La Conférence de Copenhague devra reconnaître le rôle des forêts dans la réduction et l’absorption des émissions de gaz à effet de serre, estiment les participants à une réunion de haut niveau
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Réunion de haut niveau sur le déboisement et la dégradation
des forêts dans les pays en développement
après-midi
LA CONFÉRENCE DE COPENHAGUE DEVRA RECONNAÎTRE LE RÔLE DES FORÊTS DANS LA RÉDUCTION ET L’ABSORPTION DES ÉMISSIONS
DE GAZ À EFFET DE SERRE, ESTIMENT LES PARTICIPANTS À UNE RÉUNION DE HAUT NIVEAU
À l’initiative du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, plusieurs chefs d’État et de gouvernement se sont réunis, cet après-midi, dans le cadre d’une manifestation de haut niveau sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement.
Au lendemain du Sommet sur les changements climatiques, des participants ont ainsi réclamé que la question des forêts figure en bonne place dans l’accord qui devrait être conclu lors de la Conférence de Copenhague sur le climat en décembre prochain.
Rappelant qu’il y a 10 ans, le Protocole de Kyoto avait omis cette question, ils ont souligné l’importance d’investir dans une gestion durable et efficace des forêts pour renforcer la lutte contre les effets du réchauffement climatique sur les économies en développement.
Dans ses remarques liminaires, le Secrétaire général a indiqué que le déboisement était responsable de 20% du total des émissions de gaz à effet de serre.
« La réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement est un investissement doublement efficace, car elle permet d’améliorer la réponse apportée collectivement au défi climatique et d’aider 1,6 milliard de personnes qui dépendent directement de l’exploitation des forêts à optimiser la gestion de ce patrimoine », a ajouté Ban Ki-moon.
Pour le Secrétaire général, le régime de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement doit reposer sur des financements adéquats, et l’accord qui inaugurera l’après-Kyoto doit comporter en ce sens un volet consacré aux forêts, faute de quoi, cet accord sera « incomplet ».
Les conférenciers ont emboîté le pas au Secrétaire général en appelant les pays industrialisés à soutenir financièrement et techniquement les initiatives prises au titre de la gestion et de la conservation des forêts et des écosystèmes qu’elles recèlent.
Le Président de la République du Congo, M. Denis Sassou-Nguesso, qui s’exprimait au nom de l’Union africaine (UA), a mis l’accent sur le fait que sur 53 pays africains, 34 sont concernés par la déforestation, qui est « un phénomène qui entraîne la perte de 40 000 km2 de forêts chaque année ». Il a estimé que pour éviter la disparition des ressources forestières, les futures initiatives pourraient s’inspirer du Partenariat pour les forêts du bassin du Congo lancé en septembre 2002 à Johannesburg par les États-Unis et les pays du bassin du Congo.
« Depuis lors, 12 millions d’hectares de forêts ont été aménagés et 4 millions d’hectares ont été certifiés », a dit la Président congolais.
Il a ensuite considéré que la mise en œuvre efficace du mécanisme de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement, dépendrait du renforcement des capacités des pays et de l’opérationnalisation des mécanismes financiers.
Sur ce dernier point, le Président de la Banque mondiale, M. Robert B. Zoellick, a évoqué les nombreux projets pilotes menés en Chine et dans le bassin du Congo, « autant d’initiatives dont les premiers résultats permettront rapidement de déterminer les besoins réels à engager par la suite pour rendre durable la gestion des forêts et en faire un enjeu du développement humain ».
Le Président du Guyana, M. Bharrat Jagdeo, a réagi aux propos de M. Zoellick en estimant que le temps des projets pilotes était « révolu ». « Nous savons ce qu’il y a à faire, et nous savons également que le coût de la réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts est bien trop élevé pour nos économies en développement », a-t-il lancé.
Il s’est en outre demandé pourquoi l’accent était toujours mis dans les négociations sur les difficultés techniques liées aux mesures de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts et non pas sur leur « formidable potentiel, leur faible coût et les perspectives qu’elles offrent en matière de promotion de l’économie verte que tous les grands pays appellent de leurs vœux. »
Le Ministre des affaires étrangères de la République démocratique du Congo, M. Alexis Thambwe Mwamba, a renchéri en relevant que l’effort de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts « coûterait sûrement moins cher que les 17 000 milliards de dollars par an que les grandes nations consacrent à l’armement ».
Le Ministre congolais a également affirmé que les pays forestiers « mettaient à la disposition de la planète 2,5 millions de km2 de forêts primaires à utiliser pour séquestrer le gaz carbonique, et que les négociations sur l’après-Kyoto ne pouvaient pas ne pas prendre en compte cette contribution potentiellement décisive dans la lutte contre le réchauffement climatique ».
De son côté, la Vice-Premier Ministre du Gabon, Mme Georgette Koko, est intervenue pour souligner que la gestion durable des forêts et leur mise au service de la réduction des émissions de gaz à effet de serre devaient s’ajouter aux autres efforts de développement menés par les pays forestiers. Elle a ainsi attiré l’attention sur le fait que le déboisement était aussi la conséquence d’une exploitation inévitable des ressources forestières par des communautés humaines qui dépendent de cette activité pour survivre.
Les mesures alternatives de demain devront porter à la fois sur la dimension économique et humaine de la lutte contre le réchauffement climatique, a-t-elle jugé, en rappelant que la forêt était considérée comme un patrimoine mondial complexe à gérer. Elle a ainsi plaidé pour l’adoption d’une approche équitable basée sur la fourniture d’une aide financière accrue destinée à rendre plus efficace et respectueuse de l’environnement l’exploitation des couverts forestiers.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel