CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR DE L’ÉQUIPE SPÉCIALE DE HAUT NIVEAU SUR LA CRISE MONDIALE DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE, M. DAVID NABARRO

CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR DE L’ÉQUIPE SPÉCIALE DE HAUT NIVEAU

SUR LA CRISE MONDIALE DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE, M. DAVID NABARRO

Le nouveau Coordonnateur de l’Équipe spéciale de haut niveau sur la crise mondiale de la sécurité alimentaire, M. David Nabarro, a déclaré, cet après-midi, au Siège des Nations Unies, à New York, que la crise économique mondiale ne faisait qu’exacerber la crise alimentaire.  Une action urgente immédiate est nécessaire, a-t-il estimé.

M. Nabarro, qui a pris ses fonctions le 1^er janvier dernier, présentait à la presse les enjeux de la réunion de haut niveau sur la « sécurité alimentaire pour tous », qui se tiendra à Madrid, les 26 et 27 janvier prochain, sous la présidence du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, et du Premier Ministre espagnol, M. Rodriguez Zapatero.

La réunion de Madrid s’inscrit dans le cadre des engagements et des objectifs établis lors du Sommet de Rome organisé par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en juin dernier, a indiqué M. Nabarro.  À Rome, les gouvernements ont promis d’alléger les souffrances causées par la forte hausse des prix des denrées alimentaires, à stimuler le développement agricole et la production alimentaire, et à régler les difficultés d’accès à l’alimentation.

La réunion de haut niveau de Madrid rassemblera des gouvernements, des entités du secteur privé et des groupes de la société civile afin d’examiner les progrès effectués en matière de sécurité alimentaire, d’élaborer une feuille de route à suivre dans l’avenir, et faire face au fléau de la faim de manière plus efficace.

Bien que des progrès significatifs aient été enregistrés dans la réalisation d’ici à 2015 des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les efforts en vue de réduire la pauvreté et la faim demeurent en revanche menacés par la volatilité des prix, les effets des changements climatiques ou les guerres, a expliqué M. Nabarro.

« L’accès à la nourriture pour des millions reste problématique et le fait que 14% de la population du monde se couchent chaque soir le ventre vide est en effet le signe d’une crise globale », a-t-il souligné.

Selon les chiffres de la FAO, communiqués par le Coordonnateur de l’Équipe spéciale, 33 pays sont dans une situation critique en raison des pénuries de denrées alimentaires, tandis que le nombre des personnes souffrant de malnutrition dans le monde est passé de 923 millions en 2007 à 963 millions en 2008.  L’Afrique subsaharienne est la région du monde la plus touchée avec un habitant sur trois, frappé de malnutrition chronique.

Les systèmes alimentaires mondiaux ont été et continueront d’être en crise tant que l’on n’œuvrera pas mieux dans l’intérêt des pauvres et des petits exploitants agricoles, a affirmé M. Nabarro.  Les systèmes actuels sont tels que les prix pourraient à tout moment connaître une nouvelle spirale inflationniste, a-t-il dit.

Si les prix des denrées alimentaires ont baissé au cours des trois derniers mois, ils demeurent toujours plus élevés que leur niveau normal, rendant plus urgente que jamais la nécessité d’une action, a expliqué le Coordonnateur de l’Équipe spéciale.  En outre, a-t-il ajouté, le ralentissement de l’économie mondiale et la crise du crédit contribuent à accroître l’insécurité alimentaire des personnes sans emploi ou de ceux qui n’avaient déjà pas les ressources suffisantes pour acheter de la nourriture.

L’Équipe spéciale de haut niveau sur la crise mondiale de la sécurité alimentaire a été mise en place le 28 avril 2008 par le Secrétaire général, qui la préside.  Elle est composée des responsables des institutions spécialisées, des fonds et des programmes des Nations Unies, des institutions de Bretton Woods et des parties concernées du Secrétariat de l’ONU.  Le Directeur de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Jacques Diouf, en est le Vice-Président.

Son objectif principal est de promouvoir une réponse unifiée au défi mondial que pose le prix des denrées alimentaires, notamment en créant un plan d’action avec des priorités et en coordonnant sa mise en œuvre.

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