CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU, M. BAN KI-MOON, AU SIÈGE DES NATIONS UNIES, À NEW YORK, LE 11 NOVEMBRE 2008
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU, M. BAN KI-MOON, AU SIÈGE DES NATIONS UNIES, À NEW YORK, LE 11 NOVEMBRE 2008
Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a indiqué, ce matin, qu’il se rendrait samedi au Sommet du G-20, à Washington D.C., où il soulignera la nécessité de « tout faire pour atténuer l’impact de la crise financière mondiale sur les populations les plus pauvres et les plus vulnérables du monde ».
« Il s’agit clairement d’une question de volonté », a déclaré M. Ban, lors de sa conférence de presse mensuelle au Siège de l’ONU, à New York, rappelant que « les sommes dépensées pour atténuer la crise sont déjà largement plus importantes que les montants consacrés à l’aide publique au développement ».
M. Ban a précisé qu’il transmettrait deux autres messages aux dirigeants du G-20, réunis ce week-end à Washington D.C. pour discuter des moyens de trouver une solution à la crise financière internationale. Il insistera ainsi sur le besoin de « traiter des causes profondes de la crise » et sur l’occasion qui se présente d’« aborder la question des changements climatiques ». « Alors que la crise économique devient de plus en plus grave, une croissance verte pourrait créer des millions d’emplois », a-t-il notamment expliqué.
Le Secrétaire général a affirmé qu’il adresserait les mêmes messages lors de la Conférence sur le financement du développement qui s’ouvre à la fin du mois à Doha, au Qatar. « Nous ne devons pas permettre que la crise financière serve d’excuse pour éviter d’honorer nos engagements à l’égard des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) », a-t-il dit.
De la crise financière mondiale, il sera également question lors des réunions bilatérales que le Secrétaire général doit avoir avec un certain nombre de dirigeants, à l’occasion de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la « culture de paix » qui se déroulera les 12 et 13 novembre au Siège de l’ONU.
Le Secrétaire général discutera ainsi avec, notamment, le Premier Ministre du Royaume-Uni, M. Gordon Brown, des « stratégies immédiates et à long terme » à mettre en œuvre pour affronter cette crise. Le Secrétaire général a indiqué qu’il avait également demandé à rencontrer le Président des États-Unis, M. George Bush.
Ces rencontres bilatérales et la Réunion de haut niveau constituent les raisons pour lesquelles M. Ban a dû repousser son déplacement prévu à Los Angeles, en Californie. Le Secrétaire général a précisé qu’il avait contacté le Gouverneur de Californie, M. Arnold Schwarzenegger, le maire de Los Angeles, M. Antonio Villaraigosa ainsi que d'autres personnalités pour leur exprimer ses regrets.
Organisée à l’initiative du Roi Abdullah d’Arabie saoudite, la Réunion de haut niveau sur la « culture de paix » est, de l’avis de M. Ban, une occasion offerte au « monde entier d’évoluer vers une société plus harmonieuse, plus tolérante et plus pacifique ». « Les valeurs que cette réunion vise à promouvoir sont communes à toutes les religions du monde et pourraient nous aider à lutter contre l’extrémisme, la discrimination et la haine », a-t-il assuré.
De fait, « la représentation à un niveau très élevé des États Membres montrera leur volonté d’arriver à une meilleure compréhension entre les religions et les cultures », a observé le Secrétaire général, précisant que cette réunion devrait s’achever par l’adoption d’une déclaration.
M. Ban Ki-moon a souligné le caractère « exceptionnel » de cet événement qui verra, en particulier, la présence commune du Roi Abdullah d’Arabie saoudite et du Président d’Israël, M. Shimon Peres. « C’est important, constructif et encourageant », a-t-il déclaré, souhaitant que l’on puisse ainsi « contribuer à créer un climat propice pour aplanir les divergences politiques et culturelles ».
Au cours de sa conférence de presse, M. Ban s’est livré à un tour d’horizon des sujets brûlants de l’actualité internationale. Il a ainsi évoqué le Sommet régional de l’Union africaine sur la situation dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et dans la région des Grands Lacs, auquel il a participé vendredi dernier à Nairobi, au Kenya.
Le Sommet a publié une déclaration appelant tous les groupes armés du Nord-Kivu à observer un cessez-le-feu immédiat, a noté le Secrétaire général qui a affirmé avoir quitté Nairobi « relativement encouragé ». Il s’est dit tout aussi encouragé « par le fait que les Présidents du Rwanda et de la RDC continuent à parler entre eux de la crise ».
M. Ban Ki-moon a mis l’accent sur la nécessité de « stabiliser avant tout la situation sur le terrain » et de « mettre un terme à cette violence et à ces souffrances inutiles ». « Les institutions spécialisées de l’ONU distribuent de la nourriture, des médicaments, de l’eau potable et de l’assainissement dans les zones où elles peuvent opérer, plus particulièrement à Goma », a-t-il dit.
De même, « au moins 100 000 réfugiés se trouvent dans des zones coupées de la ville, au nord, surtout autour de Rutshuru et dans l’est de Masisi ». « En raison des combats en cours, ces personnes n’ont reçu pratiquement aucune assistance », a-t-il ajouté, précisant que « leur situation est de plus en plus désespérée ». Le Secrétaire général a appelé à un « cessez-le-feu immédiat dans ces régions » afin de permettre à l’assistance humanitaire d’atteindre les milliers de personnes déplacées.
« Nous restons pris dans une situation très instable et très dangereuse pour la RDC et la région », a-t-il estimé. Il a ainsi souligné avoir demandé « de manière urgente » au Conseil de sécurité de nouvelles ressources et un contingent supplémentaire d’un peu plus de 2 000 militaires.
Concernant la situation au Moyen-Orient, le Secrétaire général a indiqué s’être rendu, après Nairobi, à Charm el-Cheih où il a présidé une réunion du Quatuor. « C’était la première fois que les parties prenaient conjointement l’initiative d’informer le Quatuor sur leurs négociations bilatérales », a-t-il expliqué.
Il a exprimé la déception du Quatuor face à une chance très mince qu’un accord aboutisse avant la fin de cette année, conformément aux objectifs fixés par le Processus d’Annapolis. « Tous les membres du Quatuor ont été impressionnés par l’engagement dont les parties ont fait preuve à poursuivre les négociations et restent concentrés sur l’objectif d’un traité de paix final sur toutes les questions centrales », a-t-il néanmoins poursuivi.
Le Secrétaire général a dit s’attendre à ce que les négociations continuent au cours de la période de transition entre les deux administrations américaines. « Toutes les parties vont se tourner vers la prochaine administration des États-Unis pour qu’elle s’engage rapidement sur cette question de façon prioritaire », a-t-il affirmé. « L’objectif reste clair pour tous: la fin du conflit, la fin de l’occupation, la solution de deux États », a ajouté M. Ban.
Le Secrétaire général, qui s’est entretenu une première fois avec le Roi Abdullah d’Arabie saoudite, le félicitant notamment pour l’Initiative de paix arabe au Moyen-Orient, devait à nouveau le rencontrer ce soir et demain. Il a également prévu de rencontrer séparément, aujourd’hui et demain, le Président Shimon Peres et la Ministre israélienne des affaires étrangères, Mme Tzipi Livni.
Au sujet du Kosovo, le Secrétaire général s’est dit « déçu » que sa proposition de plan en six points sur les activités de la Mission intérimaire des Nations Unies (MINUK), acceptée par le Gouvernement serbe, ait rencontré « une certaine opposition de la part du Gouvernement de Pristina ». « La balle est désormais dans le camp de Pristina », a-t-il ajouté.
Enfin, M. Ban Ki-moon a affirmé que son équipe était « en contact » avec le Président élu des États-Unis, M. Barack Obama afin d’organiser une réunion « dès que possible ». « J’espère que cette occasion se présentera dans les plus brefs délais », a-t-il déclaré.
Le Secrétaire général a en outre jugé qu’il était « trop tôt » pour se livrer à des comparaisons entre les politiques respectives de l’actuel Président George Bush et du Président élu Barack Obama. « Je suis convaincu que j’aurai des relations harmonieuses avec tout le Gouvernement des États-Unis », a-t-il souligné, se disant « très heureux de travailler en étroite coopération avec le Président élu Barack Obama dans bien des domaines de préoccupation mutuelle ».
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