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CS/9630

CONSEIL DE SECURITÉ: LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE INVITÉE À APPUYER LE PROCESSUS ÉLECTORAL EN GUINÉE-BISSAU ET LA COMMISSION D’ENQUÊTE SUR LES ÉVÉNEMENTS DE MARS

8/04/2009
Conseil de sécuritéCS/9630
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Conseil de sécurité

6103e séance – matin


CONSEIL DE SECURITÉ: LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE INVITÉE À APPUYER LE PROCESSUS ÉLECTORAL EN GUINÉE-BISSAU ET LA COMMISSION D’ENQUÊTE SUR LES ÉVÉNEMENTS DE MARS


« La Guinée-Bissau n’est pas une cause perdue », affirme son représentant


Un peu plus d’un mois après les assassinats du Président João Bernardo Vieira et du chef d’état-major de l’armée, le général Batista Tagme Na Waie, le Représentant spécial du Secrétaire général en Guinée-Bissau et la Présidente de la formation Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix (CCP) ont demandé à la communauté internationale, ce matin devant le Conseil de sécurité, d’appuyer la commission d’enquête nationale, le processus électoral et la réforme du secteur de la sécurité.


« Quelles que soient les circonstances actuelles, il ne faudrait pas en déduire que la Guinée-Bissau est une cause perdue », a pour sa part affirmé le représentant bissau-guinéen, qui a demandé au Conseil de sécurité de ne pas abandonner son peuple.  Il « mérite qu’on l’appuie dans sa volonté de parvenir à la réconciliation nationale et au développement durable », a déclaré M. Alfredo Lopes Cabral.


Qualifiés d’« événements tragiques » par le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, dans son dernier rapport* sur l’évolution de la situation en Guinée-Bissau et les activités du Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix dans ce pays (BANUGBIS), les assassinats du Président Vieira et du général Tagme, les 1er et 2 mars 2009, soulignent l’urgence de « mettre en œuvre les réformes de la justice, de la défense et de la sécurité ».


Appelant à un « processus d’enquête crédible et transparent », M. Ban réitère son appel à la communauté internationale « pour qu’elle appuie les efforts faits au niveau national pour conduire une enquête approfondie et traduire en justice les responsables » de ces « actes criminels ».


En présentant le rapport du Secrétaire général devant le Conseil de sécurité, son Représentant spécial et Chef du BANUGBIS, M. Joseph Mutaboba, a estimé que ce double assassinat témoignait de la « fragilité de la situation dans le pays, à l’égard duquel l’aide internationale reste indispensable pour surmonter les défis politiques et économiques et en matière de sécurité ». 


M. Mutaboba, comme la Présidente de la formation Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix (CCP), Mme Maria Luiza Ribeiro Viotti, ont également évoqué les récents épisodes de violence et d’intimidation contre des personnalités bissau-guinéennes, notamment le Président de la Cour d’audit et l’avocat de l’ancien chef d’état major de la marine, ainsi que la détention arbitraire de militaires de haut rang. 


M. Mutaboba a plaidé, dans ce contexte, pour la création d’une commission d’enquête chargée de mettre fin aux cycles de la violence et à l’impunité, tandis que Mme Viotti annonçait que la CCP tiendrait une réunion sur la réforme de la sécurité dès la semaine prochaine, dans le but, a-t-elle dit, « d’identifier les besoins et les moyens d’améliorer concrètement l’assistance aux acteurs du terrain ».  Mme Viotti a précisé que cette réunion servirait de base à la Conférence de Praia prévue pour le 20 avril à l’initiative de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). 


Le Représentant spécial a en outre affirmé que le budget pour l’organisation de l’élection présidentielle, prévue le 28 juin, était de 5 millions de dollars, le Résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) l’ayant récemment informé que la moitié de ce montant restait encore à trouver.  Mme Viotti a souligné de son côté que la CCP aiderait à la mobilisation des fonds manquants.


Pour le Chef du BANUGBIS, s’il convient de soutenir la tenue de l’élection,  en tant que partie du processus démocratique et du respect de la Constitution, il faut toutefois tenir compte du « fossé croissant entre la population et les politiques, de nombreux Bissau-guinéens estimant que rien ne leur sera donné en retour à l’issue du scrutin ».  « Il est important, a-t-il expliqué, que la vie démocratique s’améliore pour que le peuple de la Guinée-Bissau retrouve confiance dans le processus électoral. »


M. Mutaboba a par ailleurs indiqué que le BANUGBIS travaillait de concert avec les autorités nationales au développement de projets associant les forces militaires à la construction d’habitations et d’écoles et au renforcement d’autres services sociaux.  Selon lui, de tels projets contribueraient à créer une nouvelle armée républicaine proche des citoyens dans les domaines clefs de l’alimentation et de l’éducation. 


Le Représentant spécial a enfin attiré l’attention sur le besoin que la communauté internationale fournisse l’appui financier et technique nécessaire à la mise en œuvre du Plan d’action de la CEDEAO, issu de la Conférence ministérielle de 2008 sur le trafic illicite des drogues comme menace à la sécurité en Afrique de l’Ouest.


S/2009/169


LA SITUATION EN GUINÉE-BISSAU


Rapport du Secrétaire général sur l’évolution de la situation en Guinée-Bissau et les activités du Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix dans ce pays ( S/2009/169)


Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, rend compte, dans ce rapport, de l’évolution de la situation en Guinée-Bissau entre le 2 décembre 2008, date de son précédent rapport, et le 18 mars 2009, marquée notamment par la formation du nouveau Gouvernement, les événements tragiques survenus en mars 2009 et des conditions générales de sécurité.


Depuis l’assassinat du Président João Bernardo Vieira et du chef d’état-major, le général Batista Tagme Na Waie, survenus les 1er et 2 mars dernier, la Présidente de la formation Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix, Mme Maria Luiza Ribeiro Viotti, a encouragé toutes les parties prenantes à maintenir leur engagement vis-à-vis de la consolidation de la paix dans le pays en demandant à la communauté internationale de soutenir la préparation de l’élection présidentielle, conformément aux dispositions de la Constitution. 


À cet égard, le Secrétaire général indique que la formation Guinée-Bissau organisera, fin mars, une réunion destinée à mobiliser les appuis nécessaires à cette fin.  En outre, la Commission recherchera des soutiens supplémentaires destinés à d’autres secteurs identifiés dans le Cadre stratégique pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau.


M. Ban précise que l’exécution des projets à impact rapide, approuvés par le Fonds pour la consolidation de la paix et qui reposent sur des partenariats entre les organismes des Nations Unies et leurs partenaires d’exécution nationaux, est en cours.  Ils visent, entre autres, à améliorer une situation économique et en matière d’infrastructure que le rapport qualifie de précaire, notamment concernant l’emploi des jeunes ou encore l’état des prisons et des casernes.  Il affirme en outre que les graves problèmes de trésorerie rencontrés par le Gouvernement du Premier Ministre, M. Carlos Gomes, compromettent l’approvisionnement en eau dans la capitale ainsi que la fourniture d’électricité.


Dans ses conclusions, le Secrétaire général invite instamment les partenaires internationaux de la Guinée-Bissau, en particulier la CEDEAO et l’Union européenne, à renforcer leur assistance en étroite coopération avec le Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BANUGBIS) en vue de jouer un rôle de coordination et de premier plan dans la mobilisation de l’appui à la mise en œuvre de la réforme du secteur de la sécurité. 


M. Ban lance également un appel aux amis de la Guinée-Bissau et à la communauté internationale pour qu’ils n’abandonnent pas ce pays dans la situation critique où il se trouve, et pour qu’ils lui fournissent une assistance technique et financière.  Selon le Secrétaire général, la communauté internationale doit agir à l’unisson et aider la Guinée-Bissau à respecter sa Constitution en organisant des élections rapidement et dans la paix. 


Il demande en outre aux partenaires de continuer d’apporter tout leur soutien au pays afin de permettre au Gouvernement de surmonter les obstacles « colossaux » qui entravent ses efforts pour reconstruire l’État au moyen de réformes touchant l’administration publique et l’économie.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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