CONFÉRENCE DE PRESSE DE TOMÁS OJEA QUINTANA, RAPPORTEUR SPÉCIAL SUR LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME AU MYANMAR
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE TOMÁS OJEA QUINTANA, RAPPORTEUR SPÉCIAL SUR LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME AU MYANMAR
« En dépit de signes encourageants, le Myanmar peine encore à respecter les droits politiques de ses citoyens mais aussi leurs droits économiques, sociaux et culturels », a indiqué cet après-midi en conférence de presse, Tomás Ojea Quintana, Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Myanmar.
Saluant la libération, le 23 septembre dernier, de 9 000 prisonniers, le Rapporteur spécial a cependant souligné que seulement sept d’entre eux étaient des prisonniers politiques et que plus de 2 000 sont toujours détenus. En outre, ce geste de bonne volonté ne doit pas occulter la réincarcération d’un de ces prisonniers peu de temps après sa remise en liberté, ainsi que les conditions de détention de l’opposante politique Aung San Suu Kyi.
Il faudra, a jugé le Rapporteur spécial, des « générations pour instaurer une démocratie » au Myanmar. Il s’est expliqué en arguant qu’un régime militaire y était en place depuis 20 ans et que tout l’appareil politique et administratif du pays était dirigé par l’armée. Remplacer un tel régime par des autorités civiles prendra beaucoup de temps, et notamment parce que, par nature, il n’est pas préparé à une transition démocratique.
Le Rapporteur a cependant identifié quatre éléments de nature à ouvrir la voie au pays, à savoir la révision des lois nationales pour les mettre en conformité avec les normes internationales des droits de l’homme et les dispositions de la nouvelle Constitution; la libération progressive de tous les prisonniers politiques; la formation des forces armées et leur éducation aux droits de l’homme; et, enfin, l’indépendance de la justice. Il faut toutefois que ces objectifs soient atteints avant les élections prévues en 2010, a-t-il précisé.
Les besoins humanitaires au lendemain du passage du cyclone Nargis ont-ils éclipsé la situation des droits de l’homme? Non, a répondu M. Quintana, en soulignant que donner une aide humanitaire d’urgence à une population en détresse relève aussi du respect des droits humains. Les droits économiques, sociaux et culturels sont consacrés comme des droits inaliénables par la Déclaration universelle des droits de l’homme, a-t-il souligné.
C’est la raison pour laquelle le Rapporteur a inclus les questions humanitaires dans son rapport dont il a présenté, ce matin, les conclusions à la Commissiondes questions sociales, humanitaires et culturelles – Troisième Commission-. Après la catastrophe causée par le cyclone Nargis, 482 millions de dollars avaient été estimés nécessaires pour la reconstruction. Or 240 millions seulement ont été reçus à ce jour, a-t-il précisé.
Le Rapporteur spécial a insisté sur sa volonté d’établir de bonnes relations de travail avec les autorités du Myanmar, persuadé que rien ne pouvait être accompli en lançant l’opprobre. La libération de sept prisonniers politiques a été rendue possible par cet esprit de coopération, « que j’entends poursuivre à l’avenir », a-t-il conclu.
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