Conseil de sécurité: les délégations appellent au renforcement des capacités de la Commission de consolidation de la paix, trois ans après son entrée en fonctions
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Conseil de sécurité
6224e séance – matin
CONSEIL DE SÉCURITÉ: LES DÉLÉGATIONS APPELLENT AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX, TROIS ANS APRÈS SON ENTRÉE EN FONCTIONS
Des progrès en matière de stabilité et de développement ont été réalisés au Burundi, en Sierra Leone, en République centrafricaine et en Guinée-Bissau, assure son Président, M. Heraldo Muñoz
Le Conseil de sécurité a réaffirmé aujourd’hui l’importance du rôle de la Commission de consolidation de la paix (CCP) dans la conduite des efforts menés par la communauté internationale pour assurer la stabilité durable des pays sortant d’un conflit.
Les membres du Conseil, ainsi qu’une dizaine de pays concernés par les activités de cet organe intergouvernemental crée en 2005 par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, ont souligné la nécessité de renforcer les liens entre la Commission de consolidation de la paix et l’ensemble des acteurs essentiels -nationaux et internationaux, traditionnels et non traditionnels- de la consolidation de la paix. Ils ont également fait entendre leurs vues sur les termes en vertu desquels l’examen quinquennal des résolutions fondatrices de la Commission devrait être effectué en 2010. Par ailleurs, les intervenants ont évoqué la possibilité d’inscrire de nouveaux pays à l’ordre du jour de la Commission de consolidation de la paix.
« Avec le Fonds pour la consolidation de la paix et le Bureau d’appui à la consolidation de la paix, la Commission continue de promouvoir le lien entre sécurité et développement à travers des stratégies de consolidation durable de la paix destinées à éviter la reprise des conflits par le renforcement de l’état de droit, de la bonne gouvernance et la promotion du respect des droits de l’homme », a tenu à rappeler le Président de la Commission de consolidation de la paix, M. Heraldo Muñoz (Chili), qui présentait le rapport annuel de la Commission.
M. Muñoz a indiqué qu’en 2009, cette synergie avait porté ses fruits dans les quatre pays à l’ordre du jour de la Commission de consolidation de la paix, le Burundi, la Sierra Leone, la République centrafricaine et la Guinée-Bissau. Il a rappelé qu’au cours des réunions du Comité d’organisation de la Commission, il avait été admis que pour accélérer la mise en œuvre des stratégies de consolidation de la paix dans les pays visés, un effort particulier devrait être consacré à la mobilisation de ressources financières auprès du secteur privé.
Dans l’ensemble, les délégations ont souscrit à cette recommandation, appuyant, en outre, la récente révision du mandat du Fonds pour la consolidation de la paix visant à faire de ce mécanisme, qui a déjà permis de lever 86 millions de dollars, un instrument « plus souple, mieux adapté et mieux ciblé ».
De leurs côtés, les présidents des différentes formations de la Commission de consolidation de la paix ont demandé que l’examen de 2010 soit l’occasion de réfléchir aux moyens permettant de retirer progressivement la présence internationale sur le terrain, les autorités nationales devant à terme être en mesure d’assurer elles-mêmes la mise en œuvre des stratégies de consolidation de la paix.
Le Président de la formation République centrafricaine de la Commission, M. Jean Grauls (Belgique) a cependant averti qu’« un retrait prématuré et mal conçu risque de détruire en très peu de temps les bases d’un développement établies sur de nombreuses années ».
C’est ainsi qu’avec d’autres, il a prôné une intensification de la coopération entre le Conseil de sécurité et la Commission, car cette dernière, engagée dans les pays dont la situation figure au programme du Conseil, « est bien placée pour servir de pont de rencontre entre les différents acteurs impliqués dans l’établissement de réponses internationales efficaces et dont pourraient tirer profit les gouvernements concernés ».
Concernant la question de l’élargissement de la Commission de consolidation de la paix à d’autres pays, les délégations ont exprimé des divergences de vues.
Le représentant du Japon et ancien Président de la Commission de consolidation de la paix, M. Yukio Takasu, soulignant la maturité et la crédibilité dont jouit désormais la Commission, a estimé que le Conseil de sécurité devrait maintenant réfléchir à la possibilité de faire inscrire de nouveaux pays à l’ordre du jour de la Commission. « D’autres pays que les pays africains doivent pouvoir être aidés sur la voie de la démocratie, de la stabilité et de la paix durable », a-t-il précisé.
L’Inde, pour sa part, a demandé que la Commission n’intervienne sur le terrain qu’en réponse à une demande de conseil ou d’assistance présentée par un État Membre.
Dans les conclusions de son rapport, la Commission de consolidation de la paix recommande de réexaminer, dans un contexte marqué par le renforcement de ses principales activités et du soutien croissant des pays dans lesquels elle intervient, le rôle de son Comité d’organisation. Cela devrait permettre de forger une vision stratégique globale et de guider le travail de la Commission.
CONSOLIDATION DE LA PAIX APRÈS LES CONFLITS
Rapport de la Commission de consolidation de la paix sur les travaux de sa troisième session ( A/64/341–S/2009/444)
Ce rapport passe en revue les travaux que la Commission de consolidation de la paix (CCP) a menés pendant sa troisième session qui s’est tenue du 23 juin 2008 au 30 juin 2009.
Il note notamment que le Comité d’organisation de la Commission a poursuivi sa réflexion sur les moyens possibles d’accroître sa capacité de mettre en œuvre les principaux volets de son mandat, en s’adaptant aux nouvelles réalités mondiales et aux approches qui se dessinent face aux grandes priorités de la consolidation de la paix.
Ainsi, le Comité estime-t-il que la Commission de consolidation de la paix doit continuer à renforcer sa capacité de mobiliser des partenaires traditionnels et non traditionnels en vue de remédier aux déficits de ressources essentielles dans les pays inscrits à son ordre du jour.
Il souligne aussi qu’il importe d’approcher les entreprises et fondations privées en vue de leur éventuelle participation à la fourniture de moyens techniques et financiers aux pays concernés, notamment pour créer des emplois et des activités génératrices de revenus. La nécessité de forger des partenariats et d’intensifier les activités de plaidoyer et de sensibilisation auprès de partenaires essentiels et la mobilisation de ressources directement destinées à soutenir ces pays sont également réaffirmées dans le rapport.
Le rapport fait le point sur les travaux de la Commission de consolidation de la paix dans les pays où ses formations sont actives.
Pour ce qui est du Burundi, la Commission continue d’inviter la communauté internationale à offrir d’urgence un appui au processus de désarmement, démobilisation et réinsertion et demande, entre autres, que le Gouvernement du Burundi se dote d’une stratégie à long terme pour la réinsertion sociale et économique durable des combattants, des réfugiés rentrant chez eux et des personnes déplacées à l’intérieur du pays.
Elle signale aussi la persistance d’obstacles au processus de paix au Burundi nécessitant l’attention de la communauté internationale. Parmi ces obstacles figurent l’institutionnalisation du dialogue politique entre les parties prenantes et les préparatifs en vue de la tenue des élections nationales, la consolidation des pratiques de bonne gouvernance et l’établissement de rapports utilisant des normes de référence prédéfinies.
S’agissant de la Sierra Leone, la Commission de consolidation de la paix salue l’adoption du Communiqué commun des partis politiques sierra-léonais en avril 2009, fruit d’un dialogue entre les partis engagé à la suite des violents événements politiques de mars 2009 en Sierra Leone. Elle félicite le Gouvernement et les dirigeants de l’opposition sierra-léonais d’avoir surmonté leurs divergences pour parvenir à un accord sur plusieurs points essentiels, notamment le rôle des partis au pouvoir et de ceux de l’opposition, la mise en place de mécanismes d’enquête sur les événements violents du mois de mars et le renforcement des grandes institutions démocratiques, en particulier le Parlement, la Commission d’enregistrement des partis politiques et la Commission indépendante des médias.
Le rapport revient également sur la session extraordinaire du 10 juin 2009, à New York, à l’issue de laquelle a été adopté un document final jetant les bases d’une forme nouvelle et plus légère de collaboration avec la Sierra Leone, et alignant les activités de la Commission sur les priorités en matière de consolidation de la paix énoncées dans le Programme pour le changement, à savoir la bonne gouvernance, l’état de droit, la lutte contre le trafic de stupéfiants et la résorption du chômage des jeunes.
Pour ce qui concerne le mandat de la Commission de consolidation de la paix en Guinée-Bissau, le rapport indique que la Commission a continué de mettre au point le Cadre stratégique pour la consolidation de la paix et de soutenir l’organisation d’élections législatives dans ce pays. Il a souligné que cette action a été maintenue en dépit des incidents des 4 mars et 16 juin. Ainsi, outre son action de sensibilisation et de mobilisation des ressources, la formation Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix a concentré ses efforts sur la réforme du secteur de la sécurité. Le rapport stipule que les domaines prioritaires dans lesquels la Commission pourrait, en étroite consultation avec les partenaires nationaux et internationaux, apporter un appui à la Guinée-Bissau sont la réconciliation nationale, la réforme du secteur de la sécurité, l’emploi des jeunes et la lutte contre le trafic de stupéfiants.
Par ailleurs, le rapport indique qu’en ce qui concerne la République centrafricaine, la Commission de consolidation de la paix, à la suite de l’adoption officielle du Cadre stratégique, recommande à toutes les parties prenantes nationales, y compris les agents de l’État, les parlementaires et les représentants de la communauté internationale, de la société civile, du système des Nations Unies et de la presse, de renforcer l’appropriation de la stratégie par les acteurs nationaux et de lancer officiellement sa mise en œuvre. Dans ce contexte, le Président de la formation République centrafricaine a axé son action, notamment sur la mobilisation de ressources, l’appui à la coordination entre les parties prenantes, et la mise en œuvre du programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR). Au cours de la période considérée, la formation République centrafricaine a bénéficié de deux dotations accordées par le Fonds pour la consolidation de la paix.
Le rapport fait observer, à propos du Fonds, qu’à ce jour, les quatre pays inscrits à l’ordre du jour de la Commission de consolidation de la paix ont reçu des financements d’un montant total de 86 millions de dollars, soit 62% des fonds alloués. Cinq pays supplémentaires remplissent les conditions requises pour bénéficier du programme de pays du Fonds (Comores, Côte d’Ivoire, Guinée, Libéria et Népal) et ont reçu un montant total de 45 millions de dollars. En outre, en raison de menaces imminentes pesant sur les processus de paix, une dotation supplémentaire à hauteur de 8,4 millions de dollars destinée à financer des projets d’urgence a été approuvée au profit de sept pays, à savoir le Burundi, la Côte d’Ivoire, la Guinée, Haïti, le Libéria, le Kenya et la République centrafricaine. Enfin, tout récemment, le Secrétaire général a déclaré que la République démocratique du Congo (RDC) satisfaisait elle aussi aux critères pour bénéficier d’un financement.
Déclarations
M. HERALDO MUÑOZ (Chili), Président de la Commission de consolidation de la paix, a rappelé que la CCP était un organe intergouvernemental mandaté pour atténuer les souffrances des populations dans les situations postconflit. Avec le Fonds pour la consolidation de la paix et le Bureau d’appui à la consolidation de la paix, la Commission continue de promouvoir le lien entre sécurité et développement à travers des stratégies de consolidation durable de la paix destinées à éviter la reprise des conflits par le renforcement de l’état de droit et la promotion du respect des droits de l’homme, a ajouté M. Muñoz.
M. Muñoz a indiqué que le rapport annuel de la Commission de consolidation de la paix reflétait les progrès importants réalisés au cours de l’année 2009 dans les quatre pays à l’ordre du jour de la Commission: le Burundi, la Sierra Leone, la République centrafricaine et la Guinée-Bissau. Dans ces pays, a-t-il dit, la Commission a consolidé son rôle de conseiller et a obtenu un appui toujours plus important de la part des quatre pays visés. Il a indiqué que dans ce contexte, la Commission de consolidation de la paix pouvait désormais compter sur les effets bénéfiques d’une coopération accrue avec l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social (ECOSOC). En outre, il a indiqué qu’au cours de 2009, la Commission avait noué d’importants partenariats avec les acteurs du terrain, les fonds et programmes de l’ONU, les institutions financières internationales, les organisations régionales, le secteur privé et la société civile.
S’agissant des travaux des quatre formations de la Commission de consolidation de la paix, M. Muñoz a souligné le rôle déterminant du Comité d’organisation de la Commission qui réunit plusieurs fois par an les principaux pays engagés dans l’action de la Commission pour réfléchir aux stratégies visant à répondre aux priorités en matière de consolidation de la paix. Il a précisé qu’en 2009, le Comité avait notamment insisté sur la nécessité de continuer à renforcer la capacité de la Commission pour mobiliser des partenaires traditionnels et non traditionnels en vue de remédier aux déficits de ressources essentielles dans les pays inscrits à son ordre du jour. C’est en ce sens qu’il a évoqué la donation de l’artiste et compositeur Yoko Ono qui a décidé de reverser tous les bénéfices de la vente en ligne de la chanson « Give Peace A Chance » au Fonds pour la consolidation de la paix. « Nous travaillons actuellement à la nomination d’un ambassadeur pour la consolidation de la paix parmi un groupe de célébrités issues du monde du sport et des arts », a également indiqué M. Muñoz. Il a aussi déclaré que le Bureau d’appui à la consolidation de la paix était un mécanisme de choix pour intensifier les liens opérationnels entre la Commission et les partenaires du système des Nations Unies comme les partenaires du privé, les grandes fondations notamment. Avant de conclure, M. Muñoz a estimé que trois ans après sa création, la Commission avait acquis une crédibilité et une portée significatives à même d’améliorer, et l’image, et l’efficacité des Nations Unies dans le monde.
PHILIP JOHN PARHAM (Royaume-Uni) a rappelé que le débat organisé en août sous la présidence britannique du Conseil de sécurité avait insisté sur l’importance de la Commission de consolidation de la paix et la nécessité de renforcer les liens entre maintien de la paix, consolidation de la paix et médiation. Les opérations de maintien de la paix jouent un rôle indispensable dans les pays où elles sont déployées, a-t-il estimé, tout en ajoutant que, trop souvent, il n’y avait pas assez de progrès. Il a cité des échecs dans l’application des accords de paix, le partage du pouvoir mais aussi dans l’emploi des jeunes. Le document « Nouvel Horizon » met en avant plusieurs propositions, a-t-il rappelé, avant d’estimer que la Commission de consolidation de la paix offre des réponses à certaines de ces questions, notamment en aidant à forger des accords communs sur les priorités à adopter et à assurer le suivi de leur mise en œuvre. Le représentant du Royaume-Uni a déclaré qu’il faudrait songer, à un stade précoce, à inscrire des pays sur l’ordre du jour de la Commission de consolidation de la paix. Il a souhaité que le Conseil de sécurité se montre plus actif pour déterminer les pays qui pourraient bénéficier d’une telle inscription. Il a souhaité que les pays qui président les formations nationales de la Commission de consolidation de la paix, prennent encore plus à cœur leur rôle.
Mme SUSAN RICE (États-Unis) a déclaré que son pays avait appuyé, dès le début, la création de la Commission de consolidation de la paix, un organe potentiellement efficace pour répondre aux lacunes des processus de paix et à l’inadaptation des mécanismes humanitaires dans des contextes hautement fragiles. De l’avis de sa délégation, la Commission représente une solution possible « pour nous aider collectivement à changer la donne dans les situations postconflit, dont la gestion s’avère de plus en plus complexe ». Cette institution est jeune mais elle peut déjà être fière des réalisations remarquables qu’elle a enregistrées à ce jour, en particulier pour rapprocher partenaires traditionnels et non traditionnels de la paix, a ajouté Mme Rice. La représentante des États-Unis a ainsi souligné que ces liens novateurs avaient permis à la Commission de consolidation de la paix au Burundi de relancer le processus politique, tandis qu’en Sierra Leone, la formation de la Commission est parvenue à mobiliser un nombre important de donateurs. Elle a ensuite mentionné le rôle de la Commission dans l’organisation des élections législative en Guinée-Bissau ainsi que le renforcement du dialogue national en République centrafricaine. La Commission contribue, partout où elle est présente, à relancer les services de base, à restaurer l’état de droit et à lutter contre les causes de l’instabilité qui forment le terreau de la reprise des conflits, a-t-elle dit. Avant de conclure, elle a appelé à plus de cohérence entre les domaines clefs, « pour l’ONU comme pour les États-Unis », du maintien et de la consolidation de la paix.
M. GUILLERMO PUENTE ORDORICA (Mexique) a affirmé que l’expérience remarquable acquise par la Commission de consolidation de la paix dans la mise en œuvre des cadres stratégiques de consolidation de la paix en Sierra Leone, au Burundi, en Guinée-Bissau et en République centrafricaine en matière de désarmement, de démobilisation et de réinsertion, ainsi que d’assistance à l’instauration de l’état de droit, de réforme du secteur de la sécurité et de promotion du développement, devrait servir de plate-forme pour mieux définir la future tâche de la Commission, améliorer ses modalités d’évaluation et de mobilisation des ressources et garantir les processus de consolidation de la paix des pays. Appréciant l’évolution constante de la Commission depuis sa mise en place il y a trois ans, il a estimé qu’elle avait eu à relever les défis propres à la situation particulière des pays traités. Il a jugé opportun qu’elle adapte davantage ses mécanismes en vue du renforcement de sa contribution aux initiatives de consolidation de la paix et de la préparation d’une réponse, la plus rapide et efficace possible, immédiatement après la fin d’un conflit. L’objectif ultime consisterait à garantir que les dividendes de la paix deviennent une réalité pour ces sociétés et soient en harmonie avec les besoins de développement socioéconomique du pays concerné, a précisé M. Ordorica.
Il a également estimé que le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale et l’ECOSOC, y compris le Secrétariat de l’ONU, pourraient mieux utiliser, et de façon proactive, l’évaluation de la Commission de consolidation de la paix à partir d’une optique de cohérence, pour améliorer notamment la coordination des efforts menés avec d’autres entités en dehors du système de l’ONU. Fermement convaincu que la Commission, en tant que pilier de l’architecture de la consolidation de la paix, pourrait jouer un rôle déterminant dans les processus de prévention et de reconstruction au sortir d’un conflit, le représentant a réaffirmé les déclarations présidentielles (S/PRST/2009/23 et 24) adoptées par le Conseil, qui mettent l’accent sur la nécessité de la cohérence et de l’intégration entre l’établissement de la paix, le maintien de la paix, la consolidation de la paix et le développement. Il a formé l’espoir que l’examen des résolutions de fond de la Commission, prévu en 2010, fournisse l’occasion d’analyser les voies et moyens par lesquels les Nations Unies et la communauté internationale pourraient améliorer leurs actions –et interactions– en vue d’un renforcement des capacités nationales de reconstruction à l’issue d’un conflit.
M. RANKO VILOVIĆ (Croatie) a estimé que la consolidation de la paix est un des éléments clefs des opérations de paix. Il a rappelé que les pays sortant d’un conflit restent fragiles. L’architecture de consolidation de la paix au sein du système des Nations Unies constitue la meilleure réponse, a déclaré le représentant, qui a reconnu des « résultats notables » dans trois domaines d’activités de la Commission de consolidation de la paix. « Nous devons reconnaître que les efforts de consolidation de la paix sont extrêmement complexes », a ajouté M. Vilović, qui a souligné que tout doit être fait pour éviter les doubles emplois entre acteurs sur le terrain et pour assurer la meilleure synergie des efforts entrepris.
L’ONU doit continuer à jouer un rôle important dans la coordination des efforts et assurer le respect de l’indépendance des différentes institutions internationales opérant sur le terrain, a déclaré M. Vilović. Il a dit appuyer les travaux relatifs au partage de l’expérience acquise. Le représentant a souligné qu’il était essentiel d’assister les pays inscrits à l’ordre du jour de la Commission de consolidation de la paix pour renforcer leurs capacités nationales afin qu’ils puissent prendre en main leur avenir. Il s’est félicité du renforcement des relations entre le Conseil de sécurité et la Commission de consolidation de la paix, tout en estimant qu’il était encore possible de progresser dans ce domaine. Il a rappelé que le financement de la consolidation de la paix représentait un investissement dans la paix et dans l’avenir des pays concernés. Il a fait remarquer que le Fonds pour la consolidation de la paix ne pouvait assumer, seul, le financement de la consolidation de la paix, et a souhaité voir agir d’autres acteurs, y compris les diasporas nationales.
M. VITALY I. CHURKIN (Fédération de Russie) a salué le bilan favorable de la Commission de consolidation de la paix qui, de l’avis de sa délégation, est une institution en devenir. Le représentant a notamment souligné l’efficacité considérable des quatre formations « qui ont déjà obtenu des résultats tangibles grâce, en particulier, au renforcement du dialogue entre le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale et la Commission elle-même ». Par le biais de cette synergie, les informations de première main sur les pays concernés sont plus largement partagées et forment une base claire à la définition des cadres stratégiques, a-t-il poursuivi. « Nous pouvons et devons faire plus pour mobiliser les ressources nécessaires afin de répondre plus rapidement aux besoins d’urgence sur des terrains fragiles en proie aux conséquences néfastes de l’instabilité et des tensions chroniques, a estimé M. Churkin. Le représentant a souhaité que l’année prochaine, un bilan précis soit établi sur la base des expériences concrètes de la Commission de consolidation de la paix. « Alors, nous pourrons fixer de nouvelles responsabilités et fonctions à la Commission de consolidation de la paix en axant la vision sur la nécessité que les gouvernements, à terme, puissent s’approprier les programmes de développement social et économique nécessaires à leur relèvement dans un environnement sûr et stable, a conclu M. Churkin.
M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a déclaré qu’il était évident qu’aucun processus de consolidation de la paix ne saurait aboutir sans une implication des acteurs nationaux, au premier chef, et une meilleure prise en compte des priorités des pays concernés, saluant l’intégration par la Commission de consolidation de la paix d’une approche stratégique dans sa démarche. Il s’est félicité que la Commission ait renforcé son rôle dans la mobilisation des ressources auprès des partenaires; ait amélioré l’appropriation du processus par les acteurs nationaux, sous-régionaux et régionaux, ainsi que la planification et la coordination des actions de toutes les parties prenantes; et ait renforcé les partenariats avec les entités du système des Nations Unies et les partenaires bilatéraux et multilatéraux.
Compte tenu de l’urgence de certains défis auxquels font face les pays sortant de conflits, le représentant a également salué le soutien financier accordé au Fonds pour la consolidation de la paix, assurant qu’un mandat révisé de ce Fonds devrait lui permettre d’améliorer son efficacité et sa réactivité. Il a réaffirmé le rôle important dévolu à la Commission de consolidation de la paix comme cadre « par excellence » de coordination de l’action de la communauté internationale en matière de consolidation de la paix, et son rôle de plaidoyer dans la mobilisation du soutien international aux pays sortant d’un conflit, notamment auprès des institutions financières internationales, comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI).
M. ABDURRAHMAN MOHAMED SHALGHAM (Jamahiriya arabe libyenne) a rendu hommage à la Commission de consolidation de la paix pour les efforts consentis en vue de renforcer son interaction avec les autres organes des Nations Unies, comme l’ECOSOC, le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale. Il a souhaité une poursuite du renforcement de la coopération entre la Commission de consolidation de la paix et les organisations régionales, y compris l’Union africaine (UA), et s’est félicité de la récente visite de la présidence de la Commission de consolidation de la paix au siège de l’Union africaine, à Addis Abeba.
Les opérations de consolidation de la paix sont multidimensionnelles, a déclaré le représentant pour qui les efforts de consolidation de la paix ne porteront leurs fruits que si on définit certaines priorités, notamment en matière de reprise économique et de développement. Il a souhaité un renforcement de l’aspect « développement » de l’activité de la Commission. Le financement représente sans doute un aspect clef de la consolidation de la paix, a poursuivi M. Shalgram, qui a repris à son compte les remarques faites par le Secrétaire général dans son rapport. Rappelant que son pays faisait partie de la formation République centrafricaine de la CCP, il a estimé que les efforts consentis par les différentes parties dans ce pays méritaient d’être soutenus par la Commission.
M. YUKIO TAKASU (Japon) a salué, à son tour, les progrès considérables réalisés par la Commission de consolidation de la paix trois ans après son entrée en fonctions. Sous la présidence de M. Heraldo Muñoz, la Commission a élargi sa coopération avec la Banque mondiale, l’Union africaine et les institutions financières internationales, a-t-il dit. Pour M. Takasu, cette évolution a récemment permis, entre autres, à la formation de la Sierra Leone de mobiliser les ressources pour mettre en place un nouveau plan de développement. De manière générale, la Commission de consolidation de la paix est une des grandes réussites de la réforme des Nations Unies et représente, aux yeux des États Membres, un mécanisme important pour renforcer les efforts de développement et de promotion de la paix qui sont interdépendants. Le représentant a ajouté que, dans ce cadre, le Fonds pour la consolidation de la paix était un outil essentiel pour les pays sortant d’un conflit: « il doit être un catalyseur pour attirer de nouvelles ressources afin, comme le souligne le rapport annuel de la Commission de consolidation de la paix, d’aider à un redressement politique, économique et institutionnel le plus rapidement possible après les conflits ». M. Takasu a, en outre, rappelé que 2010 serait une année fondamentale pour l’avenir de la Commission de consolidation de la paix. L’examen de fond de ses travaux doit s’effectuer, a-t-il estimé, en axant la réflexion sur l’amélioration de l’efficacité de la Commission par le biais de l’échange des meilleures pratiques et la mobilisation de ressources auprès de partenaires non traditionnels de l’ONU. Le représentant du Japon a par ailleurs considéré que le Conseil de sécurité pourrait demander à la Commission d’examiner certaines questions particulières qu’il n’a pas le temps d’examiner, comme par exemple la création d’emplois pour les jeunes des pays sortant tout juste d’un conflit. Le Conseil doit maintenant réfléchir à la possibilité de faire inscrire de nouveaux pays à l’ordre du jour de la Commission, a-t-il conclu, en mettant l’accent sur la nécessité d’aider d’autres pays que les pays africains sur la voie de la démocratie, de la stabilité et de la paix durable.
Tout en félicitant la Commission de consolidation de la paix pour son action depuis son entrée en fonctions, il y a trois ans, M. HOANG CHI TRUNG (Viet Nam) a constaté que celle-ci continuait, néanmoins, de rencontrer des défis persistants allant du soutien aux processus politiques et de réconciliation à celui de la sûreté et de la sécurité, en passant par le renforcement du règne de la loi. Dans tous ces domaines, des résultats plus tangibles et mesurables continuent d’être au centre de son action sur le terrain, a-t-il dit. La Commission doit définir ses objectifs en fonction des besoins et des priorités des pays récipiendaires. À cet égard, la Commission de consolidation de la paix doit, selon lui, redoubler d’efforts pour améliorer ses règles de procédure et ses méthodes de travail, intensifier les interactions avec les pays où elle intervient et rationnaliser ses relations institutionnelles avec l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et l’ECOSOC. D’une manière générale, elle a souligné que l’accent devait être mis sur l’éducation, la formation, la création d’emplois, l’agriculture, les infrastructures et la réforme du secteur privé si l’on entendait traiter les causes des conflits et en finir avec le cercle vicieux de la pauvreté, de la marginalisation et de la violence.
M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a estimé que ce débat offrait l’occasion de faire le point sur les premiers succès remportés par la Commission de consolidation de la paix, mais aussi de mettre l’accent sur les actions prioritaires à mener pour améliorer son efficacité. L’examen de 2010 devrait permettre de faire de la Commission de consolidation de la paix un acteur influent dans la consolidation de la paix, a-t-il ajouté. Depuis son entrée en fonctions, la Commission joue un rôle croissant dans des pays sortant tout juste d’un conflit, en coordonnant les efforts internationaux, a fait observer le représentant. Soulignant l’importance de l’appropriation nationale de la consolidation de la paix, il a encouragé les dirigeants des quatre pays inscrits à l’ordre du jour de la Commission à travailler davantage avec celle-ci dans des domaines tels que le désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), la réforme du secteur de sécurité ou les élections.
L’efficacité de la Commission peut encore être améliorée, a estimé le représentant de la France, qui s’est dit favorable à un renforcement de la coopération entre la Commission de consolidation de la paix et le Conseil de sécurité afin que la dimension de consolidation de la paix soit prise en compte dès que possible dans les stratégies de sortie de crise. Il a en outre estimé que le renforcement des relations entre la Commission de consolidation de la paix et l’Assemblée générale et l’ECOSOC garantirait une meilleure coordination des actions favorables à l’établissement d’une paix durable. L’apport principal de la Commission consiste à mobiliser les énergies et ressources, tout en coordonnant l’action sur le terrain, a affirmé le représentant, qui a jugé primordial qu’elle assure un suivi des actions financées par le Fonds pour la consolidation de la paix. La Commission de consolidation de la paix doit aussi revoir certaines de ses méthodes de travail, a ajouté le représentant, qui a souhaité la présence d’un point focal de la Commission sur le terrain dans le cadre des bureaux intégrés des Nations Unies. Ces derniers, a-t-il ajouté, doivent servir de relais efficace quotidien dans la mise en œuvre des activités définies par la Commission de consolidation de la paix et les autorités nationales locales.
M. LIU ZHENMIN (Chine) a salué le bilan positif dont peut se prévaloir la Commission de consolidation de la paix, trois ans seulement après son entrée en fonctions. Comme l’ont souligné de nombreux pays lors du débat de l’Assemblée générale sur les travaux de la Commission, il est nécessaire d’examiner plus avant le lien entre maintien et consolidation de la paix, a-t-il déclaré. Il a appelé au renforcement de la mobilisation de ressources et à l’amélioration des modalités de déboursement des ressources alimentant le Fonds pour la consolidation de la paix, précisant que « la Commission a pour vocation d’agir vite sur le terrain ». S’agissant des activités futures de la Commission de consolidation de la paix, le représentant de la Chine a souligné l’importance que la Commission intensifie sa coopération avec l’Assemblée générale, l’ECOSOC et le Conseil de sécurité. Le Conseil doit davantage tenir compte des suggestions de la Commission de consolidation de la paix concernant les pays qui sont également inscrits à son ordre du jour, à savoir le Burundi, la Sierra Leone, la République centrafricaine et la Guinée-Bissau, a-t-il souhaité. La Commission, a-t-il fait remarquer, a développé une expertise sur ces pays; elle connaît les causes des conflits qui ont entravé leur développement. La Commission et le Conseil doivent ensemble demander aux pays récipiendaires d’identifier très clairement les domaines prioritaires où la communauté internationale pourrait assurer un appui ciblé et efficace, a préconisé le représentant. La Commission et ces pays doivent en outre consentir plus d’efforts dans la formation aux enjeux de consolidation de la paix des ressources humaines des acteurs nationaux, a conclu le représentant.
M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a déclaré qu’il fallait accorder davantage de priorités et de ressources à la Commission de consolidation de la paix. Il s’est félicité de l’engagement croissant de la CCP auprès des pays inscrits à son ordre du jour, et a estimé qu’on avait assisté à des « progrès remarquables au Burundi et en Sierra Leone ». Il a jugé « prometteurs » les efforts en cours en République centrafricaine. Il a insisté sur la responsabilité première des autorités et institutions nationales dans la reconstruction, avec le soutien de la CCP et de la communauté internationale dans son ensemble. Il s’est dit encouragé par les initiatives prises avec le financement du Fonds pour la consolidation de la paix et des bailleurs internationaux. Il a estimé que la CCP devrait renforcer la supervision et l’examen des engagements mutuels des accords nationaux et internationaux.
M. JORGE URBINA (Costa Rica) a estimé que les Nations Unies avaient appris et accepté que la prévention de toute résurgence des conflits oblige à poursuivre le travail au-delà de l’application des accords qui y ont mis fin. La Commission a rapidement appris à offrir aux pays qui le nécessitent un appui stratégique et intégral pour la consolidation de la paix, et s’est avérée un organe dynamique, novateur et souple à même de s’adapter aux diverses exigences qui s’imposent dans les pays concernés. L’examen du mandat de la Commission permettra d’évaluer les résultats, de réfléchir sur les enseignements tirés et de renforcer le travail de la Commission et sa relation avec les autres organes et agences du système des Nations Unies. Il a constaté que le Conseil de sécurité avait de plus en plus intégré la perspective de la consolidation de la paix et a salué la pratique de la participation des présidents des groupes aux débats sur les situations nationales respectives. Il a pris note du fait que le Conseil avait transformé les bureaux des Nations Unies en bureaux intégrés de consolidation de la paix, en République centrafricaine, en Guinée-Bissau et en Sierra Leone. Une telle transformation visait à une intervention plus intégrale et stratégique de tout le système des Nations Unies dans ces pays, a souligné le représentant, qui a encouragé à continuer dans cette voie en vue, également, du renforcement de la relation entre le Conseil et la Commission de consolidation de la paix, en particulier pour ce qui a trait aux différentes formations nationales.
La Commission de consolidation de la paix aura bientôt accumulé une expérience significative que le Conseil devrait mettre à profit lors de l’élaboration et du renouvellement des mandats des missions de maintien de la paix qu’il autorise, a-t-il affirmé. Il importe aussi, selon lui, que le Secrétariat inclut dans ses rapports et ce, dès les premières phases des opérations de maintien de la paix, des recommandations relatives à des activités de consolidation de la paix. Il a accueilli avec enthousiasme l’idée de renforcer les capacités des Nations Unies dans ce domaine au moyen d’une équipe d’experts civils compétents, aptes à appuyer des tâches comme la réforme du secteur de la sécurité, le renforcement institutionnel et l’appui aux systèmes judiciaires, entre autres. Dans ce cadre, il a recommandé d’accorder une attention particulière à la mobilisation d’experts et de volontaires civils en provenance des pays en développement, en particulier de femmes. En conclusion, il a réitéré son soutien aux efforts de la Commission tendant à instaurer des partenariats avec les donateurs, les institutions, les organismes régionaux et sous-régionaux et la société civile. De telles alliances ne manqueront pas de garantir une participation plus cohérente et stratégique de la communauté internationale, a-t-il affirmé.
M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) s’est félicité des progrès accomplis par la Commission de consolidation de la paix, et a déclaré que cet instrument jouait un rôle essentiel en aidant les pays sortant d’un conflit à rétablir une paix durable. Il a cependant souligné que la complexité du processus de redressement postconflit nécessitait une réévaluation constante de l’architecture de maintien de la paix de l’ONU. Le représentant a insisté sur la question du renforcement des capacités nationales, notamment par l’échange d’expertise. Il a également engagé les membres du Conseil à réfléchir davantage sur la manière d’assurer une transition effective du maintien à la consolidation de la paix, ainsi que sur les tâches critiques à mettre en œuvre au cours des deux premières années qui suivent la fin d’un conflit.
La Commission devrait également mettre davantage l’accent sur le rôle important que jouent les femmes dans la prévention et le règlement des conflits, a ajouté M. Apakan. L’harmonisation des politiques et des procédures des différentes institutions des Nations Unies est un élément essentiel pour assurer le succès des efforts de la Commission de consolidation de la paix, a-t-il dit. Le représentant a souligné l’importance du renforcement des capacités du Bureau d’appui à la consolidation de la paix afin de permettre à l’ONU de promouvoir une réaction plus intégrée et stratégique dans les pays concernés. Avant de conclure, le représentant de la Turquie a souhaité la mise en place d’un mécanisme de financement plus prévisible, durable, transparent, responsable et flexible. Sa délégation, a-t-il ajouté, espère que l’examen du statut du Fonds pour la consolidation de la paix permettra à ce dernier d’améliorer son efficacité et sa réactivité.
M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) s’est félicité de l’apport important de la Commission de consolidation de la paix aux efforts menés par la communauté internationale pour stabiliser les pays sortant d’un conflit. Il s’agit d’un investissement rapide en faveur de la paix et de la stabilité qui peut avoir des effets à long terme, a-t-il fait remarquer. Les activités de consolidation doivent, selon les cas, aller de pair avec le déploiement de troupes dans le cadre d’opérations de maintien de la paix, a-t-il estimé. Le représentant a ensuite affirmé que le volet sécurité des formations de la Commission de consolidation de la paix était nécessaire pour créer les conditions indispensables à la conduite de réformes clefs du secteur de la justice et pour renforcer la lutte contre la criminalité organisée. Sur ces questions sensibles, les pays doivent pouvoir bénéficier d’un dialogue accru et constructif entre le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale et la Commission, a déclaré le représentant de l’Autriche. La consolidation de la paix n’est possible que si tous les acteurs sont associés à cet effort, a-t-il ajouté. En conclusion, il a souhaité que l’examen de l’architecture des Nations Unies en matière de consolidation de la paix, qui aura lieu l’année prochaine, porte sur les moyens à privilégier qui permettront aux pays récipiendaires de s’approprier les programmes de développement économique et social.
Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a déclaré que les activités de la Commission de consolidation de la paix dont son pays préside la formation Guinée-Bissau ont été très importantes dans ce pays. Elle a estimé que les derniers développements en date en Guinée-Bissau allaient dans le sens de la stabilité, mais que le pays avait encore besoin de la Commission de consolidation de la paix. Rappelant que des propositions ont déjà été présentées dans la perspective de l’examen de 2010 pour renforcer l’efficacité de la Commission qui doit encore atteindre son plein potentiel, la représentante du Brésil a rappelé que le financement représentait un aspect essentiel. Elle a félicité le Fonds pour la consolidation de la paix pour son rôle de catalyseur même si, a-t-elle ajouté, il ne peut traiter de toutes les questions de consolidation de la paix. Mme Viotti a par ailleurs souligné qu’il était indispensable de renforcer la coopération entre la Commission de consolidation de la paix et les organisations régionales, notamment avec l’Union africaine et, dans le cas spécifique de la Guinée-Bissau, avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
M. ANDERS LIDÉN (Suède), au nom de l’Union européenne, a rappelé que la Commission de consolidation de la paix avait été créée comme une instance chargée de coordonner, au niveau stratégique, les politiques des principaux acteurs internationaux, y compris les institutions financières internationales. La Commission, a-t-il estimé, peut jouer un rôle central pour combler les lacunes dans les efforts de consolidation de la paix et contribuer à une meilleure cohérence entre sécurité, développement et acteurs humanitaires. L’expérience montre que la Commission de consolidation de la paix peut aussi représenter un cadre important pour la responsabilité mutuelle de la communauté internationale et des pays hôtes. M. Lidén a estimé que l’examen de 2010 devrait permettre de dresser le bilan des premières années d’expérience de la Commission de consolidation de la paix. Rappelant que le soutien aux pays sortant d’un conflit doit être axé sur l’appropriation nationale et se situer dans des contextes très spécifiques, le représentant a souligné que la Commission de consolidation de la paix devrait se montrer souple dans ses engagements. Il a souhaité qu’elle se concentre sur un nombre limité de priorités et travaille à partir des stratégies et capacités nationales existantes.
L’Union européenne souhaite une relation plus structurée et une plus grande interaction entre la Commission de consolidation de la paix et le Conseil de sécurité, a déclaré M. Lidén, qui a appelé le Conseil de sécurité à prendre en compte, à un stade précoce, les perspectives de consolidation de la paix. Il faudrait assurer une meilleure synergie entre maintien de la paix et consolidation de la paix, a-t-il ajouté. De même, l’examen de l’architecture de maintien de la paix et celui de l’efficacité des opérations de maintien de la paix devraient être entrepris conjointement. Le représentant a souligné la nécessité de poursuivre les efforts visant à mettre en œuvre un concept pour un soutien plus stratégique et plus cohérent des Nations Unies à la consolidation de la paix. Alors qu’approche le dixième anniversaire de la résolution 1325, des mesures urgentes doivent être prises pour assurer la promotion des femmes en période de transition pour redresser les inégalités passées et créer des précédents pour l’avenir, a insisté M. Lidén, avant de conclure.
M. JOHN MCNEE (Canada) a engagé la Commission de consolidation de la paix à poursuivre des objectifs plus ambitieux en élargissant, notamment, son champ d’action et en déployant ses efforts à des stades « plus précoces et plus précaires » du redressement après un conflit. Il s’est réjoui tout particulièrement de la coopération accrue entre le Conseil de sécurité et la Commission de consolidation de la paix, avant de passer en revue les activités de la formation Sierra Leone dont le Canada assure la présidence. Il a notamment expliqué que la formation avait marqué son adhésion à la nouvelle approche commune de la consolidation de la paix élaborée par l’équipe de pays de l’ONU et le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL). Cette approche consolidée met l’accent sur les enjeux identifiés par la Sierra Leone qui pourraient être des obstacles potentiels à la consolidation de la paix et la croissance économique, notamment les problèmes de gouvernance, le trafic de drogues et le manque d’emplois pour la nouvelle génération. Le représentant a également estimé que le rapport du Secrétaire général sur la consolidation de la paix constituait un autre progrès. Ces efforts ont fait ressortir l’utilité d’une coopération institutionnelle en ce qui concerne des questions stratégiques communes, a-t-il notamment dit. Il s’est en outre félicité des progrès réalisés par la Commission de consolidation de la paix, évoquant entre autres les mesures importantes prises par les formations pays pour faire converger leurs engagements avec les priorités nationales, s’adapter à l’évolution de la situation sur le terrain et réduire les lourdeurs administratives.
Par ailleurs, M. McNee a souhaité que l’examen 2010 de l’architecture onusienne de la consolidation de la paix prenne la mesure des progrès réalisés et donne lieu à une large consultation de toutes les parties prenantes à la consolidation de la paix. Il sera important de préserver la souplesse et la capacité d’adaptation actuelle de la Commission de consolidation de la paix, a-t-il ajouté. La Commission, a-t-il estimé, devrait envisager d’adopter une orientation multiforme qui tienne compte de la nécessité de poursuivre différents types d’approches. Comme l’indique le Secrétaire général, dans son rapport, la Commission devrait se pencher davantage sur les enjeux thématiques et les leçons apprises et mieux se concentrer sur les dilemmes liés aux orientations, ainsi que sur les défis stratégiques et les difficultés opérationnelles que pose la consolidation de la paix. Le délégué du Canada a considéré que le Bureau d’appui à la consolidation de la paix doit devenir le point de convergence de l’expertise du passage du maintien de la paix et de l’aide humanitaire au redressement rapide et au développement. Le Bureau d’appui à la consolidation de la paix doit devenir le point de convergence de l’expertise en ce domaine.
Mme CARMEN MARÍA GALLARDO HERNÁNDEZ (El Salvador) a rappelé l’attachement de son pays à la cause de la consolidation de la paix. Depuis sa création, El Salvador préside le Groupe de travail de la Commission de consolidation de la paix sur les enseignements tirés des expériences passées, a-t-elle dit. La Commission fournit un appui fondamental aux pays sortant d’un conflit pour s’attaquer aux causes et empêcher le retour de la violence, un problème auquel El Salvador a été longtemps confronté. La représentante a souligné, à son tour, que dans le cadre de l’examen de 2010, les États Membres devraient réfléchir aux nouvelles fonctions de la Commission de consolidation de la paix en tenant compte du fait que responsabilité des principaux chantiers en matière de paix incombe en premier lieu aux acteurs nationaux. La Commission doit guider la mise en œuvre de projets stratégiques communs, a-t-elle rappelé, en insistant dans ce cadre sur l’importance d’une relation active et constructive entre la Commission, le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale. Les organisations régionales doivent également jouer un rôle dans ce processus, car elles connaissent mieux la culture et la situation des pays inscrits à l’ordre du jour de la Commission, a déclaré la représentante. De telles données sont utiles pour permettre un meilleur appui à l’état de droit, à la mise en œuvre des programmes de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) et d’assurer un dialogue national durable dans les pays sortant d’un conflit, a affirmé Mme Gallardo Hernández.
M. JAN GRAULS (Belgique) a dit que sa délégation adhérait pleinement à la déclaration faite par la Suède au nom de l’Union européenne, qui définit le point de départ de la contribution européenne à l’examen quinquennal de l’architecture onusienne de consolidation de la paix. Rappelant que la Belgique préside la formation République centrafricaine, il a souligné les principes qui orienteront les efforts de son pays dans le cadre du processus d’examen quinquennal. Il faut, a-t-il précisé, puiser dans la vision qui, en 2005, était à la base de l’établissement de la Commission de consolidation de la paix, examiner le caractère évolutif et dynamique des efforts de la Commission et concevoir l’action de la Commission dans un contexte d’ensemble, en tenant notamment compte des développements dans le cadre d’autres réformes des Nations Unies. Il s’est félicité de ce que le Conseil de sécurité ait accordé une plus grande attention aux questions de consolidation de la paix. Il existe un large consensus sur la vocation qu’a la Commission de consolidation de la paix, a-t-il dit. Poursuivant, il a estimé que la relation entre le Conseil de sécurité et la Commission méritait d’être précisée et intensifiée, malgré la participation, déjà fréquente, des présidents des formations pays aux débats du Conseil. Le représentant a souligné qu’il serait important, dans le cadre de l’examen quinquennal, d’explorer et de spécifier davantage les modalités du rapport entre le Conseil et la Commission.
S’agissant des liens de coopération qui existent entre les deux organes, le représentant a estimé que la Commission était bien placée pour servir de pont de rencontre entre les différents acteurs impliqués dans l’établissement de réponses internationales. À la demande du Conseil de sécurité, elle pourrait formuler des recommandations aux différents acteurs et se pencher sur les besoins immédiats auxquels une présence onusienne devrait répondre, a plaidé le représentant. M. Grauls a aussi proposé que les missions onusiennes dans les pays à l’ordre du jour du Conseil soient mandatées et outillées pour accompagner les efforts de la Commission sur le terrain.
Concernant les partenariats nationaux et internationaux, le représentant de la Belgique a estimé que la Commission pourrait jouer un rôle pour renforcer la réciprocité des engagements, coordonner le suivi et évaluer les progrès réalisés. Il serait sans doute intéressant, a-t-il déclaré, que le Conseil de sécurité tente lui-même de formuler ses besoins en la matière. Cette tâche de coordination des efforts de la communauté internationale est difficile mais indispensable afin de rendre l’appui international plus prévisible et plus flexible, a précisé M. Grauls. La Commission devrait également contribuer à la planification et à l’exécution d’un retrait progressif de la présence onusienne. Un retrait prématuré et mal conçu peut détruire en très peu de temps les bases d’un développement établies sur de nombreuses années, a-t-il prévenu.
M. HARDEEP SINGH PURI (Inde), qui a rappelé que son pays était membre de la Commission de consolidation de la paix et contribuait au Fonds pour la consolidation de la paix, a déclaré que l’Inde avait toujours estimé que la Commission comblait une lacune institutionnelle importante et qu’elle pouvait apporter une contribution importante au relèvement, à la reconstruction et au développement des pays sortant d’un conflit, dès lors qu’elle acceptait de répondre à une demande de conseil ou d’assistance d’un État Membre. C’est pourquoi, a appelé le représentant, l’Inde a coparrainé, au mois de mai dernier, une résolution tendant à modifier les termes de références du Fonds pour la consolidation de la paix. Il s’est félicité que le Secrétaire général estime dans son rapport que cette modification ait permis au Fonds de décaisser rapidement des ressources, de se montrer très réactif et de prendre des risques en faveur de la consolidation de la paix.
Riche de sa propre expérience qui est unique en matière d’édification d’un État, l’Inde a acquis des capacités multiformes dans le domaine de la consolidation de la paix et du développement et a partagé son expérience et son expertise avec de nombreux pays en transition vers la paix, a affirmé M. Puri. Le représentant a ensuite insisté sur deux éléments essentiels: un véritable dialogue à tous les niveaux entre la Commission de consolidation de la paix et les pays inscrits à son ordre du jour et une amélioration continue des structures de bonne gouvernance de l’architecture de consolidation de la paix.
Mme HEIDI SCHRODERUS-FOX (Finlande), au nom des pays nordiques, a estimé que l’examen de l’architecture onusienne de consolidation de la paix en 2010 serait l’occasion d’améliorer le rôle de la Commission de consolidation de la paix sur le terrain à travers une vision commune. Après avoir rappelé le mandat de la Commission, la représentante a plaidé pour un renforcement de la coordination entre l’application des mandats politiques du Conseil de sécurité et des mandats humanitaires des institutions spécialisées des Nations Unies. La médiation, le maintien de la paix et la consolidation de la paix se concentrent sur des dimensions spécifiques des besoins postconflit, a-t-elle poursuivi, soulignant, dans ce cadre, la nécessité de renforcer le lien entre maintien et consolidation de la paix. L’examen en cours du maintien de la paix à l’ONU offre l’occasion de réfléchir de manière approfondie sur la manière dont cette synergie pourrait être la plus efficace, a-t-elle estimé. La représentante a souligné qu’il était essentiel pour les pays inscrits à l’ordre du jour de la Commission de consolidation de la paix de prendre eux-mêmes en main les efforts de consolidation de la paix dès le départ, précisant que seuls les acteurs nationaux pourraient vraiment identifier et, par conséquent, répondre aux besoins les plus urgents des sociétés. Concernant le financement de ces efforts, la représentante a appelé à une planification rationnelle des besoins et à une évaluation des moyens des donateurs pour éviter les problèmes de décaissement auxquels l’ONU est actuellement confrontée. Elle a conclu en déclarant que la communauté internationale devrait créer un environnement inclusif afin de faciliter le renforcement des capacités nationales.
M. PETER MAURER (Suisse), rappelant l’expérience de son pays en matière de consolidation de la paix et sa récente expérience à la présidence de la formation nationale Burundi de la Commission, a estimé que le principe de responsabilité mutuelle entre la Commission et le pays bénéficiaire s’était révélé un outil très utile. Un tel partenariat n’implique pas seulement une compréhension mutuelle des objectifs et des priorités, mais aussi un engagement à rechercher des solutions par le biais d’un dialogue constructif, a expliqué le représentant. L’appropriation nationale est essentielle dans la consolidation de la paix, mais elle ne peut être la prérogative exclusive du Gouvernement, a-t-il ajouté. M. Maurer a dit voir beaucoup d’avantages à entretenir des relations étroites avec les acteurs de terrain, fondées sur le principe de subsidiarité. La paix se construit sur le terrain, pas à New York, a-t-il rappelé.
Déclarant que dans tout processus de consolidation de la paix, les élections représentaient une phase essentielle, il a rappelé que ces dernières soulevaient toujours un certain nombre de difficultés. Il faut appuyer le processus électoral, y compris par un financement approprié. Il faut ensuite équilibrer les tensions inhérentes à une compétition électorale avec un nécessaire accord fondamental entre les parties pour stabiliser la société. Dans une société postconflit, les élections ne doivent pas avoir pour effet de tout donner au vainqueur, a estimé M. Maurer, ajoutant que la CCP avait un rôle à jouer pour faire passer ce type de message. Une des fonctions de la CCP consiste à conseiller le Conseil de sécurité, a rappelé M. Maurer. Il a souhaité que le Conseil tienne compte de manière plus proactive des contributions potentielles de la CCP et que, autant que les pays fournisseurs de contingents, les membres de la Commission et de ses formations nationales soient impliqués au stade le plus précoce possible dans les délibérations du Conseil concernant des pays qui sont inscrits à l’ordre du jour de la CCP.
M. Maurer a également souhaité que les pays échangent plus systématiquement leurs expériences sur des domaines qui sont communs aux différents pays inscrits à l’ordre du jour de la CCP, comme la réforme du secteur de sécurité, les programmes de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), la création d’emplois ou le retour des personnes déplacées et réfugiées. Rappelant que la CCP avait aussi été créée pour dépasser les clivages entre activités humanitaires, de développement, de maintien de la paix et de consolidation de la paix, il a estimé que le défi demeurait. Estimant que la Commission de consolidation de la paix avait bien réussi avec les quatre pays inscrits à son ordre du jour, il a appelé la communauté internationale à se demander si elle utilisait au mieux l’outil que représente la Commission là où la paix peut être consolidée et si on l’utilisait partout où la paix reste à consolider.
Rappelant que l’examen de l’architecture de consolidation de la paix prévu en 2010 représentait une bonne occasion de faire le bilan de la Commission de consolidation de la paix et de renforcer ses capacités, le représentant a souhaité que le Secrétaire général présente, d’ici à avril 2010, un rapport à long terme contenant des recommandations spécifiques et qui pourrait servir de base lors de la réunion de haut niveau de la CCP prévue en septembre 2010. Il a suggéré que le rapport soit confié à une ou deux personnalités de haut niveau, « suivant le modèle établi avec le rapport Prodi » sur les relations entre l’Union africaine et les Nations Unies .
M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a déclaré que, conformément à la résolution 1889 du Conseil de sécurité, son pays avait souligné la nécessité d’une participation accrue des femmes dans toutes les phases de consolidation de la paix. Les femmes ont un rôle particulier à jouer dans le relèvement et la pacification des sociétés en contribuant, notamment, à la réintégration des ex-combattants. Le représentant a également plaidé pour une participation plus active de la société civile et des ONG dans la mise en œuvre des mesures de développement économique et social, indispensables à l’instauration d’une paix durable et de la prospérité des pays sortant d’un conflit. Le Bangladesh a développé des outils qui, comme le microcrédit, ont permis de lutter contre la pauvreté, renforcer les capacités, l’emploi et l’autonomisation des femmes, a-t-il rappelé. Il a conclu en faisant observer que l’organisation non gouvernementale (ONG) « BRAC », la plus importante du Bangladesh et peut-être la plus importante au monde en terme de couverture de populations, venait d’établir un partenariat avec la Sierra Leone dans le cadre des efforts de consolidation de la paix dans ce pays, afin de faire profiter les acteurs nationaux de ses compétences dans les domaines de la lutte contre la pauvreté, la santé, l’éducation, le développement communautaire, l’agriculture et la microfinance.
M. PARK IN-KOOK (République de Corée) a déclaré qu’en tant qu’organe subsidiaire à la fois de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, la Commission de consolidation de la paix avait un lien étroit avec le Conseil et devrait recevoir de cet organe un fort soutien politique. En retour, la Commission, de par son expérience, devrait être en mesure de jouer un rôle consultatif auprès du Conseil de sécurité, a-t-il ajouté. Tout en déclarant apprécier le soutien du Conseil à la Commission de consolidation de la paix, il a fait écho aux déclarations faites la semaine dernière lors de l’examen du rapport de la Commission par l’Assemblée générale qui soulignaient que la Commission n’était pas suffisamment utilisée en dépit du potentiel qu’elle a démontré. Le lien entre le Conseil de sécurité et la Commission de consolidation de la paix est essentiel pour mener les opérations de maintien de la paix et aider les pays à répondre à leurs attentes au lendemain des conflits, a affirmé M. Park.
Déclarant présenter ses observations en tant que Vice-Président de la Commission de consolidation de la paix, M. Park a insisté sur la nécessité pour les opérations de maintien de la paix d’intégrer dans leur mandat des éléments fixant le début du processus de consolidation de la paix, dans la mesure où une des clefs du succès des activités de maintien de la paix tient à leur capacité à présenter rapidement les dividendes de la paix et à avoir un impact immédiat et tangible sur le terrain. Le représentant a ensuite souhaité que le Conseil de sécurité utilise de façon systématique l’apport des quatre formations nationales de la Commission de consolidation de la paix. Ces formations, « principaux véhicules de la Commission », sont sous-utilisées, a-t-il affirmé. M. Park a également demandé qu’on envisage d’inscrire de nouveaux pays à l’ordre du jour de la Commission de consolidation de la paix afin que l’expérience acquise soit plus largement partagée. En même temps, a-t-il reconnu, il faut tenir compte des capacités limitées de la Commission à traiter simultanément d’un grand nombre de pays et trouver des solutions innovantes. Le représentant a insisté sur la nécessité d’adopter des approches intégrées et a souhaité que la Commission de consolidation de la paix participe plus activement aux discussions sur les bureaux intégrés de consolidation de la paix des Nations Unies et à leurs activités. Il a également souhaité que le maintien de la paix, la consolidation de la paix et le développement durable soient constamment traités dans le cadre d’une approche globale.
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