Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE SUR UN PLAN MONDIAL DEVANT SAUVER DIX MILLIONS DE MÈRES ET DE BÉBÉS D’ICI À 2015

25/09/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE SUR UN PLAN MONDIAL DEVANT SAUVER DIX MILLIONS DE MÈRES ET DE BÉBÉS D’ICI À 2015


Lors d’une conférence de presse donnée ce matin, au Siège des Nations Unies, à New York, les Premiers Ministres de la Norvège et du Royaume-Uni, le Président de la Banque mondiale, la Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ainsi que Bill Gates, ont souligné la nécessité de trouver de nouveaux moyens de financement pour consolider les systèmes de santé des pays les plus pauvres.


Le Premier Ministre norvégien, M. Jens Stoltenberg, a d’emblée estimé qu’aucun progrès significatif n’avait été accompli à ce stade dans le domaine de la santé maternelle.  Se référant aux résultats du premier rapport de la Campagne mondiale pour les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans le domaine de la santé, il a relevé que pour sauver 3 millions de mères et 7 millions de nouveau-nés d’ici à 2015, 2,5 milliards de dollars étaient d’ores et déjà nécessaires pour 2009.  Les causes de ces décès sont évitables, a-t-il dit, si bien que seul le manque de volonté politique est à blâmer.  M. Stoltenberg a souhaité que la communauté internationale non seulement « fasse plus, mais mieux ».  Il a cité à cet égard les initiatives encourageantes en cours en Inde et au Rwanda, où l’apport des personnels de santé des communautés locales a permis de faire baisser sensiblement les taux de mortalité infantile dans ces pays.


« Cette direction est effectivement la bonne », a jugé le Premier Ministre britannique, M. Gordon Brown.  Estimant que la solution se trouve dans le renforcement des partenariats de développement des infrastructures de santé, il a, à son tour, plaidé pour une appropriation progressive par les communautés locales des programmes menés à ce niveau.  Il a, à ce propos, attiré l’attention sur la contribution des personnels de santé locaux au Mozambique et insisté sur le besoin d’investir à long terme dans la formation et les capacités.  Au cours des trois prochaines années, le Royaume-Uni versera quelque 400 millions de livres sterling pour appuyer cet effort dans huit pays, a-t-il ajouté, précisant que les fonds n’étaient pas une panacée si leur utilisation n’était pas repensée par les acteurs.


Gordon Brown a annoncé la formation d’une Équipe spéciale de haut niveau sur le financement innovant des systèmes de santé, afin de mobiliser les fonds supplémentaires nécessaires.  L’Équipe adressera une série de recommandations au prochain Sommet du G-8 qui se tiendra en Italie.  Elle tiendra la première de ses quatre réunions prévues pour 2009 lors de la Conférence de Doha sur le financement du développement de novembre prochain.  Le Premier Ministre britannique a indiqué que de nombreux soutiens avaient déjà été exprimés.  « Entre hier et aujourd’hui, de nombreux États Membres nous ont dit qu’ils annonceraient des contributions à Doha », a-t-il signalé.  Artisan de l’initiative « A New Deal for World’s Poor », M. Brown a plaidé pour une appréhension globale des nouveaux défis mondiaux.


L’Équipe sera coprésidée par MM.Gordon Brown et Robert Zoellick et sera composée des huit membres suivants: Mme Ellen Johnson Sirleaf, Présidente du Libéria; M. Jens Stoltenberg, Premier Ministre de la Norvège; M. Tedros Adhamon Ghebreyesus, Ministre de la santé de l’Éthiopie; M. Bernard Kouchner, Ministre des affaires étrangères de la France; M. Guilio Tremoti, Ministre des finances de l’Italie, Mme Heidemarie Wierczorek-Zeul, Ministre du développement de l’Allemagne; Mme Margaret Chan, Directrice générale de l’OMS et de Mme Graça Machel.


L’Envoyé spécial du Secrétaire général sur les financements novateurs agira en tant que Conseiller de l’Équipe.


Mme Margaret Chan, Directrice générale de l’OMS, a attiré l’attention sur l’urgence de combler des lacunes qui sont à l’origine chaque année « des millions de morts inutiles ».  « Pourquoi tant de jeunes femmes meurent-elles d’hémorragie lors de l’accouchement?  Parce qu’il n’existe pas de moyens de transports fiables reliant les zones reculées et les dispensaires », a-t-elle dit.  « Et pourquoi meurent-elles dans ces dispensaires?  Car ces établissements sont dépourvus de banques de sang dignes de ce nom », a renchéri Mme Chan.


La Directrice générale de l’OMS a fustigé les négligences ayant conduit à l’« abandon » du développement du secteur de la santé dans les pays en développement.  Elle a ensuite affirmé que si les projets et initiatives étaient indispensables, il fallait en soutenir la mise en œuvre par des ressources additionnelles à même d’accompagner les efforts sur la durée.  Mme Chan a ainsi appelé la communauté internationale à honorer ses engagements en matière d’aide publique au développement (APD).


Le Président de la Banque mondiale, M. Robert Zoellick, a appuyé ces propos en rappelant que les pays les plus industrialisés, mis sous pression par la conjugaison des crises climatique, alimentaire et financière, devaient tenir leur promesse de consacrer 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) à l’APD.


« La santé est la locomotive du progrès et du développement », a lancé quant à lui le Président de la Fondation Bill et Melinda Gates, M. Bill Gates.  « Sans elle, il ne peut y avoir d’éducation et de formation professionnelle des jeunes », a-t-il encore dit.  Le fondateur de Microsoft a ensuite relevé que la crise financière qui sévit actuellement avait un effet direct sur les prix de certains médicaments, comme les vaccins, et autres biens et services de santé.


« Voilà l’une des raisons de repenser un édifice dont les effets pervers, en bout de chaîne, pèsent gravement sur nos activités sur le terrain », a affirmé Bill Gates.  Il a en outre jugé lui aussi que la formation de personnels de santé issus des communautés locales était un élément clef du développement, en particulier en Afrique.  Selon lui, le principe d’appropriation doit guider la réflexion en cours sur l’utilisation efficace de l’aide. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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