Conférence de presse

Conférence de presse d’Ali Abdussalam Treki, Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale de l’ONU

18/09/2009
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE D’ALI ABDUSSALAM TREKI, PRÉSIDENT DE LA 64ÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ONU


M. Ali Abdussalam Treki, de la Jamahiriya arabe libyenne, qui a pris, mardi dernier, ses fonctions de Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, a, au cours d’une conférence de presse donnée cet après-midi au Siège de l’ONU à New York, offert un aperçu de ses priorités au cours des 12 prochains mois et de la façon dont il entend renforcer la coopération entre les 192 États Membres de l’ONU et les divers organes de l’Organisation.


Le Président de l’Assemblée a d’emblée condamné l’attentat-suicide, perpétré hier, contre les troupes africaines en Somalie, qu’il a jugé « inacceptable » de la part du « groupe de terroristes qui opèrent dans ce pays ».  « Aux Nations Unies, nous reconnaissons le Gouvernement en place et le soutenons », a-t-il dit, avant de parler des « martyrs africains » morts lors de cet attentat.


Comme il l’a déjà déclaré à l’ouverture de la session, le 15 septembre dernier, et également lors de ses réunions avec les groupes régionaux, M. Treki a rappelé qu’au cours de cette soixante-quatrième session, il aborderait des questions prioritaires telles que le défi posé à la paix et à la sécurité internationales, le désarmement, les droits de l’homme, l’environnement, les changements climatiques, l’extrême pauvreté et les maladies infectieuses, dont le sida.


Le Président de l’Assemblée s’attèlera aussi à des questions relatives au développement économique; aux crises financière, alimentaire et énergétique; à la Palestine et à la revitalisation de l’ONU, y compris les réformes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.


M. Treki s’est réjoui de travailler avec tous les Membres des Nations Unies, se disant reconnaissant du soutien exprimé à son égard, notamment au cours de la première réunion de l’Assemblée générale.  Il a fait remarquer que l’ordre du jour de la session avait été adopté en moins d’une heure, un « bon signe », selon lui, pour le démarrage des travaux de l’Assemblée.


Il a aussi remercié le Secrétaire général qu’il rencontre régulièrement et avec lequel il a des discussions « constructives ».  Avec le Conseil de sécurité, « nous avons décidé de nous réunir de façon régulière », a-t-il précisé.  M. Treki a également mentionné les réunions qu’il a tenues avec les institutions spécialisées de l’ONU, dont l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), se disant prêt à en rencontrer d’autres.


Le Président de l’Assemblée a commenté la controverse de la soixante-troisième session sur la pertinence de maintenir le mandat du Conseiller spécial du Secrétaire général pour l’Afrique et celui de Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID).  « La semaine dernière, j’ai eu deux réunions avec le Groupe des PEID pour discuter de leurs problèmes et préoccupations », a-t-il indiqué.


« Je ne pense pas qu’il y ait une contradiction dans nos efforts en faveur de ces deux groupes de pays », a-t-il confié, faisant remarquer que celui des PEID comprend de nombreux pays africains et que les deux groupes ont en commun la nécessité d’une attention particulière de la part de la communauté internationale.  Il a souhaité, à cet égard, que les promesses des pays riches soient réalisées.


Après avoir examiné le Programme pour l’Afrique et les décisions des Nations Unies dans ce domaine, le Président de l’Assemblée a conclu qu’il fallait continuer à suivre ces questions de près.  « Nous n’avons encore rien obtenu en appui au Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) », a-t-il déploré. 


Il a cependant noté les bons résultats de la réunion de la Troïka ministérielle de l’Union européenne avec la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui s’est tenue au Luxembourg, le 16 juin dernier.  Il a souligné à quel point l’Afrique avait besoin d’investissements, en appelant les autres pays à prendre exemple sur l’Union européenne.


Commentant également la question relative au blocus imposé à Cuba, le Président Treki a rappelé que les Nations Unies avaient déjà adopté des résolutions au cours des dernières années.  « Les sanctions ne sont pas la meilleure des solutions mais bien la pire », a-t-il dit, relevant le nombre de personnes qui en souffrent. 


Il a appelé à une réflexion sérieuse sur cette question et à un nouveau dialogue en vue d’alléger les sanctions.  Les pays d’Amérique latine se sont réunis pour approuver la normalisation des relations entre Cuba et les États-Unis, a-t-il souligné.


Quant à la représentation du Honduras au débat général de l’Assemblée générale, M. Treki a expliqué que la Commission de vérification des pouvoirs n’avait pas encore rendu sa décision.  « Nous condamnons tout changement de régime par la force, dont les coups d’État, dans n’importe quel pays, qu’il s’agisse du Honduras, de Madagascar, de la Mauritanie ou de la Guinée », a-t-il précisé.  « Nous devrions respecter l’avis de la majorité du Groupe des pays d’Amérique latine et des Caraïbes », a-t-il recommandé.


Pour ce qui est de la situation en Géorgie, le Président a indiqué qu’elle n’était pas à l’ordre du jour de l’Assemblée générale.  Il a salué la « sage » décision du Président américain, Barack Obama, de renoncer à mettre en place un système antimissile en Europe de l’Est.


S’agissant de la réforme du Conseil de sécurité, le Président a relevé les nombreuses opinions exprimées en faveur de la réforme, y compris celle des États-Unis.  Mais les points de divergence sont les moyens d’y arriver, a-t-il expliqué.  Avec l’aide des facilitateurs, « nous allons voir comment réactiver les négociations au plus haut niveau », a-t-il confié. 


« Je ne peux pas dire si nous arriverons à un accord cette année mais nous ne pouvons pas rester dans la situation actuelle, avec d’un côté l’Assemblée générale qui décide une chose, et de l’autre, le Conseil de sécurité qui en décide autrement », a-t-il dit. 


Les décisions de l’Assemblée générale devraient être respectées, a-t-il réaffirmé, dans un esprit de coordination avec le Conseil de sécurité.  « J’ai déjà consulté le Conseil de sécurité pour voir de quelle façon cette coordination va avoir lieu », a-t-il ajouté.  Le Président de l’Assemblée a aussi relevé des divergences de vues entre le Conseil de sécurité et la Cour internationale de Justice (CIJ).


L’Afrique, comme l’Amérique latine, devrait être représentée au Conseil de sécurité, a-t-il plaidé, avant de terminer sa conférence de presse par un commentaire sur la dépénalisation de l’homosexualité qui est une infraction pénale dans plusieurs pays, dont l’Arabie saoudite qui la punit de la peine capitale.  M. Treki a dit ne pas y être favorable en tant que musulman.  Si le sujet est porté à l’Assemblée générale, elle l’examinera, a-t-il assuré.  « Mais c’est un sujet très délicat pour de nombreux pays », a-t-il prévenu.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.