Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DU RAPPORTEUR SPÉCIAL SUR LES FORMES CONTEMPORAINES DE RACISME, DE DISCRIMINATION RACIALE, DE XÉNOPHOBIE ET DE L’INTOLÉRANCE QUI EST ASSOCIÉE

04/11/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU RAPPORTEUR SPÉCIAL SUR LES FORMES CONTEMPORAINES DE RACISME, DE DISCRIMINATION RACIALE, DE XÉNOPHOBIE ET DE L’INTOLÉRANCE QUI EST ASSOCIÉE


Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui est associée, M. Githu Muigai, a affirmé aujourd’hui que la crise économique mondiale actuelle conduirait probablement à une augmentation des violences racistes et xénophobes.


« Il ne fait aucun doute dans mon esprit que ce qui est maintenant certain d’être une récession économique conduira, dans un futur prévisible, à des pertes d’emplois et à des baisses de revenus.  L’histoire nous enseigne constamment que le poids le plus lourd est toujours porté par les immigrants et les personnes qui sont perçues dans un pays comme celles qui prennent les emplois, qu’on les appelle les étrangers ou les personnes venant d’un autre pays », a déclaré M. Muigai, lors d’une conférence de presse organisée au Siège des Nations Unies, à New York.  « Je m’attends à une augmentation, et pas une baisse, des attaques xénophobes et racistes dans un futur proche », a-t-il ajouté.


Lors de son intervention devant la Troisième Commission des Nations Unies (chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles), lundi 3 novembre, M. Muigai avait établi un lien entre la lutte contre la discrimination raciale et celle contre la pauvreté, estimant que les victimes du racisme tendent à être parmi les groupes les plus vulnérables et économiquement marginalisés dans les pays développés et en développement.


Par ailleurs, le Rapporteur spécial a dit aujourd’hui avoir « foi » dans le processus préparatoire à la réunion de suivi de la Conférence de Durban, qui se tiendra en avril 2009 à Genève.  « Je suis agréablement surpris par le fait que, jusqu’ici, le processus est largement basé sur le consensus », a-t-il affirmé.  « Il y a de l’espace pour débattre, analyser, discuter et trouver un juste milieu devant former la base qui fera avancer le processus », a-t-il ajouté.


« Je pense que nous devons faire en sorte que le dialogue dans ce processus inclue tout le monde, et que les questions qui divisent les gens soient le sujet d’un dialogue », a-t-il encore déclaré, ajoutant qu’il ne pensait pas que la Conférence d’examen de Durban déclencherait la même controverse que la conférence initiale, il y a sept ans.  À Durban, la volonté de certains pays d’assimiler le sionisme à une forme de racisme avait causé une importante polémique.  « Je pense que la réunion de l’année prochaine serait spécifiquement consacrée au suivi et à la mise en œuvre » des engagements pris lors de la Conférence de Durban, a estimé M. Muigai.  « Je ne pense pas qu’il y ait le même danger ».


Le Rapporteur spécial a également indiqué qu’il souhaitait remplacer la notion de « diffamation des religions » par celle « d’incitation à la haine raciale et religieuse » afin de centrer l’attention sur la protection des victimes plutôt que sur la « controverse doctrinale ».  « Je pense qu’il est probablement plus utile de se séparer de la nomenclature qui éloigne notre attention de notre préoccupation pour les victimes, car notre activité doit être la protection des victimes », a-t-il expliqué.  « Un nouveau langage nous y aide », a-t-il précisé.


M. Muigai a, en outre, indiqué avoir l’intention de se rendre dans divers pays au cours de son mandat, qui a débuté en août dernier, afin de disposer d’une « large base géographique » couvrant « autant de régions du monde représentées aux Nations Unies ».  « Je voudrais également me rendre dans des endroits au contexte culturel différent », a-t-il déclaré.  « On peut réaliser quelque chose en disposant d’un échantillon représentatif de pays », a-t-il précisé.


À une question sur sa décision de ne pas se rendredans certains pays pour lesquels des Rapporteurs spéciaux sont déjà nommés, tels que le Myanmar, M. Muigai a répondu que cette décision avait été prise afin d’assurer une bonne utilisation des ressources ».  


Le Rapporteur spécial a enfin estimé que la présence d’idées néo-nazies en Fédération de Russie était « un problème loin d’être résolu », malgré la « bonne volonté de la part des autorités russes », et a dit espérer avoir l’occasion de se rendre dans ce pays avant la fin de son mandat.  Il a également souligné « le rôle crucial » des médias, pourvoyeurs d’information, dans la lutte contre le racisme.


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