AG/10809

L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXIGE LE RESPECT DE LA RÉSOLUTION 1860 DU CONSEIL DE SÉCURITÉ, Y COMPRIS L’APPEL À UN CESSEZ-LE-FEU IMMÉDIAT À GAZA

16/01/2009
Assemblée généraleAG/10809
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Dixième session extraordinaire d’urgence (reprise)

34e et 35e séances plénières – matin, après-midi et soir


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXIGE LE RESPECT DE LA RÉSOLUTION 1860 DU CONSEIL DE SÉCURITÉ, Y COMPRIS L’APPEL À UN CESSEZ-LE-FEU IMMÉDIAT À GAZA


Le Venezuela annonce sa décision de rompre ses relations diplomatiques avec Israël


L’Assemblée générale des Nations Unies a « exigé », ce soir, le respect sans condition de la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité, adoptée le 8 janvier dernier, y compris « l’appel à l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu durable et pleinement respecté, menant au retrait total des Forces israéliennes de Gaza ».  Par une majorité de 143 voix, l’Assemblée a aussi exigé le respect de la demande du Conseil en ce qui concerne la fourniture et la distribution sans entrave, dans tout Gaza, de l’aide humanitaire, y compris les vivres, le carburant et les traitements médicaux.


Trois délégations (États-Unis, Israël et Nauru) ont voté contre ce texte*, tandis que neuf autres (Australie, Canada, Côte d’Ivoire, Équateur, Indonésie, République islamique d’Iran, Nigéria et République arabe syrienne et Venezuela) se sont abstenues, au terme du vote, demandé par Israël, qui clôturait la reprise de la Dixième session extraordinaire d’urgence sur les « mesures illégales prises par Israël à Jérusalem-Est et dans le reste du Territoire palestinien occupé ».  L’adoption de cette résolution vient renforcer les efforts entrepris pas le Conseil de sécurité, et engage toutes les parties, y compris le Conseil lui-même, à « user de tous les moyens dont elles disposent pour garantir, d’urgence, le plein respect de la résolution 1860 ».


Par cette résolution, l’Assemblée générale appuie la mission entreprise par le Secrétaire général de l’ONU et les autres initiatives actuellement menées à l’échelle internationale et régionale, en vue de faire respecter le texte du Conseil de sécurité.  Elle appuie aussi les « formidables efforts consentis par les organismes des Nations Unies, en particulier l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient(UNRWA) ».


Pour « remédier à la situation humanitaire et économique critique prévalant dans la bande de Gaza », l’Assemblée a exhorté les États Membres à « assurer, d’urgence, le concours nécessaire aux efforts déployés à l’échelle internationale et régionale ».  À cet égard, le texte de la résolution souligne l’importance de « garantir l’ouverture durable des postes frontière, pour permettre la libre circulation des personnes et des biens ».


C’est la délégation de l’Équateur qui a présenté le projet de texte, en tant que coauteur, alors qu’il avait été initialement proposé par le Président de l’Assemblée générale.  Comme ce projet ne faisait pas l’objet d’un consensus, condition nécessaire à l’adoption d’un « texte du Président », le Président de l’Assemblée générale, M. Miguel d’Escoto Brockmann, a indiqué qu’il renonçait à son « parrainage ».


Un long débat de procédure a eu lieu dans la soirée, avant l’adoption, du fait d’un amendement qui était proposé par l’Équateur sur le paragraphe 1 du dispositif.  Le Président de l’Assemblée générale a organisé le vote pour déterminer si l’Assemblée souhaitait voter sur le projet présenté par l’Égypte.  À l’issue de ce premier vote, l’Assemblée générale a décidé, par 112 voix pour, 10 contre (Brunéi Darussalam, Cuba, Équateur, Indonésie, République islamique d’Iran, Malaisie, Myanmar, Nicaragua, République arabe syrienne et Venezuela) et 20 abstentions, de mettre le texte aux voix.


Après le deuxième vote qui a conduit à l’adoption de la résolution, les représentants du Venezuela, de la Palestine, du Costa Rica, de Cuba, de la République islamique d’Iran, d’Israël, du Canada, de la République tchèque, des États-Unis, de la République arabe syrienne, de l’Équateur, de l’Australie, de l’Indonésie, de la Bolivie, du Costa Rica, de la Jamahiriya arabe libyenne, du Liban et de l’Égypte ont expliqué leurs votes.


Les 55 délégations qui se sont exprimées au cours de cette deuxième journée de débat ont jugé sévèrement les hostilités qu’Israël a lancées le 27 décembre dernier à Gaza, constatant leurs conséquences désastreuses, non seulement pour la stabilité de la région, mais aussi pour les civils palestiniens.  Après l’adoption, le 8 janvier, de la résolution 1860, les intervenants se sont déclarés indignés de ce que ce texte, pourtant juridiquement contraignant, reste lettre morte.  Ils se sont dit profondément préoccupés par la détérioration de la situation à Gaza et ont condamné l’usage excessif de la force par Israël.  Les chiffres d’un millier de morts et de 4 500 blessés parmi les civils palestiniens, dont beaucoup sont des femmes et des enfants, ont été avancés pour souligner l’escalade de la violence et dénoncer les violations du droit international commises par Israël.  Les bombardements contre le siège de l’UNRWA ont notamment été condamnés avec force.  Au regard des souffrances inacceptables que subit le peuple palestinien, les délégations ont relevé que l’accès humanitaire à Gaza demeure une nécessité urgente.


Face à la politique du Gouvernement israélien qu’il a qualifiée de « génocidaire », « face au recours au terrorisme d’État par Israël et au refus de son Gouvernement de respecter la résolution 1860 », le représentant du Venezuela a annoncé, ce matin, que son pays avait décidé de rompre ses relations diplomatiques avec l’État d’Israël.  Cette décision suit de près celle de la Bolivie qui a annoncé hier, par la voix de son Président, son intention de rompre ses relations diplomatiques avec Israël.


Le représentant des États-Unis a prévenu contre le risque de faire des « déclarations tendancieuses » à l’Assemblée générale, appelant celle-ci « à être prudente » et « à éviter de saper les efforts diplomatiques en cours » pour faire cesser la violence à Gaza.  Il a en effet souligné que le Conseil de sécurité est déjà saisi de la question et que le Secrétaire général est actuellement dans la région pour faire avancer les efforts diplomatiques.


En dehors des efforts du système de l’ONU, l’initiative de paix du Président égyptien a été largement soutenue par les États.  Plusieurs intervenants ont aussi exprimé leur appui à la création d’un fonds par l’Émir du Qatar pour assurer la reconstruction de Gaza.  En outre, la Norvège s’est dite prête à convoquer une conférence internationale de donateurs pour mobiliser l’appui international à la reconstruction de Gaza.  De fait, on a pu constater aujourd’hui que de nombreuses délégations avaient l’intention de faire des dons pour soutenir l’aide humanitaire en faveur des Palestiniens. 


* A/ES-10/L.21 Rev 1


MESURES ILLÉGALES PRISES PAR ISRAËL À JÉRUSALEM-EST OCCUPÉE ET DANS LE RESTE DU TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ


Déclarations


M. LATIF TUAH (Brunéi Darussalam) s’est dit profondément préoccupé par la détérioration de la situation à Gaza.  Il a joint sa voix à ceux qui condamnent l’usage excessif de la force par Israël, et a appelé toutes les parties à la plus grande retenue.  Le représentant a estimé que par sa résolution 1860, le Conseil de sécurité a envoyé un message clair sur un cessez-le-feu immédiat, l’ouverture des points de passage et l’acheminement de l’assistance humanitaire.  « Mais, a-t-il poursuivi, ne perdons pas de vue les causes sous-jacentes du conflit, à savoir la perte par les Palestiniens de leur terre ».  Affirmant que la solution de deux États vivant côte à côte est la seule solution viable, le représentant a espéré que toutes les parties pourraient travailler à cette fin. 


M. RAYMOND WOLFE (Jamaïque) a exprimé sa vive préoccupation face à l’escalade de la violence dont sont victimes les civils palestiniens.  Il a reconnu qu’Israël avait le droit de protéger ses citoyens, mais a jugé disproportionnée l’utilisation de la force par Israël au mépris de la sécurité de civils innocents.  Il s’est aussi inquiété des tirs de roquettes par des militants palestiniens contre le territoire israélien.  La Jamaïque est consternée par la tragédie sur le terrain à Gaza, qui a causé la mort de 1 000 civils palestiniens et blessé 4 500 autres, dont beaucoup sont des femmes et des enfants.  Le représentant a réitéré son soutien à la résolution 1860 du Conseil de sécurité, et a exhorté les deux parties à accepter un cessez-le-feu.  Il s’est aussi félicité des efforts déployés par l’Égypte en ce sens, et des efforts de médiation de la Ligue des États arabes en vue de la réconciliation entre Palestiniens.  Enfin, il a souhaité que les parties poursuivent les efforts diplomatiques pour la résolution pacifique du conflit israélo-palestinien, et s’est dit favorable à l’adoption du projet de résolution dont est saisie l’Assemblée générale.


M. PETER MAURER (Suisse) a déclaré que la situation qui prévalait à Gaza était dramatique et que seul l’arrêt des hostilités par toutes les parties au conflit pouvait mettre un terme à cette tragédie qui a déjà causé tant de morts, de blessés et de souffrances.  Il a également appelé les parties à donner suite, sans aucun délai, à la résolution 1860 adoptée par le Conseil de sécurité.


Le représentant suisse s’est ensuite appesanti sur trois aspects particulièrement importants pour son pays.  D’abord, le sort des civils, y compris des enfants, qui subissent en premier lieu les conséquences des affrontements et pour lesquels, il a exhorté les parties aux conflits à respecter les obligations internationales humanitaires qui s’imposent à elles.  Ensuite, il a cité la situation des personnes déplacées, à qui l’on doit protection et soutien.  Enfin, ultime aspect, il a parlé de l’importance du strict respect des obligations internationales, notamment les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution, afin d’assurer une protection maximale de la population civile, des biens civils, du personnel médical, et des hôpitaux et autres unités sanitaires.  En conclusion, Peter Maurer s’est déclaré convaincu que le conflit israélo-palestinien ne pouvait être résolu par des moyens militaires.  Seules des négociations visant à permettre la création d’un État palestinien viable vivant côte à côte avec l’État d’Israël dans des frontières sûres et internationalement reconnues apportera une solution durable à ce conflit, a dit M. Maurer.


M. JORGE VALERO (Venezuela) a déclaré qu’il faisait une communication « importante » selon laquelle, face à la politique génocidaire du Gouvernement israélien, face aux crimes contre l’humanité commis par l’élite politique et militaire israélienne, face au recours au terrorisme d’État par Israël et au refus de son Gouvernement de respecter la résolution 1860, le Venezuela, conformément aux principes de paix et de solidarité qui régissent sa politique étrangère, a décidé de rompre les relations diplomatiques avec l’État d’Israël. 


Le drame humain qui se déroule dans la bande de Gaza est dantesque, a-t-il souligné, en dénonçant l’occupation « sanguinaire » d’Israël.  Malgré la résolution 1860, l’élite israélienne a décidé de poursuivre son comportement « génocidaire » et déclare de façon éhontée qu’Israël ne se conformera jamais à cette résolution, a déploré M. Valero.  Le Premier Ministre israélien, a encore accusé le représentant, a rejeté la résolution comme étant « irréalisable » et a affirmé que les opérations militaires se poursuivront.  Nous voyons qu’il a tenu ses promesses, a constaté le représentant, en citant aussi les propos tenus par les responsables israéliens selon lesquels « Israël n’acceptera jamais qu’une instance extérieure prenne des décisions sur la façon dont il doit protéger ses citoyens ».  Israël l’a dit clairement: il ne respectera pas la volonté du Conseil de sécurité, a relevé M. Valero. 


Quelle honte et quel scandale de refuser ainsi d’appliquer le droit international, a-t-il noté avec indignation.  Mais de quelle légitime défense parle-t-on? a-t-il demandé, lorsqu’on voit un Gouvernement attaquer de façon « aveugle » un peuple assujetti à sa « cruelle occupation».  Les arguments d’Israël sont indéfendables, a estimé le représentant.  L’agression israélienne, a-t-il poursuivi, n’a pas commencé en 2008, puisqu’Israël n’a jamais cessé d’être une puissance occupante.  Nous sommes devant un plan conçu dès la naissance de l’État israélien pour expulser les Palestiniens de leurs terres, avec l’appui « visible et ouvert » des puissances impérialistes.  Israël est en train de se livrer à un nettoyage ethnique du peuple arabe et refuse de reconnaître le droit légitime des Palestiniens à un État indépendant. 


Le siège militaire permanent d’Israël à Gaza rappelle la pratique honteuse de l’apartheid, car les cibles privilégiés de l’élite « génocidaire » israélienne sont toutes civiles, a dit M. Valero.  Le moment est venu de réaffirmer qu’il existe des droits de l’homme internationalement reconnus, dont la validité ne saurait être remise en question.  Face à cette situation et au mépris d’Israël des résolutions de l’ONU, comment les Nations Unies peuvent rester les bras croisés? s’est étonné le représentant, en estimant que l’Assemblée a une occasion historique d’adopter une résolution illustrant le désir de paix qu’éprouve l’humanité face à la violence actuelle.  Citant les éléments qu’il souhaiterait voir dans le texte, en insistant sur les efforts de reconstruction, le représentant a conclu en promettant que le Gouvernement vénézuélien déploiera tous les efforts possibles pour faire en sorte que l’élite « génocidaire » d’Israël soit traduite en justice par la Cour pénale internationale (CPI) ou un tribunal spécial. 


M. GIADALLA A. ETTALHI (Jamahiriya arabe libyenne) a rappelé que les causes sous-jacentes de la crise actuelle sont liées à l’occupation des territoires palestiniens et aux pratiques israéliennes qui découragent la population palestinienne.  En ce qui concerne les causes immédiates, il a cité le blocus qui isole la population palestinienne, ainsi que la violation de la trêve qui avait été décidée.  Les événements du 4 novembre 2008 n’ont fait que provoquer l’exercice de la légitime défense par les Palestiniens de Gaza, a-t-il estimé.  Le représentant a évoqué les conséquences humanitaires de la crise, comme la pénurie en eau potable, en produits alimentaires et la pauvreté en général.  Les attaques qui ont commencé le 27 novembre dernier ont eu des conséquences dévastatrices pour la population civile, en termes humain et matériel, a-t-il fait remarquer.  Israël ignore les appels de la communauté internationale, a-t-il regretté.  Cette guerre se passe entre une armée équipée d’armes sophistiquées et une population sans défense qui n’a même pas d’abri pour se réfugier, a-t-il fait observer.  Les actes des Forces de défense israéliennes sont « pires que ceux des nazis », a indiqué le représentant libyen.  Sa délégation demande un cessez-le-feu et le retrait immédiat des Forces israéliennes, ainsi que l’ouverture des points de passage à Gaza.  Le représentant a aussi souhaité qu’une enquête soit menée sur les violations du droit international commises par Israël.


M. MOHAMMED F. AL-ALLAF (Jordanie) a estimé que la Dixième reprise de la session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée montre que la communauté internationale rejette l’agression israélienne contre une population sans défense et assiégée.  Il a rejeté cette agression en appelant, une nouvelle fois, la communauté internationale à honorer ses obligations politiques, morales et juridiques, et à obtenir d’Israël qu’il mette un terme aux châtiments collectifs imposés aux Palestiniens et cesse ses opérations militaires, qui sont contraires au droit international humanitaire.  La résolution 1860, a-t-il dit, exprime clairement un consensus international.  Il a rappelé que le Roi de Jordanie a pris contact avec ses « frères » arabes de la région afin d’obtenir le respect par toutes les parties de la résolution du Conseil de sécurité.  La Jordanie appuie les efforts de l’Égypte, a précisé le représentant.  La détérioration de la situation humanitaire, a-t-il poursuivi, atteint des niveaux que l’humanité ne peut accepter.  La machine militaire israélienne poursuit ses meurtres, restant sourde aux appels lancés par les organisations humanitaires.  Le moment est venu de reconstruire la bande de Gaza et de rendre une vie normale à ses habitants.  La Jordanie est prête à offrir tout l’appui nécessaire aux agences de l’ONU, notamment en faisant de son territoire un point de départ de l’aide humanitaire, a dit le représentant.  Il a conclu que la paix ne viendra que de l’édification d’un État palestinien viable.  Or, l’agression militaire actuelle menace toute perspective de paix, a regretté le représentant, en appuyant l’adoption d’une résolution de l’Assemblée pour soutenir celle du Conseil de sécurité.  


M. H.M.G.S. PALIHAKKARA (Sri Lanka) a estimé « extrêmement préoccupant » que les appels au cessez-le-feu n’aient pas été entendus et que des organisations humanitaires comme l’UNRWA aient été victimes d’attaques de la part d’Israël.  Il a joint sa voix à celles qui demandent la mise en œuvre intégrale de la résolution 1860, en espérant beaucoup des efforts déployés par les pays amis et par le Secrétaire général.  L’unité du peuple palestinien, a-t-il poursuivi, est de la plus haute importance pour la recherche d’une solution durable à la question de Palestine.  La Conférence d’Annapolis, a-t-il dit, avait fait naître de grands espoirs.  Malheureusement les progrès ne se sont pas matérialisés, et le peuple palestinien continue de subir des violences et de vivre dans les souffrances qui s’ajoutent à celles qui découlaient déjà des châtiments collectifs.  Ce sont ces châtiments qui ont frustré le peuple palestinien et enrayé le processus de paix, a-t-il estimé.  Le représentant a conclu en réitérant l’attachement de son pays à la solution de l’établissement de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a insisté pour que soient évacués les blessés de la bande de Gaza et afin que l’on donne à ses habitants les moyens de survie.  Rappelant l’appel de la communauté internationale pour qu’Israël applique le cessez-le-feu et se retire immédiatement de Gaza, il s’est félicité des efforts de médiation de l’Égypte et du dialogue interpalestinien.  Il a émis l’espoir que les consultations délicates qui ont lieu aujourd’hui au Caire aboutiront à la mise au point d’un règlement de compromis.  Nous espérons aussi que les chefs de Gouvernement arabes apporteront leur contribution en ce sens, a dit le représentant russe.  La Fédération de Russie continue d’user de son influence pour favoriser la conclusion d’une paix dans la région, a-t-il assuré.


Mme MARĺA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a estimé que le moment est venu pour l’Assemblée générale, l’organe le plus démocratique et le plus représentatif de l’ONU, face à l’inertie du Conseil de sécurité, de faire tout « pour mettre fin au génocide » auquel se livre Israël dans la bande de Gaza.  Le Nicaragua vit « avec une immense peine et une grande tristesse » la situation du peuple palestinien « héroïque », a dit Mme Rubiale de Chamorro.  Les attaques injustes et disproportionnées n’illustrent que la persistance de la situation insupportable que connaît la bande de Gaza.  La situation humanitaire n’a cessé de se détériorer par l’agression israélienne, servie par des armes interdites comme le phosphore blanc.  Depuis l’adoption de la résolution 1860, le nombre des victimes a doublé, s’est alarmée la représentante, en s’interrogeant sur le silence du Conseil. 


Le monde entier est témoin de ce qui se passe à Gaza depuis le début de la dernière agression génocidaire d’Israël, a-t-elle accusé.  Les Forces israéliennes vont même jusqu’à attaquer le siège de l’UNRWA, tuant des gens qui avait cherché refuge auprès des Nations Unies.  Israël n’a pas hésité à empêcher les organisations humanitaires d’intervenir, a relevé la représentante.  Il est évident, a-t-elle estimé, que nous sommes placés devant le fossé qui existe entre les résolutions du Conseil et les mesures qu’il prend pour en assurer la mise en œuvre.  Israël, a encore accusé la représentante, foule aux pieds les textes internationaux et toutes ses obligations morales et éthiques. 


Comment justifier ces agissements « barbares » et la mort de plus de 1 000 civils dont des centaines de femmes et d’enfants?  Comment peut-on évoquer l’argument fallacieux de légitime défense?  Le fait que le Conseil n’agit pas n’exempte pas les États Membres de l’obligation que leur impose la Charte, à savoir: maintenir la paix et la sécurité internationales, a souligné la représentante.  Nous ne pouvons rester impassibles.  Tous les acteurs internationaux doivent œuvrer pour obtenir un cessez-le-feu immédiat.  L’Assemblée générale a le devoir et l’obligation de se prononcer sur la situation à Gaza, de hausser le ton, et de peser de tout son poids pour exiger le cessez-le-feu immédiat.  La représentante a demandé l’adoption, aujourd’hui même, du projet de résolution dont le Président a saisi l’Assemblée, même si sa délégation aurait préféré un texte qui demande explicitement, entre autres, le retrait d’Israël de tous les territoires arabes occupés, l’ouverture des points de passage, et l’établissement d’un mécanisme de surveillance pour garantir la protection des civils et juger les responsables du génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.  La représentante a conclu en donnant lecture de la déclaration de Managua du 9 décembre 2008, dont les termes vont dans ce sens.  


M. EMIL BREKI HREGGVIDSSON (Islande) a apporté le ferme soutien de sa délégation à l’appel lancé par le Secrétaire général aux deux parties en vue de la cessation immédiate des hostilités.  Mais l’arrêt des combats ne doit pas être la seule exigence, a-t-il ajouté.  Il est souhaitable, a-t-il dit, que l’on s’attèle au redémarrage du processus de paix, à pousser à la réconciliation entre Palestiniens, et à demander la fin des blocus imposés par les Israéliens. 


Évoquant le processus de paix, il a estimé que celui-ci devait se faire avec une participation active des Nations Unies et de la communauté internationale.  Il a aussi appelé à l’inclusion des femmes dans ce mouvement de pacification, conformément à la résolution 1325.  Les tirs de roquettes contre les civils israéliens doivent cesser, a dit M. Hreggvidsson, ajoutant que toute attaque contre les habitations civiles, les hôpitaux, et les lieux de culte constituait une violation du droit international humanitaire.  Le représentant islandais a, en outre, fermement condamné l’attaque israélienne perpétrée hier contre le siège de l’UNRWA à Gaza.


M. JASEM IBRAHIM AL-NAJEM (Koweït) a estimé qu’Israël, par ses actions menées à l’encontre de la population de Gaza, viole les normes du droit international, et notamment du droit international humanitaire.  Il a rappelé que les bombardements ont touché beaucoup de civils, ainsi que des hôpitaux, des écoles, le siège de l’UNRWA, et les bureaux des médias.  Il a dénoncé le recours aux bombes à phosphore blanc, et a qualifié de martyrs les civils tués et blessés par Israël.  Dans ces circonstances, le droit à la légitime défense ne peut pas être invoqué pour justifier des assassinats d’enfants, a-t-il souligné.  Le représentant a demandé qu’Israël applique la résolution 1860 du Conseil de sécurité, ainsi que les dispositions de la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre, rappelant que le peuple palestinien souffre depuis des années du blocus et des châtiments collectifs que lui impose Israël.  Le représentant a émis le souhait qu’une enquête soit menée sur les violations du droit international par Israël.  Il a encore demandé à tous les donateurs de fournir davantage d’aide humanitaire aux Palestiniens et d’appuyer l’UNRWA qui travaille à Gaza dans des conditions très dangereuses.  Il a enfin déclaré appuyer le projet de résolution présenté par le Président de l’Assemblée générale.


M. MOHAMMED AQEEL BA-OMAR (Oman) a condamné les crimes de guerre et le génocide perpétrés contre un peuple déjà assiégé.  Il a demandé à la communauté internationale d’agir afin qu’Israël accepte le cessez-le-feu et retire ses troupes de Gaza.  L’escalade militaire est vaine, car la seule façon d’assurer la sécurité d’Israël n’est pas le meurtre de civils palestiniens, mais bien des négociations avec les représentants légitimes du peuple palestinien, a dit le représentant.  Il a demandé au Conseil de sécurité d’assumer ses responsabilités, car ce qui se passe en Palestine exige une action urgente et immédiate en faveur du cessez-le-feu.  Le fait que le Conseil ne le fasse pas sape sa crédibilité et son rôle, car la sécurité n’est pas un droit « exclusif » dont devrait seul jouir Israël.  Le Conseil ne devrait pas adopter de résolutions qui ne seront pas mises en œuvre, a déploré le représentant.  Il doit établir un mécanisme de suivi prévoyant des sanctions en cas de non-application de ses résolutions pour mettre fin à l’impunité d’Israël.  Tout ce qui se passe à Gaza nécessite aussi une action de la part de la Cour pénale internationale (CPI) afin de châtier les auteurs des crimes graves qui y ont été commis, a conclu le représentant. 


M. ALEJANDRO D. WOLFF (États-Unis) a dit que sa délégation était vivement préoccupée par les souffrances du peuple palestinien et notamment par le nombre de tués et de blessés.  Mais il a averti du risque de faire des « déclarations tendancieuses » à l’Assemblée générale, et a appelé celle-ci « à être prudente » et « à éviter de saper les efforts diplomatiques en cours » pour faire cesser la violence à Gaza.  Il a souligné que le Conseil de sécurité est déjà saisi de la question.  Les délibérations de l’Assemblée générale ne doivent pas être exploitées par le Hamas à des fins de récupération pour justifier ses agissements, a aussi déclaré le représentant des États-Unis.  L’ONU s’est déjà exprimée par la résolution 1860 du Conseil de sécurité, et le Secrétaire général est actuellement dans la région pour faire avancer les efforts diplomatiques, a-t-il estimé.  Le représentant a dit que la situation qui régnait avant les événements actuels à Gaza n’était pas acceptable, « à cause des agissements du Hamas », et il a évoqué « les milliers d’Israéliens qui vivaient sous la menace des tirs de roquettes du Hamas ».  Il est impératif que tout cessez-le-feu soit durable, et que l’on puisse assurer la sécurité des Israéliens et des Palestiniens, a insisté le représentant.  Il a considéré qu’une paix durable ne peut se fonder que sur un engagement constant, avec une solution à deux États.  Tous les efforts déployés devraient aller dans ce sens, a-t-il préconisé.  Sur le plan de la procédure, il a noté que le projet de résolution a été distribué hier et que, normalement, les projets de texte du Président « doivent être présentés en tant que documents bénéficiant d’un consensus de la part des États Membres ».  Il a donc demandé au Président de l’Assemblée générale « comment il comptait rallier tous les États Membres sur ce projet de texte ».


M. HABIB MANSOUR (Tunisie) a averti que la gravité de l’agression israélienne a atteint un niveau extrêmement dangereux.  Israël continue d’attaquer brutalement les civils en ciblant les hôpitaux et les écoles et en employant des armes prohibées.  Tous ces actes sont commis sous les yeux de la communauté internationale qui n’a pu, malgré des efforts intenses, obtenir un cessez-le-feu.  Depuis le début de l’agression, le Président tunisien, a indiqué le représentant, a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’on assure la protection du peuple palestinien et que l’on mette fin au blocus.  Le Président de la Tunisie a aussi dénoncé l’agression militaire et la grave situation humanitaire à Gaza.  Dénonçant des violations graves du droit international humanitaire, le représentant a indiqué que son pays a adopté des mesures urgentes dès le début de l’agression, car la Tunisie est convaincue de la nécessité d’être aux côtés du peuple palestinien pour l’aider à surmonter la crise. 


Le représentant a lancé un appel à toutes les agences humanitaires pour qu’elles intensifient les efforts afin de contenir la crise humanitaire qui est due à l’agression israélienne.  La communauté internationale a la responsabilité historique de mettre un terme à l’agression et de fournir une assistance humanitaire.  Étant donné qu’Israël persiste dans sa politique agressive et son mépris des textes internationaux, la protection du peuple palestinien est plus nécessaire que jamais, comme l’a reconnu le Conseil des droits de l’homme.  Le représentant a demandé aux acteurs internationaux d’accélérer leurs efforts pour mettre fin à la situation actuelle.  La solution, a-t-il prévenu, passe par le dialogue et la négociation mais aussi et surtout au renoncement à la violence. 


M. LIU ZHENMIN (Chine) a espéré que cette réunion de l’Assemblée aurait pour effet d’apaiser les tensions entre Palestiniens et Israéliens.  L’escalade du conflit a fait que des centaines de personnes sont sans abri à Gaza et qu’elles font face à diverses pénuries, sans compter les pertes en vies humaines, a-t-il déploré.  Le représentant a condamné tous les actes de violence perpétrés contre les civils, et notamment contre les écoles, les convois humanitaires et les bureaux de l’ONU.  Il a demandé qu’Israël cesse immédiatement ses activités militaires et assure le retrait de ses troupes de Gaza, ainsi que le passage de l’aide humanitaire.  Avec les efforts déployés par toutes les parties, le Conseil de sécurité a adopté une résolution, le 8 janvier, qui demande un cessez-le-feu et le retrait des troupes israéliennes de Gaza, a rappelé le représentant.  Plus d’une semaine après, cette résolution reste lettre morte, a-t-il déploré, tout en appuyant les efforts déployés par le Secrétaire général et l’ONU pour parvenir à la faire respecter.  Il a appuyé la conduite d’une évaluation de la situation humanitaire à Gaza, et a demandé à la communauté internationale d’appuyer les efforts humanitaires en cours.  La Chine participe à cet effort d’aide, a-t-il assuré, avant d’exprimer son soutien au projet de résolution du Président de l’Assemblée.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a souligné que depuis le 27 décembre dernier, le monde est témoin d’évènements tragiques dans la bande de Gaza et dans le sud d’Israël.  Il a condamné énergiquement les bombardements israéliens contre le siège de l’UNRWA, contre un hôpital, et contre un centre de presse.  Il a salué l’« action déterminée » du Conseil de sécurité qui, a-t-il insisté, est chargée du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  En adoptant la résolution 1860, le Conseil a pleinement assumé ses responsabilités, car il a jeté des bases fiables pour assurer la paix, a estimé le représentant.  Dans le même temps, des initiatives internationales sont menées à bien pour obtenir un cessez-le-feu et l’intensification de l’aide humanitaire.  Se disant « étonné » par la convocation de la session extraordinaire d’urgence, le représentant a tout de même jugé utile que la parole soit donnée à tous les États Membres.  En tant que représentant d’un pays membre du Conseil, il a insisté sur la pertinence de la résolution 1860, et a jugé son respect impératif pour mettre un terme aux opérations israéliennes et aux tirs de roquettes du Hamas.  Rappelant que le Secrétaire général multiplie les efforts diplomatiques dans la région, le représentant a estimé que pour toutes ces raisons, l’Assemblée générale devra appuyer les mesures prises par le Conseil dans le cadre de la résolution 1860, ainsi que celles du Secrétaire général.  Elle doit demander, dans ce contexte, qu’Israël et le Hamas mettent un terme aux hostilités, a-t-il préconisé.  Il a espéré que l’Assemblée pourra présenter un projet de résolution auquel adhérent tous les États Membres.  


Mme MARĺA FERNANDA ESPINOSA (Équateur) a rappelé qu’Israël continue de privilégier la violence par rapport au dialogue, violant ainsi les principes du droit international.  Il faut condamner l’offensive militaire qu’Israël a commencée il y a plus de trois semaines et qui a causé de nombreux morts et un grand nombre de blessés parmi les civils palestiniens.  L’Équateur exprime sa solidarité avec toutes les victimes innocentes des Forces israéliennes, a dit la représentante.  Elle s’est associée à la déclaration du Mouvement des pays non alignés du 13 janvier dernier, qui appelle à l’application immédiate de la résolution 1860 du Conseil de sécurité.  Elle a demandé une protection de la population palestinienne et une action contre les violations commises par Israël.  La représentante a aussi lancé un appel afin que tous les organes des Nations Unies fassent respecter la vie humaine.  Elle a souhaité que l’Assemblée générale se prononce de façon ferme et énergique, aujourd’hui même, pour demander à nouveau le cessez-le-feu et la cessation des violences dont Israël est à l’origine.  Elle a aussi demandé le retrait d’Israël des territoires palestiniens occupés, appelant pour cela l’ONU à prendre toutes les mesures de pression possibles.


M. HUGO SILES ALVARADO (Bolivie) a dénoncé le fait que le peuple palestinien subisse un « holocauste » sous le regard « pantois » de la communauté internationale.  Il a exigé l’application immédiate et intégrale de la résolution 1860, afin de respecter « l’État souverain de Palestine ».  Israël doit cesser le massacre auquel il se livre et prendre les mesures nécessaires pour satisfaire les besoins économiques et humanitaires du peuple de Gaza, a dit le représentant.  Il a regretté qu’aujourd’hui, loin d’avoir appliqué les résolutions pertinentes de l’ONU, Israël conçoive de nouvelles modalités d’agression qui anéantissent les efforts que fait le peuple palestinien pour devenir le maître de son propre destin et ceux visant une paix durable.  Un pays qui ne respecte pas les résolutions du Conseil continue son agression, a dénoncé le représentant, avant d’expliquer que c’est la raison pour laquelle la Bolivie a rompu ses relations diplomatiques avec Israël « afin de lui envoyer un message clair ».  Si nous ne faisons rien pour que les décisions de l’Organisation soient respectées, nous serons complices de la désintégration de l’ONU, a prévenu le représentant.


Il a appelé à des mesures sérieuses pour mettre fin à cette situation « inqualifiable ».  Le Conseil doit adopter une résolution pour déférer devant la CPI les responsables israéliens, a-t-il préconisé.  Il doit aussi prendre des mesures pour que ne reste pas impunie l’action militaire d’Israël contre des locaux de l’ONU à Gaza.  La solution, a-t-il insisté, passe par la restitution inconditionnelle par Israël de tout le Territoire qu’il occupe illégalement aux Palestiniens.  Israël est directement responsable des agressions contre les civils palestiniens.  En effet, le peuple palestinien a dûment fait usage de son droit souverain à élire ses représentants, et c’est le déni de ce droit par certains pays qui a compliqué la situation, a diagnostiqué le représentant.  Nous ne pouvons plus nous contenter de déclarations et d’analyses, nous devons obtenir du Conseil qu’il prenne les mesures nécessaires pour obliger Israël à appliquer la résolution 1860.  Pour ce faire, a estimé le représentant, l’Assemblée doit adopter une résolution d’appui à la 1860, aujourd’hui.  


M. STEFAN BARRIGA (Liechtenstein) s’est félicité de ce débat qui est conforme au mandat de l’Assemblée générale, tel que défini par la Charte de l’ONU, mais a regretté que n’ait pas été éclaircie pleinement la base juridique de la tenue de la présente session.  Il s’est dit préoccupé par tout ce qui se passe a Gaza, et notamment par les tirs sur des écoles et les convois humanitaires.  Il a demandé l’application de la résolution 1860 du Conseil de sécurité, qui est un texte juridiquement contraignant.  Il a aussi demandé la cessation de toute activité militaire d’Israël contre Gaza, et a soutenu les efforts diplomatiques entrepris par le Secrétaire général.  Le représentant a aussi déploré la dégradation de la situation humanitaire à Gaza.  Son pays fait régulièrement des dons à l’UNRWA, a-t-il indiqué, et le Liechtenstein va décider la semaine prochaine de verser une contribution supplémentaire à l’Office.  Mais le problème principal est celui de l’accès aux populations dans le besoin, a-t-il rappelé, en soulignant que les parties ont l’obligation de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire en vertu du droit international.  Les besoins humanitaires sont urgents et nombreux, a-t-il remarqué.  De l’avis du représentant, la présente session de l’Assemblée sera utile si elle donne lieu à une résolution qui appuie celle du Conseil de sécurité, augmentant ainsi la pression politique sur les belligérants.  Le message doit être clair dans la condamnation des violences, a-t-il ajouté.


M. FARUKH AMIL (Pakistan) a estimé que l’Assemblée est obligée de jouer son rôle en vertu de la Charte, étant donné que le Conseil de sécurité s’est révélé incapable d’assumer ses responsabilités.  Il a dénoncé la campagne de terreur menée par Israël à Gaza.  Ce pays défie les appels de la communauté internationale et viole, en toute impunité, le droit international, a-t-il constaté.  Le Conseil, a-t-il encore dénoncé, s’est une nouvelle fois montré incapable d’agir rapidement et avec détermination pour protéger la population de Gaza.  Il a traîné les pieds alors que la puissance occupante accélérait son offensive à Gaza.  C’est contraint et forcé par les Ministres arabes qu’il a fini par adopter la résolution 1860, a accusé le représentant.  Mais, une nouvelle fois, le Conseil a déçu en faisant d’une farce sa propre résolution, a-t-il regretté. 


Dans ces conditions, a-t-il poursuivi, la communauté internationale doit se demander si elle peut attendre une journée de plus, alors que des civils sont terrorisés par la machine de guerre israélienne.  Non! Le silence serait synonyme de complicité des atrocités commises à Gaza, a dit le représentant.  Il a condamné « cette dernière agression », qui n’est en fait que la poursuite d’une politique réfléchie qu’Israël mène depuis des décennies.  Une action juste ne peut découler que d’une bonne compréhension de la situation.  Il faut rappeler, a-t-il dit, que la population de Gaza a été assiégée et dépossédée de ses maisons.  Les Palestiniens ont souffert des châtiments collectifs aggravés par le blocus.  Les tirs de roquettes ne sont pas qu’un aspect de l’expression de la frustration des Palestiniens, et s’ils ne servent pas la cause palestinienne, ils ne justifient en aucun cas l’usage disproportionné de la force, a dit le représentant du Pakistan. 


C’est Israël qui, le premier, à violé la trêve en ne levant pas le blocus de Gaza, a poursuivi le représentant, en rappelant à ce pays les principes du droit à la légitime défense que sont la proportionnalité, la distinction et la précaution, qui sont tous bafoués à Gaza.  Et, comme si les choses n’étaient pas assez terribles, on parle désormais de l’usage de bombes au phosphore blanc par Israël, a-t-il déploré.  Les faits et les chiffres sont terrifiants et ils exigent une action collective de la communauté internationale.  Si le Conseil de sécurité ne peut pas agir, il revient à l’Assemblée de prendre le relais, en établissant la distinction entre l’agresseur et les victimes, et en demandant un mécanisme de suivi du cessez-le-feu à Gaza.  L’Assemblée peut aussi appuyer la résolution du Conseil des droits de l’homme et celle du Conseil de sécurité, ainsi que leur mise en œuvre intégrale.  À ce stade, la perte la plus énorme serait celle du processus qui devait nous mener à une paix juste, durable et globale, a prévenu le représentant. 


Mme CLARE ANNABEL GATEHOUSE (Australie) a assuré que sa délégation apportait son soutien à l’appel à la cessation des hostilités lancé par le Conseil de sécurité, par le biais de sa résolution 1860.  Elle a estimé que durant cette période critique à Gaza, la communauté internationale, devrait, au cours de cette reprise de session extraordinaire d’urgence, mettre l’accent sur le soutien aux efforts diplomatiques déployés sur le terrain, afin de mettre en œuvre la résolution 1860 du Conseil de sécurité.  Une solution doit être trouvée pour mettre fin aux tirs de roquettes du Hamas et à la contrebande d’armes dans la bande de Gaza, a-t-elle souligné.


Après avoir réaffirmé la nécessité d’une solution de deux États, la représentante de l’Australie a fait part de sa profonde inquiétude pour le sort des populations civiles et a appelé toutes les parties à éviter de mener des actions qui augmenteraient les souffrances déjà endurées par ces populations.  Elle a par ailleurs appelé Israël à faire tout ce qui était en son pouvoir pour assurer la sécurité des Nations Unies et du personnel humanitaire.  Israël, a-t-elle ajouté, doit aussi tout faire pour respecter ses obligations en vertu du droit international humanitaire.  Mme Gatehouse a rappelé, avant de conclure, qu’en janvier dernier, son pays avait annoncé son engagement à verser cinq millions de dollars au titre de l’assistance humanitaire pour la population civile à Gaza. 


M. ANTONIO PEDRO MONTEIRO LIMA (Cap-Vert) a déploré que Gaza soit pilonné au canon et sous les raids aériens, sous les yeux du monde entier, et que la résolution 1860 du Conseil de sécurité reste lette morte.  Face à cette situation qui provoque le désarroi à travers la planète, faisant craindre des réactions incontrôlées, le Cap-Vert demande le cessez-le-feu immédiat et la cessation des hostilités, afin de permettre à la communauté internationale de faire face à la crise humanitaire.  Les populations sont prises au piège, sans vivres, sans abri, sans secours et sans recours, tout ceci au mépris des règles du droit international, et notamment de celles du droit humanitaire, a relevé le représentant.  Il a jugé indispensable de rompre avec le cercle vicieux de la violence, qui accroit l’incertitude concernant les solutions durables recherchées.  Il a aussi considéré que les actions d’Israël s’apparentent à un châtiment collectif, mettant en cause la survie du peuple palestinien.  Le Cap-Vert appuie tous les efforts diplomatiques et la médiation en cours, avec l’espoir qu’ils aboutissent à la paix au Moyen-Orient.  La solution militaire constituant toujours un échec, nous devons continuer de travailler à la paix, a recommandé le représentant, tout en soutenant la solution pacifique au conflit qui viendrait de la création de deux États, la Palestine et Israël, vivant en bon voisinage, en paix et en sécurité.


M. EDUARDI GALVEZ (Chili) a dénoncé « une situation insupportable et inadmissible qui s’aggrave », alors que le Secrétaire général se trouve dans la région pour obtenir un cessez-le-feu.  Regrettant également les tirs de roquettes du Hamas contre les civils israéliens, il a rappelé que son pays a toujours appuyé les efforts visant l’établissement d’une paix durable fondée sur le respect des droits de l’homme, du droit international humanitaire, et des résolutions pertinentes de l’ONU.  Il a lancé un appel aux parties au conflit pour qu’elles respectent les dispositions de la résolution 1860, qui est un recours multilatéral et légitime pour relancer le processus de paix.  Il a aussi lancé un appel à Israël pour qu’il respecte immédiatement la résolution du Conseil des droits de l’homme.  Le représentant a appuyé l’idée de dépêcher une commission d’enquête sur toutes les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, comme l’a demandé le Conseil des droits de l’homme.  Il a demandé à Israël qu’il permette l’accès de l’aide humanitaire à la bande de Gaza, avant de réaffirmer la position chilienne selon laquelle les parties doivent reprendre les négociations sur l’établissement d’une paix digne et définitive.  Il a aussi réaffirmé l’appui de son pays à la création d’un État palestinien et au droit d’Israël de vivre dans des frontières sûres.  Rappelant que le Chili a accueilli, en décembre dernier, la  réunion régionale d’appui à la paix, organisée par le Comité sur les droits inaliénables du peuple palestinien, le représentant a regretté que cet effort ait été contrecarré par les bombardements qui se poursuivent actuellement.  Il a conclu en saluant le travail remarquable du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et de l’UNRWA, et en assurant que son pays continuera à faire des contributions financières à l’assistance aux Palestiniens par le biais du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).


M. AHMED KHALEEL (Maldives) a jugé opportune cette reprise de session de l’Assemblée, vu les conséquences catastrophiques que la crise qui a lieu à Gaza pourrait avoir pour la région et aussi pour la paix et la sécurité internationales.  Les Maldives condamnent l’usage excessif de la force déployée par Israël à Gaza, qui cause des dommages importants et des pertes en vies humaines.  L’escalade de la violence est inacceptable, a déclaré le représentant, en condamnant notamment les attaques contre des écoles, des convois humanitaires et les bureaux de l’ONU.  Ces agressions représentent un mépris flagrant du droit international, et il faut qu’Israël respecte ses obligations à cet égard, a dit le représentant.  Il faut aussi que la communauté internationale prenne des mesures pour assurer l’application de la résolution 1860 du Conseil de sécurité, a demandé M. Khaleel.  Le représentant s’est aussi félicité de la résolution adoptée par le Conseil des droits de l’homme, qui demande une enquête sur les violations du droit international par Israël.  Le représentant a enfin soutenu la solution de la création d’un État palestinien indépendant vivant dans la paix avec Israël, et a estimé que seul le dialogue peut permettre d’aboutir à une solution pacifique au Moyen-Orient. 


Mme MONA JUUL (Norvège) a rappelé les termes de la résolution 1860 du Conseil de sécurité, avant de demander sa pleine mise en œuvre.  Le Hamas, a-t-elle dit, doit cesser ses tirs de roquettes contre les civils israéliens.  Israël doit, pour sa part, cesser ses bombardements sur Gaza et en retirer ses Forces.  Plaçant tous les espoirs de sa délégation dans l’initiative du Président égyptien, la représentante a indiqué qu’en tant que présidente du Comité de liaison, la Norvège est prête à convoquer une conférence internationale de donateurs pour mobiliser l’appui international à la reconstruction de Gaza.  L’assistance humanitaire doit être acheminée par le biais des agences de l’ONU opérant sur le terrain, a-t-elle insisté.  Le droit international humanitaire est clair, a-t-elle poursuivi: les civils doivent être protégés.  Elle a condamné le bombardement du siège de l’UNRWA, qui est « la bouée de secours et le filet de sécurité des réfugiés palestiniens ».  Elle a aussi fermement condamné le bombardement par Israël de l’hôpital Al–Qods, géré par le Croissant-rouge palestinien.  Ces attaques sont totalement inacceptables et contraires au droit international, a tranché la représentante. 


M. JOSEPH NSEGIMANA (Rwanda), parlant au nom du Groupe des États d’Afrique, a fermement condamné les pertes en vies humaines survenues parmi les populations palestinienne et israélienne, et a appelé à une cessation immédiate des hostilités.  Il a noté, avec regret, que huit jours après l’adoption de la résolution 1860 par le Conseil de sécurité, très peu de progrès ait été enregistré.  Il a donc lancé un appel aux participants à la session extraordinaire d’urgence pour qu’ils assurent une mise en œuvre immédiate et inconditionnelle de la résolution du Conseil.  M. Nsegimana a lancé un dernier appel aux parties pour qu’elles cessent toutes les activités militaires et suivent la voie d’une paix guidée par les efforts diplomatiques actuels, dont l’initiative du Président égyptien.  Il s’est aussi félicité des efforts du Secrétaire général et des autres membres de la communauté internationale, avant de rendre hommage à l’UNRWA et à toutes les organisations humanitaires qui s’activent sur le terrain pour alléger les souffrances de la population de Gaza. 


M. JOHN SAWERS (Royaume-Uni) a attiré l’attention de l’Assemblée sur la résolution 1860 du Conseil de sécurité dont son pays est auteur.  La résolution est claire, a-t-il dit: elle appelle le Hamas à cesser ses attaques et les Israéliens à mettre fin à leurs actes militaires.  Il s’est félicité des efforts du Président égyptien pour obtenir un cessez-le-feu.  Il ne sera pas facile de rendre ce cessez-le-feu durable, a-t-il convenu, mais les parties et la communauté internationale doivent relever le défi.  Il faudra des actions concrètes pour améliorer la sécurité et pour arrêter la contrebande d’armes à Gaza.  Parallèlement, il faudra ouvrir les points de passage pour permettre le mouvement des biens et des personnes vers Gaza.  S’agissant de la situation humanitaire qu’il a qualifiée de « désespérée », le représentant a indiqué que son pays a déjà débloqué une somme additionnelle de 10 millions de dollars pour répondre aux besoins les plus urgents.  Promettant l’appui du Royaume-Uni aux Nations Unies et aux agences humanitaires, il a prévenu que seuls un cessez-le-feu permanent et l’ouverture des points de passage permettront des progrès durables. 


Tout en ne voulant pas limiter la liberté d’expression de l’Assemblée générale et en se gardant de s’engager dans les négociations sur un projet de résolution qui devrait bénéficier d’un large appui, le représentant s’est néanmoins senti obligé de souligner les limites que l’Article 12 de la Charte des Nations Unies impose à l’action de l’Assemblée générale sur des questions dont le Conseil de sécurité « s’occupe ».  Le travail du Conseil sur la situation à Gaza se poursuit, a-t-il souligné.  L’adoption de la résolution 1860 a été suivie de discussions supplémentaires au sein du Conseil, a-t-il estimé.  Le Secrétaire général a parlé au Conseil avant sa visite dans la région et ses membres ont eu l’occasion de lui donner leurs points de vue.  Hier, le Conseil s’est une nouvelle fois réuni pour entendre les dernières informations sur la situation après les attaques contre les locaux des Nations Unies.  À l’issue de cette réunion, le Président du Conseil s’est adressé à la presse.  Le Conseil demeure saisi de la question et est prêt à réfléchir au type de mesures qui seront nécessaires pour avancer, ceci à la lumière des conclusions que le Secrétaire général lui présentera.  Il faut donc, a conclu le représentant, faire en sorte que l’Assemblée générale travaille en appui de la résolution 1860 du Conseil, qui offre un bon cadre pour l’action collective.  Le représentant a appelé à la mise en œuvre urgente de ce texte. 


M. YUKIO TAKASU (Japon) a déploré le nombre élevé de victimes à Gaza, et a condamné toute violence dirigée vers des civils.  Nous soutenons pleinement les activités de l’UNRWA et jugeons inacceptable ce qui s’est produit hier dans ses bâtiments, a-t-il ajouté.  Il a appelé à l’instauration d’un cessez-le-feu durable et pleinement respecté, appuyant la résolution 1860 du Conseil de sécurité.  Le Japon œuvrera de concert avec la communauté internationale pour le faire respecter, a-t-il assuré.  Nous admirons plusieurs des initiatives diplomatiques en cours, notamment celle de l’Égypte, a aussi indiqué le représentant.  Il a également salué les efforts du Secrétaire général de l’ONU, qui se trouve en ce moment dans la région.  Pour aider les habitants de Gaza, le Japon va verser 10 millions de dollars à l’aide humanitaire, dont 3 millions alloués directement à l’UNRWA, a enfin annoncé le représentant.


M. JEAN-FRANCIS RÉGIS ZINSOU (Bénin) s’est dit sensible à la souffrance des victimes de la crise qui est l’objet du débat d’aujourd’hui.  Le droit de tout État d’exercer sa légitime défense doit se faire dans le strict respect du droit international et des droits de l’homme, a-t-il rappelé, précisant que ce n’est pas ce qu’on constate à Gaza.  Le Bénin condamne toutes ces violations du droit international et engage les Nations Unies à procéder à des investigations sur ce qui se passe dans la bande de Gaza.  Il a souhaité que tous les pays qui ont une influence au Moyen-Orient fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour faire respecter le droit.  Il a aussi souhaité que la résolution 1860 du Conseil de sécurité soit pleinement respectée, afin notamment de permettre la distribution de l’aide humanitaire.  Le Conseil de sécurité devrait user de tous les pouvoirs à sa disposition pour faire cesser la situation actuelle, a-t-il aussi estimé.  Le Bénin soutient les efforts engagés pour une solution diplomatique de la crise, comme le plan franco-égyptien et les efforts du Secrétaire général dans la région, a dit M. Zinsou.  La solution en la matière doit faire droit aux aspirations des uns et des autres, a-t-il préconisé.  Il a souhaité que les éléments négociés à Annapolis soient appliqués.  La priorité doit être de faire cesser l’effusion de sang et d’éteindre tous les foyers de tension au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.  Il s’est enfin associé au projet de résolution présenté par le Président de l’Assemblée générale.


M. ABDERRAHIM OULDHADRAMI (Mauritanie) a salué les efforts du Secrétaire général pour passer au-delà du statu quo.  Il s’est en effet dit préoccupé par les souffrances qu’endure le peuple palestinien.  La guerre se poursuit en dépassant toutes les limites et ce, en dépit des appels lancés par les peuples du monde, les organisations non gouvernementales (ONG) et les organisations humanitaires.  Cette guerre perpétue la culture de la violence dans un monde où les peuples souhaitent vivre pacifiquement.  Cette réunion, a rappelé le représentant, est organisée après trois semaines de combats et la mort de plus de 1 000 civils sans défense.  Le peuple palestinien a besoin d’une légitimité internationale pour pouvoir vivre en paix et en sécurité et échapper à ce type d’agressions haineuses, a souligné le représentant. 


Le représentant a appelé les Nations Unies à agir sans tarder pour mettre un terme à ce « bain de sang », en estimant que cela exige la pleine mise en œuvre de la résolution 1860 du Conseil de sécurité.  Il a donc demandé à l’Assemblée générale de faire tout son possible pour assurer la pleine mise en œuvre du texte.  Étant donné l’ampleur des destructions, le représentant a jugé important de convoquer, dès que possible, une conférence internationale des donateurs.  Il a conclu en prévenant que personne ne sortira vainqueur de cette guerre.  Israël doit adhérer à l’Initiative de paix arabe et mettre en œuvre toutes les résolutions pertinentes de l’ONU.  Le représentant a aussi indiqué que son pays vient de faire acheminer huit camions d’aide humanitaire vers Gaza, malgré ses ressources limitées.


M. PAUL ROBERT TIENDREBEOGO (Burkina Faso) a rappelé que le Burkina Faso avait toujours exprimé sa condamnation du recours à la force par les deux parties, et a noté le caractère disproportionné des frappes israéliennes.  Aujourd’hui le bilan est très lourd, a-t-il noté.  Si nous déplorons les morts du coté israélien, force est de reconnaître que ce sont les civils de Gaza qui paient le plus lourd tribut.  Les violations des droits de l’homme et du droit humanitaire sont inacceptables parce qu’injustifiables, a-t-il déclaré.  Nous condamnons fermement le fait de prendre pour cible des écoles, des hôpitaux, des organes de presse, et des locaux de l’ONU.  Humainement et moralement, personne ne peut rester indifférent ni à la situation des Palestiniens de Gaza ni aux roquettes tirées contre Israël.  C’est pourquoi, en tant que membre du Conseil de sécurité, le Burkina Faso à voté en faveur de la résolution 1860, jugeant qu’elle offrait l’occasion au Conseil de joindre sa voix à celles qui ont exprimé leur préoccupation.  C’est aussi pourquoi notre pays a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à une réaction urgente sur le plan humanitaire.  M. Tiendrebeogo a cependant regretté que les parties n’aient pas accepté ce texte.  Le représentant a aussi soutenu les initiatives en cours sur le plan diplomatique, en particulier celle du président Moubarak et les efforts du Secrétaire général de l’ONU.  Il a aussi jugé intéressante l’idée de mettre en place un mécanisme international de surveillance du cessez-le-feu.


M. PARK IN-KOOK (République de Corée) a joint sa voix à celle du Secrétaire général pour dire le choc et la colère ressentis par sa délégation après le bombardement du siège de l’UNRWA à Gaza.  Il a ensuite fermement appuyé les efforts que déploie la communauté internationale pour mettre fin à cette situation tragique.  Il s’est donc félicité de la résolution 1860 du Conseil de sécurité, en appelant les parties à la mettre en œuvre.  Il a aussi salué les efforts diplomatiques en cours déployés par l’Égypte, la France et d’autres parties pour obtenir un cessez-le-feu durable, travailler à la réconciliation et reprendre les initiatives de paix régionales.  Après avoir tout particulièrement salué les efforts du Secrétaire général, le représentant a rappelé que son pays a déjà acheminé quelque 300 000 dollars d’aide humanitaire à Gaza.  Il a conclu en se disant préoccupé par l’impact des combats actuels sur les perspectives de paix et de stabilité dans la région.  Seule une solution politique négociée apportera la paix, a-t-il prévenu, en ajoutant que cette solution doit se fonder sur le processus d’Annapolis et être conforme aux termes de référence de la Conférence de Madrid, aux résolutions du Conseil de sécurité, et à la Feuille de route du Quatuor.  La solution, a-t-il ajouté, doit conduire à l’édification d’un État palestinien indépendant, démocratique et viable vivant côte à côte avec Israël, dans la paix et la sécurité. 


M. GIANCARLO SOLER TORRIJOS (Panama) a condamné le non-respect du cessez-le-feu, et a lancé un appel à Israël et au Hamas pour qu’ils mettent fin aux violences et permettent l’acheminement de l’aide humanitaire.  Le lancement de roquettes contre des civils israéliens ne justifie pas les destructions et les morts de tant de civils palestiniens, a-t-il souligné.  Le droit international impose des limites au droit à la légitime défense, a-t-il ajouté.  Panama reconnaît les efforts des partenaires régionaux, et ceux déployés en Europe et en Amérique latine, et espère que cela permette de parvenir à une solution durable.  La multiplication de ces mesures incitatives indique cependant que le Conseil de sécurité ne remplit pas complètement ses tâches, a-t-il estimé, rappelant que la résolution adoptée par cet organe est restée lettre morte.


M. KEITH MITCHELL (Grenade), parlant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a attiré l’attention de l’Assemblée générale sur la déclaration du 9 janvier des Ministres des affaires étrangères de la CARICOM.  Il a exprimé sa profonde préoccupation face aux attaques lancées à Gaza et dans le sud d’Israël.  Il a déploré les pertes en vies humaines parmi les populations civiles, et a condamné les attaques délibérées contre l’ONU.  La CARICOM, a-t-il dit, appuie les appels au cessez-le-feu immédiat, et est horrifiée par le mépris qu’affiche Israël à l’égard de cette demande légitime.  Le représentant a donc appelé l’ONU à ne pas accepter une telle conduite « éhontée ».  Il a espéré que l’Assemblée assumera ses obligations dans le domaine du maintien de la paix.  La paix est l’aspiration sincère des peuples courageux qui souffrent depuis longtemps dans la région du Moyen-Orient, a-t-il estimé.  Il a exhorté les parties à déployer tous les efforts pour remettre le processus de paix en marche, en s’entendant sur un calendrier clair.  Le blocus de Gaza doit être levé et des mesures doivent être prises pour y permettre l’assistance humanitaire.  Personne ne sortira vainqueur de cette guerre, car la paix ne viendra que de la création d’un État palestinien vivant côte à côte avec Israël, dans la paix et la sécurité.


M. MOHAMED TOIHIRI (Comores) s’est demandé combien de temps encore la communauté internationale allait continuer à assister, impuissante, à l’horreur quotidienne de l’hécatombe dont est victime la population civile de Gaza.  Trop c’est trop, a-t-il dit, le comble de l’horreur est atteint!  Il a donc demandé, outre les exigences de la résolution 1860, la mise en place d’une commission internationale pour enquêter sur les violations du droit international à Gaza, ainsi que sur celles commises contre le droit international humanitaire.  M. Toihiri a ensuite demandé un effort considérable de la communauté internationale pour contribuer à la reconstruction rapide de Gaza.  Le représentant a tenu à dire que le blocus imposé à Gaza est la cause principale de la crise actuelle. 


Mme PAULA PARVIAINEN (Finlande) a estimé essentiel que la résolution 1860 du Conseil de sécurité soit mise en œuvre pleinement.  Il faut notamment garantir un acheminement sûr de l’aide humanitaire.  La Finlande condamne les bombardements par Israël des locaux de l’UNRWA, a déclaré la représentante.  Pour aider cet organe de l’ONU, la Finlande prépare une contribution, a-t-elle indiqué.  La représentante a aussi souhaité encourager la réconciliation interpalestinienne, espérant que la solution au conflit israélo-palestinien serait basée sur le processus d’Annapolis.  Elle a aussi soutenu tous les efforts menés actuellement pour arriver à un cessez-le-feu permanent dans la région.


M. GIULIO TERZI SANT’AGATA (Italie) s’est dit extrêmement préoccupé par la grave situation humanitaire à Gaza et par l’augmentation dramatique du nombre des victimes civiles.  Il a appelé à la protection des hôpitaux, des écoles et des complexes publics, « qui ne devraient jamais être utilisés à des fins militaires ».  Toutes les parties doivent répondre à l’appel lancé dans la résolution 1860, car il n’y pas d’alternative au processus de paix.  L’Italie, a indiqué le représentant, a contribué à hauteur de trois millions d’euros versés en urgence en faveur des agences de l’ONU et du Croissant-Rouge palestinien.  L’Italie compte d’ailleurs acheminer une aide supplémentaire, a-t-il conclu, en appuyant le plan du Président égyptien Hosni Moubarak.  Il a aussi souligné la validité de la Feuille de route du Quatuor et de l’Initiative de paix arabe, qui constituent une base solide pour la paix.  Il a enfin salué les efforts du Secrétaire général, avant de promettre que l’Italie fera tous les efforts possibles pour obtenir la réouverture du point de passage de Rafah et rétablir la mission européenne à laquelle elle avait substantiellement contribué en son temps.  


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a joint la voix de sa délégation aux autres qui, dans la communauté internationale, appellent à un cessez-le-feu immédiat et au retrait des Forces israéliennes de Gaza, conformément à la résolution 1860 du Conseil de sécurité.  Il a regretté les actes de violence ayant causé de nombreux dommages parmi les populations civiles, et a condamné à la fois les tirs de roquettes du Hamas et les opérations militaires israéliennes.  Les deux doivent cesser, a-t-il insisté.


Le représentant a invité l’ensemble des parties à user de leur pouvoir pour atténuer les effets de la dramatique situation humanitaire actuelle.  À cet effet, il a encouragé Israël à créer les conditions nécessaires au passage des produits et médicaments destinés aux populations de Gaza affectées.  Plus concrètement, en réponse à l’appel d’urgence lancé par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, le délégué a annoncé que son pays avait décidé d’allouer 400 000 dollars, au titre de sa contribution.  Aucune solution militaire ne peut résoudre le conflit au Moyen-Orient, a-t-il déclaré.  Le Portugal continuera, aux côtés de l’Union européenne, à soutenir les initiatives diplomatiques ayant pour objectif de mettre fin à la crise et d’éviter tout risque de radicalisation.


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a déploré la violence qui continue de s’aggraver a Gaza, relevant qu’Israël y bafoue le droit humanitaire.  L’aide humanitaire n’est pas acheminée et les civils sont directement ciblés par les bombardements, a-t-il rappelé, dénonçant aussi les attaques lancées contre les bâtiments de l’UNRWA hier.  Il a noté que les organes de l’ONU font état de pénuries en eau et en vivres à Gaza.  Il a aussi remarqué que les perspectives de paix s’amenuisent.  L’Afghanistan condamne tous les actes de violence visant les civils, et demande la mise en œuvre de la résolution 1860 du Conseil de sécurité, a-t-il dit.  Il a souhaité en outre que l’assistance humanitaire puisse atteindre ceux qui en ont besoin.  Le représentant a aussi appelé au respect du droit international humanitaire, et notamment au respect de la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils.  Une fois qu’on aura un cessez-le-feu, il faudra accentuer les efforts pour arriver à une solution durable, a-t-il recommandé.  Le représentant s’est aussi félicité des initiatives des États arabes, et notamment de celle de l’Égypte.  Il a exprimé son soutien aux efforts du Secrétaire général de l’ONU.


M. JUAN ANTONIO YÁÑEZ-BARNUEVO (Espagne) a rappelé le rejet par l’Espagne des conduites irresponsables qui ont conduit à une rupture de la trêve et à une réaction disproportionnée.  Cela a eu pour conséquence de faire sombrer la région dans le désespoir et la frustration, a-t-il regretté.  Il a rappelé le principe selon lequel la population civile ne doit pas être prise en otage.  Depuis le 27 décembre, le Gouvernement espagnol s’est présenté comme interlocuteur dans la région, en maintenant le contact permanent avec les parties, a-t-il indiqué.  Concernant l’aide humanitaire, l’Espagne a pu acheminer des biens d’assistance d’une valeur de 5 millions d’euros par le biais de l’UNRWA, et de 1,5 million d’euros par le biais du CICR.  Le représentant a rendu hommage au personnel humanitaire et à celui des Nations Unies, et a dit que sa délégation partageait l’indignation collective concernant les attaques subies de la part d’Israël.  Après l’adoption de la résolution 1860 par le Conseil de sécurité, le Gouvernement espagnol a soutenu les initiatives en cours, a encore précisé le représentant.  Le Premier Ministre a reçu le Président Abbas, a-t-il indiqué, et le Ministre espagnol des affaires étrangères a effectué un voyage dans la région du 12 au 14 janvier.  Le représentant a annoncé la disponibilité de l’Espagne, qui pourrait participer au mécanisme international de contrôle du cessez-le-feu, sur la base d’un accord des parties.  Le Gouvernement va œuvrer, sans répit, en tirant profit des liens étroits qu’il a avec les parties.  L’Espagne sera prête à appuyer une déclaration de l’Assemblée générale sur la crise de Gaza, à condition qu’il y ait un large soutien des États Membres.


Mme SANJA STIGLIC (Slovénie) a accueilli avec satisfaction l’adoption de la résolution 1860 du Conseil de sécurité, et a appelé toutes les parties au conflit à cesser immédiatement tous les actes de violence, et à respecter les exigences imposées par ladite résolution.  Elle a fermement condamné les attaques israéliennes contre les hôpitaux et les écoles, et contre le personnel et les bâtiments de l’ONU et du CICR.  Elle s’est dite consternée par la situation humanitaire à Gaza où la souffrance des populations s’est accrue au fil des jours.  Par ailleurs, elle s’est déclarée satisfaite de l’instauration par Israël d’une pause de trois heures, pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire.  Mme Stiglic, qui a demandé la libre circulation et la sécurité du personnel humanitaire, a également apporté son soutien aux activités menées par le Secrétaire général dans la région, et aux efforts diplomatiques entrepris par l’Égypte pour arriver à la conclusion d’un cessez-le-feu durable.


M. PAUL KAVANAGH (Irlande) a lancé un appel urgent à Israël et au Hamas pour qu’ils répondent immédiatement à l’appel lancé dans la résolution 1860 et acceptent de cesser toutes les hostilités à Gaza et contre la population du sud d’Israël.  La situation humanitaire « horrible » qui prévaut à Gaza n’exige rien de moins, a-t-il souligné.  Il a salué les initiatives diplomatiques en cours, en particulier celles de l’Égypte et de la France.  Il s’est particulièrement félicité du leadership du Secrétaire général qui se trouve dans la région.  Il a rappelé aux belligérants leur obligation de respecter le droit international humanitaire, y compris la facilitation des opérations d’assistance et de l’accès humanitaire.  Il est tout aussi important, a-t-il estimé, que des incidents tels que le bombardement des installations de l’ONU et les attaques contre le personnel médical, alors qu’il est dans l’exercice de ses fonctions, fassent l’objet d’une enquête de la part de la communauté internationale. 


Le représentant a rappelé que son Gouvernement a annoncé une contribution d’urgence de 500 000 euros à l’ONU pour atténuer les conséquences de la crise humanitaire actuelle à Gaza.  L’expérience irlandaise, a-t-il conclu, a prouvé que la violence ne fait qu’exacerber les conflits, et qu’il n’y a pas de solutions militaires au conflit israélo-palestinien, à Gaza ou ailleurs.  Seul un processus de paix vigoureux peut mener à des progrès vers une paix durable au Moyen-Orient.  Dans ce cadre, l’unité palestinienne demeure essentielle, non seulement pour réunir Gaza et la Cisjordanie, mais aussi pour jeter une base solide et réaliste soutenant les efforts visant un accord sur le statut final. 


M. JOHN MOURIKIS (Grèce) a estimé que, s’agissant de cette crise, la communauté internationale devrait parler d’une seule voix, en condamnant tous les actes de violence qui provoquent des pertes civiles.  Un cessez-le-feu immédiat serait une première étape dans la bonne direction, a-t-il précisé, avant d’ajouter que le processus de paix devrait être renforcé.  À cet égard, le représentant a appuyé la récente initiative enclenchée par les Présidents Sarkozy et Moubarak, ainsi que les efforts entrepris par le Secrétaire général de l’ONU sur le terrain.  Il a rappelé ensuite que la Grèce avait été l’un des premiers pays à envoyer une aide humanitaire dans la région et était prête à contribuer davantage.  M. Mourikis a appelé toutes les parties à respecter les résolutions existantes et à redoubler d’efforts pour rétablir la paix et la stabilité au Moyen-Orient.


Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) a dénoncé la violence et la crise qui sévissent à Gaza.  Un cessez-le-feu durable et pleinement respecté doit être instauré immédiatement, a-t-elle demandé.  Elle a aussi souhaité que le droit international, et notamment le droit humanitaire, ne reste pas plus longtemps lettre morte, et que soit respecté notamment le principe de proportionnalité.  Le fait que l’UNRWA soit la cible de tirs est purement inacceptable, a-t-elle aussi déclaré.  La représentante a enfin estimé qu’aucun gagnant ne peut ressortir de cet affrontement.  Une paix durable ne peut être que le fruit d’un processus politique, a-t-elle ajouté.


M. PIETER De KLERK (Pays-Bas) a déclaré que les tirs de roquettes du Hamas contre des civils israéliens sont un acte terroriste contre lequel Israël peut se défendre conformément au droit international qui demande, cependant aussi, que l’on épargne les civils.  Il a indiqué l’appui de sa délégation à la résolution 1860 du Conseil de sécurité, ainsi qu’aux initiatives diplomatiques qui peuvent mener à un cessez-le-feu, au retrait des Forces israéliennes de Gaza et à la cessation des tirs des roquettes par le Hamas.  Le représentant a déploré le bombardement « terrible » des locaux de l’ONU à Gaza, qui met en péril l’acheminement déjà difficile de l’aide humanitaire.  Il a demandé une enquête indépendante pour tous les cas où les organisations des Nations Unies et les autres organisations humanitaires sont victimes des armes des belligérants.  Il a réitéré la détermination de son pays à contribuer à la mise en œuvre de mécanismes pour éviter que ne se reproduise, dans l’avenir, la situation actuelle, notamment par la surveillance des frontières pour lutter contre la contrebande d’armes.


M. THOMAS MATUSSEK (Allemagne) a déploré les souffrances infligées à tous les civils du fait de l’escalade de la violence à Gaza, et a dit que son pays exigeait un cessez-le-feu immédiat.  Il faut que cessent les attaques lancées par le Hamas vers Israël, ainsi que les tirs des Forces israéliennes sur Gaza, a-t-il demandé.  L’Union européenne est prête à redéployer la mission EUBAM vers Rafah, pour y permettre l’ouverture d’un point de passage, et l’Allemagne est prête à y participer, a-t-il annoncé.  Le représentant a aussi soutenu l’initiative de l’Égypte, espérant qu’elle mènera bientôt à un cessez-le-feu et à des accords durables.  Il faut aussi que des mesures immédiates soient prises pour aider la population à Gaza sur le plan humanitaire, a dit M. Matussek.  L’Allemagne a apporté une contribution de 11 millions d’euros aux efforts humanitaires, a-t-il indiqué.  Le représentant a enfin souligné qu’il est capital d’accélérer le processus de paix, en se basant sur les termes arrêtés à Annapolis.


M. RENÉ DINESEN (Danemark) a appelé à l’instauration d’un cessez-le-feu immédiat, permanent et durable, qui soit de nature à garantir la sécurité à la fois d’Israël et des Palestiniens.  Il a appuyé le droit d’Israël à se défendre contre les roquettes et les attaques terroristes, à condition qu’il s’exerce dans les limites fixées par le droit international humanitaire.  Dans ce contexte, une attention spéciale doit être accordée à la protection des civils, a souligné le représentant, qui a enjoint Israël de faire tout son possible pour améliorer la situation humanitaire et à garantir un accès sans entrave à la distribution de l’aide aux Palestiniens.  Au-delà de l’urgence de la situation, nous devons également penser à la reconstruction de Gaza, à la réouverture des frontières et à la lutte contre le trafic d’armes, a ajouté M. Dinesen.


M. MINAS HADJIMICHAEL (Chypre) s’est dit préoccupé par la non-application de la résolution 1860 du Conseil de sécurité, ce qui montre les lacunes du système de sécurité collective.  Condamnant le recours disproportionné à la force par Israël et les attaques contre les locaux de l’ONU, le représentant a demandé une enquête impartiale sur toutes les violations du droit international.  Tout en saluant la pause de trois heures décrétée par Israël pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire, il a néanmoins souligné son insuffisance.  Il a réclamé l’ouverture de tous les points de passage vers Gaza, qui doit rester au sein des territoires contrôlés par l’Autorité palestinienne.  Il a conclu en saluant les efforts internationaux pour obtenir un cessez-le-feu immédiat.


M. JUSTIN N. SERUHERE (République-Unie de Tanzanie) s’alignant sur la déclaration faite par le Rwanda, au nom du Groupe des États d’Afrique, s’est dit profondément consterné par la crise de Gaza, qui constitue une menace contre la paix et la sécurité de la région du Moyen-Orient tout entière.  Il est important que la communauté internationale agisse collectivement et rapidement pour arrêter le conflit et mettre fin aux souffrances de la population de Gaza, a-t-il dit.  Il a en outre déclaré que son pays était attaché au principe de la création de deux États, la Palestine et Israël, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.  En conclusion il a affirmé que la résolution de la question de la Palestine était essentielle à la réalisation d’une paix durable au Moyen-Orient.


Mme KIRSTY GRAHAM (Nouvelle-Zélande) a appuyé fermement la résolution 1860 du Conseil de sécurité et son appel à un cessez-le-feu durable.  Elle s’est préoccupée du nombre de morts et de blessés parmi les civils palestiniens, demandant l’arrêt des combats et le retrait d’Israël de Gaza.  La représentante s’est particulièrement inquiétée de l’attaque lancée contre l’UNRWA.  Il incombe aux deux parties de permettre l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire, a-t-elle affirmé.  Nous appuyons l’appel pour qu’une enquête soit menée sur les violations du droit international, a-t-elle dit.  Elle a enfin demandé à Israël et au Hamas de renoncer à la violence.


M. PER ÖRNÉUS (Suède) s’est félicité de la résolution 1860 du Conseil, et a demandé sa pleine mise en œuvre.  Il a appuyé les efforts régionaux et internationaux actuels, y compris ceux du Secrétaire général.  Il a souligné la nécessité de réactiver le processus de paix et d’encourager la réconciliation interpalestinienne.  Préoccupé par la situation humanitaire à Gaza, il s’est attardé sur celle des enfants, qui représentent 60% de la population.  Il est inacceptable, a-t-il dit, que l’UNRWA, principal acteur de l’ONU à Gaza aujourd’hui, soit pris pour cible.  Il s’agit d’une violation claire du droit international humanitaire, a-t-il insisté, avant de souligner que conformément à ce droit, tous les civils, les blessés, les malades, le personnel médical et les hôpitaux doivent être protégés. 


M. JAN GRAULS (Belgique) a condamné vivement l’escalade de la violence à Gaza.  Il a jugé la situation sur le terrain manifestement contraire au droit international humanitaire, rappelant les informations choquantes concernant les attaques lancées contre le personnel humanitaire et celui de l’UNRWA.  La Belgique appelle à un cessez-le-feu immédiat et durable, conformément à la résolution 1860 du Conseil de sécurité, qui doit être mise en œuvre au plus vite, a-t-il dit.  Les deux parties doivent cesser toutes les opérations militaires et permettre l’acheminement de l’aide humanitaire, a exigé le représentant.  Il a soutenu les efforts diplomatiques en cours en vue d’arriver à un cessez-le-feu.  Enfin, le représentant a indiqué que la Belgique a procédé à l’évacuation d’enfants de la bande de Gaza, enfants qui ont été accueillis dans des hôpitaux belges.


M. SAVIOUR F. BORG (Malte) a condamné, une nouvelle fois, les tirs de roquettes du Hamas contre les civils israéliens, tout en soulignant qu’aucune réaction ne peut, quant à elle, dépasser les limites de l’acceptable.  Le représentant a salué les efforts du Secrétaire général et du Président de l’Égypte.  Il a aussi salué le travail du personnel de l’ONU à Gaza, en soulignant, en particulier, celui accompli par l’UNRWA.  Il a souhaité que la résolution 1860 du Conseil de sécurité soit pleinement mise en œuvre.  La situation sur le terrain exige que le respect des engagements pris par toutes les parties concernées soit suivi par un mécanisme international de surveillance, a-t-il estimé, avant de juger important que le processus de paix au Moyen-Orient, fondé sur l’Initiative de paix arabe et les Accords conclus lors de la Conférence d’Annapolis, reprenne aussi tôt que possible, et soit poursuivi vigoureusement.  Le règlement du conflit ne peut venir que d’un dialogue pacifique dont l’objectif ultime et principal doit être la création d’un État palestinien vivant côte à côte avec Israël, dans la paix et la sécurité. 


Mme CAROLINE ZIADE (Liban) a rappelé la responsabilité majeure qu’a la communauté internationale de faire face à l’agression israélienne.  Nous devons fournir une assistance au peuple palestinien, a-t-elle ajouté.  Nous voulons que la résolution qui nous est proposée ici soit efficace, et ne passe pas sous silence, les droits fondamentaux donnés à l’Assemblée par la Charte de l’ONU.  Nous n’épargnerons aucun effort dans notre solidarité avec le peuple palestinien pour alléger les souffrances qu’il subit.  Nous avons ainsi décidé de lui fournir une assistance pour un montant d’un million de dollars.  De plus, le Ministre des affaires étrangères libanais a participé aux négociations lorsque le texte de la résolution du Conseil de sécurité a été discuté.  La représentante a ensuite fait le parallèle entre les souffrances des Palestiniens et celles endurées par les Libanais du fait des agissements d’Israël.  Il faut dissuader Israël de ses pratiques criminelles, a-t-elle demandé.  Il y a quelques heures le Liban a accueilli le Secrétaire général de l’ONU, a remarqué la représentante, en soulignant le rôle que joue son pays dans les efforts déployés en vue de trouver une solution.  Le Liban a réaffirmé son engagement à l’égard de la légitimité internationale comme moyen de résoudre les conflits, a-t-elle enfin déclaré.


Mgr CELESTINO MIGLIORE (Observateur permanent du Saint-Siège) a d’abord fait part de la solidarité du Saint-Siège avec les civils des régions où sévit la crise, et qui payent le prix fort de ce conflit.  Après avoir rappelé que le Saint-Siège avait soutenu le contenu, ainsi que la démarche poursuivie par la résolution 1860, il a expliqué que les deux parties avaient manqué à leur obligation de faire la distinction entre les cibles civiles et les cibles militaires.  Aussi les a-t-il appelé à respecter ces obligations internationales.  Monseigneur Celestino Migliore a, par ailleurs, mis sur le compte du manque de courage et de volonté politique de la part des principaux acteurs, l’échec des nombreuses et précédentes tentatives de paix entre Israéliens et Palestiniens.  Il a conclu sa déclaration en estimant que les Nations Unies avaient la capacité d’emmener les parties à la conclusion et au respect d’un cessez-le-feu, et qu’elles pouvaient également poser les bases de négociations et d’accords futurs entre les parties, et aussi, veiller à l’efficacité de l’assistance humanitaire.


Déclarations et explications de vote


Le représentant du Venezuela a déclaré qu’il était convaincu que la plupart des Membres de l’Assemblée voteraient en faveur du retrait des Forces israéliennes de Gaza.  Or, il semble que la majorité se soit prononcée pour le texte présenté par l’Égypte.  C’est la raison pour laquelle ma délégation s’est abstenue, a-t-il dit.


L’Observateur de la Palestine a félicité le Président d’avoir accompli ce qu’il souhaitait accomplir.  La résolution a emporté la quasi-totalité des voix, s’est-il réjoui, en remerciant toutes les délégations qui ont voté en faveur du texte, et en disant comprendre que celles qui se sont abstenues sont tout aussi favorables à la mise œuvre intégrale de la résolution 1860.  Si Israël ne se plie pas à cette résolution, l’Autorité palestinienne retournera devant le Conseil de sécurité pour lui demander d’invoquer le Chapitre VII de la Charte, a affirmé l’Observateur.


Le représentant de Cuba a avoué qu’il préférait le texte présenté par l’Équateur, car il s’agissait de la formulation la plus conforme à la position du Mouvement des pays non alignés, par rapport à la situation « horrible » qui prévaut à Gaza.  C’est la raison pour laquelle Cuba a voté contre la priorité accordée au texte de l’Égypte.  Mais pour exprimer la solidarité avec la cause palestinienne et la ferme condamnation de ce qui se passe à Gaza, Cuba s’est finalement prononcé en faveur du texte. 


Le représentant de la République islamique d’Iran a félicité le Président de son travail, son sens des responsabilités et sa compassion pour le peuple de Gaza.  L’Iran avait l’espoir d’adopter un texte plus vigoureux pour faire cesser le massacre à Gaza et compenser l’inaction du Conseil.  Malheureusement, la résolution adoptée n’était pas à la hauteur des attentes de l’Iran, et c’est pourquoi sa délégation s’est abstenue.  Tous les problèmes viennent de l’occupation israélienne, a-t-il tenu à rappelé, en soulignant que, dans ce contexte, tous les espoirs de paix resteront vains. 


La représentante d’Israël a reproché aux intervenants d’avoir cédé à la rhétorique en fermant les yeux sur la réalité.  Israël n’avait pas le choix quand il a réalisé que c’est la sécurité de son peuple qui était en jeu.  Par ailleurs, l’Article 12 de la Charte prévoit que l’Assemblée ne se prononce pas sur une question tant que le Conseil en est saisi.  La résolution, a estimé la représentante, est tout à fait déséquilibrée puisqu’elle se garde bien de mentionner les tirs de roquettes du Hamas, ses caches d’armes dans les mosquées et sa contrebande d’armes.  Tout ceci remet en cause la pertinence des travaux de l’Assemblée générale qui préjuge, ainsi, de l’issue des négociations qu’Israël mène en ce moment.  Des progrès se font sur le terrain et la lutte contre le terrorisme est une entreprise reconnue par la communauté internationale, a-t-elle dit, en arguant que s’il faut une union pour la paix, elle doit se nouer contre le terrorisme.  La résolution a trop de défauts, tant sur la forme que sur le fond, et c’est la raison pour laquelle Israël a voté contre.


La résolution, il est vrai, ne reconnaît pas les tirs de roquettes du Hamas qui sont à l’origine des opérations d’Israël.  C’est pour cette raison que le Canada s’est abstenu, a dit son représentant.


Le représentant de la République tchèque, au nom de l’Union européenne, a indiqué que sa délégation avait voté en faveur de la résolution.  Il a noté que le texte ne comprend pas de référence explicite au problème de la contrebande des armes.  Cette question, a-t-il dit, doit être réglée de façon intégrale.


Le représentant des États-Unis a indiqué que les éléments de base d’un cessez-le-feu sont maintenant établis.  D’autres initiatives qui complètent les efforts du Secrétaire général et de l’ONU sont en cours, notamment un mémorandum sur le trafic d’armes vers Gaza.  Il a estimé que l’adoption par l’Assemblée générale d’une résolution séparée était inutile, regrettant en outre que ce texte ne dise rien sur les tirs de roquettes du Hamas.


Le représentant de la République arabe syrienne a regretté que les raisons qui ont justifié la reprise de la Dixième session extraordinaire de l’Assemblée générale n’aient pas été prises en compte dans la résolution qui vient d’être adoptée.  Nous sommes dans la même inertie que le Conseil de sécurité, a-t-il estimé.  Le représentant syrien a noté que la majorité des voix obtenues ne reflétaient pas ce que sa délégation attendait.  « Nous ne rendons pas service au peuple palestinien, a-t-il dit, convaincu qu’Israël ignorerait cette résolution, comme il a ignoré toutes les autres.  C’est pour ces raisons que sa délégation s’est abstenue de voter en faveur de la présente résolution.


La bonne volonté et la bonne foi ne donnent pas toujours les résultats qu’on voudrait dans cette Organisation, a poursuivi la représentante de l’Équateur, qui expliquait son abstention.  Dans le paragraphe 3 du préambule de la résolution, a-t-elle fait remarquer, la résolution place sur le même plan les victimes israéliennes, dont le nombre est de huit ou de neuf, et les victimes palestiniennes qui sont de 5 000.  Sa délégation aurait souhaité que l’Assemblée générale procède à un vote sur chaque paragraphe.


Le représentant de l’Australie a expliqué son vote par le fait que pour parvenir à un cessez-le-feu durable, il faut prendre des mesures qui ne sont pas mentionnées dans le texte adopté.  Il faut en effet que les tirs de roquettes du Hamas cessent ainsi que la contrebande d’armes.  Certains semblent penser que c’est en isolant Israël que l’on parviendra à un résultat.  C’est faux, il faut plutôt rapprocher les parties, a estimé le représentant.  


La cause palestinienne est une cause indonésienne, a dit le représentant de l’Indonésie.  C’est donc, le cœur lourd, que ma délégation n’a pas pu se joindre au consensus, a-t-il dit, en expliquant que son pays s’est toujours porté coauteur des textes sur la Palestine.  La situation d’aujourd’hui est donc d’autant plus douloureuse.  Mais, a-t-il expliqué, parfois il faut placer sa conscience avant toute chose.  La résolution devait aller plus loin que celle du Conseil de sécurité.  Elle devait l’étoffer.  Ce n’est que par esprit de consensus que l’Indonésie s’est gardée de faire des propositions.  Il est temps de dire à Israël que « ça suffit » et qu’il doit quitter la Palestine.  Nous avons du mal à accepter le manque d’équilibre constaté aujourd’hui, qui ne ressemble pas à ce qui doit se passer à l’Assemblée générale, a-t-il dit.  Il faut le dire haut et fort, nous sommes ici à l’Assemblée, et pas au Conseil de sécurité.  En tant que pays démocratique, nous devons rendre compte à notre peuple, à qui il nous faudra dire que nous n’avons pas pu soutenir la résolution parce qu’elle ne va pas assez loin.  En s’abstenant, l’Indonésie s’est montrée solidaire à « 110% » avec le peuple palestinien, a conclu le représentant.


Le représentant de la Bolivie a souligné que la résolution constitue un progrès en ce qu’elle contient des mesures qui pourraient ouvrir la voie à de plus grandes perspectives.  Nous nous sentons solidaires de la cause palestinienne, a-t-il conclu.


Le représentant du Costa Rica a estimé que la résolution traite des questions les plus urgentes, tout en regrettant qu’elle ne fasse pas mention des tirs de roquettes, qui sont à l’origine de la détérioration de la situation politique.  Il a aussi regretté que la résolution ne mentionne pas non plus les actes de terrorisme commis contre des civils palestiniens. 


Le représentant du Venezuela a tenu à préciser que sa délégation s’est abstenue pour une raison fondamentale, qui est que la résolution n’établit pas clairement la condamnation de l’occupation de Gaza et n’appelle pas au retrait immédiat des Forces israéliennes.  Il s’est dit surpris que les pays arabes n’aient pas adhéré à un tel texte.  Il a annoncé que la réunion de haut niveau qui s’est tenue au Qatar n’a pas hésité, elle.  Elle a demandé le retrait immédiat des Forces israéliennes, a annoncé le représentant, en jugeant inconcevable que les pays de la Ligue des États arabes se soient divisés sur une demande de retrait immédiat des Forces israéliennes.


Le représentant de la Jamahiriya arabe Libyenne, ayant voté en faveur du texte, a dit qu’il aurait préféré que le libellé de la résolution soit plus ferme.  Mais, a-t-il reconnu, il est difficile de faire plus, compte tenu des déséquilibres qui caractérisent cette Organisation.  La résolution reflète le minimum de ce qu’attendait la Lybie, a-t-il conclu.


La représentante du Libanaurait également préféré un libellé plus ferme mais, a-t-elle dit, ma délégation a choisi d’entendre les appels de la Palestine pour appuyer les efforts diplomatiques en cours.


Enfin le représentant de l’Égypte a remercié le Président pour ses efforts qui ont permis la présentation, puis l’adoption de la résolution.  Il a aussi remercié ceux qui ont voté en faveur du texte ainsi que ceux qui se sont abstenus.  Il a également remercié l’Équateur.  « Nous sommes tous dans la même situation et nous avons tous un même objectif », a souligné le représentant.  La présente résolution exprime une vive préoccupation à propos de l’évaluation de la situation depuis l’adoption de la résolution 1860 du Conseil de sécurité.  Elle établit bien les responsabilités, en reconnaissant les actes d’Israël.  À ceux qui prétendent que certains pays s’opposent au retrait des Forces de défense israéliennes de Gaza, il suffit de bien lire la résolution qui « exige » ce retrait.  L’Égypte travaille sur plusieurs fronts, et tout le monde le sait, elle est près du but.  Quant à la Conférence de Qatar, comme l’Égypte n’y a pas participé, elle ne se sent pas liée à une déclaration faite lors de cette réunion.  La Conférence n’était pas un sommet, mais une réunion de personnalités du monde arabe et d’autres factions que « vous connaissez tous », a-t-il dit.  « Concentrons-nous plutôt sur ce qui peut être fait sur le terrain », a recommandé le représentant. 


« Nous sommes attristés et déçus », a confié le Président de l’Assemblée générale qui a prévenu que « nous n’arriverons à rien si nous ne prenons pas une action plus affirmative et décisive ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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