Le Conseil de sécurité plaide en faveur d’un monde dénucléarisé
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Conseil de sécurité
6191e séance – matin
LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PLAIDE EN FAVEUR D’UN MONDE DÉNUCLÉARISÉ
Le Président des États-Unis, M. Barack Obama, annonce la tenue d’un sommet sur la sécurité nucléaire en avril 2010
Les membres du Conseil de sécurité, dont 14 étaient représentés par leurs chefs d’État et de gouvernement, examinaient ce matin la question de la non-prolifération et du désarmement nucléaires. Adoptant à l’unanimité la résolution 1887 (2009) en début de séance, ils ont appelé à prévenir la prolifération nucléaire en renforçant le régime multilatéral pertinent, à promouvoir le désarmement nucléaire et, selon le vœu exprimé par le Président des États-Unis, M. Barack Obama, qui était à l’origine de ce texte, « à réduire le risque de terrorisme nucléaire et à instaurer un monde dénucléarisé ».
La réunion au sommet du Conseil de sécurité était historique à double titre car il s’agissait, comme l’a indiqué le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, de la première organisée à ce niveau par le Conseil sur la question et de la première présidée par un Président américain depuis la création du Conseil en 1946. Le Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et lauréat du prix Nobel de la paix, M. Mohamed ElBaradei, prenait également part à cette réunion.
Le Président américain a fait remarquer que la résolution 1887, qui reflète l’ordre du jour qu’il avait présenté à Prague, en avril dernier, veut contribuer, en appelant tous les États à geler les avoirs financiers utilisés pour la prolifération nucléaire, au renforcement des mesures de lutte contre le trafic, le financement et le vol de matières nucléaires susceptibles de tomber entre les mains d’extrémistes.
« La résolution renforcera le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) », a aussi affirmé le Président Obama, qui a déclaré que le Conseil de sécurité avait l’autorité et la responsabilité de réagir aux violations de ce Traité lorsque celles-ci menacent la paix et la sécurité internationales.
Si la réunion du Conseil de sécurité portait sur la non-prolifération et le désarmement nucléaires « de façon générale et non pas sur des pays donnés »*, la France et le Royaume-Uni, deux des cinq membres permanents de cet organe, dotés de l’arme nucléaire, n’ont pas manqué d’appeler à de nouvelles sanctions contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et la République islamique d’Iran.
Le Président de la France, M. Nicolas Sarkozy, a fustigé les violations continues des résolutions du Conseil de sécurité par l’Iran. Ce pays, qui a rejeté à plusieurs reprises les offres de dialogue que lui a faites la communauté internationale, a même suggéré « de rayer de la carte un Membre des Nations Unies ».
« Que faisons-nous, quelles conclusions tirons-nous? Si nous voulons un monde sans armes nucléaires, nous ne devons pas accepter la violation des règles internationales », a-t-il déclaré.
Concernant la RPDC, le Président Sarkozy a, là aussi, estimé que devant l’attitude d’un pays qui ne tient « nullement compte de ce que dit la communauté internationale et, mieux encore, procède toujours à des essais », il faudrait faire en sorte que les sanctions du Conseil de sécurité soient suivies d’effets.
Le Premier Ministre britannique, M. Gordon Brown, a appuyé ces propos, en reconnaissant qu’il était impossible de « rester les bras croisés lorsque l’Iran et la RPDC rejettent l’occasion qui leur est donnée ».
Concernant les initiatives qui figurent dans la résolution que vient d’adopter le Conseil, le Président Obama a mis l’accent sur la nécessité de mettre toutes les matières nucléaires vulnérables, dans un délai de quatre ans, à l’abri de tout risque de terrorisme nucléaire.
« Les États-Unis organiseront un sommet en avril 2010 afin de progresser vers cet objectif et d’aider tous les pays à le réaliser », a-t-il annoncé. Il a en outre salué l’engagement pris par son pays et la Fédération de Russie de conclure, d’ici à la fin de l’année, un instrument pour remplacer le Traité sur la réduction et la limitation des armements stratégiques offensifs (START), qui expirera en décembre 2009.
Le Président de la Fédération de Russie, M. Dmitri Medvedev, a emboîté le pas à son homologue américain, en plaçant au cœur de l’agenda international la finalisation du nouveau traité américano-russe, le sommet annoncé par M. Obama, l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), la Conférence d’examen du TNP de 2010 et la relance de négociations, à la Conférence du désarmement, sur l’interdiction de la production de matières fissiles militaires.
Le droit à l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, qualifié par Gordon Brown de « solution aux changements climatiques » et que consacre l’article IV du TNP, a été largement abordé.
Pour le Président de l’Ouganda, M. Yoweri Kaguta Museveni, « l’Afrique est intéressée non pas par les armes nucléaires, mais par l’énergie nucléaire à des fins civiles ». Le Premier Ministre de la Turquie, M. Recep Tayyip Erdoğan, a, quant à lui, estimé que l’exercice de ce droit était incompatible avec la possession d’armes de destruction massive, la Turquie plaidant ainsi pour la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.
Le Directeur général de l’AIEA a proposé, pour contourner les risques associés à la demande croissante de nucléaire civil dans les pays en développement, de créer une banque d’uranium faiblement enrichi garantissant aux États la fourniture de combustible nucléaire nécessaire au fonctionnement de leurs réacteurs.
« Notre ultime objectif est de parvenir à la multinationalisation du combustible nucléaire à mesure que nous progressons vers le désarmement nucléaire », a déclaré M. Mohamed ElBaradei.
MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES
NON-PROLIFÉRATION ET DÉSARMEMENT NUCLÉAIRES
Texte de la résolution S/RES/1887 (2009)
Le Conseil de sécurité,
Déterminé à œuvrer à un monde plus sûr pour tous et à créer les conditions pour un monde sans armes nucléaires, conformément aux objectifs énoncés dans le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, d’une manière qui promeuve la stabilité internationale, et sur la base du principe d’une sécurité non diminuée pour tous,
Réaffirmant la déclaration de son président adoptée lors de la séance du Conseil tenue au niveau des chefs d’État et de gouvernement, le 31 janvier 1992 (S/23500), notamment la nécessité pour tous les États Membres de s’acquitter de leurs obligations en ce qui concerne la maîtrise des armements et le désarmement et d’empêcher la prolifération sous tous ses aspects de toutes les armes de destruction massive,
Rappelant que la déclaration susmentionnée (S/23500) soulignait que tous les États Membres devaient régler par des voies pacifiques dans le respect de la Charte tout différend dans ce contexte qui menacerait la stabilité régionale et mondiale,
Réaffirmant que la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales,
Conscient des responsabilités assignées aux autres organes de l’ONU et aux organisations internationales compétentes dans le domaine du désarmement, de la maîtrise des armements et de la non-prolifération, ainsi qu’à la Conférence sur le désarmement, et les encourageant à continuer de jouer le rôle qui leur revient,
Soulignant que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires demeure la pierre angulaire du régime de non-prolifération nucléaire et le fondement essentiel de la poursuite du désarmement nucléaire et de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques,
Réaffirmant son ferme attachement au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et sa conviction que le régime international de non-prolifération nucléaire doit être maintenu et renforcé si l’on veut assurer sa mise en œuvre efficace, et rappelant à cet égard les conclusions des précédentes conférences d’examen, notamment les documents finaux de 1995 et de 2000,
Appelant à de nouveaux progrès dans tous les aspects du désarmement en vue de renforcer la sécurité dans le monde,
Rappelant la déclaration de son président adoptée à l’issue de la séance du Conseil tenue le 19 novembre 2008 (S/PRST/2008/43),
Saluant les décisions prises par les États non dotés de l’arme nucléaire qui ont démantelé leurs programmes d’armes nucléaires ou renoncé à l’arme nucléaire,
Se félicitant des efforts de réduction des arsenaux nucléaires et de désarmement entrepris et accomplis par les États dotés d’armes nucléaires aux fins de la réduction de ces armes et du désarmement, et soulignant la nécessité de poursuivre les efforts dans le domaine du désarmement nucléaire, conformément à l’article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires,
Se félicitant à cet égard de la décision prise par les États-Unis d’Amérique et la Fédération de Russie de mener des négociations en vue de conclure un nouvel accord global juridiquement contraignant pour remplacer le Traité sur la réduction et la limitation des armements stratégiques offensifs qui vient à expiration en décembre 2009,
Saluant et soutenant les mesures prises en vue de conclure des traités établissant des zones exemptes d’armes nucléaires et se déclarant convaincu que la création de zones exemptes d’armes nucléaires internationalement reconnues en vertu d’arrangements librement conclus entre les États de la région concernée, et conformément aux directives adoptées en 1999 par la Commission du désarmement, renforce la paix et la sécurité mondiales et régionales, consolide le régime de non-prolifération nucléaire et contribue à la réalisation des objectifs de désarmement nucléaire,
Prenant note dans ce contexte de son appui à l’organisation de la deuxième Conférence des États signataires ou parties aux traités établissant des zones exemptes d’armes nucléaires, qui doit se tenir à New York le 30 avril 2010,
Réaffirmant ses résolutions 825 (1993), 1695 (2006), 1718 (2006) et 1874 (2009),
Réaffirmant ses résolutions 1696 (2006), 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008) et 1835 (2008),
Réaffirmant en outre toutes les autres résolutions pertinentes qu’il a adoptées touchant la non-prolifération,
Profondément préoccupé par la menace que constitue le terrorisme nucléaire, et reconnaissant qu’il est nécessaire que tous les États adoptent des mesures efficaces pour empêcher que les terroristes aient accès à des matières nucléaires ou à une assistance technique,
Prenant note avec intérêt de l’initiative visant à convoquer, en coordination avec l’Agence internationale de l’énergie atomique, une conférence internationale sur les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire,
Se déclarant favorable à la tenue du Sommet mondial sur la sécurité nucléaire en 2010,
Affirmant son appui à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires et son amendement de 2005, ainsi qu’à la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire,
Reconnaissant les progrès accomplis par l’Initiative mondiale de lutte contre le terrorisme nucléaire et le Partenariat mondial du G-8,
Notant la contribution de la société civile à la promotion de tous les objectifs du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires,
Réaffirmant sa résolution 1540 (2004) et la nécessité pour tous les États d’appliquer dans leur intégralité les mesures y énoncées, et invitant tous les États Membres et les organisations internationales et régionales à coopérer activement avec le Comité créé par ladite résolution, notamment à l’occasion de l’examen complet demandé dans la résolution 1810 (2008),
1. Souligne que toute situation de non-respect des obligations en matière de non-prolifération sera portée à l’attention du Conseil, qui appréciera si cette situation constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales, et souligne la responsabilité principale du Conseil pour lutter contre ces menaces;
2. Invite les États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires à s’acquitter pleinement de toutes les obligations et à honorer leurs engagements au titre du Traité;
3. Note que les avantages découlant de l’adhésion au Traité ne peuvent être garantis aux États parties que s’ils respectent les obligations y énoncées;
4. Exhorte tous les États qui ne sont pas parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires à y adhérer en tant qu’États non dotés de l’arme nucléaire de manière à assurer l’universalité de cet instrument dans les meilleurs délais, et, en attendant qu’ils y adhèrent, à en respecter les dispositions;
5. Prie les parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires à s’engager, en vertu de l’article VI du Traité, à poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces de réduction des armes nucléaires et de désarmement nucléaire et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace, et invite tous les autres États à se joindre à cette entreprise;
6. Engage tous les États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires à coopérer de sorte que la Conférence d’examen du Traité, qui doit avoir lieu en 2010, puisse renforcer cet instrument et arrêter des objectifs réalistes et réalisables au titre de chacun des trois piliers du Traité que sont la non-prolifération, l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques et le désarmement;
7. Invite tous les États à s’abstenir de procéder à des essais nucléaires et à signer et ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires afin qu’il entre rapidement en vigueur;
8. Prie la Conférence du désarmement de négocier dès que possible un traité interdisant la production de matières fissiles pour des armes nucléaires et autres engins explosifs nucléaires, se félicite que la Conférence du désarmement ait adopté à l’unanimité son programme de travail en 2009, et demande à tous les États Membres de coopérer afin que la Conférence puisse entamer ses travaux de fond sans tarder;
9. Rappelle les déclarations faites par chacun des cinq États dotés de l’arme nucléaire, dont la résolution 984 (1995) a pris acte, dans lesquelles ceux-ci ont donné aux États non dotés d’armes nucléaires qui sont parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires des garanties de sécurité contre l’utilisation de telles armes, et affirme que ces garanties renforcent le régime de non-prolifération nucléaire;
10. Se déclare particulièrement préoccupé par les défis majeurs actuels auxquels est confronté le régime de non-prolifération et sur lesquels le Conseil a agi, exige des parties concernées qu’elles s’acquittent pleinement des obligations mises à leur charge par les résolutions qu’il a adoptées sur ce sujet, et réitère l’appel qu’il leur a lancé pour qu’elles trouvent rapidement une solution négociée à ces questions;
11. Encourage les efforts tendant à assurer le développement de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques par les pays qui cherchent à maintenir ou à renforcer leurs capacités dans ce domaine, dans un cadre propre à réduire les risques de prolifération, qui réponde aux normes internationales les plus élevées en matière de garanties, de sécurité et de sûreté;
12. Souligne que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires reconnaît en son article VI le droit inaliénable des États parties de développer la recherche, la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, sans discrimination et conformément aux dispositions des articles I et II, et rappelle à cet égard l’article III dudit traité et l’article II du Statut de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA);
13. Invite les États à adopter des mesures nationales plus strictes de contrôle des exportations de matières et de technologies sensibles du cycle du combustible nucléaire;
14. Encourage les travaux que l’AIEA mène pour définir des approches multilatérales du cycle du combustible nucléaire, y compris des garanties d’approvisionnement en combustible nucléaire et des mesures connexes, comme moyen efficace de répondre au besoin croissant de combustible nucléaire et de services dans ce domaine et de réduire au minimum le risque de prolifération, et prie le Conseil des gouverneurs de l’AIEA d’adopter dès que possible des mesures à cette fin;
15. Affirme que des garanties efficaces de l’AIEA sont indispensables pour empêcher la prolifération nucléaire et faciliter la coopération dans le domaine de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, et à cet égard :
a) Prie tous les États non dotés de l’arme nucléaire parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires qui ne l’ont pas encore fait de conclure immédiatement un accord de garanties généralisées ou un protocole modifié sur de petites quantités de matières;
b) Invite tous les États à signer, ratifier et appliquer un protocole additionnel qui, avec les accords de garanties généralisées, constitue un élément essentiel du système de garanties de l’AIEA;
c) Souligne qu’il importe que tous les États Membres veillent à ce que l’AIEA continue d’être dotée des ressources et de l’autorité qui lui permettent de vérifier l’utilisation déclarée des matières et installations nucléaires ou l’absence d’activités non déclarées, et que l’AIEA lui fasse rapport à cette fin, selon que de besoin;
16. Encourage les États à apporter à l’AIEA la coopération nécessaire pour lui permettre de vérifier si tel ou tel État s’acquitte de ses obligations découlant des accords de garanties, et affirme sa détermination à appuyer les efforts déployés par l’AIEA à cette fin, en vertu de l’autorité qu’il tire de la Charte;
17. Décide de traiter sans tarder toute notification de retrait du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires adressée par tout État, y compris les événements décrits dans la notification présentée par l’État conformément aux dispositions de l’article X du Traité, tout en prenant note des discussions en cours à l’occasion de l’examen du Traité en vue d’identifier des modalités par lesquelles les États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires pourraient collectivement répondre à toute notification de retrait, et affirme que tout État demeure responsable au regard du droit international des violations du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires commises avant son retrait;
18. Encourage les États à poser, comme condition aux exportations de matières nucléaires, que l’État destinataire accepte que s’il met fin à l’accord de garanties conclu avec l’AIEA ou s’en retire, ou si le Conseil des gouverneurs de l’AIEA constate son non-respect de l’accord, l’État fournisseur aurait le droit d’exiger la restitution des matières ou équipements nucléaires fournis avant la dénonciation, la constatation du non-respect ou le retrait, ainsi que de toutes matières nucléaires spéciales produites grâce à l’emploi de tels matières ou équipements;
19. Encourage les États à examiner si un État destinataire a signé et ratifié un protocole additionnel sur le modèle de protocole additionnel lorsqu’ils prennent des décisions concernant des exportations nucléaires;
20. Prie les États de poser, comme condition aux exportations de matières nucléaires, que l’État destinataire accepte qu’au cas où il mettrait fin à l’accord de garanties conclu avec l’AIEA, les garanties continueraient de s’appliquer à tous matières et équipements nucléaires fournis avant une telle dénonciation, ainsi que toutes matières nucléaires produites grâce à l’emploi de tels matières ou équipements;
21. Lance un appel à tous les États pour qu’ils adhèrent à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires et son amendement de 2005, ainsi qu’à la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire;
22. Accueille avec satisfaction les recommandations formulées en mars 2009 par le Comité créé par la résolution 1540 (2004) pour faire en sorte que les mécanismes de financement existants soient utilisés plus efficacement, y compris en envisageant de créer un fonds de contributions volontaires, et affirme qu’il est déterminé à promouvoir la mise en œuvre intégrale de la résolution 1540 (2004) par les États Membres en garantissant un appui efficace et durable aux activités menées par le Comité;
23. Réaffirme que les États Membres doivent appliquer la résolution 1540 (2004) dans son intégralité en vue d’empêcher l’accès aux armes de destruction massive, aux matériels connexes et à leurs vecteurs, la fourniture d’une assistance ou leur financement, par des acteurs non étatiques, tels qu’ils sont définis dans la résolution, prie les États de coopérer activement avec le Comité créé par ladite résolution et l’AIEA, y compris de leur prêter assistance, à leur demande, pour leur permettre de mettre en œuvre les dispositions de la résolution 1540 (2004), et à cet égard, attend avec intérêt le prochain examen d’ensemble de l’application de la résolution pour en renforcer l’efficacité, et invite tous les États à participer activement à cet examen;
24. Engage les États à échanger leurs meilleures pratiques en vue d’améliorer les normes de sûreté et les pratiques en matière de sécurité nucléaire et d’élever le niveau de sécurité nucléaire afin de réduire le risque de terrorisme nucléaire, dans l’objectif de mettre toutes les matières nucléaires vulnérables à l’abri de tels risques dans un délai de quatre ans;
25. Demande à tous les États de gérer de manière responsable et de réduire au minimum autant que possible au plan technique et économique l’emploi de l’uranium hautement enrichi à des fins civiles, y compris en travaillant à convertir les réacteurs de recherche nucléaires et les processus de production de radio-isotopes aux fins de l’emploi de combustibles et de cibles d’uranium faiblement enrichi;
26. Exhorte tous les États à se donner les moyens de mieux détecter, décourager et empêcher le trafic illicite de matières nucléaires sur l’ensemble de leur territoire, et demande aux États qui sont en mesure de le faire de s’employer à renforcer les partenariats internationaux et les capacités à cet égard;
27. Prie instamment tous les États de prendre chacun toutes les mesures appropriées en accord avec les autorités et la législation nationales, et conformément au droit international, en vue d’empêcher le financement de la prolifération nucléaire et les transports proliférants, de renforcer les contrôles à l’exportation, de sécuriser les matières sensibles, et de contrôler l’accès aux transferts intangibles de technologies;
28. Se déclare déterminé à surveiller de près toute situation impliquant la prolifération d’armes nucléaires, de leurs vecteurs ou de matériels connexes, notamment à destination ou par des acteurs non étatiques, tels qu’ils sont définis dans la résolution 1540 (2004), et, le cas échéant, à adopter les mesures voulues en vue d’assurer le maintien de la paix et de la sécurité internationales;
29. Décide de rester saisi de la question.
Déclarations
M. BARACK OBAMA, Président des États-Unis, a affirmé que la présence, aujourd’hui au sein du Conseil de sécurité, des chefs d’État et de gouvernement, confirmait l’importance du sujet. Au cours des six dernières décennies, seulement quatre autres réunions de ce type ont été tenues, a-t-il rappelé, précisant qu’il avait décidé de convoquer celle-ci afin de traiter au plus haut niveau d’une menace fondamentale à la sécurité de tous les peuples et de tous les pays, à savoir la prolifération et l’utilisation des armes nucléaires. Le Président américain a repris les propos qu’il avait déclarés hier à la tribune de l’Assemblée générale, soulignant que l’ONU avait été créée à l’aube de l’ère atomique, en partie parce que la capacité de l’homme à tuer devrait être contenue. « Bien que nous ayons évité un cauchemar nucléaire au cours de la guerre froide, nous faisons maintenant face à une prolifération d’une portée et d’une complexité qui exige de nouvelles stratégies et de nouvelles approches », a-t-il dit. L’explosion d’une seule arme nucléaire dans une ville comme New York, Moscou, Tokyo, Beijing, Londres ou Paris pourrait tuer des centaines de milliers de personnes et déstabiliserait gravement notre sécurité, nos économies et notre mode de vie, a-t-il souligné. Les Nations Unies ont un rôle crucial à jouer pour éviter de telles crises, a assuré M. Obama, précisant que la résolution historique qui venait d’être adoptée démontrait l’engagement commun en faveur de l’objectif d’un monde sans armes nucléaires. Il a ajouté que cette résolution reflétait l’ordre du jour qu’il avait lui-même présenté à Prague et s’appuie sur un consensus selon lequel tous les pays ont droit à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, tous les États dotés d’armes nucléaires ont la responsabilité de progresser vers le désarmement et les autres, qui en sont dépourvus, ont la responsabilité d’y renoncer.
Le Président des États-Unis a affirmé qu’aujourd’hui le Conseil de sécurité s’était entendu sur un effort mondial en vue de mettre toutes les matières nucléaires vulnérables, dans un délai de quatre ans, à l’abri de tout risque de terrorisme nucléaire. Les États-Unis, a-t-il ajouté, organiseront un sommet en avril 2010 afin de progresser vers cet objectif et d’aider tous les pays à le réaliser. Le texte contribue également à renforcer les institutions et les initiatives qui visent à combattre le trafic, le financement et le vol des matériaux liés à la prolifération et appelle tous les États à geler les avoirs financiers utilisés pour la prolifération, a-t-il expliqué. De même, la résolution renforcera le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). « Nous avons dit clairement que le Conseil de sécurité avait l’autorité et la responsabilité de réagir aux violations de ce Traité, a-t-il souligné. Nous avons dit clairement que le Conseil de sécurité avait l’autorité et la responsabilité de déterminer et de réagir, si nécessaire, lorsque des violations de ce Traité menacent la paix et la sécurité internationales », a-t-il poursuivi. Ceci suppose, a estimé M. Obama, que La République islamique d’Iran et la République populaire démocratique de Corée (RPDC) respectent pleinement les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Il ne s’agit pas, a-t-il précisé, de pointer du doigt certains pays, mais de montrer que chaque pays doit être à la hauteur des responsabilités qui sont les siennes. Le monde doit rester uni et démontrer que le droit international n’est pas une promesse vaine et que les traités seront respectés, a-t-il dit.
Le Président Obama a estimé que les 12 mois à venir allaient être absolument essentiels pour déterminer si cette résolution et tous les efforts pour mettre un terme à la prolifération et l’utilisation des armes nucléaires sont assortis de résultats fructueux. Tous les pays doivent jouer leur rôle, a-t-il dit, notant que les États-Unis s’étaient engagés à chercher un nouvel accord avec la Fédération de Russie en vue de réduire de manière substantielle les ogives nucléaires et leurs méthodes de lancement. « Nous irons de l’avant avec la ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et ouvrirons la voie à des réductions plus importantes encore dans notre propre arsenal », a-t-il assuré. En janvier prochain, nous appellerons les États à entamer des négociations sur un traité visant à mettre fin à la production des matières fissiles pour la fabrication d’armes nucléaires, a-t-il dit, ajoutant que la Conférence d’examen du TNP, en mai 2010, renforcerait cet accord.
Aujourd’hui, nous ne nous berçons pas d’illusions pour parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires, a déclaré M. Obama, notant que les cyniques étaient nombreux et que des revers conforteront leur attitude. Mais, il y aura des jours comme aujourd’hui qui nous font progresser, qui racontent une histoire différente, l’histoire d’un monde qui comprend qu’aucune division ne pourra détruire tout ce que nous avons construit et tout ce que nous aimons, a ajouté le Président américain avant de conclure.
M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a qualifié la réunion au sommet du Conseil de sécurité de moment historique, « le premier sur le désarmement et la non-prolifération nucléaires ». Rappelant que des milliers d’armes nucléaires étaient toujours opérationnelles, que plus d’États ambitionnaient d’en acquérir et que des essais nucléaires étaient encore pratiqués, il a estimé qu’une action franche était nécessaire.
« Tant que les armes de destruction massive existeront, le risque de prolifération et d’utilisation, avec les conséquences catastrophiques que cela suppose, perdurera », a ajouté M. Ban.
« Le désarmement nucléaire est l’unique voie vers un monde plus sûr », a poursuivi le Secrétaire général, qui a affirmé que le seul moyen de réaliser cet objectif était d’éliminer totalement les armes nucléaires. Après avoir cité en exemple les initiatives conjointes de réduction de leurs arsenaux par la Fédération de Russie et les États-Unis, il a invoqué trois impératifs.
Il a d’abord exhorté le Conseil de sécurité de tenir des consultations sur la transparence concernant les programmes d’armement menés par les États dotés de l’arme nucléaire.
Il a également demandé que les États Membres fassent le meilleur usage possible du mécanisme de désarmement des Nations Unies, en souhaitant, en particulier, que la Conférence du désarmement mette en œuvre le programme de travail adopté cette année et s’engage dans la négociation d’un traité d’interdiction de la production des matières fissiles à des fins militaires. « De son côté, a-t-il dit, le Conseil de sécurité pourrait promouvoir l’universalité des traités majeurs, assurer leur suivi et évaluer la pertinence de nouveaux accords comme la création d’une convention sur les armes nucléaires ». « Le Conseil pourrait aussi réaffirmer avec force la nécessité que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) entre en vigueur », a déclaré M. Ban.
Avant de conclure, le Secrétaire général a estimé que le désarmement et la non-prolifération devraient être menés de pair. Il a encouragé les États dotés de l’arme nucléaire à prendre des mesures additionnelles pour accroître la sécurité en vue de parvenir à l’élimination totale de leurs arsenaux. « Cela pourrait par exemple passer par l’instauration d’un régime efficace de vérification du processus de désarmement », a-t-il suggéré.
Le Secrétaire général a par ailleurs demandé que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) puisse disposer des ressources dont elle a besoin pour mener à bien ses activités de sauvegarde.
« Pendant trop longtemps, la communauté internationale, divisée, a manqué de volonté, de vision et de confiance pour aller de l’avant », a encore jugé le Secrétaire général. C’est pourquoi, il a appelé à la réalisation d’un monde exempt d’armes nucléaires, « un rêve qui, pour devenir réalité, exige que les États passent à l’action ».
M. ÓSCAR ARIAS SÁNCHEZ, Président du Costa Rica, a évoqué les menaces à la sécurité internationale que continue de faire peser la présence de 23 000 têtes nucléaires opérationnelles, et a déploré que, chaque année, des dizaines de milliards de dollars soient consacrés à la prolifération verticale. Le Président costaricien a rappelé qu’en dépit des nombreuses initiatives en faveur de l’abolition des armes nucléaires, une discussion de fond sur la question restait délicate, compte tenu notamment du fait que les accords existants ne sont pas pleinement appliqués et que des traités majeurs comme le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et le TICE ne sont toujours pas universels.
Il ne semble toujours pas possible d’envisager un monde plus sûr, a poursuivi M. Sánchez, qui a accusé le Conseil de sécurité d’avoir failli à sa mission en « détournant son regard de la course rampante aux armements ». Il a ensuite souligné que, chaque jour, le monde dépensait 3,5 milliards de dollars pour acquérir des armes et équiper les troupes et que, chaque année, plus de 42 milliards de dollars d’armes sont vendus aux pays en développement « où des démocraties faibles ou inexistantes s’avèrent incapables de répondre aux besoins de base de leurs populations ». « Je demande l’approbation du traité sur le commerce des armes que mon gouvernement a proposé à l’Organisation des Nations Unies », a lancé M. Sánchez, invoquant la crainte « légitime » des pays que des réseaux terroristes armés puissent un jour avoir accès à une arme nucléaire.
M. STJEPAN MESIĆ, Président de la République de Croatie, a déclaré que l’usage aux conséquences horribles de la bombe atomique, il y a 54 ans, exigeait que commence enfin la pleine mise en œuvre des mesures internationales de non-prolifération. « Ce que nous devons faire, c’est renforcer le rôle des Nations Unies, conserver les institutions de non-prolifération en place et revenir à la lettre des premiers documents du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale », a-t-il affirmé. Le Président croate a estimé que des efforts accrus étaient requis pour mettre fin à la prolifération des armes nucléaires tout en intensifiant les activités de désarmement, et ce, en garantissant pour chaque pays le droit à une utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. « Nous devons également appuyer sans réserve un système multilatéral de traités portant sur la vérification de la mise en œuvre des mesures de désarmement nucléaire », a ajouté M. Mesić.
Le Président croate a ensuite souligné que les annonces du Président des États-Unis concernant la nécessité de parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires exigeaient de la part de la communauté internationale et, en particulier des puissances nucléaires, qu’elle envoie un message clair aux pays non dotés de la bombe. Il a précisé que ces pays devraient être assurés de la volonté politique des puissances nucléaires de mettre en œuvre des stratégies ne menaçant pas à terme leur sécurité. « Notre objectif doit être la paix dans la sécurité », a encore dit M. Mesić, qui a estimé que ce but ne pourrait être atteint tant que persistera la menace que pose l’existence d’arsenaux nucléaires.
M. DMITRI ANATOLYEVICH MEDVEDEV, Président de la Fédération de Russie, a souligné que la sécurité dans le monde actuel était menacée tant par les conflits affectant des régions que par l’instabilité régnant dans certains pays.
« C’est sur une base équitable, dans le respect mutuel et en vertu des normes du droit international que nous devons collectivement combattre ces menaces », a-t-il affirmé. Il a ajouté qu’il s’agissait là du seul moyen de renforcer le régime de non-prolifération et de donner un nouvel élan au processus de désarmement nucléaire. « C’est précisément l’objectif que vise la résolution que nous venons d’adopter », a dit le Président russe, qui a souligné que le programme d’action réaliste qui y figure devrait permettre à la communauté internationale de répondre efficacement au défi nucléaire.
M. Medvedev a ensuite rappelé que son pays était en avance sur le calendrier prévu en ce qui concerne la réduction de ses arsenaux nucléaires, l’intégralité de ceux-ci étant situés dans les limites du territoire national et placés sous protection. Il n’a pas manqué d’évoquer les actions conjointes menées aux côtés des États-Unis dans le cadre du Traité sur la réduction et la limitation des armements stratégiques offensifs (START) liant les deux pays et les négociations en cours sur un instrument visant à remplacer ce Traité.
Le Président russe a en outre déclaré que la réunion au sommet d’aujourd’hui était une base encourageante dans l’optique du sommet sur la sécurité nucléaire d’avril prochain, de la Conférence d’examen de 2010 sur le TNP et de la signature d’un instrument russo-américain juridiquement contraignant sur la réduction et la limitation des armements stratégiques offensifs.
M. Medvedev a estimé qu’en matière de non-prolifération, le risque le plus sérieux était qu’une entité terroriste mette la main sur des composants nucléaires. Il a également souligné que l’utilisation à des fins pacifiques de l’énergie atomique exigeait une attention soutenue de la part de la communauté internationale. « Sans nul doute, les nouvelles centrales nucléaires devront être l’une des clefs pour résoudre de nombreux problèmes dans ce domaine et servir à l’amélioration des conditions d’existence de millions de personnes vivant dans les pays en développement », a-t-il dit. « Les États qui conduisent des programmes civils doivent respecter strictement les accords de non-prolifération auxquels ils ont souscrit », a-t-il renchéri.
Le Président de la Fédération de Russie a en outre attiré l’attention sur la nécessité de renforcer collectivement le régime du TNP et de parvenir à l’universalisation du système de sauvegarde de l’AIEA. « Nous devons également accélérer la ratification du TICE et relancer, à la Conférence du désarmement à Genève, les négociations sur un traité interdisant la production des matières fissiles », a-t-il encore dit. Il a aussi demandé que soient pleinement appliquées la résolution 1540 du Conseil de sécurité sur la non-prolifération des armes de destruction massive, ainsi que les mesures prises au titre de l’Initiative mondiale de lutte contre le terrorisme nucléaire.
M. FELIPE CALDERÓN HINOJOSA, Président du Mexique, s’est dit convaincu que la paix et la sécurité mondiales ne pouvaient être fondées sur l’accumulation d’arsenaux nucléaires. Il a jugé encourageant le fait que les États-Unis et la Fédération de Russie négociaient un nouveau traité de réduction des armes stratégiques. L’objectif ultime doit être l’élimination complète des armes nucléaires, a-t-il ajouté. Le Président mexicain a estimé que la paralysie des négociations multilatérales à la Conférence de désarmement était inacceptable. De plus en plus d’États, a-t-il expliqué, ont développé des armes nucléaires ou ont la capacité de les produire. La sécurité de la planète s’affaiblit au fur et a mesure qu’augmentent les détenteurs de telles armes, a-t-il poursuivi.
Le Chef de l’État mexicain a, de même, estimé que l’énergie nucléaire à des fins civiles et uniquement pacifiques représentait une occasion d’assurer le développement durable de tous. Il est en outre essentiel, a-t-il souligné, que tous les États respectent la résolution 1540 du Conseil de sécurité afin d’éviter que des groupes terroristes mettent la main sur des armes nucléaires. Le Mexique, a-t-il ajouté, appelle l’attention sur le problème de la prolifération des armes dites classiques, lesquelles, a-t-il dit, causent chaque jour près de 1 000 morts et 3 000 blessés. Le Président mexicain a exhorté le Conseil de sécurité à mettre fin à un tel problème. Il est urgent, a-t-il estimé, de négocier, au sein des Nations Unies, un traité sur le commerce des armes.
M. HEINZ FISCHER, Président de l’Autriche, a affirmé que le Conseil de sécurité avait exprimé aujourd’hui son engagement en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires. En mai 2010, la communauté internationale convoquera la Conférence d’examen du TNP à New York, a-t-il rappelé, notant que la perspective d’un monde exempt d’armes nucléaires devrait être un objectif partagé par tous les États. Il a affirmé que son pays était favorable à une convention disposant de mécanismes extrêmement précis. En outre, les États dotés d’armes nucléaires doivent réduire leurs arsenaux, a-t-il poursuivi. Le Président autrichien a plaidé pour l’entrée en vigueur du TICE. Ce ne sera possible qu’avec l’engagement des États qui, à ce jour, ne l’ont pas encore ratifié, a-t-il expliqué.
M. Fisher a également affirmé qu’il convenait de permettre à la Conférence du désarmement à Genève de négocier un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes nucléaires ou d’autres matières nucléaires explosives. L’appui de tous les membres est essentiel, a-t-il jugé. De même, la résolution 1540 du Conseil de sécurité doit être mise en œuvre de manière plus effective pour éviter que des acteurs non étatiques puissent s’emparer de matériaux nucléaires, a-t-il affirmé. Le Président autrichien a par ailleurs plaidé en faveur d’un renforcement de l’AIEA au niveau de ses capacités de contrôle et de surveillance. Il convient également, a-t-il estimé, de renforcer la confiance et d’assurer que les mécanismes de contrôle de l’armement fonctionnent de manière équitable et transparente. La résolution adoptée unanimement aujourd’hui par le Conseil de sécurité est un texte ferme qui contribue de façon positive au processus en cours de désarmement, a estimé M. Fischer, soulignant néanmoins la nécessité pour chaque État d’y participer activement.
M. NGUYEN MINH TRIET, Président du Viet Nam, a affirmé que le XXe siècle avait vu la naissance des armes nucléaires et les dévastations meurtrières qu’elles provoquent. Le XXe siècle a vu aussi l’avènement d’un mouvement mondial exigeant l’élimination des armements nucléaires. Ces armes doivent être fermement rejetées, a-t-il dit. La situation de prolifération des armes nucléaires traverse des évolutions complexes, a-t-il souligné, évoquant les sommes importantes dépensées dans ce domaine au détriment des efforts en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). La prévention de la guerre nucléaire et le désarmement doivent conduire à l’élimination des armes nucléaires, a-t-il estimé, plaidant en faveur de plans bilatéraux et multilatéraux pour une réduction rapide des stocks nucléaires.
Le Chef de l’État vietnamien a également souhaité un commencement rapide des négociations pour un désarmement nucléaire dans lequel les grandes puissances nucléaires joueraient un rôle de chef de file. De même, a-t-il estimé, les accords sur des zones exemptes d’armes nucléaires reflètent, selon lui, le souhait des États de réduire le risque d’une guerre nucléaire. Il a, à cet égard, appelé les États à soutenir le Protocole du Traité sur une zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud-Est entré en vigueur en 1997. Il a assuré que le Viet Nam s’engageait à contribuer aux efforts communs en vue de parvenir au noble objectif du désarmement nucléaire.
M. YOWERI KAGUTA MUSEVENI, Président de l’Ouganda, s’est dit heureux d’entendre que certains des pays dotés d’armes nucléaires se fixaient comme objectif de les éliminer. Il a estimé que le TNP, fondé sur trois principes excellents, à savoir la non-prolifération, le désarmement et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, constituait la pierre angulaire des efforts internationaux en vue de contenir la menace des armes nucléaires et de fournir un cadre du désarmement nucléaire. M. Museveni a également expliqué que l’Afrique était intéressée, non pas par les armes nucléaires, mais par l’énergie nucléaire à des fins civiles. Il a ainsi souligné que l’ensemble des fleuves du continent africain avaient un potentiel d’énergie électrique non exploité à ce jour de 300 000 mégawatts, pour une population d’un milliard trois cent millions habitants d’ici à 2020. Ce potentiel demeure insuffisant, a-t-il dit, si on le compare par exemple à la capacité électrique des États-Unis, qui était de plus d’un million de mégawatts en 2007 pour une population de plus de 300 millions. À moins de prouver scientifiquement que les Africains n’ont pas besoin d’électricité, a-t-il ajouté, déclenchant les rires des participants au débat. Le Président ougandais a ainsi conclu son intervention en soulignant l’intérêt de l’Afrique pour l’énergie nucléaire.
M. HU JINTAO, Président de la République populaire de Chine, a affirmé qu’un monde sûr pour tous devait être avant tout un monde libéré des menaces de guerre nucléaire. Il a ainsi appelé à la préservation de l’équilibre et de la stabilité stratégiques du monde et à faire avancer le processus de désarmement nucléaire.
« Les États dotés de l’arme nucléaire doivent remplir effectivement leurs obligations prévues à l’article VI du TNP », a-t-il dit, ajoutant qu’il était également important que le TICE entre en vigueur le plus tôt possible et que des négociations s’engagent sans délai sur l’interdiction de la production des matières fissiles à des fins militaires.
Le Président chinois a en outre plaidé pour la consolidation du système international de non-prolifération nucléaire. « Tous les pays doivent adhérer au TNP et l’AIEA doit voir se renforcer son rôle de garantie et de contrôle. Chaque État doit remplir strictement ses obligations en matière de non-prolifération et renforcer le contrôle des exportations aux fins de la non-prolifération », a insisté M. Hu Jintao.
Le Président chinois a ensuite plaidé pour le plein respect du droit de chaque pays à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, l’AIEA devant, dans ce contexte, disposer de moyens plus importants pour promouvoir la coopération et l’assistance technologiques, notamment concernant l’électronucléaire, la sureté et la sécurité nucléaire.
Avant de conclure, M. Hu Jintao a préconisé le renforcement de la sécurité nucléaire pour, entre autres, empêcher efficacement la fuite des matières nucléaires et réduire ainsi les risques de terrorisme nucléaire. « La Chine ne participe à aucune forme de course aux armements nucléaires, et elle continuera à maintenir ses forces nucléaires au plus bas niveau, pour les seuls besoins de la sécurité nationale, et à poursuivre ses efforts de promotion du processus de désarmement nucléaire international », a conclu le Président Hu Jintao.
M. NICOLAS SARKOZY, Président de la France, a déclaré que son pays soutenait l’initiative du Président Obama de convoquer cette réunion, ainsi que les efforts qu’il a engagés avec la Fédération de Russie pour réduire les arsenaux nucléaires. Le Chef de l’État a fait état de deux crises nucléaires majeures. « Les peuples du monde entier écoutent ce que nous sommes en train de dire: nos promesses, nos engagements, nos discours, a-t-il ajouté, soulignant que nous vivons dans un monde réel, pas dans un monde virtuel ». Lorsque nous disons « il faut réduire les armements », deux pays, sous nos yeux, font exactement le contraire, a-t-il souligné. L’Iran a violé depuis 2005 cinq résolutions du Conseil de sécurité, a-t-il affirmé. Depuis 2005, la communauté a appelé l’Iran au dialogue, et ces propositions sont demeurées lettre morte, a-t-il dit, assurant néanmoins de son soutien la main tendue des Américains. Il a noté que cette situation avait amené l’Iran à détenir davantage d’uranium enrichi et de centrifugeuses. Il a également évoqué une déclaration des dirigeants iraniens proposant de rayer de la carte un membre des Nations Unies. « Que faisons-nous, quelles conclusions tirons-nous, a-t-il demandé. Si nous voulons un monde sans armes nucléaires, nous ne devons pas accepter la violation des règles internationales », a-t-il déclaré.
Pour la RPDC, c’est encore mieux, a-t-il ajouté. Ce pays viole toutes les résolutions du Conseil de sécurité depuis 1993 et ne tient aucun compte de ce que dit la communauté internationale et, mieux encore, continue des essais balistiques. Là aussi, a-t-il dit, nous devons nous mettre ensemble pour prendre des sanctions et pour que les sanctions décidées par le Conseil de sécurité soient suivies d’effets. Il a également dit partager les avis exprimés par les Présidents ougandais et chinois sur l’accès à l’énergie nucléaire à des fins civiles. Les puissances nucléaires doivent accepter des transferts de technologie pour que tout le monde puisse accéder à cette énergie propre, a affirmé M. Sarkozy.
M. BLAISE COMPAORÉ, Président du Burkina Faso, a affirmé que la sécurité internationale exigeait l’arrêt des essais et la suppression de tous les arsenaux nucléaires. Il a appelé, à cet égard, au respect strict du TNP. Le Président Compaoré a estimé que la sécurité collective implique le respect par tous des normes internationales, ainsi que des valeurs de justice et d’équité. Il importe également, a-t-il ajouté, de conjuguer et d’intensifier nos efforts afin d’assurer la mise en œuvre effective des mesures prises pour lutter contre ce fléau. La mobilisation de tous les États, des organisations régionales et sous-régionales, de la société civile et des leaders d’opinion est indispensable, a-t-il dit; de même que l’application juste, transparente et responsable des résolutions contribuera à réduire les antagonismes, les tensions et surtout à restaurer la confiance entre tous les pays. M. Compaoré a également mis l’accent sur la nécessité de soutenir plus que jamais l’AIEA et de faire de l’énergie nucléaire civile, à laquelle tous les États ont droit, un instrument efficace de développement. Dans un contexte de crise énergétique, la chance devrait être donnée aux États africains d’accéder à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, a-t-il déclaré.
M. GORDON BROWN, Premier Ministre du Royaume-Uni, a affirmé qu’en adoptant la résolution d’aujourd’hui, les États dotés d’armes nucléaires, tout comme ceux qui en sont dépourvus, avaient transmis un message dans lequel ils s’engagent conjointement en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires. « Nous sommes à un tournant, face à une nouvelle ère dangereuse », a estimé M. Brown. Il faut, a-t-il estimé, agir maintenant pour relancer l’idée au cœur du TNP où sont affirmés les droits et les responsabilités des pays qui renoncent à l’arme nucléaire. Pour le Chef du Gouvernement britannique, l’énergie civile nucléaire reste une solution aux changements climatiques. « Nous devons être prêts à offrir l’accès à l’énergie nucléaire aux États qui en sont privés », a-t-il assuré.
M. Brown a également plaidé en faveur de mécanismes efficaces de contrôle et en faveur de sanctions fermes à l’égard de ceux qui violent les règles. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés lorsque l’Iran et la RPDC rejettent l’occasion qui leur est donnée », a-t-il dit. Il faut aujourd’hui fixer les bornes, a-t-il ajouté. De l’avis de M. Brown, l’Iran ne doit pas empêcher, par ses actes, la communauté internationale d’aller vers une ère plus pacifique. Il a en outre souhaité que l’AIEA puisse bénéficier de l’autorité et des ressources dont elle a besoin pour mener à bien ses activités. De même, des efforts conjoints doivent être entrepris pour empêcher que des armes ou des matériaux nucléaires ne tombent entre les mains de terroristes. Le Premier Ministre britannique a indiqué que son pays avait déjà pris des mesures importantes en faveur du désarmement. Le Royaume-Uni va ainsi réduire de quatre à trois le nombre des nouveaux sous-marins nucléaires dont la marine nationale avait prévu de s’équiper. Il faut rapidement réduire les armes nucléaires à l’échelle mondiale, a insisté M. Brown.
M. YUKIO HATOYAMA, Premier Ministre du Japon, a affirmé qu’il s’était rendu les 6 et 9 août dernier à Hiroshima et à Nagasaki et s’était entretenu personnellement avec des survivants de la bombe atomique et leurs descendants. Il a exprimé son émotion, en rappelant que les deux bombes avaient fait plus de 200 000 morts et que des gens souffraient encore, plus de 60 ans après, de leurs effets radioactifs. Il a encouragé tous les dirigeants du monde à se rendre à Hiroshima et Nagasaki pour voir de leurs propres yeux et entendre de leurs propres oreilles les terribles destructions causées par les armes nucléaires. M. Hatoyama a également rappelé que son pays avait choisi de ne pas acquérir l’arme nucléaire, même après la reconstruction de l’après-guerre. Le Japon est le seul pays au monde à avoir souffert des bombardements atomiques, a-t-il dit. Le Japon, a-t-il ajouté, avait choisi, alors qu’il disposait pourtant des moyens de faire le contraire, d’empêcher le cercle vicieux de la course aux armements nucléaires.
Il est temps de passer à l’action, a déclaré le Premier Ministre japonais. Il a ainsi appelé tous les États détenteurs d’armes nucléaires à réduire leurs arsenaux. La création d’une zone exempte d’armes nucléaires, bien coordonnée avec les cinq grandes puissances nucléaires et les États qui ne disposent pas de l’arme nucléaire dans la région, a-t-il estimé, contribuerait au désarmement et à la non-prolifération nucléaires et, en conséquence, à la paix et à la sécurité régionales et mondiales comme le stipule la résolution que vient d’adopter le Conseil de sécurité. M. Hatoyama a également plaidé en faveur de l’entrée en vigueur rapide du TICE et du commencement immédiat des négociations sur le traité sur l’arrêt de la production de matières fissiles. Il a souligné en outre que le Japon s’était engagé activement dans une diplomatie axée sur les efforts internationaux en faveur du désarmement et de la non-prolifération nucléaires. Le développement nucléaire de la RPDC, qui pose une menace à la paix et à la sécurité du Japon et de la communauté internationale, ne doit pas être toléré, a-t-il poursuivi. Son pays, a-t-il indiqué, prendra les mesures nécessaires pour mettre en œuvre plus efficacement la résolution 1874 du Conseil de sécurité.
M. RECEP TAYYIP ERDOĞAN, Premier Ministre de la Turquie,a défendu la pertinence du TNP qui, a-t-il dit, reflète la volonté universelle de parvenir à la paix et à la sécurité. Aujourd’hui, le Traité reste aussi pertinent et indispensable qu’il y a 40 ans, a-t-il jugé, en rappelant ses trois piliers que sont le désarmement et la non-prolifération nucléaires, le désarmement général et complet et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.
Pour renforcer le régime du TNP, M. Erdoğan a estimé qu’il était indispensable d’assurer l’entrée en vigueur du TICE, la finalisation dans le cadre de la Conférence du désarmement d’un accord interdisant la production des matières fissiles à des fins militaires et la promotion accrue du rôle de l’AIEA. Le Premier Ministre turc a en outre souligné que l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire était incompatible avec la possession d’armes de destruction massive qui constitue une menace à la stabilité régionale. « Par conséquent, la Turquie attache une grande importance à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient », a-t-il dit.
Le Premier Ministre de la Turquie a également indiqué que la confiance dans les technologies nucléaires dépendait de mesures de sûreté fermes prises dans ce domaine au niveau mondial. Il a ainsi souligné la nécessité que soient pleinement appliqués les conventions de l’ONU et de l’AIEA, les traités multilatéraux de désarmement nucléaire, ainsi que la résolution 1540 du Conseil de sécurité sur la non-prolifération des armes de destruction massive. « J’exhorte tous les pays du monde à s’engager dans un dialogue de fond pour trouver des solutions complètes aux défis globaux auxquels nous faisons face dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération nucléaires », a conclu M. Erdoğan.
M. ABDURRAHMAN MOHAMED SHALGHAM (Jamahiriya arabe libyenne) a rappelé que son pays avait volontairement renoncé à ses programmes d’armes de destruction massive, faisant ainsi l’histoire et rendant un grand service à la communauté internationale. Du fait de ce service éminent à la paix et à la sécurité internationales, la Libye mérite un siège de membre permanent au Conseil de sécurité, a-t-il dit. Le représentant a également estimé que son pays devait pouvoir utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. Les États doivent être encouragés à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, mais le monde ne peut accepter les tentatives d’États, quels qu’ils soient, de produire l’arme nucléaire. Il a également estimé, reprenant les propos prononcés la veille à la tribune de l’Assemblée générale par le Président libyen Muammar Al-Qadhafi, que l’AIEA devrait inspecter tous les États, y compris ceux dotés d’armes nucléaires. Il a souhaité que le Moyen-Orient devienne une zone totalement exempte d’armes nucléaires. Le représentant a ainsi demandé que l’installation nucléaire israélienne de Dimona fasse l’objet d’une inspection. Les États ont besoin d’énergie et doivent pouvoir l’utiliser à des fins pacifique uniquement, a-t-il insisté.
M. MOHAMED ELBARADEI, Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a affirmé que le premier problème que pose la non-prolifération nucléaire était la fragilité de son régime qui comporte de nombreuses lacunes.
L’autorité de l’Agence est par exemple limitée dans certains pays, cela étant dû au fait que de nombreux États n’ont pas encore conclu d’accords de garantie avec l’AIEA, a-t-il dit. Il a expliqué que cette situation empêchait l’AIEA de conduire ses activités de vérification dans plus de 90 pays. « De plus, notre mandat de vérification est centré sur le matériel nucléaire, et si l’on attend de l’Agence qu’elle détecte d’éventuelles activités d’armement, il faut qu’elle soit pourvue de l’autorité juridique adéquate », a déclaré M. ElBaradei.
Il a ensuite attiré l’attention sur le fait qu’un nombre croissant de pays maîtrisent désormais les techniques d’enrichissement d’uranium et de retraitement de plutonium, « ce qui signifie que plusieurs des pays concernés pourraient développer rapidement des armes nucléaires s’ils venaient à se retirer du TNP ».
M. ElBaradei a fait savoir que pour contrer ce risque, il avait proposé l’établissement d’une banque d’uranium enrichi pour garantir aux États une fourniture de combustible nucléaire nécessaire au fonctionnement de leurs réacteurs. « Notre ultime objectif est de parvenir à la multinationalisation du combustible nucléaire à mesure que nous progressons vers le désarmement nucléaire », a déclaré le Directeur général de l’AIEA.
M. ElBaradei a ensuite affirmé que, selon lui, le plus grand risque auquel le monde fait face est l’acquisition par des extrémistes de matières radioactives et nucléaires. Après avoir signalé que 200 incidents liés à du trafic illicite et à la perte ainsi qu’aux vols de matières sensibles avaient été recensés par l’AIEA l’année dernière, il a demandé l’intensification des efforts pour assurer le niveau de sécurité le plus élevé pour les matières radioactives les plus sensibles.
« L’AIEA, sans les ressources nécessaires, ne pourra pas remplir sa mission en matière de sécurité et de vérification nucléaires », a ensuite déclaré M. ElBaradei, ajoutant que l’infrastructure de l’Agence était délabrée et manquait des technologies de vérification les plus récentes. Il a poursuivi en insistant sur le fait que l’AIEA ne pouvait pas non plus œuvrer seule, le succès de sa mission dépendant du soutien politique de tous, et, en particulier, de celui du Conseil de sécurité. « Le Conseil doit développer un mécanisme complet pour appréhender au mieux les cas de non-respect des obligations qui incombent aux États parties au TNP et les cas concernant les pays qui ont quitté le Traité », a-t-il suggéré.
Le Directeur général de l’AIEA a également appelé le Conseil de sécurité à examiner de manière plus approfondie les causes sous-jacentes à de nombreux cas de non-prolifération, comme les conflits endémiques, le manque de confiance et les déséquilibres en matière de sécurité. « Traduire en actes les idées dont nous avons discuté aujourd’hui nécessitera un environnement de confiance mutuelle, que ce sommet aura, je l’espère, contribué à créer », a conclu M. ElBaradei.
M. BARACK OBAMA, Président des États-Unis, dans ses remarques de clôture, a remercié les chefs d’État et de gouvernement qui avaient participé à cette réunion au sommet du Conseil de sécurité, et a réaffirmé l’engagement en faveur d’un objectif difficile, mais réalisable. Il s’est ainsi dit encouragé par le sérieux avec lequel cette question a été abordée et par l’adoption à l’unanimité de la résolution du Conseil de sécurité. Les mots à eux seuls ne permettront pas de réaliser le travail, a-t-il souligné, tout en exprimant néanmoins sa confiance dans l’avancement de ce processus. Celui-ci permettra d’apporter la paix à nos enfants et à nos petits enfants, ce que nous souhaitons tous, a-t-il déclaré, avant de lever la séance sous les applaudissements.
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