CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR PRINCIPAL DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES POUR LES GRIPPES AVIAIRE ET HUMAINE, LE DOCTEUR DAVID NABARRO
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR PRINCIPAL DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES POUR LES GRIPPES AVIAIRE ET HUMAINE, LE DOCTEUR DAVID NABARRO
Si la situation s’est considérablement améliorée en matière de grippe aviaire, il n’en demeure pas moins qu’une meilleure préparation à une éventuelle pandémie est indispensable, a souligné le Coordonnateur principal du système des Nations Unies pour les grippes aviaire et humaine, lors d’une conférence de presse organisée au Siège de l’ONU, à New York. À trois jours de la sixième Conférence ministérielle internationale sur la grippe aviaire, qui se tiendra à Charm el-Cheikh en Égypte, le Docteur David Nabarro, venait faire le point sur l’état de la menace d’une pandémie et la qualité de la réponse mondiale.
Tout en se félicitant que la plupart des pays avaient mis en place des stratégies pour répondre à une éventuelle pandémie, le docteur Nabarro s’est inquiété de la validité effective de ces programmes. La simple élaboration d’un plan est insuffisante, encore faut-il tester ce plan, s’assurer qu’il marche et, le cas échéant, le modifier. Il a précisé qu’à l’heure actuelle, 53% des pays ont annoncé avoir testé leurs plans et seulement 38% disent avoir tenu compte des leçons apprises au moment du test.
Une bonne préparation est d’autant plus indispensable que le coût économique d’une épidémie pourrait être pharaonique, a-t-il averti. En effet, selon un rapport sur « les réponses à la grippe aviaire et l’état de la préparation à une épidémie », publié aujourd’hui par les Nations Unies et la Banque mondiale, ce montant pourrait atteindre 3 milliards de dollars. La préparation a un coût bien moindre, a fait valoir le Coordonnateur pour les grippes. Les stratégies, a-t-il estimé, devraient être élaborées par les gouvernements, avec l’appui du secteur privé, de la société civile et des médias.
M. Nabarro a considéré que la menace d’une épidémie est aujourd'hui la même qu’il y a trois ans. En effet, bien que toute l’attention soit portée sur un type particulier de grippe aviaire, n’importe quel autre type pourrait causer une pandémie, et, ce, à un moment totalement imprévisible. Le docteur Nabarro a averti que le monde pourrait connaître une épidémie de grippe plus grave que celle qui a sévi en 1918-1919. Ces éléments doivent être pris en compte dans la planification de la réponse, a-t-il précisé, appelant les gouvernements à envisager tant le « pire scénario » que des perspectives moins sévères.
Grâce aux efforts internationaux pour circonscrire la grippe aviaire causée par le virus H5N1, la menace est, aujourd'hui, beaucoup plus basse qu’en septembre 2005, a toutefois assuré le docteur Nabarro. Le nombre de pays touchés et le nombre de nouvelles flambées ont drastiquement diminué. Il y a eu une réduction notable des cas humains, mais, également, des décès liés à la grippe aviaire. Le Coordonnateur pour les grippes a plus précisément expliqué que le virus H5N1 semble être enraciné en Indonésie et en Égypte. Il ressurgit au Pakistan, dans certaines parties de la Chine, au Bangladesh et, de temps en temps, dans la région du Bengale occidental (Inde), en Thaïlande, dans la République démocratique populaire lao, au Viet Nam et en République de Corée. La situation s’est considérablement améliorée au Moyen-Orient et en Afrique subsaharienne. Le docteur Nabarro s’est toutefois inquiété de ce que le Nigéria et le Togo aient récemment connu des flambées de grippe aviaire.
Le monde gère mieux le virus qu’en 2005 et la préparation aux flambées est bien meilleure a résumé le docteur Nabarro. Toutefois, le niveau de préparation à une pandémie de grippe reste insuffisant. Il faut que les gouvernements élaborent des plans, tant au niveau individuel qu’au niveau collectif. Les pays devraient, d’une manière générale, se préparer à faire face, non seulement à la grippe aviaire, mais également à toute autre maladie qui menacerait l’humanité, a précisé le docteur Nabarro. En réponse à plusieurs questions, il a précisé que les pays devraient adopter un certain nombre de principes pour faire face aux pandémies, ils devraient veiller à partager leurs informations ouvertement et rapidement, accepter de partager des échantillons du virus et assurer un accès équitable aux vaccins et aux médicaments. Toutes ces questions font l’objet d’un dialogue continu, a-t-il précisé.
À une question sur la transparence de la part des gouvernements, le docteur Nabarro a reconnu que ces derniers font preuve de beaucoup plus d’ouverture qu’en 2005. La Chine, par exemple, autorise un accès complet aux informations, a-t-il précisé. Les pays se montrent également plus ouverts en matière de préparation à une pandémie. Le Coordonnateur a toutefois déploré que les interactions entre les pays soient parfois un peu tendues. Certains sont réticents à partager leurs informations, d’autres ont tendance, en cas de contamination, à blâmer leurs voisins. Il est impératif que, dans ce cadre, la confiance s’établisse entre les pays, a-t-il souligné.
La sixième Conférence ministérielle internationale sur la grippe aviaire qui se tiendra à Charm el-Cheikh en Égypte, du 24 au 26 octobre 2008, devrait ainsi permettre de renforcer le partenariat international. Elle est organisée par le Gouvernement de l’Égypte, en collaboration avec le Partenariat international contre la grippe aviaire et pandémique et la Commission européenne. Elle prévoit de procéder à l’examen de la situation de la grippe aviaire, l’analyse de la préparation mondiale à une pandémie et l’évaluation de ce qu’il reste à faire. Plus de 60 ministres ont annoncé leur participation à cette Conférence.
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