En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/11594-ENV/DEV/991

À L’OCCASION DE LA JOURNÉE MONDIALE DE L’ENVIRONNEMENT, LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ESTIME QUE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DOIT SE DÉFAIRE DE SON ACCOUTUMANCE AU CARBONE

23/05/2008
Secrétaire généralSG/SM/11594
ENV/DEV/991
OBV/702
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

À L’OCCASION DE LA JOURNÉE MONDIALE DE L’ENVIRONNEMENT, LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ESTIME QUE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DOIT SE DÉFAIRE DE SON ACCOUTUMANCE AU CARBONE


On trouvera ci-après le texte du message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban-Ki-moon, publié à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement 2008:


L’addiction est une chose terrible.  Elle nous consume et nous contrôle, nous fait nier d’importantes vérités et nous aveugle sur les conséquences de nos actes.  Notre monde souffre d’une accoutumance dangereuse au carbone.


Le charbon et le pétrole ont ouvert la voie à l’industrialisation du monde développé.  Aujourd’hui, les pays qui se développent rapidement empruntent la même route dans l’espoir d’atteindre le même niveau de vie.  Pendant ce temps, dans les pays les moins avancés, même les sources d’énergie les moins durables, comme le charbon de bois, restent la seule option à la portée des pauvres.


Notre dépendance à l’énergie à base de carbone a entraîné une accumulation considérable de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.  L’année dernière, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, lauréat du prix Nobel de la paix, a répondu une fois pour toutes aux arguments des sceptiques.  Nous savons que le climat change et nous savons que les responsables du réchauffement planétaire sont le dioxyde de carbone et les autres gaz à effet de serre que nous émettons.


Nous ne nous contentons pas de brûler du carbone sous forme de combustibles fossiles.  Partout dans les tropiques, de précieuses forêts sont abattues pour produire du bois d’œuvre et du papier ou faire place à des pâturages et à des terres cultivables et, de plus en plus, à des plantations visant à satisfaire la demande de biocombustibles qui est en progression rapide.  Non seulement cette nouvelle manifestation de notre accoutumance au carbone libère de grandes quantités de gaz carbonique, mais elle détruit également une ressource qui est d’une grande utilité pour absorber le carbone présent dans l’atmosphère, ce qui contribue encore au changement climatique.


Le réchauffement planétaire a de profondes répercussions environnementales, économiques et politiques.  Les écosystèmes – des montagnes aux océans, des pôles aux tropiques – sont en rapide évolution.  Des villes côtières sont menacées d’inondations, des terres fertiles se transforment en déserts et les phénomènes climatiques sont de plus en plus difficiles à prévoir.


Nous paierons tous le prix.  Ce sont les pauvres qui pâtiront le plus des catastrophes climatiques et de la forte augmentation du prix des denrées de base, mais même les pays les plus riches peuvent s’attendre à une récession et à un monde en conflit en raison de la diminution des ressources.  Pour atténuer le changement climatique, éliminer la pauvreté et promouvoir la stabilité économique et politique, il n’y a qu’une solution : nous défaire de notre accoutumance au carbone.  Le thème de la Journée mondiale de l’environnement 2008: « Finie l’accoutumance: vers une économie à faible consommation de carbone » reflète la gravité de notre addiction et indique la marche à suivre.


Il arrive souvent qu’une crise soit nécessaire pour dessiller les yeux.  Maintenant que la crise climatique est proche, entreprises et gouvernements s’aperçoivent que bien loin de coûter la Terre entière, le réchauffement planétaire peut nous faire économiser de l’argent et donner un nouvel essor à nos économies.  Si le coût estimatif du changement climatique est incalculable, les moyens d’y faire échec seront peut-être moins onéreux que nous l’avons pensé, les uns et les autres. Selon certains, la facture pourrait s’élever à moins de 1 % du produit national brut mondial – coût singulièrement modéré si l’on songe qu’il s’agit d’une guerre à l’échelle planétaire.


Il est encore plus encourageant d’apprendre que l’on possède déjà ou possédera bientôt les technologies voulues pour rendre plus propre et plus efficace notre consommation de combustible à base de carbone et pour exploiter l’énergie renouvelable du soleil, du vent et des vagues.  Les entreprises du secteur privé, en particulier, jouent des coudes pour exploiter ce qu’elles voient comme un débouché de taille.


Dans le monde entier, pays, villes, organisations et entreprises regardent les solutions vertes d’un œil nouveau.  À l’ONU, j’ai donné pour instruction que le plan gouvernant la remise en état de notre Siège de New York se conforme strictement aux directives environnementales en vigueur.  J’ai également demandé aux dirigeants de tous les programmes, fonds et institutions spécialisées des Nations Unies de prendre au plus vite des mesures en vue de parvenir à la « neutralité carbone ».


Au début de l’année, le Programme des Nations Unies pour l’environnement a lancé un réseau « climatiquement neutre », CN Net, pour dynamiser cette tendance croissante.  Les premiers membres de ce réseau, parmi lesquels des pays, des villes et des entreprises sont les pionniers d’un mouvement qui, à mon avis, informera de plus en plus le discours environnemental, économique et politique et la prise de décisions dans les dizaines d’années à venir.


Le message de la Journée mondiale de l’environnement 2008 est que nous détenons tous la solution.  Que vous soyez un particulier, une organisation, une entreprise ou un gouvernement, vous pouvez faire beaucoup pour réduire votre bilan carbone.  Voilà un message que nous devons tous prendre à cœur.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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