La lutte contre le trafic de drogue exige volonté politique, ressources et coopération internationale, déclare le Secrétaire général devant le Conseil de sécurité
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LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC DE DROGUE EXIGE VOLONTÉ POLITIQUE, RESSOURCES ET COOPÉRATION INTERNATIONALE,
DÉCLARE LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ
On trouvera ci-après le texte de la déclaration faite par le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, devant le Conseil de sécurité à l’occasion de sa séance consacrée au thème « Paix et sécurité en Afrique: le trafic de drogue comme menace à la sécurité internationale », le 8 décembre:
Je remercie la présidence burkinabé d’avoir inscrit cette importante question à l’ordre du jour du Conseil de sécurité.
Ces dernières années, le trafic de drogue est devenu l’une des principales menaces à la paix et la sécurité internationales. Ceci est particulièrement manifeste en Afghanistan, en Colombie et au Myanmar, où la production et le trafic de drogue alimentent des insurrections brutales qui perdurent.
Mais, dans de nombreux autres endroits, –en Afrique de l’Ouest, en Asie centrale, en Amérique centrale, dans les Caraïbes et dans certaines parties du bassin du Mékong – des groupes criminels répandent la violence, la peur et l’insécurité dans leurs efforts pour contrôler les routes de la drogue.
Ces groupes sapent l’autorité de l’État et la primauté du droit. Ils répandent la corruption, compromettent les élections et nuisent à l’économie légitime. Dans certains pays, les énormes profits générés par le trafic de drogue sont parfois presque aussi importants que le produit intérieur brut.
Le trafic de drogue menace également d’inverser les progrès accomplis dans nos efforts de consolidation de la paix en Afghanistan, en Haïti, en Guinée-Bissau, au Libéria, en Sierra Leone et ailleurs. Cette triste réalité souligne trois points fondamentaux.
Premièrement, le trafic de drogue est une menace toujours plus grave qui concerne toutes les régions du monde. Une volonté politique soutenue et des ressources considérables seront nécessaires pour faire face à ce défi.
Deuxièmement, le caractère transnational de la menace est tel qu’aucun pays ne pourra y faire face seul. Cette lutte exige une approche internationale globale reposant fermement sur un sens de la responsabilité partagée. Les États doivent échanger des renseignements, mener des opérations conjointes, renforcer leurs capacités et s’entraider dans le domaine judiciaire. Jusqu’à présent, la coopération entre les gouvernements est bien moindre que la coopération entre les réseaux de criminalité organisée.
Troisièmement, nous devons adopter une approche plus équilibrée en matière de lutte contre la drogue. Une telle approche devrait se concentrer sur la réduction de la demande de drogues et le dommage qu’elles causent, sur la promotion d’un autre mode de développement et de la primauté du droit là où les drogues sont produites et sur le démantèlement des filières.
L’ONU joue un rôle important en fournissant un cadre à la coopération internationale pour relever ce défi. Ce cadre repose sur tout un ensemble d’instruments juridiques, tels que la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée. Mais il faut faire davantage afin de veiller à ce que tous les États deviennent parties à ces instruments et que ceux-ci soient appliqués plus efficacement.
L’ONU est également un centre de connaissances spécialisées. L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime fait autorité pour ce qui des informations portant sur la production, la consommation et le trafic de drogue. Il s’emploie également à renforcer les capacités des pays dans les domaines de la lutte contre le trafic de drogue, le blanchiment d’argent et la corruption. Ces efforts doivent être financés de manière appropriée.
Nous devons être encouragés par les nombreuses initiatives novatrices et prometteuses qui sont mises en place, telles que les partenariats régionaux avec la Communauté des Caraïbes, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et d’autres, et la coopération stratégique avec INTERPOL et d’autres organisations. De l’Afrique de l’Ouest aux Caraïbes, en passant par l’Asie centrale et occidentale, ces efforts permettent d’améliorer la coopération en matière de lutte contre la drogue, de parvenir à un consensus sur des questions transfrontalières et de promouvoir la sécurité et la primauté du droit.
Le trafic de drogue ne respecte pas les frontières, mais surtout, il ne respecte pas les personnes. Il constitue une menace pour la santé des sociétés et des individus. Il est plus particulièrement lié aux horribles abus dont les femmes sont victimes.
Les trafiquants sont impitoyables et vont souvent jusqu’au meurtre. Nous devons les poursuivre et faire échec à leurs activités avec toute la rigueur de la loi et toute la volonté dont la communauté internationale peut faire preuve. Je demande aux États Membres de coopérer et d’appuyer l’ONU dans cette entreprise d’une importance cruciale.
Pour terminer, je me félicite de la déclaration présidentielle qui vient d’être adoptée.
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