences positives.  C’est sous l’impulsion de mouvements sociaux qui exprimaient depuis longtemps le souhait de participer aux processus décisionnels que le pays a procédé à des remaniements fondamentaux de la Constitution, a-t-il dit.  M. Phunyal a ajouté que l’élargissement de la participation citoyenne, dans le contexte critique de la crise financière actuelle, était indispensable pour donner aux groupes les plus vulnérables les moyens de prendre part aux efforts de relance économique et de bien-être social.  Le panéliste a également noté que la collaboration avec les ONG et autres réseaux d’entraide à vocation sociale avait permis, dans son pays, de faire avancer la cause de l’accès universel aux droits censés faciliter l’intégration sociale des « laissés-pour-compte ».  Les mouvements de femmes ou encore les communautés ethniques ont pu, ces dernières années, dialoguer de manière constructive avec les partis politiques et remporter de francs succès en matière de progrès sociaux, a-t-il dit.  Il a indiqué que la représentation accrue de ces mouvements dans les instances politiques népalaises faisait, en outre, partie intégrante de l’Accord de paix au Népal.  Il a estimé que le rôle de la société civile, en particulier dans les pays en développement, était d’obtenir des gouvernements la participation de toutes les catégories sociales aux processus décisionnels et à l’élaboration des politiques qui les concernent directement.  Il a salué, à cet égard, les résultats de cette approche au Népal, notamment dans les secteurs de la santé et du développement rural.


Échange de vues


Le représentant de la République tchèque, au nom de l’Union européenne, a estimé que les politiques sociales devraient permettre la participation de toutes les composantes de la société aux transformations du pays.  Il a, à cet égard, défendu l’idée de la mise en place d’un revenu minimum accessible à tous et l’amélioration de l’accès aux services publics.  Si l’intégration sociale incombe aux gouvernements, la société civile a aussi son mot à dire, a-t-il ajouté, soulignant que la coopération internationale devrait être renforcée à ce niveau. 

La représentante de la République de Corée a affirmé que l’intégration sociale revêtait plusieurs dimensions, tout en soulignant que l’une des priorités de chaque pays devrait être de faciliter l’entente entre la population du pays d’accueil et les communautés issues de l’immigration.  Il faut certes œuvrer à l’autonomisation économique des groupes minoritaires, tout en déployant des efforts pour atténuer les tensions intercommunautaires, a encore dit l’intervenante.  Ce n’est que par le biais de l’éducation et le renforcement du rôle citoyen des médias qu’il peut y avoir respect mutuel.


Pour la représentante de la République arabe syrienne, il est essentiel de se pencher sur les modalités d’intégration sociale des personnes vivant sous occupation étrangère.  Elle a notamment appelé à des efforts accrus de la part de la communauté internationale en ce sens, compte tenu de ce que, souvent, les puissances occupantes maintiennent sous leur joug des populations entières, sans se soucier du respect de leurs droits ou même de leur bien-être.  La représentante de la Jamaïque s’est demandé dans quelle mesure l’intégration sociale pouvait devenir durable.  Comment en pérenniser les dividendes, sachant que la persistance des préjugés de race et de classe sape la solidarité parmi les populations? a-t-elle fait remarquer.  Elle a estimé que la formation des personnels éducatifs et de santé étaient nécessaires pour rétablir la cohésion sociale et ouvrir la voie à la prospérité mutuelle des différentes composantes de la société.


Les panélistes ont estimé que les gouvernements devraient montrer l’exemple, « jouer leur rôle de leaders ».  Ce sont d’abord eux qui, dans le cadre de la crise actuelle, doivent éviter que n’éclatent des tensions entre les différents groupes humains, ont-ils dit.  Les panélistes ont également vu dans la crise mondiale une occasion de rapprocher les peuples, de donner, comme l’a dit M. WIM KOK, « un tour véritablement collectif à l’effort de développement et de relance économique ».  Ils ont par ailleurs plaidé pour des politiques de prévention des périls sociaux et de leurs conséquences.  Mme GAWANAS a ainsi noté que la réaction à l’échelle internationale devrait être mieux coordonnée pour être plus efficace.  Les signes d’alerte précoce sont envoyés à temps, mais c’est la qualité de la réponse qui fait défaut, a-t-elle fait observer.  Les panélistes ont ainsi déploré la disparité des mesures proposées par les « pays riches » du Nord et ceux du Sud, pour juguler l’impact négatif de l’effondrement du système financier mondial.  Ils ont souhaité que les pays riches gardent à l’esprit que l’abandon du Sud dans un contexte de crise aussi grave aurait pour corollaire l’affaiblissement de la sécurité internationale. 


Mme Gawanas a par ailleurs expliqué que l’Union africaine menait elle-même une politique d’immigration car, a-t-elle dit, le phénomène migratoire existe en Afrique et est à l’origine de tensions importantes.  Elle a ajouté que la coopération Sud-Sud permettrait d’appréhender le problème mais que, dans ce domaine comme dans d’autres, le continent africain ne pourrait se passer de l’aide internationale et de l’apport des bailleurs de fond pour empêcher la dislocation des sociétés.  Elle a également souhaité que les engagements pris au titre de l’aide soient redéfinis en fonction des besoins réels et des intérêts identifiés par les récipiendaires eux-mêmes et non pas de ceux de « certains donateurs ».  De son côté, Mme DA SILVA BARBOSA a estimé que pour atténuer les dégâts causés par la confluence des crises, il faudrait préciser les réponses, en se concentrant sur les besoins des groupes les plus vulnérables, qu’il s’agisse des femmes, des personnes âgées, des jeunes ou des personnes handicapées.  Elle a pris pour exemple les changements climatiques, « qui frappent ces groupes de manière particulière », a-t-elle dit.  La panéliste a en outre souligné que les pays riches devraient veiller au bien-être de ces groupes lorsqu’ils prennent des décisions ou élaborent un traité ou une convention.  Il ne faut pas se limiter aux aspects financiers et économiques de telle ou telle mesure, a-t-elle estimé.  Dans un monde aussi interdépendant, il faut sortir de la logique voulant que, pour protéger les privilèges de quelques-uns, la majorité doit survivre dans la précarité, a souligné l’intervenante. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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