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CS/9740

Conseil de sécurité: la consolidation de la paix en Sierra Leone a besoin de plus d’appui à la démocratisation et au développement

14/09/2009
Conseil de sécuritéCS/9740
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Conseil de sécurité

6187e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LA CONSOLIDATION DE LA PAIX EN SIERRA LEONE A BESOIN DE PLUS D’APPUI À LA DÉMOCRATISATION ET AU DÉVELOPPEMENT


Le Représentant exécutif du Secrétaire général et Chef du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL), M. Michael von der Schulenburg, le Président de la Formation Sierra Leone de la Commission de consolidation de la paix (CCP), M. John McNee, et le Représentant permanent de la Sierra Leone auprès des Nations Unies, M. Shekou M. Touray, ont souligné, ce matin devant le Conseil de sécurité, la nécessité de maintenir l’appui de la communauté internationale en faveur de la démocratisation et du développement de la Sierra Leone.


« La Sierra Leone a besoin du soutien politique, financier et économique de tous pour avancer sur la voie de l’état de droit, de la même manière que nous avons besoin d’elle pour nourrir la paix et la stabilité régionale », a même estimé Michael von der Schulenburg. 


Il a indiqué que si sept ans après la fin de la guerre civile la Sierra Leone poursuivait son chemin vers l’établissement d’une démocratie pacifique et stable, le pays restait encore l’un des plus pauvres au monde, sa situation étant marquée par un taux d’analphabétisme de 70% et un chômage qui affecte les jeunes dans la même proportion.  La mortalité infantile reste aussi très élevée en Sierra Leone, où les institutions étatiques sont particulièrement faibles. 


M. von der Schulenberg a expliqué que c’est dans un tel contexte que le peuple et les autorités du pays s’efforcent d’assurer la sécurité intérieure en promouvant l’état de droit et en créant des opportunités économiques pour tous les citoyens.


Après avoir salué la signature du communiqué conjoint du 2 avril dernier par les principaux partis politiques, document qui avait permis de mettre fin à la flambée de violence du mois de mars 2009, M. von der Schulenburg a indiqué que le processus de consolidation de la paix en Sierra Leone intervenait dans un cadre régional précaire, fragilisé par des menaces de coups d’état, des conflits interreligieux et l’intolérance politique.  Il a affirmé que les progrès accomplis par le Gouvernement et la société sierra-léonais pourraient avoir un effet positif sur le développement de l’Afrique de l’Ouest, qui est « déjà inspirée par les succès du Ghana ».


Michael von der Schulenburg a ensuite attiré l’attention sur le rôle de facilitateur politique du Bureau intégré et sa capacité à coordonner sur le terrain l’action des agences partenaires de l’ONU.  « Surtout, a-t-il dit, le BINUCSIL, contrairement à d’autres initiatives de consolidation de la paix qui se concentrent sur les aspects sécuritaires, axe désormais son action sur le développement. »


Il a évoqué à ce propos la Vision commune des Nations Unies, lancée en juin 2009 pour aider le Gouvernement à consolider la paix, stimuler la croissance économique et créer des possibilités d’emplois décents. 


Cette stratégie, comme le rappelle le rapport du Secrétaire général sur le BINUCSIL (S/2009/438), incorpore le mandat politique du Bureau intégré et ceux en matière de développement de l’Équipe de pays des Nations Unies.  Elle a été approuvée par le Gouvernement de la Sierra Leone et la Commission de consolidation de la paix. 


M. John McNee est revenu sur les dernières réunions tenues à New York par la Formation Sierra Leone de la Commission de consolidation de la paix (CCP), qu’il préside.  Il a noté justement que les échanges qui ont eu lieu au cours de ces rencontres avaient permis de saluer le Programme pour le changement du Gouvernement de la Sierre Leone, de souscrire à la Vision commune des Nations Unies et de lancer un nouveau fonds d’affectation spéciale multidonateurs de l’ONU.  


« Ces efforts, a-t-il dit, constituent un pas important vers la rationalisation de la consolidation de la paix, une meilleure coordination et une plus grande efficacité de l’aide internationale. »  Pour l’Ambassadeur canadien, la lutte contre le chômage des jeunes et le trafic des drogues illicites, ainsi que la poursuite des efforts de développement socioéconomique, doivent s’appuyer sur un soutien actif de la communauté internationale.  Il a donc estimé « essentiel » que soit accordé un « financement adéquat à l’appui du Programme pour le changement et de la Vision commune des Nations Unies », les deux socles de la stratégie de consolidation de la paix en Sierra Leone.


Le Représentant permanent de la Sierra Leone a abondé dans ce sens, en précisant en outre que la crise économique et financière mondiale réduisait la marge de manœuvre dont aurait besoin son gouvernement pour renforcer les mesures de consolidation de la paix.  Il est à son tour revenu sur les dernières réunions à New York de la CCP, dont celle du 10 juin au cours de laquelle il a été identifié que 350 millions de dollars devaient être mobilisés au titre du fonds d’affectation spéciale multidonateurs destiné à appuyer la mise en œuvre de la Vision commune des Nations Unies. 


M. Shekou M. Touray a souhaité que les donateurs honorent leurs promesses dans la perspective du lancement officiel du cadre stratégique de la Vision commune, qui aura lieu en novembre prochain à Londres.  Il a conclu en souhaitant que le Conseil de sécurité proroge le mandat du BINUCSIL d’un an, le Bureau étant « un mécanisme dont le rôle politique devrait encore être accru en vue des élections de 2012 ». 


LA SITUATION EN SIERRA LEONE


Troisième rapport du Secrétaire général sur le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL) (S/2009/438)


Dans ce rapport, qui couvre la période allant du 1er juin au 1er septembre, le Secrétaire général note qu’au cours de cette période la situation politique dans le pays a été calme et n’a été marquée par aucune violence.  Le Secrétaire général se félicite de ce que, dans l’esprit du communiqué commun du 2 avril, qui avait permis de mettre fin à la flambée de violence du mois de mars 2009, les grands partis sierra-léonais ont continué leur interaction dans le cadre des forums de dialogue organisés par la Commission d’enregistrement des partis politiques, et ce, avec le soutien de l’ONU.


Sur le plan socioéconomique, il note que la Sierra Leone, confrontée à une baisse de 49% de la valeur totale de ses exportations de diamants, devra compter sur un financement supplémentaire des donateurs pour boucler ses déficits budgétaires, en particulier si la crise mondiale se prolonge. 


Le rapport note également les progrès accomplis dans la mise en œuvre du programme de consolidation de la paix.  Grâce notamment à l’appui des Nations Unies aux institutions démocratiques, à la promotion des droits de l’homme et à l’état de droit, et grâce à la mise en œuvre des recommandations de la Commission vérité et réconciliation, la Sierra Leone est mieux armée pour résoudre les grands problèmes que sont la corruption, les drogues illicites et le chômage des jeunes. 


Le Secrétaire général rappelle que la Vision commune des Nations Unies, lancée en juin 2009 pour aider le Gouvernement de Sierra Leone à consolider la paix, stimuler la croissance économique et créer des possibilités d’emplois décents, devrait coûter dans les quatre prochaines années 345 millions de dollars, dont environ 141 millions sont déjà assurés.  C’est pourquoi, une session de la Commission de consolidation de la paix a encouragé ses membres à fournir des ressources au fonds d’affection spéciale des multidonateurs pour assurer l’exécution des projets. 


Dans ses observations, le Secrétaire général demande que, pour la suite du processus de consolidation de la paix, tous les partenaires de la Sierra Leone et le Gouvernement sierra-léonais lui-même continue d’aider à renforcer les institutions politiques et à maintenir le processus de réforme sur les rails. 


Il souligne en particulier la nécessité d’accélérer la réforme constitutionnelle en demandant au Gouvernement de créer un mécanisme de consultation participatif permettant à la société civile et aux autres intervenants nationaux de contribuer plus largement à ladite réforme.  « Le BINUCSIL est tout disposé à apporter un appui technique à cette opération, qui devrait, une fois menée, bénéficier considérablement au processus de consolidation de la paix », indique M. Ban Ki-moon.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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